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Conquête d'Acre par Baudouin Ier

Au royaume de Jérusalem il manquait toujours la majeure partie de sa façade maritime, y compris le plus grand port palestinien du temps, Saint-Jean-d'Acre.

Saint-Jean d'Acre

Saint-Jean d'Acre - Vue aérienne
Saint-Jean d'Acre - Vue aérienne

Pour se rendre compte de la situation géographique de la ville de Saint-Jean d'Acre, vous pouvez aller sur la page du Quid Monde.
Colonie franque perdue au fond de la Méditerranée orientale, le royaume ne pouvait respirer que par la mer latine. Mais les Fatimides d'Egypte, bien qu'incapables de reprendre pied sur le plateau judéen, restaient accrochés au littoral où ils conservaient encore Ascalon, Acre, Tyr, Sidon et Beyrouth, Seules Jaffa, Arsûf, Césarée et Caïffa avaient été conquises, par les Francs. On put toucher du doigt les inconvénients de cette situation lorsque, à l'hiver de 1102, la flotte qui ramenait les pèlerins en Occident ayant été rejetée à la côte par la tempête, les passagers furent massacrés ou réduits en esclavage par les autorités fatimides de Sidon, d'Acre et d'Ascalon (Albert d'Aix).

Saint-Jean d'Acre

Plan des quartiers Chrétiens - Image Wikipédia
Saint-Jean d'Acre - Plan des quartiers Chrétiens


Pour mettre fin à cette situation, Baudouin, après Pâques de l'année 1103, vint une première fois assiéger Acre (Entre le 12 avril et le 16 mai 1103, d'après les calculs d'Hagenmeyrer - Chronologie Revue de l'Orient Latin). « L'Estoire d'Eracles » nous donne à ce propos une description toujours exacte de la ville « C'est une cité qui siet sur la mer. Elle a bon port dedenz les murs de la ville. Dehors meismes se puèvent bien reposer les nefs tout asseur (= en sûreté). La citez est moult bien assise entre les monz et la mer. Bonne terre i a, gaaignable, plentéive de beaus blez. Uns fluns (fleuve) i cort que l'on claime Belle (Le Belus ou Nahr al-Na'main). » La ville était sur le point de se rendre. Déjà des parlementaires étaient descendus dans ce but au camp de Baudouin, lorsque, le même soir, douze galères égyptiennes et un gros navire de transport arrivèrent de Tyr et de Sidon dans le port d'Acre avec cinq cents soldats fâtimides et tous les éléments nécessaires à la préparation du feu grégeois. Baudouin, découragé, dut lever le siège après avoir brûlé ses machines (Foulcher de Chartres).

Saint-Jean d'Acre

Saint-Jean d'Acre - Rempart
Saint-Jean d'Acre en 1961 - Akko - Akka - Image Polbar
Polbar


L'échec, on le voit, était dû à l'impréparation navale des Francs. Dès que mouillait à Jaffa à l'occasion d'un pèlerinage quelque escadre génoise, pisane ou vénitienne, les Francs obtenaient la maîtrise de la mer. Ils la reperdaient aussitôt les pèlerins repartis et restaient à la merci des escadrilles égyptiennes embusquées à Tyr ou dans les autres ports fatimides. Parce que la première croisade s'était « démobilisée » aussitôt après la conquête de Jérusalem, sans avoir achevé la soumission de la Palestine (alors qu'une telle opération était encore si facile), elle n'avait réussi qu'à transformer le pays en un damier franco-arabe qui ne laissait de sécurité ni aux Francs ni aux Arabes. Même entre deux places maritimes franques aussi rapprochées que Caïffa et Césarée, la route n'était pas sûre. Elle passait en effet par le défilé d'Atlit ou de Dustrey, alors appelé Pierre-Encise (Au XIIIe siècle, ce nom changea pour Château-Pèlerin), passage resserré entre la mer et les contreforts méridionaux du Carmel (Râs Umm al-Shuqf et 'Ain Hod), où tous les maraudeurs arabes venaient s'embusquer pour détrousser les caravanes franques et massacrer les pèlerins (Guillaume de Tyr). Baudouin avait organisé contre ces maraudeurs une véritable chasse à l'homme, lorsque l'un d'eux l'atteignit d'un coup de lance dans les reins (juillet 1103) (Albert d'Aix). La blessure fut si douloureuse que le roi tomba de cheval, évanoui. On le crut mort. Il fut guéri cependant par l'art des « mires », mais il devait se ressentir du coup jusqu'à la fin de ses jours. Tandis qu'il était encore alité à Jérusalem, les Fatimides en profitèrent pour menacer Jaffa par terre et par mer (août-septembre 1103). Mais, comme nous l'avons vu, le désaccord des deux généraux égyptiens paralysa leurs efforts. L'un d'eux, Tâj al-'Ajam, avec 4 000 cavaliers, devait suivre la voie de terre. L'autre corps, commandé par lbn-Qâdûs, devait suivre la voie de mer. La flotte vint bien jeter l'ancre devant Jaffa, mais l'armée de Taj al-'Ajam s'immobilisa à Ascalon en attendant des ordres, sans vouloir prêter son concours à Ibn-Qadus qui assiégeait Jaffa à lui tout seul. Du reste, la garnison franque résista bien et, dès que Baudouin fut rétabli, il vint au secours de Jaffa. Sa seule approche fit lever le siège (octobre 1103) (Albert d'Aix).

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Saint-Jean d'Acre - Rempart Ouest
Saint-Jean d'Acre - Rempart Ouest


En février-mars 1104 la présence à Laodicée (Lattaquié), d'une puissante escadre génoise de soixante-dix galères allait rendre aux Francs la maîtrise de la mer. « Albert d'Aix note aussi, aux cotés de l'escadre génoise, la présence de navires pisans qui concoururent au siège d'Acre. »
Baudouin vit là l'occasion de se rendre enfin maître d'Acre. Pour y amener les Génois, il leur fit les mêmes promesses que naguère à propos de Césarée : le tiers des douanes et péages du port d'Acre, sans parler d'une importante concession territoriale avec privilèges consulaires : « Li Genevois auraient à touzjoz, se tant avenoit que la ville fu prise, la tierce part de toutes les rentes que l'en reçevroit à la chaaine d'Acre, des choses qui vendroient par mer en la ville, et leur bailleroit l'en une rue où il auroient toute jostise et une église qui seroit leur. Ces convenances plurent bien au Roi et à ses barons; afermées furent par serment et Chartres en furent fêtes (Guillaume de Tyr). » La flotte génoise attaqua alors la ville par mer, tandis que Baudouin l'assaillait par terre (5-6 mai 1104). Le commandant fatimide de la place, le mameluk Benâ Zahr al-Dawla al-Juyûshî ne put, malgré sa bravoure, résister longtemps. Le blocus génois empêchant l'arrivée de tout secours, les habitants, au bout de vingt jours, décidèrent de capituler. Ils obtinrent de Baudouin la permission de se retirer librement avec leur mobilier et leurs troupeaux, tandis que ceux d'entre eux qui préféraient rester pourraient devenir vassaux du roi de Jérusalem, « Cil qui issir s'en voudroient s'en iraient sauvement et emmèneraient leur femmes et leur enfanz et leur muebles et les conduiroit l'en jusques aus citez de leur genz où il voudroient aler près d'ilec; se aucuns d'eus en i avoit qui remansir (= demeurer) vosissent, il auroient toutes leur teneures par rendant au roi unesome d'avoir chascun an par treu (= tribut) tel comme il acorderoit (Guillaume de Tyr). »

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Saint-Jean d'Acre - Fortifications front de Mer
Fortifications front de Mer

La ville fut donc occupée par les Francs le 26 mai 1104. Malheureusement, après leur entrée, l'accord conclu par Baudouin fut en partie violé par les Génois et les Pisans : en voyant les émigrants se préparer à quitter la ville avec leurs bagages et leurs richesses, les marins italiens, enflammés de cupidité, se jetèrent sur eux, en massacrèrent un grand nombre et firent main basse sur leurs biens. Baudouin se montra furieux d'un manquement aussi impolitique à la foi jurée; il craignait évidemment qu'un tel précédent n'empêchât les défenseurs des autres ports fâtimides de se rendre. Dans sa colère, il faillit faire un exemple, sur les Italiens et il fallut la pressante intervention du patriarche Ebremar pour l'apaiser. « Albert d'Aix, p. 606-607. Notons qu'au témoignage du voyageur arabe Ali al-Herasl, les Francs, après la conquête d'Acre, laissèrent au culte musulman le meshed de 'Ail. Cf. Extraits d'Aly el-Heresy, Archives de l'Orient latin, I, p. 597.

Saint-Jean d'Acre

Saint-Jean d'Acre - Aqueduc image 1900
Acre Akko Akk - Aqueduc Sources : Media Bahai
Media Bahai

La prise de Saint-Jean d'Acre donna aux Francs l'empire de la mer. « Lors à primes (= pour la première fois) fu délivrée la voie de la mer, note excellemment l'Estoire d'Eracles, car nostre gent orent le meilleur port qui fust en cette coste. »
Que la marine fatimide n'ait pas réagi sur-le-champ, c'est bien la preuve de sa décadence. Quant aux Génois, ils eurent à Acre l'établissement commercial que leur avait produis Baudouin — le tiers de la ville — et, en outre, le tiers de Césarée et d'Arsûf (Charta Balduini I régis Hierusalem, in Liber jurium Reipublicœ Genuensis, I, p. 16-17).

Saint-Jean d'Acre

Acre fortification Matson-Collection-1933
Saint-Jean d'Acre - Fortifications - Images Matson 1933

L'incapacité des Fâtimides à défendre les places du littoral palestinien qui tombaient ainsi les unes après les autres au pouvoir des Francs a excité le mépris des historiens arabes. « Le khalife al-Amir (Khalife d'Egypte de 1101 à 1130), malgré toute sa puissance, ne sut pas faire la guerre sainte, lit-on dans le Nojûm al-Zahira. Outre les crimes qui lui sont attribués, il montra la plus grande négligence pour le jihad, de sorte que sous son règne les Francs s'emparèrent de la majeure partie du Sahel syrien. Il envoyait pourtant des flottes et des corps d'armée, mais autant aurait valu ne rien faire (Nojûm al-Zahira, page 488). » Ce fut une chance pour les rois de Jérusalem de n'avoir pour adversaires à l'ouest que ces Africains indolents qui ne surent jamais tirer profit des ressources illimitées de l'Egypte.
Sources René Grousset - Histoire des Croisades et du Royaume Franc de Jérusalem - Plon - Paris - 1934

Saint-Jean-d'Acre: la capitale maritime du royaume des croisés

Saint-Jean d'Acre - Akko Akka
Acre Akko Akka - Image Media Bahai
Media Bahai

La ville de Saint-Jean-d'Acre (Akko) est perchée sur un promontoire, à l'extrémité nord de la baie de Haïfa. La première ville fut fondée au cours de l'âge du bronze à Tel Akko (en arabe Tel el-Fukhar - le tertre des tessons de poteries), situé juste à l'est de l'actuelle ville. Akko est mentionnée dans les anciennes sources écrites comme une ville importante de la côte nord du Pays d'Israël. L'abondance des découvertes, notamment les vestiges de fortifications mis à jour à Tel Akko, témoignent de l'occupation prolongée et ininterrompue du site à l'époque biblique.

L'ancien site d'Akko, Acco, Akka ou Acca, c'est Ptolémaïs, une nouvelle ville entourée de murailles, fut construite sur le site de l'actuelle Saint-Jean-d'Acre.

Les Romains améliorèrent et élargirent le port naturel de la partie sud de la ville, et construisirent une digue qui en fit l'un des principaux ports du littoral oriental de la Méditerranée

L'importance de Saint-Jean-d'Acre - une ville fortifiée bien protégée dotée d'un port en eau profonde - se reflète dans son histoire fertile en événements durant la domination des croisés en Terre sainte.

Relief en pierre représentant l'emblème royal des croisés, découvert à Sait-Jean d'Acre

Les croisés, qui fondèrent le royaume latin de Jérusalem en 1099, ne parvinrent pas, dans un premier temps, à venir à bout des fortifications de Saint-Jean-d'Acre. Le 26 mai 1104, après plusieurs mois d'un siège difficile, et grâce à l'aide de la flotte génoise, la ville se rendit et fut remise au roi Baudouin Ier. Conscients de l'importance de la ville et de son port pour la sécurité de leur royaume, les croisés entreprirent immédiatement de construire un système perfectionné de fortifications constitué par des murailles et des tours d'un style entièrement inédit.

Ces fortifications furent érigées le long de la mer, à l'ouest et au sud de la ville, alors qu'à l'est et au nord, un rempart (probablement une double muraille) flanqué d'un large et profond fossé séparait la ville de l'arrière-pays. Le port fut également reconstruit et, d'après des sources littéraires et des cartes, comportait une partie extérieure et une partie intérieure, cette dernière étant aujourd'hui envasée. Une nouvelle digue, protégée par une tour, fut dressée à son extrémité ; c'est ce qu'on appelle aujourd'hui la Tour des mouches.

Les fortifications de Saint-Jean-d'Acre, dans lesquelles les croisés placèrent leur confiance, furent prises relativement aisément par les musulmans. Peu après leur victoire à la bataille des Cornes de Hattin, le 9 juillet 1187, la ville se rendit à Salah-al-Din (Saladin), et ses habitants chrétiens en furent chassés.

Les croisés revinrent assiéger Saint-Jean-d'Acre en 1188, mais ne parvinrent pas à forcer les massives fortifications qu'ils avaient eux-mêmes érigées. Le 12 juillet 1191, les musulmans capitulèrent cependant devant le roi d'Angleterre, Richard Cœur de Lion, et le roi de France, Philippe-Auguste (les chefs de la troisième croisade). Au cours des cent années suivantes, les croisés administrèrent Saint-Jean-d'Acre. Jérusalem demeura (pour une brève période) sous domination musulmane, ce qui accrut considérablement l'importance de Saint-Jean-d'Acre devenue, durant le XIIIe siècle, la capitale politique et administrative du royaume latin. Bastion des croisés en Terre sainte, la puissante forteresse de Saint-Jean-d'Acre se trouvait en permanence sous la menace des musulmans. Son port assurait la liaison entre le royaume des croisés et l'Europe chrétienne ainsi que le transbordement vers l'Occident des marchandises de valeur en provenance de l'Orient.

Le palais (castrum) des rois croisés, situé dans la partie nord de la ville, était entouré de puissantes fortifications. Des quartiers commerçants, désignés sous le nom de communes, furent créés à proximité du port par les villes maritimes italiennes de Venise, Pise et Gênes. Chaque quartier possédait une place de marché, avec ses entrepôts et ses échoppes, ainsi que des demeures pour les familles des marchands. En outre, les différents ordres militaires - les Hospitaliers, les Templiers, etc. - chargés de la défense du royaume latin, disposaient de centres d'hébergement. Dans toute la ville, nombre d'édifices publics comme des églises et des hospices, furent construits.

Les constructions de la période croisée, notamment les remparts de la ville, furent partiellement ou totalement ensevelies sous les édifices des XVIIIe et XIXe siècles, la cité faisant alors partie de l'empire ottoman.
Sources : Ministère des affaires étrangères d'Israël

Au début du XIIIe siècle, un nouveau quartier résidentiel, appelé Montmusard, fut créé au nord de la ville. Il était entouré de ses propres remparts (probablement aussi une double muraille). Au milieu du siècle, parrainée par Louis IX de France, Saint-Jean-d'Acre s'étendit et gagna en prospérité. Dotée d'une population d'environ 40 000 habitants, c'était la ville la plus importante du royaume des croisés.
Le 18 mai 1291, Guillaume de Beaujeu, mortellement blessé, fut transporté par une des poternes du rempart du Montmusard, dans un logis du quartier, près de la porte Saint-Antoine. Le reste des troupes se retira sur les vaisseaux pour gagner Chypre. Le patriarche de Jérusalem, Nicolas de Hanappe, et le Maitre de l'Hôpital périrent noyés, tandis que le lieutenant de Saint-Lazare était tué.

Saint-Jean d'Acre

Saint-Jean d'Acre - Citadelle Templiers
Saint-Jean d'Acre - Emplacement de la Citadelle de Templiers

Dans le même temps Jean de Valence gentilhomme aussi distingué à l'armée par son courage que dans le conseil par sa capacité, fut envoyé en Egypte pour sommer les émirs d'exécuter le traité de Damiette ou pour leur déclarer la guerre en cas de refus : négociation qui n'empêcha pas le monarque de pourvoir à la sureté de la Palestine. Acre était alors la principale force des Chrétiens : il s'appliqua surtout à la mettre en état de défense. De nouvelles fortifications furent ajoutées aux anciennes, un grand quartier, nommé Montmuzard, enfermé dans l'enceinte de la place, et plusieurs châteaux des environs, réparés à ses frais. On assure même qu'il y travailla de ses mains : exemple qui fit une impression si vive, que les seigneurs, les soldats et les manœuvres s'empressant à l'envi de l'imiter, l'ouvrage en fut et plus prompt, et plus solide. Telles étaient les occupations du Saint roi.
Sources : Histoire de France depuis l'établissement de la monarchie jusqu'au règne de Louis XIV Par Paul-François Velly, Claude Villaret, Jean-Jacques Garnier

Fortifications Musulmanes

La dernière bataille que se livrèrent les croisés et les musulmans pour le contrôle de Saint-Jean-d'Acre commença en 1290. Après un long siège imposé par les Mamelouks sous la direction de al-Ashraf Khalil, une partie de la muraille nord céda ; la ville fut conquise le 18 mai 1291. Cette date marque la fin de la présence des croisés en Terre sainte.

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Saint-Jean d'Acre - Fortifications Musulmanes
Saint-Jean d'Acre - Fortifications Musulmanes

Sources : Ministère des affaires étrangères d'Israël

L'enceinte des Hospitaliers

Les vestiges souterrains les plus importants de la Saint-Jean-d'Acre des croisés sont situés dans la partie nord de l'actuelle Vieille Ville. Il s'agit du quartier général de l'ordre des Hospitaliers (les chevaliers de Saint-Jean), un ensemble important d'une superficie d'environ 4 500 mètres carrés, comprenant de vastes salles et de nombreuses pièces s'ordonnant autour d'une vaste cour centrale à ciel ouvert. Les murs épais étaient construits en kurkar (grès local) soigneusement taillé et le complexe était protégé par des tours d'angle. Lorsque Ahmed al-Jazzar, le gouverneur ottoman de Saint-Jean-d'Acre, décida de bâtir une citadelle et un palais à cet endroit, il combla de terre l'édifice des Hospitaliers.

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Saint-Jean d'Acre - Quartier Hospitaliers
Quartier Hospitaliers - Image The Ministry of Tourism Israel


Ces dernières années, la terre remplissant l'édifice des Hospitaliers sur une épaisseur de trois à quatre mètres a été déblayée, révélant la cour centrale, d'une superficie de 1 200 mètres carrés. Les murs de cette cour sont percés de larges ouvertures conduisant aux vastes salles et pièces qui l'entourent. Des voûtes de style gothique, jaillissant d'épais pilastres encastrés dans les murs, soutiennent l'étage supérieur. Sur le côté est de la cour, un escalier de 4,5 mètres de large, soutenu par des voûtes, donne accès au deuxième étage. Un important système d'évacuation entraînait les eaux de pluies tombées dans la cour jusqu'à l'égout principal. Dans l'angle sud-ouest de la cour, un puits en pierre assurait l'approvisionnement en eau des habitants.

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Saint-Jean d'Acre - Quartier Hospitaliers
Quartier Hospitaliers - Image The Ministry of Tourism Israel

Au sud de la cour, se trouve une vaste salle appelée à tort de crypte de Saint-Jean. C'est une pièce rectangulaire, de style gothique, de 30 mètres sur 15, haute de 10 mètres, au plafond en voûte d'arête reposant sur trois piliers centraux de trois mètres de diamètre chacun. Les cheminées indiquent qu'elle servait de cuisine et de réfectoire. Aux deux angles de la salle, des fleurs de lys (l'emblème de la famille royale française) sont sculptées dans la pierre.

Plus au sud, se dresse un ensemble de constructions connu sous le nom de al-Bosta. Il se compose d'une vaste pièce avec plusieurs piliers épais soutenant un plafond en ogive. Ce bâtiment souterrain correspond en fait à la crypte de Saint-Jean au-dessus de laquelle fut construite l'église, mise à jour partiellement ainsi que ses décorations durant les fouilles.

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Saint-Jean d'Acre - Quartier Hospitaliers
Saint-Jean d'Acre - Quartier Hospitaliers

Au nord de la cour centrale, s'alignent parallèlement plusieurs longues salles voûtées souterraines de dix mètres de plafond, appelées Salles des chevaliers. D'un côté, des portes ouvrent sur la cour ; de l'autre, des fenêtres et une porte donnent sur l'une des rues principales de la ville des croisés. C'était les quartiers d'habitation des membres de l'ordre des Hospitaliers.

A l'est de la cour, la grande salle des colonnes s'étendant sur 45 mètres de long et 30 mètres de large et servant d'hôpital, a été mise à jour. Son plafond de 8 mètres de haut est soutenu par trois rangs de cinq piliers à section carrée. Au-dessus de cette salle, se dressaient probablement les quatre étages du palais des croisés figurant sur des dessins de l'époque.

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Saint-Jean d'Acre - Quartier Hospitaliers
Saint-Jean d'Acre - Quartier Hospitaliers

La plupart des bâtiments du côté ouest de la cour n'ont pas encore été mis à jour. On a retrouvé de nombreux chapiteaux décorés, caractéristiques du style architectural recherché de cette aile. Dans la partie nord, à chacun des deux étages, des toilettes comprenant 30 cabinets étaient reliées par un système de canalisations à l'égout principal de la ville.

Un système d'égouts souterrain très élaboré a été retrouvé sous les bâtiments des Hospitaliers. D'un mètre de diamètre, et d'une hauteur de 1,8 mètre, il permettait d'évacuer, sur un parcours nord-sud, les eaux de pluies et les eaux usées jusqu'à l'égout municipal.
Sources : Ministère des affaires étrangères d'Israël

Les rues

Saint-Jean d'Acre - les Rues   Saint-Jean d'Acre - les Rues
Saint-Jean d'Acre - les Rues

Certaines rues de l'époque des croisés ont été partiellement mises à jour : dans le quartier génois, au centre de l'actuelle Vieille Ville de Saint-Jean-d'Acre, on a découvert un tronçon de 40 mètres de long d'une rue couverte, d'orientation est-ouest et de 5 mètres de large. Elle était bordée par des bâtiments dotés de cours ainsi que de pièces donnant sur la rue qui servaient de boutiques. Dans le quartier des templiers, situé dans la partie sud-ouest de la ville, une autre portion de la rue principale conduisant au port, a également été mise à jour. Une portion d'environ 200 mètres de cette rue bordée de plusieurs constructions des croisés ensevelies sous des édifices ottomans, a été exposée.
Sources : Ministère des affaires étrangères d'Israël

Les remparts de la ville des croisés

L'emplacement des remparts de la ville des croisés est bien connu grâce aux cartes de l'époque, fort détaillées, qui ont subsisté, mais on en a retrouvé bien peu de traces au cours des fouilles. Une partie des murailles est enfouie sous les fortifications ottomanes ; d'autres ont été endommagées lors de la construction des quartiers modernes.

Près de l'angle nord-est des fortifications ottomanes, une portion du rempart des croisés, longue de 60 mètres, a été retrouvée ; construit en grès local, son épaisseur est de trois mètres.

Non loin, vers l'est, l'angle d'une tour bâtie en grandes pierres de grès a été partiellement préservé jusqu'à une hauteur de six mètres. La façade de la tour donnait sur un profond fossé de 13 mètres de large, et était protégée de l'autre côté, par un mur en contrescarpe.

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Saint-Jean d'Acre - Fortification contrescarpe
Saint-Jean d'Acre - Fortification contrescarpe


Cette portion de murailles fait partie des fortifications extérieures du nord, construites au XIIIe siècle pour protéger le quartier de Montmusard, nouveau à l'époque. C'est probablement la tour vénitienne figurant sur les cartes de l'époque des croisés. Sur le littoral, à quelque 750 mètres au nord de la Vieille Ville, on trouve les vestiges des fondements d'une tour circulaire se prolongeant vers l'est par une muraille et recouverte aujourd'hui par la mer. Pour les chercheurs, il s'agit de la tour d'angle circulaire qui se dressait à l'extrémité ouest des remparts entourant le quartier de Montmusard.

Saint-Jean d'Acre

Saint-Jean d'Acre - Fortifications extérieures
Saint-Jean d'Acre - Fortifications extérieures

La reprise des fouilles à Saint-Jean-d'Acre a été menée par A. Druks, M. Avissar, E. Stern, M. Hartal et D. Syon pour le compte de la Direction des antiquités d'Israël. Les fouilles effectuées dans l'enceinte des Hospitaliers ont été dirigées par E. Stern, également pour le compte de la Direction des antiquités d'Israël.
Sources : Ministère des affaires étrangères d'Israël

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Jaffa - General Matson Collection (1898-1914)
General Matson

Nazareth - General Matson Collection (1925-1946)
General Matson

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