Les premiers ducs d'Athènes et leur famille
Il arrive dans les recherches d'érudition que la découverte d'un document vient non pas peut-être bouleverser nos connaissances, mais du moins rectifier des faits qui paraissaient depuis longtemps solidement établis et apporter des renseignements complémentaires. C'est un cas de ce genre qui m'amène aujourd'hui à reprendre un sujet où l'on n'avait rien apporté de bien nouveau depuis les recherches fondamentales de Cari Hopf (1). Il s'agit de la personne des deux premiers seigneurs (2) d'Athènes, Othon et Guy de la Roche, et accessoirement de divers membres de leur famille, qui se rattachent par quelque point à leur personnalité ou à leur action en Grèce.Le document récemment découvert, et dont on trouvera plus loin la transcription et la reproduction, ne concerne pas directement le premier seigneur d'Athènes, Othon de la Roche. Sur celui-ci, le texte primordial est d'Aubry de Trois-Fontaines, qui, à la date de 1205, signale en une seule phrase à la fois l'avènement d'Othon, son origine et l'impression faite par l'événement : « Otto de Rupe, cuiusdam nobilis Pontii de Rupe in Burgundia, quodam miraculo fit dux Atheniensium atque Thebanorum. (3) »
Villehardouin, qui ne mentionne ni la prise de croix d'Othon ni son accession à la seigneurie d'Athènes, le nomme trois fois : à l'arrivée des croisés devant Constantinople, en 1203, parmi « les genz de Borgoigne », qui formaient le sixième corps de bataille (4) » ; dans l'été de 1204, lors du conflit entre l'empereur Baudouin et Boniface de Montferrat, parmi les quatre chevaliers, « qui plus halz estoient del conseil del marchis » et comme tels accompagnèrent celui-ci dans son entrevue avec Geoffroy de Villehardouin et Manessier de l'Isle (5) ; et à l'automne de 1206, comme messager de Boniface dans les pourparlers de mariage entre la fille du marquis et l'empereur Henri (6).
Othon figure aussi, par deux fois, dans le récit de Henri de Valenciennes : vers mai 1209 au parlement de Ravenique, où il avait été convoqué par l'empereur Henri comme baron du royaume de Salonique et où il arriva le second jour, avec Geoffroy de Villehardouin, le neveu de l'historien de la croisade, et Gautier « d'Estombe », « bien a .LX., chevaliers molt bien armés et molt bien montés, comme chil qui grant piece avoient sis devant Chorinthe (7) » ; et peu après, quand l'empereur, maître de Thèbes, se rendit à Athènes en pèlerinage à l'église Notre-Dame (c'est-à-dire au Parthénon) ; « et Othes de la Roche, qui sires en estoit, car il marchis li avoit donnée, l'i honnera de tout son pooir (8) »
Tels sont les textes narratifs qui concernent Othon de la Roche. Des lettres de papes, une convention des barons du royaume de Salonique et divers actes d'Othon lui-même complètent la documentation sur le premier seigneur d'Athènes. Une dizaine de lettres d'Innocent III, datées de 1208 à 1213, sont, en effet adressées à Othon, « nobili viro Ottoni de Roca, domino Athenarum » ; elles se rapportent presque toutes à la détention de biens ecclésiastiques ou à d'autres extorsions dont se plaignaient des prélats francs de Grèce (9). C'est pour satisfaire à ces réclamations que fut conclue le 2 mai 1210, à Ravenique, une convention collective des barons du royaume de Salonique, parmi lesquels « Otto de Roccha, dominus Athenarum » ; convention par laquelle ils renonçaient à toute prétention sur les biens, revenus et droits de l'Église (10).
Quatre ans plus tard, sans doute pour s'attirer la bienveillance de l'Église romaine, Othon fit donation du château de Livadia et de ses dépendances au Saint-Siège, qui le lui rendit en fief moyennant un cens annuel. Ces deux décisions sont notifiées dans un acte du légat Pélage daté du 21 juin 1214 et dans un autre du pape Innocent III, en date du 12 janvier 1215 ; actes qui ont été transcrits dans un vidimus de Conrad, archevêque d'Athènes (11).
Deux chartes originales d'Othon de la Roche « Otho de Rocha, dominas Athenarum », nous ont été conservées. Par l'une, datée de 1217 et qui a gardé son sceau, il donne à l'abbaye de Bellevaux les poissons des pêcheries sises dans les châtellenies de la Roche et de Ray et dans la terre de son frère Humbert, pendant les quinze jours précédant l'office célébré pour l'âme de son père, de sa mère et de ses ancêtres (12). Dans l'autre, daté d'Athènes en 1221, il fait don à la même abbaye des poissons des eaux sises dans la châtellenie de la Roche, durant les deux semaines qui précéderont son propre anniversaire (13).
Les derniers documents relatifs à Othon de la Roche consistent en une série de lettres du pape Honorius III allant de 1217 à 1225 (14) : lettres d'abord bienveillantes ; mais bientôt sur les doléances de certains prélats qui se plaignaient que les clauses de la convention de Ravenique ne fussent pas observées, le cardinal-légat ayant excommunié Othon, le pape confirma cette sentence le 21 janvier 1219. Dès lors, ce fut un long conflit entre le pontife et le seigneur d'Athènes, conflit qui ne s'apaisa qu'en septembre 1223, où une nouvelle convention fut établie. Puis, le danger étant devenu pressant pour le duché d'Athènes, par suite de l'avance de Théodore Ange-Comnène en Macédoine et en Thessalie, Honorius III prodigua à Othon son réconfort, qu'il renouvela trois mois plus tard, le 12 février 1225 (15).
Cette lettre est le dernier document concernant Othon de la Roche. On admet généralement que peu après il abandonna Athènes pour revenir dans la comté de Bourgogne : « Othon de la Roche, écrit Buchon, quitta sa seigneurie d'Athènes pour retourner en France après l'année 1224, et non en 1220, comme le dit Du Cange (16) » De même Carl Hopf : « Dansl'année 1225, il retourna en France, où il continua à doter richement l'abbaye de Bellevaux (17) » Après lui, tous les érudits ont répété qu'Othon était revenu dans son pays. C'est possible ; mais rien en fait ne l'indique. Nous savons seulement qu'il était déjà mort en 1234, car dans une charte datée de cette année, son fils Othon, seigneur de Ray, se dit filius quondan domini Ottonis, ducis Athenarum (18).
Sa femme s'appelait Elisabeth (ou Isabelle). On l'a dite fille de Guy, seigneur de Ray ; elle lui aurait ainsi apporté la seigneurie de Ray, sise dans le comté de Bourgogne. Or en décembre 1236, Clarembaud V de Chappes, - celui que Villehardouin nomme parmi les chevaliers champenois ayant pris part à la croisade de Constantinople, - fit donation aux Trinitaires de la Gloire-Dieu (19) de sa terre de Landelaine et de divers droits sur sa terre de Gyé (20) pour le repos de son âme, de ses père et mère, de son épouse, et spécialement d'Elisabeth sa soeur, jadis duchesse d'Athènes (21). Cette mention paraît indiquer qu'Elisabeth venait de mourir. Elle est nommée dans plusieurs actes de Clarembaud IV, son père, dès avant 1189, en 1194 et en 1198 (22). Comme on le verra plus loin, l'origine champenoise d'Elisabeth, dame d'Athènes, semble confirmée par le document découvert qui fait le principal objet de cet article.
Où se trouvait la seigneurie de la Roche ? Du Cange, dont les notes à Villehardouin sont généralement précieuses pour les renseignements qu'elles contiennent, demeure incertain à ce sujet. « Sur le fondement de ce passage [d'Aubry de Trois-Fontaines], écrit-il, Jules Chifflet et après lui Guichenon en son Histoire de Bresse se sont persuadé qu'il [Othon] estoit issu des anciens seigneurs de la Roche en Montagne, au comté de Bourgogne. Mais il y a plus de probabilité qu'il estoit sorti des seigneurs de la Roche au duché de Bourgogne (23) » Aucune des deux hypothèses ne s'est trouvée confirmée ; c'est à une troisième qu'on s'est arrêté : la Roche-sur-l'Ognon, un simple hameau dépendant de la commune de Rigney au département du Doubs (24). L'identification proposée dès 1740 par Dunod de Charnage, reprise en 1757 par J.-B. Guillaume, paraît justifiée par la proximité de terres comme Flagey, Chambornay, Aulx, Venise, Thurey, où les La Roche avaient des possessions, et aussi de l'abbaye de Bellevaux, dont ils furent parmi les principaux bienfaiteurs.
Avant de quitter Othon de la Roche, signalons deux fondations importantes qu'on peut lui attribuer dans le duché d'Athènes : la construction d'une tour sur les Propylées, qui, par sa structure, semble bien dater de son temps et qui ne fut détruite qu'en 1875 par les soins de Schliemann (fig. 1) (25) ; et l'établissement des Cisterciens de Bellevaux (26) au monastère de Daphni, sur la Voie sacrée, à mi-chemin d'Eleusis, auquel ils ajoutèrent un cloître assez rudimentaire et un porche de style gothique bourguignon (fig. 2), qui subsistent encore (27). C'est en ce monastère, dans la paix du Défilé mystique, que les successeurs d'Othon firent élection de sépulture.
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A Othon succéda Guy de la Roche, nous ignorons à quelle date. Aubry de Trois-Fontaines le nomme à l'année 1236, en indiquant qu'il était le fils d'Othon et que deux archevêchés se trouvaient dans ses possessions (28). Quatre cents ans plus tard, Du Cange écrivait « : Je n'ay pas de preuves que ce duc ait esté fils d'Othon de la Roche, premier seigneur d'Athènes, quoy que la probabilité y soit entière par la circonstance des temps (29) Au contraire, deux érudits du XVIIIe siècle ont fait de Guy le neveu d'Othon. En 1740, Dunod de Charnage écrit que ce dernier « appela Gui son neveu, fils de Ponce de la Roche son frère, à qui il remit ses duchés en place de la part qu'il avait aux biens de Bourgogne (30) » En 1757, J.-B. Guillaume, abbé de Gevigney, y joignit un détail qui est rien moins que prouvé : après avoir déclaré que Guy était le fils de Ponce, seigneur de Flagey (frère d'Othon) et de Poncette, sa femme, il ajoute : « Guy de la Roche, chevalier, suivit Otton de la Roche, son oncle, au voyage d'Outremer, et lui succéda dans le duché d'Athènes et la seigneurie de Thèbes (31) » Depuis lors, sur la foi de Guillaume, tous les historiens de la Grèce franque, Buchon, Hopf, Gregorovins, Miller, moi-même, d'autres érudits encore ont répété que Guy de la Roche était le neveu d'Othon.Or le document auquel j'ai fait allusion au début de cet article, vient contredire formellement les affirmations de Dunod de Charnage et de J.-B. Guillaume, et nous donner à tous un démenti. J'en dois la connaissance à M. Manoussacas, directeur de l'Institut hellénique de Venise. Comme je lui rendais visite en mai 1971, il eut l'aimable attention de m'en montrer une photocopie ; et tout de suite son importance me sauta aux yeux. Cette photocopie lui avait été communiquée par M. Slot, archiviste aux Archives royales de La Haye, où se trouve ce document (32). Très généreusement, celui-ci m'a autorisé à publier le texte de ce document inédit et m'en a donné une photographie ainsi qu'un moulage des sceaux ; je tiens à l'en remercier vivement ici.
C'est une charte originale sur parchemin, - munie encore de deux des trois sceaux qui l'authentifiaient (fig. 3), - par laquelle Othon de la Roche, seigneur de Ray, notifie que, avec le consentement de sa femme Marguerite et de sa fille Guillermette, il a vendu à Guy de la Roche, seigneur d'Athènes, son frère, les châteaux d'Argos et de Nauplie avec leurs dépendances et qu'il a reçu de Guy pour cette terre quinze mille perpres (33) de bon or, ainsi que tous les droits que celui-ci avait ou pouvait avoir en Bourgogne et en Champagne, venant d'Othon de la Roche, son père, et d'Isabelle, sa mère ; qu'il s'est dévêtu des droits qu'il avait dans la terre d'Argos et de Nauplie en la main de Guy, son frère, et d'Agnès, dame d'Athènes, femme de celui-ci, et les en a revêtus ; et qu'il s'engage, sous peine de deux mille marcs d'argent, à tenir fermes et stables ces choses et de les faire approuver par son fils Jean et sa fille Isabelle ; il a scellé de son sceau cet acte et à sa prière Gérard, évêque d'Argos, et Guillaume de Villehardouin, prince d'Achaïe, ont scellé l'acte de leurs sceaux ; ce fut fait au château de Nauplie, le 19 avril 1251.
Les sceaux qui pendent à l'acte sur double queue de parchemin sont ceux de Guillaume de Villehardouin à gauche et d'Othon de la Roche à droite ; celui de Gérard, évêque d'Argos, qui devait pendre au milieu, manque.
Cet acte, par ses détails et par les nombreux noms qu'il renferme, est précieux pour tous les renseignements nouveaux qu'il apporte. Le principal a trait à la personnalité de Guy de la Roche, seigneur d'Athènes : il est dit expressément frère d'Othon seigneur de Ray, lequel se dit fils d'Othon de la Roche et d'Isabelle ; Guy était donc, d'une façon indubitable, le fils, et non le neveu, d'Othon, le premier seigneur d'Athènes.
En second lieu, ce document nous apprend qu'Othon, seigneur de Ray, tint la seigneurie d'Argos et de Nauplie jusqu'en 1251, c'est-à-dire durant vingt ou vingt-cinq années. Othon Ier de la Roche et Geoffroy Ier de Villehardouin avaient fait conjointement la conquête de Corinthe, d'Argos et de Nauplie dans les années 1209-1211 environ ; ils s'étaient partagé ces territoires : Geoffroy avait eu Corinthe, l'Acrocorinthe étant la clef du Péloponnèse, et Othon avait reçu les puissants châteaux d'Argos et de Nauplie. La charte de 1251 nous montre donc que les possessions d'Othon Ier en Grèce avaient été partagées entre ses deux fils : Guy avait reçu la seigneurie d'Athènes comprenant Thèbes et Livadia, et Othon II la seigneurie d'Argos et de Nauplie. L'acte de vente de 1251 renforçait considérablement la situation de Guy de la Roche en Grèce, en lui donnant une position importante dans le Péloponnèse, au flanc de la châtellenie de Corinthe qui appartenait au prince d'Achaïe. Othon II, lui, renonçait à ses terres de Grèce pour compléter ses possessions de France en acquérant les droits que Guy de la Roche pouvait y avoir. On remarquera à ce propos que la Champagne est mentionnée à côté de la Bourgogne, ce qui semble indiquer qu'Isabelle, leur mère, qui est nommée dans l'acte, était d'origine champenoise et confirmer ce que nous avons dit plus haut qu'elle était soeur de Clarembaud V de Chappes.
Othon II de la Roche avait hérité de son père, outre les châteaux d'Argos et de Nauplie, la seigneurie de Ray dans la comté de Bourgogne. Quelles furent les terres qui échurent à Guy en Occident ? On aurait pu se demander si ce ne fut pas la seigneurie même de la Roche, car nous possédons de nombreux actes d'un Guy de la Roche, seigneur de la Roche, conservés en original dans les Archives de la Haute-Saône ou transcrits dans le cartulaire de Bellevaux, et datés de 1210 à 1233. Mais en fait, ce n'est pas le même personnage : en 1242, ce seigneur de la Roche était déjà mort, comme l'implique un acte notifié à cette date et concernant ses fils Jean, seigneur de la Roche, et Othon, ainsi que leur mère Elisabeth, déjà remariée à Etienne de « Mombis (34) » Ainsi, Guy, seigneur de la Roche, et Guy, seigneur d'Athènes, sont deux personnages différents. Il est possible que Dunod de Charnage et J.-B. Guillaume aient pris l'un pour l'autre et que, puisque Guy, seigneur d'Athènes, était fils d'Othon Ier et non de son frère Ponce, Guy, seigneur de la Roche, ait été fils de Ponce de la Roche.
Des diverses personnes nommées dans l'acte du 19 avril 1251, les unes nous sont déjà connues et les autres sont nouvelles pour nous. La femme d'Othon II, Marguerite, est nommée par J.-B. Guillaume et aussi son fils Jean, qui lui succéda comme seigneur de Ray (35). Mais nous n'avions jusqu'ici aucune mention de ses filles Guillermette et Isabelle. De même, ce document nous apprend le nom de la femme de Guy de la Roche, seigneur d'Athènes, Agnès, et celui de l'évêque d'Argos en 1251, Gérard, qui ne figure ni dans l'Oriens Christianus de Le Quien, ni dans Eubel.
Un autre intérêt encore de ce document original réside dans les sceaux, tous les deux inconnus jusqu'ici. Le sceau d'Othon II de la Roche, seigneur de Ray, est semblable à celui de son père, Othon Ier de la Roche, seigneur d'Athènes, qui est appendu à l'acte original des Archives de la Haute-Saône daté de 1217 : l'écu est, comme dans celui-ci, « équipollé à quatre points d'échiquier papelonnés (36) » Cette similitude pourrait indiquer qu'Othon II était l'aîné des fils d'Othon Ier. La légende est : [S. OTH]ONIS DE ROCHA DOMINI DE R... Le contre-sceau porte les mêmes armes avec la légende : SECRETVM OTHONIS (fig. 4).
Enfin, grâce à ce document, nous possédons le sceau de Guillaume de Villehardouin, le célèbre prince d'Achaïe ou « de la Morée », comme l'appellent le plus souvent les textes français ; il manque sur le seul acte original que nous ayons de Guillaume. C'est un beau sceau équestre, où le prince est représenté levant son épée du bras droit et tenant du gauche son écu à ses armes : une croix ancrée (ou recercelée) ; sa cotte semble aussi ornée de ses armes. De la légende, en partie effacée, on peut lire : ... MI DE VILLAHARD ... PRINCIPIS ... Le contresceau porte exactement les mêmes armes que le sceau du grand-père de Guillaume, Jean de Villehardouin, sceau qui figure sur un acte des Archives de l'Aube : une croix ancrée (ou recercelée). De la légende on peut lire : + S. W. DE. VILLEHARDVI. PRICIPIS. ACHAYE (fig. 5).
On voit le multiple intérêt du document signalé par M. Slot. Nous ne possédons rien d'autre sur la présence en Grèce d'Othon II de la Roche. Il n'y est pas fait allusion dans les autres actes que l'on a de lui : datés de 1234 à 1247, ils concernent soit des donations à des abbayes de Bourgogne, soit des règlements avec son parent Ponce de Cicon. Othon ne semble pas avoir survécu longtemps à son retour dans son pays d'origine.
Quant à Guy de la Roche, seigneur d'Athènes, ce que nous savons de lui avant l'acte du 19 avril 1251, par lequel il acquit la seigneurie d'Argos et de Nauplie, se réduit à assez peu de choses : la mention d'Aubry de Trois-Fontaines à l'année 1236 ; un acte du 24 décembre 1240, par lequel Guy accordait aux marchands génois des privilèges particuliers : moyennant le paiement habituel des droits sur la soie, qui était la grande industrie de Thèbes, il leur assurait la sécurité, l'immunité et la juridiction consulaire, ainsi qu'une maison commune et une place à Thèbes et à Athènes (37) ; enfin la mention faite par la Chronique de Morée de la part prise par le seigneur d'Athènes, vers 1246-1248, au siège de Monemvasie, entrepris par Guillaume de Villehardouin, prince de Morée, et qui se termina par la reddition de cette importante place grecque (38).
Le principal de ce que nous savons du règne de Guy se place après l'acquisition de la seigneurie d'Argos et de Nauplie et en fut peut-être le résultat : la guerre ouverte qui l'opposa au prince Guillaume en 1257-1258. Nous la connaissons à la fois par la Chronique de Morée (39) et par l'Istoria del regno di Romania de Marino Sanudo Torsello (40). Ce fut d'abord un conflit entre le prince et les Vénitiens au sujet de la succession d'une des baronnies d'Eubée, conflit qui tourna rapidement en une « vive guerre » (1255-1257). Pour cette guerre, les Vénitiens s'assurèrent d'abord le concours de Guillaume de la Roche, baron de Véligosti en Morée, puis celui du seigneur d'Athènes. C'est ainsi que Sanudo expose les origines de la guerre entre Guy et Guillaume. La Chronique de Morée, qui ne parle pas du conflit d'Eubée, donne comme cause des hostilités le refus de Guy de faire hommage au prince Guillaume, comme celui-ci l'en requérait. Autant qu'on puisse se fonder sur ce texte, en partie légendaire, il semble que l'hommage requis était celui de la seigneurie d'Argos et de Nauplie. Parmi les raisons alléguées pour le refus se trouve en effet celle-ci : « Voirs est que il [le prince Guillaume] lui acquitta la cité d'Argues et le noble chastel de Naples [Nauplie], mais il [le seigneur d'Athènes] lui avoit aussi aidié a conquester le roial chastel de Corinte et cellui de Malevesie [Monemvasie] (41) »
La guerre entre le prince et Guy dura plus d'une année. Elle commença par des courses des troupes du prince dans le duché, tandis que les gens de Guy couraient la région de Corinthe ; dans une de ces courses le prince faillit être pris par le seigneur d'Athènes. Pour en finir, Guillaume de Villehardouin rassembla, au printemps de 1258, une importante armée pour marcher sur Thèbes, centre et principale place militaire du duché. A mi-chemin de Corinthe à Thèbes, au pied du mont Karydi, il rencontra les troupes de Guy, qui venaient au-devant de lui, il les vainquit et les mit en fuite. Guy de la Roche, retiré et assiégé dans Thèbes, dut faire sa soumission. Traduit devant le prince et la cour des barons de Morée, il fut renvoyé au jugement du roi de France. Sur ces principaux points le récit de Sanudo s'accorde avec les diverses versions française, grecque et aragonaise, de la Chronique de Morée.
Guy de la Roche s'embarqua pour la France au printemps suivant, dit la Chronique de Morée (42), c'est-à-dire en 1259. La cour de France, rassemblée par le roi, estima que le seigneur d'Athènes, n'ayant pas fait l'hommage lige au prince, ne devait pas perdre son fief ; et on ne lui infligea d'autre sanction que la fatigue du voyage (43). Sanudo ajoute que Guy fut longtemps retenu à la cour par les réclamations de pèlerins et de marchands qui se plaignaient de dommages que leur avaient causés des corsaires de Nauplie (44). Il se trouvait encore en France au mois de février 1260 : à cette date, en effet, il reconnaît avoir reçu du duc Hugues de Bourgogne deux mille livres de tournois « por les besoignes de nostre terre (45) » ; et le 11 du même mois, il déclare que le duc est quitte de toute dette envers lui (46). Enfin, en mars, avec Jean, seigneur de la Roche (le fils de l'autre Guy de la Roche), il notifie un échange et une donation faite à l'abbaye de Bellevaux par Ponce, damoiseau de Chambornay, sur le point de partir pour la Romanie (47) : il est à penser que ce jeune homme se rendait avec lui en Grèce.
Guy de la Roche fut rappelé dans son duché d'Athènes par la nouvelle de la captivité du prince Guillaume, fait prisonnier par les Byzantins à la bataille de Pelagonia en 1259. A son retour en Grèce, la Chronique aragonaise de Morée et Sanudo s'accordent à dire qu'on lui confia la régence de la principauté (48), ce qui est vraisemblable, étant donné l'importance du personnage. Il mit le pays en état de défense ; et il prit part en 1261 au parlement qui discuta les conditions posées par Michel Paléologue pour la libération de Guillaume de Villehardouin.
Cette intervention et l'accueil que, suivant la Chronique aragonaise de Morée, Guy de la Roche fit au prince quand celui-ci fut sorti de prison sont les derniers actes que l'on connaisse du second duc d'Athènes. Il dut mourir dans les années qui suivirent, sans qu'on sache au juste à quelle date. Hopf a avancé celle de 1263, mais sans en donner de justification (49). Nous savons seulement que son fils Jean était seigneur d'Athènes en février 1268 (N. ST.), date à laquelle il apposa son sceau à un acte de donation passé à Athènes par Guillemin, fils de Guy de Flagey, en faveur de l'abbaye de Bellevaux (50).
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Dans les pages qui précèdent, j'ai tenté, à l'occasion de la découverte d'un document important et en grande partie grâce à lui, de faire une mise au point de tout ce que nous pouvons savoir des deux premiers seigneurs d'Athènes : de rectifier des erreurs déjà anciennes, de signaler des cas douteux, d'ajouter quelque renseignement. Je voudrais consacrer maintenant quelques lignes à des membres de la famille de la Roche que la situation acquise par Othon et par Guy avait attirés en Grèce.Nous en avons déjà rencontré trois : Guillaume de la Roche, Ponce de Chambornay et Guillemin de Flagey. Nous ne savons rien d'autre sur ce dernier que sa présence à Athènes en février 1268 et qu'il était fils de Guy de Flagey. Flagey (51), situé à une lieue de la Roche-sur-l'Ognon, était, suivant J.-B. Guillaume (52), le fief personnel de Ponce de la Roche, frère d'Othon Ier. Ponce de Chambornay ne nous est guère mieux connu. L'acte de mars 1260 (n. st.) nous apprend qu'il était fils d'Étienne, alors décédé, neveu de Ponce de Chatenois et qu'il avait des possessions à Venise (53) et à Thurey (54). Comme ces deux localités, Chambornay (55), tout proche de l'abbaye de Bellevaux, est situé sur l'Ognon, non loin de la Roche. Suivant J.-B. Guillaume, Hugues de la Roche, oncle d'Othon Ier, fut la tige de la maison de Chambornay ; Etienne de Chambornay était son arrière-petit-fils et avait épousé une Chatenois (56).
Guillaume de la Roche nous est mieux connu, du moins pour sa situation et son action en Grèce. Hopf en fait un frère de Guy, seigneur d'Athènes, et comme celui-ci un neveu d'Othon Ier, un fils de Ponce de la Roche, frère du premier seigneur d'Athènes (57). Comme nous savons maintenant que Guy était fils et non neveu d'Othon, nous pouvons hésiter sur l'origine de Guillaume : soit qu'il ait été vraiment frère de Guy, seigneur d'Athènes, mais Hopf n'en donne aucune justification ; soit qu'il ait été fils de Ponce de la Roche, or un acte de 1218 (58) mentionne un Guillaume de la Roche, frère de ce Guy, seigneur de la Roche, qui, on l'a vu, était peut-être fils de Ponce ; soit encore qu'il s'agît de quelque autre Guillaume de la Roche, par exemple du père d'Etienne de Chambornay, qui est mentionné dans des actes de 1234 et de 1238 (59). On voit combien la généalogie des La Roche est compliquée, à cause de la similitude de prénoms, embrouillée encore par les affirmations non justifiées de Dunod de Charnage, de Guillaume et de Hopf, et qu'il convient de la rétablir sur des bases sûres.
Quoi qu'il en soit de son origine, Guillaume de la Roche était seigneur de Véligosti (ou Véligourt en français) (60), une des douze baronnies de Morée, située en Arcadie, sur les bords de l'Alphée, à l'emplacement de l'antique et de la moderne Mégalopolis. Cette baronnie, qui comptait quatre fiefs de chevalerie, avait été attribuée, au partage des terres, à Mathieu de Mons. Hopf suppose qu'elle était passée par mariage à Guillaume de la Roche (61). Lors du conflit entre le prince Guillaume et les Vénitiens d'Eubée, Guillaume de la Roche prit parti pour ceux-ci. Son nom figure sur plusieurs actes vénitiens concernant ce conflit : il est témoin d'une promesse de Narjot dalle Carceri, seigneur tercier d'Eubée, datée de Négrepont le 25 janvier 1257 (n. St.), de faire une « vive guerre » contre Guillaume de Villehardouin : dominus Guillielmus de Rocha, dominus Villigordus (62) ; et il figure de même sur une semblable promesse faite à la même date par un autre tercier d'Eubée, Guillaume de Vérone (63) ; ces deux promesses sont reproduites dans deux actes du 6 août 1258, à Négrepont, où il est encore mentionné comme témoin (64).
En prenant parti pour les Vénitiens, Guillaume de la Roche s'exposait à perdre son fief de Morée ; aussi une compensation était prévue pour lui : par un accord passé avec Marc Gradenigo, bail de Venise à Négrepont, et ratifié par le doge de Venise le Ier septembre 1258 (n. st.), mille perprées de terre en fief lui sont octroyées dans le territoire vénitien (65). Et quand la paix fut enfin rétablie entre Venise et le prince, le 15 mai 1262, à Thèbes, son maintien dans sa baronnie de Véligosti dut être entendu, car le traité fut conclu en sa présence ; in presentia dominorum : Guillielmi de Rochis... (66).
Un autre membre de la famille de la Roche prit part à la guerre d'Eubée, mais dans le camp opposé. Othon de Cicon était fils de Sibille de la Roche, soeur d'Othon Ier, seigneur d'Athènes (67). Sibille, fille de Ponce de la Roche, avait épousé Jacques de Cicon ; et après la mort de son mari, sur le point de se rendre en Grèce, iter arripiens in Romaniam, elle avait fait une donation à l'abbaye de Bellevaux (68). Othon de Cicon, dont le frère, Ponce, avait eu en partage la seigneurie de Cicon (69), avait trouvé fortune en Grèce, où il était devenu seigneur de Karystos, important château au sud de l'Eubée. En décembre 1250, par un acte passé à « Aigrepont (Négrepont), en ma maison », il avait donné vingt livrées de sa terre de Bourgogne à l'abbaye de Bellevaux, pour en jouir après sa mort (70). Il prit parti pour le prince Guillaume et arma une galie avec laquelle, au rapport de Sanudo, il fit la guerre sur mer aux Vénitiens (71).
Dans l'été de 1261, l'empereur Baudouin II, chassé de Constantinople par Michel Paléologue, toucha à Négrepont. Othon de Cicon lui prêta une somme de cinq mille perpres, contre laquelle il reçut des garanties. Par un acte daté d'octobre 1261, à Athènes, l'empereur abandonna à Othon ces gages, qui devaient comprendre des reliques (72). C'est ainsi que nous voyons le 20 mars 1263 (v. st), à Négrepont, Othon faire don à l'abbaye de Citeaux du bras de saint Jean-Baptiste (73), et le 21 mars charger les abbés de Bellevaux et de Daphni de porter à Cîteaux cette précieuse relique (74).
Sur Othon de Cicon J.-B. Guillaume a fait une notice pleine de confusions : il fait de lui un seigneur de Karytaina au lieu de Karystos et lui attribue un fils nommé Geoffroy, qu'il confond avec Geoffroy de Briel, le fameux baron de Karytaina (75).
En 1230 et 1233, paraît dans deux actes de Guy de la Roche, seigneur de la Roche, un certain Pierre de la Roche, « jadis châtelain d'Athènes. » Ce Pierre de la Roche avait cédé une grange contre cent livres à l'abbé de Bellevaux ; et Guy, qui s'en était emparé, la restitue le 18 avril 1230 (76). En 1233, Guy, au nom des héritiers de Pierre de la Roche, « jadis châtelain d'Athènes » engage à l'abbaye de Bellevaux certains biens à Aulx (77) et à Venise (78) contre la somme de quarante livres (79). Nous ne savons rien d'autre sur ce châtelain d'Athènes, qui était peut-être frère de Guy, seigneur de la Roche, étant donné que celui-ci dispose de ses biens et agit au nom de ses héritiers.
Ainsi auprès d'Othon de la Roche, seigneur d'Athènes et de Thèbes, d'Argos et de Nauplie, à qui devaient succéder ses deux fils, Guy en Attique et en Béotie, et Othon en Argolide, étaient venus chercher fortune en Grèce trois de ses parents, Othon de Cicon, son neveu, fils de sa soeur Sibille, Pierre et Guillaume de la Roche, qui étaient peut-être aussi ses neveux, fils de son frère Ponce : l'un était devenu seigneur de Karystos, l'autre châtelain d'Athènes, le troisième baron de Véligosti. Puis, à la génération suivante, d'autres membres de la famille de la Roche avaient été attirés en Grèce par Guy de la Roche et son successeur Jean, seigneur d'Athènes : Ponce de Chambornay et Guillemin de Flagey, dont nous ne savons ce qu'ils devinrent. L'attrait de cette terre lointaine et prestigieuse, des avantages qu'on y pouvait trouver devait encore se faire sentir par la suite : on verra le petit-fils d'Othn II de la Roche, seigneur de Ray, Gautier de Ray, seigneur de Bétoncourt (80), être en 1282 préchantre de l'église cathédrale d'Athènes, c'est-à-dire du Parthénon, puis dès 1296 évêque de Négrepont, ce qu'il sera encore en 1307 ; toutefois il revint mourir en Bourgogne et fut enterré à l'abbaye de Bèze (81).
Sources : Jean Longnon - Les premiers ducs d'Athènes et leur famille, In : Journal des Savants, 1973, N° 1, pages 61-80 - Sources numérique Persée
Persée
Notes
1. De historiae ducatus Atheniensis fontibus, 1852. - Geschichte Griechenlands im Mittelalter dans Erscli- und Gruber'sche Encyclopaedie, Ire sect. tome 85 et 86, 1867-1868. - Chroniques gréco-romanes, 1873.2. Bien que certains documents, notamment la chronique d'Aubry de Trois-Fontaines et une lettre d'Innocent III en date du 14 juillet 1208, nomment Othon de la Roche duc d'Athènes, le titre officiel des la Roche jusque vers 1280 fut toujours seigneur d'Athènes (Cf. Jean Longnon, « Problèmes de l'histoire de la principauté de Morée » dans Journal des Savants, avril-juin 1946, page 90-91.
3. Ed. Scheffer-Boichorst dans Monumenta Germaniae historica, Scriptores, tome XXIII, page 885.
4. Ibidem 152; édition Faral, tome I, page 152.
5. Ibidem 284 ; édition Farai, tome II, page 92.
6. Ibidem 450 ; édition Farai, tome II, page 264.
7. Histoire de l'empereur Henri de Constantinople, 668-669 ; édition J. Longnon, page 108, 109.
8. Ibidem, 681-682 ; édition J. Longnon, page 115.
9. Innocenta III epistolae, livre XI, epistolae 121, 244, 245 ; livre XIII, epistolae 16, 110 ; livre. XIV, epistolae 110 ; livre XV, epistolae 66, 77 ; édition Migne, tome II, col. 1435, 1549, 1551 ; tome III, col. 216, 302, 470, 590, 598.
10. Innocenta III opera omnia, édition Migne, tome III, col. 970-972.
11. Édition des deux actes clans Muratori, Antiquitates italicae, tome V, col. 833-836. - Vidimus original à la Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions latines 2357.
12. Ed. Jules Gauthier, « Othon de la Roche, conquérant d'Athènes et sa famille » dans Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Besançon, année 1880, page 143, n. 16. - Original scellé aux Archives de la Haute-Saône, H. 191. - Ray-sur-Saône, Haute-Saône, arrondissement Gray, canton Dampierre-sur-Salon.
13. Résumé dans J.-B. GUILLAUME, Histoire généalogique des sires de Salins, page 66, n. - Original, dont le sceau manque, aux Archives de la Haute-Saône, II. 191. 14. Regesta Honorii papae III, édition Pressuti, tome I, page 59, n° 332 ; page 168, n° 986 ; page 302, n° 1819 ; tome II, page 62, n° 3924 ; page 163, n° 4503 ; page 165, n° 4514.
15. Ibidem, tome II, page 286, n° 5202 ; page 304, n° 5304.
16. BUCHON, Recherches et matériaux..., première partie, page 322.
17. HOPF, Geschichte Griechenlands, page 275 A.
18. J.-B. GUILLAUME, Histoire, générale des sires de Salins, page 67, n.
19. La Gloire-Dieu, Aube, arrondissement Bar-sur-Seine, canton Mussy-sur-Seine, commune Courteron.
20. Gyé-sur-Seine, Aube, arrondissement Bar-sur-Seine, canton Mussy-sur-Seine.
21. Document cité par Jacques VIGNIER, Décade historique du diocèse de Langres, tome III, fol. 16, Bibliothèque nationale, Fr. 5995. - Chappes, Aube, arrondissement et canton Bar-sur-Seine.
22. LALORE, Collection de cartulaires, tome VII, page 114, n° 83. - LALORE, Chartes de l'abbaye de Mores, page 64, n° 38. - VIGNIER, opuscule cité, tome III, fol. 98.
23. Histoire de l'empire de Constantinople sous les empereurs français, tome I, page 326.
24. Arrondissement Besançon, canton Marchaux.
25. Jean LONGNON, « Problèmes de l'histoire de la principauté de Morée » dans Journal des Savants, 1946, page 89-90.
26. Bellevaux, Haute-Saône, arrondissement Vesoul, canton Rioz, commune Cirey.
27. Gabriel MILLET, Le Monastère de Daphni, page 25-42, 57-58. - Camille ENLART, « Quelques monuments d'architecture gothique en Grèce » dans Revue de l'art chrétien, 4E série, tome VIII (1897), page 309-310.
28. Ed. Scheffer-Boichorst dans Monumenta Germaniae historica, Scriptores, tome XXIII, page 939 : « Sub Guidone, duce Atheniensium, filio scilicet Ottonis de Rupe, Burgundi, duo archiepiscopatus, Atheniensis cum episcopo de Argis et archiepiscopatus Thebanus cum episcopo de Xegrepont. »
29. Histoire de l'empire de Constantinople page 151.
30. Mémoires pour servir à l'histoire du comté de Bourgogne, page 104.
31. Hist. généal. des sires de Salins, page 83, n.
32. La cote en est : Charters collectie Van Spaen, n° 1. Il provient de la collection du baron Van Spaen et faisait partie d'une série de cinq documents concernant la seigneurie d'Argos et de Nauplie ainsi que ses seigneurs, dont les derniers appartenaient à la maison d'Enghien. Le baron Van Spaen tenait de famille ces documents.
33. Le perpre ou hyperpère était une monnaie d'or d'origine byzantine, dérivant de l'ancien solidus d'or.
34. Archives du Doubs, 67 H 167 (ancien Baumotte 8), original.
35. Histoire générale, page 72, n.
36. Jules Gauthier « Othon de la Roche... » dans Acad. des Se, B.-L. et Arts de Besançon, année 1880, page 141-142 et pl. III.
37. Liber jurium reipublicae Genuensis édition Riccotti, tome I (vol. VII des Historiae patriae monumenta), page 992 sqq.
38. Chronique française de Morée (Livre de la conqueste de la princie de l'Amorée), édition Jean Longnon, chapitre 202. — Chronique grecque T6, édition John Schmitt, v. 2891.
39. Chronique française, chapitre 220-240. — Chronique grecque, v. 3192-3347. - Chronique aragonaise (Libro de los féchos et conquistas del principado de la Morea), édition Morel-Fatio, chapitre 218-231.
40. Ed. Carl Hopf, Chroniques gréco-romanes, page 103-106.
41. Chronique française de Morée, chapitre 223.
42. Ibidem, chapitre 243-244. - Chronique grecque, v. 3373-3376.
43. Chronique française de Morée, chapitre 245-251. - Chronique grecque v. 3377-3442. - Chronique aragonaise, chapitre 292-293.
44. SANUDO, page 106.
45. BUCHON, Recherches et matériaux..., pages 324-325.
46. Ibidem, page 325.
47. GUILLAUME, Histoire générale, page 83, n. 85-86, n. - Copie du cartulaire de Bellevaux, Bibliothèque nationale, Moreau 871, fol. 186 V° - T87 V° .
48. Chronique aragonaise de Morée, chapitre 294-304. - SANUDO, pages 107-108.
49. Geschichte Griechenlands, page 296 A.
50. GUILLAUME, Histoire générale, page 84, n. - Copie du cartulaire de Bellevaux, Bibliothèque nationale, Moreau 870, fol. 609 r° -v° .
51. Flagey-Rigney, Doubs, arrondissement Besançon, canton Marchaux.
52. Histoire générale , page 83, n.
53. Venise, Doubs, arrondissement Besançon, canton Marchaux.
54. Thurey, Doubs, arrondissement Besançon, canton Marchaux.
55. Chambornay-lés-Bellevaux, Haute-Saône, arrondissement Vesoul, canton Kioz.
56. Histoire générale , page 64, n ; 85, n.
57. Gesoliichle Griechenlands, page 275 A, 277 A. - Chroniques gréco-romanes, page 473.
58. Notification par Amédée, archevêque de Besançon, d'une donation de Guy de la Roche à l'abbaye de Bellevaux, approuvée par Guillaume, son frère : Archives de la Haute-Saône, H 183.
59. GUILLAUME, Histoire générala, page 85, n.
60. « Miser Guglielmo de Villegorde » (Sanudo, page 104).
61. Geschichte Griechenlands, page 277 A.
62. TAFEL et THOMAS, Urkunden zur alteren Handels - und Staatsgeschichte der Republik Venedig, tome III (Fontes rerum austriacarum, 2e Sec, Diplomataria et acta, tome XIV) page 5.
63. Ibidem, page 10.
64. Ibidem, page 6 et 11. 65. Ibidem, pages 29-31. - SANUDO (opuscule cité, page 104), dit, de son côté, qu'on lui promit chaque année « XI mila soldi de grossi. »
66. TAFEL et THOMAS, Urkunden page 50. - J'ai rectifié, pour tous ces actes, les dates erronées des éditeurs en tenant compte de l'indiction qui commençait à Venise le Ier septembre pour se terminer le 31 août de l'année courante.
67. GUILLAUME, Histoire générale..., page 158, n.
68. Copie du cartulaire de Bellevaux, Bibliothèque nationale, Moreau 870, fol. 608 v° -6oo, r° . Cette donation n'est pas datée dans la copie du cartulaire ; Guillaume (page 65, n.) lui assigne la date de 1206. Elle fut en fait confirmée en 1215 par Etienne de Cicon, frère de Jacques et prieur de Saint-Paul de Besançon.
69. Cicon, Doubs, arrondissement Baume-les-Dames, canton Vercel, commune Vanclans. Cette localité, qui n'est pas mentionnée dans le Dictionnaire des postes, figure sur la carte de Cassini (n° 246), celle de l'état-major (n° 127) et celle du ministère de l'intérieur (n° XXV-20), au sud de Rantechaux et à l'est de Vanclans.
70. GUILLAUME, Histoire générale, page 158, n. - Copie du cartulaire de Bellevaux, Bibliothèque nationale, Moreau, 870, fol. 569 r° -v° : « Je, Otthes de Cycons, sire de Cariste ... »
71. SANUDO, page 106 : « Il signor di Caristho detto miser Osto de Zuccon. »
72. RIANT. Exuviae sacrae constantinopolitanae, tome II, pages 144-145, n° XCIII.
73. Ibidem, pages 145-147, n° XCV.
74. Ibidem, pages 147-149, n° XCVI.
75. GUILLAUME, Histoire générale..., page 158, n.
76. Ibidem, page 67, n. — Copie du cartulaire de Bellevaux, Bibliothèque nationale Moreau 871, fol. 109 v° -no v° .
77. Aulx, Doubs, arr. Besançon, cant. Marchaux.
78. Haute-Saône, arrondissement Vesoul, canton Rioz.
79. GUILLAUME, Histoire, générale... page 67, n. - Copie du cartulaire de Bellevaux, Bibliothèque nationale, Moreau 870, fol. 238 r0-239 r° .
80. Bétoncourt-les-Ménétriers, Haute-Saône, arrondissement Vesoul, canton Vitrey.
81. Jules GAUTHIER, « Othon de la Roche ... » dans Académie des Sciences, B.-L. et Arts de Besançon, année 1880, pages 149-150 et pl. V. - GUILLAUME, Histoire, générale... page 72, n. - EUBEL, Hierarchia catholica medii aevi, tome I, page 367.
Sources : Jean Longnon - Les premiers ducs d'Athènes et leur famille, In : Journal des Savants, 1973, N° 1, pages 61-80 - Sources numérique Persée
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