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Organisation Générale de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean
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Péninsule Italique

Il n'y a pas, dans l'histoire du développement de l'Hôpital, de question plus obscure que celle de son établissement dans la Péninsule Italique. Les documents concernant les Hospitaliers d'Italie sont fort rares ; si quelques-uns remontent aux premières années de l'Ordre, la plupart sont très postérieurs et ne permettent pas de suivre les progrès et de jalonner les étapes par lesquelles l'organisation de l'Hôpital passa en Italie.

Dès 1113, l'Ordre a des hôpitaux à Asti, à Pise, à Bari, à Tarente et à Messine (1) ; en 1119, la comtesse Emma, dame de Montescaglioso, lui donne des terres près du fleuve Basiento ; en 1136 et 1137, les rois de Sicile lui concèdent des biens à Messine et des privilèges étendus dans leurs états (2). Il faut ensuite atteindre le dernier quart du XIIe siècle pour retrouver çà et là, à travers l'Italie, au nord comme au sud, des traces de donations et d'organisation administrative. A ce moment apparaît le grand-commandeur d'Italie, et pendant le XIIIe siècle, surtout dans la seconde moitié de celui-ci, se constituent d'une façon régulière les sept prieurés italiens, Messine, Barletta, Capoue, Rome, Pise, Venise et Lombardie.

Un fait cependant domine, pendant les XIIe et XIIIe siècles, l'histoire de l'Ordre dans la péninsule et en Sicile, c'est la situation politique du pays. Tour à tour disputée et possédée par les Normands, les Allemands, les Angevins et les Aragonais, l'Italie obéissait tantôt à un maître, tantôt à un autre. Successivement l'Ordre demandait au maître du moment la confirmation de ses privilèges, et cette confirmation, accordée en bloc par le souverain à tous les établissements hospitaliers de ses états, s'étendait à des possessions souvent fort éloignées géographiquement. Quand elle émanait de l'empereur d'Allemagne, elle s'adressait à la Lombardie aussi bien qu'à la Sicile; quand elle émanait de la dynastie angevine, elle visait toute l'Italie méridionale. On comprend sans peine que cette circonstance ait influé sur l'établissement des fonctionnaires de l'Hôpital, que l'Ordre ait cherché à mettre en harmonie ses circonscriptions administratives avec les circonscriptions politiques, afin qu'un seul de ses représentants fût accrédité auprès du souverain avec lequel il était appelé à avoir des rapports. D'où des tâtonnements et des remaniements continuels dans la consistance et l'étendue des prieurés, remaniements qui rendent fort difficile l'étude de leur histoire.

I. Grand-commandeur d'Italie

Ce fonctionnaire exista en Italie comme dans les autres pays, mais nous savons peu de chose sur son existence. Si nous rencontrons la mention du grand-commandeur Archambaud en 1188 (3), et celle d'Ogier en 1199 (4), nous n'avons plus aucune trace de ces dignitaires jusqu'au milieu du XIIIe siècle. A ce moment, Raimbaud de Voczon, titulaire de cette charge, a sous son autorité l'Italie, la Hongrie et l'Autriche (1250-4); mais, quelques années plus tard (entre 1258 et 1266), la Hongrie et l'Autriche dépendent du grand-commandeur d'Allemagne (5), et l'Italie seule obéit au grand-commandeur d'Italie. Les documents désormais sont muets sur ce personnage ; à peine savons-nous, par les Statuts de 1294, qu'il existait à cette date, et qu'il avait sous ses ordres les prieurs d'Italie et le commandeur de S. Euphémie (6).

II. Prieuré de Messine

Ce prieuré, organisé le premier des prieurés italiens, s'étendait sur la Sicile proprement dite. Constitué dès 1136 (7), il était régulièrement établi à cette date. Il semble même avoir été, pendant le XIIe siècle, le centre des établissements de l'Hôpital dans l'Italie méridionale aussi bien qu'en Sicile. Le fait est certain dès l'année 1196, le prieur de Messine ayant à cette époque autorité sur les possessions de l'Ordre en Sicile et en Calabre; mais il est probable que la juridiction de ce fonctionnaire sur les provinces du sud de la péninsule remonte plus haut (8). La situation maritime de Messine, au milieu de la Méditerranée, ne pouvait manquer de créer au groupement hospitalier, qui s'était formé autour de cette ville, une importance considérable, et de l'appeler à prendre un développement analogue à celui que S. Gilles avait atteint dans la Méditerranée occidentale. Malheureusement l'absence de documents ne nous permet pas d'étudier avec fruit son histoire; la liste de ses prieurs est fort incomplète, celle de ses commanderies ne peut être utilement dressée pour la période qui nous intéresse, et nous sommes réduits à de simples conjectures.

III. Prieuré de Barletta

Ce prieuré comprenait les provinces de Capitanate, de Bari et d'Otrante, dans l'Italie méridionale ; ses origines sont obscures. Il semble bien qu'en 1179 le titre de « prior Hospitalis Jérusalem quod in Barolo constructum est », et en 1199 celui de « prior Baroli », permettent d'affirmer que le prieuré existait à cette époque ; il prouve, en tout cas, que l'Ordre avait alors au moins une commanderie à Barletta. La trace de l'existence régulière d'un prieuré n'apparaît, d'une façon absolument certaine, qu'en 1269, et depuis lors la série des prieurs se continue sans interruption. L'incorporation à l'Hôpital de l'abbaye de la Trinité de Venosa, survenue en 1297, amène, au commencement du XIVe siècle, la création d'un lieutenant, qui semble avoir été spécialement chargé de l'administration de la nouvelle possession (9).

IV. Prieuré de Capoue

Le prieuré de Capoue s'organisa au milieu du XIIIe siècle; sa circonscription territoriale paraît s'être étendue sur les provinces centrales du royaume de Naples, Terre de Labour, Principat, comté de Molise et Abruzzes.

Dès 1223, nous rencontrons un précepteur de l'Hôpital dans le Principat, Onofrius (10); en 1261 et en 1291, un vice-prieur des Abruzzes. Comme à cette dernière date ce fonctionnaire relevait du prieur de Capoue, il n'est pas téméraire de penser que le prieuré groupa sous une même direction administrative les établissements hospitaliers du Principat et des Abruzzes (11).

La première indication certaine d'un prieur de Capoue date de 1255 (12) ; à partir de cette époque les mentions se succèdent avec assez de régularité pour permettre de reconnaître que le prieuré était régulièrement constitué. Un fait, cependant, vient à l'encontre de cette constatation, c'est que les Statuts de 1294, en énumérant les prieurés d'Italie, sont muets sur celui de Capoue (13). Ce silence ne s'explique pas, ou du moins ne s'explique qu'en supposant que le prieuré, bien que fonctionnant normalement, n'était pas autonome, et était rattaché par un lien administratif, qui nous échappe, à un prieuré voisin, probablement à celui de Barletta.

V. Prieuré de Lombardie

Dans l'Italie septentrionale, c'est la Lombardie qui paraît la première avoir été constituée en prieuré. Elle a, dès 1176 (14), un prieur, dont l'autorité s'étend sur le Piémont, sauf la Savoie, sur la Ligurie et sur la Lombardie; mais il semble bien que cette organisation n'ait rien d'absolument fixe. Le titulaire du prieuré de Lombardie, aux XIIe et XIIIe siècles, est, à maintes reprises, titulaire en même temps du prieuré de Venise et de celui de Rome. Ce cumul de fonctions indique que, si ces trois prieurés sont bien nettement établis, ils n'ont pas une importance assez grande pour être administrativement dirigés par un seul fonctionnaire.

Nous avons déjà eu occasion de remarquer que les donations en faveur des Hospitaliers d'Italie sont rares, et ne remontent généralement pas au-delà du commencement du XIIIe siècle. Faut-il attribuer le peu de faveur que l'Ordre rencontra dans la péninsule italique à la situation politique du pays, ou à toute autre cause que nous ignorons ? Quoi qu'il en soit, le fait lui-même ne saurait être mis en doute, et la réunion, dans la main d'un même agent, de deux ou trois prieurés italiens le confirme d'une façon indirecte (15).

VI. Prieuré de Venise

Le prieuré de Venise s'étendait sur la Vénétie, l'Emilie, le duché de Ferrare, les légations de Ravenne, Forlė et Faenza, le Parmesan et le duché de Modène. Nous ne savons rien de sa fondation, sinon qu'en 1198 il existait (16) et était uni à celui de Lombardie. Ses titulaires nous sont fort peu connus, et nous ne pouvons que répéter pour Venise ce que nous avons précédemment exposé pour la Lombardie (17).

VII. Prieuré de Rome

L'Italie centrale et les Etats Pontificaux ressortissaient du prieuré de Rome, dont l'origine ne nous est pas connue. Il est fort probable que cette circonscription administrative ne fut organisée qu'au début du XIIIe siècle. En tout cas, nous avons la mention d'un prieur de Rome, Cierventura, dès 1215, et d'un autre prieur, Buongiovanni, en 1234, en même temps prieur de Pise. La seconde moitié du XIIIe siècle est presque entièrement remplie par le priorat d'Enguerrand de Gragnana, qui joignait aux fonctions de prieur de Rome celles de prieur de Venise et de Lombardie (18). Quant à l'étendue des possessions de l'Ordre dans ce prieuré, nous sommes réduits aux conjectures, les archives anciennes de ce prieuré ayant complètement disparu.

VIII. Prieuré de Pise

De tous les prieurés italiens, c'est peut-être celui de Pise ou de Toscane qui nous est le moins mal connu. Nous avons, en effet, quelques documents, à partir des dernières années du XIIe siècle, concernant les Hospitaliers de Toscane (19), et depuis 1231 nous suivons, par des mentions successives, la trace du prieur de Toscane ou de Pise (20). Ce prieuré était donc organisé à cette dernière date, peut-être cependant d'une façon incomplète, puisque le premier prieur connu, Buongiovanni, cumulait les fonctions de prieur de Pise et de Rome. Mais, par la suite, le prieuré semble jouir d'une existence propre ; ses titulaires sont exclusivement prieurs de Pise. En Toscane, et dans la partie des Etats de l'Eglise qui formaient le ressort de cette circonscription administrative, l'Hôpital avait, depuis le milieu du XIIIe siècle, assez de biens et de domaines pour n'être plus tributaire des autres prieurés italiens, et pour avoir pu instituer un agent spécial.
Sources : Joseph Delaville Le Roulx. Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310). Paris, E. Leroux, 1904. In-8º, XIII-440 pages.
— Vous pouvez voir le livre dans son intégralité à cette adresse : Archives.Org


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Les Notes

1. Cartulaire, I, nº 30.
2. Cartulaire, I, nº 49, 119, 124.
3. Cartulaire, I, nº 860.
4. Cartulaire, I, nº 1069.
5. Cartulaire, II, nº 2526, 2615 et 2663.
6. Cartulaire, III, nº 4259.
7. Cartulaire, I, nº 119.
8. Cartulaire, I, nº 984.
9. Voir à l'Appendice la liste des Prieurs de Barletta.
10. Cartulaire, II, nº 1773.
11. 12 janvier 1261. Martin, vice-prieur des Abruzzes (Cartulaire, III, nº 2979). — 9 mai 1291. Pierre de Monte Lauro, vice-prieur des Abruzzes (Cartulaire, III, nº 4154).
12. Cartulaire, II, nº 2771.
13. Cartulaire, III, nº 4259.
14. Cartulaire, I, nº 501.
15. Voir à l'Appendice la liste des prieurs de Lombardie.
16 Cartulaire, I, nº 1026.
17. Voir à l'Appendice la liste des prieurs de Venise.
18. J. Delaville Le Roulx, Liste des grands-prieurs de Rome, 7. V. à l'Appendice la liste des prieurs de Rome.
19. 23 octobre 1191 et 26 janvier 1194 (Cartulaire, I, nº 912 et 958).
20. Voir à l'Appendice la liste des prieurs de Pise.

Sources : Joseph Delaville Le Roulx. Les Hospitaliers en Terre Sainte et à Chypre (1100-1310). Paris, E. Leroux, 1904. In-8º, XIII-440 pages.
— Vous pouvez voir le livre dans son intégralité à cette adresse : Archives.Org


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