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Études réalisées sur les Templiers

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I — Introduction

Vestiges templiers et hospitaliers autour de Saint-Malo
En parcourant la campagne des environs, je fus étonnée par le nombre de fermes ou de hameaux nommés le Temple ou l'Hôpital, et j'ai pensé qu'il serait intéressant de faire des recherches à leur sujet, bien qu'il faille remonter plus de huit siècles pour cela.

Mais avant de parler de ce qui reste autour de nous, je crois qu'il est bon de rappeler brièvement l'origine et l'histoire de ces deux ordres fameux.
L'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem fut le premier fondé des ordres religieux et militaires issus des croisades. En effet, c'est l'année même de l'arrivée des premiers croisés à Jérusalem, en 1099, qu'un bénédictin français, Gérard Tune, originaire de Martigues en Provence, lui-même à la tête d'un hospice depuis 1080, eut l'idée de créer un nouvel ordre spécialisé dans la protection et le soin des pèlerins.

L'Hospice de leur fondateur étant dédié à Saint-Jean, l'ordre en garda le nom, et aussitôt reconnu par le Pape, commença dès 1100 à recevoir et soigner les pèlerins malades ou blessés. Mais à cette tâche pacifique, s'en ajouta rapidement une autre pour assurer la sécurité des routes et protéger les pèlerins des attaques des infidèles, celle de combattants où ils excellèrent.

Les Hospitaliers suivirent une règle d'inspiration bénédictine. Ils étaient divisés en trois classes: les nobles ou chevaliers qui portaient les armes, les chapelains chargés des services religieux, et les frères servants. Soutenus financièrement et moralement par le roi de Jérusalem, Beaudouin 1 er , il fut établi qu'ils dépendraient uniquement de lui et du pape, qu'ils ne devraient redevances ou allégeances à aucune autre autorité civile ou religieuse, ce qui leur donnait un statut fort privilégié pour l'époque.

Vingt ans plus tard, Hugues de Payen, chevalier français, neveu de l'abbé et futur saint Bernard de Clairvaux, peut-être sous son influence, se réunit avec huit compagnons chevaliers, venus comme lui en Palestine lors de la première croisade, pour fonder à son tour un nouvel ordre. Ils s'intitulèrent « les pauvres chevaliers du Christ » et leur double but était d'assurer la garde des lieux saints et de protéger les pèlerins. Mais comme on leur avait assigné un logement près de l'emplacement du Temple de Salomon, ils devinrent les chevaliers du Temple, puis les Templiers.

En 1128, au moment où les croisés germaniques fondaient le troisième ordre de moines-soldats sous le nom de Chevaliers Teutoniques, les Templiers reçurent leurs statuts, leur règle d'inspiration cistercienne et leur reconnaissance par le Pape lors du Concile de Troyes.

Ils avaient quatre classes: les chevaliers, les écuyers, les chapelains et les frères lais. Ils prononçaient les trois vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance, et jouissaient aussi d'un statut privilégié exempt de toute redevance, de toute servitude, ainsi que ceux qui travaillaient pour eux. Ils étaient, eux aussi, directement sous l'autorité du pape et du roi de Jérusalem et n'avaient de comptes à rendre qu'à eux.

Si les chevaliers Teutoniques étaient uniquement d'origine germanique, les deux autres ordres étaient européens, et voici comment ils étaient organisés: Les Hospitaliers comptaient huit pays d'origine dits «langues» habitant chacune son «auberge». C'était Italie, Angleterre, Allemagne, deux espagnoles Castille et Aragon, puis trois françaises appelées: Auvergne, Provence et France. Cette dernière était subdivisée en Champagne et Aquitaine dont dépendait alors la Bretagne.

Les Templiers eux, comptaient neuf « provinces »: France, Portugal, Allemagne, puis Grande-Bretagne et Irlande réunies, trois espagnoles, Aragon, Major que, Castille et Léon réunies et enfin deux italiennes, Italie, et Pouilles et Sicile réunies. A leur apogée, ils sont quinze mille chevaliers et trois fois plus d'écuyers et servants de toutes sortes et même des esclaves noirs. Ils possèdent environ dix mille établissements allant de la simple ferme à la forteresse. En plus de leurs tâches militaires et religieuses, ils s'étaient lancés dans des activités économiques, financières et même commerciales. Leurs premières activités à Jérusalem furent de créer un bureau de change et une écurie de deux mille chevaux. Ils armèrent des navires pour le transport des pèlerins et pour leur ravitaillement.

De leur côté, les Hospitaliers avaient commencé par construire un hospice ou hôpital à Jérusalem pouvant accueillir deux mille pèlerins nécessiteux par jour pour les soigner et les nourrir. La qualité et les méthodes d'application des soins, tout comme les conditions d'hospitalisation, en avance de plusieurs siècles sur tout ce qui se fit en Europe, étaient remarquables en tous points. Dès le XIIe siècle donc, leurs patients disposaient de lits individuels, de baignoires et autres mesures d'hygiène.

Une règle de 1176 exigeait du pain blanc pour les malades et une de 1181 préconisait la présence auprès des grabataires de médecins susceptibles d'analyser les urines, que les lits individuels soient pourvus de deux draps et d'une couverture, qu'il y ait des berceaux pour que les jeunes enfants ne partagent pas le lit de leur mère malade, et enfin que la nourriture soit saine et abondante.

Ces ordres eurent le droit de faire une fois par an dans toutes les églises de la chrétienté une quête pour l'entretien de leurs armes et de leurs forteresses. En effet, ils avaient pris rapidement de l'extension ; et très vite la royauté de Jérusalem les employa comme un corps d'armée d'élite et leur demanda de construire et de garder des forteresses pour protéger les routes et tenir les musulmans en respect et à l'écart de la Terre Sainte. Ce à quoi ils s'employèrent et en élevèrent vingt et une ; quatorze pour les Templiers et sept pour les Hospitaliers. Certaines sont encore debout comme le célèbre Krak des Chevaliers, construit par les Hospitaliers en 1142.
Celui-ci, comme celui de Margat, était assez important en surface et en réserves pour que mille personnes puissent y vivre pendant cinq ans en cas de siège.

Les deux ordres prirent le même emblème, la croix pattée ou byzantine, qui plus tard fut dite de Malte. Les Templiers la portait rouge sur leurs tuniques et manteaux blancs et les Hospitaliers blanche sur leurs vêtements noirs, sauf au combat où ils portaient une soubreveste rouge sur leur cuirasse, les chevaliers Teutoniques la portèrent également, mais noire et l'armée allemande la porte encore. Chose curieuse, la chasse leur était interdite sauf celle du lion. Chaque ordre avait un grand-maître à sa tête, personnages importants qui avaient certains privilèges, comme celui d'être seuls avec le Grand-fauconnier à pouvoir poser un oiseau de vol sur le poing d'un roi. Ils servirent d'intermédiaires privilégiés et de témoins lors des entrevues et accords entre sultans et rois. Saint-Louis aimait les avoir à ses côtés et quand en 1228, Frédéric II aborda en Palestine, il fut reçu par les trois Grands-maîtres, Hermann de Salza, teutonique, Pierre de Montaigu, templier et Bertrand de Thessy, hospitalier. Ils le considéraient comme leur suzerain en tant que roi de Jérusalem qu'il était devenu par son mariage avec Isabelle, fille de Jean de Brienne, et l'accompagnèrent à son couronnement.
Quand en 1291, après la défaite de Saint-Jean d'Acre, les armées chrétiennes durent quitter la Palestine, les deux ordres qui nous intéressent ne réagirent pas de la même façon.

Les Templiers n'avaient plus de raisons d'être; dans un premier temps, ils se replièrent sur Chypre que leur avait vendue le roi d'Angleterre, Richard-Cœur de Lion, pour vingt-cinq mille marcs d'argent. Leur Grand-maître était alors un français, Robert de Sablé.

Ils rentrèrent ensuite en Europe, chacun dans son pays d'origine et s'occupèrent alors uniquement de faire valoir leurs biens et non plus de questions religieuses ou militaires.

Par contre les Hospitaliers, d'esprit plus généreux, plus religieux et plus comba tif, ne désespéraient pas d'arriver à reconquérir la Terre Sainte et ne voulaient pas trop s'en éloigner.

Ils rachetèrent Chypre aux Templiers qui s'en allaient et y passèrent vingt ans, cherchant à s'organiser et à reprendre des forces pour combattre les musulmans et arriver à leurs fins. Mais ils n'oubliaient pas pour autant leur vocation hospitalière et dès leur arrivée construisirent un hôpital à Limassol, près du château où Richard-Cœur du Lion épousa Bérengère de Navarre.

Ils prirent la suite des Templiers au château fort de Colossi, au milieu des vignes qui fournissent encore à l'heure actuelle, un vin épais et sucré, dit de la Commanderie.
Leur Grand-maître était alors un Français, Jean de Villiers.

Enfin en 1310, sous la direction du Grand Maître Foulques de Villaret, avec l'aide du Pape Clément V, ils obtinrent de s'installer à Rhodes, île toute proche de la Turquie, d'où ils pourraient lancer une flotte d'attaque et tenter de reprendre la Palestine. Là, après avoir construit l'hôpital traditionnel en premier, ils se fixèrent pour deux siècles et prirent le nom de Chevaliers de Rhodes.
Malheureusement non seulement ils n'atteignirent pas leur but, mais leurs continuels combats avec les musulmans se terminèrent par une défaite et ils durent quitter leur île en 1523, sous la houlette du Grand Maître Villiers de l'Isle-Adam.
Finalement, après sept ans d'exil en Crète, Sicile et Provence, ce fut Charles Quint qui leur attribua en toute souveraineté les trois îles de Malte, dont ils prirent le nom qui devait leur rester.
C'est alors que, sur l'île principale, en 1557, le Grand Maître Jean de la Valette commença la ville-forteresse qui porte son nom depuis.
C'est pourquoi la capitale de Malte porte un nom français, car ce Grand Maître était français comme cinquante et un d'entre eux sur soixante-dix-sept qu'ils furent.

En 1798, ils furent expulsés par Napoléon, mais ils n'avaient plus de raisons d'être, cet ordre médiéval ne correspondait plus à rien. Ils se dispersèrent, mais poursuivirent jusqu'à nos jours leur rôle hospitalier toujours actif et important, non seulement en Europe, mais dans le monde entier où ils sont encore neuf mille.

L'histoire des Templiers est plus courte, mais sa fin surprenante et tragique a suscité une littérature abondante et variée, souvent même fantaisiste, alors que les Hospitaliers, devenus Chevaliers de Malte, n'ont pas inspiré grand monde.
Les Templiers, retour d'outre-mer, s'étaient consacrés à faire valoir leurs biens sur une grande échelle. Ils avaient créé une flotte de transport en Méditerranée, des commerces et des marchés, et surtout un système financier de change et de prêt, parvenu à un degré de perfectionnement tel, qu'ils avaient surpassé les Lombards et les Juifs et furent chargés de gérer les biens des royaumes de France, Angleterre et Espagne. Leur richesse, leur puissance et leur indépendance ont incité Philippe le Bel, qui ne pouvait leur rembourser ce qu'il leur devait et se trouvait à bout de ressource, à les faire tous arrêter le même jour, vendredi 13 octobre 1307. Leurs biens furent saisis lors de cette opération de police remarquablement menée dans tout le royaume à la fois, précédée d'une véritable campagne diffamatoire à leur sujet pour éviter que le peuple ne les défende.

La plupart furent torturés et massacrés, leur Grand Maître, Jacques de Molay, brûlé vif, et bien que seuls les Templiers français aient été concernés, le scandale fut tel que Philippe le Bel obtint du pape Clément V, qui lui devait son élection, la dissolution de l'Ordre. Ce qui fut fait lors du Concile de Vienne de 1311 par une bulle suivie d'une seconde en 1312, attribuant tous leurs biens aux Hospitaliers, sauf en Espagne où ils furent remis à d'autres ordres militaires qui combattaient les musulmans pour les expulser du pays.

II. — Bretagne

Venons-en maintenant à ce qui se passa en Bretagne. Très tôt il s'avéra que les activités de ces deux ordres nécessitaient de grandes ressources, et, bien que beaucoup de ces chevaliers aient engagé leurs biens personnels, ils étaient redevables de dons importants que leur firent généreusement tous les grands, y compris les rois, de France, d'Angleterre et d'Espagne.
Beaucoup de nobles riches firent des dons intéressés, pensant parfois que cela remplacerait le déplacement à Jérusalem, ou leur demandant de prier pour eux, ou bien encore d'intercéder auprès du pape. Ces dons consistant surtout en biens fonciers, dès le XIIe siècle, Templiers et Hospitaliers devinrent donc propriétaires de nombreuses terres, de manoirs, moulins, pêcheries, etc... Notre région fut dans les plus favorisées à cet égard, ces ressources terriennes étaient précieuses car elles procuraient des revenus réguliers en les exploitants habilement. Ce qui fut fait, avec en particulier des élevages de chevaux, comme en Hénanbihen et en Hénansal dans le Penthièvre, car ils étaient indispensables aux chevaliers et cet élevage était difficile outre-mer, surtout dans les îles.
La production de céréales à expédier était aussi nécessaire. Ils reçurent peu de grands domaines, mais beaucoup de petits établissements ruraux, tenus facilement par quelques chevaliers âgés ou invalides par suite de blessures au combat. Ils avaient une main-d'œuvre paysanne abondante puisqu'elle jouissait de leur protection et des mêmes privilèges.

Les biens des Hospitaliers triplèrent quand ils reçurent ceux ces Templiers. Par ici, ce fut en mai 1313 que Jean de Vaucelles, bailli de Touraine, envoya deux sergents royaux chargés de cette attribution. Ils possédèrent alors une soixantaine d'hôpitaux dans le duché d'après le chanoine Guillotin de Corson, auteur, au début du siècle, du seul ouvrage consacré à ces ordres en Bretagne.

C'est donc après l'avoir consulté et grâce à la toponymie, que j'ai entrepris des recherches sur le terrain, pour voir ce qu'il restait de ces préceptories templières et de ces commanderies hospitalières. A ce propos, voici quelques précisions concernant l'organisation de ces ordres.
En effet, s'ils étaient structurés de la même façon, avec à leur tête un Grand Maître, les Templiers avaient ensuite des Grands Précepteurs et les Hospitaliers des Grands Commandeurs, et comme les seconds ont hérité des premiers et duré quatre siècles de plus, c'est le terme de commanderie qui resta, et ce pour les deux. Le Précepteur de la Milice du Temple en Bretagne dépendait du Grand Précepteur d'Aquitaine, et, en 1245, c'était Pierre de Langan, seigneur de Lanrigan.
Il y eut quatre commanderies templières principales, Nantes (Loire Atlantique), La Feuillée (Finistère), Carentoir (Morbihan) et La Guerche (Ille et Vilaine).
Elles n'occupaient que de simples maisons ou manoirs. En France, les deux ordres n'ont jamais construit ni possédé de châteaux, tout luxe était banni pour envoyer le maximum d'argent outre-mer.
On a souvent dit qu'ils s'étaient installés autant que possible, à proximité des anciennes voies dites romaines. C'est tout à fait logique, car ces voies plus ou moins entretenues avaient encore un tracé facile à suivre, et les pèlerins les utilisaient autant que leur direction les arrangeait.
Or Templiers et Hospitaliers poursuivaient aussi en France leur mission première d'aide aux pèlerins de toutes sortes, alors fort nombreux.
Pèlerins étrangers venant de Grande-Bretagne ou du nord de l'Europe et débarquant en Bretagne pour aller au Mont-Saint-Michel ou à Saint-Jacques de Compostelle, parfois aux deux, sans oublier les pèlerins bretons du Tro Breiz.
Les Templiers se devaient donc d'entretenir les ports, les chaussées et les ponts qu'ils utilisaient, tandis que les Hospitaliers les accueillaient dans leurs hôtels et hostelleries ou les soignaient dans leurs hospices et hôpitaux, si tant est, qu'à l'époque ils aient été différenciés.

Nous allons maintenant parcourir la région comprise dans un rayon d'une quarantaine de kilomètres autour de Saint-Malo, allant sur la côte d'Erquy au Mont-Saint-Michel et en arrière-pays jusqu'à Yvignac et Tinténiac.
En 1217, le duc de Bretagne Pierre Mauclerc et son épouse Alix confirment aux Templiers toutes les donations faites par leurs prédécesseurs, dont le Temple de Lanouée en Yvignac diocèse de Saint-Malo.

Temple de Lanouée
Domaine du Temple de Lanouée
Domaine du Temple de Lanouée

Commençons donc par visiter ce qui dépendait de cette commanderie qui fut la cinquième de Bretagne en importance, et dont nous restent le manoir d'habitation en ruines, et la chapelle, où avaient lieu les accessions des nouveaux chevaliers, tout nouvellement restaurée.
Cette possession templière remonte à 1182 et quand les Hospitaliers en héritèrent, ils la réunirent bientôt à celle de La Guerche, en 1395.
Sa chapelle était dédiée à Saint-Jean-Baptiste, principal patron des Templiers avec Saint-Jacques dont ils protégeaient les pèlerins dits Jacquets. Ils révéraient aussi Notre-Dame et la Trinité.
Par contre, les Hospitaliers avaient comme patron Saint-Jean l'Evangéliste et Sainte-Madeleine pour leurs léproseries dites Maladries ou Maladreries.
De tout cela nous allons pouvoir déduire, en principe, l'origine de différents noms de lieux.
S'il n'y a pas d'équivoque pour les vingt-deux :
« Temple » ou « Templerie », relevés dans le périmètre étudié, de même que pour les dix « l'Hôpital » ou « les Hôpitaux », les dix-neuf « l'Hostellerie» ou « l'Hôtel » ou « l'Hébergement », les douze « la Madeleine» ou « la Maladrie », tous les Saint-Jean ou Saint-Jouan non précisés peuvent avoir été fondés par l'un ou l'autre ordre. De même pour les sept « Vildé », contraction de Ville-Dieu, ex: Villa-Dei et qu'on trouve relativement groupés.
En principe, les hôpitaux appelés La Madeleine étaient réservés aux femmes et tenus par des religieuses de l'Ordre de Saint-Jean.

C'est en 1139 que le pape Innocent II accorda aux Templiers le droit de construire des chapelles pour leur usage. Ces chapelles étaient modestes et très simples, généralement de forme rectangulaire, se terminant parfois par une abside en demi-cercle, avec à la rigueur un bas-côté, au nord et sans fenêtre, comme la chapelle du Temple de Pléboulle.

Chapelle du Temple de Pléboulle
Chapelle du Temple de Pléboulle
Chapelle du Temple de Pléboulle

Ils ont construit quelques églises peu importantes, dont le clocher-mur semble insolite dans la région et comportant des éléments octogonaux, fréquents à l'époque romane.
On y voit rarement leur emblème, la croix pattée, elle-même d'origine byzantine, et qui se trouvait fréquemment en décoration des églises grecques primitives.

Les Hospitaliers qui l'ont rendue célèbre sous le nom de croix de Malte, en avaient creusé les extrémités pour qu'elle forme huit pointes représentant les huit béatitudes auxquelles devaient aspirer ces moines-chevaliers.

Mais retournons à la commanderie de Lanouée qui nous concerne puisqu'elle comprenait le Penthièvre et les diocèses de Dol et Saint-Malo.
Tout près, nous trouvons une Ville-Jacquet qui confirme la vocation de ces ordres. L'église romane d'Yvignac serait d'origine templière, et auprès se trouve une croix ancienne en granit, plate, unie et légèrement pattée. Par contre la croix du cimetière, moins ancienne, est assez rare et curieuse, car en haut du fut octogonal, à l'envers du Christ on voit un moine en prière.

Partons vers l'ouest où, à l'extrémité de son territoire, la petite chapelle templière puis hospitalière de Saint-Jean du Créach vient aussi d'être restaurée dans toute sa simplicité.

Chapelle de Créach
Chapelle de Créach
Chapelle de Créach

Suivant la couleur de leur croix, on peut, attribuer ce qui est appelé rouge aux Templiers et blanc aux Hospitaliers. En Yffiniac, quelques noms de lieux évocateurs: le Tertre-Blanc, La Ville-Blanche, le Clos de l'Hôpital et le Pont-Saint-Jean.

A Lamballe, l'hospice fut de 1217 à 1308, la propriété des Templiers.

En Tramain, on trouve le Temple, l'Hôtel Beaujo et le Bas-Temple.

Tramain, Le Temple et le Bas Temple
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Plénée-Jugon - 22
Le Temple, Le Bas Temple
Le Temple, Le Bas Temple

En Jugon, le Temple, l'Hôtel-Piquet, le Temple d'en Haut et le Temple d'en Bas.

Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Jugon-les-Lacs - 22
L'Hoté Piquet, Le Temple
L'Hoté Piquet, Le Temple
L'Hoté Piquet, Le Temple

En Saint-Alban, le Temple, l'Hôtel des Landes et l'Hôtellerie, mais en outre l'église y est d'origine templière avec son clocher-mur, de même que la proche chapelle Saint-Jacques inachevée, du début du gothique.

Le Temple, l'Hôtel des Landes
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Saint-Alban - 22
Le Temple, l'Hôtel des Landes
Le Temple, l'Hôtel des Landes

En Pléneuf, les Templiers auraient possédé des pêcheries.

Erquy fut avec Port-à-la-Duc, sur la baie de la Fresnaye et Vildé-la-Marine, sur la baie du Mont-Saint-Michel, un des trois ports tenus par les Templiers pour le transport des pèlerins. Il n'y reste qu'un lieu-dit l'Hôpital.

A Port-à-la-Duc, que nous avons du mal à l'heure actuelle à imaginer en port actif, aucun vestige à part deux maisons très anciennes. Celle remontant aux Templiers et devenue maison de douanier a disparu au début du siècle.
Sur la rive est de la baie, à mi-distance de la pleine mer et du fond, se trouve une petite crique nommée Port-Saint-Jean qui était peut-être utilisée en morte-eau quand la mer ne remontait pas jusqu'au fond de la baie. Mais la baie a dû s'envaser et s'ensabler relativement récemment, car dans le rapport établi en 1665 par Colbert de Croissy sur les côtes de Bretagne, il est dit que des vaisseaux de 250 à 300 tonneaux pouvaient y remonter à l'abri. Il devait en être de même à Vildé-la-Marine dont le site nous semble tout aussi surprenant maintenant.
Il est à noter que deux fermes appelées le Haut-Saint-Jean et le Bas-Saint-Jean se voient sur la route de ce Port-Saint-Jean, le tout ayant dû appartenir à un des deux ordres.

A Plurien l'église serait d'origine templière, avec son clocher-mur, son pignon d'entrée surmonté d'une vierge au chevalier et ses pierres tombales à croix pattées.

Domaine du Temple de Plurien
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Plurien - 22
Domaine du Temple de Plurien
Domaine du Temple de Plurien


Non loin se trouve Coët-Billy qui fut possession templière.
En Pléhérel, il y eut l'Hôpital-Saint-Jean, remontant à 1160, dont le nom vient de changer depuis que le bâtiment a été transformé en résidence secondaire.

On peut voir encore dans les communes de Saint-Aaron, Matignon, Quintenic et Plédéliac des fermes appelées l'Hôpital.

Saint-Aaron, Hôpital
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Lamballe - 22
Saint-Aaron, Hôpital
Saint-Aaron, Hôpital

Plédéliac, Hôpital
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Lamballe - 22
Plédéliac, Hôpital
Plédéliac, Hôpital

En Hénansal, c'est l'Hôtel-Juhel, en Saint-Denoual l'Hôtel-d'Air et en Hénanbihen le Temple-d'en-Haut et le Temple-d'en-Bas, une fois de plus.

Hénansal, Hôtel-Juhel
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Lamballe - 22
Hénansal, Hôtel-Juhel
Hénansal, Hôtel-Juhel

Hénanbihen, Le Temple
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Lamballe - 22
Hénanbihen, Le Temple
Hénanbihen, Le Temple

Entre La Bouillie et Montbran, l'Hôtel-Neuf, l'Hôpital-Saint-Jean et la Chapelle Saint-Jean, non loin d'une ex-commanderie secondaire, la Caillebotière, où on ne voit aucun vestige, mais dont les habitants savent l'origine.

Maison du Temple La Caillebotière
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Dinan, Canton: Pléboulle - 22
Maison du Temple La Caillebotière
Maison du Temple La Caillebotière

L'Hôtel-Neuf
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Dinan, Canton: La Bouillie - 22
L'Hôtel-Neuf
L'Hôtel-Neuf

En Pléboulle, voici la petite chapelle du Temple, érigée au XIIIe siècle, restaurée une première fois au XVIIe par Pierre du Guesclin, seigneur de Plancoët, dont les armes, très effacées, surmontent la porte d'entrée, et une seconde fois en 1962 sous l'impulsion du recteur de la paroisse. On y voit trois « vierges à l'enfant » anciennes, en bois polychrome, dont une Notre-Dame du Temple et un grand Christ en bois sur une croix dite Croix du Temple car elle portait le nom de Chapelle Sainte-Croix à l'origine. On y a ravivé les souvenirs templiers par une croix pattée en grès rose incrustée dans le mur derrière l'autel et surtout par des vitraux modernes représentant, l'un: le Temple de Jérusalem, l'autre: un chevalier secourant un pèlerin, et le troisième: l'emblème de l'Ordre, deux chevaliers sur un même cheval.

Pléboulle
Au Moyen-Age, les Templiers s'y installèrent, construisant au XIIe siècle la chapelle de la Sainte-Croix du Temple (plus connue à partir du XVIIe siècle sous le nom de chapelle de Notre-Dame du Temple).
A la suite des persécutions contre l'Ordre du Temple, Pierre du Guesclin, seigneur de Montbran et Plancoët, en devint propriétaire en 1312.
D'autres souvenirs de la présence templière ont disparu comme la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, l'aumônerie des Templiers ou encore le monastère de la Sainte-Croix de Montbran, dont ne subsiste que la tour de Montbran. - Sources : Wikipedia

Cet emblème symbolique a donné lieu à différentes interprétations, comme tout ce qui se rapporte à cet ordre. Pour les uns, il exprime leur pauvreté d'origine, obligés d'aller à deux sur le même cheval, pour les autres, la dualité de ces moines-chevaliers.
De même pour leur bannière, reconstituée également ici, ce Beaucéant ou Bauçant, étendard mi-blanc mi-noir, comme l'indique son nom venu du terme médiéval balçant pour blanc et noir. Cela voulait-il dire qu'ils étaient noirs et terribles pour leurs ennemis, blancs et bons pour leurs amis ? Leur devise aussi était curieuse: « Non nobis, Domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam » (non à nous, Seigneur non à nous, mais à ton nom donne la gloire).

Le Temple de Lanoué
Images
Le Temple de Lanoué - Vilde-Goëllo - Quévert - Saint-Maudez

Celle des Hospitaliers était très différente: « Infirmis servire, firmissimum regnare » (servir le plus faible, dominé le plus fort).
La commanderie secondaire de Pléboulle-Montbran, dont dépendaient les trois petites de Coët-Bily, de la Caillebotière et de Port-à-la-Duc, était presqu'aussi importante que celle de Lanouée et partageait avec elle l'exploitation foncière du Penthièvre. Sur la hauteur de Montbran, dominant la vallée du Frémur, s'élevait une tour probablement de surveillance et de contrôle pour la Templerie établie là en 1201.
Il en reste peu de choses, quelques murs en ruines, noyés dans le lierre et les ronces. Voici ce qu'en a dit Gaultier du Mottay dans son « Répertoire archéologique des Côtes-du-Nord »: cette tour est un fort curieux monument du XIIe, octogonal extérieurement, avec quatre faces plus larges que les autres, et cylindrique à l'intérieur, haute d'environ dix mètres.
Le rez-de-chaussée n'a pour ouverture qu'une sorte de barbacane percée dans la face nord, à l'étage supérieure une baie s'ouvre vers l'ouest, à l'intérieur on voit la place de l'escalier occupant l'angle nord-est. Cette construction est formée de moellons largement noyés dans un mortier de chaux renfermant des coquillages. Elle appartenait en 1270 au seigneur de Plancoët.

En Trégon, une petite ferme à la porte gothique s'appelle la Ville-Jouan et en Ploubalay, une autre ferme : Saint-Jean.
C'est tout pour la région côtière à l'ouest de la Rance, le Poudouvre semble être resté hors territoire des deux ordres.

La Ville-Jouan
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement et Canton: Dinan - 22
La Ville-Jouan
La Ville-Jouan

Revenons dans les terres, où du côté de La Bouillie, on trouve plusieurs croix de carrefour à fût octogonal, remontant au XVIe ou XVIIe probablement élevées par les Hospitaliers pour baliser des itinéraires pour pèlerins. L'une porte l'écusson d'un Chevalier de Malte.
Au Quessoy, il y a une très ancienne croix de carrefour, dite carolingienne, plate, monolithe et légèrement pattée, qui peut aussi bien être templière.
Au cimetière de Saint-Maudez s'élève un calvaire d'origine templière dit-on.
Il remonterait au début du XIVe, c'est-à-dire juste avant la disparition de l'ordre, mais comme il a été reconstruit au XVIIIe, il a pu être transformé. Il comporte un socle octogonal, entouré d'une table carrée, elle-même fixée sur une assise carrée à cinq marches. Sur le bas épais et cylindrique du fût de la croix, on voit une procession de neuf chevaliers et moines agenouillés, est-ce la représentation des neuf fondateurs de l'ordre ? Au sommet du calvaire, le Christ entre la Vierge et Saint-Jean-Baptiste, surmonte une plus petite procession de six personnages dont on ne sait rien. Ces chiffres, trois, six, neuf, sont-ils une allusion à la Trinité ? Une copie de ce calvaire se voit au Prieuré à Dinard.

Mais reprenons notre promenade-inventaire.
En Plancoët, il y a eu l'Hôpital d'en Haut, aujourd'hui disparu et un lieu-dit La Magdeleine.

Plancoët, La Magdeleine
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement et Canton: Dinan - 22
Plancoët, La Magdeleine
Plancoët, La Magdeleine

En Saint-Michel de Plélan, on trouve La Trinité et l'Hôtel-Rieux.

La Trinité, L'Hôtel-Rieux
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Dinan, Canton: Saint-Michel-de-Plélan - 22
La Trinité, L'Hôtel-Rieux
La Trinité, L'Hôtel-Rieux

Du côté de Corseul, l'Hôtellerie, la Croix-Rouge et l'Hôtel-Fairier.
En Languénan, la Maladrie et la Ville-es-Moines.

Nous arrivons maintenant dans la région des Vildé, proche de Dinan et qui remonte vers Vildé-la-Marine.
A l'ouest de Dinan, c'est Vildé-Guingalan dont l'église est dédiée à Saint-Jean-Baptiste, mentionnée dans la charte de 1182 comme bien templier et près de laquelle un hameau porte le nom de la Commanderie.

Puis en Quévert, Vildé-Goëlo et Vildé-Bouëtard. Ce dernier est un manoir reconstruit en partie au XVIIe, et dont notre collègue, M. Michel Duval, nous dit dans son étude approfondie « La Révolution des biens du Temple en Bretagne »: le 21 janvier 1759, les Hospitaliers procédaient à la vente d'une maison de maître, avec cour, grange, jardins et dépendances, dont l'une, le grand domaine de Vildé-Bouëtard, d'une étendue de vingt journaux environ ; le tout fut adjugé à M. Aubry pour la somme de 22.000 livres.
Ce fut sans doute, ajoute-t-il, une donation des seigneurs de Dinan-Montafilant qui dépendait de Lanouée.

Tout proche de Dinan, Vildé-Goëlo, hameau d'origine templière, compte encore deux manoirs-fermes des Hospitaliers, datant du XVIe environ, plus ou moins transformés ou ruinés.

Vildé-Goëlo
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement et Canton: Dinan - 22
Vildé-Goëlo
Vildé-Goëlo

D'une part La Cour de Vildé, où dans le mur d'enceinte actuel on voit la trace des portes charretière et piétonnière, et dont les deux extrémités du bâtiment d'habitation sont d'origine.

D'autre part, L'Aublette, où il reste quelques bâtiments délabrés, dont une jolie tour au toit en dôme, attenante au mur d'enceinte. Entre les deux, quelques vieilles maisons dont l'une porte la date 1747 et l'autre une porte surmontée d'une accolade au-dessus d'une croix de Malte en relief.
L'ancienne chapelle Saint-Jean de l'Aublette, aujourd'hui disparue. C'était la chapelle de la commanderie. Le baillage de Vildé-Goello dépendit plus tard de la communauté de la Noë.

Au nord de Dinan, nous avons deux autre Vildé, l'une en Taden, l'autre en Plouër, qui appartenaient encore aux Hospitaliers en 1574 ; ce sont maintenant deux simples fermes dont la construction remonte au XVIIIe ou XIXe, la pierre ayant remplacé le pisé dont les bâtiments ruraux étaient faits à l'origine.

Avant de franchir la Rance, mentionnons encore à Langrolay, un lieu-dit la Ville-Chevaliers et en remontant jusqu'à Pleurtuit, quelques croix pattées très anciennes, au long des routes que les pèlerins empruntaient pour traverser la rivière à gué ou en bateau.

Le principal passage nautique fut établi par les Hospitaliers dès le XIIe siècle, entre Port-Saint-Hubert et Port-Saint-Jean, pour aboutir sur la rive droite de la Rance à leur monastère dont le port prit le nom. L'endroit s'appelait Sablons ou Stablehon et devint la paroisse de la Ville-es-Nonais, depuis que des nones bénédictines ont succédé aux Hospitaliers. Dans la monographie qu'il a consacrée à cette commune, l'Abbé Auffret nous dit que la possession de leurs biens fut confirmée par Conan IV en 1160.
Biens déjà importants, puisqu'on précisait: aux environs de la chapelle, il y a masse (moulin) et emplacement de fuie et colombier, plusieurs tenues d'héritage, blé et poulaille, rentes en argent.

Leurs biens s'étendaient par petites parts dans toutes les paroisses voisines, et ils avaient même des droits sur deux maisons de Dinan proches de l'Hôtel-Dieu. On sait qu'en 1244 ils possédaient une vigne et qu'en 1252, Guillaume de Châteauneuf étant alors Grand-Maître, cette petite commanderie de Saint-Jean de Port-Sablons dépendait curieusement de celle de Carentoir avant de passer sous l'autorité de celle de Quessoy.

La Chapelle, rebâtie en 1574 était dédiée à Saint-Jean et peu à peu le village prit le nom de Port-Saint-Jean. Au XVIIe, la commanderie perdit de son importance, comme toutes les autres, l'ordre regroupant ses forces vives dans l'île de Malte. Des bénédictines reprirent leurs tâches hospitalières et les droits de la chapelle passèrent aux habitants du village. Vers 1768 un incendie dévasta Port-Saint-Jean, un dimanche matin, pendant que les gens étaient à la messe à Saint-Suliac, la chapelle n'étant plus desservie. Miraculeusement le feu s'arrêta, paraît-il, à la demeure des Chevaliers de Malte. S'il n'y a plus rien au niveau du quai rappelant leur présence, au village quelques maisons anciennes ont des linteaux du XVIIe, portant des inscriptions difficiles à déchiffrer et l'un porte une croix de malte en relief.

Entre la Rance et la route de Rennes à Saint-Malo, ancienne voie Condate-Aleth, peu de choses, La Ville-Blanche, l'Hôtellerie, l'Hôpital et La Madeleine, tous en Pleudihen.
Quelques beaux bâtiments et la maison des religieuses à l'Hôpital et un linteau ancien à La Madeleine.
Le long de la nationale, entre Tinténiac et Saint-Domineuc, nous avons à l'ouest une autre Madeleine et à l'est le manoir de Bouhourdaye donné en 1200 aux Hospitaliers par Guillaume de Tinténiac.

Au nord-est de Pleugueneuc, un l'Hôpital ; à Saint-Pierre de Plesguen, des pierres tombales à croix pattées dans l'église.

Pleugueneuc, l'Hôpital
Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Saint-Malo, Canton: Pleugueneuc - 35
Pleugueneuc, l'Hôpital
Pleugueneuc, l'Hôpital

Plus à l'est, à Combourg il y eut les maisons du Temple et la Templerie, et auprès le hameau de la Madeleine.

Plus au nord, voici Lanhélin, qui d'après Banéat, appartint aux Templiers puis aux Hospitaliers.
L'église fut reconstruite en 1840, sauf la tour du clocher qui date de 1778 et dont le toit d'ardoises comporte des motifs templiers en souvenir, une croix pattée entre deux étoiles à cinq branches.
L'intérieur a gardé un sol constitué en grande partie de pierres tombales de chevaliers de Malte. En face de l'église on peut voir un beau calvaire ancien au fût octogonal très élevé.

Lanhélin
Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Saint-Malo, Canton: Lanhélin - 35
Domaine du Temple de Lanhélin
Domaine du Temple de Lanhélin

Dans les environs, au village des Chapelles, ancienne possession de l'ordre, on peut voir une croix templière, simplement garnie en son centre d'un double cercle.
A Vildé-Bidon aucun vestige, en Roz-Landrieux, une Ville-jean et la Mettrie du Han, manoir du XIVe qui serait d'origine templière et dont les cheminées octogonales sont exceptionnelles.

A Roz-sur-Couesnon, encore un Hôpital et une chapelle Saint-Jean.

Hôpital de Roz-sur-Couesnon
Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Saint-Malo, Canton: Saint-Broladre - 35
Hôpital de Roz-sur-Couesnon
Hôpital de Roz-sur-Couesnon

Entre Saint-Père et la Gouesnière, une Hôtellerie de plus. En allant de la Gouesnière vers Saint-Jouan, on voyait encore au début du siècle une petite croix pattée monolithe, 1900 m avant le bourg, là où était l'église primitive dédiée à Saint-Jean-Baptiste, donc probablement d'origine templière.
Allons maintenant jusqu'à Vildé-la-Marine, qui avant d'être rattachée à la paroisse d'Hirel, l'était à Saint-Benoît-des-Ondes, dont elle est séparée par l'embouchure du Biez-Jean, très envasée maintenant et peu propice à une activité portuaire.
Ces deux bourgs appartenaient à l'Abbaye du Mont-Saint-Michel, avant de devenir la propriété des Templiers.

Saint-Benoît-des-Ondes et Vildé
Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Saint-Malo, Canton: Hirel - 35
Saint-Benoît-des-Ondes et Vildé
Saint-Benoît-des-Ondes et Vildé

En revenant vers Saint-Malo, nous retrouvons en Saint-Méloir, l'Hôtellerie, la Madeleine et la Ville-Jean, plus la croix templière des Courtils, la Croix-Blanche, probablement d'origine hospitalière et quelques autres croix très anciennes dont l'origine ne peut être précisée. Enfin, la Fontaine-aux-Pèlerins, au nom évocateur.

A Saint-Malo même, il ne reste rien à part l'Escalier de la Préceptorie non loin de la cathédrale. D'après un texte de 1860 dans « Le Journal des deux Villes », Saint-Malo fut une des premières villes de France à avoir une préceptorie, avant Nantes, vers 1140.
Les Templiers s'installèrent au pied de la Montagne Aaron, à gauche de la rue Corne-de-cerf, en allant de la Croix du Fief à la rue Saint-Thomas, en face de l'égout de Mer-Bonne. Leur cimetière touchait celui de la ville et adjoignait leur chapelle, le tout au pied du roc.

Parmi leurs possessions, une maison de campagne dite la Merveille, au hameau de la Ville-Aze, en Saint-Coulomb, qui contenait en plus du corps de logis, une étable et quelques communs, quatre jardins superposés avec belvédère, sans oublier le cimetière. Dans la cour, une belle fontaine voûtée en maçonnerie, un puits très profond, des auges de pierre. Deux poternes d'accès, une côté Saint-Malo, une côté Cancale.

La Merveille
Département: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Saint-Malo, Canton: Saint-Coulomb - 35
Domaine du Temple La Merveille
Domaine du Temple La Merveille



Banéat nous parle aussi de cette « malouinière templière » si antérieure aux autres. Il dit que ce manoir possédait en 1633 des fenêtres grillées, et une tourelle renfermant l'escalier, ainsi qu'un colombier. Mais dès 1500, il était devenu propriété civile. La chapelle avait disparu au début du siècle et le reste a disparu dans l'étang de Sainte-Suzanne.

Image Croix de Lessart-Saint-Meloir

Voilà tout ce que j'ai pu retrouver de ces deux grands ordres dont les membres furent à la fois de vaillants soldats sur le champ de bataille et d'humbles hospitaliers dans leurs commanderies. C'est bien peu, mais c'est si loin dans le temps !
Sources : Madame Maud Bruneau-Chotard. Annales de la Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo 1985, page 181 à 190. - Bnf

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