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Saint-Genis du Bois, (Une commanderie rurale dépendante)

Saint-Genis du Bois
Saint-Genis du Bois

Fondation de la commanderie dépendante de Saint-Genis du Bois

Selon les sources, La commanderie annexe de Saint Genis du bois dépendait soit de Bordeaux soit d'Arcins en Médoc ou encore de Montarouch, les sources d'information ne sont pas formelles sur ce point.

Ce que nous savons : Le Maître de l'ordre du Temple Bertrand de Blanquefort était originaire de Guyenne, Il a eu certainement une influence importante dans la région quand a l'implantation des Templiers, avant son départ pour la terre Sainte (Bertrand de Blanquefort est mentionné pour la première fois le 2 septembre 1156 lorsqu'il souscrit au traité de paix du roi Baudouin IV avec les Pisans. Le 19 juin 1157, il fut surpris et fait prisonnier avec plusieurs barons et seigneurs par Noureddine à la bataille du lac Méron. Prisonnier durant trois ans, il ne fut libéré que contre une forte rançon versée par le prince Manuel Comnène. Bertrand de Blanquefort était un homme d'esprit éclairé, d'un jugement sain. Il laissa la réputation d'un religieux édifiant et d'un habile capitaine. L'obituaire de Reims fixe sa mort au III des nones de janvier, soit le 2 janvier 1169.)

Saint-Genis-du-Bois est proche de Targon et était dépendant de la commanderie templière de Montarouch (datant de 1160/1180). En 1197 les Templiers font une transaction avec l'abbaye de La Sauve pour le rachat d'Arveyres et y installent une autre commanderie.
Pour Saint-Genis-du-Bois, il faut bien avouer que la date n'en est pas connue très exactement. Cependant nous savons que la chapelle de Saint-Genis est du XIIe siècle, sachant que dans l'ordre du Temple comme dans les ordres attachés à Cîteaux, on construisait en premier lieu les communs, ensuite les logements et pour finir la chapelle ou l'église. La commanderie de Saint-Genis fut certainement construite entre 1128 et la fin du XIIe siècle, elle le fut vraisemblablement peu après 1148.
Sa Chapelle fut rebâtie sur des structures plus anciennes de type Mérovingiennes, ces structures sont visibles en parallèle au mur Nord, puis se dirigeant vers (peut-être sous) l'abside (9), dans les bases du mur Sud sont incrustées des portions de sarcophages débordant entièrement à l'extérieur, certainement préroman, de type dit Mérovingien, à l'exemple des parties Nord

La commanderie de Saint-Genis-du-Bois n'a rigoureusement aucun intérêt « militaire », ni même d'observation ou de surveillance dans ce secteur, dans a mesure ou la vue autour de Saint Genis est très limité (sauf a se déplacer sur la motte Maucourt), mais en tout cas pour le village, la vue des alentours est restreinte.

Sur le plan agricole, seule la vigne est susceptible de fournir un revenu correct, les autres cultures étant tributaire d'une terre pour le moins inexploitable de par sa nature, le développement de la vigne a cette époque fut réaliser certainement sous l'influence de Montarouch qui contribua a la déforestation et la plantation de vigne dans un rayon assez important. Le moulin de Saint Genis représente un important intérêt lié à l'agriculture, le reste des édifices du village étant plus lié à l'activité des pâturages et des bois.

Historiquement dénommée, Sent-Genis-deu-Brulh, selon les archives de 1299 qui mentionne un procès entre les Templiers et le Duc de Benauges (pour l'utilisation et les droits au moulin).

Après 1312 Sent-Genis-deu-Brulh devient dépendance de la « commanderie du bailliage des hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem », sis à Montarouch.

Avant 1489 les seigneurs de Benauges s'arrogent entre autres droits, ceux de justice, prétextant avec raison les désordres causés par les guerres de cent ans, non sans contestes, réclamations et procès des commandeurs, et devient Saint-Genis en Benauges et ce, jusqu'à la révolution de 1789, Là seigneurs et commandeurs supprimés, le village devient Saint-Genis-du-Bois.

En 1793, les commanderies expropriées deviennent biens nationaux, très vite acquises par de nouveaux propriétaires, en l'occurrence pour Saint-Genis, une famille sis au Jeannetot (aujourd'hui le « Geneteau ») la famille Boussard, qui donnera plusieurs maires et un sénateur, Pierre Boussard, lequel sera à l'origine du remaniement de la commanderie en bourg classique, plus particulièrement vers 1860, lorsqu'il fit entreprendre la déviation de la route, qui jusqu'alors contournait l'ensemble par l'Ouest, pour la faire passer en son centre ; puis il fit réformer le clocher de l'église, faisant de la commanderie rurale de Saint-Genis un bourg ordinaire, effaçant les quelques traces du passé, pour être dans la mode de son temps. Cependant en 1921 offrant la construction d'une mairie, se trouve de facto vox populi promu « Bienfaiteur » de Saint-Genis du Bois !...

Puis vient la guerre de 1939-1945, un certain abandon, un début de ruine et le bourg s'endort jusqu'aux années soixante-dix.

Aujourd'hui, Saint-Genis-du-Bois est sise dans le canton de Targon et se trouve approximativement : à 25km au Sud de Saint-Emilion ; à 25km au Nord de Sauternes ; à 7km à l'Est Sauveterre de Guyenne et 15km de Saint Ferme ; enfin à 7km à l'Ouest Targon, 15 km La Sauve Majeure et enfin Bordeaux a 40km. En regardant le premier cadastre connue au Archives de Bordeaux, ou même une photo aérienne d'aujourd'hui, il est évident que la totalité du bourg compose là l'ancienne « Commanderie rurale dépendante. »

Du point de vue archéologique et architectural

Au Sud de l'ensemble, sa chapelle, bien orientée selon la règle de Cîteaux (3) lui faisant suite en perpendiculaire, axé Nord-Sud, et agrémenté d'une tour, le bâtiment conventuel restructuré au XVe siècle ; en vis à vis de la chapelle, une cour avec son puits et une sorte de tumulus (y était adossé un four à pain et à pruneaux derrière un préau à demi écroulé, le tout rasé sans préavis en 1977), puis des dépendances, chais, pressoir, entrepôt, grange, écuries, four, etc., pour beaucoup, modifiés au XIXe siècle, séparés en deux corps de bâtiments par l'étroite ruelle pavée, aujourd'hui fermée d'un portail.

Chapelle de Saint-Genis du Bois

Chapelle de Saint-Genis du Bois
Chapelle de Saint-Genis du Bois — Sources: Jack Bocar

Bien sûr la route divise l'ensemble en deux, avec depuis 1870 le coté Ouest dénommé au premier cadastre « La Commanderie », et à l'Est, de l'autre côté « Au champ de l'église » ; cette route oeuvre du sénateur-maire P. Boussard, « aujourd'hui rue principale du bourg, était avant 1864 une cour pavée qui, (toujours selon un rapport du Marquis de Marquessac (1) lors de son dépavage pour construire la route, donna lieu à d'intéressantes trouvailles archéologiques, de type sarcophages et mobiliers funéraires, etc. (1) »

Auparavant l'ancienne route contournait le bourg actuel et le tumulus par le Nord-Ouest, desservant presque au passage, l'ancienne bergerie de la commanderie, qui de part le tout nouveau cadastre, se trouve être la seule aujourd'hui à garder l'appellation « Commanderie. »

Au Nord-Est de l'ensemble, sur l'Engranne, se tenait le moulin de Saint Genis, qui sujet à nombreuses chicanes (1) opposa longtemps les seigneurs comte de Benauges d'abord aux commandeurs des templiers, notamment en 1299, puis ceux des hospitaliers en 1489, 1564, 1649, 1671 et 1755.

Ceci nous a valut quelques archives prouvant à l'évidence que l'intérêt de ces « commanderies rurales » étaient en dehors du juridictionnel, purement d'ordre agricole, non fortifiées et destinées à fournir des revenus pour l'entretien, des chevaliers et subvenir aux devoirs de ces Ordres en « Terre-Sainte (6) »

La chapelle romane du XIIe siècle

Chapelle de Saint-Genis du Bois
Chapelle de Saint-Genis du Bois — Sources: Ivan Souverain

Elle fut inscrite aux « Monuments-historiques » le 21 décembre 1925. Eglise que Léo Drouin pris le temps de visiter et de décrire (1) « par son architecture rectangulaire avec abside semi circulaire en cul de four, éclairée et orientée plein Est, et par ses dimensions ( 16m / 6m), elle correspond aux critères des chapelles templières du midi de la France (5) avec un portail ouvert à l'Ouest, qui dans sa décoration, à trois archivoltes, ornées de festons, de dents de scie, de perles et d'étoiles, est spécifique du roman saintongeais » ; au dessus 5 modillons semblent soutenir le porche, pourtant du XIXe siècle.

Saint-Genis du Bois

Saint-Genis du Bois, portail roman
Saint-Genis du Bois, portail roman

Dès l'entrée, les quelques marches à descendre nous rappelle le voeu d'humilité (symbole de la descente au tombeau) que devaient templiers et hospitaliers (3); à gauche une cuve baptismale très romane ; à droite un bénitier très simple, incrusté dans le mur. Cette chapelle a une capacité assez modeste avec un maximum de 80 places. Le marquis de Marquessac (dans son ouvrage sur les commanderies hospitalières), malgré une très complète description, (à l'étonnement de Léo Drouin) ajoute une fenêtre dans le choeur (qui a été mis a jour depuis) ainsi qu'une armoire liturgique dans le mur nord de l'abside, cependant dessine avec une précision remarquable la charpente qu'il donne pour être du XIIe siècle, ce qui en 1979, va interroger monsieur l'architecte des bâtiments de France et le décider pour la remettre au jour. Cette charpente, que Léo Drouin, voit du XVe, est en fait de même facture et aspect que celle de l'église de Castelvieilh (fin XIIe siècle).

Saint-Genis du Bois

charpente de la chapelle
Saint-Genis du Bois, charpente de la chapelle

Autrefois, son clocher a pignon, en fronton-trinitaire roman, avait deux baies pour les cloches, il est aujourd'hui un fronton de type baroque hispanisant, avec seulement une baie supportant une très belle cloche, offerte en 1881 par le sénateur maire P. Boussard, lorsqu'il fit remanier le clocher.

Au fond de l'église, le mur oriental précédant l'abside, possède un décor naïf en broderie, peint à l'ocre.
En 1981 à l'occasion d'un mariage, le conseil municipal vote la mise en propreté de la chapelle de Saint-Genis par un coup de badigeon à la peinture blanche vinylique.
En 1982 écroulement du mur du cimetière ; fouilles et découvertes de divers sarcophages.
En 1983 l'intérieur de la chapelle, à la suite d'une grosse période d'humidité, présente un cloquage progressif et lépreux de tous les badigeons et replâtrages antérieurs.
En 1984 découverte de substructures mérovingiennes, mitoyennes bordant le mur Nord de la chapelle.

Août 1985, La peinture se détache du mur, laissant apparaître un disque solaire, des chardons et une croix Templière.
Noël 1985, Mise à jour d'environ 20m2 d'un décor peint à l'ocre qui selon les endroits dégagés, se trouvait en moyenne sous cinq couches, sept pour les parties ayant reçues des rebouchages d'égalisation avant ou après le premier et troisième badigeon; hormis les replâtrages, cette peinture a reçu de manifestes retouches de couleur plus marquée, dans la partie à gauche de l'abside, de même qu'un embryon de Litre. L'ensemble a été recouvert à plusieurs reprises, tout d'abord d'un premier badigeon au blanc de chaux avec quelques égalisations de surface, plus tard d'un badigeon vert d'eau, puis recouvert d'une couleur rosée, à nouveau quelques égalisations de surface à la chaux, ensuite au XIXe siècle un badigeon couleur pierre avec dessin de jointoiements ocrés(façon Viollet-Le-Duc), encore visible sur le mur occidental de l'église ; Dernièrement en juillet 2006 à l'occasion des travaux de restauration du choeur de la chapelle commandités par les Bâtiments de France, la trace d'une ouverture qui s'est avérée être une armoire liturgique après dégagement et contenant encore une statuette décapitée de la vierge à l'enfant, en argile roulé, moulé et cuit, telle une de ces productions monastiques copiées sur un modèle gothique, selon les plies de la robe; cette copie reste à déterminer mais de part le drapé mouillé de la robe, présente des similitudes au regard de trois vierges à l'enfant de 1339, celle en albâtre provenant de l'abbatiale cistercienne de Pont-aux-dames, la vierge en marbre d'Arras et celle en argent dorée de l'abbatiale de Saint Denis.

Peinture murale, Iconographie de la Chapelle

Là, comme habituellement pour les peintures murales, le décor a été peint directement sur l'enduit, vraisemblablement avant séchage complet et avec un tracé préalable destiné à guider le peintre dans son oeuvre (7). Cette peinture à l'ocre (10), offre par sa simplicité de décor dit en broderie et par la symbolique employée, la puissance de la foi qui animait templiers, et réfère à leurs voeux (pauvreté, chasteté et obéissance): Le chardon signe de pauvreté, de vigilance et d'éloignement du mal, le lis celui de pureté d'intention, d'action et de chasteté ; la Croix symbole de la foi chrétienne et de la souffrance acceptée, ce thème est répété trois fois de même que la trinité représentée ici par des triangles garnis de damiers et losanges peints à l'ocre, et qui avec le disque solaire font partie des symboles fréquemment utilisés par les templiers dans leurs seaux ou emblèmes (3). Au sommet du mur frontal et à la base du mur latéral droit sont deux cercles, en disque solaire appelé « rouelle » qui évoque la perfection divine ; associés à ces disques solaires nous trouvons deux faisans ou coq de bruyères qui ajoutent au décor ; leur symbolique est peut-être liée soit au point du jour et au chant du coq (reniement de Pierre, évangile selon Saint-Jean, chapitre 18) soit à l'immortalité représentée par le faisan. Pour ce qui est des petits damiers tout au bas de la partie gauche, ils paraissent d'un graphisme légèrement différent, comme une retouche vraisemblablement postérieure à l'ensemble, de même la litre les écus et un marquage daté.

Saint-Genis du Bois

Saint-Genis du Bois, fresques
Fresques pour les Ordinateurs

Cette peinture à l'ocre fait penser à un décor pouvant imiter la dentelle comme dans certaine peinture murale romane dite en broderie. Il est notable que le thème du décor du plein cintre de l'arc d'entrée de l'abside est exécuté dans l'esprit d'unité de cette tradition romane, lorsqu'il reproduit celui, de festons, dents de scie et perles, des trois archivoltes du portail roman de l'entrée « ainsi valeurs picturales et architecturales se rejoignent et se confondent (8). » La peinture a l'ocre de la chapelle est connue sous le nom d'ocre de Puisaye, exploité dés l'antiquité, et fut particulièrement utilisé du XIIe au XVIe siècle, pour la réalisation de murs peints dans les églises au cours des siècles, au cours des siècles, ont été recouverts de badigeons divers ; beaucoup de ces peintures sont comme à Saint-Genis du Bois redécouvertes depuis peu.

Au sommet du mur frontal de la nef se retrouvent les marques d'appartenance à l'Ordre du temple de Jérusalem: Ce sont trois croix plutôt ancrées pleines et de gueules sur fond blanc telles les croix de l'Ordre des Templiers, par contre, il a été mis en évidence une Litre, appliquée après coup, habituellement signe du deuil d'un puissant personnage ; aussi a été découvert, comme en surimpression, d'un ocre légèrement différent, un cartouche avec la date très lisible de 1522 et également un écu, qui en termes héraldiques peut se lire ainsi : écartelé, palé d'or et de gueule (rouge), à deux vaches de gueules accolées, accornées et clarinées, tel celui des Foix-Béarn ; écu que l'on retrouve dans l'église en deux autres endroits, au centre et en vis à vis de chacun des bas-côté dont ce fut le seul décor et qui furent entièrement barrés d'une Litre supportant ce même Ecu...

Saint-Genis du Bois

Saint-Genis du Bois, fresques
Saint-Genis du Bois, fresques — Sources: Ivan Souverain

Après avoir été inventorié lors de sa redécouverte, de part l'addition des thèmes symboliques, cette peinture murale, qui possède un décor ornemental de type broderie, simpliste et touchante à la fois est assez dans l'esprit cistercien du XIIe siècle auquel se rattachait l'ordre du temple, vraisemblablement de la période englobant la construction de cette chapelle. Les trous laissés par les pitons destinés à recevoir les statuts en plâtre du XIXe siècle ainsi que quelques fissures, montraient l'homogénéité de l'enduit faisant corps avec le bâtiment comme dans les fresques où les peintures à la détrempe ; de même la reproduction à l'ocre de quelques ornements décoratifs, pris dans les archivoltes du portail roman de Saint-Genis-du-Bois et qui repris, soulignent l'arc d'entrée de l'abside, marquent ce goût du roman (8) pour « la pratique d'harmonisation de la peinture d'avec architecture et mouvement de la pierre (8) » : de plus nous trouvons là quelques motifs semblables, à ceux d'éléments encore visibles dans la décoration de l'autel roman XIIe siècle du bas coté droit de l'église troglodytique de Saint-Emilion, et aussi cette même similitude de décor d'avec ceux d'églises bénédictines et templières Catalanes des XIe et XIIe siècles qui reprennent losanges, damiers, rouelles, festons, perles, lys et chardons, comme à l'exemple « San Pere de Casseres » Egalement on retrouve dans les Cappadoces ce même type de peinture simpliste dite en broderie, qui décore certaines églises troglodytiques du XIIe siècle.

Saint-Genis du Bois

Saint-Genis du Bois, fresques
Fresques, pour les Ordinateurs

Nous savons que les templiers, suivant la mode romane, décoraient leurs églises par des peintures murales à ornements symboliques (4) Toutefois il est très vraisemblable qu'il y eut un entretien et des retouches faits par les hospitaliers, voir quelques restaurations et rajouts, ce d'autant après les éternelles vicissitudes et dommages que firent subir les guerres de cent ans, puis celles de religions, qui cependant ne peuvent faire occulter cette Litre pausée après coup, un écu lisible, ni un cartouche daté et sous titré !...

Enfin, reprenant les propos du Professeur Elie Lambert (2) « Il serait hasardeux de conclure hâtivement en faisant une réduction des problèmes au travers d'un trop petit nombre d'exemples sûrs » seule une datation par analyse chimique de la structure et des pigments, nous renseignerait utilement !

Aussi contentons-nous aujourd'hui de l'empreinte laissée par les templiers et les hospitaliers. Emprunte qui reste encore assez vive ici où là, et dont les chapelles imprégnées d'une atmosphère toute cistercienne, évoquent avec une vrai simplicité, la forte spiritualité de cette chevalerie monastique, qui savait tant donner à coeur et sans esprit de retour.

Le cimetière

Possède un grand nombre de sarcophages répertories, certains entiers avec leurs couvercles, de part et d'autre de l'entrée du cimetière, sous le porche et tout le long du mur Sud ; et un à l'intérieur de l'église, restructuré, après un coup de pelleteuse malheureux lors des fouilles de 1982.

Le tumulus ou motte de Saint-Genis

Il se trouve très légèrement en-dessous du niveau des toitures du bourg ; nous savons aujourd'hui que l'usage des tumulus, appelés mottes, est souvent d'origine prés médiévale et des fouilles approfondies n'en révèlent que très peu de choses ; aujourd'hui on pense à des éminences destinées à signaux et observations de défense plus qu'à assise où piédestal de château selon les théories en vogue de certains historiens du XIXe siècle. Leo Drouin a écrit: « celui de Saint-Genis n'a jamais été fouillé » Il se trouve être en relais, entre les éminences de Castelvieilh (le plus haut point de l'Entre deux Mers) et celle de la motte-Maucourt (Malcour au XIIIe siècle). Quant à « la motte de Saint-Genis » haute de quatre mètres environ elle aurait été, « enveloppée de fossés, ainsi qu'il en résulta d'une reconnaissance consentie le 26 mars 1560, en faveur du commandeur Jean de Maignan dit de Montégut » De plus, les archives des hospitaliers ne font mention qu'une seule fois, en 1767, « d'une maison de la motte de Saint-Genis, à propos de fruits décimaux, dus pour 4 ans, au bénéfice du commandeur François Glandevez de Niozelle. » Aujourd'hui il ne reste qu'une ébauche de fossé coté Ouest, et tenu compte de la surface de cette motte, il aurait peut-être pu y tenir une tour de guet où un pigeonnier ou un moulin a vent, mais cela eut supposé quelques fondations, ce dont il faut bien avouer qu'on ne trouve nulle trace ou ébauche. Un avis que partage les différents architectes consultés sur le sujet, car une motte de cette dimension ne peut recevoir qu'un bâtiment de petite taille compte tenue de la nature du terrain et des procéder de construction constater pour les autre bâtiments. Il faut savoir que les murs de la chapelle ou du bâtiment conventuel encore existant (d'une hauteur de 5 ou 6 mètres maximum) ont des fondations et des pieds de mur de plus d'un mètre (1,20m à 1,50m) d'épaisseur. En tout état de cause une construction de ce type sur la motte, même une fois démoli (pour ne pas dire réemployer ...) laisserai suffisamment de trace visible, ce qui a ce jour n'est pas apparu malgré des sondages dans le terrain.
En 1875, Leo Drouin écrit: « N'y avoir ramassé que des débris de briques romaines, ce qui laisserait à penser à une plus haute antiquité ! »

La maison conventuelle

Cette maison est construite à la perpendiculaire de la chapelle, en axe Nord-Sud, selon le plan admis dans la règle de Citeaux. Dans sa thèse, publiée (4), sur « L'originalité de l'architecture et l'iconographie des Templiers en France », Madame L. Casagrande (Professeur d'histoire et d'histoire de l'art et d'archéologie), la dénombre « comme reste conventuel d'une ancienne commanderie de Templiers, remaniée par les Hospitaliers, certainement à la fin de la guerre de cent ans. »

Commanderie aspect XVe


Propriété privée, ne se visite pas
Saint-Genis du Bois, maison conventuelle
Commanderie, pour les Ordinateurs

En 1972 cette maison est alors en ruine, toiture défoncée, arbres poussant à l'intérieur etc..., la restauration est récompensé le 24 septembre 1983, par le « 3e prix de restauration de maison ancienne » accordé par « les bâtiments de France », dans le cadre du concours « Gironde pays de pierre » Voici l'extrait du rapport de restauration pour « l'architecte des bâtiments de France », à cette occasion: « L'étude de la maçonnerie, après décrépissage des murs intérieurs et extérieurs, laissait apparaître deux modes de construction. Pour la première partie, attenante à la grange et pour le rez-de-chaussée, à pierres rubéfiées et de petits appareils ; à l'étage, d'appareils plus divers, moins calibrés et non rubéfiés. Au rez-de-chaussée, sont deux cheminées fin XIIe siècle et début XIIIe siècle, une armoire murale en pierre (de même dimension et de la même construction que l'armoire liturgique de la chapelle de Saint Genis) et, trois fenestrages de défense orientés à l'Est. Sur le montant droit d'une porte de communication intérieure, à hauteur d'appui, tracée en creux, une croix enfermée dans un cercle, cette porte est précédée de trois marches aux marques de pas séculaires profondément encrées dans la pierre ; (sous son pied étaient enterrés un compas et un marteau.)

Au premier étage, outre une cheminée du XVe, deux barbacanes dans leur enfeu, elles aussi orientées vers l'Est (coté à défendre), puis quatre fenêtres à meneaux et une à croisillon, toutes du XVe ; à l'Ouest faisant face au rué de séparation des communs, une meurtrière en bonne visée de défense. Sa tour, recoiffée au XIXe siècle, semi-cylindrique, était à sa base un four à pain, et à l'étage un pigeonnier. La pièce principale du rez-de-chaussée (avec sa cheminé début XIIIe siècle et son armoire liturgique de dimensions identique a celle de la chapelle) a une capacité d'accueil de 80 personnes assises ce qui laisse a pensé que cette pièce aurait pu avoir une utilisation de type réfectoire ou salle de repas.

La maison contiguë à la chapelle, restructurée à la fin du XIXe siècle pour servir de cure, possédait avec la grange, une porte de communication dont les moulures sont identiques à celles d'une des cheminées XIIIe siècle déjà citée ; porte actuellement bouchée par un escalier intérieur.

L'ancien moulin de la commanderie


Il est situé sur l'Engranne, actuellement à cheval sur Martres et sur Saint-Genis, il est encore visible aujourd'hui, en quasi état de fonctionnement avec son bief et une jolie retenue d'eau, son écluse, une magnifique et véritable meule et aussi quelques fenestrages similaires à ceux des restes conventuels du bourg.

Désigné habituellement dans les actes « moulin de Saint-Genis » (hormis dans ceux, du 5 mai 1564 « moulin de Beaubusson » puis de 1767 « moulin de Coicaud »), de nos jours, moulin de Martres ; il fut la cause, de différents, de chicanes et de procès, qui grâce aux diverses archives (1), nous sont connus, et par là même nous révèlent l'histoire de Saint-Genis du Bois: « En 1299 un différant opposa Jean de Grailly comte de Benauges, à frère Hugon de Parado « visiteur général de l'ordre du Temple de Jérusalem » ; à l'issue d'une visite de celui-ci, il sera rendu au commandeur des templiers de Saint-Genis tous ses droits sur le moulin et aussi ceux de justice sur les terres de la commanderie » Suite aux dommages causés durant la guerre de cent ans « le moulin de Saint-Genis fut restauré en 1488. »

Saint-Genis du Bois Gravure

Moulin de Saint-Genis du Bois Gravure
Gravure, pour les Ordinateurs

« En 1489 » Les procès reprennent, c'est l'époque où « les hospitaliers entrent en conflit par frère Odet de la Graula contre Gaston de Foix comte de Benauges, à cause d'un bail à fief par eux accordé à Robin Trahan et Anne du Solier son épouse, sur le moulin de Saint-Genis, alors abandonné et ruiné, mais aussi pour le recouvrement de leurs droits sur les biens de la commanderie de Saint-Genis »; commanderie certainement délaissée, voir non exploitée, durant ces longs temps troubles, peut-être fut-elle, à l'exemple du moulin, restaurée et restructurée en 1488, d'où l'aspect XVe des restes conventuels.

Gravure de Saint-Genis du Bois

Gravure de Saint-Genis du Bois
Gravure de Saint-Genis du Bois Sources: Guy Souverain (architecte)

Les procès qui opposèrent les commandeurs des hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, aux seigneurs comte de Benauges, commencés en 1489 se termineront « par arrêt de justice en date du 17 juillet 1671, par lequel les commandeurs sont déclarés seigneurs direct pour trois quart du moulin de Saint-Genis et François de Foix, captal de Buch, comte de Benauges est déclaré seigneur pour (seulement) le quart du moulin de Saint-Genis »
Par la suite en 1755 puis en 1767 les nouveaux acquéreurs de la seigneurie de Benauges, particulièrement chicaniers, reprendront les procès, ce jusqu'à la révolution qui y mettra un terme définitif.

Gravure de Saint-Genis du Bois

Gravure de Saint-Genis du Bois
Pour les Ordinateurs

Plan pour ordinateurs

Voir le Plan cadastral de la commanderie de Saint-Genis du Bois :Cadastre commanderie

Voir le Plan des moulins de la commanderie de Saint-Genis du Bois : Plans des Moulins



Nos sources

1. Extraits de (Léo Drouin et du Marquis de Marquessac) d'après « l'inventaire des possessions du Temple » rédigé par Maître Jean Chevigné (Archives départementales).
2. « Architecture des Templiers », Professeur Elie Lambert, éditions Picard. 1978.
3. « Les Templiers » Albert Ollivier, éditions Le Seuil. 1958.
4. « Originalité de l'architecture et de l'iconographie des Templiers en France », L. Casagrande, Thèse Sorbonne Paris IV. 1973.
5. « Commanderies et Chapelles des Templiers dans la région Charentaise », Charles Daras. Archéologia n° 27 de 1969.
6. « Deux aspects de l'architecture des Templiers », Marion Melville, Archéologia n° 27 de 1969.
7. Guy Souverain, Architecte D.E.S.A., et D.E.S.
8. « Fresques et peintures romanes des églises de France », Janine Wettstein, éditions Guy Le Prat. 4 mai 1974.
9. « Archéologie des églises et des cimetières en gironde », Dany Barraud, Sylvie Faravel, et Bruno Bizot.
10. « Peintures murales médiévales autour de Sauveterre de Guyenne », par Michelle Gaborit (Maître de conférence à l'université de Bordeaux III).
11. Pierre Souverain, travaux de recherches aux archives départementales (33 et 47) et autres recherches historiques et archéologiques de 1973 à 75.

Sources: Recherches réalisées par Monsieur Michel Souverain, propriétaire de la maison conventuelle de la commanderie de Saint-Genis du Bois.

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