Département du Lot
Bastit-du-Temple (Le) (46)
Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Souillac - 46
Maison du Temple le Bastit
Les Templiers du Bastit de 1250 à 1315
Le Moyen Age est partout présent en Quercy dans l'architecture civile, religieuse, militaire. Les palais de Cahors et de Figeac, l'abbatiale de Souillac, les châteaux des évêques et des grands seigneurs laïcs, de Bélaye à Castelnau, l'église fortifiée de Martel, l'ensemble urbain de Gourdon disent ce que furent, du XIIe et au XIVe siècle, les nécessités de la défense et la richesse des marchands.
Dans la solitude du causse de Gramat, entre Couzou et Lunegarde, le Moyen Age est présent encore : le village du Bastit et les hameaux qui l'entourent — la Commanderie, Saint-Pierre, Procureur — conservent les vestiges d'une commanderie de Templiers. Les habitants du Causse ont-ils contribué, par le travail de leurs terres et la laine de leurs moutons, à la défense de la Terre Sainte ?
La commanderie du Bastit et ses archives
La commanderie du Bastit est connue depuis 1231 (1). En 1312, lors de la suppression de l'Ordre du Temple, ses biens furent attribués aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui devinrent, après la perte de la Palestine, au gré des vicissitudes de l'Orient latin, chevaliers de Rhodes, puis de Malte (2).
Les domaines des Hospitaliers dans le sud de la France dépendaient du Grand-Prieuré de Saint-Gilles. La dévolution des biens du Temple à l'Hôpital entraîna un accroissement massif des possessions de ce dernier Ordre, déjà pourvu d'un solide patrimoine foncier (3).
Le Grand-Prieuré de Saint-Gilles fut alors divisé en deux parties et sa partie occidentale forma, en 1315, le Grand-Prieuré de Toulouse (4).
Les commanderies du Haut-Quercy :
— le Bastit, la Tronquière, Durbans
— restèrent dans le Grand-Prieuré de Saint-Gilles, mais certains de leurs titres, pour des raisons de proximité géographique, furent déposés a l'Hôtel Saint-Jean de Toulouse où les commandeurs pouvaient venir plus aisément les consulter.
Ainsi s'explique la partition actuelle des archives de la Commanderie du Bastit entre Archives départementales de la Haute-Garonne et des Bouches-du-Rhône (5).
Parmi les documents conservés aux Archives des Bouches-du-Rhône, il faut signaler un procès-verbal d'arpentage et bornage des bois du Bastit en 1764, avec un plan (6).
Ce document contient une description du domaine du commandeur, appelé Saint-Jean, qui est aujourd'hui la ferme de la Commanderie. Il s'agissait, avant les ravages de l'hiver 1709, d'un très beau domaine, du labourage de six paires de bœufs, avec un troupeau de 600 bêtes à laine dont le pâturage se faisait dans les bois.
Aux Archives de la Haute-Garonne est conservée la majeure partie des titres de la commanderie du Bastit et de ses dépendances. Un inventaire général de ces archives a été dressé au XVIIIe siècle (7).
Nous avons choisi d'étudier uniquement les actes antérieurs à 1312 afin d'isoler la période templière de la commanderie (8).
Les actes concernant la commanderie de Martel, devenue membre du Bastit après 1315, ont été écartés.
Les actes antérieurs à 1312
Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Labastide-Murat - 46
Domaine du Temple de Cras
— Inféodation du moulin désaffecté du pont de Marquefave, en la paroisse de Sainte-Foy de Cras, faite par Frère R. del Boisso, commandeur de la maison de la Capelle, avec l'assentiment de Frère Arnal de Calmunt, commandeur de la maison de Cras, à Beneg et W. de Vielhasvinhas, frères, et à W. de la Rogia.
Juin 1250. Langue d'oc. Liasse 9, n° 23.
— Achat fait par Frère Adémar de Perussia, commandeur de la maison du Bastit, à Jean Larena de trois mas sis en la paroisse de Bessols (Le Bastit).
12 novembre 1264. Latin. Liasse 11, n° 3.
— Compromis entre Guilherm del Fat, prieur de la maison de Molières, diocèse de Cahors, de l'Ordre de la Couronne, et Raymond de Robert, commandeur des maisons du Bastit et de Cras, au sujet des dîmes de Vers et de Nadilhac.
10 mars 1276 (1277 n.st.). Latin. Liasse 6, n° 10.
— Arbitrage entre Frère Raymond de Robert, commandeur du Bastit et de Cras et Pierre de Vieillesvignes, recteur des églises de Saint-Michel et de Cours, au sujet des dîmes.
26 avril 1277. Latin. Liasse 9, n° 11.
— Achat par Frère Raymond de Robert, commandeur du Bastit, à Pierre de Baussac, damoiseau, de toutes les dîmes que percevait ce dernier dans la paroisse de Saint-Vézian (près de Montfaucon).
31 juillet 1279. Latin. Liasse 5, n° 1.
— Sentence du sénéchal de Quercy confirmant celle du juge du Bastit condamnant Pierre Rochefort pour vol.
22 juillet 1293. Original non trouvé. Inventaire 38, fol. 15 v° - 16.
— Appel de Raymond de Robert, commandeur du Bastit, au roi, au sujet de la justice.
29 septembre 1295. Latin. Liasse 1, n° 18.
La Pomarède
Département: Lot, Arrondissement et Canton: Gourdon, Commune: Peyrilles - 46
Domaine du Temple La Pomarède
— Reconnaissance de rente faite par plusieurs habitants de la Pomarède à Frère Jean de Polverel, commandeur du Bastit et de la Pomarède.
12 octobre 1298. Latin. Liasse 9, n° 31.
— Acte de sauvegarde du mas de Cantournès (paroisse de Saint-Maurice).
13 décembre 1302. Langue d'oc. Liasse 5, n° 1.
— Acte de rappel d'exil en faveur de Guilherma de Sepfag, condamnée pour sorcellerie.
5 octobre 1306. Latin. Liasse 6, n° 17.
— Sentence condamnant les habitants du Bastit à payer à Guillaume de Lespinasse, nouveau commandeur du Bastit, les redevances qu'ils payaient au Temple.
8 février 1311 (1312 n.st.). Latin. Liasse 11, n° 4.
La Maison du Bastit et ses dépendances
Les indications de lieu et de date données dans le protocole final des actes et la titulature des commandeurs apportent quelques précisions sur la formation de la commanderie.
En 1250, un acte concernant Cras est passé à la Capellelivron. La maison de Cras dépendait alors de la Capelle. Dans les actes suivants, passés à la Bastide-de-Fortanier (Labastide-Murat), Nadilhac, Cahors, La Pomarède, Cantournès, Cras, le Bastit, les commandeurs sont successivement qualifiés de « præeceptor » ou « procurator » des maisons du Bastit (1264), du Bastit et de Cras (1276, 1277), du Bastit et de la Pomarède (1298).
Ces éléments permettent d'avancer, pour la formation de la commanderie le schéma suivant :
Une première implantation à Cras et dans la vallée du Vers.
Labastide-Murat
Département: Lot, Arrondissement et Canton: Gourdon - 46
Une deuxième implantation dans le causse de Gramat autour des possessions des seigneurs de Gourdon (La Bastide-de-Fortanier ou Murat)
Domaine du Temple Labastide-Murat
Saint-Germain
Département: Lot, Arrondissement et Canton: Gourdon - 46
Une extension vers le Gourdonnais en 1298, dans la paroisse de Saint-Germain, non loin de Peyrilles, autre possession des seigneurs de Gourdon.
Domaine du Temple de Saint-Germain
Les chevliers du Temple et le fonctionnement de la commanderie
Nous savons peu de choses sur le nombre et le mode de vie des chevaliers du Temple dans leurs maisons du Bastit et de Cras. Il est toutefois certain qu'ils étaient plusieurs et qu'ils formaient une communauté.
En 1250, le commandeur de la Capelle agit avec l'assentiment du commandeur de Cras et de cinq frères comparaissant pour l'ensemble de la maison : (...), (...) de Salvanhac, P. d'Assier, P. Bertal, Fraire Bertolmieu.
En 1276, Raymond de Robert agit avec la communauté — conventus — de la maison du Bastit, en 1279, avec « tous les frères de ladite maison » En 1302, l'acte de sauvegarde du mas de Cantournès place en la main du roi le commandeur et les frères du Bastit, leur « familia », leurs maisons, leurs granges, les revenus de leurs possessions.
Qui étaient les hommes du Temple attachés au service de la commanderie ?
Outre les commandeurs et les frères le Temple avait des donats, ayant fait une donation au Temple et le vœu de n'entrer dans aucun autre ordre religieux. Deux d'entre eux interviennent en 1277 dans un arbitrage au sujet des dîmes de Cras, Etienne Farina, prêtre desservant les églises de Cras et Nadilhac, et Bernard Roca, diacre.
Un bayle, Peyre lo Pro, clerc, et un procureur, En P. Latrelha, apparaissent en 1302.
La commanderie avait un juge : non désigné par son nom en 1293, Galhardus de Soyris en 1295, Hugo de la Bordela en 1311.
Les notaires ayant dressé les actes sont : B. de Bioule, notaire de Caylus (1250), Jean de Monverlha, notaire royal entre, Lot et Dordogne (1276), Galhardus de Soyris (1295) et Gualhardus Grimaldi de Cardaillac, notaires royaux dans la sénéchaussée de Quercy.
La justice et les justiciables
Le commandeur du Bastit avait dans ses possessions la haute, moyenne et basse justice, droit qui a été âprement défendu contre les empiètements des gens du roi d'Angleterre et du roi de France, le Bastit étant situé à la frontière de l'ancien comté de Toulouse et du duché d'Aquitaine. En 1293 le commandeur fait valoir ses droits contre les Anglais qui prétendaient avoir la justice de Séniergues.
En 1295 il s'oppose à l'exécution d'une donation du lieu du Bastit faite par Charles de Valois, frère du roi de France, au seigneur Hugues de Castelnau, et prouve par titres et témoins qu'il a toujours eu le droit d'avoir un juge, de tenir des assises, de connaître des affaires civiles et criminelles, de condamner ou d'absoudre, d'arrêter et emprisonner les coupables et de confisquer leurs biens.
Les assises du Bastit et de Cras, le livre de la cour et le sceau de la juridiction mentionné en 1306 prouvent que la justice a bien fonctionné. Mais les archives qu'elle aurait pu laisser font défaut. Seuls sont conservés les actes ayant servi de preuve dans un conflit de juridiction. Ils donnent un aperçu de la justice rendue en matière criminelle : en 1293 le juge Bastit condamne Pierre Rochefort à avoir l'oreille coupée pour un vol commis à Séniergues ; en 1306 aux assises de Cras une sorcière, Guilherma de Sepfag, est relevée d'une sentence de bannissement. Elle avait été condamnée pour ses pratiques maléfiques — sortilegia seu fachilhas — et son mari Pierre de Sepfag était mort pendu aux fourches patibulaires de Cras pour des crimes non précisés — « meritis suis exigentibus ut dicebatur. » Leurs biens avaient été confisqués au profit du commandeur du Temple, seigneur de Cras. Sur les instances de quelques prud'hommes Guilherma est relevée de sa condamnation et ses biens lui sont rendus par donation entre vifs, afin qu'elle élève et dote ses trois filles Peirona, Johanna et Guilherma.
Le domaine foncier et son exploitation
A Cras et dans la vallée du Vers :
Domaine du Temple de Maquefave
Les possessions du Temple sont déjà acquises. Les actes portent sur leur mise en valeur et leur rentabilité. L'inféodation du moulin du pont de Marquefave à Cras en 1250 marque un souci d'exploitation rationnelle de fiefs du Temple contigus : le molinal, moulin abandonné (9), avec tous ses canaux et ses dépendances est baillé aux frères de Vieillesvignes et à W. de la Rogia, moyennant un cens annuel d'un setier de froment et un setier d'avoine, mesure de Cahors, un acapte de 6 sous cahorsins et un arrière-acapte du même montant perçus à chaque changement de seigneur. Une paissiera, sise dans la même paroisse, leur est accensée : elle est entourée de prés que les frères Vieilles vignes et Pierre Destrochos tiennent également du Temple. Tous ces tenanciers auront la charge de construire un canal permettant à l'eau de la paissiera d'irriguer les prés, qui recevront l'eau, aussi souvent que nécessaire, du samedi soir au dimanche matin, et toutes les fois où le moulin n'aura pas besoin d'eau. Les deux fiefs, moulin et paissiera, ne pourront être déguerpis l'un sans l'autre.
Domaine du Temple de Nadillac
Le commandeur du Bastit était en conflit pour la perception des dîmes avec le prieur de Molières (commune de Francoulès) de l'Ordre de la Couronne, communauté de religieux augustins dépendant de l'abbaye de la Couronne (Charente). Le prieur prétendait lever, au titre de l'église de Vers, la dîme des blés sur un certain nombre de mas et de terres, dîmes que le commandeur du Bastit revendiquait au titre de l'église de Nadilhac.
En 1276, les parties se mettent d'accord sur le choix des deux arbitres : Arnal Portal, curé de Peyrilles, et Geraldus del Montat, curé de Brouelles.
Un compromis antérieur avait abouti à la perception des dîmes en indivision, seule solution équitable étant donné l'inégale valeur des terres selon leur situation sur le Causse ou dans la vallée. Les territoires litigieux étaient les suivants : les mas de Puh agud et Daolla, Venaram et les terres le long du Vers jusqu'au moulin de B. Lavernha et à la combe de Guaos ; les mas de la Cataria, la Orcaria, la Vaisshiera, la Genebra, la Rica, Caga pauc, Pozat, Grassas Grogas, la terre del Clop, proche de la léproserie de Madirac et le pech Genebros, ces derniers mas et terres confrontant avec la route des pèlerins qui va de Cahors vers Francoulès, le Bastit et Gramat, le chemin desservant la léproserie, la vigne dite « Vassalonica » et le haut du Combal de Tira Romieu.
En 1277, une autre affaire de dîmes oppose le commandeur à Pierre de Vieillesvignes, curé de Saint-Michel et de Cours à propos des fiefs du Temple sis entre le Vers et Saint-Michel : Billa, Biac, Pech Guilhem, las Solieras, Martinesca, Las Ramadas. Le compromis conclu grâce à l'arbitrage de Pierre Ganieh, curé de Fages, et Etienne Farina, prêtre, donat du Temple, est le suivant : si le Temple fait travailler les terres avec ses bœufs et à ses frais, il percevra la moitié des dîmes, mais s'il donne ses terres à cultiver au quart, au quint ou autrement, c'est le curé qui touchera toute la dîme. Le Temple et le curé percevront la moitié du charnelage ou dîme du bétail sur les troupeaux des tenanciers à Billa, Biac et Pech Guilhem, le curé ne percevra rien si le Temple tient dans ces territoires ses propres troupeaux.
Au Bastit et à Saint-Vézian
En 1264 le commandeur Adhémar de Peyrusse achète à Jean Larena, au prix de 4.000 sous cahorsins les mas de Larena, Lavaissa et de Podio sis en la paroisse de Bessols (10).
En 1279 Raymond de Robert achète à Pierre de Baussac (11), damoiseau, toutes ses dîmes perçues dans la paroisse de Saint-Vézian sur les mas de Vilamur, de Podio, Podio Sanguinhos, de la Fraisheneda, le champ de las Trenugas, le mas de la Comba, la borie de Sala Putet, les mas de Cossas, Brolio, Cantaperditz, Belver, tous ces territoires ayant des confins communs et formant, semble-t-il, un domaine d'un seul tenant.
En Figeacois, le mas de Cantournès
Situé dans la paroisse de Saint-Maurice, aujourd'hui Saint-Maurice-en-Quercy, canton de Lacapelle-Marival, le mas de Cantournès est placé en 1302 sous la sauvegarde du roi de France.
A cette occasion une enquête est faite auprès des « hommes du mas » sur son appartenance seigneuriale. Ces habitants, Jean de Captornes dels Trulhs, G. de Captornes et Guilhem de Captornes dit Montanha, B. et Mathieu de Captornes et Gaubert Pelhissier de Figeac déclarent tenir ce mas, confrontant avec les mas de la Erlandia, Moret, Sirielhs, Larfolhia, et de Cartonieiras, de la maison du Temple du Bastit à cens et acapte, à l'exclusion de tout autre seigneur.
En Gourdonnais, la Pomarède
En 1298 une reconnaissance de rente est passée en faveur de Jean de Polverel, commandeur, par Jean, Raymond et Bernard de Sanheras, G. de Lhinars, ...del Pojet, Etienne Magistri, Raymond Carriera, Pierre de Saulieras, Raymond Fabri, Pierre de Doma, Guillaume de Lhaumi et Jean Vassal, qui déclarent tenir, eux ou leurs prédécesseurs, depuis plus de 30 ans de la maison du Temple des fiefs sis dans la paroisse de Saint-Germain, moyennant cens et acapte. Les reconnaissances portent sur des terres, des prés, une vigne, la moitié d'une maison avec jardin attenant dans le bourg de Saint-Germain. Les cens sont payables en froment, en avoine dans un cas, ou en demi-geline pour la moitié de maison avec jardin. Cette énumération, fort intéressante, est caractéristique du Gourdonnais. Les terres sont réparties entre les habitants de manière à ce que chaque exploitant ait une bonne terre et un pré dans la vallée du Céou, une vigne, un bois. Dans l'énumération des confins figure un seul mas : Pog Agudel. A Saint-Germain, comme à Gourdon, l'habitat est groupé dans le bourg, d'où l'on part, pour la journée, cultiver les terres.
Sur l'implantation du Temple en Gourdonnais, nous ne disposons que d'un autre élément, bien modeste : en 1295 une certaine « Na Aicelina » habitait à Gourdon dans la maison du « Temple » (13).
Au terme de cette étude, peu d'éléments nouveaux apparaissent qui puissent compenser la pauvreté des vestiges archéologiques. Sur les bâtiments de la commanderie, la vie des chevaliers, le rôle religieux et militaire de l'Ordre nous n'avons guère avancé. Nous savons tout au plus que les habitants du Bastit, de Séniergues et de Montfaucon, de Gourdon et de Saint-Germain, de Saint-Maurice-en-Quercy, de Nadillac, et de Cras, à la fin du XIIIe siècle, reconnaissaient pour seigneur « la cavalairia del Temple », communauté formée par le commandeur et les frères de la maison du Bastit. A lire la sentence de 1311 contraignant les habitants du Bastit à payer au nouveau commandeur, de l'ordre des hospitaliers, les redevances qu'ils devaient au Temple, on pourrait croire que la seule incidence locale du procès des Templiers a été la suivante : de 1307 à 1311, les habitants du Bastit n'ont pas payé de cens. Il ne faut pas réduire à cette modeste constatation l'influence de l'Ordre en Quercy.
Certes, nous ne connaissons le Temple que dans son rôle de seigneur foncier. Mais, cela suffit pour affirmer qu'il s'est implanté au XIIIe siècle, avant la guerre de cent ans, dans des régions économiquement viables : le Causse de Gramat, la vallée du Vers, le Gourdonnais. Par le regroupement de terres et la mise en valeur d'exploitations désaffectées, les chevaliers du Temple ont certainement eu un rôle positif. Leur présence en Quercy correspond à une époque où un peuplement suffisant et une bonne adaptation des techniques agricoles à la réalité géographique ont certainement été des facteurs de prospérité.
Les moutons du Causse n'ont pas servi à financer la défense de la Palestine, mais loin de Jérusalem et du temple de Salomon, qui avait servi à leur dénomination, les Templiers ont protégé les pâturages, les bois de chênes et les vallées fertiles du Quercy.
Notes
1. LEONARD (E.G.), Tableau des maisons du Temple en France et de leurs commandeurs (1317), traduction du latin par Marion Melville, page 127.
2. ENGEL (C.E.), Histoire de l'Ordre de Malte, Genève, Paris, Munich, 1968.
3. GAUJELAC (B. de), La liquidation des biens de l'Ordre du Temple dans le Sud-Ouest de la France. Positions de thèses, Ecole nationale des Chartes, 1925.
4. DU BOURG (M.A.), Histoire du Grand-Prieuré de Toulouse, Toulouse, 1883.
5. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Répertoire de la série H. 56 H, Grand-Prieuré de Saint-Gilles des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, établi par Edouard Baratier et Madeleine Villard, Marseille, 1966.
6. 56 H 2373. Photocopie aux A.D. Haute-Garonne.
7. A.D. Haute-Garonne, H. Malte, inv. 38.
8. Sur l'ensemble des commanderies, de l'Ordre du Temple et de l'Ordre des Hospitaliers voir : JUILLET (J.), Commanderies du Haut-Quercy, Saint-Yrieix, 1975.
— Sur la commanderie du Bastit, ses limites, sa superficie au XVIIIe siècle, voir l'article récent d'Adrien MARTINAUD, Le bornage des possessions de la Commanderie du Bastit (1693-1741) dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, tome CVII (1986), pages 217-221.
9. LARTIGAUT (J.), Les campagnes du Quercy après la guerre de cent ans (vers 1440-1500), Toulouse, 1978.
10. Ancienne paroisse du Bastit remplacée au XIVe siècle par Saint-Blaise. JUILLET (J.) opuscule cité page 10.
11. La borie de Beaussac, actuellement, entre Le Bastit et Montfaucon.
12. Vers Montfaucon. JUILLET (J.) opuscule cité page 41.
13. Archives communales de Gourdon, FF11, folio 91.
Nontes complémentaires
Madame Charnay m'a gentiment demandé d'ajouter à son intéressante contribution quelques menues précisions que je lui avais pourtant fournies après lecture de son manuscrit.
1. — Tout d'abord, j'estime que la présence à Toulouse des liasses de certaines commanderies relevant du grand-prieuré de Saint-Gilles s'explique par la volonté d'avoir sous la main les pièces justificatives nécessaires aux procès devant le Parlement de Toulouse. Il faudrait voir les choses de plus près mais je pense qu'après vérification on constaterait que ces commanderies se trouvaient effectivement dans le ressort du Parlement de Toulouse dont le Rhône formait la limite orientale, au XVe siècle tout au moins. (VIALA A.), Le Parlement de Toulouse et l'Administration Royale laïque, 1420-1525 environ, tome I, Albi 1953, carte (grand dépliant).
2. — Le membre de La Pomarède. La reconnaissance féodale de 1298 citée par Annie Charnay situait les fiefs de ce modeste membre dans la paroisse de Saint-Germain.
— Le plus gros de ces possessions se trouvait en fait dans la commune de Peyrilles, essentiellement dans la paroisse Saint-Thomas des Landes dont l'église appartenait aux Hospitaliers (et sans doute au Temple avant 1307). Il resterait quelques vestiges de ce sanctuaire au bord d'un chemin de terre au sud-est de Peyrilles et à mi-distance du mas de La Prune et de la limite de la commune de Gigouzac. Le cadastre de 1827 et l'Etat des sections signalent un lieu-dit Saint-Domas ou Saint-Donas (section C n° 92 à 101). Cependant l'église devait se trouver dans la parcelle 91 enclavée dans une autre plus grande, peut-être l'ancien cimetière... Saint-Thomas des Landes figure au nombre des annexes de Saint-Pierre de Peyrilles en 1579 (Archives départementales du Lot, 3E 192/192, acte du 12 mars 1579). Elle est également mentionnée dans le pouillé Dumas un siècle plus tard à la suite de l'église matrice... habet etiam annexam ecclesiam de sancto Thoma in loco vocato de Sant Thomas adhuc fere integra sed absque servicio (Archives départementales du Lot, pouillé de 1679, page 41).
— La Pomarède avait eu son commandeur particulier en 1478 d'ailleurs simple frère il s'agit de frère Amans Engilbert qui intervient en qualité de procureur du commandeur de Cras et du Bastit. (Archives départementales du Lot, 18J (fonds de Valon) registre de Nant, notaire de Vaillac, folio 194). Quelques actes notariés évoquent les biens des Hospitaliers à Peyrilles en 1443 : la combe de Cras, la terre du précepteur de Cras au bord de la fontaine du ruisseau de Peyrilles... mais la pièce maîtresse à ce jour est une transaction portant échange en date du 31 août 1488 entre le commandeur du Bastit et Jean d'Auriole, seigneur de Roussillon. Les biens échangés sont situés à Beaussac et à Gironde, mais pour compléter la part du seigneur de Roussillon, le commandeur cède tout ce qu'il a à Peyrilles : des cens sur les mas de La Guilhermie et del Fau et autres fiefs, ainsi que la maison de La Pomarède située près de Saint-Thomas, avec toutes juridictions. Il se réserve néanmoins cette église et les dîmes qui en dépendent.
(Archives départementales de Haute-Garonne, H. Malte, Latronquière, layette 39 et Bibliothèque mun. Cahors, fonds Greil 1/8-5).
Sources : J. LARTIGAUT. Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, pages 138 à 147, tome CVIII. Cahors Octobre 1987 - BNF
Praæceptors
1230 : Peyre Castel de Vaillac
1250 : Géraud d'Aymeric
1264 : Adhémar de Peyrusse
1272 : Raimon de Boisson (ou Bouzou)
1276 : Raimon de Robert, commandeur de Cras
1298 : Raimon-Jean de Polverel, commandeur de La Pomarède
1301 : Guillaume de Jacomo
1305 : Géraud de Causse, arrêté en 1307.
La commanderie du Bastit du Causse une fois devenue hospitalière appartenait à la langue de Provence et faisait partie du grand prieuré de Saint-Gilles. Au XVIIIe siècle, elle administrait les membres suivants:
Assier (commanderie)
Camburat
Cazillac (prieuré), actuelle commune du Vignon-en-Quercy
Cras (commanderie)
Courbou et Lafarguette, commune de Leyme
Lavaur (maison forte), commune de Foissac
Martel (Temple de)
Nadillac (Nadailhac)
Saint-Julien (chapelle), commune de Cras
Saint-Thomas de Las Lauzettes (Les Landes, Peyrilles)
Saint-Vézian
Sources : Wikipedia
Bouffie (La) (46)
Maison du Temple de La Bouffie
Département: Lot, Arrondissement: Cahors, Canton: Castelnau-Montratier, Commune: Saint-Paul-de-Loubressac - 46
Maison du Temple de La Bouffie
Bofia,
Labouffie,
Saint-Paul-de-Loubressac,
Anciennement commune de Saint-Paul-de-Labouffie
Le comte de Toulouse donna aux Templiers, vers 1209, la terre allodiale de Genebrède, dans la baronie de Castelnau.
Pons Ier, de Gourdon, leur inféoda à la même époque, les fiefs d'Audubrand, de la Tour d'Etienne et de Labouffie où ils, construisirent des châteaux fortifiés servant d'hospices (1).
1. Commune de Cadix, canton de Valence d'Albigeois.
La Tour d'Etienne
Département: Lot, Arrondissement: Cahors, Canton: Marches du Sud-Quercy, Commune: Flaugnac - 46
Domaine du Temple La Tour d'Etienne
1. Limayrac: Etudes sur le Moyen-âge. Monographie de Castelnau-Monratier, page 100.
Sources: Les Templiers de Cahors, par M. L. Esquieu - Bulletin de la Société des Etudes Littéraires, Scientifiques et Artistiques du Lot. Tome XXII, 1898 et tome XXIV 1899. Cahors, Imprimerie F. Delpérier
Maison du Temple de La Bouffie
Autour de Rabastens, le chanoine E. Nègre ne connaît qu'un hameau disparu du nom de La Bouffia, mot signifiant en Quercy « Creux, abri » et en Rouergue « grotte, gouffre, ravin » selon le Tresor dou felibrige (1). On pense tout de suite à Saint-Paul-Labouffie et au château de Labouffie mais c'est aussi le nom d'un simple terroir à Labastidette (Pontcirq). Il faut beaucoup de bonne volonté pour rapprocher ce terme occitan du nom germanique du duc des Aquitains.
1. Toponymie du canton de Rabastens (Tarn), 1959, p. 200 (834).
Jean Lartigaut - Cet article a été publié initialement dans le Bulletin de la Société des Etudes du Lot, tome CXIV, 3 fascicule 1993, pp. 187-207
Maison du Temple de La Bouffie
L'an dessus, a IX de jun...
Sobre la Tractat que se mena entre moss. d'Armanhac els comus de la vigaria d'Albi, de la jutjaria d'Aibeges e del comtat de Castras sus la vueja dles locxs de Thuria, de Jenas, de las Plancas, de Rosieiras, de Gayere (1), de la Bofia, de S. Sirguet (2) e de autres loexs, que moss. d'Armanhac ne vol gitar las garnisos de las gens d'armas que son en los digs loecs e vol prometre de gardar lo pays de tota pilharia per certa soma de pecunia que hom lhi done. Fo aponchat, en aquest cosselh, que los singulars tengro que se fassa, e remeiro als digs senhors cossols que ho fezesso al miels que poirian. It. sobre aquo que lo Pauca demanda C carradas de viures, tengro que los senhors cossols, am cosselh de moss. lo vicari de moss. d'Albi, ne fasso so que lor ne semblara.
Auguste Vidal
2. M. Ed. Cabié a définitivement identifié ces deux dernières localités. St-Sirguet ne serait autre que St-Cirq ou St-Cirguet, canton de Caussade (Tarn et Garonne), et la Bofia, Labouffie ou St-Paul-de-Labouffie, canton de Castelnau (Lot). Cf. Campagne de Gaucher de Passac contre les Routiers du Sud-OUest de la France, dans Revue du Tarn, XVIII, page 61 et suivantes.
Sources: Revue des Langues Romanes, tome XLVIII, Ve série, tome VIII. Montpellier. MCMV.
Cahors (46)
Maison du Temple de Cahors
Département: Lot, Arrondissement et Cantons: Cahors - 46
Localisation: Maison du Temple de Cahors
Montricoux
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Nègrepelisse - 82
Domaine du Temple de Montricoux
1181. Les Templiers sont à Montricoux
1196. Le seigneur de Vayrols cède aux Templiers un grand immeuble situé dans la ville de Cahors.
La Bouffie
Département: Lot, Arrondissement: Cahors, Canton: Castelnau-Montratier, Commune: Saint-Paul-de-Loubressac - 46
Domaine du Temple de La Bouffie
1209. Les Templiers sont à La Bouffie.
1307. Suppression de l'ordre des Templiers. Sept chevaliers arrêtés en Quercy.
1320. Le 26 octobre, Jean XXII achète au grand maître des Hospitaliers tout ce qui avait appartenu aux Templiers à Cahors et le donne aux Chartreux.
1580. Les Chartreux sont en possession du château-fort des Templiers.
La commanderie des templiers, la date précise de l'installation des templiers reste incertaine, même si nous savons qu'ils se trouvent à Cahors à la fin du XIIe siècle. Les bâtiments ne nous sont connus qu'à travers les descriptions qu'en a données Dom Bruno Malvesin à la fin du XVIIe siècle. Pour l'auteur de l'Histoire de la Chartreuse de Caors, lors de la donation aux chartreux, la commanderie comptait l'église dédiée à la Bienheureuse Vierge Marie (vocable qu'elle conserva jusqu'à la Révolution), la chapelle des morts, le petit cloître « qui ne contenait que la moitié de ce qu'il est aujourd'hui », ainsi que quelques logements et jardins qui « n'étoient point de grande étendue. » Il semble donc que la commanderie n'occupait qu'un espace réduit (comparé à l'étendue de la chartreuse) autour de la partie occidentale de l'actuelle rue Gustave-Larroumet, entre la rue Caviole et le Cours de la Chartreuse.
La chapelle des morts était une petite église séparée de la grande où il y avait neuf tombeaux très profonds. Dom Malvesin signale également trois caveaux aménagés dans la grande église, dans lesquels il descendit et qu'il trouva « comme trois petites chambres carrelées, et que par le moyen de deux portes qui sont au côté de celui du milieu l'on entre dans les autres », mais il ne dit rien de l'architecture de l'église.
Malvesin mentionne en revanche une grande salle, en partie amputée à la fin du XVIIe siècle, qui, pense-t-il, pouvait servir de réfectoire ou de salle du chapitre, car il avait tout autour des « bancs-dossiers »; il y distingue encore quinze blasons dont il donne la description.
Sources: Maurice Scelles - mai 2004 - D.R.A.C. de Midi-Pyrénées, Service régional de l'Inventaire, 2004
Juillet (Jacques). Commanderies du Haut-Quercy sur le chemin de Rocamadour. Saint-Yriex-la-Perche: Fabergue, 1975; p. 61-64.
Maison du Temple de Cahors
La commanderie de Cahors prit son essor vers 1194, sous l'épiscopat de Géraud Hector, lorsque les seigneurs de Vayrols, grands admirateurs de l'Ordre du Temple, firent don de plusieurs maisons qu'ils possédaient en ville.
Mais un peu plus tard les Templiers furent invités par les autorités civiles à transférer leur établissement à l'extérieur de l'agglomération. Ils accueillaient en effet des voyageurs et des pèlerins malades ou blessés dont la présence faisait redouter la propagation d'épidémies. Ils se déplacèrent alors à « La Chartreuse » où l'évêque de Cahors leur avait remis de très vastes terrains dont la superficie a été évaluée à cinq hectares.
Si l'on ajoute foi aux assertions d'un moine qui découvrit au XVIIIe siècle les restes de l'établissement templier, ce dernier semblait disposer de deux édifices religieux: une chapelle mortuaire et une église. Il y avait aussi des bâtiments d'habitation et de servitudes et l'ensemble était entouré d'épaisses murailles
Les Templiers de Cahors ne manifestèrent pas une grande reconnaissance envers l'évêque de Cahors qui avait facilité leur nouvelle installation. En 1198 ils ne payaient pas les redevances qu'ils lui devaient et furent rappelés à l'Ordre par le comte de Lusignan.
Aujourd'hui, l'église Saint Barthélemy, anciennement saint Etienne de Soubirou semble être l'un des principaux vestiges qui rappelle l'implantation templière à Cahors.
En 1580, les Chartreux sont en possession du château-fort des Templiers
Cependant Chouppes, le lendemain de son arrivée à Cahors, vint à bout d'emporter quelques-unes des barricades dressées dans la rue de l'église Saint-Pierre. Il se rendit maître ensuite de tout le terrain, jusqu'à l'hôtel de ville qu'il prit avec les trois canons qui s'y trouvaient et dont il se servit contre la Chartreuse qui était assiégée depuis deux jours. Ce n'était pas les cellules de ces religieux qu'on attaquait, mais un château-fort des Templiers qui était de leur dépendance. Chouppes s'en rendit maître malgré la vive résistance de la garnison nombreuse qui le défendait et la prise de ce château.
Sources: Guillaume Lacoste - Histoire générale de la province de Quercy. Tome 4. Cahors 1883 - Bnf
Les Arrestations des Templiers du Quercy
En Quercy, comme partout en France, les Templiers furent arrêtés le 13 octobre 1307. Le pape ClémentV avait écrit à l'évêque de Cahors en lui ordonnant « de faire saisir les biens et les personnes des Templiers » qu'il traitait « d'idolâtres, de sodomistes, d'hérétiques et de corrupteurs des saintes Ecritures »
On sait par exemple pour Montricoux que ce jour là « Jean d'Arreblay, sénéchal du Quercy, agissant en vertu d'ordres secrets transmis par Philippe le Bel, roi de France, envahissait au point du jour, à la tête de ses hommes d'armes, la maison des Templiers de Montricoux, s'assurait de tous les chevaliers et les conduisait chargés de fers dans les prisons de Cahors. Il eut soin avant de partir, de mettre leurs biens sous séquestre et d'en nommer un curateur: Géraud de Salvagnac. »
Jean d'Arreblay fit aussi arrêter les Templiers de Cahors, du Bastit et de Lacapelle-Livron. En ce qui concerne Lacapelle Livron et Cahors, un vieux registre déposé à la bibliothèque de la capitale quercynoise et désigné sous le terme de « Te Igitur » précise: « Les Templiers furent arrêtés. Sachez qu'en l'an de grâce 1307, le vendredi avant la fête de saint Luc l'évangéliste, sous le règne de l'excellent prince sire Philippe, par la grâce de Dieu, roi des Français, Mgr Betrand Delgot, souverain pontife sous le vocable de pape Clément, furent saisis et emprisonnés dans tout le monde, tous les Templiers et leurs biens séquestrés et spécialement messire Atho de Salvanhac, chevalier du Temple, commandeur de la maison de Lacapelle avec ses confrères de la maison du diocèse de Cahors. »
Les prisons de la ville de Cahors furent les principaux lieux d'incarcération.
Jacques Dubourg - Les Templiers dans le Sud-Ouest - Editeur: Sud-Ouest, Bordeaux - 2001
Les Intérogatoires
On sait les noms des sept Templiers de Cahors qui furent interrogés à Cahors, en présence de Jean d'Areillan, chevalier, et de deux notaires: ils s'appelaient Renaud et Pierre de Teyac freres, Bernard de Cazal, Etienne Sommelin, Gui Cocha, Bernard de Velas et Guillaume Arnaud.
Ils convinrent tous d'avoir renié Jésus-Christ; d'avoir fait et souffert des baisers criminels, quoiqu'avec des circonstances plus ou moins fortes. Ils avouèrent que la sodomie leur avait été permise; Arnaud même déclara, que le supérieur qui le reçut avait abusé de lui. Cet affreux témoignage est d'autant plus concluant, que la force ne pouvait l'obliger à le faire.
Histoire de l'abolition de l'Ordre des Templiers - Paris M DCC LXXIX.
Commandeurs de Cahors
Cette Maison était dirigée en 1279 par Raymond de Bouysson, et par Hugues Santes « commandeur de la Capelle et de Cahors et de La Garde-Roussillon. (Sources - Finke, tome I, page 316) » Et en 1299, par un certain Frère Pierre (Sources - Trudon des Ormes)
Fonds:Archives du Tarn-et-Garonne, A 297 folio 1115 Vº.
Bibliothèque Nationale, collection Doat 155, folio 108.
Trudon des Ormes, page 243.
Esquieu, page 158.
E.-G. Léonard. - Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. - Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259 pages.
La Maison du Temple de Cahors
Voir l'étude sur la Maison du Temple de Cahors
Les Templiers s'installèrent, à Cahors en 1196, sous l'épiscopat de Géraud. Hector IV.
Ses Origines.
Nous avons vu tout à l'heure que le Quercy avait été favorisé dans la distribution de domaines féodaux faits aux Chevaliers Templiers.
Cependant Cahors ne fut que la deuxième ville dans l'ordre des fondations de Commanderies Quercynoises.
Les puissants seigneurs de Vayrols, admirateurs des beaux faits d'armes des Templiers, firent don à leur Ordre (1194 ou 1196) de plusieurs maisons qu'ils possédaient à Cahors dans une petite rue portant le nom de Rue de Vayrols, (Ce berceau du Temple de Cahors existe encore dans le quartier dit des Badernes et porte le nom de Rue du Temple).
Les frères de la Sainte-Milice vinrent s'installer dans, notre ville et reçurent chez eux, selon les obligations de leur règle, des voyageurs, des pèlerins, des émigrants. En ces temps de troubles, de guerres, d'épidémies, les gens qui couraient les grands chemins étaient au point de vue sanitaire, quelque peu suspects. Un assez grand nombre des hospitalisés du Temple mouraient, et beaucoup par maladies Contagieuses.
On se représente assez facilement les conditions antihygiéniques dans lesquelles, pouvait être établi un hôpital situé au coeur de la ville dans une rue étroite.
Pour éviter une infection qui aurait pu être fatale à la population, les autorités, invitèrent les Templiers à transporter hors ville leur dangereux établissement.
Ils allèrent alors occuper, l'emplacement appelé aujourd'hui la Chartreuse. Qui leur donna ces vastes terrains - L'histoire ne le dit pas; Mais On sait qu'ils avaient jadis été couverts d'établissement, religieux, ruinés lors des incursions sarrasines, et dont les ruines étaient abandonnées depuis le VIe siècle. Il est permis de conjecturer que ces immeubles, autrefois monastiques, appartenaient à la mense épiscopale et que ce fut Géraud Hector IV, évêque de Cahors (1148-1199), qui les remit aux Templiers (2).
On évalue à 5 hectares au moins l'étendue de terres qu'ils eurent ainsi (3). En comparant au plan actuel de Cahors (1880), on voit qu'elle serait bornée approximativement:
Au Nord, par les rues des Augustins et des Gadourques
Au Sud par la rue du Lycée,
A l'Est par la rue Sainte-Claire,
A l'Ouest par l'avenue de la Gare.
Mise à par les rues des Augustins et des Gadourques et la situation de la gare, les autres rues ont visiblement changées de noms.
Ils déblayèrent une partie de ces terrains et y construisirent tout d'abord une chapelle, ensuite une église, puis des bâtiments d'habitation.
Le tout fut protégé par un mur d'enceinte d'une telle solidité que plus tard, pendant l'occupation par les Chartreux, il arrêta durant trois jours les soldats d'Henri de Navarre qui furent obligés de faire un siège en règle (4), (29 mai 1580).
Plusieurs anciens actes font mention de ces terrains. Le nom de « Terroir des Cadourques » (1374, 1452, 1502) est donné plus spécialement aux terres situées près le monastère des Minorettes (Sainte-Claire); celui de « Rivière du Pal » (1371) à celles plus rapprochées, de l'eau; on trouve aussi le nom d' « Ortes de Valentré », cette partie occupe le même emplacement qu'au Moyen Age (5).
« Les Templiers possédaient la majeure partie de ces terrains, et ceux qui les a voisinaient, et qu'on nomme Sainte-Croix, comme le prouvent 37 reconnaissances en faveur des Chartreux du XIVe et du XVe siècles. Ces religieux avaient, spécialement, encore au XVIIe siècle, la terre où sont les ruines de l'amphithéâtre. (Cadastre de 1650). » (6);
A côté de ces quelques lignes de notre érudit compatriote, Emile Dufour, nous devons placer une citation de l'Histoire manuscrite de la
Chartreuse:
« Les curieux seront bien aises de savoir que tout cet espace de terre qui est au-dessus du couvent des religieuses de Sainte-Claire, et dont nous avons en partie la directe, est appelée dans les titres le « Terroir du Temple », non pas qu'il ait jamais appartenu aux Templiers mais par ce que, du tems des païens, il y avait un temple dédié à la déesse Diane, qui selon leur sentiment présidait aux fontaines, et comme celle de Polemius venait se rendre en cet endroit, on y éleva cet édifice à l'honneur de cette divinité » (5).
Description du Temple de Cahors
A défaut de documents descriptifs de l'époque, peut-on, par déduction, se représenter ainsi la Commanderie de Cahors, dite de Sainte-Marie du Temple ?
— Une enceinte de hautes et fortes murailles flanquées de tours de distance en distance.
— Au milieu de cette enceinte: la chapelle mortuaire contenant les sépultures des Templiers et les caveaux de famille des seigneurs de Vayrols et des autres bienfaiteurs de l'Ordre. L'église avec ses vitraux armoriés, ses riches ornements et ses stalles sculptées.
— Le cloître avec ses galeries.
— Son dortoir, son réfectoire, la salle capitulaire.
Les dépendances
— celliers, écuries, étables, granges.
— La tour où se trouvaient le trésor, les archives et l'arsenal.
— Les jardins et les promenoirs où les Chevaliers prenaient quelques distractions.
De nos jours, il ne reste aucun vestige de la Maison du Temple de Cahors.
Sources: Les Templiers de Cahors, par M. L. Esquieu - Bulletin de la Société des Etudes Littéraires, Scientifiques et Artistiques du Lot. Tome XXII, 1898 et tome XXIV 1899. Cahors, Imprimerie F. Delpérier
Maison du Temple de Cahors
Les chanoines réguliers de Saint-Antonin refusent de recevoir l'archevêque de Bourges - Réparation à l'église de la Daurade de Cahors.
L'archevêque de Bourges visita, vers la fin de 1262, le diocèse de Cahors et les autres de la partie méridionale dépendant de sa métropole. Etant venu à Saint-Antonin, le prieur et les chanoines réguliers lui fermèrent la porte et armèrent une troupe de gens pour le repousser. Jean de Sully ne laissa pas impuni cet attentat qui est sans exemple. Il excommunia tout le monastère avec les gens armés qui s'étaient opposés à son entrée. Il en donna avis à l'évêque de Cahors, par une lettre datée du dimanche de la Passion de l'an 1263.
L'évêque faisait faire cette année d'immenses réparations à l'église de la Daurade, bâtie depuis plus de six cents ans par saint Didier, et qui tombait en ruines. Comme cet ouvrage exigeait de grandes dépenses, il accorda une indulgence à tous les ecclésiastiques et fidèles de son diocèse qui voudraient y contribuer. Les lettres qu'il expédia à ce sujet sont datées de la chapelle des Templiers de Cahors, le vendredi avant la fête de l'Assomption de 1263 et non de 1273, comme on le trouve dans une copie de ces lettres.
Guillaume Lacoste - Histoire générale de la province de Quercy. Tome 2, Cahors M. DCCC. LXXXIV.
Carnac-Rouffiac (46)
Maison du Temple de Carnac
Département: Lot, Arrondissement: Cahors, Canton: Luzech - 46
Maison du Temple de Carnac
La maison de Carnac, et probablement la grange de Rouffiac, ont toujours été subordonnées à la commanderie de La Capelle-Livron, dont les commandeurs s'occupaient des affaires de plusieurs Maisons et les dirigeaient souvent sans intermédiaires.
Les commandeurs de la Capelle-Livron étaient pour un grand nombre d'entre eux, aussi commandeurs de Carnac et de Trébaix.
Durant le Procès des Templiers
— Fr. Mariani (P.), presbyter, curatus de Chanaco, Caturcensis diocesis.
— Comparaît le 2 mai 1310, comme Arnaldi, avec lequel il a été amené de Périgueux. Il se porte défenseur de l'Ordre.
Michelet, Procès des Templiers, tome I page 230
« De Chanaco » serait-il « de Chaniaco, de Canihaco » ? Ou bien ne vaudrait-il pas mieux lire « de Carnaco » ? Nous savons en effet que l'église de Carnac dépendait de la Commanderie de Lacapelle-Livron. Un évêque de Cahors, Bertrand de Cardaillac, eut même à s'occuper plus tard d'une affaire pour la solution de laquelle cette dépendance ancienne était invoquée.
(Voir Guillaume de la Croix: Histoire des Evêques de Cahors, traduction AYMA, tome II. page 129)
Sources: Les Templiers de Cahors, par M. L. Esquieu - Bulletin de la Société des Etudes Littéraires, Scientifiques et Artistiques du Lot. Tome XXII, 1898 et tome XXIV 1899. Cahors, Imprimerie F. Delpérier
Præceptores et Commandeurs propres de Carnac
— Gaillard de Pradines (Gaillardus de Pradinis) - 1256-1258.
— Sans (Sans) - 1262.
— Pierre de Lu (Petrus du Lu) - 1265-1266.
— (Le Luc, Var ?)
— B. Tendut (B. Tendut) - 1269.
— Raymond Jordan (Raimundus Jordan) - 1270
— (Le même que Raymond Jordan, commandeur de Jalez, 1238 - 1248 ?)
— Bernard de la Roche (Bernardus de Rupe, de la Roca) - 1278-1279, 1281
— Maître en Provence q.v.
— Ato de Salvagnac gérait ces maisons en même temps que la commanderie de La Capelle: « commandeur de (la maison du Temple) La Capelle et de Carnac (1289, 1299, 1300) » — « commandeur de la chevalerie du Temple de Carnac et de Trebaix (1290, 1294-1298) » — Années pendant lesquelles il était aussi commandeur de La Capelle.
Fonds: Archives Haute-Garonne, Malte, Fonds de La Capelle, Carnac, La Cavalerie, Saint Pantaléon, Trebaix.
Cf. Trudon des Ormes page 249 et Du Bourg, page 554.
E.-G. Léonard. - Tableau des Maisons du Temple en France et de leurs Commandeurs (1150-1317). Et Pour la Provence, traduit par Marion Melville.
Carnac et Trebaix (1179-1313)
— Vestige d'une commanderie des Templiers, la tour date du XIIIe siècle. Elle a subi d'importants remaniements au XIVe siècle.
— Ces deux membres de la commanderie formaient primitivement une circonscription du Temple.
— Vers le milieu du XIIe siècle, Gérard, évêque de Cahors, donna au Temple l'église de Casnac; G. de Gourdon, Izarn de Luzech et Gaubert de Durfort, la seigneurie de ce territoire et plusieurs fiefs qu'ils y possédaient.
— 1242. Donation au Temple par les deux soeurs Magne et Sybille de tout l'héritage de leur père Pons de Genouillac, à l'exception du fief de Capdenac.
— 1255. Barthélemy, évêque de Cahors donne au Temple les églises de Cras et de Saint-Laurent.
— 1301. Raymond, évêque de Cahors, confirme l'Ordre du Temple la possession des églises de Montricoux, de Saint-Benoît de Castras, de Saint-Laurent, de la Capelle, de Jamlusse, de Casnac, de Cras, de Nadaillac, de Loze, d'Alvergne et des Pyliers.
— 1370. Lettres du Sénéchal du Quercy, ordonnant la restitution aux commandeurs des seigneuries de Casnac et de Trévaix dont ils avaient été indûment dépouillés par le sénéchal anglais, Thomas de Balbefère.
— Elle dépendait de la commanderie de La Capelle-Livron
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Maison du Temple de Carnac
Carnac (18) — La majeure partie de cette paroisse formait une commanderie du Temple. Or, Géraud de Sabanac, nous dit M. Gilles, « participa à la liquidation des biens des Templiers en Quercy en qualité de curateur des biens du Temple » (19). Cela lui permit sans doute d'acquérir quelques fiefs dans cette paroisse. A vrai dire, ceux-ci sont tenus par des habitants des paroisses voisines : Sauzet, Villesèque, Saint-Pantaléon, ainsi que du village de La Laurie, dans la juridiction épiscopale de Bélaye. Ils semblent situés pour la plupart à la périphérie de Carnac, du côté de Cénac et de Sauzet, principalement dans les terroirs de Lhigostos et de Farguetas, mais aussi al Fau, al Garric cau, als Fios, al cap de la carriera, ce dernier proche de Sauzet. On dénombre en tout un casal, 60 terres, 19 vignes et 6 prés dont le cens consiste en 58 quartes 1/2 de froment (environ 41 hectolitres) (20), 2 gélines, 19 sous et pour les acaptes 28 sous.
18. Folio 31.
19. H. Gilles, article cité page 180.
20. Nous avons adopté une mesure inférieure à celle de Cahors pour le cas où il s'agirait de quartes de Luzech, de Bélaye ou de Montcuq.
Maison du Temple de Carnac
Carnac (18) — La majeure partie de cette paroisse formait une commanderie du Temple. Or, Géraud de Sabanac, nous dit M. Gilles, « participa à la liquidation des biens des Templiers en Quercy en qualité de curateur des biens du Temple » (19). Cela lui permit sans doute d'acquérir quelques fiefs dans cette paroisse. A vrai dire, ceux-ci sont tenus par des habitants des paroisses voisines : Sauzet, Villesèque, Saint-Pantaléon, ainsi que du village de La Laurie, dans la juridiction épiscopale de Bélaye. Ils semblent situés pour la plupart à la périphérie de Carnac, du côté de Cénac et de Sauzet, principalement dans les terroirs de Lhigostos et de Farguetas, mais aussi al Fau, al Garric cau, als Fios, al cap de la carriera, ce dernier proche de Sauzet. On dénombre en tout un casal, 60 terres, 19 vignes et 6 prés dont le cens consiste en 58 quartes 1/2 de froment (environ 41 hectolitres) (20), 2 gélines, 19 sous et pour les acaptes 28 sous.
18. Folio 31.
19. H. Gilles, article cité page 180.
20. Nous avons adopté une mesure inférieure à celle de Cahors pour le cas où il s'agirait de quartes de Luzech, de Bélaye ou de Montcuq.
Cens Mesures anciennes Equivalents modernes
Froment : 331 quartes 1/2 = 245 hectolitres
Seigle : 17 quartes = 11 hectolitres
Avoine : 60 quartes = 47 hectolitres
Baillarge : 1/2 quarte = 0 hectolitres 39
Mixture : 1 quarte 1/2 = 1 hectolitres 17
Gesses: 3 quartons = 0 hectolitres 60
Noix : 3 quartes 1/2 = 2 hectolitres 70
Vin : 2 setiers
Gélines : 31
Œufs : 8
Paille : 2 bottes
Argent 21 Livres 12 sols.
Acaptes : une trentaine de livres ?
Sources : Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, pages 26, 27, tome XCIX. Cahors 1978 - BNF
Figeac (46)
Maison du Temple de Figeac
Département: Lot, Arrondissement et Canton: Figeac - 46
Maison du Temple de Figeac
Daprès la tradition, les Templiers occupèrent à Figeac, vers la fin du XIIe siècle, un emplacement situé au N.-O. de la ville. Cet endroit est connu sous le nom de la Curie (La Curade carte de Cassini) et se trouve près du ruisseau des Carmes (1).
1. Debons: Annales ecclésiastiques et politiques de Figeac, page 100.
Sources: Les Templiers de Cahors, par M. L. Esquieu - Bulletin de la Société des Etudes Littéraires, Scientifiques et Artistiques du Lot. Tome XXII, 1898 et tome XXIV 1899. Cahors, Imprimerie F. Delpérier
Maison du Temple de Figeac
On a attribué une véritable Maison du Temple, avec chapelle et non une simple « domus », en fait, une Maison avec une chapelle.
Il nen est rien. Les Templiers avaient au centre de Figeac très probablement un hôpital, certains disent quil se trouvait place Champollion. Ce qui reste de cette « Maison du Temple ou Hôpital » date du XIVe siècle.
Les textes enfin: ils ont été dénombrés par M. dAlauzier en une courte note (Les templiers à Figeac, 1979, pages 317-318) témoignant à la fois de lindigence de la documentation (pas une seule charte du XIIe siècle, la grande époque des templiers) et de la modestie des biens du Temple à Figeac. Cet auteur a signalé, une dizaine dactes, le premier daoût 1258, quelques autres des dernières décennies du XIIIe siècle. Ces chartes noffrent aucune possibilité de localisation exacte de la Maison intra-muros ou aux abords de la ville.
Certains historiens pense que la Maison du Temple de Figeac était hors les murs de la ville, au lieu-dit « La Curie », cette Maison existait dès 1282 et dépendait de la Maison du Temple de Cahors.
Sources: Extrait du Bulletin de la Société des Etudes du Lot, tome CXIV, 3e fascicule 1993, pages 187-207
Maison du Temple de Figeac
M. de Balènes, avait fondé en 1304, au bout du faubourg dAnjou à Figeac un hospice pour les pauvres. Le grand bien que cette maison faisait à lhumanité, engagea plusieurs autres citoyens à augmenter la bonne oeuvre. Cependant les revenus de cet hôpital ne suffisaient pas encore à la dépense, et on y unit une partie des biens possédés par les Templiers dans nos environs. On croit reconnaître par la forme des bâtiments et par ses ruines que le bien quon appelle la métairie Basse, près de Planioles « route de Figeac à Planioles, a appartenu à lOrdre des Chevaliers su Temple. En fait au lieu-dit, « La Curie »
Sources: Annales ecclésiastiques et politiques de la ville de Figeac en Quercy, diocèse de Cahors, par J. F. Debons, ancien chanoine, curé de Figeac, page 170. Toulouse 1829.
Une fondation templière
Vers 1187, sous le règne de Philippe Auguste et le pontificat de Clément III, les Templiers se fixent à lextrémité de la ville près du ruisseau des Carmes au lieu-dit La Curie Basse qui doit son nom aux vestiges gallo-romain sur lesquels le château est construit.
Vers 1214, ils se déplacent intra-muros dans le quartier situé entre la rue du Griffoul et la place Champollion. Cette commanderie du Griffol ou hôpital dOltrapont (ultrà pontem) coexistait avec lancien moulin du Griffoul. Un reclusoir comprenant plusieurs cellules lui était associé.
Les Templiers sétendent ensuite vers le centre du Vieux Figeac où ils fondent un hospice sur la place Haute (ou de lAvoine ; aujourdhui place Champollion) pour les pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Lensemble des possessions du Temple à Figeac dépendait alors de la commanderie Sainte-Marie-du-Temple de Cahors.
En 1301, labbé de Figeac, Béranger dAiguesvives, sollicite lintervention du roi Philippe le Bel pour rétablir lordre à la suite dun soulèvement. Guillaume de Nogaret est alors missionné pour sinformer des événements et négocier avec labbé et les consuls de la ville. Six ans après, cest larrestation des Templiers puis leur abolition en 1311.
Sources : Wikipedia
Enclos du Temple de Figeac
Limmeuble situé au 39, 41, 43, 45, de lactuelle rue Gambetta faisait partie de lenclos du Temple qui occupait tout le coeur du Figeac actuel. André Sors, dans son ouvrage « Figeac en Quercy, Imprimerie Sandré, Figeac, 1988 », écrit : « Revenons vers la place de la halle à lentrée de la rue Gambetta, lancienne rue du Griffoul qui va de la halle au pont Gambetta.
Avant de nous engager dans lartère principale de Figeac, retournons-nous un instant pour admirer une fois encore, dans lencadrement de la rue naissante les Souleilhos de la place Carnot. Nous pénétrons maintenant dans le royaume de logive. Nous la trouvons à chaque pas ; primitive et originelle ou parfaitement restaurée depuis la place Champollion jusquau pont Gambetta »
Cest ainsi que tous les bâtiments du XIIIe siècle qui bordent cette rue appartenaient vraisemblablement à lOrdre du Temple. De nos jours,il est possible de visiter la Toré del Grifol, qui constituait à lorigine, le cœur de lancienne Commanderie des Templiers, morcelée probablement après 1358, avec le départ des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem (les Hospitaliers)... Cette tour reconstituée dans son état dorigine, possède tous les éléments de confort dont pouvaient disposer ses occupants au XIIIe siècle.
Sources : Commanderie de Figeac
Templiers de Figeac
BNF
Gintrac-Taillefer (46)
Hôpital de Gintrac-Taillefer
Département: Lot, Arrondissement: Figeac, Canton: Bretenoux, Commune: Gintrac - 46
Hôpital de Gintrac-Taillefer
Placé sur une élévation qui domine les vastes plaines de Tauriac, Prudhomat et Girac où se réunissent la Cère et la Dordogne, ce village nous offre une séduisante perspective. Devant nous, les ruines lugubres de Taillefer, restes d'un hôpital des Templiers et le château gothique de Loubressac. Sur un autre point le château de Castelnau.
Les Templiers de Cahors; de M. l'abbé Taillefert, un tirage à part: Les Tard-Avisés en Quercy. - Sources: Les Templiers de Cahors, par M. L. Esquieu - Bulletin de la Société des Etudes Littéraires, Scientifiques et Artistiques du Lot. Tome XXII, 1898 et tome XXIV 1899. Cahors, Imprimerie F. Delpérier
Labastide-Murat (46)
Maison du Temple de Labastide-Murat
Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Labastide-Murat - 46
Maison du Temple de Labastide-Murat
Bertrand de Gourdon est probablement le père de Fortanier II de Gourdon-Saint-Cirq, seigneur de Gourdon au XIIIe siècle, qui accorde aux habitants de sa ville une charte de coutumes en 1244 et qui fonde sur le causse de Gramat La Bastide-Fortanière (Labastide-Murat).
Sources: Wikipedia
Labastide-Murat
Ancienne circonscription de l'Ordre du Temple dans la partie septentrionale du Quercy: origine inconnue.
1265. Pierre de Lavaur rend à Adhémar de Peyrusse, précepteur du Temple du Bastit, ses Mas :
Mas de Lavaur
Mas de Lavaysse (probablement Mas de Fraysse - Département: Lot, Arrondissement et Canton: Gourdon - 46).
Mas du Puy, situés dans la paroisse de Bessol, au prix de 4,000 sols cahorsins: acte passé dans la Bastide de Fortanier de Gourdon, en présence de Barthélémy, évêque de Cahors.
1293. Sentence du Sénéchal du Quercy maintenant le Commandeur du Bastit en la justice haute moyenne et basse de là paroisse de Saverguède, qui lui était disputée par les gens du roi d'Angleterre.
1295 Lettres patentes du Roi de France, confirmant au commandeur la justice haute, moyenne et basse du lieu du Bastit.
1311. Sentence rendue à la requête des curateurs des biens des Templiers, obligeant les habitants du Bastit à payer, au nouveau commandeur les redevances accoutumées.
1491 22 mars. Le commandeur B. de Gros inféode aux habitants tout le territoire du Bastit avec ses usages, libertés et franchises, moyennant une censive générale de 300 livres tournois, 46 setiers de blé et 3 d'avoine, à la condition qu'ils viendront se construire une maison et fixer leur résidence dans la ville; ils devront en outre certaines redevances personnelles, le service de guet et de garde au château du Commandeur qui leur abandonne le haut de l'église pour enfermer leurs grains en temps de guerre.
1532. Sentence du Sénéchal fixant les droits de fouage dus par les habitants du Bastit au Commandeur.
Cette commanderie, dans laquelle étaient venus se fondre successivement plusieurs petits établissements voisins, comprenait, outre le lieu du Bastit et son territoire, dans la paroisse de Bessol, les mas de Larcux, de Lavaysse et du Puy, les seigneuries spirituelles et temporelles de Beaussen et de Cras, des rentes à Gramat, Martel, Gabaniac, Nadilhac, Leymé et Vaillac, les dîmes de Saint-Vezian et de Camburat, et enfin des fiefs à Assier, à Prio, à Cossanus et à Foissac.
Son revenu brut de 9. 593 livres était réduit par ses charges à la somme de 6. 844 livres en 1764.
Præceptors connus du Bastit
1250. Raymond du Buisson.
1264. Adhémar de Peyrusse.
1276-1280. Raymond Rotbert.
1298. Jean de Pouberet.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Maison du Temple du Bastit (Quercy)
La préceptorie du Temple du Bastit en Quercy, dut avoir une grande importance, puisque son dernier maître est dit « preceptor de la baillie du Bastit »; « ballivie du Bastre; domus Templidel Bastre; de Bastito, diocesis de Caturcensis (Cahors). »
Ce maître était le chevalier du Temple Gérard de Causse, interrogé en 1307 et en 1311, durant le procès des Templiers.
Il fut reçu au Temple de Cahors, en 1299, en présence de frère Raymond Robert, alors précepteur du Bastit, décédé avant 1307. Gérard de Causse avait environ 45 ans, il était un homme instruit « litteratus et in jure peritus: sources, procès des Templiers, Michelet. »
Le même Gérard de Causse, alors précepteur, cite un sergent du Temple, qu'il aurait reçu en 1306, en la maison du Temple du Bastit, en présence des frères Guillaume Fabre, prêtre, et Guillaume « Abbati », chambrier de cette même maison.
Præceptors connus du Bastit
1250. Raymond du Buisson.
1264. Adhémar de Peyrusse.
1276-1280. Raymond Rotbert.
1298. Jean de Pouberet.
Vers 1299, frère Raymond Robert « il fut aussi précepteur du Bastit vers 1276-1280, d'après A. du Bourg »
1307, frère Gérard de Causse, chevalier.
Sources: Trudon des Ormes - les maisons du Temple en France à travers les interrogatoires du Procès.
Le Bastide du Quercy - Actes antérieurs à 1312
— Inféodation du moulin désaffecté du pont de Marquefave, en la paroisse de Sainte-Foy de Cras (46), faite par Frère R. del Boisso, commandeur de la maison de la Capelle, avec l'assentiment de Frère Arnal de Calmunt, commandeur de la maison de Cras, à Beneg et W. de Vielhasvinhas, frères, et à W. de la Rogia.
Juin 1250. Langue d'oc. Liasse 9, nº 23.
— Achat fait par Frère Adémar de Perussia, commandeur de la maison du Bastit, à Jean Larena de trois mas sis en la paroisse de Bessols (Le Bastit). 12 novembre 1264. Latin Liasse 11, nº 3.
— Compromis entre Guilherm del Fat, prieur de la maison de Molières, diocèse de Cahors, de l'Ordre de la Couronne, et Raymond de Robert, commandeur des maisons du Bastit et de Cras, au sujet des dîmes de Vers et de Nadilhac.
10 mars 1276 (1277 n.st). Latin. Liasse 6, nº 10.
— Arbitrage entre Frère Raymond de Robert, commandeur du Bastit et de Cras et Pierre de Vieilles vignes, recteur des églises de Saint-Michel et de Cours, au sujet des dîmes. 26 avril 1277. Latin. Liasse 9, nº 11.
— Achat par Frère Raymond de Robert, commandeur du Bastit, à Pierre de Baussac, damoiseau, de toutes les dîmes que percevait ce dernier dans la paroisse de Saint-Vézian (près de Montfaucon - 46).
31 juillet 1279. Latin. Liasse 5, nº 1.
— Sentence du sénéchal de Quercy confirmant celle du juge du Bastit condamnant Pierre Rochefort pour vol.
22 juillet 1293. Original non trouvé. Inv. 38, fol. 15 vº - 16.
— Appel de Raymond de Robert, commandeur du Bastit, au roi, au sujet de la justice.
29 septembre 1295. Latin. Liasse 1, nº 18.
— Reconnaissance de rente faite par plusieurs habitants de la Pomarède 46 (paroisse de Saint-Germain, communes de Peyrilles et de Saint-Germain) à Frère Jean de Polverel, commandeur du Bastit et de la Pomarède.
12 octobre 1298. Latin. Liasse 9, nº 31.
— Acte de sauvegarde du mas de Cantournès (paroisse de Saint-Maurice en Quercy).
13 décembre 1302. Langue d'oc. Liasse 5, nº 1.
— Acte de rappel d'exil en faveur de Guilherma de Sepfag, condamnée pour sorcellerie.
5 octobre 1306. Latin. Liasse 6, nº 17.
— Sentence condamnant les habitants du Bastit à payer à Guillaume de Lespinasse, nouveau commandeur du Bastit, les redevances qu'ils payaient au Temple.
8 février 1311 (1312 n.st.). Latin. Liasse 11, nº 4.
La Maison du Bastid et ses dépendances
Les indications de lieu et de date données dans le protocole final des actes et la titulature des commandeurs apportent quelques précisions sur la formation de la commanderie.
En 1250, un acte concernant Cras est passé à la Capelle-Livron. La maison de Cras dépendait alors de la Capelle.
Dans les actes suivants, passés à (La Bastide-de-Fortanier Carte de Cassini) Labastide-Murat:
Nadillac
Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Causse et Vallées - 46
Domaine du Temple de Nadillac
La paroisse et l'église ont appartenu aux templiers du Bastit du Causse et de Cras comme l'atteste un compromis entre le prieur de la maison de Molières (Francoulès) et le commandeur Raymond de Robert signé en 1277. Le litige portait sur la dîme des blés d'un certain nombre de mas situés à la limite des paroisses de Vers et de Nadillac. On retrouve ensuite « Nadailhac » parmi les membres de la commanderie hospitalière du Bastit.
Cahors
Département: Lot, Arrondissement et Cantons: Cahors - 46
Domaine du Temple de Cahors
1334, Jean XXII s'était beaucoup soucié de sa ville natale, de sa famille et de ses concitoyens. Ainsi, le 20 octobre 1320, il rachète au grand maître des Hospitaliers Hélion de Villeneuve tout ce qui avait appartenu aux Templiers à Cahors et le donne aux Chartreux.
Pomarède
Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Puy-l'Evêque - 46
Domaine du Temple de Pomarède
Cantournès (Peut-être Cantorane près de Bouziès)
Cras
Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Causse et Vallées - 46
Domaine du Temple de Cras
En 1255, Barthélémy, évêque de Cahors fait don de l'église de Cras et de celle de Saint-Laurent à frère Raimbaut de Caromb, maître de la province templière de Provence. Compte-tenu de son emplacement et du fait que cette charte figure dans les archives de Carnac, on pourrait supposer qu'elle a dépendu à un moment donné de la maison du Temple de Carnac, elle-même rattachée à celle de Cahors. Pourtant les templiers possédaient entre autres un moulin près du pont de Marquefave que l'on voit inféodé cinq ans plus tôt par le commandeur de la baillie du Temple de La Capelle-Livron car il était désaffecté, ceci avec l'approbation du commandeur templier de Cras. Puis on trouve en 1276-1277 un commandeur templier des maisons du Bastit et de Cras. Au XVIIIe siècle, Cras appartenait toujours au Bastit du Causse, une autre commanderie devenue hospitalière depuis la dévolution des biens de l'ordre du Temple. Cette dernière faisant alors partie du grand prieuré de Saint-Gilles et de la langue de Provence. En 1741, la propriété des Hospitaliers faisant une vingtaine d'hectares et comprenait le château, l'église, la basse-cour ainsi que des granges et les champs et prés dits de Laborie, Pré Redon et La Raymondie.
Labastide-Murat
Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Causse et Vallées - 46
Domaine du Temple Labastide-Murat
Les commandeurs sont successivement qualifiés de « preceptor » ou « procurator » des maisons du Bastit (1264), du Bastit et de Cras (1276, 1277), du Bastit et de la Pomarède (1298).
Ces éléments permettent d'avancer, pour la formation de la commanderie le schéma suivant: une première implantation à Cras et dans la vallée du Vers, une deuxième implantation dans le causse de Gramat autour des possessions des seigneurs de Gourdon (La Bastide-de-Fortanier ou Labastide-Murat), une extension vers le Gourdonnais en 1298, dans la paroisse de Saint-Germain du Bel-Air, non loin de Peyrilles, autre possession des seigneurs de Gourdon.
Saint-Germain-du-Bel-Air
Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Causse et Bouriane - 46
Domaine du Temple Saint-Germain-du-Bel-Air
Peyrilles
Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Causse et Bouriane - 46
Domaine du Temple de Peyrilles
Au Moyen-âge, une partie de la commune a appartenu aux Templiers et aux Hospitaliers. En 1280, le baron de Gourdon fait don d'une partie de ses terres dans cette paroisse aux Hospitaliers puis on constate qu'en 1298, La Pomarède et Septfons appartenaient à la commanderie templière du Bastit.
Les Chevaliers, les Hommes du Temple
Nous savons peu de choses sur le nombre et le mode de vie des chevaliers du Temple dans leurs maisons du Bastit et de Cras. Il est toutefois certain qu'ils étaient plusieurs et qu'ils formaient une communauté. En 1250, le commandeur de la Capelle agit avec l'assentiment du commandeur de Cras et de cinq frères comparaissant pour l'ensemble de la maison: (...), (...) de Salvanhac, P. d'Assier, P. Bertal, Fraire Bertolmieu.
En 1276, Raymond de Robert agit avec la communauté - conventus - de la maison du Bastit, en 1279, avec « tous les frères de ladite maison. »
En 1302, l'acte de sauvegarde du mas de Cantournès place en la main du roi le commandeur et les frères du Bastit, leur « familia », leurs maisons, leurs granges, les revenus de leurs possessions.
Qui étaient, les hommes du Temple attachés au service de la commanderie ?
Outre les commandeurs et les frères le Temple avait des donats, ayant fait une donation au Temple et le voeu de n'entrer dans aucun autre ordre religieux.
Deux d'entre eux interviennent en 1277 dans un arbitrage au sujet des dîmes de Cras, Etienne Farina, prêtre desservant les églises de Cras et Nadilhac, et Bernard Roca, diacre.
Un bayle, Peyre lo Pro, clerc, et un procureur, En P. Latrelha, apparaissent en 1302.
La commanderie avait un juge: non désigné par son nom en 1293, Galhardus de Soyris en 1295, Hugo de la Bordela en 1311.
Les notaires ayant dressé les actes sont: B. de Bioule, notaire de Caylus (1250), Jean de Monverlha, notaire royal entre Lot et Dordogne (1276), Galhardus de Soyris (1295) et Gualhardus Grimaldi de Cardaillac, notaires royaux dans la sénéchaussée de Quercy.
Sources: Charnay (Annie), 1988, « La commanderie des Templiers du Bastit de 1250 à 1315 », in Etudes sur le Quercy et les commanderies des ordres militaires, Actes de Souillac.
Le Bastit (fin du siècle)
Il est difficile de préciser la date de fondation de la Maison du Bastit, il est certain toutefois qu'elle fut établie vers la fin du XIIe siècle.
Au commencement du XIIIe elle était en pleine activité (1).
Les seigneurs de Béduer, Gramat et Gourdon la dotèrent à l'envi et il ne serait sans doute pas impossible de retrouver des actes relatifs à ces libéralités.
1. Lacoste: Histoire du Quercy. Tome II, page 128
Le Procès que nous verrons ci-après nous révèle les noms de quelques
Templiers attachés à cette Commanderie:
1298. Raymond Robert, commandeur, preceptor.
1305. Gérard de Caus, de Rodez, commandeur de la Baillie: preceptor ballive del Bastre.
1305. Guillaume Fabre ou Fabry, presbyter domus.
1305. Guillaume Labbé, camérier, camerarius domus.
1305. Gaucelin de Sancto-Jorio, chevalier, miles.
1305. Raymond Bornarel, de Gourdon, sergent, serviens.
En 1275, les Templiers du Bastit eurent une contestation avec les habitants de Gramat au sujet d'une question de pâturages; le frère Pierre Geoffroy fut pris comme arbitre ainsi qu'un seigneur étranger à l'Ordre; à cette époque le commandeur du Bastit se nommait Rodulphe (2).
2. Lacoste: Histoire du Quercy. II, page 335.
En 1282, l'affaire prit fin et Pons de Brohet, qui s'intitule Grand-Maître des Templiers accepta un arrangement qui régla tout (3). - Pons de Brohet n'était en réalité que Maître Provincial, car le Grand-Maître de ce temps était Guillaume de Beaujeu (1273-1291).
3. Registres de la Commune de Gramat, cités par M. Balaguayrie dans sa Monographie de la Seigneurie de Gramat (manuscrits)
Le Bastit
Jadis, le Bastit appartenait aux Templiers. Après l'arrestation et la dispersion des membres de l'Ordre en 1307, leur château fut confisqué et donné aux Chevaliers de Malte qui y installèrent le siège d'une Commanderie. On a découvert dans ce bourg des médailles de Jules César et des pierres gravées représentant des têtes d'empereurs romains.
Le Bastit
M. Daymard lit divers documents extraits de l'Histoire de la baronnie de Gramat, par M. Balaguayrie. « Contestation entre la communauté de Gramat et les Templiers du Bastid, en 1271. » - « Différends survenus entre les seigneurs de Gramat et les religieux de Carennac depuis le moyen-âge jusqu'à la Révolution.
Sources: Les Templiers de Cahors, par M. L. Esquieu - Bulletin de la Société des Etudes Littéraires, Scientifiques et Artistiques du Lot. Tome XXII, 1898 et tome XXIV 1899. Cahors, Imprimerie F. Delpérier
Maison du Temple du Bastit
Contestations entre les habitants de Gramat et Rodulphe, commandeur de la maison du Temple du Bastit.
Le siège épiscopal de Cahors resta vacant environ 7 ans, sans que les écrivains du pays en aient pu savoir la raison. Mais cette raison se trouve dans une lettre du pape Nicolas III. Les officiers du roi saisirent les fruits de l'évêché, en vertu du droit de régale. Le chapitre y fit opposition, se fondant sur ce que l'église de Cahors n'avait jamais été assujettie à ce droit: elle en était, en effet, exempte. On en trouve la preuve dans un acte des registres de la Chambre des Comptes de Paris, au livre côté « Qui es in coelis. Dominus rex », y est-il dit, « pro ut constat per antiqua scripta Camerae, consuevit capere regaliam in tota provincia Bituricensi, exceptis Lemovicensi, Caturcensi, Rutenensi, Albiensi, Mimatensi diocesibus »; et, comme ces officiers persistaient à vouloir faire la saisie, il porta ses plaintes au roi.
Le chapitre de Cahors poursuivait avec chaleur l'affaire de la régale devant le roi. Ce prince, après l'avoir fait examiner, donna gain de cause aux chanoines, et par lettres datées du mois de juillet 1275, il ordonna à Simon de Gausbert qui avait fait la saisie en qualité de commissaire, nommé par Anselme de Saint-Yon, sénéchal de Périgord, et Odon de Fayelle, successeur de ce dernier, de rembourser à l'église de Cahors 500 livres qu'ils avaient déjà levées, et laissa au chapitre l'administration des biens de cette église, pendant la vacance du siège (1).
Il fallait que les fruits perçus par le sénéchal de Périgord provinssent des églises situées dans son ressort, ou qu'il eût eu du roi une commission extraordinaire pour étendre la saisie des revenus, car il n'avait aucune juridiction sur le Quercy: ce pays était encore soumis à l'autorité du sénéchal d'Agen. Jean de Villette, qui en exerçait les fonctions, rendit cette même année (1275), en présence de Pons de Gourdon, Pierre d'Auriole, Gisbert de Rampoux, Olivier de Mier, Guillaume et Pons de Castelnau-de-Gramat, une sentence en confirmation d'un jugement que venaient de rendre frère Geoffroi, chevalier du Temple, et Barascon de Thémines, choisis pour arbitres au sujet de quelques pâturages dont les habitants de Gramat et Rodulphe, commandeur de la maison du Temple du Bastit, se disputaient la propriété. Ils avaient divisé le terrain contesté en six portions égales, dont trois furent adjugées à chaque partie (Archives du Bastit). Il s'éleva dans la suite d'autres contestations au sujet de ce partage, que le même seigneur de Thémines termina par une nouvelle sentence, qui fut rendue à Gramat en présence de Fortanier de Gourdon et de plusieurs autres seigneurs de la contrée. Cette sentence fut confirmée, en 1282, par Pontius de Broetto qui prend, dans l'acte, le titre de grand-maître des Templiers (Archives du Bastit).
Guillaume Lacoste - Histoire générale de la province de Quercy. Tome 2, Cahors M. DCCC. LXXXIV.
Soulomes (46)
Commanderie Hospitalière de Soulomès
Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Labastide-Murat - 46
Soulomès était un bien des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Commanderie Hospitalière de Soulomès
Sozoma est sans doute Soulomès, qui confronte avec Saint-Sernin.
La paroisse était en l'archiprêtré de Figeac. Elle fut chef-lieu de commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean, d'ordinaire unie à Durbans.
Raymond Barasc est nommé comme frère d'Arnaud Déodat de Barasc dans une quittance des trois frères pour le payement de leurs services en l'ost de Foix, 1271.
Archives du Lot, F. 318.
En 1282, sa veuve passait un acte avec le commandeur d'Espédaillac, près Durbans.
Archives du Lot, F. 318.
Sources: Anales du Midi, Revue Archéologique, Historique et Philologique de la France Méridionale, par Antoine Thomas. XXIIIe année Toulouse 1912.
Templiers en Quercy (46)
Les Templiers en Quercy
Les chevaliers du Temple à Cahors, au Bastit et à Lacapelle-Livron
Rue du Temple Cahors
La même année (1196), sous le pape Célestin III et sous l'évêque Géraud Hector, la maison des Templiers fut fondée à Cahors. C'est ce qu'on lit dans un ancien mémoire manuscrit de la bibliothèque des Dominicains de Cahors, qui ne fait que mentionner cette fondation. Elle est due aux seigneurs de Vayrols, qui étaient alors très puissants dans le pays, et dont le fief comprenait, outre Vayrols, les terres d'Aujols, de Flaujac, d'Hauteserre, de Lalbenque et les autres intermédiaires (1).
1. Dom Malvezin, Histoire manuscrite de la Chartreuse de Cahors, livre 1.
Ils donnèrent aux Templiers, pour s'établir dans Cahors, une vaste maison appelée de nos jours,« maison d'Amis et d'Izarn », située dans la rue, qui va de la grande-rue à la Porte-Neuve, et qui prit depuis le nom de rue du Temple, tandis qu'auparavant elle était appelée rue de Vayrols. Ils dotèrent le nouvel établissement en y affectant des domaines et des rentes. Comme la maison des Templiers n'était qu'un hospice en faveur des pèlerins qui remplissaient continuellement les chemins, que la plupart y arrivaient malades, et beaucoup y mouraient, on comprit qu'il serait dangereux de tolérer un pareil établissement dans le cœur de la ville. C'est pourquoi on le transféra hors des murs, dans le lieu où est présentement la Chartreuse (2).
2. Le chapitre retirait de l'ancienne maison un cens de 7 sous, que les Templiers furent obligés de lui payer tous les ans; c'est ce qu'on voit par une quittance de l'an 1273, où il est dit que Dalmace, vice-commandeur de la maison du Temple de Cahors, paya au chapitre 7 sous,« pro censu domus Templi, oratorii et ecclesiae. » Foulhiac.
Il paraît que les seigneurs de Vayrols firent les frais de cette translation. Pour reconnaître les bienfaits de leurs fondateurs, les chevaliers du Temple leur accordèrent le droit de sépulture, dans les deux églises qu'ils bâtirent dans leur nouvelle maison. C'est ce qui est prouvé par les épitaphes qu'on lit sur des pierres sépulcrales, dont l'une était placée devant la chapelle des Morts de la Chartreuse, et par les vitraux de cette chapelle, où l'on voit les armes de la maison de Vayrols, qui sont d'azur à une aigle éployée d'or, membrée et becquée de même, parti d'or à quatre bandes ou cottices de gueules.
Domaine du Temple Le Bastit
Département: Lot, Arrondissement: Gourdon, Canton: Gramat - 46
Domaine du Temple Le Bastit
Nous croyons que la maison des Templiers du Bastit, près de Gramat, était déjà fondée ou bien qu'elle le fut pour le plus tard vers ce temps-là. Nous savons du moins qu'elle était florissante au commencement du XIIIe siècle. Elle,fut établie et dotée par les seigneurs de Béduer, de Gramat et de Gourdon. Celle de Lacapelle-Livron, fondée nous ne savons par qui, nous paraît remonter à la même époque (3).
3. Elle devait son nom à la chapelle de Notre-Dame, voisine de ce bourg, et qui, après celle de Rocamadour, était un des plus célèbres pèlerinages de tous les diocèses voisins. Sous l'autel de la chapelle coule une source abondante qui forme ensuite un ruisseau sur lequel on voit plusieurs moulins. Ses eaux vont grossir celles de la Bonette, près Caylus.
A partir de 1250, Le Bastit devient une commanderie de l'ordre du Temple qui faisait partie de la province de Provence. Cette commanderie templière administrait également une partie des possessions de l'ordre dans le Quercy, notamment les fiefs de Cras, Pomarède ou encore le domaine de Septfons. Après l'arrestation des Templiers en 1307 et le procès qui s'en est suivi, Le Bastit fut dévolu en 1315 aux Hospitaliers.
Ainsi les Templiers eurent en Quercy, à la fin du XIIe siècle, trois maisons principales. On montre encore dans le Haut et le Bas-Querçy, beaucoup d'anciens édifices, que l'on dit avoir été autrefois des maisons de Templiers, mais elles ne nous paraissent pas avoir eu le titre d'hôpital ou commanderie. Ce n'était que des domaines ou des fiefs appartenant à ces chevaliers.
Guillaume Lacoste - Histoire générale de la province de Quercy. Tome 2, Cahors M. DCCC. LXXXIV.
A proximité de la commanderie, on trouve un certain nombre de mas (fermes) ayant appartenu aux templiers du Bastit:
Lavaur ou Larcux
Lavaur ou Larcux ? Les deux graphies figurent dans l'ouvrage de du Bourg. Ne pas confondre avec le membre de Lavaur durant la période hospitalière car ce mas de Lavaur [non localisé] a été acheté en 1264 et se trouvait dans la paroisse de Bessols (du bastit) au même titre que Lavaysse [localisé] et Le Puy [non identifié] (Charnay 1988, page 139).
Lavaysse
Lavaysse, lieu-dit et ferme au nord du village et du site de l'ancienne commanderie
Le Puy (1264), ancienne paroisse de Bessols (Le Bastit)
Charnay 1988, pages 139, 143-44.
Bourg 1883, page 547.
Les Templiers possédaient tout ou partie de la dîme des villages suivantes:
Nadillac (1277, église de Nadilhac) 10
Charnay 1988, pages 139-40, 143.
Sources Charnay. Etudes sur le Quercy et les commanderies des ordres militaires - Livre numérique Google
Testament de Dorde de Barasc, seigneur de Montbrun sur Lot
Montbrun - Département: Lot, Arrondissement: Figeac, Canton: Cajarc - 46
Le même mois de septembre, 1286, Dorde de Barasc, seigneur de Montbrun sur Lot, fils de Dieudonné, fit son testament, dont une courte analyse mérite de trouver place dans cette histoire. Ce seigneur, qui appartenait à une branche cadette de l'ancienne et illustre maison de Barasc-Béduer, fonde par ses dernières dispositions un prieuré conventuel de religieuses de l'ordre de Citeaux dans sa terre de Lissac, dont il lui donne le repaire (1) avec les rentes et le droit de patronat, ainsi que le lieu du Poujoulat, tant la portion qui lui est échue de l'hérédité paternelle que celles qu'il a acquises d'Arnaud, son frère, et des héritiers de son autre frère Raymond. Il soumet le monastère de Lissac à l'abbaye de Leyme, à laquelle la prieure sera tenue de payer tous les ans deux marbotins d'or en signe de dépendance. Il veut que la prieure soit nommée, s'il est possible dans la maison de Barasc, autrement ce sera parmi les religieuses de Lissac, et, à défaut de celles-ci, parmi celles de Leyme.
1. Rifiarium, on nommait ainsi dans le moyen-âge les vallons qu'ils fussent arrosés ou non par des rivières ou des ruisseaux, puisqu'on trouve dans un titre de la maison de Thémines: Riparium de Quissac. C'est de ce mot que quelques lieux sont appelés repaires et que Ton appelle rivière ou pays de rivière les vallées du Quercy, par exemple: les rivières de Montcuq, Lauzerte, Molières, Gramat, Gatus, etc. On donne également ce nom aux prairies.
Il désire que Lombarde, son épouse, soit mise à la tête de la nouvelle communauté, et, en cas qu'elle ne se détermine pas à prendre le voile, il désigne à sa place Guillelmette de Montaigut, sa cousine, religieuse de Leyme. Dorde veut être inhumé au Poujoulat dans le tombeau de son père, et ordonne que la translation de leurs cendres dans l'église de Lissac soit faite avec la plus grande pompe. Il laisse 30,000 sols caorcens pour réparer les injustices que son père aurait pu commettre, et autant pour les siennes s'ils'en est rendu coupable, avec ordre d'en employer l'excédant à la construction du monastère de Lissac, ou à des œuvres pies dans la ville de Figeac. Il donne à sa femme tous les revenus de ses biens dotaux, 30,000 sols caorcens de rente, sa vie durant, avec l'usufruit de ses terres de Cambolan et de Balaguier, et tous les vases d'or et d'argent qui appartiennent à lui et à elle. Il constitue ses héritiers universels Hugues d'Arpajon et Raymond Amelly qu'il charge de payer ses dettes et celles de son père, obligeant pour cela l'universalité de ses biens. En cas que ses héritiers répudient sa succession, il la laisse à la maison de Lissac et subsidiairement à l'ordre des Templiers. Il fait des legs considérables à ces chevaliers, dont deux, qu'il choisit pour ses exécuteurs testamentaires, seront obligés de faire pour lui le service d'Outre-mer, à Bernard d'Arpajon, son neveu, à Aygline, fille de Guibert, seigneur de Montmurat, à Aygline, sa cousine, fille d'Arnaud de Barasc, à Hélène, sa nièce, femme de Guillaume de Cardaillac, et à Aygline, sa sœur, à laquelle il donne 10,000 livres caorcens pour son mariage, à Hugues de Maureling, son bien-aimé, etc.
Guillaume Lacoste - Histoire générale de la province de Quercy. Tome 2, Cahors M. DCCC. LXXXIV.
Arrestation des Templiers et suppression de l'ordre en Quercy
L'évènement le plus remarquable de l'année 1307, non seulement en Quercy, mais même en France, fut l'arrestation des Templiers. Elle se fit, dans tout le royaume, un vendredi, 13 octobre, par ordre de Philippe le Bel. Ce prince, dans la circulaire qu'il avait auparavant envoyée à ses sénéchaux, accuse les chevaliers du Temple des crimes les plus horribles. Il veut, qu'après que l'on se sera saisi de leurs personnes, on les mette chacun dans des prisons séparées, qu'on les interroge, qu'on emploie la torture, s'il est nécessaire, pour arracher de leur bouche la vérité, qu'on promette le pardon à ceux qui feront un aveu sincère de leurs fautes, et qu'on menace des plus grands supplices tous ceux qui ne voudraient pas les confesser. Enfin, il indique les divers articles sur lesquels on doit les interroger, et qui se réduisent à deux principaux: l'idolâtrie et la sodomie.
Le pape Clément V, après la conférence qu'il avait déjà eue, au mois de mai de la même année, dans la ville de Poitiers, avec le roi touchant cette affaire, écrivit à l'évêque de Cahors pour lui ordonner de faire saisir les biens et les personnes des Templiers, qu'il traite d'idolâtres, de sodomistes, d'hérétiques et de corrupteurs des Saintes Ecritures. Ce sont les propres expressions dont il se sert dans sa lettre qui était déposée dans les archives de l'évêchè et dont l'abbé de Foulhiac nous a conservé la substance. En vertu des ordres du roi Philippe, Jean d'Arreblay, sénéchal de Périgord et de Quercy, fit arrêter les Templiers des commanderies du Bastit, Cahors, Montricoux et Lacapelle-Lieuron, et confisquer en même temps tous leurs biens, meubles et immeubles. C'est ce que nous apprend le livre de l'hôtel de ville de Cahors, appelé « Te igitur. » Mais le rédacteur de cette note a été malheureusement trop laconique sur un fait si important; car, de tous les chevaliers qu'il pouvait y avoir dans les quatre maisons du Quercy, il ne nomme que frère Aton de Salvanhac, commandeur de Lacapelle-Lievron. Quelques fragments de la procédure suppléent au silence de cet écrivain. Il y est fait mention de Raymond ou Raynaud et de Pierre de Tayac (1), de Bernard de Gazals (2), Etienne Gaucelin, Gui Cocha, Bernard de Valafasc et Guillaume Arnaud (3). On peut ajouter à cette nomenclature Géraud Béraldi ou de Labèraudie, qui ne figure pas dans le procès-verbal de l'interrogatoire, non plus qu'Aton de Salvanhac, et cela, sans doute, parce qu'appartenant aux premières familles de Cahors, on eut quelques égards pour eux. Ces chevaliers, vaincus par les instances de leurs parents et de leurs amis, s'avouèrent coupables, plutôt que de s'exposer à la rigueur de la justice. Ces égards durent s'étendre à d'autres Templiers du Quercy, car on ne peut pas croire qu'ils n'y fussent plus nombreux. Quant aux autres, qui sont aux nombres de sept, le sénéchal les interrogea le 2 et le 5 janvier 1308, en présence de deux notaires. Comme ils niaient tout ce qui était contenu dans l'acte d'accusation, ils furent livrés aux tortures. Ne pouvant, après quelques épreuves, résister à la douleur violente qu'ils ressentaient, ils firent le triste aveu des crimes dont l'ordre était accusé.
1. Il y avait alors en Quercy une maison de ce nom qui avait son domaine principal vers Gazals, Conçorès et Peyrilles. Il est fait mention d'un Pierre de Tayac, damoiseau, dans le testament d'Amalvin de Poudens.
2. Bernard de Cazals était sans doute de la maison de Viel-Castel, qui possédait la terre de Cazals et celle de Marminhac en partie.
3. Dupuy, Histoire des Templiers.
Raynaud de Tayac qui était, ainsi que ses autres confrères, d'une ancienne noblesse du pays, avoua que, lors de sa réception, il avait satisfait la passion brutale de son supérieur; que celui-ci lui avait ordonné de cracher sur la croix et de renoncer pour toujours aux femmes, lui disant qu'il pourrait satisfaire ses désirs avec ses confrères; que telle était la pratique de l'ordre et que pour y être reçu il fallait l'observer fidèlement. Les autres firent une semblable déposition.
Pierre de Tayac, frère de Raynaud, ajouta que lorsqu'on le reçut chevalier on lui passa un cordon autour du corps sans qu'il ait su la raison de cette cérémonie. Ce cordon était, peut-être, un de ceux qui étaient attachés à l'idole qu'on accusait les Templiers d'adorer; il en est parlé dans un endroit de la procédure qui regarde d'autres chevaliers étrangers aux maisons du Quercy. Dans les autres provinces beaucoup de Templiers, le grand-maître lui-même, firent des aveux qui compromettaient également l'ordre et qu'arrachèrent de leurs bouches les cruels tourments qu'on leur fit souffrir.
Le pape eut une nouvelle conférence avec Philippe le Bel à Poitiers, pour l'affaire des chevaliers du Temple; il fut convenu entre eux qu'il serait convoqué à Vienne un concile général pour prononcer l'abolition de l'ordre. Le pape le fixa, par une bulle, au mois d'octobre 1310; et, afin d'agir dans cette affaire importante avec connaissance de cause, il voulut recueillir lui-même là déposition de plusieurs Templiers. On lui en envoya soixante-douze de diverses commanderies, au nombre desquels on trouve, pour le Quercy, Géraud de Labèraudie et Aton de Salvanhac. Ils avaient été déjà tous interrogés dans leurs diocèses respectifs; ils avaient avoué les crimes imputés à l'ordre, et persistèrent devant le Souverain Pontife dans leurs aveux. Aton de Salvanhac déclara qu'il n'avait pas été torturé, mais mis aux fers et au pain et à l'eau pendant environ quatre semaines avant sa déposition. Le pape ne s'en tint pas à cela; il nomma une commission composée d'évêques, qu'il chargea de se rendre à Paris et d'y prendre contre l'ordre en général une information juridique, dont les preuves pussent motiver la décision du concile. Ces commissaires devaient citer devant eux tous les chevaliers qui voudraient défendre l'ordre. Il s'en présenta deux des maisons du Quercy, Pierre de Tayac et Guillaume Arnaud. Ils protestèrent hautement de leur innocence et de celle de leur ordre; ils rétractèrent tous les aveux qu'ils avaient faits devant le sénéchal, assurant qu'ils leur avaient été arrachés par la torture. Mais ils furent bientôt après la victime de leur noble justification. Philippe de Marigni, archevêque de Sens, un des plus grands ennemis des Templiers (4), les fit déclarer, dans le synode de sa province, par un étrange abus de mots, « hérétiques, relaps », eux et les autres défenseurs qui s'étaient rendus de différents pays, en tout au nombre de cinquante-quatre. Tous ces malheureux chevaliers furent, en conséquence, livrés à la justice séculière et condamnés au feu (5); Ils se rendirent au lieu du supplice avec le même courage qu'ils avaient coutume de montrer quand ils allaient combattre les ennemis du nom chrétien. Ils virent, sans pâlir, le bûcher qui les attendait et les bourreaux prêts à l'allumer.
4. Continuateur de Guillaume de Nangis.
5. Bocatius, De casibus virorum illustrium, lib. IX, cap. XXI.
Sur ces entrefaites, arrive un envoyé du roi qui proclame la grâce et la liberté de tous ceux qui ne persisteraient pas dans leurs rétractations.
Il n'est pas écouté. Egalement insensibles aux prières et aux larmes de leurs proches et de leurs amis qui les conjuraient de ne pas résister au courroux du roi, ils se jetèrent dans le bûcher et expirèrent, dit un historien ancien (6), au milieu des flammes, en invoquant Dieu, la Vierge et les saints. Une foule d'autres chevaliers, le grand-maître lui-même, périrent du même supplice ou expirèrent dans les cachots, les uns pour avoir révoqué leurs aveux, les autres pour n'avoir voulu rien dire qui fût capable de compromettre leur honneur et celui de leur ordre.
6. Gest. Ep. Leod,, tome II, page 347.
La fin tragique de tous ces Templiers est une des preuves sur lesquelles on a essayé d'établir l'innocence de leur ordre. On serait même tenté de la croire suffisante. Elle contrebalance, du moins, celles qu'on employa pour le flétrir et le détruire. Ces dernières consistent, en effet, pour la plupart, dans des dépositions vagues et souvent contradictoires qu'arrachèrent la faiblesse, les remontrances des parents et des amis, la torture ou la crainte de la torture. Elles portent le plus souvent sur des faits que les circonstances qui les accompagnent rendent invraisemblables: par exemple, Pierre de Tayac dit dans sa déposition devant le sénéchal de Quercy, que sa réception avait été faite sous les yeux de deux de ses frères, dont l'un était le Templier. Ce fut donc en leur présence qu'il cracha sur la croix ou qu'il commit le crime de sodomie avec celui qui le recevait chevalier. Le cynique le plus éhonté refuserait de le croire, et la conduite que tint dans la suite Pierre de Tayac prouve évidemment qu'il n'avait fait de tels aveux que pour se délivrer de la torture.
Etienne Gaucelin déclara devant le même sénéchal qu'il y avait plus de cinquante ans qu'il était engagé dans la milice du Temple. Sa réception eut donc lieu vers l'an 1256, c'est-à-dire un peu plus d'un siècle après l'institution des Templiers, et précisément à l'époque où toute l'Eglise regardait ces chevaliers comme les soutiens de la religion, et où ils donnaient les preuves les plus authentiques de leur attachement à la foi chrétienne, dans les combats contre les Infidèles et dans les fers de ces ennemis du Christ. Cela fait croire que l'aveu de Gaucelin fut aussi arraché par la faiblesse humaine. Il est bien difficile de se persuader que l'ordre des Templiers, lorsqu'il y entra, était aussi corrompu qu'il le dit. Il faudrait plus de temps, pour qu'un ordre religieux passât de la ferveur au relâchement, et du relâchement au comble de l'impiété et dans les plus profonds abîmes de la corruption, surtout si cet ordre, au lieu d'une vie contemplative, était comme la milice du Temple, obligé par état d'avoir toujours les armes à la main pour défendre les intérêts de la religion.
Ces considérations et beaucoup d'autres ont paru suffisantes à plusieurs savants pour douter que les Templiers fussent coupables des crimes qu'on leur a imputés. Le concile de Salamanque, qui se tint en 1310, exprés pour les juger, ne put s'empêcher de les déclarer innocents, et saint Antonin, archevêque de Florence, dit formellement que l'ordre des Templiers était saint, juste et orthodoxe. Parmi les écrivains modernes, il y en a beaucoup qui partagent l'opinion de ce pieux et savant prélat. L'un d'eux, qui jouit d'une réputation que ses talents lui ont justement méritée, semble avoir démontré l'innocence de ces infortunés chevaliers. Il a fondé ses preuves sur les monuments historiques relatifs à leur condamnation, et fait voir qu'ils furent la victime de la politique d'un roi puissant à laquelle un pontife et quelques prélats eurent la faiblesse de se prêter.
Guillaume Lacoste - Histoire générale de la province de Quercy. Tome 2, Cahors M. DCCC. LXXXIV.
Grand-Prieuré de Saint-Gilles
La commanderie du Bastit du Causse une fois devenue hospitalière appartenait à la langue de Provence et faisait partie du grand prieuré de Saint-Gilles. Au XVIIIe siècle, elle administrait les membres suivants:
Assier (commanderie)
Camburat
Cazillac (prieuré), actuelle commune du Vignon-en-Quercy (Templiers)
Cras (commanderie) (Templiers)
Courbou et Lafarguette , commune de Leyme
Lavaur (maison forte), commune de Foissac
Martel (Temple de) (Templiers)
Nadillac (Nadailhac) (Templiers)
Saint-Julien (chapelle), commune de Cras
Saint-Thomas de Las Lauzettes (Les Landes, Peyrilles)
Saint-Vézian
Le membre de Lavaur se trouvait sur la commune de Foissac en Aveyron (Juillet 2010, page 70). A deux lieues (8 km) de Villefranche de Rouergue en direction du Bastit d'après la description de la visite du 05 juin 1760 (Nicolas 1906, page 117). Le toponyme Lavaur ne figure plus sur les cartes IGN mais on le trouve sur la carte d'état-major et sur la carte de Cassini.
Sources : Wikipedia
Trebaix (46)
Domaine du Temple de Trébaïx et Casnac
Département: Lot, Arrondissement: Cahors, Canton: Luzech, Commune: Villesèque - 46
Domaine du Temple de Trébaïx et Casnac
Ces deux membres de la commanderie formaient primitivement une circonscription du Temple.
Vers le milieu du XIIe siècle, Gérard, évêque de Cahors, donna au Temple l'église de Casnac; G. de Gourdon, Izarn, de Luzech et Gaubert de Durfort, la seigneurie de ce territoire et plusieurs fiefs qu'ils y possédaient.
1242. — Donation au Temple par les deux soeurs Magne et Sybille de tout l'héritage de leur père Pons de Genouillac, à l'exception du fief de Capdenac.
1255. — Barthélémy, évêque de Cahors donne au Temple les églises de Cras et de Saint-Laurent.
1301. — Raymond, évêque de Cahors, confirme l'Ordre du Temple la possession des églises de Montricoux, de Saint-Benoît de Castras, de Saint-Laurent, de la Capelle, de Jamlusse, de Casnac, de Cras, de Nadaillac, de Loze, d'Alvergne et des Pyliers.
Hospitaliers de Saint-Jean
Tour de Trebaix - source image Villesèque
1370. Lettres du Sénéchal du Quercy, ordonnant la restitution aux commandeurs des seigneuries de Casnac et de Trévaix dont ils avaient été indûment dépouillés par le sénéchal anglais, Thomas de Balbefère.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Donation au Temple des Eglises de Loze et de Jamlusse (1236)
Anno ab Incarnatione MCCXXXVI, IIa Kalend. Octobris, Regnante Ludovico Rege, conoguda causa sia à totz home, als presens e als endevenidors, qu'en Peire dels Plas, Prior de Fons, en Uc deis Seps, Sagrestas de Fons, en Roca Aizida, morgues de Fons e Prior de Sain Meart, toih trei per lor e per tot lo covent del mostier da Fons, davas la una part, en Arnals de Bosc, Templeir e commandaire de la Cabana de Mosso, davas l'altra part, per cosentement e per volonta dels fraires de la dicha cabana e de la Capela de Livro, per lor proprias volontatz, se mezero, eis compromizero ambas las partz à maestre Bertrand de Mespoles et maestre Guilien Fabre, que es Prior de Capdenac, de totz los contras e de las querelas e dels demans, que avio ni podio aver entre lor per occaio de la gleia e de la vila de Lozer e dels apertenemens, e de Rocafumada, e de la gleia de la Tavia, que apelo Talvia-Clota o Canatellas, e de la gleia de Jamlussas e de la capela de la Barta e de lors appartenamens, ni per occacio de totz los bens, ni de las possessios, ni dels dreihs. que avio o devio aver pel mostier de Fons entre Olt e Aveiro, del Castel da Monbru e de Vilanova e del Castel de Naiac, eniusqua el Castel de Luzeih, eniusqua el abadia de la Garda-Deu, que es del Cistel, eniusqua à Monricos, queque agueso dins aques termenatz. Eil dih albirador, Maestre Bertrand de Mespoles e Maestre Guillem Fabre, vistas e auzidas las razos de la una part e de l'altra, somament dissero e retraisero fozen transactio per compositio ab consentiment d'ambas las partidas, per be de patz, dissero e lauzero qu'el dihz Priors da Fons, et dihz sagrestas, en Roca Aizida per los e pel dih covent da Fons, solseso e quiteso e doneso e autrejeso al dih Arnal de Bosc e à sos successors e als fraires del Temple, que so ni seran per aora e per totz temps, pel covent e pel mostier da Fons, la vila et la gleia de Lozer ab totz apertenemens per totz locxs, e Rocafumada, e la gleia de la Tavia e la gleia de Jamlussas, e la Capela de la Barta ab totz lors apartenamens e totz los bes e totas las possessios, sio ermas, o vestidas, o bos, o pla, o praih, o aigas, o homes, o femenas e tot lo dreih que avio ni aver devio ni podio, entre la diha aiga d'Olt e Avairo e del castel de Monbru e de Vilanova e del castel de Najac eniusca el castel de Luzeih e eniusca el abadia de la Garda-Deu, que es del Cistel, e eniusca la vila de Monricos. El dihz Priors da Fons, el dihz sagrestas, en Roca Aizida, per lors e pel dih covent da Fons bè lauzero e anterguero tot aiso sobredih e o tegro per bon e per ferm e per leial, e volgro que agues tenezo totz temps e tot en aici, com es escrih de sobres, o donero e o autreiro, per lor e pel dih covent, al dih Narnal de Bosc e à la maio del Temple e als fraire, qui so ni seran per totz temps; e l'en mezero de tot aiso davandih en pazibla e en corporal tenezo e enquasi dels demans e dels dreih, que i avio, ab aquest present escrih. E jurero toih trei lo dihz Priors da Fons, el dihz sagrestas, en Roca Aizida, sobre IIII sains Avangelis, que tot aiso sobredih tenrio ferm totz temps, per lor e pel dih covent, e ià non venrio encontrà per neguma occaio, ni per re. E, per tal que aiso sobredih sia plus ferm e aia maior fermetat, lo dihz Priors da Fons, el dihs sagrestas per lor e pel dih covent, confermero aquestas dichas cartas ab lor propris sagels; eil dih albirador, maestre Bertram de Mespoles e maestre Guillelm Fabre, confermero tot aiso sobredih ab lor sagels. Hujus rei sunt testes fraire Raimons del Cer, en Raimons Corregiers, capela de la Cabana, en Pons de Granoillet, en Rainals Seguis, en B. de Grezas, en B. Fabre, en B. Goris, en B. de Monmainho, qui hoc scripsit. E aiso fo faih à Fijac ela cort dels Polverelz, que es lonc la capela.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.
Trébaïx
Commanderie templière de la ballie du Quercy, dépendant de Lacapelle-Livron au début du 13e siècle, puis passée après 1312 aux Hospitaliers.
De la tour-salle originelle ne subsiste qu'une tour rectangulaire. Chapelle du 14e siècle en rez-de-chaussée avec clef de voûte au saint Jean-Baptiste, portes en arc brisé.
Percements défensifs, latrines, oculus pour la chapelle. Le corps de logis, ruiné au 19e siècle, n'existe plus.
La chapelle du 14e siècle est surmontée d'une chambre haute remaniée au 16e siècle.
Sources: Sources Monuments de France
Le repeuplement de Trébaïx au XVe siècle
Pour en savoir plus sur Trébaïx, allez sur ce site de Persée.
Tronquiere (46)
Commanderie de La Tronquière
La Tronquière c'est une commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem