Département de l'Aveyron
Cavalerie (La) Aveyron (12)
Maison du Temple La Cavalerie
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Nant - 12
Maison du Temple La Cavalerie
— Ricarde, femme de Pierre d'Adhémar, vend aux Templiers ses droits sur la Cavalerie du Larzac et les biens qu'elle y possédait.
— 1277. Sentence arbitrale entre les Templiers et Henri, comte de Rodez, qui prétendait à la seigneurie de la ville de Sainte-Eulalie et des places de la Cavalerie et de la Convertoirade : les arbitres reconnaissent l'entière juridiction des commandeurs sur leurs possessions de Larzac et ne réservent au comte de Rodez que l'estrade et le péage du chemin de Millau au Caylar.
— 1286. Sentence arbitrale entre le commandeur et Raymond et Pierre Jourdain, écuyers de Creissels, qui disputaient aux Templiers la juridiction de la portion du Larzac, située près de Tournemire et avaient commis divers excès contre leurs personnes et contre leurs propriétés.
— 1316. Le commandeur P. de Caldayrac, inféode à la communauté de la Cavalerie les devois de Nogairol, de las Tailhades, de Puech Blacous et des Olmières, moyennant une redevance de 50 livres.
— 1330. Le Viguier du Vigan ayant fait élever des fourches patibulaires au Luc, le commandeur le cite au tribunal du Sénéchal de Beaucaire.
— 1333. Lettres patentes de Philippe VI, roi de France, aux Sénéchaux de Beaucaire, de Carcassonne, du Rouergue et du Périgord, leur mandant de maintenir le commandeur de Sainte-Eulalie en la justice haute, moyenne et basse du Larzac.
— 1340. Lettres du même Roi exemptant la maison de Sainte-Eulalie du ressort de supériorité de la ville de Millau et l'unissant à celui de Roquecérière.
— 1346. Le commandeur porte plainte au juge de Saint-Affrique contre le bailli de Saint-Paul qui, malgré la sauvegarde royale, avait fait enfoncer les portes de la grange du Gal et l'avait livrée au pillage.
— 1497. Le commandeur Charles d'Allemand accorde des droits d'usage et de dépaissance dans la forêt de la Salvatge aux habitants de la Cavalerie.
La commanderie de Sainte-Eulalie, comprenait la ville de Sainte-Eulalie avec son château à trois grosses tours, la seigneurie et la juridiction de tout ce territoire, les places fortes de La Cavalerie et de la Convertoirade, des censes et des domaines à Saint-Paul de-Fonts, au Viala-de-Pas-de-Jaux, au Luc, à la Salvatge, à Saint-Georges de Luzençon, à Roquefort, à Clermont-de-Lodève, à Mayonnette, à Montels, etc., les seigneuries spirituelles de Saint-Sernin, Roquosel, Saint-Martin des Urbattes.
Elle rapportait 41,000 livres, revenu que les charges réduisaient à 31, 466 livres.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
La Cavalerie du Temple
La Cavalerie du Temple
La porte Majeure de La Cavalerie donnant sur la rue Principale, celle des notables. La tour carrée n'a été édifiée qu'au XVIIe siècle.
Cet édifice restauré récemment, assez atypique et lourd de proportions, peut éveiller un certain désappointement. Il ne date que des années 1760-1761, et remplace l'ancienne église romane. Toutefois, en pénétrant à l'intérieur, vous découvrirez, face à l'entrée, les vestiges de l'ancienne église du XIIe siècle dont il ne subsiste qu'un mur et une baie à triple rouleau à fort ébrasement intérieur. C'est presque tout ce qui reste de l'église, mentionnée dès 1180, et élevée par les Templiers qui créèrent le village dans la deuxième moitié du XIIe siècle. Avant l'arrivée des Templiers il existait déjà une agglomération située à 1 km au nord-est, à l'Estrade. Les Templiers choisissent le site du village actuel, un peu plus éloigné de la voie roumive mais plus propice à la défense.
Il y eut après l'installation des Templiers deux agglomérations La Cavalerie Vieille (qui a disparu dans le courant du XIVe siècle) et La Cavalerie Neuve, l'agglomération actuelle (Cavalerie signifiant: chevalerie, lieu où résident les chevaliers du Temple).
L'une des trois tours d'angle conservées de L'enceinte de La Cavalerie, avec ses petites meurtrières défensives.
La Cavalerie du Temple
La Cavalerie du Temple
Après avoir édifié une église, les Templiers construisirent un château, comme à Sainte-Eulalie. Ne le cherchez pas car il a entièrement disparu. Les bâtiments composant celui-ci se trouvaient autour de la place de l'église actuelle. La maison du XVe siècle avec la tourelle d'escalier en saillie en faisait partie. Avec l'église, c'est tout ce qu'il en reste.
Dans les Reconnaissances des habitants de La Cavalerie au prieur de Sainte-Eulalie, en 1687, ceux-ci reconnurent « être tenus faire guet et garde tant de nuit que de jour au château et forteresse de La Cavalerie », ainsi que « de faire manoeuvre en toutes les réparations du château, mur et forteresse dudit lieu. » Mais il ne s'agit plus guère, à cette date, que de reconnaissances formelles. Le dernier souvenir du château disparaît après la vente des biens nationaux de 1794, où l'on parle « d'une petite maison, à La Cavalerie, dite ci-devant le château... »
L'enceinte du village date des années 1435; elle est donc légèrement antérieure à celle de La Couvertoirade et de Sainte-Eulalie. Les trois tours rondes des angles sont conservées, quoique abaissées, la quatrième tour angle était constituée par le donjon carré des Templiers qui s'élevait à l'emplacement du choeur de l'église actuelle. Vous observerez, au-dessous de l'appui de la baie du premier étage, un orifice circulaire pour le tir des arquebuses ou des mousquets. C'est que plus que Sainte-Eulalie, La Cavalerie a souffert des guerres de religion. En 1568, le capitaine protestant Du Ram prend La Cavalerie et bien qu'il « fut blessé d'une arquebuse, il fit grands maux et tyrannie aux paysans car il les grillait et les femmes les mettait dans les citernes pour leur faire dire ou était leur argent. » En 1578, en pleine trêve, le capitaine Ducros prend le village et le pille. Fait prisonnier par les catholiques, il sera exécuté à Rodez.
Vous pourrez faire le tour de l'enceinte spectaculairement réhabilitée. Elle formait un vaste trapèze, dont il subsiste les trois tours circulaires qui flanquaient les angles et la porte principale. On y retrouve les caractéristiques de l'enceinte de Sainte-Eulalie, et la main de Daurde Alaus sans aucun doute.
Le village renferme bon nombre d'éléments intéressants: maisons du XVe siècle, contemporaines de l'enceinte avec des portes en arc en accolade et des fenêtres à meneaux, petits hôtels du XVIIe siècle qui marquent la grande période de reconstruction et de prospérité sur le Larzac. On les découvre au hasard des ruelles silencieuses dans la vieille ville.
Au bas d'une tourelle d'escalier à pans coupés, une porte à pilastres, chapiteaux ioniques et fronton brisé à volutes datée de 1655. Construite après les guerres de Religion, son propriétaire a marqué son attachement au catholicisme en y plaçant les monogrammes de Jésus et de Marie.
Sources: Jacques Miquel
Clau (La) (12)
Maison du Temple de La Clau
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Vézins-de-Lévézou - 12
Maison du Temple de La Clau
— Au moment de partir pour Jérusalem (peut-être pour la deuxième croisade, en 1147) Virgile de Vesins et Begon son frère, donnent aux Templiers et à Elie de Montbrun, leur fief de Frontinet et leurs droits sur le territoire d'Asinières.
— 1148. Donation par Pierre, abbé de Vabre, de la moitié de la dîme de la Besse.
— 1171. Donation pas Aimeric de Montclarat et Raolz son fils, de leurs droits sur le fief et la ville de la Besse.
— Le 8 des ides de septembre 1234, Grimald de Salles et Aygline sa femme, fille de Begon de Vezin, donnent à l'Ordre du Temple la ville forte ou bastide de La Clan, avec toutes ses dépendances.
— Toutes ces diverses possessions formèrent une commanderie qui fut conservée même après la chute de l'Ordre du Temple. A la fin du XVIIIe siècle, le vieux château des Templiers subsistait encore avec ses deux grandes tours auprès de la ville de Vesins.
précepteur G. Berardus 1269, 1280-1281.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Maison du Temple de La Clau
Sources: Patrimoine Levezou
Description: Village situé au pied du Pal, sur la rive droite du Viaur, au bord d'un vieux chemin, le « Cami ferral » qui allait de Millau à Espalion par la Glène, Séverac l'Eglise et Laissac. Fortifié, le lieu devint une commanderie des templiers au XIIIe siècle dont il reste la tour du château, rèparée en 1681 et appelée: Tour des Templiers.
Historique et intérêt: La commanderie du temple, réunie à celle de Sainte Eulalie du Larzac fut fondée en 1234. Il existait déjé à cet endroit une bastide fortifiée avec des loges refuges comme à Vezins, et un château qui fut complêté en 1381 par une tour. La commanderie fut unie à celle des Canabières (ordre de Saint Jean de Jérusalem) après la suppression de l'ordre du Temple (1302). Le lieu dépendait de la paroisse de Saint Amans d'Escoudournac.
Sources: Patrimoine Levezou
Couvertoirade (La) (12)
Maison du Temple de La Couvertoirade
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Nant - 12
Maison du Temple de La Couvertoirade
Aperçu Historique
La Couvertoirade - Sources: image
La Couvertoirade dresse ses murailles sur le Causse du Larzac, dans le sud-est du département de l'Aveyron, près des limites du Gard et de l'Hérault. En approchant du village, le visiteur est frappé par l'imposant circuit de ses remparts bien conservés, qui, brusquement, révèlent une présence humaine inattendue au milieu d'un paysage en partie désertique.
L'objet de ce petit guide est d'éclairer l'histoire de ce site surprenant, en utilisant autant que possible des documents originaux dont le lecteur pourra apprécier la langue savoureuse lorsqu'ils sont rédigés en ancienne langue d'oc ou en vieux français, et d'accompagner le touriste dans la visite des lieux, aussi bien à l'intérieur du village que dans ses environs immédiats.
Jusqu'à présent La Couvertoirade a fait l'objet de deux études principales dont les références détaillées seront données plus bas, dans la bibliographie: d'une part, sur le plan archéologique, un rapport adressé en 1893 par l'architecte millavois J. Pailhès à la Commission des Monuments Historiques. Il en résulta, en 1895, le classement des deux portes fortifiées ainsi que de la partie du rempart appartenant à la commune. Comme nous le verrons par la suite, cette mesure de protection, qui était restée purement théorique, n'a pas empêché en 1912 l'écroulement de la tour défendant la porte Sud. Toutefois, une précieuse photographie (figure 1), prise quelques années auparavant, devrait permettre non seulement de reconstruire aussi fidèlement que possible la partie manquante de l'enceinte, mais encore de corriger certaines restaurations ou réparations maladroites qui ont été commises ces dernières années.
D'autre part, sur le plan historique, une chronique publiée de 1922 à 1925 par l'abbé Caubel, curé de La Couvertoirade, dans son bulletin paroissial. Bien que l'auteur, qui était au courant des importantes publications d'Antoine du Bourg (cf. bibliographie), n'ait pas pu consulter, comme il l'aurait souhaité, les archives du Fonds de Malte de Toulouse, où se trouve la grande majorité des documents concernant les Templiers et les Hospitaliers du Midi de la France, il a eu en main quelques textes inédits, notamment un très intéressant Inventaire, daté de 1483, qui, hélas, a été depuis égaré.
Dans le texte qui suit je me suis efforcé de compléter l'œuvre très méritoire de mes deux devanciers à la fois par la recherche d'informations nouvelles, puisées soit dans les chartes provençales publiées par M. Cl. Brunel, soit dans d'autres manuscrits conservés aux Archives départementales de la Haute-Garonne et par un examen détaillé des divers vestiges archéologiques, examen qui m'a été grandement facilité par le bienveillant concours de l'Association des Amis de La Couvertoirade.
1. Prieure de l'Abbaye de Nant
Nant - Image Jœl Berthonneau
Après une brève mention, faite à simple titre de confront, vers le milieu du XIe siècle, dans le cartulaire de Gellone « sicut descendit terminus de Cobertoirada usque in Virenca », « suivant la limite qui descend de La Couvertoirade jusqu'à la Virenque », l'église et le village de La Couvertoirade sont explicite-mentionnés en 1135 dans une bulle pontificale promulguée par Innocent II. Après avoir érigé en abbaye indépendante le prieuré de Nant, qui, jusqu'alors, relevait du monastère bénédictin de Vabres, le pape énumère comme suit les possessions de la nouvelle communauté:
« in Nanctensi villa ecclesiam sancti Stephani et ecclesiam sancti Jacobi, in Larzaco ecclesiam sancti Salvatoris, ecclesiam sanctae Mariae de Cuneis, ecclesiam sancti Stephani de Cantobrio, ecclesiam sanctae Magdalenae de Lechiciis, ecclesiam sancti Martini de Vicano, ecclesiam sancti Michaellis de Robiaco, ecclesiam sancti Sepulchri de Algua, ecclesiam sancti Christophori de Cubertoirata, ecclesiam sanctae Mariae de Luc, ecclesiam sanctae Mariae de Cercleras, ecclesiam sancti Johanis de Brolio; in episcopatu Nemausensi, ecclesiam sanctae Mariae de Durbia, ecclesiam sancti Geraldi de Rupefolio, ecclesiam sancti Johannis de Vallegarnita, ecclesiam sanctae Mariae de Treve et ecclesiam sancti Pétri de Revenh »
Cantobre
Cantobre, image Jœl Berthonneau
« Dans le village de Nant l'église Saint-Etienne et l'église Saint-Jacques, sur le Larzac l'église Saint-Sauveur, l'église Notre-Dame des Cuns, l'église Saint-Etienne de Cantobre, l'église Sainte-Marie-Madeleine des Liquisses, l'église Saint-Martin du Vican, l'église Saint-Michel de Rouviac, l'église du Saint-Sépulcre d'Algues, l'église Saint-Christophe de La Couvertoirade, l'église Notre-Dame du Luc, l'église Notre-Dame de Sauclières, l'église Saint-Jean du Bruel; dans l'évêché de Nîmes, l'église Notre-Dame de Dourbies, l'église Saint-Guiral de Roquefeuil, l'église Saint-Jean de Valgarnide, l'église Notre-Dame de Trèves et l'église Saint-Pierre de Revens. »
Comme nous le verrons par la suite, l'église de La Couvertoirade dont il est question dans ce texte n'est pas l'église que l'on voit dans le village même, mais l'ancienne église paroissiale, actuellement dénommée Saint-Christol, dont les ruines se dressent à 800 mètres à l'Est de l'agglomération.
Dès le début du XIIe siècle La Couvertoirade est donc une dépendance de l'abbaye de Nant et compte parmi ses prieurés les prieurés de l'abbaye de Nant, les châteaux de la baronnie de Roquefeuil et les possessions des Templiers:
1 — Nant
2 — Saint-Sauveur-du-Larzac
3 — Les Cuns
4 — Cantobre
5 — Les Liquisses
6 — Saint-Martin-du-Vican
7 — Saint-Michel-de-Rouviac
8 — Algues
9 — Saint-Christol
10 — Luc
11 — Sauclières
12 — Saint-Jean-du-Bruel
13 — Dourbies
14 — Valgarnide
15 — Trèves
16 — Saint-Pierre-de-Revens
17 — Roquelongue
18 — La Cavalerie.
Il en est de même en 1165 où nous voyons que le curé du lieu, à la demande de l'abbé de Nant « ego Laurencius cappellanus Sancti Xristophori de La Cobertoirada, jussione, consilio et laudatione domni Petri Berenguerii, abbatis de Nanto », « moi, Laurent, curé de Saint-Christophe de La Couvertoirade, à l'instigation de Pierre Bérenguier, abbé de Nant, sur son conseil et avec son consentement », confirme le don de la dîme de « Soils » l'actuel Cazejourdes qui avait été consenti en 1153 au monastère de Sylvanès.
2. L'installation des Templiers
C'est en l'an 1181 que les Templiers prennent pied dans la région de La Couvertoirade. Il convient toutefois de préciser qu'à cette date ils n'entrent en possession ni de l'église ni du village, mais simplement de redevances concernant un seul mas qui leur est cédé par le seigneur de Montpaon:
« Anno ab incarnatione Domini M. C. LXXX. I., eu, Ricartz de Munpaon, per bona fe e per bon cor e per bona voluntat et per amor de Deu e per redempcion de mos peccatz, ab cosseil de Ricarz ma moiller, ven e done tot aco quez eu avia ni demandar podia el mal Aismar da La Cobertoirada, zo es asaber lo miegz fieus... a Deus e alla maiso de Sancti Aulazia... »
Sainte-Eulalie
Domaine du Temple de
« En l'an 1181 de l'incarnation du Seigneur, moi, Ricard de Montpaon, en toute bonne foi, de bon cœur et de bon gré, par amour de Dieu et pour la rémission de mes péchés, en accord avec Ricarde, ma femme, je vends et je donne tout ce que j'avais et pouvais revendiquer sur le mas Aismar de La Couvertoirade, à savoir la moitié du fief..., à Dieu et à la commanderie de Sainte-Eulalie... »
Ce n'est qu'à la fin du XIIe siècle que l'implantation des Templiers est attestée par un témoignage indirect. Il s'agit d'une enquête menée par la commanderie de Sainte-Eulalie sur les usages de La Couvertoirade. Le document qui nous est parvenu reproduit les réponses qu'un habitant de La Couvertoirade, représentant l'ancien viguier du lieu, a données aux questions posées par ses nouveaux maîtres, successeurs des Bénédictins de Nant et du seigneur de Montpaon. Ce texte, malgré son imprécision chronologique, est très intéressant, car il fournit de curieux détails sur les coutumes locales:
« Conoguda causa sia que ieu Peire Martis vi e audi e tengui e pris aquesta causa per en Peire Gontart. En quec foc I sestier de civada pestorenc en la parrochia de La Cobertoirada de Sanc Christovol e I espatla de porc en quec fuec, las fermansas e las justizias ero suas. En las Larigrinias avia las doas partz lo sener e el la terssa, sas messios faichas. Tost hom que empreines femena ses marit I molto dava e ella unas caussas. Quasqus parregues dava L molto e en las cabanas, en cada una, I fromatgue a pres la sirventa o la cabanieira. E ieu Peire Martis die e veritat que aiso a be L ans e qu'eu vi aisso e pris e tengui sas clam e sas apel de tots homes, em pas e ssas contrast. »
« Avis à tous que moi Pierre Martin j'ai vu, entendu, tenu et pris cette cause pour sire Pierre Gontart. Dans chaque foyer de la paroisse de La Couvertoirade de Saint-Christophe il avait un setier d'avoine boulangère et une épaule de porc. De plus les droits de garantie et de justice lui revenaient. Aux Larigrignes le seigneur avait deux parts et lui, la troisième, déduction faite de ses dépenses. Tout homme qui avait engrossé une femme sans mari donnait un mouton et elle une paire de pantalons. Quiconque faisait parc donnait un mouton et dans chaque cabane la servante ou la cabanière prenait un fromage. Et moi, Pierre Martin, je dis en vérité que cela se passait ainsi il y a bien cinquante ans et que j'ai vu tout cela et que j'ai pris et tenu cette cause sans que personne puisse protester ou me contredire, sans désaccord et sans contestation. »
Comme on le voit, les mœurs de La Couvertoirade au XIIe siècle étaient plus douces qu'en d'autres lieux, même quelques siècles plus tard. Si le Docteur Faust avait vécu sur le Larzac, il n'aurait pas causé la mort de Marguerite, coupable d'être devenue fille-mère, et une pitoyable tragédie, qui a ému maintes générations de lycéens et de mélomanes, aurait pu être évitée, moyennant le paiement d'une très modeste redevance en nature.
Les Templiers et leurs successeurs semblent d'ailleurs avoir respecté ces coutumes très libérales, puisque les statuts édictés en 1333 sur toute l'étendue de la commanderie de Sainte-Eulalie y tolèrent la présence de filles de joie ambulantes, à condition que leur séjour n'excède pas la durée d'un jour et d'une nuit. En cas d'infraction, les peines prévues se bornent à de simples amendes: « Ne quis audeat receptare publicas meretrices ni solum per diem et noctem sub pena quinque solidorum, nec ipse meretrices residere sub pena amissionis vestimentorum », « que personne n'ose héberger les femmes publiques plus d'un jour et d'une nuit sous peine d'avoir à payer quinze sols et que ces femmes ne s'attardent pas, sinon leurs vêtements seront confisqués. »
Lorsque les Templiers furent devenus les seigneurs temporels et spirituels du lieu, ils purent mettre à profit l'autorisation qui leur avait été accordée dès 1158 par Raymond Bérenger, comte de Barcelone et prince du royaume d'Aragon, d'élever des fortifications et de créer des centres de peuplement dans leur commanderie de Sainte-Eulalie:
« Et possitis facere villas et forcias », « que vous puissiez y construire des villages et des points d'appui militaires. »
C'est donc vers la fin du XIIe siècle que fut entreprise la construction du château (figure 3).
château des Templiers
Figure 3. Le château des Templiers
De toute manière, les travaux ne semblent pas avoir traîné en longueur, car un document de 1249 indique très clairement qu'à cette date le bâtiment était terminé: il s'agit d'un ultimatum adressé par le comte de Toulouse au commandeur de Sainte-Eulalie, par lequel ce dernier est mis en demeure de restituer sans délai les forteresses (munitiones) de La Couvertoirade, La Cavalerie et Sainte-Eulalie.
Figure 4. La nouvelle église
Quant à l'église, il est difficile, en l'absence de tout document précis, de lui assigner une date exacte. Comme nous le verrons plus loin, l'existence à l'intérieur même du château d'une chapelle particulière semble indiquer que l'ancienne église Saint-Christol était restée, au XIIIe siècle encore, le centre paroissial de la communauté. D'autres considérations chronologiques qui seront également exposées par la suite, nous permettent de penser que c'est seulement au XIVe siècle, après la suppression du Temple, que la nouvelle église fut bâtie dans l'enceinte du château et à proximité du nouveau village qui s'était constitué sous la protection de ses murailles (figure 4).
Les Murailles
Figure 4 Les Murailles
3. Les Templiers et leurs voisins
Au XIIIe siècle régnait sur la région de Nant la puissante famille des Roquefeuil.
Elle possédait dans la région non seulement le château qui lui a donné son nom et qui se dressait sur le rocher dit de Saint-Guiral, à 1365 mètres d'altitude, mais aussi de nombreux autres châteaux secondaires, notamment ceux de Roquelongue près de Revens, de Cantobre, au confluent de la Dourbie et du Trévézel, et surtout d'Algues, entre Nant et Saint-Jean-de-Bruel.
Les conflits qui ont éclaté entre la commanderie de Sainte-Eulalie et les seigneurs de Nant ont été causés principalement par la délimitation des pâturages du Larzac et plus particulièrement par les contestations concernant la propriété des territoires relevant de la paroisse de Luc, petit village situé à 5 kilomètres à l'Est de La Couvertoirade.
Le texte inédit dont nous donnons à présent le texte et la traduction permet de se faire une idée précise des nombreux incidents qui ont éclaté au milieu du XIIIe siècle entre les deux puissants voisins. Il s'agit en l'espèce d'une liste de griefs que le commandeur de Sainte-Eulalie relevait à rencontre du seigneur de Roquefeuil, qui, on le verra, s'était montré singulièrement agressif.
— « Mémoire sur les actes de brigandage et autres méfaits commis par Monseigneur Arnal de Roquefeuil aux dépens de la commanderie de Sainte-Eulalie:
— « Ledit Arnal a pris de force deux troupeaux de brebis appartenant à la commanderie de Sainte-Eulalie et les a menés à Roquelongue. »
— « Item, le dit Arnal a pris tous les agneaux de ladite commanderie et les a menés à Algues. Une autre fois, ses baillis, à savoir G. de Valdebouze et S. de Maillac ont pris de force mille moutons à vendre et les ont menés à Algues. »
— « Item, le premier lundi après Pâques, Maurin, le bailli d'Algues, a pris sept cents brebis ainsi que leurs agneaux. »
— « Item, B. de Thérondels, son bailli, a pris cent brebis et les a menées à Saint-Jean-du-Bruel. »
— « Item, G. de Valdebouze, son bailli, a pris sur le causse de Régagnas, sept cents vassieux et les a menés à Algues. »
— « Item, à l'époque où Rigal de La Roque était commandeur de Sainte-Eulalie, R. Dénayrous, au nom dudit Arnal, a pris trois cents brebis. »
— « Item, les fils dudit Arnal ont pris en son nom cinq cents brebis et les ont menées au Viala (Viala-du-Pas-de-Jaux. »
— « Item, à l'époque où R. de Saint-Maurice était commandeur de Sainte-Eulalie, R. Dénayrous et ses compagnons ont pris mille brebis à Saint-Caprais-de-Larzac (est un quartier de La Blaquererie) et les ont menées à Algues. »
— « Item, Planteseigle, homme d'armes dudit Arnal, a pris un bœuf devant Algues alors que ce bœuf et celui qui complétait la paire étaient sous la protection dudit Arnal. »
— « Item, des hommes d'armes dudit Arnal ont pris une vache à La Liquisse. »
— « Item, R. Dénayrous et ses compagnons ont pris à Soulages toutes les juments de la commanderie de Sainte-Eulalie et les ont menées à Cantobre. »
— « Item, R. Peyre, chevalier dudit Arnal, a pris une de nos juments et l'a menée à Cantobre. »
— « Item, Raymond, bailli dudit Arnal, a fait un raid à La Couvertoirade, il a pris les bœufs et les vaches, puis il les mena à Algues. »
— « Item, ledit Raymond a fait un raid à La Couvertoirade et a pris six porcs gras. »
— « Item, alors que nous avions acheté du foin audit Arnal et que nous le lui avions payé sans contestation, les hommes d'armes dudit Arnal nous ont pris un de nos bœufs. »
— « Item, les gens de Cantobre ont pris une vache de la commanderie de Sainte-Eulalie. »
— « Item, ledit bailli Raymond a pris à La Couvertoirade une bête de somme portant de l'avoine que nous voulions semer. »
— « Item, le bailli Raymond, déjà nommé, a pris à la commanderie de Sainte-Eulalie un troupeau de brebis. Ses soldats ont pris à nos hommes des ceintures, des couteaux, des souliers, des manteaux et des couvertures d'une valeur supérieure à cent sous. Puis ses chevaliers et ses hommes d'armes ont mis le feu à l'une de nos maisons de La Cavalerie, qui vaut plus de mille sous. Enfin les baillis dudit Arnal ont pris quatre-vingts porcs gras appartenant à la commanderie. »
— « Item, R. Dénayrous a pris vingt-quatre bœufs et les a menés à Algues. »
— « Item, G. de Roquefeuil, fils dudit Arnal a pris une arme de chasse et une arbalète à La Cavalerie. Puis le susdit G. vint sur notre aire de La Couvertoirade avec plus de cent hommes armés qui ont mangé le pain et bu le vin de la commanderie de Sainte-Eulalie. Après quoi, sous leur protection, G. a emporté les gerbes appartenant à la commanderie. »
— « Toutes les choses énumérées ci-dessus et chacune en particulier ont été prises de force par ledit Arnal et par les siens, qui ont ainsi dépouillé et volé la commanderie de Sainte-Eulalie. Les dommages causés s'élèvent à plus de soixante mille sous, sans parler de leur arrogance et de leurs injures. »
— « Le commandeur de Sainte-Eulalie, ainsi que tous les autres frères de la commanderie, vous requièrent, Seigneur P. Seinoret et Seigneur Delmas, de faire rembourser et restituer toutes les choses qui sont indiquées plus haut et que nous nous sommes efforcés de vous exposer, en vous demandant d'employer la force, si c'était nécessaire. »
Le conflit avec la maison de Roquefeuil fut réglé en 1258 par un accord à l'amiable qui ne fut malheureusement pas de longue durée puisque au siècle suivant, le 11 juillet 1377, le seigneur de Nant n'hésita pas à prendre d'assaut et à piller la ville de Sainte-Eulalie, siège de la commanderie.
Notons toutefois, pour être justes, que les Templiers ne répugnaient pas, eux non plus, à employer quelquefois la manière forte. C'est ainsi qu'en 1253 le prieur de Saint-Caprais-du-Larzac, qui chevauchait sur le chemin de Sauclières à Cornus, fut attaqué et molesté par les hommes de main du Commandeur.
4. L'œuvre des Hospitaliers
Entre temps, par suite de la suppression de l'ordre des Templiers, la totalité des biens leur appartenant avait été dévolue en 1312 aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, que l'on appelle aussi Hospitaliers ou encore Chevaliers de Malte. Dans le Sud du Rouergue, l'ordre des Hospitaliers possédait auparavant la commanderie de Saint-Félix-de-Sorgues, qui englobait un vaste territoire comprenant notamment La Bastide-Pradines, Prugnes et Martrin. A ces domaines s'ajoutérent donc tous ceux qui provenaient de l'héritage des Templiers, c'est-à-dire, pour la région située au sud du Tarn, l'ensemble de la commanderie de Sainte-Eulalie, de telle sorte que les habitants de La Couvertoirade furent rattachés désormais à l'ordre militaire le plus puissant de la Chrétienté.
Entre temps aussi, la situation politique locale était devenue catastrophique. Aux pillages commis au XIIIe siècle par les seigneurs de Nant succédèrent au siècle suivant les exactions beaucoup plus redoutables que les Routiers, profitant des désordres provoqués par la guerre contre les Anglais, firent subir aux populations rouergates. C'est alors que pour mettre un terme à une insécurité qui tendait à devenir chronique, les Hospitaliers décidèrent, vers le milieu du XVe siècle, de fortifier leurs principaux points d'appui, notamment Sainte-Eulalie, La Cavalerie et La Couvertoirade, dont les anciennes défenses, bâties avant l'invention des armes à feu, devenaient chaque jour plus insuffisantes.
Un événement déterminant se produisit en 1438: le château de La Bastide-Pradines fut attaqué par une bande armée, commandée par un chevalier pillard, et le commandeur de Saint-Félix-de-Sorgues dut faire appel au sénéchal du Rouergue pour obtenir la restitution de cette place, ainsi que du contenu de son grenier fortifié.
C'est alors que le 2 novembre 1439 les représentants de la communauté de La Couvertoirade, assemblés dans la nouvelle église, demandèrent au commandeur de Sainte-Eulalie de faire dresser autour du village une enceinte de remparts (figure 4).
L'Enceinte les remparts
Figure 4. L'Enceinte les remparts
Leur requête fut aussitôt agréée et un contrat fut ensuite passé avec un maître-maçon de Saint-Beauzély-de-Lévézou, nommé Déodat d'Alaus. Malgré quelques démêlés avec ses mandants, cet entrepreneur réussit si bien à exécuter son travail à la satisfaction générale qu'il fut chargé par la suite de bâtir des fortifications analogues à Sainte-Eulalie et à La Cavalerie.
En 1455 l'ouvrage devait être fort avancé sinon terminé, puisque à cette date l'évêque de Vabres, de son château de Saint-Izaire, donna aux habitants l'autorisation de faire passer la muraille à travers le cimetière attenant à l'église, à condition que le contenu des tombes qui, de ce fait, devraient être détruites, soit convenablement ré-enterré. Cette autorisation était valable non seulement pour La Couvertoirade, mais aussi pour La Cavalerie, où le même problème se posait:
« licentiam concedimus cavandi seu fodendi cimiterium in loco seu locis ubi et in quibus necesse est quod transeant muri et expediet hedifficari ac construi fundamenta illorum, proviso quod terra que de fundamentis extrahetur in aliis partibus dictorum cimiteriorum ponatur, ossaque seu reliquie defunctorum que in dicto fundamento reperientur honeste et debite sepeliantur. »
Environ un siècle plus tard, le 22 novembre 1562, le rempart des Hospitaliers fut le théâtre d'une brève bataille qui opposa une troupe protestante aux soldats de l'évêque de Lodève. Cet épisode a été relaté par un calviniste de Millau qui nous a laissé de très intéressants Mémoires, écrits dans une langue d'autant plus attachante, dans sa maladresse même, qu'elle traduit les difficultés qu'éprouvèrent les écrivains du Rouergue lorsqu'ils tentèrent au XVIe siècle, pour la première fois de leur histoire, de s'exprimer en français. Nous apprenons donc par son récit que quatre capitaines de la Religion, venus de Millau, Compeyre, Cornus et Cantobre s'en alarent droit à La Copertoirade, per l'assiger, parce que c'est un fort vilage, aus comandeurs de Sainct-Jehan. Comme l'enceinte n'était défendue que par trois ou quatre arquebusiers, les assaillants étaient sur le point de forcer la place, quand survint un groupe de Papistes, alerté par les habitants, qui mit en déroute ses adversaires: ils tuarent quelques 25 de la Religion et nul des Papistes morts ni blessés, o bien peus.
Les remparts des Hospitaliers
Les remparts des Hospitaliers: porte Nord et escalier
Un nouveau combat eut lieu quatre ans plus tard dans des circonstances analogues. La troupe protestante qui assiégeait à nouveau La Couvertoirade fut décimée par l'armée de Blaise de Montluc, gouverneur de la Guyenne.
Après avoir traversé sans trop de mal la sinistre époque des guerres de Religion, La Couvertoirade, plus heureuse sous ce rapport que La Cavalerie, dont les murailles furent démantelées en 1579, non seulement a conservé jusqu'à nos jours l'ensemble de ses fortifications abstraction faite de la porte Sud mais encore s'est embellie par la suite, notamment au XVIIe siècle qui semble avoir été sa période d'apogée démographique et économique de quelques belles demeures que l'on pourra admirer au cours de la visite du village.
Plan des remparts
Figure 6. Plan des remparts
1: Château des Templier
Le Château des Templiers
2: Eglise de Couvertoirade
Eglise de Couvertoirade
3: Couvertoirade Cimetière
Couvertoirade Cimetière
4: Porte Nord
Porte Nord
5: Porte Sud
Porte Sud
6: Tour Raunier
Tour Raunier, image Jœl Berthonneau
7: Tour de La Cambière
Tour de La Cambière
8: Tour Aublan
Tour Aublan, image Jœl Berthonneau
9: Tour des Conques.
10: Poste de Guet
Poste de Guet
11: Escalier des Conques
Escalier des Conques
12: Hôtel de 1609
Hôtel de 1609
13: Hôtel de 1655.
14: Citerne des Conques.
15: Emplacement de l'ancienne mare.
16: Nouvelle mare.
17: Maisons rurales Caussenardes.
18: Four banal.
19: Grange des Templiers
Grange des Templiers
20: Hôpital.
5. L'ancienne église Saint-Christol
Cette église Saint-Christol, en partie ruinée, qui est située à 800 mètres à l'est du village, est le plus ancien monument de La Couvertoirade. Malgré son état de délabrement actuel, elle a conservé quelques détails particuliers qui permettent de penser que sa nef, aux fenêtres à simple ébrasement, remonte au plus tard à l'époque où le lieu de La Couvertoirade était mentionné dans le cartulaire de Gellone, c'est-à-dire au milieu du XIe siècle. Si l'on observe attentivement les deux murs latéraux, on s'aperçoit en effet que le chœur voûté n'appartient pas à la construction primitive, qui présentait à la hauteur de l'arc triomphal un ressaut caractéristique des églises antérieures à l'an Mille. Comme l'indique le plan de la figure 7, il est probable que les murs du chœur, qui se termine par un chevet plat, étaient à l'origine décalés par rapport à ceux de la nef, décalage qui fut supprimé lorsqu'on couvrit le chœur d'une voûte en berceau, qui exigeait des supports plus épais que pour une simple charpente.
L'église Saint-Christol était ainsi, dans son premier état, de type carolingien et elle mériterait d'être restaurée.
6. Le château des Templiers
Château des Templiers
Seul édifice qui date du temps des Templiers, il a été bâti à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe, sur un rocher favorable à la défense. A partir du XVe siècle, les remparts nouvellement construits lui ont fait perdre son ancienne fonction: au lieu d'abriter une garnison de moines-soldats, il ne sert plus que de lieu de refuge pour les villageois et de grenier pour le fermier du Commandeur. En effet, comme le précise un document de 1687, « quand au domaine il consiste en un château et forteresse quy fait partie de l'enceinte du lieu de La Couvertoirade dans lequel les habitants se réduisent en tems de guerre et a présent les fermiers s'en servent pour de grenier n'estant point au tout autreman logeable. »
Des bâtiments primitifs sont encore visibles les vestiges suivants:
a) La porte d'entrée, surmonté d'une large bretèche, qui était ainsi décrite en 1743: « a l'entrée dudit chasteau passant par une grosse tour crenellee au dessus du portail de laquelle y a une grande meutrière. »
b) Les murs du donjon, construits en appareil moyen, très régulier et renforcés de contreforts, qui, à en juger par certains monuments de la même époque (château des Templiers de Sainte-Eulalie et de Montricoux, Tarn-et-Garonne), devaient supporter en leur sommet des mâchicoulis établis sur des arcs bandés d'un contrefort à l'autre. Comme on le sait, ce système de défense était imité des fortifications arabes d'Asie Mineure, où les Templiers avaient pu les observer.
c) La voûte du chœur de la chapelle des Templiers, qui, suivant un texte de 1762, publié par l'abbé Caubel, était située dans le château, à gauche en entrant: « a gauche, grande pièce voutee... joignant laquelle est un escalier de pierre qui conduit a droitte a une espèce d'ancienne chapelle voutee. » La voûte en plein cintre de cette chapelle est encore visible à l'extrémité Est du donjon dont le mur oriental forme le chevet de ce petit sanctuaire normalement orienté. Dimensions intérieures: 3,20 m de longueur Est-Ouest, sur 5 m de largeur. A l'extérieur, on voit encore une baie étroite, pratiquée dans l'axe du chevet et présentant un caractère archaïque: l'arrondi supérieur de cette fenêtre est formé non par l'assemblage de claveaux maçonnés mais par une simple encoche taillée dans un linteau (figure 8).
Côté Est du château
Figure 8 Côté Est du château: au milieu, à droite du rocher, la fenêtre bouchée du chœur de la chapelle
Au-dessus de la chapelle, le texte de 1762 mentionne une autre pièce, ce qui indique que le château comportait au moins un étage supplémentaire.
7. La nouvelle église
Cet édifice, dont la datation est incertaine, se présente dans son état actuel comme un bâtiment de style ogival, à nef unique, accosté au sud d'une chapelle latérale et surmonté à l'ouest d'un clocher carré sans caractère architectural distinctif. Bien que le mur Ouest, qui offre le même appareil régulier que le donjon du château, puisse être considéré comme un vestige de l'enceinte castrale (l'Inventaire de 1483 précise: « la gleysa deldit luoc es dedins lo castel », « l'église du lieu est à l'intérieur du château », la croix de Malte à huit pointes symbole des huit Béatitudes promises aux Hospitaliers qui orne les clefs de voûte, permet de penser que le reste de l'église, ainsi que le clocher, ont été construits à un époque relativement tardive, c'est-à-dire vers le milieu du XIVe siècle, après la fin des Templiers.
Eglise de la Couvertoirade
Eglise de la Couvertoirade
Inscription en langue d'oc
Inscription en langue d'oc
D'un autre côté, la célèbre inscription en langue d'oc, si finement gravée sur une plaque de métal, que l'on attribue communément au XVe siècle, pourrait être rajeunie de quelques dizaines d'années pour des raisons épigraphiques et linguistiques. Il me semble en effet que ce texte, qui invitait les passants à prier pour les morts « Bonas gens que per aissi passatz Pregatz dieu per los trespassatz », enferme certaines lettres, en particulier le [t] initial du dernier mot, les [s] finals, le trait oblique du second [i] d'aissi, qui s'apparentent davantage aux caractères élégants en usage à la fin du XIIIe siècle qu'aux minuscules plus uniformes et moins déliées du XVe. Par ailleurs, la correction grammaticale de ces deux vers (maintien de la graphie en [tz] à la seconde personne du présent de l'indicatif et de l'impératif, suivant la bonne règle de l'ancien provençal, énoncée dans les Leys d'Amor, au lieu des formes relâchées en [as], qui correspondent à la prononciation actuelle: passas, pregas) ne se rencontre plus dans les documents bien datés du XVe siècle, tels que, par exemple, l'inscription de 1407 provenant de l'église Saint-Amans, à Rodez et conservée au Musée Fenaille.
Cœur de la nouvelle église
Cœur de la nouvelle église, avec des croix discoïdales
Si l'on considére enfin que cette inscription est étroitement liée à la vie de l'église en ce sens qu'elle était encastrée sur la face Ouest du clocher, à l'endroit même où les fidèles débouchaient de l'escalier taillé dans le roc, pour pénétrer dans le sanctuaire en passant précisément par le cimetière on peut se demander si cette relation fonctionnelle n'est pas, elle aussi, un indice de contemporanéité. Dans cette hypothèse, l'église, l'inscription et l'aménagement du nouveau cimetière dateraient des alentours de 1350.
Dans le chœur de l'église ont été placées en 1909 deux croix discoïdales provenant de Saint-Martin-du-Vican, près de Nant. La première, côté Evangile, présente sur une face une croix à douze fleurons et sur l'autre une croix pattée entourée d'une couronne d'encoches rayonnantes (diamètre: 40 cm; épaisseur: 10 cm).
Croix discoïdales
—
Croix discoïdales
La seconde, côté Epître, est ornée sur chaque face d'une croix dont le bras vertical se termine en pointe vers le bas, alors que les trois autres extrémités, sur la face antérieure tout au moins, sont bifides (diamètre: 47 cm; épaisseur: 17 cm).
Deux autres croix discoïdales proviennent également de Saint-Martin-du-Vican: l'une est conservée au Musée de la Société Archéologique de Montpellier, l'autre au Musée Lapidaire de la cathédrale de Lodève. Sur l'une des faces de cette dernière croix on voit une fleur de lys.
Pour ce qui est de leur datation, le seul élément de comparaison valable est fourni par un exemplaire de Béziers, orné lui aussi d'une fleur de lys, qui porte une inscription confirmant seulement la destination funéraire de la croix. Etant donné que cette stèle, dont la forme discoïdale n'est pas encore très affirmée, a été datée, pour des raisons épigraphiques, de la seconde moitié du XIIIe siècle, il est vraisemblable que celles de La Couvertoirade, dont la morphologie est beaucoup plus évoluée (disque parfaitement rond et bien dégagé de son support) sont plus récentes. Compte tenu des considérations chronologiques exposées plus haut, elles pourraient être classées au plus tôt à la fin du XIVe siècle. Quant à l'origine de ces croix, qui se rencontrent en grand nombre au Pays Basque, on peut penser qu'elles ont été introduites en Languedoc à la faveur des pèlerinages de Saint-Jacques-de-Compostelle. Cette provenance géographique permettrait en même temps de comprendre pourquoi des monuments de même type se rencontrent jusque dans la péninsule Scandinave, puisque les pêcheurs de haute-mer, venant aussi bien du Golfe de Gascogne que de la Baltique, avaient des contacts fréquents dans l'Atlantique-Nord, notamment à Terre-Neuve, où ils avaient établi des cimetières.
Dans la nef, on distingue sur le mur latéral Nord un rocher qui est pris dans la maçonnerie: il s'agit des vestiges d'une ancienne chaire à prêcher, taillée à même la pierre, qui existait encore au XVIIIe siècle.
Tête barbue
Tête barbue
Faciès grimaçant Atlante
Faciès grimaçant Atlante
Le singe
Le singe
Enfin, au-dessus de l'entrée, on peut voir trois culs-de-lampe sculptés représentant, de gauche à droite, un singe accroupi, une tête barbue au faciès grimaçant et un atlante qui a la même position que le singe et, comme lui, semble porter un poids très lourd. A en juger par la position irrégulière et non fonctionnelle de ces trois pierres, il ne peut s'agir que de remplois, provenant probablement de quelque partie, anciennement démolie, du château.
8. Les remparts
L'enceinte du XVe siècle avait pour but de faire de l'agglomération un lieu entièrement clos, en englobant non seulement le château, l'église et une partie du cimetière, mais encore les deux principaux points d'eau, à savoir la citerne des Conques qui fournissait aux habitants leur eau potable et la grande mare commune destinée à abreuver les animaux. Nous reviendrons plus loin, lors de la visite de l'intérieur du village, sur ces deux aménagements qui étaient essentiels pour la vie de la communauté.
L'ensemble de la fortification présente une forme à peu près octogonale (cf. figures 1 et 6). Elle se compose des éléments suivants:
a) Deux portes, placées l'une au Nord, l'autre au Sud, qui, au XVIIIe siècle, étaient encore appelées, la première « lou portai d'amoun », la seconde « lou pourtal d'abal. » Chacune était surmontée d'une tour carrée, couronnée de mâchicoulis sur consoles à triple encorbellement.
La porte Nord, le portail d'Amont a gardé presque entièrement son aspect primitif, abstraction faite de la couronne de mâchicoulis dont le parapet a été privé de son crénelage.
b) Quatre tours rondes, la tour Raunier à l'angle Nord-Ouest, qui est la mieux conservée, la tour Auglan et la tour de la Cambière sur le côté Sud-Ouest, la tour des Conques à l'angle Nord-Est. La structure primitive de ces tours, qui étaient identiques à celles de l'enceinte de Sainte-Eulalie, est connue par la description du bail à besogne passé en 1442 dans cette dernière localité. Chaque tour comportait trois voûtes superposées (l'une à la base, la deuxième au niveau du chemin de ronde et la troisième servant de toit) et elle était défendue, non seulement par une couronne de mâchicoulis, mais aussi par des meurtrières de deux types, les unes nommées archères, pour les armes de jet traditionnelles, les autres, bombardières, pour les nouvelles armes à feu. Ce système mixte de défense s'explique par le fait qu'en ce milieu du XVe siècle l'armement n'avait pas encore terminé sa mutation et qu'il relevait à la fois du Moyen Age et des Temps Modernes: c'est ainsi qu'en lisant l'Inventaire de 1483 « Inventary de Vartilharié » nous constatons que si les défenseurs des remparts récemment construits disposaient d'arquebuses « colubrinas a crochet », ils utilisaient encore des arbalètes et même des fléaux d'armes « flagels. »
Poste de guet
Poste de guet
c) Une courtine surmontée d'un chemin de ronde protégé par un parapet où s'ouvraient quelques meurtrières. Plus bas, de petits logements pour guetteurs étaient aménagés dans l'épaisseur de la muraille. Un de ces postes de guet, avec ses banquettes latérales et sa baie ornée d'un arc en accolade, est encore bien conservé.
Le circuit du chemin de ronde passait à l'intérieur de chaque tour, et les défenseurs de ces tours pouvaient ainsi en interrompre l'utilisation, pour le cas où les ennemis auraient escaladé les courtines.
d) Des escaliers, également aménagés dans l'épaisseur de la muraille, permettaient d'atteindre rapidement le chemin de ronde, sans avoir à passer par les tours dont le système de défense était indépendant de celui de la courtine. Un de ces escaliers, placé à proximité de la porte Nord, est pratiquement intact (figure 5).
9. Le village
Après les destructions du XVIe siècle « guerres de Religion », de beaux hôtels particuliers ont été construits au siècle suivant, qui a été, comme nous l'avons dit, une période de stabilisation et de développement. Notons, d'abord, près de l'escalier du rempart, une maison, datée de 1609, qui a conservé son escalier à vis dont la porte d'entrée a malheureusement disparu et une fenêtre à meneaux en très bon état.
Famille Grailhe
Famille Grailhe
Ecu Famille Grailhe
Plus loin, en allant vers l'église, à main gauche, la résidence de l'ancienne famille de
Grailhe avec sa porte de style classique, ornée d'un écusson enfermant les armes parlantes de son ancien propriétaire:
Les deux oiseaux affrontés, juchés sur un arbre placé lui-même sur un lion et surmontés d'une étoile, sont en effet des corneilles « gralhos, en occitan. »
Cette porte qui donne sur un escalier à la française appelé degré en repos dans une reconnaissance consentie par le sieur Antoine de Grailhe a été bâtie en 1655.
La comparaison des deux maisons est intéressante du point de vue archéologique, car elle permet de déterminer assez étroitement à quelle époque l'escalier à vis, de tradition gothique, dont la cage présente à l'extérieur l'apparence d'une fausse tour cylindrique, a été remplacé par l'escalier à double volée droite et à palier développé.
Les autres maisons de La Couvertoirade, de caractère plus modeste, datent pour la plupart du XVIIIe et du XIXe siècle. Elles présentent un type rural presque uniforme avec leur escalier extérieur donnant sur un petit balcon dénommé « balet » et leur double voûte: l'une abritant le rez-de-chaussée où sont logés les animaux, l'autre supportant le toit fait de lourdes dalles de calcaire, appelées localement des « tioulos », du mot latin « tegula », c'est-à-dire des « tuiles » au sens étymologique du terme: « ce qui couvre. » Le toit de ces maisons était particulièrement soigné: en effet, dans ce pays au climat sec et au sol très perméable « lo pays es fort essut », « le pays est fort desséché », constatait déjà « l'Inventaire de 1483 », il jouait le rôle de collecteur d'eau et permettait, grâce à un équipement approprié de chéneaux en pierre ou en bois, d'alimenter les citernes à longueur d'année (figure 14).
En plus des citernes privées, la communauté du village avait aménagé, à même le rocher, un réservoir public, nommé les « Conques » où se déversait toute l'eau s'écoulant de l'immense toit de l'église.
L'escalier
Figure 16 Escalier accès au conque
L'escalier d'accès à cette citerne communale, sommairement taillé dans le calcaire, constitue une curiosité ethnographique de premier ordre (figure 16): il faut avoir essayé de le gravir, puis de redescendre, le corps bien droit, sans regarder vers le bas, pour se rendre compte à quel point les anciennes habitantes de La Couvertoirade avaient le pied sûr, puisqu'elles rapportaient chaque fois de la citerne trois seaux pleins d'eau, un à chaque main et le troisième en équilibre sur un coussinet placé sur leur tête !
A côté de la pompe, qui, de nos jours, permet de tirer l'eau de cette citerne, il y a une sorte de petit évier qui traverse le rempart et que l'on nomme le « don de l'eau »: selon la tradition, ce dispositif ingénieux permettait de faire boire les passants, qui, en temps de guerre ou d'épidémie, n'avaient pas le droit d'entrer dans le village.
Lavogne
Mare dite lavogne toute empierrée
L'alimentation en eau des animaux était assurée par une mare, aujourd'hui comblée, qui avait été creusée non loin de la porte Sud. En 1895, elle fut remplacée par une grande « lavogne » c'est le terme local qui la désigne située en dehors des remparts.
Comme l'escalier des Conques, cette magnifique mare empierrée mérite aussi une visite: on remarquera en particulier le canal collecteur, taillé dans la pierre, qui court le long de la courtine Sud, ainsi que le bassin de décantation, également taillé dans le roc, où se déposent les impuretés.
Signalons encore à l'intérieur de la ville, non loin de l'église, le four banal où se trouvait le pilori: le procès-verbal de la visite de 1762 parle, en effet, de ce four contre le mur duquel est attaché un carcan de fer, suspendu à une chaîne de même, pour marque de la juridiction.
Terminons notre visite par deux bâtiments situés hors les murs. C'est d'abord, au niveau du château, la ruine d'une grande grange qui remonte pour le gros œuvre à l'époque des Templiers, mais qui avait été refaite à neuf au XVIIe siècle, ainsi que le précise un document de 1613. Son toit de charpente était supporté par 5 grands arceaux de pierre dont on voit encore les traces.
Enfin, non loin de la porte Nord, il faut observer l'appareil des murs qui constituent la maison Nozerand: les pierres sont les mêmes que celles du château. A en juger par le texte d'un compoix du XVIIe siècle indiquant que le « sieur Anthoine de Grailhe a aménagé un jardin dans partie d'un pred assis aux faux bourgs dudit lieu confrontant de la bize avec l'hospital dudit lieu », on peut penser qu'à une époque postérieure à la construction des remparts l'on avait bâti à l'écart des maisons d'habitation pour éviter toute contagion un hôpital dont les matériaux avaient été pris à l'ancienne forteresse des Templiers.
Sources: André Soutou - La Couvertoirade - Les Amis de La Couvertoirade - Editeur Maury à Millau 1973
10. Les Images
Images Couvertoirades et Nant: Jœl Berthonneau
Images Cavalerie: Vincent CO
Images Anciennes d'Aveyron
Drulhe ou Temple-sur-Lot (12)
Maison du Temple de Drulhe ou Temple-sur-Lot
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Montbazens - 12
Maison du Temple de Drulhe
— 1166. Echer de Mirabel donne aux Frères du Temple la ville de Drulhe et tous les droits tant spirituels que temporels qu'il y possédait.
— 1229. Oalric de la Roque donne à l'Ordre du Temple la personne de son frère Guillaume, dont il est le tuteur, avec tous ses droits sur la ville de Drulhe.
— 1254. Bertrand de Capdenac et Nayceline sa femme donnent au Temple de Drulhe les mas du Caire et du Cer.
— 1260. Aimard de Peyrusse donne la moitié du village de Rocairol.
— 1271. Accord entre le Commandeur et les habitants pour le règlement des droits du casuel et des dîmes.
— 1510. Transaction entre commandeur, les autres coseigneurs de Drulhe et les habitants de cette ville pour le service de guet et de garde en temps de peste.
Liste des Commandeurs Templiers de Drulhe
1166-xxxx. S. de Maleville.
1170-xxxx. Elie de Montbrun
1229-xxxx. Doat Garsie.
1253-1254. Willeim du Puy.
1254-1255. Bermond de Cordes.
1258-1259. Pierre de Lin.
1260-xxxx. Gaillard de Pradines.
1265-xxxx. Guillaume Aramond.
1270-xxxx. Arnald de Calmont.
1273-1282. Hugues de Santhés.
1286-1288. Hugues de Laborie.
1301-xxxx. Bernard Arnaud.
1304-xxxx. Guillaume Fabry.
Domaine du Temple à Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Maison de Temple-sur-Lot
— Nous venons de nommer parmi les Templiers présents à une réception faite, en 1306, à Sainte-Eulalie, un prêtre nommé Guigue de Roquetaillade; or Guigue était précepteur du Temple de Drulhe, dans le diocèse de Rodez:
« de Drulha » - « in capella domus Templi de la Drulha. »
— C'est en cette maison, qu'un autre précepteur, celui de Laguiole, avait été reçu, en 1293, par le commandeur de Provence, Pons de Brozet.
— Précepteur de Drulhe: 1307, frère Guigue de Roquetaillade, prêtre.
Domaine du Temple à Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.
Procès des Templiers
Drulha (Domus Templi de la), Ruthenensis diocesis, tome II, page 154.
Frater Guigo de Ruppe Talhata presbiter, preceptor domus Templi de Drulha diocesis Ruthenensis (Rodez), testis supra juratus, XXXe annorum vel circa, mantellum defferens, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum episcopum Ruthenensem, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur.
Dixit enim se fuisse receptum circa instans festum beati Dionisii erunt X anni in capella domus Templi Aniciensis (Le Puy), per fratrem Guigonem Ademari militem quondam, presentibus fratribus Bernardo Usclas presbitero, Guillelmo preceptore de Bocelis, Guillelmo de Castro Novo, commorante in dicta domo, et Johanne l'Alvernhatz servientibus, de quorum vita vel morte non habet certitudinem, in hunc modum: nam concordato cum dictis fratribus per dictum receptorem quod eum reciperent, fecit eum vovere et jurare castitatem, obedienciam, et vivere sine proprio, et imposuit ei mantellum, in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti, dicto presbitero dicente psalmum Ecclesie Quam bonum, et quasdam oraciones, et aspergente aquam benedictam supra ipsum; et dictus receptor et astantes fuerunt eum osculati in ore.
Domaine du Temple à Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.
Procès des Templiers
Drulha (Domus Templi de la), Ruthenensis diocesis, tome II, page 169.
Frater Girbertus Rogerii serviens, preceptor domus Templi de la Glayola Ruthenensis (Rodez) diocesis, testis supra juratus, quadraginta quinque annorum vel circas mantellum et barbanti defferens, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum episcopum Ruthenensem (Rodez), et receptus extiterat in capella domus Templi de la Drulha Ruthenensis (Rodez) diocesis, circa festum beati Blasii proximo preteritum fuerunt circiter XVIII anni, per fratrem Poncium de Broeto militem quondam, presentibus fratribus Guillelmo de Boculis presbitero, Ratherio de Sancto Vincencio milite, deffunctis, ut credit, et Othone Samniada serviente, diocesis Ruthenensis (Rodez), quem credit vivere; alios non vidit recipi nec interfuit capitulis eorum.
Domaine du Temple à Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.
Liste des dépendances de Drulhe
Maleville; Saint-Jean de Sabadel; Saint-Ygest; Loupiac; Salviniac; Capdenac; Bès; Saint-Pierre; Villefranche; Saint-Vinssa (Sanvensa); Salles-Courbatiers.
Maleville
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Montbazens - 12
S. de Maleville, fut le premier commandeur de la Maison du Temple de Drulhe, fodée en 1160.
Domaine du Temple à Maleville
Sabadel-Lauzès
Département: Lot, Arrondissement: Cahors, Canton: Lauzès - 46
Domaine du Temple à Sabadel-Lauzès
Saint-Igest
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Villeneuve - 12
Domaine du Temple à Saint-Igest
Loupiac-près-Figeac
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Capdenac-Gare, Commune: Causse-et-Diège - 12
Domaine du Temple à Loupiac-près-Figeac
Savignac
Département: Aveyron, Arrondissement et Canton: Villefranche-de-Rouergue - 12
Domaine du Temple à Savignac
Capdenac
Département: Aveyron, Arrondissement et Canton: Villefranche-de-Rouergue, Commune: Capdenac-Gare - 12
Domaine du Temple à Capdenac
La Bastide-Capdenac
Département: Aveyron, Arrondissement et Canton: Villefranche-de-Rouergue, Commune: La Rouquette - 12
Domaine du Temple à La Bastide-Capdenac
Bez
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Montbazens, Commune: Naussac - 12
Domaine du Temple à Bez
Saint-Pierre-Toirac
Département: Lot, Arrondissement: Figeac, Canton: Cajarc - 46
Domaine du Temple à Saint-Pierre-Toirac
Salles-Courbatiès
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Capdenac-Gare, Commune: Drulhe - 12
Domaine du Temple à Salles-Courbatiès
Sanvensa
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Najac, Commune: Sanvensa - 12
Domaine du Temple à Sanvensa
Maitres de la Maison du Temple de Drulhe
Cette maison, siège principal des Templiers dans l'ouest de la Rouergue, devint une dépendance de la commanderie de La Capelle, surtout pendant les années 1258-1286: « la maison de La Capelle, à laquelle la maison de Drulhe est subordonnée - (1271-1275) »
Les commandeurs de Drulhe, souvent choisis parmis les responsables de La Capelle, étaient parfois lieutenants des commandeurs de cette maison, qui se nommaient souvent « commandeur de La Capelle-Livron et de Drulhe », et faisaient mention des autres comme agissant sous leur autorité.
La liste suit:
Amans Amans) - 1229, 1232, 1236, 1242.
Guillaume de Le Puy (Guillelmus del Poih) - 1247-1249, 1253-1245.
B. de Cordes (B. de Cordoa) - 1254-1256. - (Tarn, arrondissement d'Albi)
Pons de Castelnou - 1257;
Maître de Carcassonne et Razès 1249-1250 q.v.
Pierre de la Vic - 1258-1263, 1268 - (Vic-sur-Cère, Cantal, arrondissement Aurillac)
Guillaume Ramon (Guillelmus Ramon) - 1264-1266
Guillaume de Servieres (Guillelmus de Servieira) - 1266-1267;
Commandeur de Le Bastit - 1267; Commandeur d'Espalion - 1277 q.v.
Guirbert Roger (Guirbertus Rogerius) - 1267, 1268, 1281;
Chapelain de Drulhe - 1261-1285
D. Calssa (D. Calssa) - 1269
Guillaume de Marseille (Guillelmus de Marcieilh) - 1269-1270;
Camérier de La Capelle - 1277 - (Marseillette, Aude, arrondissement de Carcassonne)
Arnaud de Caumont (Arnaldus de Calmon) - 1270-1271
Camérier de La Capelle - 1269-1270;
Commandeur de Cras - 1273;
Commandeur de Boudrac et Vieuzos - 1275;
Commandeur de Toulouse - 1276;
Commandeur de Vaour et Montricoux - 1283-1285;
Commandeur de Montsaunes - 1290 - (Aveyron, arrondissement Rodez, ou Haute Garonne, arrondissement Toulouse)
Pierre Bertal - 1272-1274
Raymond de Bermond (R. Bermon) - 1277
Commandeur de La Cavalerie - 1269;
Commandeur de La Couvertoirade - 1273
Guillaume Hugues (Guillelmus Hugo) - 1278, 1281, 1282
Hugues de la Borie (Hugo de la Boria) - 1279, 1285-1291, 1298;
Camérier de La Capelle - 1280, 1282, 1298. - (Laborie, Ardèche ? Corrèze ? Aveyron ?)
En 1286 il est appelé « camérier de la maison de Drulhe » et en 1291, « lieutenant du commandeur de le maison de Drulhe »
Barthelemy Layga (Bartholomeus Layga) - 1293, 1296, 1298;
Camérier de La Capelle - 1279 et 1288
Odo Saumade (Odo Saumada) - 1293-1294;
lieutenant du commandeur - 1288
Guillaume Fabre (Guillelmus Fabre) - 1299-1300, 1304-1305.
Entre 1200 et 1205 il est appelé tantôt « chapelain » et tantôt « commandeur », ou « chapelain et commandeur » ou « chapelain et lieutenant du commandeur. »
R. du Fraissinet (R. del Frayshinel) - 1300;
Commandeur de La Selve q.v.
B. Aymar (B. Aymar) - 1302-1303.
Guigue de Roquetaillade - 1307. - (Trudon des Ormes)
Fonds: Archives Bouches du Rhône H2 3.
Archives Haute-Garonne, H. Malte, Fonds de Drulhe, La Capelle, Mas del Serieys, Péchaudric, Saint-Igest, Salles, Terrail, Villeneuve.
Cf. Trudon des Ormes page 243 et Du Bourg page 550 (ce dernier confond les commandeurs de Drulhe et ceux de La Capelle)
Espalion (12)
Maison du Temple d'Espalion
Département: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Canton: Espalion - 12
Maison du Temple d'Espalion
« A la fin du XIIe siècle, Henri, comte de Rodez, prenant ombrage de la puissance des Templiers dans le pays, éleva des prétentions multiples contre cet état de choses et les accusa d'avoir usurpé, au détriment de sa propre juridiction, les droits de justice dans leur fief d'Anglars, dépendant de la châtellenie de Cabrespine, à Albignac, dépendant de celle de Boadou, à Banhars, dans le district d'Entraygues, à Lavaysse, dans celui d'Hautpuech, à Limouze, dans celui du Bourg de Rodez, à Frayssine, dans celui de Camboulaset, à Las Martines, dans celui d'Aubin, et à la Selve, dans celui de Cadars.
Le Grand-Maitre de l'Ordre en Provence, Pons de Brohet, proposa au comte une transaction, et les deux parties remirent la question à l'arbitrage de Rostang, abbé de Bonneval, et d'Hugues de Santes, précepteur de la Capelle-Livron.
Ceux-ci rendirent, le 14 janvier 1287, leur sentence arbitrale, qui adjugeait aux Templiers l'entière juridiction de leur seigneurie de la Selve et décidait que, dans les autres localités, le droit de justice serait réservé au comte pour les crimes entrainant la mort ou l'exil perpétuel, et reviendrait au commandeur dans tous les autres cas. »
« Anglars dépendant de la châtellenie de Cabrespine », se situe au nord du Lot. Après s'être appelé Anglars de Bedène, jusqu'au XVIIIe siècle, ce village est à présent nommé Anglars-du-Cayrol. Il dispose d'une intéressante église fortifiée ; la paroisse était autrefois desservie par l'Ordre du Temple, qui y percevait la dime.
Extrait du « Grand Prieuré de Toulouse » par Dubourg (Page 566 — Article sur Espalion)
Cette transaction ne mit pas les Templiers, et plus tard les chevaliers de Saint-Jean, à l'abri de tentatives contre les droits qu'elle leur avait reconnus.
Eglise d'Anglars
Eglise d'Anglars Sources : Commune Le Cayrol
Eglise d'Anglars
Hospitaliers de saint-Jean de Jérusalem
En l'année 1386, Jean Lassalle, sergent de la cité de Rodez, et Bernard Guidonis, chapelain de l'évêque, étaient, au nom de ce dernier, à la poursuite d'un accusé, qui vint se réfugier dans l'église de Limouze. Sans se laisser arrêter par les privilèges de l'Ordre, ni par le droit d'asile de l'église, les deux officiers épiscopaux pénétrèrent dans l'enceinte sacrée et en arrachèrent le fugitif qu'ils entraînèrent dans les prisons de Rodez.
Revenus au calme de la réflexion, ils comprirent quelles pouvaient être les conséquences de leurs actes. Effrayés et repentants, ils se soumirent à la pénitence canonique qu'il plairait aux Hospitaliers de leur imposer. Le dimanche, 17 décembre, pendant que la grand'messe se célébrait, après l'Offertoire et avant la Préface, ils entrèrent dans l'église de Limouze, n'ayant d'autres vêtements que leurs braies et leurs chemises et portant chacun à la main un cierge allumé du poids de deux livres, qu'ils offrirent au prêtre ; après quoi, ils restèrent à genoux au pied de l'autel jusqu'à la fin de la messe. Alors arriva à l'église le chevalier Bérenger d'Alon, précepteur de La Clau et procureur de Raymond de Cazillac, grand-prieur de Saint-Gilles et commandeur d'Espalion ; il plaça une hart sur le cou des deux pénitents qui s'agenouillèrent à ses pieds, les mains jointes, et le supplièrent de leur accorder merci. Le chevalier, considérant la pénitence publique et humiliante qu'ils avaient acceptée, leur octroya leur pardon, à moins que le grand-prieur n'exigeât une plus forte peine (2).
2. Archives d'Espalion, L. 1.
Le 2 septembre 1460, comparaissait pardevant noble et illustre seigneur, G. de Besson, chambellan du roi, bailli du Contantin et gouverneur des terres et seigneuries du comte d'Armagnac en deçà de la Garonne, les chevaliers Odet Deydie, capitaine du château de Cabrespines, et Jean de Castelnau, commandeur d'Espalion. Ce dernier venait protester contre les prétentions de son adversaire, qui voulait contraindre les habitants d'Anglars à faire le service de garde de jour et de nuit au château de Cabrespines ; après avoir prouvé ses prérogatives de seigneur justicier, il fit reconnaître ses droits et les exemptions de ses vassaux (1).
1. Archives d'Anglars.
La commanderie comprenait à Espalion la chapelle du Temple, située dans les faubourgs de la ville, avec la maison du chapelain, le château d'Albignac
(Aubignac, commune de Bozouls), la tour des Landes, la seigneurie, tant spirituelle que temporelle, des lieux d'Anglars et de Limouze, des fiefs à Villecomtal, Mousset, Saint-Félix-de-Sénergue, Campuac, Saint-Geniez, Estaing, Sempiac, Pruines.
« Albignac, dépendant de celle (la châtellenie) de Boadou », actuel village d'Aubignac, se trouve à proximité de Bozouls, dont l'ancien nom en occitan était Boason (orthographié parfois Boazo, Boazol, Boazon, Buasonsi ou Bouzonem, etc.) Le nom de Bozouls ne lui sera donné qu'à partir du XVIe siècle.
On lui avait adjoint successivement les possessions des Hospitaliers dans la ville de Rodez et l'ancienne commanderie d'Auzits. Son revenu, en 1777, était de 16,500 livres.
Sources: Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, page 142, tome XIII. Rodez 1886 - Bnf
Maison du Temple d'Espalion
C'était un ancien établissement des Templiers que nous trouvons possesseurs d'une chapelle, située hors du faubourg de ce nom, et de plusieurs fiefs dans les environs, sans que les archives nous aient conservé la trace des donations primitives. A cause de l'importance de la ville et du nombre des possessions de l'Ordre du Temple dans cette partie septentrionale du Rouergue, Espalion devint une de leurs principales circonscriptions.
1288. Transaction entre les commandeurs d'Espalion et le chapitre de Rodez pour le partage des dîmes de la seigneurie des Landes.
Sous les Hospitaliers de Saint-Jean
1460, 2 septembre. Sentence rendue par le lieutenant du comte d'Armagnac à la requête de Jean de Castelnau, commandeur d'Espalion, et exemptant les habitants d'Anglars du service de garde auquel voulait les astreindre le capitaine du château de Cabrespine, noble Odet Deydie.
1574, 3 janvier. Lettres patentes de Charles IX pour obliger les habitants de Limouze à payer au commandeur les dîmes des blés et autres grains.
Cette Maison templière comprenait des membres disséminés dans tout le nord du Rouerge et autres départements limitrophes:
Aubignac
Département: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Canton: Bozouls - 12
Domus Hospitalis Aubignac
Les Landes
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Rieupeyroux, Commune: Le Bas Ségala - 12
Domus Hospitalis Les Landes
Anglars
Département: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Canton: Espalion, Commune: Le Cayrol - 12
Domus Hospitalis Anglars
Limouze
Département: Aveyron, Arrondissement et Canton: Rodez, Commune: Onet-le-Château - 12
Domus Hospitalis Limouze
Au nord-ouest de Rodez, dans la très proche banlieue, il y avait une implantation templière : Limouse-Saint-Jean sur la commune de Onet-le-Château.
La grange de Limouze fut donnée en 1176 aux Templiers par le comte de Rodez Hugues 1er.
Selon le Cartulaire de Bonneval, l'église Saint-Martin de Limouse dépendait de la Commanderie d'Espalion.
De la Commanderie primitive de Limouze Saint-Jean, il reste le donjon (Tour de Limouze) et la chapelle.
Le dernier commandeur, Bernard Guibal, était « Commandeur d'Espalion et de Limouze. »
A Limouze, le donjon carré de cette ville a été légué aux Templiers par le comte de Rodez.
Les fiefs de Mendailhe, de Canteperdix, du Cambon, de la Bayssière, de Pralis, des rentes à Villecomtal, Mousset, Saint-Félix-de-Sénergue, Campnat, Saint-Geniez, Estaing, Sempiac, Pruine.
Dans le courant du XVIIe siècle elle s'était accrue par l'adjonction de celle d'Ausitz (possession des Hospitaliers). Elle produisait un revenu net de 10,000 livres environ.
Præceptors Templiers d'Espalion
1287. Gaucelin de Saint-Jory.
1299. Bernard de Revel.
Vivian de Moret, Chevalier de l'Ordre du Temple, lequel avec Gui d'Ademar aussi Chevalier du même Ordre, fut présent à une transaction passée, l'an 1299, entre l'Abbé de Bonneval et Bernard de Revel, Commandeur d'Espalion de l'Ordre des Templiers.
Sources: Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France, Volume 10. Paris M. DCC. LXXV. (Livre numérique Google)
Commandeurs Hospitaliers d'Espalion
1334-xxxx. Beringuier de Rotbald.
1351-xxxx. Hélion de Montcalin.
1371-1374. Jean d'Armagnac.
1386-1393. Raymond de Cazillac, Grand-Prieur de Saint-Gilles.
1393-1398. Durand de Maliane.
1404-1423. Bernard de la Fitte.
1430-xxxx. Bernard de Marrast.
1437-1447. Bertrand d'Arpajon.
1450-1454. Pierre de Montlezun, Grand-Prieur de Toulouse.
1454-1463. Jean de Castelnau.
1470-1471. Bernard de Berenger.
1512-1513. Jean de la Valette-Parisot.
1419-1524. Guyot de Castelnau.
1530-1539. Pons d'Urre.
1510-1543. Begon de Gabriac.
1544-1545. Guyot de Gabriac.
1550-1551. Antoine de Rodez Montalègre.
1583-1603. Pierre de Roux-Belbeze.
1605-1619. Jean-Jacques de Mauléon-La-Bastide.
1630-1640. Jean Baptiste de Lambert.
1647-1654. Philippe de Lespine-d'Alan.
1654-1655. François de Villeneuve-Clamens.
1657-1658. Jacques de Pichon.
1658-1659. Claude de Villeneuve-Tourette.
1665-1690. Raymond de Villeneuve de Recuquelle.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Maison du Temple d'Espalion
Espalion, existant en 1167. Cette. Commanderie, de la fondation de laquelle j'ignore la date, pourrait bien, puisqu'elle existait en 1167, avoir été antérieure à celle de Sainte-Eulalie, qui cependant avait le premier rang, sinon pour son ancienneté, du moins à cause de son importance.
Sources: Etudes historiques sur le Rouergue. Par Marc-Antoine-François de Gaujal. Paris 1858
Maison du Temple d'Espalion
On peut lire dans l'ouvrage d'Adolphe Joanne: Espalion était jadis entourée de rempart munis de tours: une seule reste encore. Au XIIe siècle les Templiers y possédaient une Maison, elle fut prise par les Anglais en 1346, et ensuite par les protestants en 1568. Espalion fut ravagée par la peste, en 1653-1654.
Sources: Itinéraire général de la France de Paris à la Méditerranée. Auvergne, Dauphiné, Provence. Par Adolphe Joanne. Paris 1865
Maison du Temple d'Espalion
Bégon de Calmont accorda, pour une somme d'argent, des franchises et coutumes aux habitans de la ville d'Espalion. Ce fut le 23 avril de l'année 1266, dans la chapelle des Templiers, que les parties jurèrent solennellement sur la croix et les quatre Evangiles, et sous peine de cent marcs d'argent, d'observer inviolablement les coutumes au bas desquelles elles venaient d'apposer leur signature. Le seigneur s'y trouvait en personne. Il avait pour assistans Géraud Foulquier, Hugues de Malet, Guillaume Radulphe chevaliers, Guy d'Estaing, Béranger de La Guiolle, Michel Duverdier et Raymond de Montpeyroux. Espalion était représenté par Pierre et Etienne Marcenac, Pons Hugonenq, Etienne Gausle, Bernard Leydier, Ramohd Rigal, Jean d'Aurenca, Raymond d'Aurillac, Bernard Bonifacy et Géraud Dufourd habitans de la ville.
Sources: Documents Historiques et Généalogiques sur les Familles et les Hommes Remarquables du Rouergue. Rodez 1853
Laguiole (12)
Maison du Temple de Laguiole
Département: Aveyron, Arrondissement et Canton: Rodez - 12
Maison du Temple de Laguiole
Albinhac
Département: Aveyron, Arrondissement et Canton: Rodez, Commune: Brommat - 12
Domaine du Temple de Albinhac
Il paraît certain, d'après quelques passages de la procédure des Templiers (Procès des Templiers, par Michelet, tome II, pages 162 et 169), que cet ordre avait encore en Rouergue des Maisons à Albinhac et à à Laguiole. Mais on est dépourvu de tous documents à l'égard de ces deux maisons.
Sources: Ordres équestres: Documents sur les Ordres du Temple et de Saint-Jean-de-Jérusalem en Rouergue par Barrau, Justin Hippolyte de Editeur N. Ratery Rodez 1861
Procès tome II, page 162
Frater Bernardus Boni Hominis preceptor domus Templi de Albinhaco Ruthenensis diocesis, serviens, quadraginta quinque annorum vel circa, testis supra juratus, habitum ordinis et barbam defferens, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum episcopum Ruthenensem, lectis et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, respondit se nescire, nec credere, nec audivisse dici de contentis in eis nisi quod sequitur.
Frère Bernard de Bonhomme (Boni hominis), précepteur de la maison du Temple d'Albinhac (1), au diocèse de Rouergue, âgé de 45 ans, fut reçu de la même manière à Montpellier, il y a environ vingt ans (T. II p. 462).
Frère Pierre d'Amalin (Amalini), serviens et bergerius du diocèse de Rodez âgé de 40 ans, déclare qu'il fut reçu il y a environ vingt ans dans la chapelle de Sainte-Eulalie par Pons de Brohet, chevalier, en présence de Guigoii d'Adhémar, précepteur de ladite maison d'Aymeric Calador, prêtre, l'un et l'autre décédés et que sa réception fut accompagnée des mêmes formalités illicites qu'il vit aussi recevoir de même il y a environ quinze ans, par ledit Guigon, frère Déodat Gavalda du lieu de Sainte-Eulalie.
1. Ce passage de la procédure nous apprend qu'il existait à Albinhac une commanderie, dont l'existence était demeurée ignorée jusqu'ici.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.
Procès tome II page 169
Frater Girbertus Rogerii serviens, preceptor domus Templi de la Glayola Ruthenensis diocesis, testis supra juratus, quadraginta quinque annorum vel circa, niantellum et barbam defferens, cum quo inquisitum fuerat, absolutus et reconciliatus per dominum episcopum Ruthenensem, et receptus extiterat in capella domus Templi de la Drulha Ruthenensis diecesis, circa festum beati Blasii proximo preteritum fuerunt circiter XVIII anni, per fratrem Poncium de Broeto militem quondam, prèsentibus fratribus Guillelmo de Boculis presbitero, Ratherio de Sancto Vincencio milite, deffunctis, ut crédit, et Othone Samniada serviente, diocesis Ruthenensis, quem crédit vivere alios non vidit recipi nec interfuit capitulis eorum Lectis autem et diligenter expositis sibi omnibus et singulis articulis, protestacione premissa quod non intendit recedere a deposicione per eum facta coram dicto domino episcopo Ruthenensi, respondit quod in dicta sua recepcione vel post non intervenérat aliquid illicitum vel inhonestum, nisi hoc duntaxat quod dictum receptorem suum [...]
Frère Girbert de Roger [Rogerii], précepteur de la maison du Temple de Laguiole (Glayola] (2), au diocèse de Rodez, avait été reçu il y a environ dix-huit ans à Drulhe (Maison du Temple du même diocèse), par Pons de Brohet chevalier, en présence des frères Guillaume de Boculis prêtre, de Ratier de Saint-Vincent chevalier, défunts et de Othon Samniada, servant du diocèse de Rodez, vivant. Girbert de Roger, dans sa déposition ne parle que des baisers obscènes et de l'autorisation qui lui fut donnée de vivre charnellement avec ses frères.
2. Même observation pour Laguiole que pour Albinhac L'existence de cette commanderie était complètement inconnue.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.
Millau (12)
Domaine du Temple de Millau
Département: Aveyron, Arrondissement et Canton: Millau - 12
Domaine du Temple de Millau
— La Maison du Temple de Sainte-Eulalie avait plusieurs dépendances dans la ville de Millau ou ses environs immédiats.
— 1168. Donation par Berengère du Prat et Hue Mir son mari, à Elie de Montbrun, Maître du Temple en Rouergue, du mas Senal.
— 1189. Echange conclu entre Pierre, abbé de Bonneval, et les Templiers de Sainte-Eulalie. Le premier cède aux seconds la grange de Lescure et les maisons que son couvent possédait à Miliau, et en reçoit un territoire situé près de la rivière du Dourdou.
— 1195. Donation par Raymond de Saint-Véran à Eymeric de Salles, Maître de Sainte-Eulalie, de plusieurs fiefs situés dans la paroisse de Saint-Véran.
— 1341. Accord entre le commandeur du Temple de Millau et le Prieur de l'église Notre-Dame de cette ville, au sujet de la juridiction d'un territoire, situé dans la paroisse de Saint-Amans de Trossit.
— 1504, le Grand-Maître E. d'Amboise, détacha de la commanderie de Sainte-Eulalie pour la joindre à celle de Saint-Jean de Millau, le membre du Temple de cette ville.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Montels (12)
Maison du Temple de Montels
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Causses-Rougiers, Commune: Saint-Sernin-sur-Rance - 12
Maison du Temple de Montels
Petite circonscription de l'Ordre du Temple, dont nous trouvons l'existence mentionnée dès le milieu du XIIe siècle et qui, dans le courant du siècle suivant, fut réunie à la commanderie de Sainte-Eulalie.
1169. Donation par Eudie de Copiac à Sainte-Marie de Montels et au commandeur P. Gérald, du fief des Cabanes.
1306. Le commandeur de Sainte-Eulalie porte plainte au Pape contre le vicaire de la chapelle de Notre-Dame d'Orient, annexe de l'église de Saint-Sernin, qui se refusait à lui payer ses droits sur les vêtements et dépouilles des défunts.
Liste des Commandeurs Templiers de Montels
1166. Pierre Gerald.
1248. Raymond de Montfort.
1263. Raymond de Posquières.
Sous les Hospitaliers de Saint-Jean
1318. Le commandeur de Sainte-Eulalie inféode aux habitants le devois de Montels sous la redevance de 30 gelines.
Du consentement de l'Ordre de Saint-Jean et pour faciliter le service religieux dans la contrée, l'Evêque de Vabres avait établi un chapitre de chanoines séculiers à Saint-Sernin.
En 1459, Raymond de Ricard, Grand Prieur de Saint-Gilles et commandeur de Sainte-Eulalie, régla avec les chanoines l'exercice de leurs privilèges respectifs; il fut convenu que les commandeurs auraient le droit de nommer à l'office de sacriste et à deux canonicats, et que l'élection de prévôts se ferait avec leur licence et approbation; les chanoines promirent de plus que tous les ans ils célébreraient dans l'église de Saint-Sernin deux messes solennelles, l'une, le premier dimanche de mai, pour les frères vivants de l'Ordre ; l'autre, au jour de la décollation de saint Jean-Baptiste, pour les frères trépassés.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Maison du Temple de Montels
Selon M. Du Bourg, la petite maison de Montels, gérée par Elias en 1170-1171, avait pour commandeur à la même époque:
Pierre Gérard (1167-1171)
Guillaume de Montels (1186) et
Pierre de La Couvertoirade (1195).
Elle fut jointe à la Maison du Temple de Saint-Eulalie au XIIIe siècle.
Sources: E.-G. Léonard. — Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. — Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259 pages.
Saint-Beauzile (Aveyron) (12)
Domaine du Temple de Saint-Beauzile
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Saint-Affrique, Commune: Fondamente - 12
Domaine du Temple de Saint-Beauzile
Les Templiers de Saint-Eulalie-du-Larzac étaient particulièrement bien dotés.
On leur avait donné le Larzac en 1159, sur le territoire de l'Aveyron, ils avaient aussi reçu les pâturages de:
La Couvertoirade en 1182.
Saint-Etienne-du-Larzac en 1187.
Saint-Beaulize en 1211.
Saint-Capraize en 1255.
Sources: Jacques Dubourg, Les Templiers dans le Sud-Ouest. Editions Sud Ouest 2001
Domaine du Temple à Saint-Beauzile
1211. Guillaume de Severac et dame Aldiars, sa femme, donnent aux chevaliers du Temple les pâturages du Larzic depuis Saint-Baulize jusqu'à la Dourbie.
Commanderie de Saint-Félix de Sorgues
1262. Deodat Guifre donne ce qu'il possédait au mas de Salèles, dans la paroisse de Saint-Bauzille et à Saint-Martin-de-Montagnol.
Il faut faire très attention avec les biens de l'Ordre du Temple et ceux des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, comme dit ci-dessus, les Templiers possédaient les pâturages de Saint-Beauzile.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.
Saint-Capraize (12)
Domaine du Temple de Saint-Capraize
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Cornus, Commune: Sainte-Eulalie-de-Cernon - 12
Domaine du Temple de Saint-Capraize
1189. Bérengère, veuve de Dardé de Cornus, donne les dîmes et la seigneurie de Saint-Capraize du Larzac.
1255. Transaction entre Guillaume abbé de Saint-Guilhem du Désert et le commandeur de Sainte-Eulalie pour les droits de pacquage sur le territoire de Saint-Capraize.
Il faut faire très attention avec les biens de l'Ordre du Temple et ceux des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, comme dit ci-dessus, les Templiers possédaient la seigneurie de Saint-Capraize.
Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et leur commanderie de Saint-Félix de Sorgues, possédaient des biens eux aussi situés à Saint-Capraize.
1253. Beg de Brusque donne la terre et la seigneurie qu'il avait à Saint-Capraize et à Druilhe.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.
Saint-Etienne-du-Larzac (12)
Domaine du Temple de Saint-Etienne-du-Larzac
Département: Aveyron,Arrondissement: Millau, Canton: Cornus, Commune: Sainte-Eulalie-de-Cernon - 12
Domaine du Temple de Saint-Etienne-du-Larzac
Les Templiers de Saint-Eulalie-du-Larzac étaient particulièrement bien dotés. On leur avait donné le Larzac en 1159, sur le territoire de l'Aveyron, ils avaient aussi reçu les pâturages de:
La Couvertoirade en 1182.
Saint-Etienne-du-Larzac en 1187.
Saint-Beaulize en 1211.
Saint-Capraize en 1255.
Sources: Jacques Dubourg, Les Templiers dans le Sud-Ouest. Editions Sud Ouest 2001.
Saint-Etienne-du-Larzac
1187. Guillaume de Revel donne tous les pâturages qu'il avait dans la paroisse de Saint-Etienne du Larzac.
1213. Arnaud du Molnar donne ses droits sur la paroisse de Saint-Etienne du Larzac.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.
Sainte-Eulalie-de-Cernon (12)
Maison du Temple de Sainte-Eulalie-de-Cernon
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Causses-Rougiers - 12
Maison du Temple de Sainte-Eulalie-de-Cernon
La maison de Sainte-Eulalie était le plus important établissement de l'Ordre du Temple dans tout le Midi. Déjà au milieu du XIIe siècle, nous trouvons les chevaliers possesseurs de domaines nombreux disséminés sur les plateaux du Larzac ou dans les vallées avoisinantes.
1140. Raymond de Luzençon donne à l'Ordre du Temple avec sa personne des vignobles dans les dépendances de son château de Luzençon et une résidence près de l'église de Saint-Georges.
Les archives contiennent une série de chartes de donation que, bien qu'elles ne soient pas datées, nous croyons pouvoir attribuera la même époque; voici la mention des principales: L'abbé de Saint-Guillaume du Désert donne au Temple, à Elie de Montbrun, Maître en Rouergue, la moitié de la dîme du mas Sénal.
Guillaume et Adhémar d'Auriac donnent leurs droits sur le mars de Frayssinel.
Raymond Guirard et Bringuier de Peyrebrune donnent leurs droits sur le mazage del Villar (Viala de Pas de Jaux).
Geoffroy de Tournemire et Hugues son fils donnent leurs droits sur le mas dels Gatis (Saint-Paul).
Ricarde, femme de Pierre d'Adhémar, vend aux Templiers ses droits sur la Cavalerie du Larzac et les biens qu'elle y possédait.
Sainte-Eulalie-de-Cernon
Sainte-Eulalie-de-Cernon
1151. Raymond, abbé de Saint-Guilhem du Désert, avec le consentement de ses religieux et l'approbation de Pierre, évêque de Lodève, et de Pons, évêque d'Agde, donne au Temple l'église de Sainte-Eulalie avec toutes ses dépendances, moyennant une rente annuelle de 80 sols melgoriens et de 6 fromages, qui devait être portés à l'abbaye le jour de la fête des Rameaux.
1162. Richard qui avait succédé dans le gouvernement de l'abbaye à Raymond, nommé évêque d'Uzès, déchargea les Templiers de cette rente, moyennant le paiement immédiat d'une somme de 2,000 sols melgoriens et d'un mulet harnaché et à la charge d'une redevance annuelle de 2 livres d'encens qui devaient être déposées à chaque fête de la Pentecôte sur l'autel de Saint-Guillaume.
1153. Odon, abbé de Sainte-Foy de Conques, donne tout ce que son couvent possédait à Flaniac et au mas de Carnalag (Sainte-Eulalie).
1159. Raymond Bérenger, comte de Barcelonne, roi d'Aragon donne au Temple, à Elie de Montbrun, maître en Rouergue la ville de Sainte-Eulalie et la terre appelée le Larzac, sise dans son Comté de Millau, avec la faculté d'y construire des villes et places fortes. Cette charte est datée de Gironne et porte avec la signature du comte, celle des évêques de Saragosse et d'Osca et des principaux seigneurs de Catalogue et d'Aragon.
1179. Son fils Alphonse, roi d'Aragon, comte de Barcelone, marquis de Provence, prend l'Ordre du Temple, les villes de Sainte-Eulalie et autres du Larzac sous sa protection et confirme aux Templiers la juridiction tant civile que criminelle dans tout ce territoire.
1167. Arnaud de Molnar, dame Laurence, sa femme, et Arnoux leur fils, donnent le mas de La Caze (Saint-Caprais).
1177. Bérenger et Guillaume d'Auriac donnent l'église du Gal (Saint-Paul). Voir l'étude sur la Grange de Gal.
1181. Raymond, abbé de Conques, donne l'église et la ville d'Alsobre sous la rente de 50 sols rodanais, payables au monastère de Conques le jour de la fête de Sainte-Foy, ou d'un marc d'argent fin, « si la monnaie rodanaise était détériorée »
La Bastide-Pradines, je remarque d'abord que Bastida de Sarnonenca « Bastide de la vallée du Cernon » est le nom le plus ancien qui ait été donné au village et que ce nom a été employé pour la première fois en 1221, lorsque le comte de Rodez, sur son lit de mort à Saint-Jean d'Acre (actuel Acre, en Israël, au nord d'Haïfa), légua aux Hospitaliers ce qu'il possédait à la dite Bastide.
La Bastide, autrement dit « la nouvelle Bâtie » était alors, à mon avis, un poste de péage contrôlant une route qui, par Alsobre, où il y avait déjà une motte féodale, montait sur le Larzac par le vieux chemin de Sainte-Eulalie à l'Hospitalet, en passant sous le château de Cornalatch. A ce moment là, le comte de Rodez avait installé sur une autre voie, menant de Millau à Lodève, une autre Bastide, celle « des Efrus » (l'actuel Castelas des Enfruts, commune de La Couvertoirade. Bastide encore comparable à celle de Gaillergues (commune de Saint Vincent d'Olargues, Hérault), vallée de l'Orb, où le seigneur de Caylus (commune de Saint Affrique, Aveyron) avait crée un poste de péage.
Sources: Ecrit par Gil de la Mare
1182. Richard de Montpaon donne ses mazages de la Couvertoirade, de Cabanix et de Polaporquié (La Couvertoirade).
1183. Bringuier de Molnar donne les mazages de Lescaille, et la Blaquière et de Gogule (La Couvertoirade).
Précisons au passage que le terme de mazade qui n'existe pas dans la langue française, est la déformation de la désignation ancienne du hameau: le mazage ou le mas; à l'époque de la féodalité.
1184. Sanche, comte de Provence, donne les mas de La Tailhades, de Regembert, de Lazenarol et de Nogairol (La Salvatge).
1187. Hugues, comte de Rodez, donne aux Templiers de Sainte-Eulalie l'alleu et la seigneurie de tout ce qu'ils avaient acquis dans son comté, exempte eux et leurs vassaux de tous droits de leude et de péage, de toutes tailles et questes et leur permet de fortifier leurs villes et leurs églises.
1187. Guillaume de Revel donne tous les pâturages qu'il avait dans la paroisse de Saint Etienne du Larzac.
1189. Bérengère, veuve de Dardé de Cornus, donne les dîmes et la seigneurie de Saint-Capraize du Larzac.
1189. Hugues, évêque de Rodez, confirme les donations faites aux Templiers dans son territoire de Saint-Georges, les privilèges et seigneuries spirituelles concédées à l'Ordre dans son diocèse.
1211. Guillaume de Severac et dame Aldiars, sa femme, donnent les pâturages du Larzac depuis Saint-Baulize jusqu'à la Dourbie.
1213. Arnaud du Molnar donne ses droits sur la paroisse de Saint-Etienne-du-Larzac: Il pourrait s'agir de l'église Saint-Etienne située sur le plateau du Larzac au dessus du village de Sainte-Eulalie-de-Cernon et non loin de l'Hospitalet et aujourd'hui en ruines. cette église est attestée dès les environs de 1050 par une donation dans le Cartulaire de Gellone. Un tènement (visible sur les cartes IGN) du nom de « La Fontaine Saint-Etienne » existe à l'emplacement des ruines de l'église. Elle figure aussi sur les cartes de Cassini accompagnée d'une église Saint-Amans...
Sources: ALAUX Jérome
1221. Jacques, roi d'Aragon, comte de Barcelone et seigneur de Montpellier, met la commanderie de Sainte-Eulalie sous sa sauvegarde et enjoint à ses baillis et officiers de protéger les personnes et les biens des Templiers comme les siens propres.
1255. Transaction entre Guillaume abbé de Saint-Guilhem du Désert et le commandeur de Sainte-Eulalie pour les droits de pacage sur le territoire de Saint-Capraize.
1257. Procès par devant le sénéchal du Rouergue entre le commandeur de Sainte-Eulalie et les seigneurs de Roquefeuil, au sujet de la juridiction de la paroisse de Nortre-Dame du Luc et des déprédations commises par ces derniers sur les terres de la commanderie. Transaction entre les deux parties qui promettent d'exercer la juridiction en commun et de partager les revenus.
1269. Sentence arbitrale entre le commandeur et G. de Saint-Maurice au sujet de la juridiction du territoire de Gardiole et du mas de la Souquète, que le dernier prétendait lui appartenir comme dépendances de ses châteaux de Laval et de Sorgues.
1277. Sentence arbitrale entre les Templiers et Henri, comte de Rodez, qui prétendait à la seigneurie de la ville de Sainte-Eulalie et des places de la Cavalerie et la Couvertoirade:
les arbitres reconnaissent l'entière juridiction des commandeurs sur leurs possessions de Larzac et ne réservent au comte de Rodez que l'estrade et le péage du chemin de Millau au Caylar.
1286. Sentence arbitrale entre le commandeur et Raymond et Pierre Jourdain, écuyers de Creissels, qui disputaient aux Templiers la juridiction de la portion du Larzac, située près de Tournemire et avaient commis divers excès contre leurs personnes et contre leurs propriétés.
1316. Le commandeur P. de Caldayrac, inféode à la communauté de la Cavalerie les devois de Nogairol, de las Tailhades, de Puech Blacous et des Olmières, moyennant une redevance de 50 livres.
1330. Le Viguier du Vigan ayant fait élever des fourches patibulaires au Luc, le commandeur le cite au tribunal du Sénéchal de Beaucaire.
1333. Lettres patentes de Philippe VI, roi de France, aux Sénéchaux de Beaucaire, de Carcassonne, du Rouergue et du Périgord, leur mandant de maintenir le commandeur de Sainte-Eulalie en la justice haute, moyenne et basse du Larzac.
1340. Lettres du même Roi exemptant la maison de Sainte-Eulalie du ressort de supériorité de la ville de Millau et l'unissant à celui de Roquecérière.
1346. Le commandeur porte plainte au juge de Saint-Affrique contre le bailli de Saint-Paul qui, malgré la sauvegarde royale, avait fait enfoncer les portes de la grange du Gal et l'avait livrée au pillage.
1352 Transaction entre le commandeur de Sainte-Eulalie et les consuls de Millau à raison des droits de dépaissance sur le Larzac.
1356. Compromis avec le Chapitre de Rodez au sujet des dîmes de la paroisse de Saint-Martin des Prix.
1377. Prise et pillage de la ville de Sainte-Eulalie par Raymond de Roquefeuil.
1442. Reconstruction des fortifications de cette ville. - 14 octobre 1442: Contrat de construction des fortifications de Saint-Eulalie-de-Cernon (Aveyron).
1479. Le commandeur Raymond de Ricard, en considération des dommages causés dans le pays par le passage des gens de guerre, réduit de 50 à 45 livres la censé due par les habitants de la Salvetat et de la Blaquererye. Deux ans plus tard, l'émigration continuant à se produire par suite des misères du temps, le même commandeur réduit cette même censé à 40 livres.
1497. Le commandeur Charles d'Allemand accorde des droits d'usage et de dépaissance dans la forêt de la Salvatge aux habitants de la Cavalerie.
1503. Le syndic du Vigan ayant voulu astreindre les habitants du Luc à la taxe pour l'entretien de l'armée du Roussillon, le commandeur proteste au nom des privilèges de l'Ordre.
La commanderie comprenait la ville de Sainte-Eulalie avec son château à trois grosses tours, la seigneurie et la juridiction de tout ce territoire, les places fortes de La Cavalerie et de la Couvertoirade, des censés et des domaines à Saint-Paul-de-Fonts, au Viala-de-Pas-de-Jaux, au Luc, à la Salvatge, à Saint-Georges de Luzençon, à Roquefort, à Clermont-de-Lodève, à Mayonnette, à Montels, etc.
Les seigneuries spirituelles de Saint-Sernin, Roquosel, Saint-Martin des Urbattes; rapportait 41, 000 livres, revenu que les charges réduisaient à 31, 466 Livres.
Præceptors du Temple
1140-1150. Pons de Luzençon, Maître en Rouergue.
1152-XXXX. Bégon de Verrières, Maître en Rouergue.
1153-1160. Elie de Montbrun, Maître en Rouergue.
1161-XXXX. Etienne de Malleville, Maître en Rouergue.
1175-1176. Begon de Sarbazac, Maître en Rouergue.
1176-1177. Galy de Montalt, Maître en Rouergue.
1177-1178. Guillanme de Saint-Hilaire, Maître en Rouergue.
1179-1192. Bernard Eschaffred, Maître en Rouergue.
1195-XXXX. Eymeric de Salles, Maître en Rouergue.
1200-XXXX. Guichard des Eyssines, Maître en Rouergue.
1208-1223. Guillaume Arnaud.
1128-XXXX. Raymond de Saint-Maurice.
1236-XXXX. Raymond de la Bruguière.
1239-1255. Pierre de Campfait.
1258-1262. Pierre Raymond.
1268-1276. Hugues de Semthès.
1276-1278. Frédol de Laissian.
1269-1280. Raymond de Posquières.
1281-1286. Guillaume d'Hugolin.
1287-xxxx. Gigon d'Adhémar.
1294-1295. Guillaume de Navas.
1298-XXXX. Rostang del Mas.
1316-1317. Pierre de Caldayrac.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
La commanderie de Sainte-Eulalie
Sainte-Eulalie-de-Cernon
La commanderie de Sainte-Eulalie se présente comme un quadrilatère dont le front Est donne sur la place du village. Il était flanqué à chacun de ses angles d'une tour carrée dont une seule manque (le chevet de l'église devant se substituer à l'une des tours). La partie la plus ancienne du château est celle qui donne sur la place. Il faut faire quelque effort d'imagination pour recréer cette façade qui correspond au réfectoire, au rez-de-chaussée et au dortoir à l'étage. Ce bâtiment a été construit vers 1340 par le commandeur Guillaume de Reilhane sur le modèle du Palais des Papes en Avignon. Depuis que le château a été vendu comme Bien national à la Révolution et divisé en lots habitables, la façade donnant sur la place a particulièrement souffert de l'ouverture de portes, fenêtres et de la construction de deux escaliers d'accès. Ce côté était flanqué à l'une de ses extrémités par l'abside de l'église exhaussée à l'époque des guerres de Religion, et de l'autre côté, par la tour Saint-Jean appelée aussi tour de la Mude, défendant la porte toute proche de l'enceinte du village et dont l'étage supérieur servait de cabinet de travail au commandeur. Un passage aménagé dans l'épaisseur du mur permet d'y accéder depuis la commanderie. Cinq contreforts d'un mètre de saillie soutenaient quatre arcs formant mâchicoulis et destinés à la défense.
Dans la deuxième moitié du XIIe siècle, les donations vont se succéder. Celles-ci proviennent d'une foule de seigneurs locaux occupant de petits châteaux à la périphérie du plateau, mais aussi des comtes et des évêques de Rodez, et d'abbayes comme Conques. Raymond Bérenger, comte de Barcelone et roi d'Aragon, donne au maître du Rouergue Elie de Montbrun, en 1159, la ville de Sainte-Eulalie et tout ce qu'il a sur le Larzac. Cette charte capitale octroie la possibilité, pour les Templiers, de construire des villes et des forteresses.
Porte d'entrée
La porte d'entrée principale de Sainte-Eulalie. A droite, la courtine a toujours sa hauteur originelle.
Par le biais d'achats, de donations déguisées, de ventes forcées, mais aussi d'échanges de terres, les Templiers évincent les anciens seigneurs du Larzac. Peu à peu le puzzle se complète, jusqu'à ce qu'ils deviennent les principaux possesseurs du plateau. L'habitat de ce dernier, jusque-là éclaté sous forme d'exploitations agricoles isolées, héritage des époques précédentes, sera fortement restructuré par le développement de véritables villes.
La puissance par trop visible des Templiers ne va pas aller sans poser de problèmes avec leurs voisins immédiats. Parmi les actes d'hostilité les plus notables, il faut mentionner le procès intenté par les Templiers aux Roquefeuil, en 1257, au sujet de déprédations commises par ces derniers sur les terres et les biens des Templiers près de Nant et à La Couvertoirade. Les Roquefeuil ne désarmeront pas et, à la tète d'une bande armée, Raymond de Roquefeuil viendra surprendre, en 1377, la ville et le château de Sainte-Eulalie qu'il pillera. Des actes du début du XVIe siècle font toujours état de procès entre le baron de Roquefeuil et les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, héritiers des Templiers.
Saint-Eulalie-de-Cernon
Saint-Eulalie-de-Cernon vue générale
Les murailles doivent avoir entre 11 et 12 mètres de hauteur suivant l'endroit où elles se trouvent. Pour pouvoir résister aux « échelades », une hauteur minimale de 9 à 10 mètres est requise. Pour gêner la pose d'échelles par les assaillants, un dispositif supplémentaire systématiquement utilisé dans ces enceintes consiste à faire saillir à l'extérieur de la muraille, au niveau du chemin de ronde une rangée de dalles sur 33 cm (1 palme). Le chemin de ronde est couronné d'un parapet de deux mètres de hauteur et quatre escaliers intérieurs sont prévus. La hauteur des murailles devant être jugée suffisante, il n'y a pas de fossé. Pour les commodités des défenseurs, quatre latrines sont prévues au départ de la courtine de chacune des tours. Pour la défense des murailles, un ensemble de 22 archères-canonnières est prévu. La fente verticale est destinée au tir à l'arbalète et l'ouverture circulaire inférieure à l'usage d'armes à feu de petit calibre.
Tours de Sainte-Eulalie
Les tours de Sainte-Eulalie
Toutes les tours ont une hauteur de vingt mètres et sont couronnées de mâchicoulis, sauf sur leur face interne. A l'intérieur, leurs étages sont voûtés. Les portes ouvertes à la base des tours ne possédent pas de système de défense particulier. Bien que commandités par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, mais exécutés par des maçons locaux, tous les éléments défensifs sont ceux mis en oeuvre partout dans le Rouergue à la même époque. Comme pour les Templiers, il n'y a pas une architecture militaire propre aux Hospitaliers. C'est en faisant le tour par l'extérieur de l'enceinte que vous découvrirez celle-ci et pourrez en apprécier, là où elle n'a pas été dénaturée, l'état de conservation remarquable à l'exception des parapets qui ont tous été détruits.
L'une des tours d'angle de l'enceinte qui a conservé son parapet d'origine. C'est après la Révolution, dans le courant du XIXe siècle, que des maisons sont venues s'appuyer contre la muraille. Dès le XVIIe siècle et jusqu'au XIXe siècle, nombre de portes et de fenêtres y furent percées.
L'enceinte de Sainte-Eulalie, peut-être parce que la dernière en date, offre le plan le plus rigoureux. Elle se présente sous la forme d'un trapèze proche du carré. Du réseau de rues préexistant à l'enceinte du XVe siècle, il est difficile de dire ce qui subsiste. Toutefois, et sans grand risque d'erreur, l'on peut affirmer que la rue principale, celle qui unit les deux portes, lui est antérieure. Il en est de même à La Cavalerie et à la Couvertoirade. Cette rue, généralement dénommée la rue Droite ou Grand Rue qui se prolonge toujours à l'extérieur, constitue l'axe géniteur de ces agglomérations. A Sainte-Eulalie, il n'est pas impossible que les rues qui lui sont paralléles soient également antérieures à l'enceinte.
Sainte-Eulalie-de-Cernon
Quoi qu'il en soit, l'enceinte de Sainte-Eulalie est formée de courtines rectilignes flanquées à chacun des angles de tours circulaires plus hautes que les murailles, les portes étant systématiquement percées à la base de tours quadrangulaires.
A Sainte-Eulalie, les chevaliers géraient l'exploitation de leur vaste domaine. En 1247, le responsable des troupeaux était le frère Peire Gran et, en 1251, un autre frère avait la charge du troupeau de juments. Nous n'avons aucun détail sur la vie au quotidien des Templiers de Sainte-Eulalie. C'est à la Règle du Temple qu'il convient de se référer, mais elle concerne la vie des Templiers de Terre Sainte, très différente de celle plus paisible et rurale de ceux d'Occident. Les Templiers doivent porter les cheveux courts et garder moustache et barbe. Après l'arrestation de 1307, ceux (en très petit nombre) qui purent s'échapper, rasèrent leur barbe afin de mieux se fondre dans la population. Outre le fameux manteau, leurs vêtements étalent très sobres et il ne devait y avoir aucune décoration superflue, si ce n'est des fourrures d'agneaux et de moutons. Ils prennent leur repas en commun, deux à trois par jour, et mangent trois fois par semaine de la viande. Contrairement à certains ordres, les Templiers sont bien nourris, surtout en période de guerre. Parmi leur ordinaire figurent les lentilles, les fèves, les choux, la volaille, les poissons, le boeuf, le porc, la chèvre, le bouc, le mouton et le fromage. Pendant le repas, ils peuvent parler pour demander ce dont ils ont besoin. Les frères chevaliers n'ont pas d'argent personnel et, lorsqu'ils doivent se déplacer, ils demandent l'autorisation à leur supérieur. Il leur est interdit de chasser et leur charité se limite au don de pain et de viande et non à de l'argent. Il fallait atteindre le nombre de quatre chevaliers pour qu'il y ait chaque semaine un chapitre ordinaire. Ce n'était pas le cas à Sainte-Eulalie avec deux chevaliers.
Château de Najac
Château de Najac - Sources: Camille Enlart
Après l'arrestation des Templiers de Sainte-Eulalie, incarcérés au château royal de Najac, en 1307, leurs biens furent confiés à deux commissaires royaux, qui, à cette occasion, en dressèrent l'inventaire. L'armement du château de Sainte-Eulalie consistait en cinq arbalètes, dix casques, deux selles et deux manteaux de Templiers. La vocation des Templiers de Sainte-Eulalie, une des plus riches commanderies de Provence et d'Aquitaine, n'était pas de toute évidence militaire, mais tournée vers l'élevage et l'agriculture. Ce même inventaire donne le cheptel de la maison:
35 chevaux (y compris mulets, ânes et ânesses),
22 boeufs de labour et, avec La Cavalerie,
120 bovins,
24 porcs,
180 chèvres et à La Cavalerie 1725 moutons.
Ce qui nous surprend le plus dans cet inventaire, c'est le faible nombre de chevaux alors que l'on sait que les Templiers de Palestine en étaient de grands consommateurs:
le grand maure avait droit à 4 chevaux,
les frères chevaliers 3
et les frères sergents 1.
Mais nous sommes en 1308 et les Templiers réfugiés à Chypre ne se battent plus.
Sources: Textes de Jacques Miquel - Images de Jack Bocar
Moulins des Templiers
Les moulins des Templiers à Sainte-Eulalie de Cernon (Aveyron)
Les vestiges archéologiques authentiques qui remontent effectivement à la période pendant laquelle l'ordre des Templiers a dirigé la commanderie de Sainte-Eulalie de Larzac (XIIe et XIIIe siècles) étaient jusqu'à présent de caractère uniquement militaire. Il s'agissait essentiellement de certaines parties des châteaux qu'il a fait construire à La Cavalerie, à La Couvertoirade et à Sainte-Eulalie même. Toutefois l'identification récente, à Saint-Georges de Luzen?on (Aveyron), d'un bâtiment servant de cellier et de grenier, a montré que les Templiers ont laissé aussi leur trace dans le domaine de l'architecture civile et plus particulièrement dans le secteur que l'on appelle aujourd'hui le génie rural.
C'est ainsi qu'un examen attentif de certains documents historiques, complété par une enquête sur le terrain, m'a permis finalement de conclure que l'infrastructure des deux moulins à eau de Sainte-Eulalie, actuellement nommés le Moulinou et le Moulin, remonte à l'époque des Templiers, plus précisément à la seconde moitié du XIIe siècle.
Une étude très approfondie de Monsieur André Soutou - Suite
Selve (La) (12)
Maison du Temple de La Sèlve
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Réquista - 12
Maison du Temple de La Sèlve
Important et ancien établissement des Templiers, situé dans la partie méridionale du Rouergue, près de la ville de Cassagnes-Bégonhès. Les archives mentionnent son existence dés le milieu du XIIe siècle; elles contiennent, en effet, les actes de plusieurs donations, qui, quoique non datées, doivent remonter à cette époque, ayant été faites entre les mains du chevalier Elié de Montbrun, qui gouverna lOrdre du Temple, en Rouergue, de 1148 à 1165.
Rullac
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Réquista, Commune: Rullac-Saint-Cirq - 12
Domaine du Temple de Rullac
Parmi ces dernières, nous Citerons celle de léglise de Rullac, par Dieudonné de Estolz de Gag.
Bégon
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Réquista, Commune: La Sèlve - 12
Domaine du Temple de Bégon
Celle de léglise et de la ville de Bégon, par Guillaume Alamanz.
En 1150, Guillaume Alaman, seigneur de Bégon, fit une donation aux Templiers qui leur permit détablir une Maison.
Celle-ci saccrut en 1172, année de la donation à Elie de Montbrun par Adémar de Cadars de tous ses droits sur la localité.
En même temps, la Maison reçut léglise et le lieu de Bégon et léglise de Rullac-Saint-Cirq.
Elle acquit des droits à Auriac-Lagast (1212), à Tanus (1263), à la Clause, à Broquiès et Ayssènes, mais aussi à Faussergues et à Lautrec, en Albigeois.
Elle se développa surtout aux dépens des anciens domaines de Vabres. Labbé de ce monastère conserva cependant un droit de gîte.
Les Templiers, puis les Hospitaliers se heurtèrent au pouvoir royal établi à Cassagnes-Bégonhès (XIIIe - XIVe siècle).
Par la suite, les rapports saméliorèrent et La Sèlve bénéficia de divers avantages comme de trois foires et dun marché hebdomadaire (lettres patentes de juin 1540).
Et enfin celle du territoire de Bringuerie et du bois de Longue-Faisole, par Pons de Miramont.
Bringuerie
Département: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Canton: Lot et Truyère, Commune: Sébrazac - 12
Domaine du Temple de Bringuerie
1162. Donation par Ademar de Cadars et plusieurs autres seigneurs de leurs droits sur le territoire de la Sèlve.
1173. Donation par Bertrand Lops de ses droits sur léglise dAuras ?.
Espinous
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Réquista, Commune: Salmiech - 12
Domaine du Temple de Espinous
1206. Donation par Richard, fils du comte de Rodez, seigneur de Salmiech, du fief dEspinous, situé dans la paroisse de Caplongue (seigneurie dite des Montagnes).
1222. Hue de Peyrebrune donne au Temple de la Sèlve les mas du Puy, de la Combe, de la Bruguière, de Solacroup et du Bousquet.
1247. Dame Uga, fille de Raymond de Salmiech et femme dArnal des Oles, partage entre labbaye de Bonnecombe et le Temple de la Sèlve ses fiefs dAlratos et de Cantegril ?.
En 1247, fut conclue une transaction entre labbé de Vabres et le commandeur de la Sèlve, au sujet de léglise de Ruilac:
les Templiers devront payer aux Bénédictins la censive annuelle de 2 sols et 6 deniers, fournir le logement à labbé et aux moines de Vabres, toutes les fois que ces derniers auront loccasion de passer par la Sèlve.
1263. Guillaume et Huc Finelas donnent au Temple de la Sèlve leurs droits sur le château de Tanus, situé dans le diocèse dAlbi, entre les territoires de Montauriol (Tarn) et de Cabrespine. A ces premières possessions vinrent sen adjoindre de nouvelles, entre autres, la seigneurie spirituelle de la paroisse de Saint-Sauveur-de-Lautrec, et plusieurs fiefs en dépendant.
Les archives contiennent, en outre, les traces de longues discussions entre les commandeurs de la Sèlve et les officiers royaux de Cassagne, au sujet de la juridiction des localités voisines, malgré une sentence de 1287, qui reconnaissait aux Templiers lentière seigneurie de la Sèlve et sut laquelle nous aurons loccasion de revenir (voir Espalion).
En 1290, protestation du commandeur contre la sentence obligeant ses vassaux à payer un subside pour lentretien de larmée levée contre le comte de Foix et les rois de Navarre et dAragon. Lannée suivante, protestations des Templiers contre lérection de fourches patibulaires, par le juge de Cassagnes, sur le territoire de la commanderie et contre la présence dun sergent royal et dune garnison dans le lieu de la Sèlve.
Præceptors de la Sèlve
1155-1162. Hugues Gruiral.
1236. Welhelm Arnal.
1235. Estrebat.
1250. Pons de Magalas.
1256, Hugues du Valon.
1259-1260. Guillaume de Cardaillac.
1261-1262. Guillaume de Roquefort.
1263-1278. Raymond de Posquières.
1281. Raymond de la Bote.
1283. Raymond de Plauzolhes.
1284. Bernard de Salvagnac.
1316. Foulques de Jouilhet.
1317-1318. Arnaud de Toyran.
Sources : Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de lordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Toulouse 1883. BNF
Viala-du-pas-de-Jaux (12)
Domaine du Temple de Viala-du-Pas-de-Jaux
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Causses-Rougiers - 12
Domaine du Temple de Viala-du-Pas-de-Jaux
Le Viala-du-Pas-de-Jaux, anciennement Vialar, existait déjà à l'époque des Templiers.
Mais ce sont les Hospitaliers après 1312, qui vont développer le village en y installant les bâtiments de l'exploitation agricole gérée par un frère de l'Ordre et en y créant une église en 1315.
Viala-du-Pas-de-Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar
Tous les mas qui se trouvaient sur ce territoire vont peu à peu disparaître, à l'exception du Mas Baldit et de La Vialettes, au profit du Viala appelé Viala-du-Pas-de-Jaux désormais, probablement pour le différencier d'un autre Viala situé au-dessus de Cornus.
C'est l'archiviste de l'Ordre de Malte à Arles, au XVIIIe siècle, qui nous donne les raisons de la construction de l'énorme tour qui domine le paysage.
Viala-du-Pas-de-Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar
Vers 1430, en raison de la grande insécurité du Larzac à cette date, et de la distance relativement élevée qu'il y a pour se rendre du Viala à Sainte-Eulalie, les habitants élèvent, à côté du logis, une imposante tour dans laquelle ils iront se réfugier en cas de danger.
Haute de 27 mètres, elle est divisée en 5 niveaux portés par des planchers, avec cheminées, latrines et petites fenêtres (pour des raisons de sécurité, le rez-de-chaussée est voûté et la porte se trouve au premier étage).
Viala-du-Pas-de-Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar
La voûte construite au XVIIe s'était écroulée il y a une quarantaine d'années. Elle vient d'être rétablie et vous pouvez désormais accéder à la terrasse panoramique installée au-dessus de celle-ci. De là, vous découvrirez, appuyé à la tour, le logis du XIVe siècle très ruiné mais qui va retrouver sa splendeur d'antan.
Sources: Textes de Jacques Miquel - Extrait de l'ouvrage: Sites templiers et hospitaliers du Larzac
Viala-du-Pas-de-Jaux
C'est de très loin, en venant de Sainte-Eulalie, que l'on aperçoit au-dessus de l'horizon, l'imposante tour grenier des chevaliers hospitaliers du Viala du Pas de Jaux.
Viala-du-Pas-de-Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar
Le site du Viala du Pas de Jaux fut acquis par donation à l'ordre religieux des Templiers dès 1150. (« Jaux » vient du latin « jovis »: Jupiter). Il s'agissait d'un domaine agricole important, au milieu duquel se trouvait un ensemble d'habitations et de défenses.
Viala-du-Pas-de-Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar
La tour carrée, de 30 mètres de hauteur, la plus grande tour grenier construite sur le Larzac (vers 1430), a été la première fortification élevée pour emmagasiner les redevances en nature, en particulier les grains. Elle servit aussi à abriter la population du Viala pendant la guerre de Cent ans. Une couronne continue de mâchicoulis donne à cette « vigie » une physionomie guerrière.
Il est possible d'accéder au sommet de cette tour, en cours de restauration, pour jouir d'un vaste panorama: à proximité terres cultivables et au lointain terres de parcours.
Viala-du-Pas-de-Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar
Les allées de buis centenaires, ou « boissieiras », qui abritaient hommes et animaux du vent, du soleil et de la pluie.
Les lavognes, points d'eau pour abreuver les bêtes.
Les drailles et les passades, voies réservées au passage des troupeaux.
Viala-du-Pas-de-Jaux
Viala-du-Pas-de-Jaux, la Tour - Sources: Jack Bocar
Dans les environs, des croix de chemins, le dolmen des Fadarelles (des fées) qui a une table de 4m50 de long, le four à pain du mas Baldy.
Sources: Mairie, Le Bourg, 12250 - Le Viala du Pas de Jaux
Allez voir le site de l'association de http://vialadupasdejaux.e-monsite.com/ : Viala-du-Pas-de-Jaux