La Croisade de Richard de Cornwall
On peut à peine qualifier de croisade l'expédition de Richard de Cornwall, frère du roi d'Angleterre Henry III, et beau-frère de Frédéric II (1). Elle n'en eut pas moins d'importants résultats.Richard trouva à son arrivée à Acre (octobre 1240) les esprits profondément divisés. Lui-même écrit : « En Terre Sainte la paix a été remplacée par la discorde, l'unité par la division, la concorde par la haine civique. Les deux Ordres fraternels, naguère constitués pour la défense de leur mère commune, maintenant enflés d'orgueil par l'excès de leurs richesses, se disputent dans son sein (2) »
Richard eut la sagesse de ratifier les conventions avec l'Égypte et obtint la libération des prisonniers faits à Gaza. On y gagna d'importantes extensions de territoire :
1° L'arrière-pays entre Beyrouth et la montagne.
2° De même l'arrière-pays de Sidon.
3° La Galilée.
4° Jérusalem (démantelée) et Bethléem avec l'accès à Jaffa.
5° Tout le pays de l'ancienne Philistine, sauf Gaza.
En Samarie les Musulmans gardaient Naplouse et Hébron.
Richard de Cornwall rembarqua à Acre le 3 mai 1241.
En principe l'autorité sur la Terre Sainte demeurait à Frédéric II. Mais la population ne pouvait souffrir ses représentants. Deux ans plus tard ils étaient chassés de partout et les barons confiaient la régence à Alix, fille du roi Henri de Champagne (1192-1197), qui se remaria pour la troisième fois et épousa Raoul de Soissons.
En fait la cour des barons entendait gouverner le pays (3).
Francs de Syrie et Damasquins contre les Mongols
Notes
1. Grousset, p. 393-406.
— Bréhier, p. 206.
— Mas-Latrie, Histoire de Chypre, p. 328.
2. Mathieu de Parts, Chromca, majora s t. IV, p. 139 ; traduction Grousset, p, 393.
3. Grousset, p. 399-405.
Sources : Lot, Ferdinand. L'art militaire et les armées au Moyen-Age en Europe et dans le Proche Orient. Tome 1 (La Croisade de Richard de Cornwall). Paris 1947. BNF
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