Le bouclier: Les Templiers ont utilisé conjointement plusieurs types de boucliers.
le bouclier rond ou rondache - surtout les sergents et les turcopoles - et l'écu en amande (1118-1190), puis, toujours la rondache et l'écu triangulaire à pointe ogivale, l'écu français classique, à partir du XIIIe siècle.D'une façon générale, l'écu possède une valeur célestielle et reflète sur terre la lumière émanant du cosmos. Il est, par nature, une représentation de l'univers comme si celui qui le porte et le brandit opposait, par un écran magique, et d'autant plus magique et divin dans le cas du Temple que l'écu est orné d'une croix (cf. supra), l'univers à son ennemi dont les coups atteignent au-delà du guerrier scutifère une réalité supra-humaine. Luttant pour et sous la protection de Dieu, le chevalier se protège derrière un objet qui a quatre fonctions de symboliser la Foi contre laquelle s'écrasent les traits des forces maléfiques, la Foi devant toujours être sous-tendue par la vigilance et la tension intérieure permanentes du chevalier.
Le rite de l'élévation sur le bouclier-pavois du guerrier ou du chef
1. d'incarner la légitimité divine du combat et du pouvoir. D'où le rite de l'élévation sur le bouclier-pavois du guerrier ou du chef, élu par les guerriers mais choisi par la divinité.
Ecu - Bouclier
3. de réfléchir la Lumière sublimée en transmutant les traits du Mal qui sont une chute de la Lumière du plérome.
Le symbolisme de l'écu en amande est lié à sa forme même.
Ecu en Amande
L'Ecu en amande.
Ecu en Amande
Considéré sous la forme d'une mandorle
Ecu Mandorle
L'écu ogival
Ecu Ogival
Le sang est le véhicule de l'âme
Sa forme évoque aussi la coupe, réceptacle du sang, donc de la lumière, de la substance animique - le sang est le véhicule de l'âme -, de l'immortalité et de la connaissance qu'on ne peut acquérir qu'au prix de la mort, sinon réelle, en se trempant dans son propre sang et dans le sang de ses ennemis, tel Siegfrid se baignant dans le sang de Fafnir, du moins initiatique par la mort au monde profane pour renaître à une vie nouvelle ou à une vie suprasensible.
Ecu Rond
L'Epée
L'épée. Signe de l'état guerrier et de ses vertus, la force, la puissance et le sacrifice, l'épée est duelle: destructrice du Mal, de l'injustice et de l'ignorance, et constructrice lorsqu'elle maintient la paix de Dieu et rétablit la justice. Elle sépare le bon du mauvais, établissant un équilibre, et frappe sans faiblesse le coupable. Aussi, l'épée est-elle le symbole du Logos, du Verbe, possédant un double tranchant, donc le double pouvoir. Symbole polaire et axial, elle est le lien entre le Ciel et la Terre, par lequel « descend » la puissance céleste pour féconder la terre. Surtout, l'épée est un symbole igné et lumineux, image de l'éclair et du feu.
L'Ecu et L'Epée
N'oubliez que vous portez sur votre flanc la Lumière de notre Seigneur qui devra être prestement tirée du fourreau de l'obscurité, autant de fois qu'il vous semblera juste, non pour des raisons du monde ou la colère, mais pour détruire la nuit de la mécréance, de la malignité des infidèles et que triomphe la Vérité apportée par le Christ.
Répandre le sang de l'impie est faire oeuvre justement de Dieu et vouer son âme au feu éternel.
Chérissez votre épée comme une compagne fidèle et obéissante, et n'hésitez à vous lancer dans le trépas avec elle car elle vous permettra d'accéder à la vie éternelle »
De la forge d'où est issu le lingot de métal en fusion qui donnera la lame jusqu'à sa remise au futur chevalier, l'épée reçoit, inflige et transmet la matière ignée. Lors de l'adoubement ou de la simple remise de l'épée à la suite d'un rite de passage, comme au Temple, l'initiateur ne transmet pas seulement à l'initié, futur membre de la confrérie, une série de connaissances et ne l'ordonne pas uniquement dans son futur état, mais lui donne le feu sacré et divin qu'il devra manier avec justesse et sagesse.
Des covertures des lances
53. Nul frère nen ait coverture, ni en escu, ni en lance, quar ce n'est nul profit, ainz atendons que ce soit granz damage.
Sources: Extrait du livre de Bernard Marillier: Essai sur la Symbolique Templière. Editions Prades