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Etudes sur les Templiers
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Histoire de la ville de Malaucène

Malaucène et l'enclave des Papes
Département : Vaucluse, Arrondissement : Carpentras, Canton : Malaucène - 84 - Wikipedia


Jean XXII (1316-1334)
Clément V avait décidé (1) que les biens des Templiers seraient dévolus et transmis aux chevaliers de Saint-Jean ou Hospitaliers. Cette mesure rencontra des obstacles énergiques, en France, de la part de Philippe-le-Bel. Dans le Venaissin, au contraire, les choses se passèrent comme l'avait voulu le souverain Pontife, et les Hospitaliers entrèrent en possession de la dépouille des Templiers.

Ces derniers ne tardèrent pourtant pas a s'en dessaisir en faveur de Jean XXII, auquel ils voulaient faire la cour, dit Fornéry, en l'aidant à arrondir le petit état pontifical (3).

L'acte de donation est du 25 novembre 1320. Il comprend l'énumération des dix-huit localités du Comtat, dans lesquelles les chevaliers supprimés avaient soit des commanderies, soit des maisons, soit des terres : Malaucène figure dans cette liste au dix-septième et avant-dernier article (4).

Ne pouvant citer l'acte lui-même puisqu'il nous a été impossible de le retrouver, nous transcrivons ce que dit Fornéry, dans son Histoire du Comté Venaiasin, Tome I, livre V, chapitre IV.
« Les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem qui avaient succédé aux biens des Templiers dans le Comté Venaissin, considérant que ces biens leur étaient de peu de profit, à cause des dépenses considérables qu'ils étaient obligés de faire pour l'entretien et la garde des forteresses et pour les réparations des maisons et voulant faire leur cour au Pape qui parut les souhaiter, firent donation au Saint-Siège de tous ces biens dont voilà la liste, l'instrument de cette donation en date du 25 novembre de l'an 1320. »

En historiens consciencieux et désireux de prouver par des pièces authentiques les faits que nous énonçons, nous devons déclarer que nos recherches ayant pour but d'établir d'une manière incontestable que les Templiers possédaient une commanderie à Malaucène, n'ont pas abouti.

C'est vainement que nous avons fouillé dans les archives de Malaucène, dans celles de la préfecture des Bouches-du-Rhône, où nous pensions à bon droit trouver quelques documents (5), et dans celles de la préfecture de Vaucluse (6). C'est vainement encore que nous avons fait faire des recherches aux Archives Nationales et à celles des départements de l'Isère et de la Drôme, indiquées comme pouvant nous fournir des indications.

Nous serons donc forcés de faire les plus grandes réserves au sujet de ce que Guinier nous en dit. Nous ne prétendons pas nier absolument ce qu'il prétend, mais nous déclarons, dans tous les cas, ne rien accepter les yeux fermés et lui laisser l'entière responsabilité de ce qu'il avance.

D'après l'historien de Malaucène, la principale propriété des Templiers, à Malaucène, consistait en un couvent situé sur la colline de Clairier, au nord-ouest, en un lieu d'où l'on découvre le village du Barroux.

La chapelle dédiée à saint Martin avait une forme assez insolite, car elle était à deux nefs. Chaque nef avait son autel.

1 — Cayrane, avec son église et sa forteresse.
2 — Montaigu, proche Valréas, dont la plus grande partie leur appartenait en propre avec la justice haute, moyenne et basse.
3 — Boisson, avec sa forteresse.
4 — La 12e partie de Valréas qui avait appartenu aux Templiers avec les maisons, four, moulin, fief, propriétés, etc., comme aussi ce qui appartenait en propre à l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.
5 — Richerenches, leurs maisons avec les terres, bois, prés, vignes, etc.
6 — Barbotan, près Richerenches, avec l'église, la cure, la maison, etc.
7 — Solericau, tous les biens qu'ils y possédaient.
8 — La maison qu'ils avaient dans Saint-Paul-Trois-Châteaux, hors du Comtat, avec la chapelle, pré, vigne, moulin, etc.
9 — Pierrelate, tout ce qu'ils y possédaient avec le château.
10 — Lapalud, diocèse de Saint-Paul, tout ce qu'ils y possédaient.
11 — Saint-Romain-de-Malegarde, les parties qu'ils y avaient.
12 — Ville-Dieu, leur maison.
13 — Sainte-Cécile, avec l'église.
14 — La Garde-Paréal, avec ses appartenances.
15 — Mornas, tous les biens qu'ils y avaient, et qui avaient appartenu a Guillaume Girard.
16 — Bompas, avec la grange de Donneto.
17 — Malaucène, tout ce qu'ils y possédaient.
18 — Pernes, leur maison et tout ce qu'ils y avaient.

On remarquera que, en ce qui concerne Malaucène, Fornéry se maintient dans des généralités, et ne cite ni maison, ni église, ni chapelle, ni même une grange.

Que conclure de cela sinon que les propriétés des Templiers se composaient exclusivement de terras diverses, disséminées dans le territoire ?

« L'édifice mesurait, dit Guinier (7), sept cannes de long sur cinq de large. Après la disparition des chevaliers du Temple, la chapelle cessa d'être entretenue et sa voûte finit par s'abimer (8). »

Jusqu'à ce moment, c'est-à-dire jusqu'à la fin du XVIe siècle, ce petit sanctuaire servit de lieu de pèlerinage annuel pour les gens du pays. Ceux-ci, le jour de la fête de saint Martin, évêque de Tours (11 novembre), s'y rendaient en procession et assistaient à la messe célébrée par le curé de la paroisse.

Sous la chapelle il existait encore, vers le milieu du XVIIIe siècle, un souterrain voûté dans lequel Guinier pense que l'on ensevelissait les religieux-chevaliers. « Une personne qui y était descendue m'assura, dit cet auteur, y avoir vu plusieurs bancs de pierre disposés autour de l'appartement, ainsi qu'une table de pierre, au milieu, soutenue par un pilier sculpté. »

« Cette salle, de la manière dont elle était disposée et placée, n'était pas ouverte à tout le monde on ne pouvait y pénétrer que par une trappe, de forme carrée, recouverte d'une pierre qui, lorsque elle était, en place, ne laissait pas soupçonner l'existence d'un souterrain. »

« A côté de la chapelle de Saint-Martin, l'on voyait encore de jolies et épaisses murailles en pierres de taille une vaste a cour environnée d'arcades, au nombre de douze, et qui servait de cloître aux religieux plusieurs salles voutées avec nervures, etc. »

« On a découvert en cet endroit quantité de pierres de taille, ciselées ou sculptées, que l'on a employées pour la plupart aux murailles des terres voisines. De tout temps on a trouvé à Clayrié des pièces d'argent ou de métal de toutes les formes et de toutes les qualités, dont plusieurs ont passé par mes mains, sans compter le sceau de l'ordre qui m'est resté. C'est une pièce de métal, en ovale, aboutissant en pointe des deux côtés, comme un agnus pascal, grossi au milieu, avec la devise Sigillum ordinis. Il y a par derrière une petite anse pour le tenir. »

Ces dernières sont formées d'une nef unique, à plein cintre, munies de contreforts, si bien bâties et tellement solides qu'elles sont de force à affronter encore les atteintes de plusieurs siècles.

« J'ai un parchemin daté du monastère de Saint-Martin, près de Malaucène. (Monasterium sancti Martini, prope Malaucenam, diocesis Vasionis.) C'est une transaction entre les cheavaliers du Temple, de Malaucène, et le seigneur Guillaume Albaruffa (du Barroux). On voit figurer sur cette transaction le nom de dix religieux :
« Guillaume de Valforte, supérieur; Johannes du Puy, assistant; - Suprémont de Cathérie; - Bollerd d'Entrechaux; - Bernardi Isnard; - Stuad de Mellauret; - Julien Fontini; - Dragonet de Maubec; - Petre Rostagni; - et Cachou Plantini. »

« Cet acte est du XII des calendes d'août (21 juillet) 1245 (9). »
L'auteur de l'Histoire manuscrite de Malaucène parle ensuite de la source communément appelée la font du Pertuis et à laquelle la tradition, si nous en croyons certaines personnes, aurait conservé le nom de Fontaine des Templier.

Elle coule sur les flancs de Clairier, et du côté nord-est, au-dessous de la ferme dite Tabardon. Il est facile de la retrouver elle est à peu de distance de l'ancienne voie romaine et sur le sentier qui conduit de la source de Charombel à l'Escours de Boucher.

En creusant le sol près de cette source, « dont le cours a été coupé », suivant Guinier, on trouva de fort grosses pierres de taille, dont plusieurs mesuraient une « canne. » On exhuma également une grande pierre de moulin et d'autres débris qui indiquaient d'une façon indubitable l'existence d'un moulin.

« J'en parle savamment, dit Guinier, puisque j'ai acheté une partie de ces pierres de taille pour ma maison, dont la porte principale fut faite et posée les 17 et 18 du mois de mars de l'année 1695. »

Or, toutes ces pierres avaient été extraites du sol en 1692, lors de la construction de la ferme de Tabardon.

Jean XXII et ses successeurs ne partagèrent point l'affection de Clément V pour la solitude du Groseau, mais on y vit plusieurs cardinaux et, entre autres surtout, Bertrand de Montfavet, neveu et créature de Jean XXII.

Bertrand avait acheté dans la ville et le territoire de Malaucène de nombreux immeubles maisons, vignes, prés, chènevières, etc. L'inventaire du Pont et de et l'Oeuvre sainct Benoit (ou Bénézet) (10), mentionne une bulle de Clément VI par laquelle ce pape mande au recteur du Comtat de donner l'investiture de tous les biens du cardinal (11) à ses héritiers et autres ayant-cause faisant payer une seule fois le droit de lods. Ce manuscrit n'indique pas la date du document apostolique mais cette clause de ne faire payer les droits qu'une seule fois donne facilement à entendre que ces biens nouvellement acquis par les héritiers avaient déjà passé en d'autres mains.
Sources : Histoire de la ville de Malaucène et de son territoire. Tome 1, par Ferdinand Saurel et Alfred Saurel. Avignon 1882.

Notes
1. L'abbé Ross, auteur des Etudes historiques et religieuses sur le XIVe siècle, parlant de la prospérité de nos pays durant le séjour des papes, dit (page 8) que Vaison (eut) une résidence papale. Il confond Malaucène avec Vaison.
2. Bulle : Ad providam.
3. Fornéry, livre V, page 378.
4. L'instrument de cette donation serait, d'après Fornéry, aux Archives de la Préfecture (Chambre Apostolique).
5. Inventaire du grand prieuré de Saint-Gilles, par M. de Grasset.
6. Chambre Apostolique.
7. Chapitre XVII.
8. Rien de tout cela ne milite en faveur de la construction de l'édifice par les Templiers. Il reste assez d'églises réellement levées par ces personnages dans les Bouches-du-Rhône et dans le Vaucluse même pour voir qu'il n'existe aucune ressemblance entre Saint-Martin de Clairier, de Guinier, et les églises des Templiers.
9. L'affirmation de Guinier est très nette; mais nous nous expliquons difficilement comment, en l'année 1210 et le 15 février, un nommé Arbert Martel donnait à la maison des Templiers de Roaix, plutôt qu'à la maison de Malaucène, une partie de ses propriétés, bien qu'il fit son dernier testament dans sa propre maison de Malaucène. Ne semble-t-il pas étrange que ce mourant allât chercher loin de sa commune des Templiers, lorsqu'il en avait sous la main, dans son propre pays, à Malaucène même, à moins, toutefois, que l'on ne place la fondation de la Commanderie, entre les années 1210 et 1245 ?
Voici un extrait de cet acte de donation (Cartulaire des Templiers et des Hospitaliers par l'abbé Chevalier, page 130) :
« Notum sit quod ego Arbertus Martelli donc Deo et Beate Marie de Roais et fratribus présent, et fut, in ea domo servientibus. pro remissione anime mee et antecessorum meorum, omne jus et omnem dominicaturam quam emeram a W' et R' de Roeaz in Castro de Boissona, intus et foris in toto tenemonto suo, scilicet quartam partem et hoc donum facio in ultimo testamento meo, in propria domo mea ad Malaucenam, et volo quod valeat jure testamenti, si non qualicumque racioni ultime voluntatis, etc. »
10. Manuscrit in-folio de la bibliothèque de M. l'abbé Correnson d'Avignon.
11. Décédé en 1343.

Sources : Histoire de la ville de Malaucène et de son territoire. Tome 1, par Ferdinand Saurel et Alfred Saurel. Avignon 1882.

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