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Etudes sur les Templiers
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Historique sur la Maison du Temple de Vaour

Commune de Vaour

Château de Vaour
Château de Vaour Sources: Trutat, Eugène 1896
Bibliothèque municipale de Toulouse, TRU C 936

Le village de ce nom doit son origine aux chevaliers du Temple. Vers l'année 1140, les Templiers eurent des possessions considérables dans la châtellenie de Penne. Ils bâtirent bientôt un château au lieu de Vaour, sur une éminence nue et aride, et appelèrent auprès d'eux les habitants disséminés dans la campagne. Ceux-ci eurent des libertés et franchises et jouirent, dès les premiers temps, d'une municipalité élective.

En 1118, Hugues de Pains, Geoffroy de Saint-Omer et sept autres gentilshommes dont le nom s'est perdu, firent voeu de se consacrer au service religieux et de procurer un libre accès aux saints lieux aux pèlerins qui y affluaient de toutes parts. Baudoin II, roi de Jérusalem, leur accorda le quartier méridional de son palais près le temple de Salomon, et les nouveaux chevaliers tirèrent de là leur nom de chevaliers de la milice du Temple ou de Templiers. Le concile de Troyes, en janvier 1128, approuva leur institution et chargea saint Bernard de dresser pour eux une règle écrite. Cette règle, qui dérivait de celle de Cîteaux, comme celle de tous les ordres militaires, était très austère; et, moine et soldat, le templier réunissait, comme on l'a dit, les austérités et les périls de ces deux vies, sans avoir le repos de l'une ni la gloire de l'autre. Le concile de Troyes ordonna que les nouveaux chevaliers porteraient un habit blanc, et sur cet habit, le pape Eugène III permit, en 1146, de placer une croix rouge.

La protection de cet Ordre, bornée dans le principe aux simples pèlerins, s'étendit bientôt aux armées entières des croisés. Associés aux Hospitaliers dans la défense des lieux saints, les Templiers fournissaient en bataille, alternativement, l'avant-garde et l'arrière-garde; pendant plus de quatre-vingts ans, ils s'illustrèrent sur tous les champs de bataille partout où apparaissaient les ennemis de la croix. — L'Ordre ne vivait que d'aumônes ; et à mesure que le goût des croisades diminuait, les rois, les prélats et les grands se dispensaient d'aller outre-mer en payant les Templiers; ils leur donnèrent des biens immenses dans tous les pays de la chrétienté, et particulièrement en France.

La première commanderie de l'ordre du Temple dans le Languedoc fut fondée, en 1136, par Roger III, comté de Foix (1). Vers cette même année sans doute, ou plus tard, en 1140, les Templiers eurent des biens en Albigeois et dans la châtellenie de Penne (2). Plusieurs d'entre eux résidèrent dès lors aux Albis ; mais bientôt leurs possessions en cette contrée devenant plus importantes, ils avisèrent une lande stérile sur un plateau élevé, à Vaour (3), dans la paroisse de Saint-Pantaléon, juridiction de Penne, et ils y élevèrent leur château, qui, en peu d'années, devint le chef-lieu d'une commanderie étendue.

Les premiers actes de donations aux Templiers (4) sont relatifs à des droits territoriaux dans la paroisse Sainte-Marie-Madeleine-des-AIbis. En 1143 (5), W. de Penne, Ramond Bernard, Matfre de Montels, P. de Penne, Amélius de Penne, et autres chevaliers, pour l'amour de Dieu et la rédemption de leur âme et de celle de leurs enfants, donnent la combe des Albis et autres propriétés, à Dieu, à sainte Marie des Albis, à Pierre Humbert et à ses successeurs. En 1150, Bernard Armengaud donna les moulins et les rivages d'Auriole, à Pierre Hugues, prieur, auquel, à son instigation, Bernard-Adémar d'Auriole céda aussi ses moulins en considération de la réception de son fils dans l'Ordre.

Les membres de la famille de Penne peuvent passer à bon droit comme les premiers bienfaiteurs des Templiers dans le pays; mais tous les autres habitants, depuis les simples propriétaires jusqu'aux chevaliers, aux vicomtes et aux comtes eux-mêmes, qui y avaient des propriétés, leur firent des largesses considérables, toujours pour le salut de leur âme et de celle de leurs proches. Plusieurs d'entre eux, en retour de donations importantes, demandèrent à participer aux avantages spirituels de l'Ordre, d'en faire partie en quelque sorte sous la dénomination de frères donnés, et, enfin, à être enterrés dans le cimetière des chevaliers. Ainsi, en 1180 (6), Raimond de Doguers et B. d'Auri, pour l'amour de Dieu et le salut de leur âme, donnent aux chevaliers du Temple et à Fort-Saus, maître de la maison de Vaour, leurs corps et leurs biens, et sont reçus dans l'Ordre en qualité de frères donnés. Les pères, les mères et les enfants s'encourageaient mutuellement dans cette voie. Dans deux actes des années 1182 et 1183 (7), Amiel de Penne, conseillé par son fils, par Mateline, sa femme, et par Izarn, vicomte de Saint-Antonin, donne plusieurs terres à la maison et y est reçu pour frère; Audeguers de Penne et Mandine, sa femme, accordent certains avantages à l'Ordre, en considération de ce que W. de Penne, leur fils, est reçu dans la maison et y a droit à un lit à l'heure de sa mort. Enfin, en 1196, Ramond-Amiel de Penne exempte les chevaliers de droits seigneuriaux dans la châtellenie de Penne, et est reçu dans l'Ordre en qualité de frère donné (8), avec participation aux bénéfices spirituels et la promesse d'être enterré dans leur cimetière (9).

Après les seigneurs de Penne, il faut placer au nombre des bienfaiteurs des Templiers, les chevaliers de Montaigut et puis les seigneurs de Cahusac. Ceux qui habitaient le Quercy, auprès des frontières duquel la maison de Vaour était placée, firent aussi leurs offrandes aux chevaliers du Temple ; le comte de Saint-Gilles et les vicomtes de Saint-Antonin et les chanoines de cette ville, se firent distinguer entre tous par leurs libéralités.

Les possessions des Templiers dans l'honneur de Sainte-Marie-Madeleine-des-Albis, châtellenie de Penne sur la rive droite de l'Aveyron, furent successivement affranchies des droits seigneuriaux par les chevaliers de la famille de Penne, qui en étaient coseigneurs. En 1174 et 1178, Bégo, chapelain de Penne, et Escors Galop, procureur de l'église de Saint-Paul-de-Mamiac, affranchirent de toute redevance leurs moulins et rivages d'Auriol, près les Albis ; et en 1191, W. de Salvanhac, fils de. P. de Penne, abandonna tous ses droits en cet honneur des Albis, à Durand OEiller, commandeur de Vaour, pour la somme de 150 sous melgoriens (10). Les Templiers eurent tous droits de pâturages dans le territoire des sieurs de Penne, et furent exonérés des droits de leude et péage, de vente et d'achat. Dans l'acte déjà cité de 1196, Ramond-Amiel de Penne reconnut, en effet, qu'ils jouiraient dorénavant en franchise des droits de bois, eaux et pâturages qu'ils acquerraient dans les limites de la châtellenie de Penne, et les exempta de tout leude et péage, qu'ils achetassent ou vendissent dans ces mêmes limites.

Tous les chevaliers de Montaigut, à l'exception de Guillaume de Latour, donnèrent aux Templiers, pour la rédemption de leurs péchés, les fours du château et du barri de Montaigut ; et en conséquence, en 1180, Etienne de Montevalran et Guillaume de Cahusac, obligèrent, dans une sentence arbitrale, leurs vassaux à aller cuire leur pain au four des Templiers, avec défense expresse au fournier de Guillaume de Latour d'aller prendre le pain pour le faire cuire à son four. Les chevaliers de Montaigut et les prud'hommes du château leur donnèrent aussi la chapelle du lieu avec toutes ses appartenances et dépendances, franche et libre de toute servitude, taille, guet, albergue et autres droits; l'évêque d'Albi, lo bisbe, autorisa cette donation, qui fut passée dans la chapelle, en 1190, sous l'acceptation des frères de Vaour (11).

Les immeubles avaient été donnés aux Templiers exempts de dîmes par les seigneurs laïques, qui les prenaient alors généralement partout. Cependant, en 1180, Adémar R. et Sébélia, sa femme , réclamèrent aux Templiers le paiement de la dîme pour leur maison et leurs terres, situées dans la paroisse de Saint-Pantaléon, dont Matfre A., père de Sébélia, était un des décimateurs; mais les Templiers prouvèrent que le sol où ils avaient bâti la maison et les autres terres, leur avaient été données franches de toute redevance et qu'ils en avaient ainsi joui depuis 40 à 60 ans, et ils en furent libérés par les arbitres Angers de Penne et Bernard Arnals (12).

Les Templiers achetèrent les dîmes dans plusieurs paroisses et notamment le tiers du dîmaire de Saint-Pantaléon dont il vient d'être parlé, et Bernard de Penne et Béatrix, sa soeur, confirmèrent cet achat en 1180 (13). Précédemment, en janvier 1174, Bancelme, prieur, du consentement de Pierre, abbé d'Aurillac, avait donné aux Templiers de Vaour, et sous l'acceptation de Fort-Saus, maître de la maison, et pour une somme de 180 sous melgoriens, l'église de Trévan et l'honneur qui en dépendait, et que détenait Guiral, sous le sens de 12 deniers et autant d'acapte (14).

Les Templiers de Vaour eurent aussi de bonne heure des possessions dans le Quercy. En 1178, le comte de Saint-Gilles, sous l'acceptation du même Fort-Saus, amortit toutes leurs acquisitions et celles qu'ils pourraient faire à l'avenir dans le territoire limité entre l'Aveyron, le Brétou et Castres, et en la juridiction de Castres (15). Ce prince fut un des bienfaiteurs de la maison de Vaour. Celle-ci eut bientôt, en cette contrée, des possessions encore plus étendues. Le 14 mai 1181, les chanoines de Saint-Antonin « vexés par les infidèles contre lesquels ils ne pouvaient se défendre, » donnèrent aux chevaliers du Temple « afin qu'ils les protégeassent contre leurs ennemis, » et sous l'acceptation de Fort-Saus, maître de la maison , l'entier territoire de Montricoux et ses trois églises de Montricoux, de Saint-Benoît-de-Castres et de Saint-Laurent-de-Mairet, avec tous droits de justice , pâturages , rivages, moulins , eaux et bois, tel et le même qu'ils le tenaient du roi Pépin, se réservant seulement les dîmes des paroisses (16). En avril et mai 1182, Frotard et Sicard, vicomtes de Saint-Antonin, ratifièrent les acquisitions que les Templiers avaient faites dans les terres relevant de leur seigneurie, et leur donnèrent des droits de pâturages, eaux et bois, le tout moyennant une somme de 300 sous melgoriens payables au vicomte Frotard, et de 200 au vicomte Sicard, que les Templiers payèrent avec les aumônes de la maison: « li fraire de la maio an lor faites caritat de las almoinas de la maio (17). »

Enfin, en 1184, le vicomte Sicard leur confirma, pour 100 sous melgoriens, toutes les possessions en la ville et juridiction de Castres, en quoi qu'elles pussent consister, qu'ils tenaient des chanoines de Saint-Antonin (18).

Les biens des Templiers attachés à la commanderie de Vaour étaient considérables à la fin du XIIe siècle, et durent s'accroître encore dans le siècle suivant. Les services éminents que l'ordre du Temple rendait à la chrétienté, justifiaient les libéralités des princes et des seigneurs, et les privilèges que lui accordèrent les papes et les rois. Les Templiers ne relevaient que du pape, et ne devaient rendre compte qu'à leurs chefs, ils pouvaient être témoins en leurs propres causes, ne payaient aucun droit, tribut et péage, et leurs maisons avaient droit d'asile. Mais ces biens immenses, ces privilèges étendus, corrompirent les Templiers; ils devinrent arrogants et injustes, et ne reconnaissant aucune supériorité, ils osèrent lever les armes contre les rois eux-mêmes; leur orgueil excita contre eux une répulsion générale, et en les rendant odieux aux petits comme aux grands, acheva leur ruine. Dénoncés, vers 1306, par deux chevaliers qui avaient été chassés de l'Ordre, les Templiers furent arrêtés dans tout le royaume au nom du roi, le 13 octobre 1307; la destruction générale de l'Ordre fut résolue au concile de Vienne, en octobre 1311, et publiée en mai 1312 (19). - Les biens des Templiers furent unis en France à l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui en jouit jusqu'à la Révolution.

La commanderie de Vaour avait, en 1497, d'après les reconnaissances générales faites en faveur de Charles Alaman de Rochechouart, commandeur (20), des rentes dans les communautés de Vaour, Penne, Montmiral, Lentin, Andillac, Cahusac, Loubers, Bonneville, Itzac, Cestayrols, Montricoux, Vieules, Cordes et Tonnac ; en 1632, d'après la vérification de ses revenus faite à la requête d'Annibal de Blacas, procureur d'Honoré Villeneuve-Villevieille, commandeur, par frères Guillaume de Vincent Savolson, commandeur de Golfech, et Philippe-Emmanuel de Cohen-Tournettes (21), elle avait des droits divers dans les communautés de Vaour, Saint-Bauzile, Verdier, Campagnac, Cahusac, Cestayrols, Puicelci, Penne, Saint-Antonin, Montricoux, Vieules, Molières et Villefrancaise.
1. — Histoire générale du Languedoc, nouvelle édition, tome IV, page 404.
2. — Nous publions aux documents, nº 4, l'acte qui nous autorise à préciser cette date. C'est un accord de l'année 1180, entre Adémar R. et Sébélia, sa femme, et Durand Teiller, commandeur de Vaour, par lequel les Templiers furent autorisés à jouir, sans payer aucune dîme, de leurs biens situés dans la paroisse de Saint-Pantaléon, comme ils en avaient joui depuis 40 à 60 ans.
3. — Bahor ou Vahor, Vaor et par contraction Vor, que l'on écrivit dans la suite Vaur et puis Vaour, l'u se prononçant ou.
4. — En 1192, Pierre del Castel, précepteur de Vaour, fit écrire dans un cartulaire, par son neveu Guirbert, chanoine de Saint-Antonin, toutes les donations et acquisitions de la maison. Ce cartulaire est déposé aux archives de la préfecture de la Haute-Garonne, ainsi que toutes les autres pièces concernant cette commanderie.
5. — Cartulaire, nº 96.
6. — Cartulaire, nº 21 et 27. - Conoguda sia a tots homes que aquesta carta ausiran legir, que eu B. d'Auri (Doni et laudi et autorgui) per amor de Deu e de S. Maria et salut de marma e als fraires del temple de Iherusalem ad aquels que aras i so ni adenan i seran en la ma d'en Fort Saus que era maestre de Vahor, mon cors e mon avec e ma terra e ma honor e tots mos dreigs bon quels aia senes tota retenguda que nos fas per bona fe e senes engan. E per aquest do sobres script la maio al receubut per donat. Aiso a faig B. d'Auri ab cossel e voluntat d'en R. io comte de S. Geli, et et mesers Guirals d'Auri, an donat a testimoni B. dels Fauguels que era beguers del comte del castel de Brunequel... Anno ab incarnatione M. C. LXXX, mense aprilis, feria VI, Alexandro papae Romae, Ludovico rege.
7. — Cartulaire, nº 35 et 49.
8. — Les frères donnés ne faisaient pas, à proprement parler, partie de l'ordre; ils étaient des stagiaires, des aspirants vivant dans le monde
9. — Cartulaire, nº 94. Documents, nº 2.
10. — Cartulaire, nº 18 et 31.
11. — Cartulaire, nº 78 et 92. - Documents, nº 3.
12. — Cartulaire, nº 36. - Acte déjà cité, documents, nº 4.
13. — Cartulaire, nº 38 et 39.
14. — Cartulaire, nº 25. - Documents, nº 4.
15. — Cartulaire, nº 30. - Documents, nº 5.
16. — Archives de la Haute-Garonne: Mémoire sur Montricoux et Cartulaire, nº 404. - Nous reviendrons plus bas sur cette donation importante que nous transcrivons aux Documents sous le nº 6.
17. — Cartulaire, nº 83 et 84. - Documents, nº 7
18. — Cartulaire, nº 87.
19. — On connaît toutes les phases du procès des Templiers. Il faut seulement rappeler que les consuls de Gaillac se firent représenter aux états généraux du royaume, convoqués à ce sujet à Tours pour le mois de mai 1308. Mon. com., t. Il., p. 442.
20. — Archives de la préfecture de la Haute-Garonne, gros volume in-f, qui porte à ses premières pages le portrait en pied du commandeur.
21. — Id., commanderie de Vaour. Liasses. Toutes les pièces nombreuses qui concernent cette commanderie sont en liasses non numérotées ; nous sommes donc forcés, à regret, à cette indication générale de liasses.


Vaour Chef lieu commanderie
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour - 81

Château de Vaour
Château de Vaour - Sources: Stef la Mule

Vaour était le chef-lieu de la commanderie. Là était le château, et tout autour s'étaient groupées les habitations des vassaux.

A la fin du XVe siècle, les habitants de Vaour eurent des discussions avec le commandeur Pons ou Pierre de Malleville, qui les assigna à la cour du sénéchal; une transaction eut lieu le 10 octobre 1482: d'un côté, le commandeur promit d'être à l'avenir un bon seigneur pour les habitants de Vaour, de les garder de toute vexation et de les retirer dans le, château en temps de guerre eux et leurs meubles, et de l'autre, les habitants s'engagèrent à être de bons et loyaux vassaux du commandeur, et à payer exactement les dîmes, le fournage et les rentes directes et foncières. De nouvelles discussions s'élevèrent dans le siècle suivant, et motivèrent une enquête faite le 31 mai 1538, à la demande de Ramond Ricard, grand prieur de Saint-Gilles et commandeur de Vaour. Le 2 janvier 1615 eut lieu une seconde transaction qui renouvela celle de 1482, et régla tous les droits respectifs des chevaliers et de leurs vassaux. Elle fut passée devant François de Lafon, notaire de Vaour, entre Pierre Blanchard Néaules, commandeur, et les consuls et les principaux habitants du lieu.

Les habitants de Vaour s'obligèrent à payer annuellement au commandeur et suivant l'ancienne coutume, une gélive à la Noël par feu, 11 livres tournois, la livre valant 20 sous, et les lods à raison de 6 deniers 1 denier; à aller faire guet et garde dans le château en temps de guerre, et à cuire le pain au four banal. La redevance pour le fournage était fixée à une livre de pain par chaque 16 livres, ou encore, suivant un ancien usage, à une miche par chaque seize miches, ou 2 livres par pain du poids de 35 à 40 1ivres; le commandeur devait faire chauffer le four à ses frais. Les habitants devaient encore au seigneur, à titre de corvée, savoir: ceux qui avaient du bétail, 2 journées avec bétail par an, et les autres 2 journées à bras; de plus, ceux d'entre eux qui se louaient habituellement pour aller faucher, étaient tenus de lui faire chacun une journée de fauchage. Les dîmes n'étaient pas uniformément perçues dans l'étendue de la paroisse: au terroir de Ladevèze, la dîme des grains se prenait de dix un; au terroir de Pech-Soullié, celle de toute espèce de grains et de la vendange, de cinq un, la vendange rendue au château, ce terroir étant franc et allodial de toute rente, taille et impositions; et aux autres terroirs, celle des grains, de neuf un, et de la vendange, de douze descats (corbeilles) un, portable au château. La dîme du lin, et on en cultivait, était de douze poignées une; celle des agneaux, de la laine et des cochons, était à l'usage. Le commandeur maintint ses vassaux au droit d'aller couper dans ses bois, pour leur chauffage, des buissons blancs et noirs, et des genêts; et de même qu'ils avaient promis d'être de bons et fidèles sujets, il promit à son tour d'être un bon et loyal seigneur.

En 1632, le commandeur déclara aux vérificateurs de l'Ordre, qu'il avait à Vaour l'entière dîme au taux de neuf un, excepté au terroir de Ladevèze où il n'était que de dix un; que dans plusieurs endroits de la paroisse, indépendamment de la dîme , il prenait la cinquième partie des fruits, et que par suite, ces terres, nommées quintals (sujettes au quiet, au cinquième), étaient exemptes de taille; que les habitants lui payaient une rente de 11 livres pour le terroir de Ladevèze, qui, moyennant ce, était affranchi de toute autre rente, et par feu, une géline à la Noël, et à volonté deux journées par an à bras ou avec bétail. Le four banal lui rapportait alors bien peu ; il fut plus tard supprimé, et les habitants autorisés, sans avoir à payer aucun droit à construire pour leur service des fours particuliers (1).

Le commandeur, seigneur ecclésiastique et prieur de l'église, nommait le recteur et lui donnait, suivant la déclaration de 1632, une pension de 10 setiers de blé, 4 s. de seigle, mesure de Saint-Antonin, 3 pipes de vin et 5 livres. Le recteur avait, en outre, la jouissance d'une terre, et le service de quelques obits. En 1775, la cure de Vaour est dite valoir 450 1ivres.

L'église était placée sous le vocable de Notre-Dame et bâtie dans l'enceinte du château, ou plutôt la chapelle des Templiers étaient devenue l'église paroissiale du village après qu'un incendie eut détruit, dit-on, l'église de Saint-Pierre, située à un quart de lieu du village. Bien avant l'année 1632, cette substitution s'était opérée; le recteur avait alors son logement au château. La chapelle était petite pour le nouvel usage auquel elle était destinée; à la fin du XVIIe siècle, il fut question de l'agrandir, et sur un rapport fait le 16 août 1684, par Charles Deymier, chevalier commis par le chapitre provincial, à la demande de Jean de Villeneuve-Villevieille, commandeur de Vaour, on lui adjoignit une salle-basse que l'on mit en communication avec elle par une grande ouverture cintrée.

Le produit des rentes directes de la commanderie à Vaour est diversement rapporté. Ainsi, la déclaration de 1632 le fixe à 53 setiers de blé, 16 setiers de seigle, 41 setiers d'avoine, 7 livres et 21 gélines 1/3; l'état des biens de la commanderie, dressé par la municipalité du lieu, le 5 décembre 1790 (2), le fait monter à 89 sacs 1/2 de blé, 20 setiers de seigle, 70 setiers d'avoine, mesure de Saint-Antonin, 8 setiers de blé, 7 setiers de seigle, 6 setiers d'avoine, mesure de Cordes, 6 1ivres et 24 gélines; l'estimation des biens de l'Ordre, dressée en 1792 (3), le réduit à 44 setiers de blé, 10 setiers de seigle, 35 setiers d'avoine, mesure de Saint-Antonin, 8 setiers de blé, 7 setiers de seigle, 6 setiers d'avoine, mesure Cordes, 6 1ivres 7 sous et 24 gélines. - La valeur des dîmes nous est inconnue (4).

Indépendamment de la dîme et des rentes directes, la commanderie avait à Vaour un château « grand, beau et fort, » et un domaine considérable formé de terres attenant le château, d'un corps de métairie, de prés épars et d'un grand bois à haute futaie (5). La déclaration de 1632 donne à la métairie une contenance d'une paire de boeufs et au bois celle de 100 setiers; les prés rapportaient 30 charretées de foin. L'état dressé en 1790 porte un domaine de 50 setiers de terres, 11 setiers de prés et un bois âgé de 40 ans de 169 setiers. Enfin, l'évaluation de 1792, attribue à la métairie 53 setiers de contenance, en majeure partie de mauvaise nature de terrain, et un revenu de 2 à 300 livres, et à cinq prés et une petite terre, celui de 410 1ivres; elle mentionne un moulin à vent qui n'était pas affermé depuis quelques années, et un bois de 40 ans de 300 arpents.

Les commandeurs de Vaour eurent à diverses fois des procès avec les habitants de Saint-Antonin et de Penne, au sujet des pâturages du causse d'Anglars. Les bestiaux étaient, au moyen âge, une des principales sources de revenu; les populations étaient très jalouses de leurs droits de pâturages. Le causse d'Anglars intéressait les trois communes de Vaour, Penne et Saint-Antonin. Le 10 avril 1430, les habitants de Penne et de Saint-Antonin fixèrent les limites de leurs pacages respectifs. Vers cette époque, le commandeur de Vaour, Pierre Rafin, était en discussion avec les consuls de Saint-Antonin au sujet des limites de cette dernière commune, et, sur sa requête, la cour députa Gilles Lagnave, juge d'appeaux de Toulouse, pour planter les bornes, ce qui eut lieu le 24 novembre 1455. L'année suivante, le commandeur, les habitants de Saint-Antonin et ceux de Penne étaient en discussion au sujet des droits de dépaissance aux affraux d'Anglars, situés dans le causse de ce nom, et s'accordèrent, par un arbitrage, le 11 décembre 1456.

Un siècle plus tard, Guillaume de Castelpers, commandeur, voulut défendre aux habitants de Saint-Antonin de faire paître leurs bestiaux au terroir déjà nommé, d'emporter du bois, de ramasser du gland, et de prélever, au profit de leur communauté, une rente de 5 paniers de blé et autant d'avoine par paire de bétail de labour et 4 deniers par bête grosse et 1 d. par bête petite dépaissant dans ce terroir. Condamnés une première fois, les habitants de Saint-Antonin relevèrent appel et exposèrent au parlement « qu'en qualité d'héritiers, avec le roi, des vicomtes de Saint-Antonin, ils pouvaient non seulement mener leurs troupeaux dans le causse d'Anglars, qui était primitivement une dépendance de l'ancienne vicomté, mais encore défendre aux commandeur et habitants de Vaour d'y amener les leurs (6). » C'est sans doute à la suite de ce procès qu'eut lieu un nouveau bornage, le 30 octobre 1597, entre les consuls de Saint-Antonin et ceux de Penne. Encore au XVIIe siècle, le commandeur demanda que les habitants de Saint-Antonin fussent privés des droits de pâturage dans le causse d'Anglars ; mais la cour des aides de Montauban, le 12 septembre 1676, et le parlement de Toulouse, le 11 juillet 1678, les maintinrent dans la jouissance de leurs anciennes prérogatives.
1. — Archives de la commune de Vaour; état des biens de la commanderie, du 5 décembre 1790.
2. — Archives de la commune.
3. — Archives de la préfecture, vente des effets de l'église, carton 66.
4. — Le quint au terroir de Pech-Soulié, donnait, en.1790, 10 sacs de blé.
5. — D'après un arrêt du conseil du roi, du 42 octobre 1728, chaque commanderie de Malte devait établir une réserve d'un quart de ses bois et régler la coupe des taillis. On ne touchait aux bois de réserve que pour les réparations majeures. Dans ce cas, sur la demande du commandeur et le rapport détaillé des commissaires envoyés ad hoc par le chapitre provincial, qui, assistés de maçons et de charpentiers, estimaient les réparations et marquaient le bois nécessaire, avec le marteau de l'Ordre, le conseil du roi permettait la coupe des arbres ainsi marqués (Archives de la préfecture de la Haute-Garonne, commanderie de Raissac)
6. — Dans cet exposé, les consuls de Saint-Antonin rappellent plusieurs déclarations relatives aux vicomtes et à la vicomté de Saint-Antonin, et encore la légende du martyre du saint de ce nom et de sa translation de Pamiers sur les bords de l'Aveyron en Rouergue. Voir la note intéressante de dom Vaissète sur Saint-Antonin (Histoire générale du Languedoc, tome I, page 505 et suivantes).


Commandeurs du Temple de Vaour

Château de Vaour
Château de Vaour
Sources: Trutat, Eugène 1896
Bibliothèque municipale de Toulouse, TRU C 936

Pierre Humbert, chevalier et prieur, 1143.
Pierre Hugo, titré de prieur de la maison des Albis, en 1150.
Fort-Sacs, figure dans une foule d'actes de donation en faveur des Templiers, de l'année 1174 à 1186, tantôt sous les titres de maître et de procureur de la maison de Vaour, et de ministre de la maison du Temple, et tantôt sous celui de commandeur de Castres. C'est lui qui accepta, au nom des chevaliers, la cession des droits seigneuriaux à Montricoux.
Durand Oeiller, figure dans des actes de 1180 et 1181, sous le titre de commandeur de Vaour.
P. de Tudelle, titré de commandeur dans un acte de 1185, dans lequel figure Fort-Saus en qualité de procureur.
Bertrand Bona fos, 1184.
Arnaud Dabos, 1191.
Pierre Lo Capella, 1191 et 1198.
Daydé de Sainte-Croix, 1199.
Adémar Guillaume, 1200.
Pierre del Castel, 1202. C'est à lui qu'est dû le magnifique cartulaire de la commanderie.
Raimond de Posquières, 1259. Il régla cette année la perception des dîmes à Penne.
Sanche, précepteur de Montricoux, 1273.
Pierre de Geoffroy, commandeur de Montricoux, 1276.

Commandeurs du Temple de Vaour.
Par Léonard et le Marquis d'Albon

Château de Vaour
Château de Vaour - Sources: Franc Bardou

Les biens du Temple dans les environs de Montauban pouvaient être réunis soit aux commanderies du Cahorsin, soit à celles du Toulousain. Ils sont très souvent associés avec la maison de La Capelle:
En 1248 Gaillard de Pradines est appelé « commandeur de Vaour, de Montricoux et de La Capelle. »
En 1276, Hugues de Santes « commandeur de la maison de La Capelle » stipulait « au nom des maisons du Temple de Vaour et de Montricoux. »

Néanmoins, c'est Adhémar G. commandeur de Toulouse qui prend des engagements concernant la maison de Vaour; en 1257 Raymond de Boquères, et en 1264 Pons de Castelnou, l'un et l'autre commandeur de Vaour, qui sont soumis au maître de Toulouse ou de Villedieu dans le Toulousain.

Les possessions à énumérer sont, la commanderie de Vaour (Tarn, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Gaillac) et celle de Montricoux (Tarn-et-Garonne, arrondissement Montauban, canton Nègrepelisse); la maison, ou plutôt la grange de Castres (Saint-Benoit-de-Castres, commune Montricoux) et « Mairesse » (Saint Laurent-de-Maynet, commune Montricoux).

A la fin du XIIe siècle, un bailliage était institué et régi de 1173 à 1190 ou 1191, par Fort Sans, nommé le plus souvent « maître de Vaour » mais parfois « bailli et maître de la maison du Temple en cette terre » et aussi, « commandeur (ou procureur) de la maison de Vaour », « maître de la maison de Castres. » En 1186, sire Fort Sans est « administrateur en ces terres de la maison de Vaour et des honneurs de Castres et de Mairesse. »

Les commandeurs subordonnés au maître Fort Sans régissaient chacun sa maison, ainsi qu'on le constate par les citations suivantes: « ... Durant OEiller (Willer) qui est commandeur de Vaour »; en 1184 « fait en la main de sire Fort Sans, maître de la maison de Vaour, et par l'autorité de P. de Case, qui est commandeur de Castres. »

En 1184 « Ce don est fait en la main de sire P. de Tudelle, qui est commandeur de la maison de Vaour, et reçu par mandement de sire Fort Sans et des frères de son bailliage. »

(Léonard explique ici les fonctions du maître d'un bailliage et du commandeur d'une maison, en appuyant sur le fait qu'un maître peut prendre le titre d'une commanderie affectée par une affaire spécifique. Il récuse l'opinion de Portal et Gabié (Cartulaire des Templiers de Vaour) selon lesquels les titres de « maître » et de « commandeur » seraient équivalents).
Du vivant de Fort Sans, les commandeurs de Vaour étaient:
Guiraud Bada (Guiraldus Bada) Vers 1178
Jean de Nogairol (Johannes de Nogairol) 1176 ? 1179
(Nogaro, Gers, arrondissement Condom)
Durand Willer (Durantus OEiller) 1181
P. de Tudelle (P. de Tudella) 1182, 1184, 1186
Arnaud Dabos (Arnaldus Dabos) 1191
Pierre (Petrus) 1191
- « Pierre le chapelain, commandeur de Vaour »
Entre 1183 et 1185 P. de la Case était « commandeur de Castres » et en 1185
Bernard Abauzitz était « commandeur de la maison de Castres et de Mairesse » (Saint Laurent).
A la mort de Fort Sans, Doat Dohas assume, peut-être, les fonctions du défunt; il fut en tout cas commandeur à sa place. Dans une charte de 1196 se rapportant à Vaour, nous le voyons subordonné à Pons de Rigaud, « maréchal de la chevalerie, et maître de Provence et d'Espagne. »
La liste des commandeurs de la maison de Vaour, sans autre titre:
Bertrand Boniface (Bertrandus Bonafous) 1192-1193
Pierre (Petrus est-il le même que le chapelain ?) 1195
Dieudonné de Sainte Croix (Deodatus de Santa Crotz) 1199
Adhémar Willem (Adhemarus W.) 1200
Pierre de Castell (Petrus de Castell) 1202
Arnaud Dabos (Arnaldus Dabos) 1211
Pierre de Bosc (Petrus de Bosco) 1247
Raymond de Bosquere (Raimundus de Bosqueria) 1257
Pons de Castelnou (Poncius de Castronovo) 1264
Hugues Raoul (Hugo Raous) 1268
— Visiteur en deçà-mer q.v.
— Commandeur de Toulouse, Le Bastit
Pierre Jaufres (Petrus Jaufredi) vers 1280
— Voir Trudon des Ormes, et Finke page 318.
Commandeurs de la maison de Montricoux à la même époque:
G. de Lobers (1232), G. de Cantamerle (1255) et Sans (de Cerieys selon Esquieu).

Il n'est pas impossible que certains de ces commandeurs aient régi les deux maisons à la fois, comme il s'est passé dans l'ultime année de l'Ordre. Commandeurs de Vaour et de Montricoux:
Arnaud de Caumont 1283-1285
Bernard de la Roche 1306
En 1300 il est appelé « commandeur de Montricoux. » (Mais il était maître de Provence depuis 1300)
Fonds: Archives de Haute-Garonne, Malte, fonds de Vaour, La Capelle.
Archives du Tarn-et-Garonne G. 1000. Archives Pyrénées Orientales, Cartulaire de Mas Deu. Bibliothèque Nationale Collection Doat, volume 124.
Voyez: Trudon des Ormes page 247.
Du Bourg page 556.
Esquieu page 153.
Portal et Cabié, Cartulaire des Templiers de Vaour 1894.


Maison du Temple de Vaour et le Procès
« Baillie de », Castres. Il y eut à Vaour « domus Templi de Vaor, Albiensis diocesis », localité fortifiée, une commanderie du Temple ou petite baillie, que MM. Ch. Portal et Edm. Cabié ont tirée de l'oubli par la publication du Cartulaire des Templiers de Vaour. De la lecture de ce cartulaire, il semble bien ressortir que la commanderie de Vaour eut sous sa dépendance des maisons de moindre importance, comme celle que les Templiers possédèrent à Castres.

Il y eut comme commandeur à Vaour, aux environs de l'an 1281, un chevalier nommé Pierre Geoffroid qu'un Templier toulousain cite parmi les Templiers présents lors de sa réception en 1284 au Temple de Toulouse.

Sans doute, Geoffroid n'était-il plus à Vaour en 1286 ou 1287, alors que Raynaud de Caumont reçut en cette maison, sur l'ordre de Pons de Brozet, en présence du chapelain de Vaour, frère Aymeri de « Scirleto » Il est à remarquer qu'ici Pons est dit commandeur du château fort de Vaour, alors qu'en réalité, il était, croyons-nous, commandeur de Provence.

Précepteur de Vaour: vers 1281, frère Pierre Geoffroid, chevalier.
Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

Procès des Templiers, tome II, page 156
Dixit nempe se fuisse receptum in capella domus Templi de Vaor Albiensis diocesis, circa instans festum Pentecostes erunt circiter triginta anni, per fratrem Petrum Guaufredi militem quondam, preceptorem tunc dicte domus, presentibus fratribus Bernardo Ysarii et Guillelmo Petri militibus, et Bernardo Darbus serviente, deffunctis, in hune modum nam cum requisivisset societatem ordinis et finaliter ei concessa fuisset, imposuit dictus receptor sibi mantellum, quodam presbitero assistente, cujus nomen et cognomen ignorat, dicente quasdam oraciones, et omnes astantes fuerunt eum osculati in ore.
Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

Campagnac
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral — 81
Les possessions de la commanderie de Vaour, dans la juridiction de Campagnac , se réduisaient à quelques fiefs donnant de rente 9 setiers 4 rases de blé, 6 r. de fèves, 5 sous 3 deniers, 8 s. d'acaptes et 2 gélives, avec droit de lods au taux de 5 d. un d. - En 1792, la rente, à Campagnac, n'est portée qu'à 5 setiers 4 rases de blé.

Saint-Bauzille
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral — 81

Eglise de Saint-Beauzile
Eglise de Saint-Beauzile - Sources: Inconnue

La commanderie avait en cette juridiction plusieurs terres nobles données à fief avec droit de lods de 5 un, et prenait la dîme au quartier de Labarthe, sans être tenue à aucune charge envers l'église.

Le 6 mars 1407, Amalric de Savignac, commandeur, inféoda ces biens, et puis successivement, les 15 décembre 1451 et 24 septembre 1534, les commandeurs Pierre Rafin et Philippe de Lasagne renouvelèrent le bail.
Ces biens étaient exempts de taille; au milieu du XVIIe Siècle, les consuls les ayant cotisés, la cour des aides de Montpellier, sur la plainte du commandeur Antoine de Glandèves de Castelet, ordonna aux consuls, le 30 juin 1655, de les dégrever et de ne plus les imposer pour aucune charge.

A la même époque, le curé de la paroisse voulut s'approprier les dîmes du quartier de Labarthe, par la raison que le commandeur ne s'étant pas réservé la dîme dans les reconnaissances qui lui avaient été faites de plusieurs fiefs dépendants du membre de Labarthe, elle devait lui revenir au même titre que celle des autres parties de la paroisse. Le commandeur ferma les yeux sur cet empiétement; mais un nouveau titulaire, Jean de Villeneuve-Villevieille, fit assigner le curé en délaissement et le força à reconnaître, par acte devant notaire, le 5 mars 1686, que le droit de dîme sur ce quartier appartenait à la commanderie.

A sa mort, le curé Jean Vedelh ne tint aucun compte de cette déclaration et leva les dîmes comme il le faisait auparavant. Gaspard de Ponteves-Bargemme l'assigna, en 1691, à lui restituer les dîmes qu'il avait indûment perçues et à ne plus le troubler à l'avenir dans ses droits et privilèges.

Les fiefs de Saint-Beauzile, joints à ceux qui étaient situés dans la juridiction du Verdier, ces derniers de très peu d'importance, donnaient de rente 17 setiers de blé, 3 setiers d'avoine, une livre de cire et une poule (les lods de 5 un) ; en sus de sa rente, chaque feudataire donnait une poule. - Sur ces 17 setiers de blé, les fiefs du Verdier figurent seulement pour un setier.

Cahusac
Département: Tarn, Arrondissement: Castres, Canton: Dourgne — 81

Domaine du Temple de Cahuzac
Domaine du Temple de Cahuzac

La juridiction de Cahusac comprenait plusieurs paroisses, et notamment celles de Lentin, de Loubers et d'Andillac, dans lesquelles la commanderie de Vaour avait des domaines considérables.
La commanderie avait la seigneurie ecclésiastique de l'église de Notre-Dame-de-Lentin, de Lentinhio; elle prenait les dîmes et nommait le desservant, auquel elle faisait une pension de 4 setiers de blé, 4 setiers de seigle mesure de Cordes, 3 pipes de vin et 4 livres, et lui laissait jouir une terre et une vigne. A côté de l'église, elle avait une maison, un chai et plusieurs terres éparses; et dans la paroisse, au lieu du Jouzens, une grande propriété: le tout était quitte et immune de taille, franc et allodial.
En 1554, Pierre de Baulac-Trebons, commandeur, afferma ces deux biens pour le tiers des gerbes de blé et de la vendange, et, de plus, pour celui de Lentin, 7 livres 5 sous tournois (20 sous comptant pour une livre), 1 émine de noix, 1 livre de safran, 1 poysses de chanvre et 2 paires de chapons ; et, pour celui de Jouzens, 21 1ivres 17 sous 6 deniers, 3 poysses de chanvre, 3 livres de safran, 6 paires de chapons, 5 sacs de noix, chacun de la contenance de 5 demi-quartes; le preneur devait fournir tout le bétail nécessaire et la semence, et apporter la part du maître à Vaour.

Les deux biens avaient, en 1632, une contenance de 700 seterées mesure de Cordes, qui n'est plus, en 1792, que de 425 seterées 5 mesures: une partie en avait été peut-être inféodée ; car, dans le produit du membre de Lentin, figure alors une rente de 6 setiers de blé, 1 setier 7 mesures d'avoine, 3 sous 11 deniers et une géline.

Andillac
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral — 81
La commanderie avait des fiefs qui lui donnaient de rente 20 setiers 7 rases de blé, 6 setiers 2 rasées d'avoine, 6 poules, 5 sous 2 deniers (les lods de 6 un). En 1792, ces rentes n'étaient que de 16 s. 6 mesures de blé, et 2 s. 6 m. d'avoine.

Loubers
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Cordes-sur-Ciel — 81
La commanderie avait la quatrième partie des fruits décimaux de toute la paroisse et devait supporter le quart des réparations à l'église, mais non aucun autre service. L'état de 1792 lui attribue, à Loubers, une rente de 3 setiers de blé et 6 mesures d'avoine.

Cestayrols
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Gaillac - 81
Les rentes de la commanderie, dans cette commune, se portaient, en 1632, à 17 setiers de blé, 2 setiers d'avoine, 1 émine de fèves et 3 gélines (les lods de 6 un), et, en 1792, à 16 s. 2 rases de blé, 2 s. d'avoine, 5 sous, 3 mesures de fèves et 4 gélines 1/2.
- Le livre des reconnaissances de 1497 mentionne des fiefs dans Castelnau-de-Montmiral (1), Bonneville (?), Itzac (2), Cordes (3) et Tonnac (4). Ces fiefs ne figurent pas sur l'état de 1632 ; sur celui de 1792 sont des rentes, dans Montmiral, pour 5 setiers de blé, et dans Itzac pour 2 setiers de blé et 3 setiers d'avoine; et il est expressément déclaré que l'ordre de Malte ne possédait rien dans Cordes, Tonnac et Bonneville.
1. Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral (Chef-lieu) - 81
2. Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour - 81
3. Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Cordes-sur-Ciel (Chef-lieu) - 81
4. Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Cordes-sur-Ciel - 81


Puycelci
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral — 81 De nos jours: Puycelci

Les remparts de Puycelci
Les remparts de Puycelci
Sources: Tarn Attitude
http://www.tarn-attitude.com/

Il fut fait, dans le XIIe siècle, des donations aux Templiers de Vaour par des seigneurs habitant à Puicelci, à Larroque (1) et à Laval (?). Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, établis à Raissac, eurent aussi, vers la même époque, des biens dans cette juridiction ; et, plus tard, les dotations des deux maisons appartenant toutes aux chevaliers de Malte, il est assez difficile de les distinguer les unes des autres. Celles de la commanderie de Vaour étaient, au reste, de peu de valeur et ne donnaient, en 1632, d'après la déclaration du commandeur, que 4 setiers de blé, 4 setiers d'avoine, 1 sou 4 deniers de Tente, 6 deniers d'acapte (les lods de 6 un). En 1792, les deux propriétés confondues ne donnaient que 4 setiers de rente, dont 1 seulement appartenait à Vaour, et les autres 3 à Raissac, ainsi qu'un taillis valant 350 livres, situé dans la paroisse de Saint-Jean-de-Linas.
1. Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Castelnau-de-Montmiral - 81

Penne
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour - 81

Château de Penne
Château de Penne
Sources: Trutat, Eugène 1896
Bibliothèque municipale de Toulouse, TRU C 936

Les propriétés des Templiers, dans la juridiction de Penne, étaient considérables. On a vu que les seigneurs de Penne avaient été les premiers et les principaux bienfaiteurs de l'Ordre.

La commanderie avait, dans la communauté de Penne, l'église-prieuré de Sainte-Marie-Madeleine-des-Albis, sise sur la rive droite de l'Aveyron ; elle en prenait tous les fruits décimaux, mais abandonnait le quart de la dîme des grains et toute celle du vin au desservant de la paroisse pour sa pension (1). Chaque habitant de cette paroisse ayant feu lui donnait, pour droit de fournage, une gélive à la Noël ; les lods se levaient de 12 deniers 1 denier. - Les Templiers avaient acheté le tiers du dimaire de Saint-Pantaléon ; en 1632, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem n'avaient que le quart des dîmes de cette paroisse, qui avait pour annexe Saint-Michel-de-Vax (2); l'évêque d'Albi, qui nommait à la cure, en avait un second quart, et le restant revenait au desservant. Chaque codécimateur contribuait à l'entretien des deux églises. - Les rentes provenant de fiefs, dans la municipalité de Penne, se portaient, en 1632, à 18 setiers de blé, 4 sacs de noix, 15 setiers d'avoine, 13 sous 10 deniers, 5 gélines 1/3 ; et, en 1792, à 24 setiers de blé, 19 setiers d'avoine, 6 livres 4 sous, 30 gélines et 2 sous, 2 mesures de noix. Indépendamment de ces fiefs, la commanderie avait, suivant la déclaration de 1632, les terroirs de Sailliac et de Labastide-Marsan, où elle prenait 8 livres de rente, une livre de cire, une paire de chapons, et les lods de 12 un.

1. — Cette église, dans les titres anciens, est classée dans le diocèse d'Albi; d'après une note insérée dans la déclaration de 1632, portant que le curé avait été interdit par l'évêque de Cahors, il paraîtrait qu'elle aurait été de ce dernier diocèse. L'église voisine de Saint-Vergondin était de Cahors en 1663, d'après l'inscription d'une des clés de voûte de la nef. La partie de la rive droite de l'Aveyron de la municipalité de Penne, aurait-elle été classée dans le diocèse de Cahors ? Ces indications porteraient à le croire, et se trouvent confirmées par l'état des cures et annexes du diocèse d'Albi, en 1775, dans lequel les églises de Saint-Vergondin et de Sainte-Madeleine-des-Albis ne figurent pas; mais elles se trouvent marquées dans la carte de Cassini dans ce dernier diocèse.
2. — Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour - 81

Saint-Antonin
Saint-Antonin - Saint-Antonin- Noble-Val - Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Saint-Antonin-Noble-Val (Chef-lieu) - 82
Aux Affraux, à demi-lieue de Vaour et dans la juridiction de Saint-Antonin, la commanderie prélevait annuellement 28 setiers de blé, 23 setiers d'avoine, 3 livres 9 sous 4 deniers, 5 poules et une paire de perdrix, les droits de lods de 12 un, et la dîme de tous les fruits de 9 un, sans être obligée à aucun service.

Montricoux
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Nègrepelisse - 82

Ancien donjon des Templiers
Ancien donjon des Templiers
Sources: Christine Petitjean

Dès les premières années de leur établissement dans le pays, les Templiers eurent des biens dans le Quercy, et on a vu qu'en 1178 le comte de Saint-Gilles amortit toutes les acquisitions qu'ils avaient faites au Brétou et dans la juridiction de Castres ; le 14 mai 1181, les chanoines de Saint-Antonin leur donnèrent l'entier territoire de Montricoux avec ses trois églises, et, en 1182 et 1184 , les vicomtes Frotard et Sicard confirmèrent ces donations leurs biens étaient donc étendus en ce pays et formèrent le membre le plus considérable de la commanderie de Vaour, désigné souvent comme distinct, quoique, à nos yeux, il lui ait été toujours attaché (1).

Les chanoines de Saint-Antonin donnèrent aux Templiers tous leurs droits dans les églises, paroisses et honneurs de Castres, de Mairet et de Montricoux, sous un marabotin d'or d'acapte et la réserve de l'entière dîme du blé, des autres grains et des légumes, dont les Templiers devaient leur faire apporter la moitié à Saint-Antonin, à leurs frais ; ils se réservèrent encore les bois nécessaires pour l'entretien et réparation du cloître, de l'église conventuelle et de l'église et des bâtiments de Sallet; les Templiers devaient faire faire le service religieux , entretenir les églises en bon état, et avoir toujours au moins dix paires de boeufs pour travailler les champs. Les Templiers acceptèrent cette donation avec toutes ses charges et firent desservir les églises par des frères servants de l'Ordre; mais bientôt, considérant qu'il était en dehors de toutes les règles qu'ils fussent chargés du service religieux sans prendre aucune portion des dîmes, ils firent un procès au chapitre et obtinrent, par jugement de l'abbé de Gaillac, la moitié de la dîme des trois paroisses. Les Templiers en avaient l'entière juridiction, et, le 10 octobre 1273, le siège de Cahors étant vacant, Jean de Vileri, sénéchal d'Agen et de Cahors, fit remettre entre leurs mains, pour le juger, un individu de Montricoux qui avait été arrêté pour vol.

Les Templiers contribuèrent beaucoup à la prospérité de Montricoux, surtout en accordant à ses habitants, le 6 janvier 1277 (1276), des franchises municipales et des droits de pacages très étendus (2).

Sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem succédèrent aux Templiers dans la possession de la terre de Montricoux ; ils l'échangèrent, le 9 février 1332 (1331), contre la terre de Peyriac, avec Pierre Deuze ou Dueze de Caraman, neveu du pape Jean XXII, qui donna en sus 5,500 florins de pur or au coin de France. Les chevaliers se réservèrent tous leurs droits ecclésiastiques, et par suite, la moitié des dîmes qu'ils prenaient comme desservant la paroisse ; l'autre moitié appartenait aux chanoines de Saint-Antonin, et le sieur de Caraman la leur acheta par la cession de la terre de Palet, située auprès de Saint-Antonin.

1. — On a considéré, en effet, Montricoux comme une commanderie indépendante, et on n'en a fait le siège d'un prieuré relevant de Vaour que vers la fin du XVe siècle (Montricoux, par M. Devais aîné: Mémoires de l'Académie des sciences de Toulouse, année 1864, page 422).

Les donations de 1178 et 1481 sont faites aux Templiers sous l'acceptation de Fort-Saus, que nous savons attaché à la maison de Vaour; les confirmations des vicomtes, en 1182, sont formellement passées en faveur de Fort-Saus, maestro de la maio de Vaor; les unes et les autres sont transcrites dans le cartulaire des biens de la maison de Vaour, que Pieire del Castel, précepteur, fit dresser en 1202, in quo scribentur omnes carte omnium terrarum et bonorum quas ipsa domus de Vahor et fratres posside debant. Nul doute donc que Montricoux n'ait fait primitivement partie de la commanderie de Vaour ; mais comme c'en était le membre le plus important, il a pu être géré par des frères qualifiés de commandeur; d'ailleurs le commandeur d'une maison prenait successivement le titre de commandeur du membre pour lequel il agissait spécialement, ainsi que le montrent tous les titres. Il n'est donc pas étonnant de trouver la qualification seule de commandeur de Montricoux, lorsque ce membre eut acquis toute son importance; car déjà, dès les premières années, on trouve commandeurs de Castres, P. de La Casse en 1184, Bernard Abausit, et Fort-Saus lui-même en 1186.

2. — La charte qui les contenait a été publiée par M. Devais, loto citato; elle fut octroyée par Rosselin de Fos, maître du Temple de la langue de Provence.
Les curés desservant les paroisses de Montricoux profitèrent, dit-on, de la captivité du seigneur et de la minorité de sa fille, ainsi que des troubles que les événements malheureux de la guerre avec les Anglais amenèrent dans le pays, pour s'emparer de cette moitié de dîmes que le sieur de Caraman avait acquise du chapitre ; ils eurent ainsi toute la dîme. Les chevaliers de Malte, collateurs des églises, s'approprièrent à leur tour l'entière dîme, et mirent le curé et ses vicaires à la congrue. L'usage sanctionna bientôt ce nouvel ordre de choses, et, jusqu'à la Révolution, le commandeur de Vaour perçut les dîmes, qui valaient, en ces derniers temps, 7 à 8,000 livres ; il pensionnait le curé et ses vicaires et entretenait les églises: vers 1549, Isnard de Montrozier, commandeur de Vaour, prieur de Montricoux, fut condamné par le parlement à élever le clocher de l'église de Montricoux à ses frais, sauf le transport des matériaux qui étaient à la charge des paroissiens. En 1632, il n'y avait plus qu'un vicaire, et la pension du curé était seulement de 7 setiers de blé, 2 setiers de seigle, 5 pipes de vin et 60 livres; alors le commandeur donnait 80 1ivres au prédicateur de l'Avent et du Carême.

Montricoux

Dessin de Montricoux - Frère Michel Thivel
Montricoux par Frère Michel Thivel
Sources: Frères Missionnaires des Campagnes

Il s'éleva, dans la seconde moitié du siècle dernier, une discussion entre de Crucy-Marcilhac, commandeur de Vaour, et le comte de Montricoux, celui-ci demandant pour lui-même ou le chapitre de Saint-Antonin, en vertu des titres précédents, les dîmes novales d'un domaine considérable qu'il venait de faire défricher et que les fermiers du commandeur réclamaient. Cette question était présugée par l'usage et les règlements, et le comte ne l'eût pas sans doute soulevée s'il n'avait été depuis longtemps en procès avec le commandeur au sujet des droits seigneuriaux et de pâturages dans une partie de la terre de Montricoux.

— Pendant ce procès, le seigneur menaça le commandeur de l'obliger à rebâtir l'église de Saint-Geniés, près Montricoux. Cette église était abandonnée depuis longtemps. La déclaration de 1632 confond ses dîmes avec celles de Montricoux, mais ajoute que la, commanderie y avait 4 rases de blé, 1 setier 1/2 quart d'avoine, 2 poules et 6 livres 3 sous de rente ; les lods étaient de 6 deniers 1 d.

Il y avait anciennement des forêts immenses dans la communauté de Montricoux, et les Templiers avaient accordé, en 1277, tous droits d'usage, herbes, eaux, glands et bois aux habitants dans ces forêts, excepté dans celles de Brétou et de Castres, où ils ne pourraient faire paître leurs bestiaux ni prendre du gland et du bois au delà de leurs besoins particuliers. Dans l'acte d'échange de 1332, le commandeur s'était réservé la propriété du bois des Cartons, voisin de celui de Brétou. Des contestations s'élevèrent au sujet des limites de ces bois, en 1615, entre Charles de Beaumanoir, évêque du Mans, Claude de Beaumanoir, son frère, Catherine de Longueval, veuve de Jean de Beaumanoir, et Pierre Blanchard Néaule, commandeur de Vaour, qui, le 29 avril, confirma les habitants de Montricoux dans l'usage qu'ils avaient de couper du bois dans les Cartons. La cour, le 13 décembre 1616, chargea le juge de Najac d'informer si le terroir des Cartons était compris dans Montricoux. Le bois des Cartons fut laissé en propriété aux chevaliers, car il est compris dans l'énumération des biens de 1632 et déclaré d'une contenance de 100 setiers. Les limites de ce bois, du côté de Casals, furent réglées le 6 octobre 1693, à la suite d'une assignation aux requêtes du Palais, donnée par le commandeur aux consuls de Casals et à Jean Roger de Comminges, vicomte de Bruniquel, Casals et autres places.

Un nouveau procès s'éleva au sujet du bois des Cartons. Le seigneur de Montricoux en réclama encore la propriété, voulant en même temps enlever aux habitants leurs droits d'usage non seulement dans ce bois, mais encore dans celui du Brétou. Plusieurs arrêts intervinrent: celui du 2 mai 1767, favorable au commandeur, contre dame de Valadi de Montricoux et les sieurs Cabrilles et Clergué du Durfort, qui était intervenus au débat, n'empêcha pas M. de Malartic, premier président de la cour des aides de Montauban, de réclamer contre Bailly de Bélesta, commandeur de Vaour, la propriété des Cartons, comme faisant partie du Brétou ; le procès n'était pas terminé à la Révolution.

La commanderie de Vaour et Montricoux
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Nègrepelisse - 81

Dessin de Montricoux
Dessin de Montricoux
Sources: Diocèse de Montauban

En 1127, le fondateur de l'ordre des Templiers, Hugues de Payns, se rend en Occident afin d'obtenir la reconnaissance officielle de son ordre par le pape. Il avait fondé à Jérusalem en 1118 l'ordre des « Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon » sur les principes de la règle de Saint Augustin pour assurer la police des routes qui menaient vers les lieux saints. Dans le prolongement de cette initiative, il vient créer en Europe des commanderies susceptibles de soutenir son action en Orient et d'assurer une protection sur les grandes voies de communication dont il percevrait des droits.
Très vite des dons sous forme de fiefs, de maisons, de terres furent attribués à l'ordre.

En 1132 Roger de Béziers permet aux templiers de s'installer sur son territoire. C'est à cette époque que les seigneurs de Penne ont les premiers contacts avec les représentants de cet ordre.
En 1139 les moine-soldats s'installent à Vaour et créent une commanderie parmi les toutes premières en cette première moitié du XIIe siècle. Vaour a été choisi à partir du site religieux de Saint Salvy de l'Herm (ermitage) qui dépendait du prieuré d'Ambialet.
Il y aura dans le Sud-Ouest au début du XIIIe siècle plus d'une centaine de commanderie pour cinq cents en France.

Vers 1143, les chevaliers de Penne semblent avoir rejeté le serment de fidélité à Roger de Béziers sous la pression des vicomtes de Saint Antonin. C'est ainsi que différents seigneurs et ordres religieux implantés de part et d'autre de l'Aveyron entre Saint Antonin et Penne vont s'associer. (Zone sous le contrôle des vicomtes de Saint-Antonin et des Comtes de Toulouse).
Les fondateurs et bienfaiteurs du Temple de Vaour ont été les chevaliers de Penne, les chevaliers de Montagut (possédaient un puissant château à côté de Gaillac), les Vicomtes de Saint Antonin, les religieux de Septfonds dans le Quercy, de la Chancelade dans le Périgord et d'Aurillac en Auvergne ainsi que les chanoines de Saint Antonin et l'église de Saint Paul de Mamiac.
On trouve parmi les donations des chanoines les sites comme: Saint Benoît de Castres dans le Quercy où il existait un castel, Saint Laurent du Maynet, Roussergue, Montricoux.
On trouve aussi les sites de Tréban, la Combe des Albys en Quercy avec son prieuré de Sainte Marie, Saint Pantaléon, Saint Julien, Sainte Cécile de Cayrou et Saint Paul de Mamiac.

Vaour a alors comme dépendance Montricoux (1181), Cahors, Le Bastit, La Capelle-Livron, La ville Dieu et le village de Labastide du Temple.
En 1175 le temple de Vaour acquiert une vigne à l'Auriol, commune de Penne.
En 1179 le comte Raymond V abandonne ses droits sur Castres et les environs.
En 1181, Etienne, prieur de Saint Antonin et tous les chanoines bénédictins de Saint Antonin font une donation le 14 mai d'une terre et d'une seigneurie sur Montricoux avec le moulin. Ils y resteront jusqu'en 1307. Un autre moulin, celui de Guiraudenc, fut attribué par les moines aux templiers de Vaour. Le comte de Saint Gilles abandonna aux templiers de Vaour tous ses droits sur Montricoux. Un autre moulin leur fut attribué par d'autres chevaliers, celui de l'Auriol sur l'Aveyron commune de Penne. Les terres de Périlhac en bordure de Grésigne sont cédées aux Templiers.
En 1184, Sicard, vicomte de Saint-Antonin cède au Temple de Vaour les droits qu'il avait sur la vila de Castres, sur les hommes et les femmes, les terres et leurs dépendances.
A Cahors, les Templiers s'installèrent dans un premier temps dans plusieurs maisons léguées par les sires de Vayrols, aujourd'hui rue du temple.
En 1273, Audiguier de Penne cédait la dîme des Anglars.

Outre les donations des souverains et grands personnages, c'est surtout la petite noblesse qui enrichit l'ordre. Les donateurs agissaient souvent pour gagner le salut de leur âme. Ils semblaient vouloir racheter ainsi les fautes qu'ils avaient pu commettre en ce monde et assurer leur salut éternel..

La richesse procurée par les dons, legs et acquisitions apparaissent de façon évidente dans le cartulaire de la commanderie de Vaour. Les biens donnés ou acquis se trouvaient sur les cantons de Vaour, Montmirail, Lisle et Gaillac, Saint Antonin, Caylus, Nègrepelisse. A partir de 1192 les Templiers de Vaour vont chercher à se développer vers la vallée de La Vère. Ils créeront une étape sur la route d'Albi à Lintin.

Leur domaine était généralement constitué par des bois, des pâturages, des droits divers, des cens, des dîmes, mais il y avait aussi des hommes et des femmes travaillant sur les terres. Ceux-ci étaient donnés au même titre que les immeubles. Ce fut le cas en 1177 pour Etienne de Frauceilles et de sa fille, puis en 1182 pour Estève de Fracella et sa fille, qui furent cédés au Temple de Vaour par Aigline et Arnaud Raimond.

Tout d'abord, les Templiers exploitèrent leurs domaines situés autour des commanderies, aidés dans leur tâche par une main d'œuvre extérieure. En fait, il semble qu'ils aient personnellement peu participé aux travaux de la vie rurale comme le faisaient les moines à cette époque de grand défrichement. Ils se comportaient en véritables seigneurs fonciers.

Les templiers semblent avoir été pour leur époque à la pointe du progrès en poussant leurs tenanciers à utiliser des méthodes performantes comme l'assolement quadriennal. L'irrigation était également pratiquée.
Les chevaliers du Temple ont toujours recherché le rendement dans le secteur agricole. Le profit était un peu le moteur de leurs activités. Ils devaient en effet produire pour envoyer en Terre Sainte du blé, des chevaux, de la viande et des peaux. Mais il leur fallait aussi beaucoup vendre pour pouvoir acheter des armes, du fer et gagner de l'argent. Leur principale mission était celle de recruter auprès des familles seigneuriales et d'agrandir leur domaine.

Les commandeurs
Ils étaient de condition noble. Organisateurs et gestionnaires de leurs établissements, il leur arrivait d'être à la tête de plusieurs commanderies à la fois. En 1185, Fort Sans était le maître de Vaour, Saint Benoît de Castres et Saint Laurent du Maynet ou de Marsa; trois établissements formant une seule unité administrative. En 1248, le même commandeur administre simultanément Vaour, Montricoux et Lacapelle-Livron.

Commandeurs de Vaour - Montricoux - Lacapelle
1143 — Pierre Humbert
1150 — Pierre Hugo
1173 — 1179 Fort Sanz
1179 — Jean de Nougayrols
1180 — Durand-Oeiller
1181 — Pierre de la Case
1184 — Bertrand Bonafos
1185 — Pierre de Tudelle
1191 — Arnaud de Bos, Doat Dahas
1195 — Pierre Lo Capella
1196 — Daidé de Sainte Croix
1200 — Adémar Guillaume
1202 — Pierre du Castel — On lui doit le cartulaire de la commanderie.
1248 — Gaillard de Padinas
1259 — Raymond de Posquières

Le commandeur avait sous ses ordres des chevaliers de condition noble. Ils portaient la cape blanche.
Les chevaliers avaient comme subordonné directs des sergents d'origine plus modeste et portaient un manteau brun.
Les aumôniers portaient l'habit noir.
Tous avaient la croix rouge du Temple définie par le pape Eugène III et représentait le symbole de la profession. Ils la portaient sur la poitrine et dans le dos.
D'autres frères du Temple étaient les donats et prononçaient les vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance.
Tous ces membres n'étaient pas forcément originaires du lieu et ils s'engageaient à une certaine mobilité quand ils entraient dans l'ordre.

Ainsi, dans les établissements templiers, des personnes appartenant à des catégories bien différentes, allant du chevalier jusqu'au serf, participaient à la bonne marche de la maison. Elles avaient une place bien précise au sein de la hiérarchie, laquelle semblait avoir pour base l'élection.
A la dissolution de l'ordre en 1307, il n'y avait en France que 1500 templiers pour 500 établissements.

Commandeurs de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem
1338 — Etienne de Sahls
1394 — 1407 Amalric de Sanhac
1417 — Jean de Fos, commandeur de Saint Hugues (Puylaroque) et Vaour
14XX — Durand Malian commandeur des hospitaliers de Drulhe et Vaour
1425 — Guillaume de Castelpers chevalier, précepteur de la commanderie
XXXX — Jean de Castelnau est commandeur de Montricoux en 1400
1451—1465 — Pierre de Rafin
1482 — Pons de Malleville
1506 — Charles d'Alaman de Rochechouard
1532 — Raymond Ricard
1533 — Philippe de Lasagne
1538—1551 — Eynard de Montorsi
1552—1560 — Jean-Pierre de Baulac-Trebons
1567 — Antoine de Rondes dit de Montalque
1574 — Jean de La Valette de Cornusson — Frère du Sénéchal.
XXXX — Estant de Milhan
XXXX — Enard deMontary
1532 — Pierre de Roquelaure
1597-1610 — Guillaume de Castelpers
1611-Jean de Marsa-Salhac ou Marcillac
1615—1617 — Pierre de Blancard-Naitos ou Blanchard Neaules
1624—1626 — Richard de Nihi-Claret
1632 — Honoré de Villeneuve-Villevieille
1638—1644 — Louis de Bagaries
1647 — François Paul des Massières-Casaulx
XXXX — Antoine de Glandèves-Castelet
1667 — Jacques d'Esparves-Lussan-Carbonnaux
1678—1686 — Jean de Villeneuve-Villevieille
1689—1707 — Gaspard de Pontève-Bargemme
1759 — N. de Châteauneuf
XXXX — Mgr Paul Alpheran de Bussan
1763—1767 — Charles-Philippe de Crucy-Marcilhac
XXXX — Le Bailly de Bélesta
1782—1789 — Pierre-Antoine de Raymond d'Eaulx
Sources: — Les Templiers dans le Sud Ouest — Jacques DUBOURG — Editions SUD OUEST — 2001

Vieules
La commanderie avait dans la juridiction de Vieules (?) plusieurs fiefs qui lui donnaient de rente 12 setiers 3 rases de blé, 6 setiers 4 rases de seigle, 6 setiers 5 rases d'avoine, 12 livres 4 sous 7 deniers et 4 quintaux de foin ; les lods étaient de six un. Elle prenait en cette paroisse, sans être tenue à aucun service, le septième de la dîme, le restant étant indivis entre le recteur et les chartreux de Vieux-Clair.

Molières
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Molières (Chef-lieu) - 82
Saint-Amans-du-Pech - Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Castelsarrasin, Canton: Montaigu-de-Quercy - 82

Eglise de Saint-Amans-du-Pech
Eglise de Saint-Amans-du-Pech
Sources: Diocèse de Montauban

Saint-Amans, dans la juridiction de Molières, était un des membres de la commanderie de Vaour. Le commandeur était prieur de la paroisse, prenait la dîme et nommait le curé, ainsi que le porte une bulle de provision de la rectorerie de Saint-Amans, adressée, en 1496, par le pape Innocent VIII, à l'évêque de Cahors. L'abbé de La Garde-Dieu, ordre de Cîteaux, diocèse de Cahors, prétendit, au XVIe siècle, avoir des droits sur les dîmes de la paroisse; une première enquête eut lieu, le 16 décembre 1534, à la demande de l'abbé Antoine Doriole, frère François Corneille étant commandeur de Saint-Amans, et une seconde le 13 juillet 1541: elles prouvèrent que la commanderie avait toute la dîme à l'exclusion de l'abbaye. En 1632, le commandeur donnait au desservant, pour sa pension, deux gerbes sur onze du blé, du seigle et de l'orge, et lui laissait jouir un pré, une terre et une vigne ; sur la demande du vicaire perpétuel, le commandeur Honoré de Villeneuve-Villevieille dut lui faire une pension de 300 1ivres. Pour en avoir paiement, le vicaire fit une saisie sur la dîme, et il intervint alors un arrangement, le 5 novembre 1638, par lequel Louis de Bagarry, commandeur de Vaour, s'engagea à lui donner pour sa portion congrue, 240 livres et la jouissance d'une vigne.

A côté de l'église de Saint-Amans était, en 1632, un vieux château en ruines. La commanderie possédait, attenant, un petit domaine, un fief donné sous 9 livres 1 sou de rente, et un moulin inféodé sous la rente de 8 quartes de blé, 3 quartes d'avoine, 10 sous et une paire de chapons. Ces biens étaient nobles, et au XVIIe siècle, les consuls ayant voulu les cotiser pour la taille, il s'ensuivit un procès qu'Antoine de Glandèves-Castelet, commandeur de Vaour et de Saint-Amans, évoqua devant la cour des aides et finances de Cahors. Celle-ci, par jugement du 8 août 1658, déclara nobles le pré et le bois dits de la commanderie et les autres terres sujettes aux tailles ordinaires seulement et non aux tailles extraordinaires.

Au commencement du siècle dernier, le roi mit en adjudication la haute, moyenne et basse justice de la paroisse de Saint-Amans, qu'il démembrait de la juridiction de Molières. Le 30 août 1703, Gaspard de Ponte Bargemme, commandeur de Vaour, en fut déclaré adjudicataire sur une offre de 400 livres et les 2 sous pour livre, et installé comme seigneur de Saint-Amans, le 8 février suivant. La paroisse de Saint-Amans s'étendait dans la juridiction de Picornet, dont le duc d'Uzès était seigneur, et dans les juridictions royales de Molières et de Mirabel. L'acte d'aliénation ne parlant que du démembrement de Molières, le juge de Mirabel prétendit que le commandeur n'avait pas acquis le droit de justice sur la portion de la paroisse comprise dans sa juridiction, mais le conseil d'Etat, le 25 janvier 1707, décida que le commandeur devait être maintenu dans le droit de justice sur l'entière paroisse de Saint-Amans.

Dans la juridiction de Molières, il y avait encore la paroisse de Saint-Martin-de-la-Sesquière (1). La commanderie de Vaour prenait la moitié de la dîme, l'autre moitié appartenant à l'évêque de Cahors, collateur de la cure; elle contribuait par moitié aux réparations de l'église et au paiement de la pension du desservant.
Saint-Martin-de-la-Sesquière - Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Caussade - 82
1. L'Eglise Monteils était autrefois compris dans le taillable de Caussade. La communauté de Caussade était depuis l'origine constituée de sept paroisses: Notre Dame del Fraysse, Saint-Sernin-de-Montevols, Saint-Pierre-de-l'Herm (La Bénèche), Saint-Martin-de-Sesquières, Saint-Jean-de Monteils, saint-Cirice-du-Colombié, Saint-Pierre-de-Milhac. (D'après C. Sahuc)


Villefrançaise
Les droits de la commanderie dans la juridiction de Villefrançaise (?), consistaient d'abord en des portions de dîmes sur les trois paroisses de Villefrançaise, de Saint-Maurice (1) et de Saint-Sinon. - Dans la première, elle avait la moitié de la dîme appelée le petit deymou, et payait le sixième de réparations de l'église, sa portion revenant sans doute au sixième du produit total de la dîme. - Dans la paroisse de Saint-Maurice, elle avait le quart de toute la dîme et contribuait pour un quart à toutes les charges. Le curé, en vertu d'une convention, déjà ancienne à la fin du XVIIe siècle, levait toute la dîme des menus grains; le commandeur Gaspard de Bargemme voulut en prendre sa part, et par acte du 18 août 1689, le curé reconnut qu'il était en droit de le faire. - Le commandeur était prieur de la paroisse de Saint-Simon; il prenait toute la dîme à l'exception d'un petit dîmaire qui était commun entre lui et le curé de La Française. En 1632, il donnait au curé une pension de 8 setiers 1/2 de blé, 3 pipes de vin, 4 livres 5 deniers, et lui laissait jouir le dîmaire commun avec le curé de La Française, et une pièce de terre.

La commanderie avait, en outre, beaucoup de fiefs dans cette juridiction, suivant des reconnaissances de plusieurs époques, de 1506 à 1690, mais le plus grand nombre de 1610, devant Abel Dubois, notaire à Saint-Antonin. Un de ces fiefs était détenu, en 1690, par Pierre Debar, seigneur et baron de Lamothe, Lagarde et autres places, et dame Elisabeth Debar, épouse du marquis de Callonges.
1. Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Lisle-sur-Tarn, Commune: Peyrole - 81

Conclusion
En résumé, la commanderie de Vaour avait toutes les dîmes et la collation des paroisses de Vaour, de Sainte-Marie-Madeleine-des-Albis et de Lentin, au diocèse d'Albi; de Montricoux, de Saint-Amans et de Saint-Simon, au diocèse de Cahors; elle était codécimateur des paroisses de Saint-Pantaléon et de Saint-Michel-de-Vax, de Loubers, et du quartier de Labarthe sur Saint-Beauzile, en Albigeois, et de Vieules, de Saint-Martin de la Sesquière et de Saint-Maurice, avec portion de dîmes sur certains quartiers de Saint-Antonin et de Villefrançaise, en Quercy (?). Elle avait un château, un bois, des prés et un corps de métairie à Vaour, un grand bien à Lentin, et des rentes directes à Vaour, Campagnac, Saint-Beauzile, Le Verdier, Cahusac, Cestagrols, Puicelci et Penne, environ pour 138 setiers 7 rases de blé, 16 setiers de seigle, 71 sous 2 rases d'avoine, 1 setiers de fèves, 4 sacs de noix (mesures diverses), 16 livres 5 sous 7 deniers, 40 gélines 2/3 et 2 livres de cire, d'après l'état de 1632, et 142 sous 3 rases de blé, 17 setiers de seigle, 70 sous 3 rases d'avoine, 3 mesures de fèves, 2 sous 2 mesures de noix, 17 1ivres 9 sous et 79 gélines, d'après l'état de 1792, et à Saint-Antonin, Montricoux, Vieules, Molières et Villefrançaise, environ pour 43 setiers de blé, 6 setiers 4 rases de seigle, 30 setiers 4 rases d'avoine, 31 1ivres 7 sous 11 deniers, 9 gélines, 2 perdrix et 4 quintaux de foin, d'après l'état de 1632 (1).

Le chiffre en argent auquel s'élevait le revenu total de la commanderie, est impossible à donner, car nous n'avons pu retrouver les baux à ferme, notamment des dîmes dont il est si difficile d'apprécier le rendement. Cependant, sans être loin de la vérité, on peut porter-les rentes et les droits de lods à 6,000 livres, le produit net des métairies et des bois, dont le capital fut évalué, en 1792, à 130,000 1ivres, à 5,000 1ivres, et les dîmes à 13,000 1ivres (les dîmes seules de Montricoux donnaient, avons-nous dit, 7 à 8,000 1ivres), soit le tout 24,000 1ivres.

Les charges consistaient dans les contributions annuelles de l'Ordre, dans la responsion, l'entretien des bâtiments, la capitation, les décimes et le vingtième.
— Ceci nous amène à dire un mot de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem et de sa constitution.

Vers 1048, des marchands de la ville d'Amalfi, au royaume de Naples, eurent permission du khalife d'Egypte de bâtir à Jérusalem une maison pour y recevoir ceux de leur nation qui iraient en pèlerinage en Palestine, et une église pour y célébrer l'office divin selon leur rite; un hôpital fut adjoint à cette maison pour y soigner tous les pèlerins malades. Après les brillants résultats de la première croisade, Godefroy de Bouillon et plusieurs seigneurs de sa suite, firent des donations considérables aux desservants de l'hôpital, et contribuèrent à ériger leur association en un ordre régulier. Cela fut fait en 1104: on appela Hospitaliers ses membres que l'on habilla de noir avec une croix à huit pointes sur la poitrine, et qui prononcèrent les trois voeux de religion, et un quatrième qui les obligeait à défendre les pèlerins. Ce dernier les amena insensiblement à prendre soin de la liberté des chemins, et les hospitaliers devinrent des hommes de guerre; ce nouvel emploi attirant dans l'Ordre beaucoup de personnes nobles, ils devinrent chevaliers. Chassés de la terre sainte en 1291, ils se retirèrent dans le royaume de Chypre jusqu'en 1310, d'où ils furent s'établir à Rhodes; dépossédés de cette ville en 1522, ils s'établirent, en 1530, dans l'île de Malte.

— Par suite de ces divers changements de résidence, les Hospitaliers ont été successivement appelés chevaliers de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, de Rhodes et de Malte.

Les Hospitaliers comprenaient seulement dans le principe des clercs et des laïques. En 1130, ils furent divisés en chevaliers, chapelains et servants d'armes. En dehors de l'Ordre, quoique jouissant de quelques-uns de ses privilèges, il y avait les prêtres d'obédience qui desservaient les bénéfices ecclésiastiques et portaient la croix et le manteau ; -enfin, les donnés ou demi-croix, qui ne portaient que la croix à trois branches, étaient comme des stagiaires et des aspirants. Les chevaliers devaient être nobles de quatre races du côté paternel et maternel, et aller à Malte faire leur noviciat.

Sous le rapport administratif, l'Ordre était divisé en huit langues ou nations correspondant aux divers pays dans lesquels il avait des représentants: Provence, Auvergne, France, Italie, Aragon, Allemagne, Castille et Angleterre. Ces langues avaient à Malte leurs chefs que l'on nommait piliers ou baillis conventuels; le chef ou pilier de la langue de Provence, qui était le premier, avait la charge de grand commandeur. Chaque langue était divisée en grands prieurés et ceux-ci en commanderies, les unes destinées aux chevaliers et les autres indifféremment aux chapelains et aux servants d'armes; elles étaient de justice ou de grâce: de justice, lorsqu'elles étaient données par ancienneté, et de grâce, lorsqu'elles étaient données par le grand maître ou le grand prieur. Celui-ci, en effet, pouvait disposer, de cinq en cinq ans, d'une commanderie vacante en faveur d'un frère de quel rang qu'il fût. Une commanderie ne pouvait être donnée, par ancienneté, à un chevalier qu'après cinq ans de résidence à Malte et quatre voyages sur mer. Un chevalier qui avait amélioré sa commanderie, pouvait, par droit d'améliorissernent, passer à une autre plus importante. Une commanderie était une espèce de ferme pour laquelle le commandeur payait à l'Ordre un tribut considérable qu'on nommait responsion.

L'ordre de Malte comptait 220 commanderies; les deux grands prieurés de Saint-Gilles et de Toulouse, de la langue de Provence, en avaient, en 1754, le premier 54 dont 5 pour les prêtres et servants d'armes, et la seconde 23 dont 5 aussi pour les prêtres et servants d'armes (2). Chaque commanderie était divisée en membres correspondant à chacune des différentes terres qui la composaient. Les affaires de l'Ordre se traitaient en assemblées ou chapitres provinciaux, au chef-lieu des grands prieurés. - La commanderie de Vaour était attachée au grand prieuré de Saint-Gilles (3).

Au moment de la Révolution française de 1789, l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem ne soutenait pas le prestige de ses anciens services; cet événement le détruisit en France et lui porta le coup mortel dans les autres pays (4). Les biens de Vaour furent mis en vente par la nation. La municipalité du lieu décida de demander, le 7 mars 1793, aux administrateurs du district de Gaillac, que l'église et le logement du curé, renfermés dans l'enceinte du château, fussent considérés comme propriété communale par la raison qu'elle pourvoyait, depuis un temps immémorial, aux frais de réparation et d'entretien que ces bâtiments nécessitaient (5); il fut fait droit à sa requête, et la chapelle du château resta affectée au culte.
1. Pour ces localités en dehors du département du Tarn, les renseignements fournis par l'administration municipale, en 1790, nous font défaut, pour compléter ou rectifier la déclaration de 1632.
2. Almanach histoire et chronologie du Langudoc 1754.
3. Id. — Dans les limites du département du Tarn étaient comprises aussi les commanderies de Raissac près Albi, et d'Espinas près Castres, cette dernière pour les prêtres servants.
4. Les Français s'emparèrent de l'île de Malte en 1798, et les Anglais en 1800. L'Ordre, qui ne conserva depuis lors qu'une existence purement nominale, transféra, en 1826, dans les Etats de l'Eglise, le siège de son administration.
5. Archives de la commune.


Maison du Temple de Vaour sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Vaour était le chef-lieu de la commanderie. Là était le château, et tout autour s'étaient groupées les habitations des vassaux.

A la fin du XVe siècle, les habitants de Vaour eurent des discussions avec le commandeur Pons ou Pierre de Malleville, qui les assigna à la cour du sénéchal; une transaction eut lieu le 10 octobre 1482: d'un côté, le commandeur promit d'être à l'avenir un bon seigneur pour les habitants de Vaour, de les garder de toute vexation et de les retirer dans le, château en temps de guerre eux et leurs meubles, et de l'autre, les habitants s'engagèrent à être de bons et loyaux vassaux du commandeur, et à payer exactement les dîmes, le fournage et les rentes directes et foncières. De nouvelles discussions s'élevèrent dans le siècle suivant, et motivèrent une enquête faite le 31 mai 1538, à la demande de Ramond Ricard, grand prieur de Saint-Gilles et commandeur de Vaour. Le 2 janvier 1615 eut lieu une -seconde transaction qui renouvela celle de 1482, et régla tous les droits respectifs des chevaliers et de leurs vassaux. Elle fut passée devant François de Lafon, notaire de Vaour, entre Pierre Blanchard Néaules, commandeur, et les consuls et les principaux habitants du lieu.

Les habitants de Vaour s'obligèrent à payer annuellement au commandeur et suivant l'ancienne coutume, une gélive à la Noël par feu, 11 livres tournois, la livre valant 20 sous, et les lods à raison de 6 deniers 1 denier; à aller faire guet et garde dans le château en temps de guerre, et à cuire le pain au four banal. La redevance pour le fournage était fixée à une livre de pain par chaque 16 livres, ou encore, suivant un ancien usage, à une miche par chaque seize miches, ou 2 livres par pain du poids de 35 à 40 livres; le commandeur devait faire chauffer le four à ses frais. Les habitants devaient encore au seigneur, à titre de corvée, savoir: ceux qui avaient du bétail, 2 journées avec bétail par an, et les autres 2 journées à bras; de plus, ceux d'entre eux qui se louaient habituellement pour aller faucher, étaient tenus de lui faire chacun une journée de fauchage. Les dîmes n'étaient pas uniformément perçues dans l'étendue de la paroisse: au terroir de Ladevèze, la dîme des grains se prenait de dix un, au terroir de Pech-Soullié, celle de toute espèce de grains et de la vendange, de cinq un, la vendange rendue au château, ce terroir étant franc et allodial de toute rente, taille et impositions; et aux autres terroirs, celle des grains, de neuf un, et de la vendange, de douze descats (corbeilles) un, portable au château. La dîme du lin, et on en cultivait, était de douze poignées une; celle des agneaux, de la laine et des cochons, était à l'usage. Le commandeur maintint ses vassaux au droit d'aller couper dans ses bois, pour leur chauffage, des buissons blancs et noirs, et des genêts; et de même qu'ils avaient promis d'être de bons et fidèles sujets, il promit à son tour d'être un bon et loyal seigneur.

En 1632, le commandeur déclara aux vérificateurs de l'Ordre, qu'il avait à Vaour l'entière dîme au taux de neuf un, excepté au terroir de Ladevèze où il n'était que de dix un; que dans plusieurs endroits de la paroisse, indépendamment de la dîme, il prenait la cinquième partie des fruits, et que par suite, ces terres, nommées quintals (sujettes au quiet, au cinquième), étaient exemptes de taille; que les habitants lui payaient une rente de 11 livres pour le terroir de Ladevèze, qui, moyennant ce, était affranchi de toute autre rente, et par feu, une géline à la Noël, et à volonté deux journées par an à bras ou avec bétail. Le four banal lui rapportait alors bien peu ; il fut plus tard supprimé, et les habitants autorisés, sans avoir à payer aucun droit à construire pour leur service des fours particuliers (1).

Le commandeur, seigneur ecclésiastique et prieur de l'église, nommait le recteur et lui donnait, suivant la déclaration de 1632, une pension de 10 setiers de blé, 4 setiers de seigle, mesure de Saint-Antonin, 3 pipes de vin et 5 livres. Le recteur avait, en outre, la jouissance d'une terre, et le service de quelques obits. En 1775, la cure de Vaour est dite valoir 450 1.

L'église était placée sous le vocable de Notre-Dame et bâtie dans l'enceinte du château, ou plutôt la chapelle des Templiers était devenue l'église paroissiale du village après qu'un incendie eut détruit, dit-on, l'église de Saint-Pierre, située à un quart de lieu du village. Bien avant l'année 1632, cette substitution s'était opérée; le recteur avait alors son logement au château. La chapelle était petite pour le nouvel usage auquel elle était destinée; à la fin du XVIIe siècle, il fut question de l'agrandir, et sur un rapport fait le 16 août 1684, par Charles Deymier, chevalier commis par le chapitre provincial, à la demande de Jean de Villeneuve-Villevieille, commandeur de Vaour, on lui adjoignit une salle-basse que l'on mit en communication avec elle par une grande ouverture cintrée.

Le produit des rentes directes de la commanderie à Vaour est diversement rapporté. Ainsi, la déclaration de 1632 le fixe à 53 setiers de blé, 16 setiers de seigle, 41 setiers d'avoine, 7 livres et 21 gélines 1/3; l'état des biens de la commanderie, dressé par la municipalité du lieu, le 5 décembre 1790 (2), le fait monter à 89 sacs 1/2 de blé, 20 s. de seigle, 70 s. d'avoine, mesure de Saint-Antonin, 8 s. de blé, 7 s. de seigle, 6 s. d'avoine, mesure de Cordes, 6 1, et 24 g; l'estimation des biens de l'Ordre, dressée en 1792 (3), le réduit à 44 s. de blé, 10 s. de seigle, 35 s. d'avoine, mesure de Saint-Antonin, 8 s. de blé, 7 s. de seigle, 6 s. d'avoine, mesure Cordes, 6 1. 7 sous et 24 gélines. - La valeur des dîmes nous est inconnue (4).

Indépendamment de la dîme et des rentes directes, la commanderie avait à Vaour un château « grand, beau et fort, » et un domaine considérable formé de terres attenant le château, d'un corps de métairie, de prés épars et d'un grand bois à haute futaie (5). La déclaration de 1632 donne à la métairie une contenance d'une paire de boeufs et au bois celle de 100 setiers; les prés rapportaient 30 charretées de foin. L'état dressé en 1790 porte un domaine de 50 setiers de terres, 11 s. de prés et un bois âgé de 40 ans de 169 setiers.
Enfin, l'évaluation de 1792, attribue à la métairie 53 setiers de contenance, en majeure partie de mauvaise nature de terrain, et un revenu de 2 à 300 livres, et à cinq prés et une petite terre, celui de 1791; elle mentionne un moulin à vent qui n'était pas affermé depuis quelques années, et un bois de 40 ans de 300 arpents.

Les commandeurs de Vaour eurent à diverses fois des procès avec les habitants de Saint-Antonin et de Penne, au sujet des pâturages du causse d'Anglars. Les bestiaux étaient, au moyen âge, une des principales sources de revenu; les populations étaient très jalouses de leurs droits de pâturages. Le causse d'Anglars intéressait les trois communes de Vaour, Penne et Saint-Antonin. Le 10 avril 1430, les habitants de Penne et de Saint-Antonin fixèrent les limites de leurs pacages respectifs. Vers cette époque, le commandeur de Vaour, Pierre Rafin, était en discussion avec les consuls de Saint-Antonin au sujet des limites de cette dernière commune, et, sur sa requête, la cour députa Gilles Lagnave, juge d'appeaux de Toulouse, pour planter les bornes, ce qui eut lieu le 24 novembre 1455. L'année suivante, le commandeur, les habitants de Saint-Antonin et ceux de Penne étaient en discussion au sujet des droits de dépaissance aux affraux d'Anglars, situés dans le causse de ce nom, et s'accordèrent, par un arbitrage, le 11 décembre 1456.

Un siècle plus tard, Guillaume de Castelpers, commandeur, voulut défendre aux habitants de Saint-Antonin de faire paître leurs bestiaux au terroir déjà nommé, d'emporter du bois, de ramasser du gland, et de prélever, au profit de leur communauté, une rente de 5 paniers de blé et autant d'avoine par paire de bétail de labour et 4 deniers par bête grosse et 1 d. par bête petite dépaissant dans ce terroir. Condamnés une première fois, les habitants de Saint-Antonin relevèrent appel et exposèrent au parlement « qu'en qualité d'héritiers, avec le roi, des vicomtes de Saint-Antonin, ils pouvaient non seulement mener leurs troupeaux dans le causse d'Anglars, qui était primitivement une dépendance de l'ancienne vicomté, mais encore défendre aux commandeur et habitants de Vaour d'y amener les leurs (6). » C'est sans doute à la suite de ce procès qu'eut lieu un nouveau bornage, le 30 octobre 1597, entre les consuls de Saint-Antonin et ceux de Penne. Encore au XVIIe siècle, le commandeur demanda que les habitants de Saint-Antonin fussent privés des droits de pâturage dans le causse d'Anglars ; mais la cour des aides de Montauban, le 12 septembre 1676, et le parlement de Toulouse, le 11 juillet 1678, les maintinrent dans la jouissance de leurs anciennes prérogatives.
1. Archives de la commune de Vaour; état des biens de la commanderie, du 5 décembre 1790.
2. — Archives de la commune.
3. — Archives de la préfect., vente des effets de l'église, carton 66.
4. — Le quint au terroir de Pech-Soulié, donnait, en 1790, 10 sacs de blé.
5. — D'après un arrêt du conseil du roi, du 12 octobre 1728, chaque commanderie de Malte devait établir une réserve d'un quart de ses bois et régler la coupe des taillis. On ne touchait aux bois de réserve que pour les réparations majeures. Dans ce cas, sur la demande du commandeur et le rapport détaillé des commissaires envoyés ad hoc par le chapitre provincial, qui, assistés de maçons et de charpentiers, estimaient les réparations et marquaient le bois nécessaire, avec le marteau de l'Ordre, le conseil du roi permettait la coupe des arbres ainsi marqués (Archives de la préfecture de la Haute-Garonne, commanderie de Raissac)
6. — Dans cet exposé, les consuls de Saint-Antonin rappellent plusieurs déclarations relatives aux vicomtes et à la vicomté de Saint-Antonin, et encore la légende du martyre du saint de ce nom et de sa translation de Pamiers sur les bords de l'Aveyron en Rouergue. Voir la note intéressante de dom Vaissète sur Saint-Antonin (Histoire générale du Languedoc, tome I, page 505 et suivantes).


Commandeurs Hospitaliers de Vaour
Etienne de Salhs (1) est témoin dans un acte d'accord, de l'année 1338, sur les dîmes de Sainte-Marie-d'Ausse-Vaïsse, entre le commandeur de Raissac et le curé de Milhars.

Amalric de Sanhac ou de Savignac, figure dans des actes de 1394 à 1407. - En 1400, Jean de Castelnau était commandeur de Montricoux.
Pierre Rafin, de 1451 à 1465.
Pierre ou Pons de Malleville, 1482.
Charles Alaman de Rochechouard, a prieur de Saint-Gély, commandeur de Vaour, de Montricoux, de Saint-Amans et autres membres de la commanderie de Vaour, » se fit reconnaître tous les fiefs en 1497.
Il vivait en 1506.
— Sur le livre de reconnaissances de 1497, il est figuré dans son costume de commandeur. Ses armes sont: écartelées, d'un lion et d'une bande, et des fleurs de lis.

Raimond Ricard, grand prieur de Saint-Gilles, commandeur de Saint-Amans et de Vaour. Il paraît sous ces titres dans des actes de 1532 et 1538, sans doute pendant des vacances du siège.
Philippe de Lasagne, 1534.
Eynard de Montorsi ou de MYlontroaier, 1538 à 1551. Il mourut en son château de Vaour.

Jean-Pierre de Baulac-Trébons, 1552 à 1560. Il porte dans les actes tantôt le titre de grand prieur de Toulouse et commandeur de Vaour, et tantôt celui de commandeur de Castelsarrasin.

Antoine de Rondes, dit de Montalque, qualifié de grand commandeur de Saint-Jean-de-Jérusalem et commandeur de Vaour dans un bail du dîmaire de Saint-Exupère de Montans, qu'il passa, en 1567, au nom du commandeur de Raissac.

Jean de Lavalette de Cornusson, frère du sénéchal de ce nom. Il fut gouverneur pour le roi au diocèse d'Albi et dirigea le siège de Vieux en 1574. Il était mort en mars 1576. (Archives de la préfecture, C. 2, nº 11)
Pierre de Roquelaure-Saint-Aubin, 1581.
Guillaume de Castelpers, 1597 à 1610.
Jean de Marsa-Salhac, est titré sur le cadastre de Vaour, de 1611, de seigneur, baron et commandeur de Vaour, La Capelle et autres.
Pierre de Blanchard Néaules, 1615-1617.
Richard de Niny-Claret, 1624-1626. Il eut aussi le titre de commandeur de Chiroles, en Dauphiné.
Honoré de Villeneuve- Villevieille, 1632. Il s'occupa beaucoup du temporel de la commanderie et fit renouveler la plupart des reconnaissances féodales.
Louis de Bagarri, 1638 à 1644.
François-Paul des Massières- Casaulx, titré de commandeur de Saint-Amans en 1647.
Antoine de Glandèves-Castelet, 1655.

Jacques Desparbès-Lussan-Carboneau, « commandeur moderne de Vaour et ses dépendances, vicaire général au grand prieuré de Toulouse et receveur de l'Ordre en tout le royaume de France, » 1662.

Jean de Villeneuve-Villevieille, 1678-1686. - Le 24 février 1684, il donna à ferme (Hebrail, notaire ; étude de Me Astoul, à Vaour) les droits des chevaliers à Espalion, Englars et Aubiniac, pour 3,550 livres par an.

Gaspard de Ponteves-Bargemme, 1689-1707. Il est titré dans quelques actes de grand prieur de Toulouse et commandeur de Vaour.

N. de Châteauneuf. Le 26 mai 1759 (Hebrail, notaire ; étude de Me Astoul, à Vaour), il afferma la métairie du château, les herbages de la forêt, deux prés et le droit de corvées sur ses emphytéotes, pour 550 livres par an.

Charles-Philippe de Cruey-Marcilhac, 1763-1767.
Le Bailly de Bélesta.
Après ce qui Précède, il ne reste presque rien à dire sur la commune de Vaour.
Le village fut ruiné en 1574 par les protestants, maîtres de Saint-Antonin (2).

Le roi était seigneur justicier du lieu qui était classé dans la judicature d'Albigeois, avec faculté, pour ses habitants, de choisir selon leur bon plaisir un des sièges de cette judicature pour y être jugés. Les deux consuls qui administraient la commune étaient juges des causes criminelles. Ce pouvoir leur fut donné dans le principe et leur fut confirmé en 1482. Ils l'avaient encore en 1688, assistés d'un assesseur, et, de plus, celui des affaires de police et des affaires civiles jusqu'à 3 livres. Les habitants. avaient la faculté, moyennant une albergue de 11 1. au commandeur, de faire paître leurs bestiaux dans le pâturage de Ladevèze. Le commandeur avait tous les droits féodaux de la commune et les droits ecclésiastiques (3).
1. — Esquieu de Florian, chevalier chassé de l'Ordre, qui avait contribué par ses révélations à faire condamner les Templiers, eut, en 1312, la terre de Montricoux.
2. — Archives de la préfecture, guerres et affaires militaires, nº 71.
3. — On voit aux archives de Vaour, qu'à la suite d'une épidémie qui avait enlevé, en 1744, une grande partie des habitants de la paroisse, il fut fait un voeu à saint Roch, et, à la suite, le 16 août de chaque année fut célébré comme un jour de dimanche. Quelques années avant la Révolution, cet usage commençait à tomber en désuétude, et pour le remettre en vigueur, vu que le voeu général et particulier des habitants était qu'il fût rétabli, le conseil de la communauté délibéra, le 18 août 1790, d'en solliciter auprès de l'archevêque la continuation. - On remarquera l'époque d'émission de ce voeu qui suppose encore alors chez les populations des sentiments éminemment religieux.


1174
Donation à la maison de Vaour de l'église de Trévan et de son honneur, par l'abbé d'Aurillac.

Notum sit omnibus hominibus tara preesentibus quam futuris quod Bancelmus prior Vallaa Aurelianis cum consilio domini sui Petri abbatis Aureliacensis et dels autres fraires de la maio donet et autorguet a Deu et a Sancta Maria et ais fraires de la maio del temple de Jherusalem ad aquels que ara i so ni adenant i seran en la ma d'en Fort-Saus que era maestre de la maio de Vaor, la gleia de Trevan et la honor que si aparte ou meilh Samls Guirals las avia ni hom de lui ab xii d. que retec d'acapte et ab xii d. de ces cadan à Nadal. Et per aquesta bonor Fort-Saus et li fraire de la maio donero an Bancelm CLSX% sol de melg. Aquest acorders fo faigs a Paris en la maio per Maler, daiso es testamonis eis P. Malers et P. lo Capellas et B. de Nowela, et P. de Calcomer, et P. del Vallot, et P. de Casals de S. Antoni. Facta carta ista anno ab incarnatione Domini MCLXXIIII mense januarii, feria n, epacta xxvi, regnante Ludovico rege. Aquest do laudet et autorguet P. labbat d'Aurlaig, per bona fe senes engan et portgue devant la sua capella ad Aurliac en la ma P. del Vallot que era fraire de la maio del Temple, et de P. Escargalop que era donats et capellas de la maio de Vaor...
(Cartulaire de Vaour, nº 25).

1178
Donation aux Templiers, par le comte de Saint-Gilles, de ses droits seigneuriaux à Castres.
Notum sit omnibus hominibus prosentibus et futuris que R. lo coins de S. Geli a donat a Deu et a Sancta Maria et als fraires del temple de Jherusalem ad aquels que ara i se ni adenant i serant en la ma d'en Fort-Saus que era fraire deissa la maio aiei col rius de Narra sen passa dreig al poig que a nom a Catlsoleil et atressi a lor donat da eis Catlsoleil dreig tro en Breto, et aiei co la strada de Breto sen passa dreig à Castras ; et à lor donat atressi eis le coms sobredig lo dreig et la raso que a en aissas Castras et en tota la honor de Castras per on que sia, et à lor donat atressi aici con hom sen va de la Granna de Caberlac entre al riu de Metz et aici col rius de Metz sen devalha entre en Avairo, se es a saber tot lo dreg et la razo que eis lo coms R. sobredig avia en la terra et en la honor que sobre mentenguda es. Et dintz aquellas fes que sob scriutas se et tot lo conquest que li fraire sobredig del temple de Jherusalem poirar far dintz los Becs et dincts las fis que sobre mentagudas se, de cui que dreig ni raso aie dincs aquellas fis, tot lor o a donat et autorgat eis lo coms R. de Sant Geli per bona fe senes engan. Eisses los austors que retz aici per seignoria d'aise sunt testes W. de Mella, et B. dels Fanguels, que ero veguer del comte sobdig, et Pontius de la Peira, et B. de la Capella, et Ademans de Castaneda, et R. Rafers, et At. Paine et Bernatz dels Fanguels. Hoc fuit factura aune ab incarnatione Domini MCLXXVIII indictione XIII, mense martio, Alexandre III papa Romm, Ludovice rege, regnante. (Cartulaire de Vaour, nº 30).

1180
La maison de Vaour, située dans la paroisse de Saint-Pantaléon, est affranchie de toutes dîmes et redevances ecclésiastiques.
Notum sit omnibus hominibus tam preesentibus quam futuris qu'en Ademar R. et na Sebelia sa molher agro plaig ab los fraires de la maio de Vaor, et lo plaig en conoissenza d'en Autger et d'en Bernat Arnal, et plaigs fo aitals. Ademars R. dizia et razonava que la maios de Vaor era en la deimaria de Sant Pantalm qui que la tengues ni la agues la devia tener dels effants d'en Matfre A. et era vers que na Sebelia fo filia d'en M. Ameil et per aco A. R. et na Sebelia sa molher demandavo lo deime del cors de la maio de Vaor et de las terras que la maios tenia ni fazia en la deimaria de S. Pantalm... Li fraire de la maio de Vaor dizio et razonavo quel deime de la lor maio et deime de las terras que tenio et avio en la deimaria de S. Pantalm avio tengut et agut francament en be et en patz et senes totz aupars de XL ans entro e LX, et per aquo A. R. et na Sebelia sa moiller no lor i podio re demandar ni querre per razo ni per dreig ; et donero ne per prova W. de la Cavalleria et S. de Frauceilla... Et d'ambas pariz auzidas lor razos et los provas Angers de Penna et Bernatz Arnals jutgero et dissero que li abitador de la maio de Vaor tenguesso et aguesso tot quant A. R. et na Sebelia sa moiller lor demandavo per deime de Sanct Pantalm si que ia eis ni hom ni femena per lor re no lor i posco querre ni demandar d'aici enant. Aquest lauzaments sobrescriutz fo retrags a Penna al- vallat ad auzenza Durant Oeiller que ero comandaire de Vaor et den A. R. per testimoni d'en Amiel de Penna et... Anno

1180-1190
Donation aux Templiers des fours et de la chapelle de Montaigut
Notum sit omnibus taro praesentibus quam futuris quod omnes milites de Montagut excepto Guillelmo de Latorre constituerunt et constituendo donaverunt et concesserunt redemptione peccatorum suorum Deo et Beatae Marine et militibus Templi de Jherusalem, furnos Castri de Montagut, quod et ipsi et omnès homines illorum, exceptis,propriis hominibus Guillelmi de Latorre, coquerent panem suum in furnis quos milites Templi habent in Castro de Montagut ; quod cum rationatum esset et cognitum in praesentia W. de Causac et Stephani de Montevalrano et Atonis Gumberti et Petri de Montagut et aliorum militum, praedictus Stephanus et Guillelmus de Causac judicaverunt quod omnes homines militum Castri de Montagut, exceptis propriis hominibus Guillelmi de Latorre coque rent panera suum in furnos quos milites Templi habent in Castro de Montagut. Item judicaverunt quod fornarius Guillelmi de Latorre vel aliquis nomine illius non mandet homini alicui de Castro facere panem, nec abstrahat panem domo alicujus, nec deserat ad furnem Guillelmi de Latorre nec sit panis propriorum hominum Guillelmi de Latorre. Item judicaverunt quod si forte aliquis deferret panera suum ad furnum Guillelmi de Latorre, vel faceret deferre alicui homini, quod milites Templi vel nuntius eorum babuit potestatem contradicendi et accipiendi panem ilium, nisi in domo furni esset Guillelmi de Latorre ; hic quamdiu erit in domo furni, milites Templi vel nuntius eorum non habeant licentiam auferendi panem ilium, sed primum quod panis abstractus fuerit de domo furni habeant potestatem milites Templi vel nuncius eorum accipiendi et auferendi panera ilium... 1180.

Notum sit quod toig li cavaler e toig li fill dels cavalers de Montagut e toig li barria e li autre prohom del castel, ab cosseil et ab voluntat de W. lo bisbe d'Albi donero et livrero a Deu e a Sancta Maria et als fraires del temple ad aquels que aras i so ni adenant i seran, la capella de Montagut ab totz sos apartenems et ab aitals adissidals coma d'aissi ad enreires a agudàs ni per adenant la venrao, tot francament senes toto servitut si cones de cornus e d'obras e de gachas et d'albergas, ni neguna autra servitut non devo far li fraire del temple al castel de Montagut ni als abitadors deis lo castell. Tot aquest do aizi coin sobrescriut es ni hom Io pot entendre per bona fe, fetz et autorguet, Herc de Malafalgueira, en B. Sos frater, en Calvetz de Malafalgueria, en Pons de Lator, en W. de la Illa e sei fraire, e R. de la Illa e sei fraire, en Aremans, en Bertrand de Montagut e sei efang, en Dauzats e sei efang, en R. de Lator, en Rocaforts, en B. Ponz, en B. de S. J. e sos fraire, R. At, en P. Ameils, en Isarns Bernarts e sei fraire, en B. At de Castelnou, en R. Ameils, en Jeitzager, en R. Macips, en Vilatz, en W. de Mazerac, en B. Uc, en P. Bernats, en R. At e sei fraire, en P. At de Rocamaure, en B. At de Monteils, en Ademars de Monteils e sei efang, en Arnalz de Cotens e sei fraire, tuit aquest sobscriutz donero et autorguero aquest do, sobredig per lor e per totz los autres homes del castel, sio cavalier, sio donnas, sia barria, o autre prohome deis lo castel de Montagut. Et sio conogut que li fraire de Vahor so es a saber Peire lo capellas, en Arnautz Debos, en S. Arnauts, receubro aquest do sobscriut per ]or et per totz los autres fraires del Temple. A Montagut dins la capella. Anno ab incarnatione Domini MCXC.
Bernardus scripsit.
(Cartulaire de Vaour, nº 78 et 92)

1181
Cession du territoire de Montricoux par les chanoines de Saint-Antonin aux chevaliers du Temple
In nomine Domini. Notum sit omnibus hominibus quod Stephanus prior ecclesiœ Sancti Antonini et universum capitulum ejusdem ecclesiae donaverunt et concesserunt et absolverunt et tradiderunt beatœ Marine et prmsentibus atque futuris fr:atribus Templi et militiae de Jherusalem in manu Fort-Sautii qui erat minister et unus magister domus templi de Jherusalem, totum suum jus et directum et totam rationem, quod jus et quod directum et quam rationem habebant aliquo modo vel tenebant vel aliqualiter ab eis vel pro eis vel habere vel tenere videbantur prœdicta scilicet ecclesia Sancti Antonini et praedictus prior et universi fratres ipsius ecclesia, in illis ecclesiis et earum parochiis et mansis et molendinis et molendinaribus et paxeriis et ripis et aquis et in aquarum cursibus et fontibus et rivis et terris sive fertilibus sive sterilibus, cultis et incultis, et pratis et pascuis et silvis et nemoribus et in eorum omnium pertinentiis qum omnia in bac caria sub memorantur, scilicet prout melius et plenius et perfectius ea omnia cum omnibus pertineutiis 'suis et cum omnibus finibus suis vel terminis in bac carta et commemorata et conscripta sunt, vel per nomina vel per aliquod signum intelligi possint. Videlicet, in ecclesia qum vocatur Castras et in omni parochia sua et in omni universitate sua et in omni honore sue et in omnibus pertinentiis suis et in omnibus finibus; et in ecclesia qum vocatur Mairessi et in omni universitate sua, et in illo molendinari quod vocatur Guirandene ; et ecclesia quee vocatur Montricols et in paxeria et in omnibus pertinentiis suis. Hmc omnia prout melius et plenius atque perfectius commemorata atque scripta sunt vel per nomina vel per aliqua, signa intelligi possint, et instrumenta et carias de illo jure et de illis possessionibus et honoribus prmdictus prier et universi fratres ecclesia Sancti Antonini donaverunt et concesserunt et absolverunt et tradiderunt Beatm Marine et prmsentibus atque futuris templi et militim de Jherusalem in manu Fort-Sautii magistri sicut et supra scriptum est. Et ipsa priedicta ecclesia Sancti Antonini et prior supradictus et universi fratres ejusdem ecclesia debent esse guirenti et auctores de omnibus hominibus et feminis ad directum supra nominato Fort-Sautio et fratibus templi prmsentibus et futuris de tota universitate illa supra memoratm, et de illis honoribus et possessionibus supradictis et de illo... in eos translatum est. Et ipsa praedicta ecclesia Sancti Antonini et prior priedictus et universi fratres ejusdem ecclesia Sancti Antonini nominatim et expressim scilicet ad recognitionem perpetuo jure unum marabotinum puri auri per acaptionem in universis terris et honoribus et possessionibus superius comprensis et suprascriptis ; et retinuerunt similiter nominatim et expressim scilicet perpetuo jure in ipsis omnibus atque universis terris et honoribus et possessionibus superius comprensis et suprascriptis omnes decimas et omne jus et proventum omnium decimarum frumenti et annonce et omnium leguminum quicuumque prevenerint et colligi poterunt ex omnibus terris et ex omnibus honoribus et possessionibus superius comprenais et suprascriptis scilicet sine distinctione et quicumque sint illi et undecumque sint, quas terras illas et honores et possessiones illas saepe dictas laboraverunt vel excoluerunt, et de nullis aliis rebus scilicet, nec de vindemia nec de fructibus arborum nec de hortis, nec de lino, nec de animalibus ullis nec de molendinis quia ea ad feudum' francum donaverunt... et habebunt nec petent decimas vel jus vel proventum decimaruin ex omnibus terris et honoribus et possessionibus superius comprensis et supradictis. Quia scilicet sic fuit nominatiin actum et comprensum et in pactionem atque conventionem deductum inter priorem predictum et canonicos ecclesiœ Sancti Antonini et Fort-Sautium et fratres templi de Jherusalem. Inter ipsos et omnes fuit facta specialiter talis pactio atque conventio ut fratres Templi prarsentes et futuri suis expensis et suo periculo faciant apportari annuatim usque in villam Sancti Antonini medietatem omnium decimarum frumenti et annonce et leguminum quicumque provenerint et collecti et excussi fuerint ex omnibus terris et honoribus et possessionibus superius comprenais et supradictis ; aliam nec medietatem ipsarum omnium decimarum faciant scilicet apportari suis expensis et suo periculo prior et canonici ecclesiœ Sancti Antonini ; sed tamen in ipsa illa medietate omni ipsarum decimarum debent ipsi fratres de Jherusalem praesentes et futuri adhibere diligentiam et bonam fidem ut eam diligenter atque fideliter custodiant quamdiu penes ipsos fuerit atque tueantur ad utilitatem ecclesiae Sancti Antonini et prioris et fratrum et canonicorum ejusdem ecclesiae ; specialiter atque firmiter in pactionem et conventionem fuit deductum inter supradictum Fort-Sautium et fratres Templi et priorem praedictum et fratres et canonicos ut in terris et honoribus et possessionibus superius comprensis in illis videlicet qui in totum et in solidum et pleno jure et absque ùmni abstractione pertinebant ad supradicta ecclesia Sancti Antonini, Deo volente, ipse Fort-Sautius preedictus et alii fratres Templi praesentes-et futuri in perpetuum semper et continue habeant et teneant bona fide ex utraque parte et sine fraude adminus x paria boum aratorium cum suo necessario apparatu, qui scilicet boves id est x paria boum in illis terris et honoribus et possessionibus agrorum culturam peragant et rurestre opus ad frugum procurationem exerceant; de pluribus vero bovibus aratoriis ultra praetaxatum numerum ab ipsis habendis et tenendis in praedictis terris et honoribus et possessionibus, hoc est positum in arbitrio:et voluntate praedicti Fort-Sautii et fratrum Templi praesentium et futurorum et non fuit in obligationem deductum. Sed in plano intellectum et illud relictum et ut quotquot boum paribus illas terras et honores et possessiones supradictas laboraverint et excoluerint supradicti fratres templi de Jherusalem praesentes et futuri, de omnibus reddant decimas praedictae ecclesiae Sancti Antonini et priori et canonicis ejusdem ecclesiœ, et supra nominatum Fort-Sautium et fratres Templi et scilicet ipse Fort-Sautius et fratres Templi supra nominatas ecclesias scilicet Castras et Mairessi et Montricols bene constructas, honesto cultu, necessario apparatu, congruo ornatu, teneant, et in ipis ecclesiis divina officia more ecclesiastico et ritu catholico celebrari faciant, et pro iisdem ecclesiis jura episcopalia ipsi agnoscant, prmdictus prior et canonici et fratres ecclesiae Sancti Antonini specialiter retinuerunt sibi fustem semper et in futurum bona fide necessariam ad mdificationem et restaurationem ipsius ecclesiœ Sancti Antonini et claustrorum suo - rum et propriarum domorum et officinarum suarum et similiter ad aedificationem et restaurationem ecclesiae de Sallet et propriarum domorum de Sallet, in nemoribus illis qum nemora ab ipso priore et canonicis in hac supra scripta donatione fuerunt donata atque translata et transcripta in predictum Fort-Sautium et in illos fratres templi de Jherusalem.

Haec omnia prout melius suprascripta... intellectum et bona fide intelligi possunt et fuerunt pertractata et acta et recitata et bac carta laudata in claustro Sancti Antonini, testibus adbibitis Guillelmo Guirberti et Johane de Fontanis et Berengario de Fontanis et Guillelmo de Caissac et Ugone de Moillac et Petro de Moillac et Stephano fratre ejus et Prosia qui hanc cartam... Anno ab incarnatione Domini nostri Jhesu Christi MCLXXXI. indictione XIIII mense madio, Alexandro III papa Romae, Philippo rege Francorum regnante. Et ego Prosia (2) scripsi in hac carta nomina quorumdam canonicorum, speciali mandato ipsorum, qui canonici huit subscriptae donationi auctores fuerunt, scilicet, Geraldus Donadei, Petrus de Testats, Ramundus Atonis, Petrus de Castras, Martinus Camerarius, Ramundus de Ponte, Petrus Macips, Rotbertus Ademarius de Fontanis, Ramundus de Fontanis, Guiraldus Alamanni sacristus, Gasto Pontius Atonis, Pontius de Paris, W. Garsias, Petrus Rex, Bernardus Stephani Johannis, Bernardus Robertus.
(Cartulaire de Vaour, nº 401)

1182
Donation aux Templiers de Vaour, par Isarn, vicomte de Saint-Antonin, de droits de pacages dans ses terres
Notum sit omnibus hominibus praesentibus et futuris qu'en Isarns lo vescoms de S. Antoni a donat et assout et gurpit per bona te senes engan a Deu et a S. Maria et als fraires del Temple de Jherusalem ad aquelh que ara i so ni adenant i seran en la ma d'en Fort-Saus que era maestre de la maio de Vaor totz los çonquest qu'en Fort-Saus ni li fraire del temple sobdig an faigs ni conquist ni per adenant conquerran ni gazannaran a iasse per totz temps en tota la sua terra et en tota la sua honor vas on que la aia et en tota la sua seignoria vas on que on la tenga de lui... d'aici adenant sieo de vendoas et d'acaptes; et a donat atressi a iasse per tots temps ad eisses los fraires sobredigs del Temple de Jherusalem los posturals els abeiradors ad ops de lor bestias et la splecha de sos b se ab ops dels pastors e de las cabannas, en totas sas terras et en sas houors vas on que las aia. Et de tot aquest do sobdig eis lsarns lo vescoms a mandada guirantia de totz homes et de totas femenas a dreig an Fort Saus et ais fraires de la maio del Temple. Et per aquest do sobredig li fraire de la maio an li faita caritat de las almoinas de la maio de cc sol de melgoriens. De tot aquest do sobredig a reduts et donatz testimonis P. del Broil, et W. de Penna, et Matfre de Monteils, et Gausbert de Bret, et Amiel vassal, et P. Sirvent. et Ademar del Vassaler et W. so traire. Anno ab incarnatione Domini MCLXXXII, mense madii, feria V, Lucio papa Romae, Philippo regne regnante. Totz aquets dos fo lauzats et autorguats en la coda de Penna a vezenza d'aquest testimonis sobscriuts.
(Cartulaire de Vaour, nº 33)

1195
Cession par le prieur des chevaliers de Jérusalem, de ses droits seigneuriaux à La Capelle.
Eu Arnautz de Bossaigas priors de la bailia de lospital de Jherusalem d'Albeges et de Rozergue ab cosseil et ab volontat d'en Ato de Candor et d'en Peironet doni e lauzi et autorgui a vos Bertran de la Capella et a vostres efantz et a tot vostre ores acui vos o volratz la vila de la Capella et la forssa que es entre lo castel de S. Marcel et castel de la Guepia tota enteirament o meils lospitals la cavia ni la i tenia els intrars els issirs, e tot tant lespitals i avia; ne i tenia, ni afar i avia e la vila de la Capella ni e la parroquia ni hom o tenia del ospital de Jherusalem, so es a saber los deimes e las terras, els prats, els boscs, et las yinnas, et erm, et condreg, e la vila e la forssa e tots los aparteneis. E per aquest do sobredig a aguts lespitals de Jherusalem de vos de prim acapte c, sols de m., et eu e lespitals tenon non per pagag ; e vos Bertran de la Capella o li vostrei devetz ne donar cadantz de ces a lespitals de Jherusalem per terme de pascas x sol de m. senes tot autre servizi e senes totas autras seinorias que eu ni lespitals non i retenen de re, foras de zii d. de reire acapte melgories tant si endevendra; et tant vos Bertran de la Capella o vostrei efang tenran conduig e la vila de la Capella devetz albergar lo prior del ospital ab i cumpainno una vegada lan quan lo priors passaria per la vila de la Capella. E tot aquest do sobredig avi vos donat Eicher de la Roca priors del espital de Jherusalem de la bailia d'Albeges ab cosseil et ab volontat den Ato de Candor, e den Frotart de la Roca, o den Guizo de La Vainna, e den Esteve Amblart, e den Jhhan Amie, et den Aberengueira; e tant aquest do fo faitz la vila de la Capella era erma, e no i estava hom ni femena, et avia estat erm a lonc termini. S. Guillelmus Ug, Peire de Gresellas, maestre Richart, Bernat jove, Raimon Ermengau, Johan Cavaller, Guillelmus Aurlut, Guillelmus de la Fabria, Armoaut Aimeric de Foisseux, Raim on de Campainnac, et ab aquesta carta ei noin messes en tenezo, et aquest dos fo faigz ad Albi a la maiso del ospital. Petrus scripsit, anno Domini MCXCV.
(Archives de la Haute-Garonne, titres de Raissac).

1196
Donation d'Amiel de Penne aux Templiers, portant exemption des droits de leude et de péage dans la châtellenie de Penne.
in Dei nomine notificetur cunctis quod ego Ramundus Amiel bono animo ac spontanea ad remedium animœ meae ac parentum meorum dono... Domino Deo et Beatœ Marine ac venerabili militiae templi Salomonis ac domui de Vasor, dono autem mecum praefatae domui et fratribus omnibus praesentibus et futuris ejusdem militiœ, omnes possessiones et donationes quas in die qua me receperunt eis assignavi et nunc ; addo enim bona fide praedictae domui quod fratres et omnes res illorum habeant... videlicet pascua, ligna et quidquid accipere vellent, omni tempore terminum Castri Pennae, pacifice et secure sine ullo gravamine licet impedimento leudarum sive pedaticorum ; dono et expresse prœscriptae domui et fratribus in perpetuum, quod in toto termino Pennae vendant et emant quodquod volueriut, sine aliqua eorum offensione, et quod habeant strata, caminos, sic quod aliqua persona eis neque suis vel etiam eis qui nomine illorum tenuerint in aliquod moleste, neque a venditoribus, eliam neque ab emptoribus leudam sive pedaticum accipiat nec petat, quas ego leudas et pedaticos suarum rerum sive illarum rerum quae nomine eorum proclamaverunt, eis perpetualiter dono per me et per omnes successores meos, sicut melius dici et intelligi posset ad utilitatem praescriptae militiae Templi et fratrum, in manu et posse venerabilis fratris Pontii marescalchii ejusdem militiœ in praesentibus provinciae et in quibusdam Hispanian, honorandi et discreti magistri et fratris Ademari G. commendatoris de Tolzano et frâtris G. Fabre et fratris P. de Osca magistri capellani, et fratris Doatdas et aliorum plurium. Nos itaque (rater Pontius marescalchius dictus magister et omnes fratres dicti, consilio et voluntate aliorum nostrorum fratrum recipimus te R. Amiel per fratrem ad... nos R. Amiel et Oliver filii dicti R. Amie] per nos et omnes successores nostros juramus tactis corporaliter sacro sanctis Evangeliis vobis Pontio marescalchio, honorando magistro, omnibus que vestris fratribus, donando corpora nostra militise templi Salomonis, quod praescriptam donationem quam pater noster R. Amiel faceret dictae domui militiae Templi vobis et successoribus vestris ratam et firmam absque ulla laesione faciamus tenere et possidere in perpetuum... nos adjuvet et hoc per sacro sancta Evangelia promittimus ; namque sub eodem sacramento domum et ordinem requisivimus, et omnes res vestras omnibus locis diligere et cunctas personas nostro posse defendere et quod nunquam nec offendamus vos, necque domum vestram nec res vestras, necque aliquae qui nomine vestrum proclamet, et quod nec sit nobis licitum sine licentia vestra nulli alii ordini religionis in morte recipere nos prebendo sepulturam cum equis et armis nostris, vel cum omni arnesio quod secum habebimus. Nos vero frater Pontius marescalchius cum consilio et voluntate fratrum nostrorum recipimus vos R. Amiel et Olivarius per nostrae domûs donatos et participes in omni beneficio nostro et quod in cimeteriis nostris vel in morte sepulturam praebeamus. Quod enim actum mense aprilis sub anno Domini MCXCVI...
(Cartulaire de Vaour, nº 94)

1300
Lettre de Philippe le Bel aux consuls d'Albi et de Cordes sur la conduite des inquisiteurs
Philippus Dei gratis Francorum rex, dilectis suis consulibus civitatis Albiae et Castri de Cordoa Albiensis diocesis, salutem et dilectionem. Nuntios vestros et litteras consueta benignitate recepimus ; contenta in litteris et relata per nuntios intelleximus diligenter, moleste ferentes processus voluntarios, quorum nonnullos ex vobis et aliis incolis illarum partium priscis temporibus, ut dicitur, habitos per inquisitores hereticum pravitatis, ac varia et diversa gravamina nonnullis ex vobis et alus fidelibus et subditis nostris sub praetextu officii inquisitionis hujusmodi multipliciter irrogata, super quibus pro vobis compatientes assensu cum modernis inquisitoribus super hoc seriosum habuimus colloquium et tractatum, qui nobis constanter promiserunt errata si quai forent corrigere, grava mina revocare praeterita, et abstinere totaliter a futuris, et in commisso officio ab usu et excessu quihus Tibet penitus relegatis ; solum Deum habendo professi cum omni aequitate et mansuetudine taliter in posterum se habere, quod nulla juste supererit occasio conquerendi. Nosque exinde debebimus mente contentari, nos auteur firma credulitate tenemus quod inquisitores ipsi dictis facta comprobent ; quod si secus forsitan agerent, vos hujusmodi negotium non mediocriter cordi gerentes, firma et stabili mente disponimus vus et modis utilibus optima cogitare consilia, et salutaria remedia adhibere, quibus et praeteriti corrigantur excessus et gravamina revocentur, et futuris via nihilominus percludatur et fidelium et subditorum nostrorum quieti et paci salubriter consulatur. Actum Pansus die martis ante Pascha. Anno Domini M CCC. secundo. (Archives de Cordes, nº 254 de l'ancien inventaire).
Sources: Toutes ces informations proviennent des dossiers personnels de M. Petitimbert, propriétaires du Relais Templiers de Vaour

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