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Jean de Terric

Jean-de-Terric 1184 - 1188

Jean de Terric ou Thierry ou Thérence est un mystère pour les historiens de l'Ordre templier. A t-il été élu Grand Maître, ou n'a-t-il été, comme dans les lettres qu'il adresse notamment au pape et au roi d'Angleterre, que « Grand Précepteur de la maison du Temple à Jérusalem » ?

Il est probablement élu temporairement dans l'attente officielle de la mort ou de la démission du Grand Maître de Arnaud de Toroge. Il est situé entre Arnaud de Toroge et Gérard de Ridefort.

L'ambassade de son prédécesseur en Europe a été un échec. A Jérusalem, la situation est dramatique. Le roi est moribond, son successeur, un neveu, n'a que 7 ans, et les comtes du royaume sont divisés dans leur appui à l'ambitieux régent Raymond de Tripoli. Les caisses sont vides, et la corruption règne, y compris au sein du clergé. A tel point qu'un chroniqueur écrit: « Les autres nations, qui avaient reçu de Jérusalem les lumières de la religion, en recevaient alors l'exemple de toutes les iniquités; aussi Jésus-Christ méprisa-t-il son héritage, et permit-il que Saladin devint la verge de sa colère... »

Baudouin IV le roi lépreux est mort le 16 mars 1185, son neveu Baudouin V meurt en septembre 1186. On évoque le poison, sans autres preuves... Profitant que les barons sont réunis à Naplouse, autour du régent Raymond de Tripoli, le Grand Maître du Temple déclare reine Sybille, femme de Guy de Lusignan, et fille aînée du roi Amaury. Laquelle, pendant la cérémonie de couronnement, dans l'église désertée du Saint-Sépulcre, place une couronne sur la tête de son mari.
Les barons protestent avant, pour la plupart, de se rallier. Raymond s'enferme dans Tibériade et demande, au cas où il serait attaqué par Lusignan, des secours à Saladin ! Lequel, fidèle aux traités passés sous Baudouin IV, n'intervient pas, malgré la déliquescence du royaume de Palestine, jusqu'à ce que Renaud de Châtillon, encore lui, dépouille une caravane.
Fureur de Saladin, qui déclare la guerre sainte. En mars 1187, 50 000 cavaliers assiègent Renaud de Châtillon. Un corps expéditionnaire, commandé par le fils de Saladin, ravage la Galilée. Les Grands Maîtres des Templiers et des Hospitaliers, qui tiennent Saint-Jean d'Acre, rassemblent une centaine de chevaliers, 400 hommes à pied, et se portent au-devant de l'ennemi.
Cernés, les chrétiens se battent avec héroïsme. Jacquelin de Maillé, Maréchal du Temple, reste seul debout sur le champ de bataille. Son cheval s'abat sous lui, et l'entraîne dans sa chute. Il se relève, et la lance à la main, continue à repousser l'ennemi. Qui, devant sa bravoure, lui propose de le laisser partir à sa guise, libre. Le Maréchal refuse, et continuer de combattre. Mais il a perdu trop de sang.
Epuisé, le corps hérissé de flèches, il finit par s'effondrer, et mourir. Les Turcs, subjugués par son courage, se partagent les lambeaux de ses vêtements pour en faire des reliques. Ainsi s'achève la bataille de Nazareth, le 1er mai 1187.
Trois Templiers seulement ont pu échapper au carnage: le Grand Maître, et deux de ses chevaliers.
En juin 1188, Saladin s'avance vers Tibériade avec 80 000 hommes. Les Chrétiens mobilisent tout individu capable de porter une arme. Il ne reste, dans les villes, que les femmes et les enfants.

Les chrétiens se retrouvent à 50 000. Les chefs ont décidé de faire taire leurs querelles. Ils décident de se porter au-devant de Saladin. Raymond de Tripoli s'y oppose. L'armée franque, dit-il, va devoir traverser des déserts, et c'est le début de la saison des fortes chaleurs. Hommes et chevaux vont manquer d'eau.
Mais le Grand Maître des Templiers, jaloux de son influence, prend Guy de Lusignan à part dans sa tente:
Ne suivez pas le conseil d'un traître; vous êtes roi depuis peu de temps et vous avez une grande armée; quelle honte pour vous, si vous commencez votre règne en laissant prendre une cité chrétienne !
Pour nous autres Templiers, sachez que nous mettrons bas nos blancs manteaux, et que nous vendrons tout ce que nous avons, plutôt que de souffrir l'opprobre qu'on veut faire subir au peuple de Jésus-Christ !
Le faible Guy de Lusignan est incapable de résister à de si mâles paroles et donne l'ordre de marcher à l'ennemi, le 3 juillet. C'était sa première erreur. La seconde, il la fait en ordonnant à l'armée de bivouaquer loin des rivages du lac, contrairement à une nouvelle suggestion de Raymond de Tripoli.
Pendant la nuit, les musulmans incendient les herbes sèches alentour, et tirent des flèches sur ceux qui luttent contre les flammes.
Le lendemain, au lever du jour, l'armée de Lusignan est, comme l'avait prévu Raymond de Tripoli, assoiffée, affamée, hagarde.
Lorsque les deux armées se trouvent face à face, l'infanterie chrétienne refuse de combattre, prétextant une grosse fatigue. Il n'y a guère que les Templiers et les Hospitaliers, qui ont momentanément oublié leurs différents, à se battre héroïquement.
Lusignan, indécis, tarde à leur porter secours. Avec les évêques, il s'est replié sur la colline du Hâttin, autour de la vraie croix, apportée pour donner la victoire, et s'est abandonné à la grâce de Dieu.
Le 4 juillet 1187, les troupes de Saladin massacrent tout ce qui s'enfuit, avant d'encercler la colline. Les nobles sont faits prisonniers, les autres tués.
Raymond de Tripoli a pu s'échapper, et se retire dans sa ville pour y mourir, peu après, de désespoir, accusé par les musulmans d'avoir violé les traités, et par les chrétiens d'avoir trahi sa religion et son roi.

Saladin s'empare de la vraie croix (selon une autre version, un Templier l'aurait enterrée, avant l'assaut final), et reçoit Guy de Lusignan, auquel il fait servir des boissons fraîches.
Apercevant Renaud de Châtillon, celui par qui deux guerres sont arrivées, il lui tranche lui-même la tête.
Le lendemain, Saladin fait amener devant lui les Templiers et les Hospitaliers. De l'aveu même des historiens arabes, ils ont eu une attitude héroïque. Mais Saladin veut délivrer la terre de ces deux races immondes.
Il leur propose de choisir entre la mort et la conversion à l'Islam. Tous déclarent, préférer mourir, tous sont égorgés devant le sultan, à l'exception du Grand Maître, épargné à la demande de Guy de Lusignan.
230 Templiers ont été décapités, 60 sont morts pendant la bataille de Hâttin. Les prisonniers sont envoyés à Damas.
En Palestine, Saladin poursuit ses conquêtes. Ascalon, qui commande les routes d'Egypte, cède après une vigoureuse résistance, et à condition que le sultan rende la liberté au roi et au Grand Maître du Temple. Saladin accepte. C'est pourquoi, de Grand Maître, Jean de Terri devient Grand Précepteur. Il a promis, lors de sa libération, de ne plus porter les armes contre Saladin, et abdique en 1188, afin que l'Ordre ne soit pas tenu de respecter cette promesse.
Après la chute d'Ascalon, Saladin prend Gaza, ancienne forteresse des Templiers, puis marche sur Jérusalem, qui capitule le 2 octobre 1187. Les Templiers présents, et qui ont conduit la résistance, sont autorisés à se retirer à Tyr ou à Tripoli.

Terric ou Thierry par Mansuet

Le retentissement de la mort du Grand-Maître Arnold, en Asie, était un embarras de plus pour l'Ordre qui, sans tarder, mit a sa place Terric ou Thierry, En abordant ce règne remarquable, nous devons signaler la divergence générale des historiens qui ne suivent pas seulement la même chronologie ; en sorte que nous aurions beaucoup de peine à démêler la vérité dans leurs récits.

A la mort de Baudouin IV, le trône de Jérusalem échéant à Baudouin V, en bas âge, Raymond, comte de Tripoli, fut le tuteur du fils comme il avait été celui du père. L'Ordre administra les biens de la couronne. Au bout d'un peu de temps, le jeune prince étant mort, sa mère Sybille, comtesse de Jaffa, se fit reconnaître souveraine héréditaire du royaume par le Patriarche son amant, les Frères du Temple, les Hospitaliers et d'autres notables [Anselm Gemblacens]. Sans s'arrêter aux représentations du sage comte Raymond qui pria le Patriarche et les deux Grands-Maîtres de ne rien entreprendre à l'insu du Pape, de l'Empereur et des rois de France et d'Angleterre, Héraclius sacra Sybille qu'il força de prendre un époux. Guy de Lusignan [Berhnard Thsaurar] qu'elle choisit fut d'autant mieux agréé que ce seigneur n'était pas de sang royal [Anselm Gemblacens].

Il est heureux pour la gloire du Temple que la plus grande partie de ces évènements appartiennent à l'histoire de Jérusalem. Tout concourut à la ruine du royaume, arrêtée dans les décrets de la Providence.

Les Templiers et les Hospitaliers se déchiraient: Guy, roi sans génie et sans caractère, était l'instrument du Patriarche et du Grand-Maître Terric ; Héraclius était un prêtre corrompu qui paya d'une couronne l'amour de sa concubine ; et roi, Grand-Maître et Patriarche traitaient en ennemi Raymond, dont la voix fut méconnue. L'Europe, plongée dans l'apathie, ne songeait plus à des Croisades depuis la mort du pape Lucius II. On dut employer à l'entretien des soldats le trésor remis au Grand-Maître par Henri II [Berhnard Thsaurar]. L'aveuglement des chefs, au milieu de ces difficultés, précipita la chute de l'empire.

Guy, léger et faible, s'aliéna Raymond qu'il outragea plusieurs fois et qu'il finit par bloquer dans Tabaria, suivant le conseil de Terric. En désespoir de cause, Raymond passa du côté de Saladin qui lui promit secours. Ce ne fut qu'alors que le roi de Jérusalem ouvrit les yeux ; il descendit du langage le plus fier au plus humble, et les deux Grands-Maîtres, avec d'autres ambassadeurs, allèrent en son nom demander pardon au comte de Tripoli.

Quelques écrivains pensent que Raymond eut des remords de sa conduite et qu'il fit tout pour la réparer ; mais, suivant d'autres, il resta transfuge. Du moins, il réunit son armée à celle du roi.

Les discords intérieurs étaient une invitation directe aux Sarrasins qui se mirent en campagne avec des forces doubles. Les Templiers, la Sainte-Croix en tête, marchèrent à la rencontre des Infidèles et perdirent, le 1er mai 1187, soixante hommes, pour s'être attaqués à des ennemis trop supérieurs en nombre.

Vers le milieu de juillet, le roi mena contre Séphouri trente mille hommes qui joignirent ceux de Raymond. Saladin, suivi de quatre-vingt mille cavaliers, alla précipitamment assiéger Tibériade. Lusignan voulut délivrer la ville, où se trouvaient la comtesse et plusieurs enfants de son premier lit ; ce fut Raymond qui combattit ce dessein. « Mieux vaut, dit-il, perdre ma ville que tout perdre. » Si vous abandonnez Tibériade, les Sarrasins la raseront, et retourneront chez eux avec ma femme et mes enfants; mais, si vous marchez sur leur camp, vous serez battus. Terric fut le seul qui ne goûta point l'avis de Raymond. Etait-ce haine ou dédain, excès de bravoure ou haute prudence ? On peut admettre toutes ces suppositions. Il accusa de trahison le comte qui, sans s'émouvoir, déclara répondre de l'événement sur sa tête.

Grand fut l'embarras du faible roi. La pente de son caractère l'entraînant enfin, il se décida pour le système de Raymond, qui réunissait la majorité des voix. Comme tous les esprits irrésolus, placés en face d'une alternative, il chercha la justice et la vérité dans le nombre des opinions.

Après le repas où cette détermination venait d'être prise, le Grand-Maître, sans perdre courage, dit à Lusignan, dans une dernière entrevue, qu'il était honteux pour un roi chrétien de croiser les bras, quand les Sarrasins s'agitaient à quelques lieues de Jérusalem, et que le Saint-Ordre dépouillerait et mettrait en gage ses vêtements plutôt que d'y consentir. Ce discours renouvela l'hésitation du roi qui sentait à quel point il était sous la dépendance du Temple ; il se laissa convaincre, fit mettre ses troupes sur pieds et marcha droit à l'ennemi qui s'était déjà rendu maître de Tibériade. Le vendredi 3 juillet, près de Marstec, il lui présenta la bataille qui dura fout le jour. Vers la nuit, l'armée chrétienne fut campé à Salnubia jusqu'au samedi soir, où ses rangs se réformèrent pour recommencer le combat. Les Frères du Temple, cédant à leur impétuosité, tombèrent sur les Infidèles à trois heures du matin; mais ils ne furent pas soutenus par le gros de l'armée et perdirent presque tout leur monde.

Grâce à la stratégie imprévoyante du temps, une armée en campagne manquait de vivres au bout de trois jours. Les Chrétiens campaient en outre dans un pays aride. Tourmentés par la faim et la soif, ils furent encore trahis: trois d'entre eux, Baldonius de Fatinor, Leusius et Bachibocus de Tabaria, qui, comme Erostrate, ne pouvaient s'immortaliser que par un crime, passèrent à Saladin, se firent Mahométans et lui révélèrent la situation de l'armée. Aussitôt Saladin envoya contre elle Téchédin, à la tète de vingt mille soldats d'élite. La plaine de Tibériade devint le théâtre d'une chaude et sanglante bataille, où les Croisés furent vaincus. Le roi Lusignan et la Sainte-Croix tombèrent entre les mains des Infidèles. Cette dernière perte abattit complètement le courage des Chrétiens. Deux cent trente Chevaliers des Ordres restèrent sur la place, car tous les Templiers et les Hospitaliers qu'on prit, furent passés, sans miséricorde, au fil du glaive. Il n'échappa que le comte de Tripoli, le Grand-Maître Terric et quelques autres seigneurs.

L'heureux Saladin usa de sa victoire en capitaine habile. Le dimanche, il marcha sur Séphouri, prit Nazareth et le mont Tabor ; le lundi, ses troupes étaient devant Acton (Acton porte aussi les noms d'Acre et de Ptolémaïs) qui se rendit ainsi que Jaffa, Césarée et Naptouse.

En cette occurrence, les Chrétiens de Palestine implorèrent de nouveau l'appui de l'Europe (1188). Terric écrivit une lettre circulaire dans laquelle il raconta brièvement leurs désastres, jusqu'au siège de Tyr, par Saladin.

De conquête en conquête, le Sultan investit Jérusalem qui soutint un siège de trente-trois jours. Les historiens se partagent pour placer la réduction de la Ville Sainte en 1187 et 1188. Plusieurs disent que le Grand-Maître fut fait prisonnier, d'autres, qu'il resta libre. Quelques-uns énumèrent une quantité de places que Saladin exigea comme rançon du roi, de son frère, du Grand-Maître et du Patriarche ; ils ajoutent que le sultan relâcha promptement le frère du roi, mais qu'il retint Lusignan et Terric jusqu'après Pâques [Radulph de Diceto].

Le Grand-Maître instruisit Henri II de la prise de Jérusalem [Du Puy, p. 132], et lui nomma les lieux encore occupés par les Chrétiens: c'étaient Antioche, le pays de Tripoli, puis quelques châteaux de l'Hôpital et du Temple. Presque en même temps, Terric déposa ses dignités. Dans sa lettre circulaire, il se dit déjà l'ancien Grand-Maître de l'Ordre du Temple de Jérusalem. Ensuite il alla solliciter des secours à Rome auprès d'Innocent III. Il s'y trouvait encore en 1196.

Saladin, prince équitable, à tout prendre, traita la Ville Sainte avec humanité [Bernhard Thesaurar]. Le Patriarche, les deux Ordres et des masses de captifs furent élargis ; mais on ne leur permit d'emporter aucune chose. Les Hospitaliers eurent le loisir de laisser pendant un an dix Frères dans leur Maison pour soigner les malades. A l'égard des autres prisonniers, Saladin établit un tarif. Ceux qui voulaient se racheter payaient cinq besants par homme, deux et demi par femme, un et demi par enfant, et néanmoins vingt mille personnes furent menées prisonnières à Damas [Radulph de Diceto].

Le comte de Tripoli ne survécut pas longtemps à la prise de Jérusalem. Les uns disent seulement que le remords et la honte abrégèrent ses jours [Bernhard Thesaurar]; les autres vont jusqu'à prétendre qu'il fut atteint de folie avant sa mort.

Une Compagnie pisane peu nombreuse, qui s'était toujours distinguée dans ces guerres, ayant fixé l'attention de l'Ordre, le Grand-Maître pria le marquis Conrad de Montferrat, prince de Tyr, d'accorder aux Pisans certains privilèges. La Charte qui les règle est signée de plusieurs Templiers, parmi lesquels étaient le Frère Gaufride Morin, Précepteur, et le Frère Achard, Chapelain de la Maison du Temple à Tyr.

Sources: Par feu Claude Mansuet Jeune. Chanoine Régulier de l'Ordre de Prémontré, Docteur en Théologie, Prieur de l'Abbaye d'Etival. Edité chez Guillot, Librairie de Monsieur, Frère du Roi, rue Saint-Jacques. Paris. M DCC. LXXXIX.

Terric

1184, Terric ou Thierri ou Térece, dont le pays et la famille sont inconnus fut élevé à la dignité de grand maître après la mort d'Arnaud de Toroge. Sa témérité fut la cause des plus grands revers.

L'an 1187, de concert avec le Grand-Maître de l'Hôpital, il attaque près de Nazareth, le prince Afdhal, fils de Saladin, au retour d'une course qu'il avait faite sur les terres des Francs. La partie n'était pas égale. Cinq cents chrétiens combattirent contre sept mille cavaliers musulmans. Presque tous les chevaliers qui se trouvèrent à ce combat y périrent après avoir fait des prodiges de valeur. On admira surtout la bravoure de Jaquelin de Maillé, que, les Musulmans prirent pour Saint-Georges patron des armées chrétiennes. Cette action est du 1er mai. Le Grand-Maître des Hospitaliers fut du nombre des morts mais celui du Temple échappa par la fuite. Voyez Roger de Moulins Grand-Maître des Hospitaliers.

L'an 1188, le 5 juillet, se donna la fameuse bataille de Tibériade par les conseils de Terric et contre l'avis du comte de Tripoli quoiqu'il s'agisse de délivrer sa femme et ses enfants assiégés dans la tour de Tibériade après la prise de la ville.
Les Templiers à la suite du Grand-Maître, percent les premiers escadrons et les renversent sur les suivants, mais abandonnés du reste de l'armée, bientôt, ils se trouvent investis et accablés par la multitude.
Nul d'eux n'échappa, ils furent tous tues ou faits prisonniers. Saladin après la bataille fait trancher la tête à ces derniers pour avoir préfère la mort au Mahometisrne qu'il leur proposait d'embrasser. Le grand maître seul fut réservé.

La prise de Jérusalem fut la suite du la journée de Tibériade. Les Templiers qui lors de la bataille étaient restés en cette ville pour la défendre donnèrent en la quittant pour aller s'établir à Margat une preuve éclatante de leur charité. Outre la rançon de quantité de pauvres qu'ils payèrent ils se chargèrent encore de les mettre en lieu de sûreté. Les Hospitaliers en firent autant de leur côte.

Quelques mois après cet évènement Terric obtint sa liberté. Mais obligé par le serment qu'il avait fait à Saladin de ne jamais porter les armes contre lui, il donna sa de mission, se regardant comme incapable par cet engagement de continuer à gouverner l'Ordre. Il n'abandonna point cependant la Terre-Sainte ni ses intérêts.

Benoît de Peterborough nous a conserve dans la Vie d'Henri II, roi d'Angleterre une lettre circulaire de Terric à ses frères où il leur fait la peinture du déplorable état de la Palestine pour les exciter à venir à son secours.

Ce fut pendant le siège de Tyr qu'il l'écrivit siège mémorable par la brave défense du marquis Conrad qui triompha de toutes les forces et de tous les efforts de Saladin.

Dans cette lettre il prend le nom de Terence. Il en écrivit une autre sur le même sujet l'année suivante au roi d'Angleterre. (Ibid. 346)
Sources: L'Art de Vérifier les Dates des Faits Historiques. Tome Cinquième, Paris - 1818. Par David Bailie Warden, Saint-Allais (Nicolas Viton), Maur François Dantine, Charles Clémencet, Ursin Durand, François.

Gérard de Ridefort

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