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Quelques sceaux des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
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Sceaux des Prieurs Anglais de l'Ordre de l'Hôpital au XIIe et XIIIe siècle

Nous nous proposons d'étudier plusieurs sceaux des prieurs anglais de l'Ordre de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, conservés au British Museum. Une telle étude, qui n'a pas encore été faite, peut servir à fixer les règles auxquelles étaient soumises les représentations sigillographiques des dignitaires anglais de l'Hôpital, et apporter non-seulement à cette chronologie particulière, mais aussi à l'histoire générale d'Angleterre, des éléments et des noms nouveaux.

Nous avons eu récemment ailleurs l'occasion de déterminer les caractères et de décrire les principaux types des sceaux de l'Ordre de l'Hôpital (1) ; mais la sigillographie des prieurs anglais était restée en dehors du cadre de ce travail, par la nature même du document autour duquel s'étaient groupés les résultats de nos recherches. Nous nous proposons de réunir aujourd'hui ce que nous savons de l'existence et du développement de la chancellerie du prieuré d'Angleterre.

L'Ordre de l'Hôpital fit son apparition en Angleterre en 1101 ; il y grandit et s'y étendit jusqu'à l'époque de la Réforme. Henri VIII confisqua ses biens en 1540 ; restauré sous le règne de Marie (2 avril 1557), il vit bientôt Elisabeth annexer ses possessions à la couronne d'Angleterre, et consommer ainsi sa ruine (2).

Nous ne prétendons pas étudier tous les sceaux émanés des chevaliers anglais de l'Hôpital ; nous rappellerons seulement que, si l'on retrouve sur la plupart certains emblèmes plus spéciaux aux Hospitaliers, aucune règle fixe ne présidait cependant à la confection de leurs sceaux, qui, ayant un caractère tout-à-fait individuel, étaient soumis à toute la fantaisie de leurs possesseurs. Il n'en est pas de même des sceaux officiels dont se servaient certains fonctionnaires de l'Ordre. Ceux-là devaient nécessairement, par leur destination même, ne pas s'écarter d'un type fixe, afin que quiconque contractait avec un de ces fonctionnaires pût, à l'apposition du sceau, reconnaître que l'Ordre subsistait toujours, quel que fût son représentant au moment de la conclusion du contrat. Tels sont les sceaux des prieurs d'Angleterre. Ils obéissent à certaines règles, ils suivent certaines traditions déterminées que nous allons exposer.

Au XIIe siècle, le sceau du prieur de l'Hôpital anglais est un grand sceau rond, en cire rouge, sans contre-sceau. Le type représenté figure un suppliant à genoux, les mains tendues ou levées vers une croix à double branche, avec l'Α et ω et quelquefois une salutation à la croix, inscrite entre les branches. La légende, gravée en gros caractères entre deux cercles concentriques, contient généralement : † s... N.... PRIORIS FRATRUM HOSPITALIS IN ANGLIA (3).
— A la fin du XIIe et au commencement du XIIIe siècle, la cire devient jaune ou verte, et un contre-sceau apparait, représentant une tête de saint Jean de face, chevelue et barbue, d'un haut-relief, sans nimbe, généralement accostée d'une étoile et d'un croissant, et entourée de deux cercles concentriques entre lesquels se déroule une légende (4).

Ces derniers sceaux marquent une transition dans le type ; car, avec le XIIIe siècle, les éléments constitutifs se modifient profondément. La couleur de la cire change : elle devient invariablement verte, et l'usage du contre-sceau s'établit définitivement. La représentation du suppliant tend à disparaître pour être remplacée par celle de la tête de saint Jean barbue et à longs cheveux. Celle-ci figure, à l'état de sceau ou de contre-sceau, sur toutes les représentations sigillographiques du XIIe siècle que nous avons pu étudier. Tout sceau anglais reproduit à cette époque sur une de ses faces le type de la tête de saint Jean ; l'autre face était réservée, au moins en ce qui touche le sceau du prieur, à une représentation plus personnelle; c'est ainsi que nous y voyons figurer le Bon Pasteur avec l'Agneau, aussi bien que le « crest » du prieur (5).

Il nous reste à mentionner deux sceaux, tout-à-fait différents, l'un de Garnier de Naplouse, l'autre de R. de Veer. Le caractère en est tout spécial ; ce sont les sceaux individuels et particuliers des prieurs, et, à ce titre, ils sont au type monogrammatique ou armorial (6).

Le mode d'attache du sceau ne varie pas beaucoup ; la plupart de ceux que nous avons vus sont scellés sur double queue de parchemin, un petit nombre sur simple queue, un seul sur corde, comme les bulles de plomb des grands-maîtres (7).

Quant au titre pris par le prieur dans l'acte auquel est appendu son sceau, il est généralement, au XIIe siècle : N..., Jerosolimitani hospitalis servus et fratmm qui in Anglia sunt prior. Avec le XIIIe siècle, le mot servus tend à disparaître, et la formule devient : magister fratrum S. Hosp. Jerusalem in Anglia, ou plus souvent: fratrum hospitalis Jerusalem humilis prior in Anglia (8). Elle tend encore à se simplifier à mesure qu'on avance dans le XIIIe siècle, et, en 1272, nous la trouvons réduite à ces mots: R. prior Hospitaris in Anglia (9). Souvent aussi le titre de præceptor est employé comme synonyme de prior (10). Après avoir établi les règles de la sigillographie en Angleterre, il nous reste à tirer les conséquences que l'étude de ces monuments sigillographiques a pu nous fournir.
Elles sont de plus d'une sorte.

La liste des prieurs anglais est fort incomplète ; celle que Dugdale a donnée dans son Monasticon anglicanum, et celle qui a été récemment dressée par les soins de l'Ordre de l'Hôpital actuellement existant en Angleterre (11), ne commencent qu'à Garnier de Naplouse. Nous croyons cependant qu'on peut la faire remonter plus haut, et notamment mettre en tête les noms de Gautier et de Raoul de Dina (12). En présence de documents non datés, comme ceux qui nous donnent les noms de ces deux prieurs, nous devons nous en tenir aux caractères paléographiques et sigillographiques comme éléments critiques ; or un examen attentif des actes et des sceaux de ces deux personnages nous a convaincu qu'ils appartenaient au XIIe siècle ; et comme d'autre part on verra plus bas que, depuis Garnier de Naplouse jusqu'au XIIIe siècle la chronologie des prieurs a pu être fixée sans lacunes, il faut de toute nécessité conclure que Gautier et Raoul de Dina ont vécu avant lui.

Nous ne pouvons fixer exactement l'époque de la nomination de Garnier de Naplouse comme prieur d'Angleterre. Si nous n'accordons pas une entière confiance à un document qui la fait remonter aux environs de 1180 (13), nous avons du moins une pièce originale, du 10 avril 1185, dans laquelle il figure en qualité de prieur d'Angleterre (14). Les recherches de M. Herquet, jointes aux documents de 1189 et de 1190 que nous avons étudiés, ne laissent aucun doute sur ce fait qu'Alan fut le successeur immédiat de Garnier, et que la transmission des fonctions eut lieu à la fin de 1189 ou au commencementde 1190 (15). De cette époque à septembre 1199, il semble impossible qu'aucun autre qu'Alan ait occupé la dignité de prieur, malgré l'affirmation de Dugdale, qui fixe au 16 avril 1195 la nomination d'Alan à l'évêché de Bangor, et sa mort à l'année suivante (16). On ne peut admettre ni qu'il ait rempli concurremment les deux charges, ni qu'il ait renoncé au siège épiscopal pour se consacrer tout entier aux fonctions de prieur, ni surtout qu'il soit mort avant septembre 1199, époque à laquelle il présidait le chapitre provincial des Hospitaliers. On ne peut pas non plus supposer, avec les auteurs de la nouvelle liste des prieurs anglais, qu'il n'ait été que prieur conventuel de Clerkenwell ; les sceaux lui donnent le titre de prior hospitalis in Anglia (17).

Il est embarrassant aussi de déterminer le rang de Richard Turc. Un acte émané de lui, que nous avons étudié, doit être attribué aux dernières années du XIIe siècle. Le Monasticon anglicanum fait vivre ce personnage après 1190 ; il est donc vraisemblable qu'il doit être rangé après Alan et avant Robert le Trésorier.

Ce dernier nous est mieux connu. En parcourant les mentions fournies par les grandes collections diplomatiques anglaises, nous avons trouvé Robert le Trésorier avec le titre de prieur d'Angleterre dès le 18 mai 1204. Il est plus difficile de dire quand son successeur, dont le nom commençait aussi par la lettre R, le remplaça. Un acte de 1207 (5 septembre), confirmé en 1271, fait mention de Roger de Veer, prieur de l'Hôpital, et nous donne ainsi la date extrême du priorat de Robert le Trésorier. Jusqu'au 1er janvier 1214, nous avons des mentions de Roger de Veer avec le titre de prieur (18).
Nous ne savons pas quand il cessa ses fonctions ; mais, en mars et avril 1216, le prieur d'Angleterre était Henri d'Arundel (19), et la même année, dès le mois de septembre, il était remplacé par Hugues d'Aulnay. Nous pouvons ainsi, grâce à deux documents diplomatiques, fixer une date à son priorat, rétablir le rang dans lequel on doit le classer chronologiquement (20), et constater que la liste de Dugdale et la nouvelle liste sont fort inexactes pour toute cette période.

Un autre prieur d'Angleterre, dont le nom ne figure pas dans Dugdale, et que la nouvelle liste place aux dernières années du XIIIe siècle, Robert de Dina, doit être rangé avant Thierry de Nussa. Nous avons un document de 1225 qui le désigne par l'initiale R, un acte de 1226 qui le mentionne en l'appelant Robertus de Diva, et une pièce de 1229 qui lui donne son véritable nom (21).

Sur un point encore nous pouvons prendre en défaut le Monasticon anglicanum, qui fait mourir le prieur Robert de Veer le 15 février 1270, tandis que Rymer et un acte scellé du British Museum nous le montrent prieur d'Angleterre en août 1272 (22).

L'existence du prieur Guillaume de Henleye n'est pas mieux déterminée. La nouvelle liste le fait mourir en 1284 ; Dugdale indique qu'il vivait encore en 1288. Des documents originaux du Public Record office de 1285 et de 1290 prouvent que les deux dates sont erronées, et qu'il convient de reporter sa mort après 1290 (23).

Si le lecteur jette un coup d'œil sur le chemin parcouru, il s'apercevra qu'il reste beaucoup encore à explorer ; mais il reconnaîtra en même temps que notre examen n'a pas été sans utilité : peut-être avons-nous déblayé la voie pour ceux que tentera le désir de redresser absolument la chronologie des prieurs anglais de l'Ordre de l'Hôpital.

NOTES

1. Note sur les sceaux de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem, dans les Mémoires de la Société nationale des Antiquaires de France, 1881, pages 53-82.
2. The english or sixth Langue ofthe Order of the hospital of S. John of Jerusalem, London, 1880, passim.
3. Voyer notre Catalogue, n° I, II, III, a.
4. Voyer le Catalogue, n° IV a. Cette figure se retrouve dans nombre de monnaies de l'ordre de Malte ; mais la tête est toujours vue de trois quarts ou de profil, étendue horizontalement sur un plat, jamais de face. Voyez P. G. F. Furse, Il medagliere Gerosolimitano, Malta, 1864, passim.
5. Catalogue, n° v, VI, VII.
6. Catalogue, n° III b et VIII.
7. Sceau de Garnier de Naplouse (1185). Voir notre Catalogue, n° III a.
8 Nous avons tiré ces formules de l'examen des chartes qui accompagnent les sceaux décrits au Catalogue.
9. Rymer, Foedera I, pars 11, 124.
10. British Museum, Add. Chart. 7208 ; Cott. Chart. VII, 5.
— Rot. Chart. I, pars I, 181 b ; Rot. litt. pat. I, pars I, 173.
11. Dugdale, Monast. Angl. VI, pars II, 801.
— The English or sixth Langue, etc., page 33 suivantes.
12. Voir le Catalogue, aux n° I et II.
13. Monast. Angl. 11, 550, col. I, cité par K. Herquet, Chronologie der Grossmeister des Hospitalordens wührend der Kreuzzüge, Berlin, 1880, p. 27.
14. British Museum, Harl. Chart. 43, I, 38.
— K. Herquet, loco citato (voir le Catalogue, n° IV a et b).
15. On a beaucoup discuté la question de savoir si le prieur d'Angleterre et le grand-maître de l'Hôpital qui portèrent le nom de Garnier de Naplouse étaient réellement un seul et même personnage. Nous croyons, sans entrer dans une discussion étrangère au sujet qui nous occupe, qu'il faut adopter cette opinion ; à, défaut de preuves décisives, elle semble tout au moins plus que vraisemblable.
16. Dugdale, Monast. angl. VI, 1297.
17 Tite english or sixth Langue, etc., page 34.
18. Rotuli chartarum I, pars I, 134 ; Rot. litt. patentium I, pars I, 91 b, 107 ; Rot. litt. clausarum, 92 b.
— Public Record office, Charter Rolls, 55 Hen. III, part I, memb. 3.
19. Rot. litt. pat. I, pars I, 173-174.
20. Rot. litt. pat. I, pars I, 195.
— Il reste deux points à éclaircir. Le premier est la présence en 1208 d'un prieur appelé Willelmus de Vileriis ; l'acte de 1208 qui le mentionne (Rot. chart. I, pars I, 178 b) est une confirmation, relative probablement à une concession antérieure. Nous trouvons dans les listes des prieurs le nom de Gilebertus de Veer, mentionné à tort en 1195 par Dugdale (Monast. angl. VI, pars II, 801) ; ce nom, diversement orthographié, Vere, Ver, Veer, ne serait-il pas une corruption de Willelmus de Vileriis ?
— Le second point n'est pas moins difficile : c'est la présence en 1208 d'un præceptor domus Hospitalis Jerns. In Anglia du nom d'Alan (Rot. chart. I, pars I, 181 b) ; si l'on tient compte de l'habitude constante alors d'appeler indifféremment le prieur prior ou præceptor, on est obligé d'admettre l'existence d'un prieur de ce nom en 1208, ce qui parait impossible.
21. Rot. litt. claus. Il, page 150 b.
— P. Record office, Charter rolls, 14 Hen. III, part I, memb. 8.
— Rymer, Foedera I, 275 (édition de 1704).
22. Dugdale, Monast. Angl. I, pars II, p. 801. — Rymer, Foedera i, pars Il, 124. — British Museum, Harl. Chart. 44 E. 22.
— Voir notre Catalogue, n° vin.
23. Dugdale, Monast. angl. VI, pars II, 801.
— The english or sixth Langue, page 35.
— P. Record office, Charter rolls, 18 Edw. I, n° 80, memb. 19 ; Close rolls, 13 Edw. I, memb. 13, dorso.

Les Sceaux

Sceau Hospitaliers Anglais
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I. — CARATOGUE

I. — RAD[ULPHUS] DE DINA (XIIe siècle).
(British Museum, Harl. Chart. 44. H 53)
Sceau: rond de 0,05 de diamètre, cire rouge. Suppliant à genoux à gauche, de trois quarts devant la croix à double branche plantée sur un monticule.
Entre les branches de la croix se distinguent des caractères frustes, mais qui, selon toute vraisemblance, sont la même inscription que celle qui se lit sur le n° III a.
Contre-sceau: il n'y en a pas.

II. — GUALTERUS (XIIe siècle).
(British Museum, Harl. Chart. 83. D 40) (1)
Sceau: cire rouge de 0,052 de hauteur et de 0,055 de largeur ; suppliant à genoux, les mains jointes, regardant à droite, devant la croix à doubles branches.
Entre la hampe de la croix et le cercle qui sépare le motif central de la légende, sont gravés l'Α et l'Ω, mais à rebours, l'Ω étant le plus près de la hampe de la croix. Légende entre deux cercles ; on distingue : +† s. WALTERI PR .. IS IHRL'M IN ANGLIA.
Contre-sceau: n'existe pas.
Voir à la planche ci-jointe, n° 1, la reproduction de ce sceau.

III a. — GARNERIUS DE NEAPOLI (10 avril 1185).
(British Muséum, Harl. Chart. 43. I 38)
Sceau: cire rouge de 0,052 de diamètre ; suppliant à genoux, à gauche, devant une croix à doubles branches, placée sur un monticule.
Ce monticule affecte la forme d'une coupole, que soutient un ordre différent d'architecture. Il est probable que l'on a voulu figurer le Saint Sépulcre. — Les branches de la croix contiennent une inscription ainsi disposée :

Sceau Hospitaliers Anglais

La légende, entre deux cercles est : + SIGILI PRIORIS FRATRVM HOSPITAL ANGLIA.
— Les trois lettres a, t et r du mot fratrum sont conjuguées ; il en est de même de l'a et de l'n du mot anglia.
Contre-sceau: il n'y en a pas.
Voir la reproduction de ce sceau, en tête de ce travail, n° 2.

M. Herquet, d'après Paciaudi (III, 111), donne la description d'un sceau de Garnier de Naplouse. C'est le même sceau que celui que nous avons reproduit, mais la description et l'interprétation des légendes sont erronées (2).

b. — LE MÈME (1189).
(British Muséum, Add. Chart. 13932)
Sceau: cire brune, oblong, de 0,03 de haut sur 0,019 de large.
Il représente un petit médaillon, presque rond, de 12 millimètres sur 13, dans lequel est inscrit un monogramme d'un travail grossier.
Contre-sceau: il n'y en a pas.

IV a. — ALANUS (septembre 1190).
(British Muséum, Add. Chart. 7208)
Sceau: cire verte, de 0,03 de diamètre ; suppliant à genoux, à gauche etc. (Voir le n° III a).
Contre-sceau : au milieu, tête de face, barbue et avec de longs cheveux, représentant saint Jean Baptiste, en relief assez prononcé.
La légende est: SIG ALANI PRIORIS HOSP...

b. — LE MÈME (septembre 1199).
(British Museum, Cotton VII, 5)
Sceau: cire jaune, de 0,05 de diamètre, assez fruste sur les bords ; suppliant à genoux à gauche, devant la croix etc.
(Voir le n° I). Légendes frustes.
Voir la reproduction ci-jointe, n° 3.
Contre-sceau : de 0,05 de diamètre, au type de la tête de saint Jean de face, barbue, etc. (Voir le n° IV a).
La légende, entre deux cercles concentriques, est illisible.
Ce type de contre-sceau est encore assez grossier. La reproduction que nous en donnons ci-jointe (n° 4), est empruntée à un sceau postérieur, et donne le type dans toute sa perfection.
Il est probable que ce sceau est le même que le précédent ; mais on ne saurait l'affirmer avec certitude dans l'état de conservation où ils nous sont parvenus l'un et l'autre.

V. — RICARDUS TURCUS (dernières années du XIIe siècle).
(British Museum, Add. Chart. 21643)
Sceau: cire rouge, de 0,045 de hauteur et de 0,042 de largeur: suppliant à genoux, les mains élevées devant une croix à doubles branches, placée sur un autel.
Il est tourné vers la droite ; au-dessus de sa tête on aperçoit un ange.
La légende, entre deux cercles, est : SIGILLVM RICAR ...PR...
Contre-sceau: de 0,022 de largeur sur 0,026 de hauteur. Pierre gravée, tête d'homme de profil à droite.
Légende entre deux cercles ; on lit : † CAR.... I STE.

VI. — HUGO DE ALNETO (1216).
(British Museum, Harl. Chart. 83 A 33)
Sceau : cire verte, de 0,042 de hauteur et de 0,04 de largeur ; tête de saint Jean, de face, barbue et aux longs cheveux (comme au n° IV a), accompagnée d'une étoile et d'un croissant.
Légende: ....PRIO.... PIAL : IERL'[M IN] ANGL' .. Le t et l'a du mot hospitalis sont conjugués.
Contre-sceau: oblong, de 0,03 de largeur sur 0,038 de hauteur.
Représentation du Bon Pasteur nimbé, de face, vu jusqu'à mi-jambe ; de la main gauche il tient une palme, de la droite une houlette et un agneau au haut de sa houlette.
La légende, entre deux cercles, est: † s'. FRATRIS HUGONIS DE ALNETO.

VII. — TERRICUS DE NUSSA (XIIIe siècle, vers 1237).
(British Museum, Sloane XXXII, 25)
Sceau: cire verte, de 0,03 de diamètre, au type de la tête de Saint-Jean, barbue et chevelue, de face, comme dans plusieurs sceaux (voir n° IV a et b, VI).
La légende, entre deux cercles, est: † S : PRIORIS : HOSPIAL : IERL' : IN ANGL'.
Le t et l'a du mot hospitalis sont conjugués.
La droite de la tête est accompagnée d'une étoile, la gauche d'un croissant. Entre la tête et la légende des pointes de clous forment une ornementation circulaire.
(Voir la reproduction de ce sceau, n° 4.)
Contre-sceau: rond, de 0,03 de diamètre; au centre un heaume surmonté d'une tête de chien et de lambrequins.
Légende entre deux Cercles : S' : F : T : DE : NVSSA : PRIORIS ANGL'E.
Une imitation de ce sceau, faite probablement au XVe siècle, est appendue à une charte du British Museum (Add. Chart.15521).
Charte et sceau semblent également faux. Le diamètre du sceau est de 0,043, le revers est fruste.

VIII. — R[OBERTUS] DE VEER (4 août 1272).
(British Museum, Harl. Chart. 44 E 22)
Sceau: rond, de cire brune, de 0,025 de diamètre, au type armorial ; les armoiries sont trois roses, posées 2 et 1.
Contre-sceau: il n'y en a pas.

NOTES CATALOGUE

1. Le document auquel est appendu ce sceau est indiqué dans Dugdale, Monasticon anglicanum IV, 80.
2. K. Herquet, Chronologie der Grossmeister, page 29.
Sources : Delaville Le Roulx, Joseph. Mélanges sur l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, - BNF

Sceaux des Prieurs Anglais (suite)

La présente note a pour objet de compléter, sur deux points spéciaux l'étude que nous avons jadis consacrée (1) à la sigillographie des prieurs anglais de l'Hôpital ; des recherches postérieures à notre première publication, nous ont, en effet, permis d'ajouter quelques détails nouveaux à ceux que nous avions consignés dans celle-ci.

Le premier point sur lequel nous attirons l'attention du lecteur est un sceau du prieur Hugues d'Aunay, de l'année 1221, conservé aux archives départementales de la Seine-Inférieure (2) et décrit dans l'ouvrage de M. Demay sur les sceaux de Normandie (3).

S'il ne diffère pas de celui que nous avons étudié, s'il n'a que le mérite de nous faire connaître un second exemplaire du sceau de ce personnage, il offre, par la date de l'acte auquel il est appendu, un élément important pour la chronologie des prieurs anglais ; il nous permet, en effet, de constater que Hugues d'Aunay, prieur d'Angleterre en 1216, occupait encore cette charge en 1221. C'est un point qui, au milieu de la confusion dont est enveloppée l'histoire des premiers prieurs de l'Hôpital, mérite d'être signalé. Il faut également remarquer que la dénomination de sceau et de contre-sceau, que nous avons employée, n'est pas rigoureusement exacte ; Hugues d'Aunay scellait ses actes de deux sceaux, se servant pour une face de son sceau prioral, et pour l'autre de son sceau personnel qui remplissait l'office de contre-sceau.

La seconde observation que nous avons été appelés à faire concerne les sceaux de Garnier de Naplouse.
Nous avions signalé (III a, page 377) un sceau de ce personnage, conservé au British Museum, et dépourvu de contre-sceau ; et nous avions ajouté que Paciaudi et M. Herquet l'avaient mal décrit et avaient mal interprété les légendes. Un moulage conservé aux archives impériales de Vienne (4), et fait d'après un sceau des archives du grand prieuré de Bohême à Prague, explique dans une certaine mesure les erreurs que nous avions prêtées à ces deux érudits. Le moulage de Vienne, en effet, ne diffère pas du sceau du British Museum, mais il est muni d'un contre-sceau que nous reproduisons ici:

Sceau Hospitalier Anglais

Il est rond, de 33 millimètres de diamètre. Au centre la tête de Saint Jean-Baptiste, de face, barbue, avec de longs cheveux, — type ordinaire des sceaux des prieurs anglais, — est entourée de deux cercles concentriques entre lesquels se déroule la légende:
† S' GARN PRIORS OSPITAL' IN ANGL'.
Paciaudi, par les communications du commandeur de Smitmer, a connu le sceau de Prague, mais il n'a lu qu'une partie de la légende du revers (S' PRIORIS OSPITALIS) ; quant à la légende de l'avers, elle est fruste dans le moulage de Vienne et Paciaudi n'a pu que restituer une partie des mots gravés au centre, entre les branches de la croix.

Il résulte de ce qui précède que Garnier de Naplouse a tantôt scellé des actes d'un sceau sans contre-sceau (III a, page 377), tantôt du même sceau avec contre-sceau (moulage de Vienne), tantôt enfin d'un sceau tout à fait différent (III b, page 378). L'observation que nous avons faite plus haut à l'occasion d'Hugues d'Aunay s'applique également ici. Le sceau prioral de Garnier de Naplouse sert de contre-sceau au sceau prioral des Hospitaliers anglais.

Nous espérons que ces détails, — quelque secondaires qu'ils puissent paraître, ne seront pas sans utilité pour les érudits ; ils rectifient et éclairent certains points qui, dans notre premier travail, étaient restés dans l'ombre.

NOTES

1. Ecole Française de Rome, Mélanges d'archéologie et d'histoire, I, 369-80.
2. Abbaye de Fécamp. Cession de plusieurs tènements à Win Chelsea, l'un des cinq ports d'Angleterre.
3. Inventaire des sceaux de la Normandie (Paris, 1881, in-4°) page 351, n° 3117, 3118.
4. Inventaire de Smitmer ms. n° 100, page 3. Cet inventaire est celui d'une collection de moulages de sceaux rassemblée par le commandeur F. P. de Smitmer, et conservée aujourd'hui aux archives de Vienne. L'auteur, né le 7 mars 1741, reçu dans l'ordre de Malte le 13 octobre 1756, était chanoine de l'église métropolitaine de Vienne et commandeur chapelain de l'ordre. Il s'occupa de l'histoire de celui-ci, et publia une bibliographie des Hospitaliers (Catalogo della biblioteca del sagro militar ordine di S. Giovanni Gerosolimitanoin 12, 263 pages, s. l, 1781).

Sources: Delaville Le Roulx, Joseph. Mélanges sur l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Paris M D CCCC X - Bnf

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