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Hôpitaux et Maisons de l'Ordre de Malte
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Valcanville   (50)

Commanderie de Valcanville
Département: Manche, Arrondissement: Cherbourg, Canton: Cherbourg-en-Cotentin - 50


Domus Hospitalis Valcanville
Domus Hospitalis Valcanville


La commanderie de Saint-Jean, à Valcanville (1)
1. La commanderie de Valcanville était déclarée en 1787, pour les vingtièmes, valoir 7.138 livres seulement.

Que, conformément aux premiers chapitres du concile de Trente, session XXIII, nul bénéficiaire ayant charge d’âmes ne puisse s’absenter de son bénéfice plus de deux ou trois mois, sans les causes et conditions y énoncées (2); que les contrevenants soient privés de leurs revenus au prorata de leur absence, dont les pauvres bénéficieront, et qu’il soit enjoint aux juges des lieux d’y tenir la main, à peine d’en répondre personnellement.
2. Le vœu du cahier de Canteloup vise probablement la commanderie de Valcanville, dont le titulaire (de nom inconnu en 1789), qui était seigneur du lieu, ne résidait pas. La commanderie n’avait pas de terres dans la paroisse, mais elle possédait un fief qui s’étendait sur presque la totalité de son territoire, « à l’exception d’environ 80 vergées dépendantes du sieur d’Annoville à cause du fief de la Motte, et 8 vergées du sieur de Bolleville. » Les rentes dues par les fieffataires s’élevaient à un total de 1,927 pots de froment, 60 d’avoine, et 23 livres 15 sols, on argent; les treizièmes pouvaient monter, année commune, à 200 livres. (État des biens nationaux, Cherbourg, Archives de la Manche, Q 11)

Que les ecclésiastiques ne puissent posséder plusieurs bénéfices, prieurés et chapelles abandonnées et que les revenus iront (1) aux ordres mendiants, pour en acquitter les charges et établir de petites écoles dans les paroisses (2).
1. Chaque fois que, sur l’une de ces feuilles, un nom aura été substitué à un autre, l’auteur de la substitution sera puni d’une amende de trois francs, qui ira au profit des aides qui se seront montré les plus exacts.
2. Il semble bien que le cahier ait en vue, dans cet article, la commanderie de Valcanville, ancienne commanderie du Temple fondée en 1195, passée, au XIVe siècle, entre les mains des hospitaliers, et dont le titulaire, qui ne résidait pas, était à ce point inconnu dans le pays que, dans aucun des documents de la convocation, les officiers royaux n’ont pu le désigner par son nom.


L’inventaire de 1790 donne la liste très détaillée des biens de la commanderie dans la paroisse ; ils consistent en :
a. Biens-fonds : maison manable (*), cour, potager, une dizaine de parcelles de terre en labour, pré, herbage, faisant ensemble 41 vergées 35 perches (non est.)
b. moulins : deux moulins nommés les moulins de l’hôpital (affermés avec un pré de 8 vergées au prix de 1.150 livres)
c. rentes, treizièmes et corvées, que la municipalité déclare « n’avoir pu connaître » (Voir supra, note sous l’article 8)

Les autres biens ecclésiastiques de la paroisse sont :
I. Biens-fonds :
1° la cure, consistant en maison manable (*), cour et jardin, trois pièces en labour et herbage dites les près Saint-Firmin, faisant 5 vergées, une rente de 50 livres par la commanderie, et les dimes (le tout non est)
L’ensemble des revenus ecclésiastiques de la paroisse est estimé en 1787 à 9,205 livres, dont 7,188 livres pour la seule commanderie, par les contrôleurs des vingtièmes. (Archives du Calvados, G 6519)
*. manable
Sources: Bridrey, Émile. Cahiers de doléances du bailliage de Cotentin (Coutances et secondaires) pour les États généraux de 1789. Tome 2. BNF


Valdrôme   (26)

Commanderie de Valdrôme
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Die - 26


Valdrôme
Domus Hospitalis Valdrôme


Le Prieuré
— Ferme commune de Recoubeau
— Preceptoria hospitalis Jerosolimitani de Ricobello, 1240 (J. Chevalier, Histoire de Die, I, 482).
— Preceptoria de Ricobella, XIVe siècle (Pouillé de Die)
— Preceptoria de Ricobelli, 1449 (Pouillé Historique)
Reste d’une commanderie de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, unie à celle de Valdrôme dès le XVIe siècle et dont le titulaire avait la plus grande partie des dîmes de la paroisse.
Sources : J. Brun-Durand, Dictionnaire topographique du département de la Drôme, Paris, Imprimerie nationale, 1891, page 290 (Le Prieuré). BNF

En 1226, l’évêque Bertrand y fonda une commanderie de Templiers, qui avaient déjà un prieuré à Recoubeau.
Il les dota richement ; il leur donna toutes les églises de Valdrôme, de la Bâtie-des-Fonds et des Prés, ainsi que des fonds de terre, des dîmes, des censes et la juridiction sur 80 habitants, le tout sous la redevance annuelle de 200 setiers de froment et de blé, et de 8 sous viennois.
Pour les amateurs de détails de ce genre, j’ajouterai que les dîmes étaient à raison du vingtième pour les blés, vins, légumes, agneaux et chevreaux, et du trentième pour les raisins.

Cette commanderie a laissé des souvenirs à Valdrôme et dans les environs ; maints endroits y portent encore le nom des Templiers. Elle s’enrichit assez rapidement, comme le font d’ordinaire les établissements religieux.
Voici quelles furent ses principales dépendances : Le prieuré de Recoubeau dont j’ai déjà dit un mot.
En 1240, l’empereur Frédéric l’augmenta d’un domaine situé sur les bords de la Drôme, et cette donation fut confirmée par Bertrand de Mison, seigneur du lieu.

Lors de l’abolition de l’ordre des Templiers (1312), la commanderie de Valdrôme fut donnée aux chevaliers de Malte et devint une des dépendances du grand prieuré de Saint-Gilles. Elle fut alors affectée aux chapelains conventuels et frères servant d’armes. Le commandeur qui était censé l’administrer, n’y venait que bien rarement et en percevait les revenus par un fermier. Ces revenus étaient estimés, en 1735, à 1,400 livres (1).
1. Voyer sur la commanderie de Valdrôme : Columbi. De rebus gest. Valent, et Diens, Episcopal In-4°, page 121.
— Inventaire de la chambre des comptes, locution citée (Dénombrement fourni le 3 avril 1540 par le commandeur Antoine Granier)
— Archives départementales des Bouches-du-Rhône, série H, (fonds de Saint-Gilles).


Par suite de cette fondation et de la juridiction qui y était attachée, les Templiers devinrent comme lès Meuillon, les Artaud et les d’Agoult, coseigneurs pariers de Valdrôme ; mais leur juridiction fut reprise un siècle plus tard par l’un des successeurs de l’êvêque Bertrand.

Ce fut Amédée de Genève, grand prélat fort soigneux de son temporel, qui commença à réduire les coseigneurs sous l’autorité de l’église.
Sources : Rochas, Adolphe. Recherches sur les seigneurs de Valdrome en Diois. 2e édition, Valence 1870 BNF

Recoubeau
Département: Drôme, Arrondissement: Die, Canton: Luc-en-Diois - 26


Recoubeau-Jansac
Domus Hospitalis Recoubeau


Avant 1790, Recoubeau était une communauté de l’élection de Montélimar, de la subdélégation de Crest et du bailliage de Die.
Elle formait une paroisse du diocèse de Die dont l’église, dédiée à saint Jean-Baptiste, était celle d’une commanderie de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem qui fut unie à celle de Valdrôme au XVIe siècle.
Les dîmes appartenaient, en partie au chapitre de Die, en partie à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem (voir Le Prieuré).

Recoubeau
— Castrum de Ricobel, 1220 (Cartulaire de Die, 62).
— Recoubel, 1372 (Inv. Morin-Pons, I, 629).
— Ricobeau, 1533 (archives de la Drôme, E 2230).
— Ricoubeaux, 1615 (ibidem, 5751).
— Ricoubeau, 1631 (ibidem, 6484).
— Roquebeau, 1760 (ibidem, C 27).
Sources : J. Brun-Durand, Dictionnaire topographique du département de la Drôme, Paris, Imprimerie nationale, 1891, page 298 (Recoubeau). BNF

Valdrôme
Valdrôme autrefois Vaudrôme (Vallis Dromæ), est une petite commune d’un millier d’habitants, située dans l’une des contrées les plus montagneuses du Diois, à 9 lieues de Die.
Sous le régime féodal, elle était le chef-lieu d’une Terre qui comprenait trois paroisses : Valdrôme, la Bâtie-des-Fonds (Bastida Fontium), où la Drôme prend sa source, et les Près, autrefois Prés-Chamels (Prata Camelorum, ou de Camelis).
Cette Terre faisait elle-même partie d’un grand fief appelé Laval de Tourane (quelquefois Val Turenne), appartenant aux anciens comtes de Die qui le tenaient, comme le reste de leurs petits États, en franc-alleu, c’est à-dire avec un pouvoir souverain absolu.

En 1189, Isoard II, le dernier de ces comtes, étant mort sans enfants mâles, son héritage fut partagé entre Isoarde, sa fille, les Isoard, seigneurs d’Aix, et d’autres membres de sa famille. Valdrôme fut l’une des terres qui échurent à Isoarde.
La suzeraineté de toute cette partie du Diois avait été donnée, en 1178, aux évêques de Die par Frédéric, empereur d’Allemagne, et ils la conservèrent malgré l’opposition du comte de Valentinois (1) qui se fit faire une donation semblable par Raymond, duc de Narbonne, en 1189.

Isoarde elle-même leur rendit hommage pour tout ce qu’elle tenait de la succession de son père, en sorte que, au moment où commence ce récit, l’évêque avait la haute seigneurie, la suzeraineté ou le fief de Valdrôme, et Isoarde, la justice et le domaine utile.

Cette Isoarde s’était mariée, vers 1160, avec Raymond d’Agoult, seigneur de la vallée de Sault, et, après la mort de son père, elle lui apporta Valdrôme. Mais déjà, par suite de circonstances difficiles à déterminer, il avait été fait quelques aliénations de cette terre. Isoard 1er, aïeul d’Isoarde, en avait, notamment, inféodé une portion aux barons de Meuillon, et en avait aussi donné quelque chose — peut-être à titre d’apanage — à Josserand, seigneur de Luc, son second fils, tige des deux grandes familles d’Artaud et de Montauban. Ces portions, ces pareries, comme on les appelait, consistaient en redevances féodales et en juridiction sur un certain nombre d’hommes ou de familles : les Meuillon et les Artaud qui les tenaient en arrière-fiefs mouvante du comte de Die, puis les d’Agoult, du chef d’Isoarde, devinrent donc, par suite des faits que je viens d’indiquer, vassaux des évêques, et leur devaient hommage.

De leur côté, ceux-ci y avaient déjà, paraît-il, outre la juridiction ecclésiastique et les dîmes, des droits de justice, des censes et des fonds de terre provenant, sans doute, de libéralités pieuses.
Mais la suzeraineté, à part le droit de se faire suivre à la guerre, était quelque chose de purement honorifique. Elle ne donnait que d’assez minces profits alors que les seigneurs pariers, les Meuillon, les Artaud et les d’Agoult, avaient tous les droits utiles de la seigneurie. Or, c’est de quoi les évêques s’appliquèrent à les évincer pour s’agrandir à leurs dépens, et, avec le temps et la persévérance, ils y réussirent presque entièrement, comme on le verra.

Leur premier acte de souveraineté, ou mieux, leur prise de possession de Valdrôme, date de l’épiscopat de Didier de Forcalquier.
Vers 1220, cet évêque y fit rebâtir un vieux château ruiné (Fortalitium, Bastida Vallisdromæ) sur lequel on arbora ses étendards. Des poteaux de justice avec carcans de fer furent ensuite dressés à la porte d’entrée. D’après les usages féodaux, la possession du château et les poteaux de justice étaient les marques de la haute seigneurie (2).

En 1226, l’évêque Bertrand y fonda une commanderie de Templiers, qui avaient déjà un prieuré à Recoubeau. Il les dota richement ; il leur donna toutes les églises de Valdrôme, de la Bâtie-des-Fonds et des Prés, ainsi que des fonds de terre, des dîmes, des censes et la juridiction sur 80 habitants, le tout sous la redevance annuelle de 200 setiers de froment et de blé, et de 8 sous viennois. Pour les amateurs de détails de ce genre, j’ajouterai que les dîmes étaient à raison du vingtième pour les blés, vins, légumes, agneaux et chevreaux, et du trentième pour les raisins.

Cette commanderie a laissé des souvenirs à Valdrôme et dans les environs ; maints endroits y portent encore le nom des Templiers. Elle s’enrichit assez rapidement, comme le font d’ordinaire les établissements religieux.
Voici quelles furent ses principales dépendances :
Le prieuré de Recoubeau dont j’ai déjà dit un mot.
En 1240, l’empereur Frédéric l’augmenta d’un domaine situé sur les bords de la Drôme, et cette donation fut confirmée par Bertrand de Mison, seigneur du lieu.

Au col de Cabre, le pâturage et les directes concédés par Armand et Raimbaud de Flotte, en 1254.
Au col de Menée et à Châtillon, des granges qui furent usurpées par la commanderie de Trièves, puis restituées à celle de Valdrôme en 1345.
Au Villard de Boulc, des tasques (droits sur les blés et les fruits) et des dîmes qui furent réglées par une sentence arbitrale de l’an 1320, lors d’un différend entre le commandeur et Raymond des Baux, seigneur de Boulc.
A la Caise, près de Lus-la-Croix-Haute, une maison et une chapelle détruites pendant les guerres de religion.
A Aix, à Montmaur, à Beaurières, à Saint-Dizier et à Sigottier (Hautes-Alpes), des directes.
A Die, une pension sur une maison et un jardin acquis, en 1528, d’Honoré des Herbeys, conseiller au Parlement de Grenoble.

Lors de l’abolition de l’ordre des Templiers (1312), la commanderie de Valdrôme fut donnée aux chevaliers de Malte et devint une des dépendances du grand prieuré de Saint-Gilles.
Elle fut alors affectée aux chapelains conventuels et frères servant-d’armes. Le commandeur qui était censé l’administrer, n’y venait que bien rarement et en percevait les revenus par un fermier.
Ces revenus étaient estimés, en 1735, à 1,400 livres (3).

Par suite de cette fondation et de la juridiction qui y était attachée, les Templiers devinrent comme les Meuillon, les Artaud et les d’Agoult, coseigneurs pariers de Valdrôme ; mais leur juridiction fut reprise un siècle plus tard par l’un des successeurs de l’évêque Bertrand.
Ce fut Amédée de Genève, grand prélat fort soigneux de son temporel, qui commença à réduire les coseigneurs sous l’autorité de l’église.

En 1254 (4), Raymond de Meuillon, au moment de quitter le monde pour entrer dans l’ordre de saint Dominique, lui fit donation de tout ce qu’il possédait à Valdrôme.

Le 17 septembre 1322, — peut être lorsque les chevaliers de Malte prirent possession de la commanderie, — l’évêque Guillaume de Roussillon modifia les conditions de la donation faite en 1226 aux Templiers. Il réduisit à 45 la pension de 200 setiers de blé qu’ils devaient à l’église de Die, et, en échange, ils abandonnèrent leur juridiction sur 80 habitants (5).
Par suite de ce traité, les chevaliers cessèrent d’être coseigneurs de Valdrôme, où ils sont restés jusqu’à la Révolution à titre de simples possesseurs de fief. Ils y conservèrent le droit de patronage, c’est-à-dire que lors de la vacance de la cure, ils présentaient à l’évêque un ecclésiastique de leur choix pour le remplacer.

Le 3 mars 1370, Louis de Villars conclut un échange avec Guillaume Artaud, l’un des descendants de Josserand, seigneur de Luc. Artaud lui céda tout ce qu’il avait à Valdrôme, et l’évêque lui donna la vingt-quatrième partie de sa terre de la Motte.
Cette parerie était la troisième que les évêques réunissaient à leur domaine, il leur restait encore à acquérir la plus importante, celles des d’Agoult.

En 1562. Le voyage et les études de ce Jean Malsang, — sans doute l’un des dominicains apostats du couvent de Die, — entrepris aux frais d’une petite paroisse comme Valdrôme, témoignent de l’exaltation religieuse qui emflammait alors les esprits. Malheureusement, les choses n’y restèrent pas toujours dans le domaine des abstractions théologiques. De graves excès, — inséparables, paraît-il, de toutes grandes commotions, — y furent commis. Die leur en avait donné l’exemple. Les habitants dévastèrent le château des évêques et la commanderie ; ils brûlèrent tous les titres de redevances féodales qu’ils y trouvèrent, et pendirent un malheureux nommé Boisset, père du châtelain, qui s’était rendu odieux par des prêts usuraires. Quelques temps après, ils convertirent l’église en temple et démolirent presque entièrement le château et la commanderie.
Sources : Textes Extraits de l’étude de M. Rochas, Adolphe. Recherches sur les seigneurs de Valdrôme en Diois. 2e édition. Valence, Juillet 1870 BNF

Valdrôme-notes
— 1. Les comtes de Valentinois possédaient aux Prés le château de Peloux que les anciens hommages désignent ainsi : le Fort, domaine et métairie qui avait appartenu aux Peloux. Il faisait partie d’un fief appelé Pelauson que les Isoards et les Artaud tinrent longtemps en arrière-fief mouvant des comtes de Valentinois, et dont ceux-ci faisaient hommage aux Dauphins. (Inventaire de la Chambre des comptes Valentinois. T.V. article Valdrôme)
— 2. Nouveau mémoire pour Messire Daniel-Joseph de Gosnac... contre M le président de Ponnat et M. de Chabons de Gallien (sic).... page 37. (Grenoble, imprimerie Faure) in-folio de 122 pages.
— 3. Voyez sur la commanderie de Valdrôme : Columbi. De rebus gest. Talent, et Viens, Episc. In-4°, p. 121.
— Inventaire de la chambre des comptes, loc. cit. (Dénombrement fourni le 3 avril 1540 par le commandeur Antoine Granier)
— Archives départementales des Bouches-du-Rhône, série H, (fonds de Saint-Gilles).
— 4. Je trouve cette date qui n’est pas indiquée par Columbi (loc. cit., p. 127) dans le Dict. hist. et topogr. du Dauphiné, par Guy Allard (Mss. de la Bib. de Grenoble), T. III., art. de Laval-Drôme. Cet auteur dit que l’évêque acquit la portion des Meuillon.
— 5. Mémoire pour M Daniel Joseph de Cosnac, évêque et comte de Die... contre M. le président de Ponnat.,, infol de 64 pag. (Grenoble, A. Faure), pages 39 et 40.

Sources : Textes Extraits de l’étude de M. Rochas, Adolphe. Recherches sur les seigneurs de Valdrôme en Diois. 2e édition. Valence, Juillet 1870 BNF


Valence   (26)

Commanderie de Valence
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Valence - 26


Domus Hospitalis Valence
Domus Hospitalis Valence


L’enquête nous apprend que le commandeur de Veynes fait sa résidence ordinaire à Valence et qu’on ne le voit à Saint-Gilles que pour les affaires de sa commanderie, qu’il administre très bien, et qu’il vit en bon religieux.

Le 30 novembre 1761, le frère de Gaillard, commandeur de Valence, et Joseph Ferrand, prêtre desservant une place dans l’église collégiale du grand prieuré de Saint-Gilles, après avoir fait la visite de la Mourade.

Le 28 juin 1763, frère Pierre-Paul de Piolenc, commandeur du Bastit et de Barbentane, et Barthélemy Sylvestre, prêtre du diocèse de Cavaillon dans le Comtat-Venaissin, nommés à Arles, par le grand prieur de Piolenc, le 17 juin 1763, commissaires et visiteurs généraux pour faire la visite générale des commanderies de Valence et de Poët-Laval, commencent par cette dernière.

Le 5 juillet 1763, les mêmes commissaires font la visite de la commanderie de Valence, possédée par frère Dominique-Gaspard Balthazar de Gaillard, chevalier, qui leur a déclaré que ladite commanderie consiste en général :
Premièrement en son chef qui est Valence.
Au domaine de l’Abbaye.
Au domaine de la Ruelle.
Au domaine du Barri.
Au domaine des Routes.
Au prieuré curial de Fiancailles.
Au membre et seigneurie de Saint-Vincent.
Au membre de Saint-Laurent-en-Royans.
Au membre d’Eschirolles.
Au membre de Saint-Maurice en Trieves.
Au membre du Villard Jullien aussi en Trieves.
Au membre de Garason en Vivarès.
Au membre de Montélimar.
Au domaine de Dromettes.
Au domaine de Monboucher.
Aux terres du Puy Saint-Martin et de Charrois.
Au domaine et fief de Bonefac.
Au membre de Saint-Paul-Trois-Châteaux.

Et finalement à plusieurs terriers distincts et séparés de ceux qui sont attachés et dépendants de quelques uns des membres ci-dessus, tels que le terrier de Monteillers, le terrier d’Alican, Bayanne ou Châteauneuf-d’Isère, le terrier de Chabeuil, le terrier des rentes foraines, le terrier de Valbonnet, le terrier de Bordeaux, Nupiers, Bezodans, et finalement le terrier de Porte.

Revenu général de la commanderie de Valence : 18.393 livres.
Charges : 5.164 livres, 10 sols, 9 deniers.
Reste net au commandeur : 13.228 livres, 9 sols, 3 deniers.
Les ordonnances sont datées de Saint-Vincent, le 9 août 1763.
Sources : Raybaud, Jean. Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles. Tome 3. Nîmes 1906 BNF


Vallan   (89)

Commanderie de Vallan
Département: Yonne, Arrondissement et Canton: Auxerre - 89


Domus Hospitalis Vallan
Domus Hospitalis Vallan


Epoque moderne
Eglise paroissiale de Saint-Jean-Baptiste, construite et consacrée comme chapelle en 1555 (Reg. du chapitre d'Auxerre), et composée d'une seule nef formant parallèle avec chevet polygonal. Longueur, 16 mètres ; largeur, 6,50 mètres ; hauteur à la voûte en pierres, 9,60 mètres. Petit portail en style de la Renaissance, cintré, orné d'un Agnus Dei très-saillant et d'une époque antérieure. Petit clocher couvert en bois.
Fenêtres cintrées ornées de moulures. Vitraux d'assez bon style représentantle baptême de saint Jean-Bapliste et celui de Notre-Seigneur. Un autre figure le Crucifiement ; au-dessous sont deux donateurs, avec ces mots : « Pierre Rocard et Jehanne le Lieu, sa femme, ont donné par dévotion cette verrière en l'an 1611. » Cette chapelle dépendait de la commanderie de Saint-Jean-de-Jérusalem d'Auxerre.
— Dans une partie du territoire, vestiges d'habitations et tombes en pierres.
Sources : Quantin, Maximilien. Répertoire archéologique du département de l'Yonne, pages 20. Paris M. DCCC. LXVIII. BNF


Vaour   (81)

Hôpital de Vaour
Département: Tarn, Arrondissement: Albi, Canton: Vaour — 81


Hôpital de Vaour
Localisation: Hôpital de Vaour


Vaour était le chef-lieu de la commanderie. Là était le château, et tout autour s'étaient groupées les habitations des vassaux.

A la fin du XVe siècle, les habitants de Vaour eurent des discussions avec le commandeur Pons ou Pierre de Malleville, qui les assigna à la cour du sénéchal; une transaction eut lieu le 10 octobre 1482: d'un côté, le commandeur promit d'être à l'avenir un bon seigneur pour les habitants de Vaour, de les garder de toute vexation et de les retirer dans le, château en temps de guerre eux et leurs meubles, et de l'autre, les habitants s'engagèrent à être de bons et loyaux vassaux du commandeur, et à payer exactement les dîmes, le fournage et les rentes directes et foncières. De nouvelles discussions s'élevèrent dans le siècle suivant, et motivèrent une enquête faite le 31 mai 1538, à la demande de Ramond Ricard, grand prieur de Saint-Gilles et commandeur de Vaour. Le 2 janvier 1615 eut lieu une seconde transaction qui renouvela celle de 1482, et régla tous les droits respectifs des chevaliers et de leurs vassaux. Elle fut passée devant François de Lafon, notaire de Vaour, entre Pierre Blanchard Néaules, commandeur, et les consuls et les principaux habitants du lieu.


Château de la Commanderie de Vaour
Château de la Commanderie de Vaour, septembre 1895 — Auteur: Trutat, Eugène (1840-1910) — http://numerique.bibliotheque.toulouse.fr/ : Toulouse


Les habitants de Vaour s'obligèrent à payer annuellement au commandeur et suivant l'ancienne coutume, une gélive à la Noël par feu, 11 livres tournois, la livre valant 20 sous, et les lods à raison de 6 deniers 1 denier; à aller faire guet et garde dans le château en temps de guerre, et à cuire le pain au four banal. La redevance pour le fournage était fixée à une livre de pain par chaque 16 livres, ou encore, suivant un ancien usage, à une miche par chaque seize miches, ou 2 livres par pain du poids de 35 à 40 livres; le commandeur devait faire chauffer le four à ses frais. Les habitants devaient encore au seigneur, à titre de corvée, savoir: ceux qui avaient du bétail, 2 journées avec bétail par an, et les autres 2 journées à bras; de plus, ceux d'entre eux qui se louaient habituellement pour aller faucher, étaient tenus de lui faire chacun une journée de fauchage. Les dîmes n'étaient pas uniformément perçues dans l'étendue de la paroisse: au terroir de Ladevèze, la dîme des grains se prenait de dix un, au terroir de Pech-Soullié, celle de toute espèce de grains et de la vendange, de cinq un, la vendange rendue au château, ce terroir étant franc et allodial de toute rente, taille et impositions; et aux autres terroirs, celle des grains, de neuf un, et de la vendange, de douze descats (corbeilles) un, portable au château. La dîme du lin, et on en cultivait, était de douze poignées une; celle des agneaux, de la laine et des cochons, était à l'usage. Le commandeur maintint ses vassaux au droit d'aller couper dans ses bois, pour leur chauffage, des buissons blancs et noirs, et des genêts; et de même qu'ils avaient promis d'être de bons et fidèles sujets, il promit à son tour d'être un bon et loyal seigneur.

En 1632, le commandeur déclara aux vérificateurs de l'Ordre, qu'il avait à Vaour l'entière dîme au taux de neuf un, excepté au terroir de Ladevèze où il n'était que de dix un; que dans plusieurs endroits de la paroisse, indépendamment de la dîme, il prenait la cinquième partie des fruits, et que par suite, ces terres, nommées quintals (sujettes au quiet, au cinquième), étaient exemptes de taille; que les habitants lui payaient une rente de 11 livres pour le terroir de Ladevèze, qui, moyennant ce, était affranchi de toute autre rente, et par feu, une géline à la Noël, et à volonté deux journées par an à bras ou avec bétail. Le four banal lui rapportait alors bien peu; il fut plus tard supprimé, et les habitants autorisés, sans avoir à payer aucun droit à construire pour leur service des fours particuliers (1).

Le commandeur, seigneur ecclésiastique et prieur de l'église, nommait le recteur et lui donnait, suivant la déclaration de 1632, une pension de 10 setiers de blé, 4 setiers de seigle, mesure de Saint-Antonin, 3 pipes de vin et 5 livres. Le recteur avait, en outre, la jouissance d'une terre, et le service de quelques obits. En 1775, la cure de Vaour est dite valoir 450 1.

L'église était placée sous le vocable de Notre-Dame et bâtie dans l'enceinte du château, ou plutôt la chapelle des Templiers était devenue l'église paroissiale du village après qu'un incendie eut détruit, dit-on, l'église de Saint-Pierre, située à un quart de lieu du village. Bien avant l'année 1632, cette substitution s'était opérée; le recteur avait alors son logement au château. La chapelle était petite pour le nouvel usage auquel elle était destinée; à la fin du XVIIe siècle, il fut question de l'agrandir, et sur un rapport fait le 16 août 1684, par Charles Deymier, chevalier commis par le chapitre provincial, à la demande de Jean de Villeneuve-Villevieille, commandeur de Vaour, on lui adjoignit une salle-basse que l'on mit en communication avec elle par une grande ouverture cintrée.

Le produit des rentes directes de la commanderie à Vaour est diversement rapporté. Ainsi, la déclaration de 1632 le fixe à 53 setiers de blé, 16 setiers de seigle, 41 setiers d'avoine, 7 livres et 21 gélines 1/3; l'état des biens de la commanderie, dressé par la municipalité du lieu, le 5 décembre 1790 (2), le fait monter à 89 sacs 1/2 de blé, 20 s. de seigle, 70 s. d'avoine, mesure de Saint-Antonin, 8 s. de blé, 7 s. de seigle, 6 s. d'avoine, mesure de Cordes, 6 1, et 24 g; l'estimation des biens de l'Ordre, dressée en 1792 (3), le réduit à 44 s. de blé, 10 s. de seigle, 35 s. d'avoine, mesure de Saint-Antonin, 8 s. de blé, 7 s. de seigle, 6 s. d'avoine, mesure Cordes, 6 1. 7 sous et 24 gélines. — La valeur des dîmes nous est inconnue (4).


Château de la commanderie de Vaour
Château de la commanderie de Vaour, côté nord, septembre 1895 — Auteur: Trutat, Eugène (1840-1910) — http://numerique.bibliotheque.toulouse.fr : Toulouse


Indépendamment de la dîme et des rentes directes, la commanderie avait à Vaour un château « grand, beau et fort, » et un domaine considérable formé de terres attenant le château, d'un corps de métairie, de prés épars et d'un grand bois à haute futaie (5). La déclaration de 1632 donne à la métairie une contenance d'une paire de boeufs et au bois celle de 100 setiers; les prés rapportaient 30 charretées de foin. L'état dressé en 1790 porte un domaine de 50 setiers de terres, 11 s. de prés et un bois âgé de 40 ans de 169 setiers.
Enfin, l'évaluation de 1792, attribue à la métairie 53 setiers de contenance, en majeure partie de mauvaise nature de terrain, et un revenu de 2 à 300 livres, et à cinq prés et une petite terre, celui de 1791; elle mentionne un moulin à vent qui n'était pas affermé depuis quelques années, et un bois de 40 ans de 300 arpents.

Les commandeurs de Vaour eurent à diverses fois des procès avec les habitants de Saint-Antonin et de Penne, au sujet des pâturages du causse d'Anglars. Les bestiaux étaient, au moyen âge, une des principales sources de revenu; les populations étaient très jalouses de leurs droits de pâturages. Le causse d'Anglars intéressait les trois communes de Vaour, Penne et Saint-Antonin. Le 10 avril 1430, les habitants de Penne et de Saint-Antonin fixèrent les limites de leurs pacages respectifs. Vers cette époque, le commandeur de Vaour, Pierre Rafin, était en discussion avec les consuls de Saint-Antonin au sujet des limites de cette dernière commune, et, sur sa requête, la cour députa Gilles Lagnave, juge d'appeaux de Toulouse, pour planter les bornes, ce qui eut lieu le 24 novembre 1455. L'année suivante, le commandeur, les habitants de Saint-Antonin et ceux de Penne étaient en discussion au sujet des droits de dépaissance aux affraux d'Anglars, situés dans le causse de ce nom, et s'accordèrent, par un arbitrage, le 11 décembre 1456.

Un siècle plus tard, Guillaume de Castelpers, commandeur, voulut défendre aux habitants de Saint-Antonin de faire paître leurs bestiaux au terroir déjà nommé, d'emporter du bois, de ramasser du gland, et de prélever, au profit de leur communauté, une rente de 5 paniers de blé et autant d'avoine par paire de bétail de labour et 4 deniers par bête grosse et 1 d. par bête petite dépaissant dans ce terroir. Condamnés une première fois, les habitants de Saint-Antonin relevèrent appel et exposèrent au parlement « qu'en qualité d'héritiers, avec le roi, des vicomtes de Saint-Antonin, ils pouvaient non seulement mener leurs troupeaux dans le causse d'Anglars, qui était primitivement une dépendance de l'ancienne vicomté, mais encore défendre aux commandeur et habitants de Vaour d'y amener les leurs (6). » C'est sans doute à la suite de ce procès qu'eut lieu un nouveau bornage, le 30 octobre 1597, entre les consuls de Saint-Antonin et ceux de Penne. Encore au XVIIe siècle, le commandeur demanda que les habitants de Saint-Antonin fussent privés des droits de pâturage dans le causse d'Anglars; mais la cour des aides de Montauban, le 12 septembre 1676, et le parlement de Toulouse, le 11 juillet 1678, les maintinrent dans la jouissance de leurs anciennes prérogatives.
1. Archives de la commune de Vaour; état des biens de la commanderie, du 5 décembre 1790.
2. Archives de la commune.
3. Archives de la préfect., vente des effets de l'église, carton 66.
4. Le quint au terroir de Pech-Soulié, donnait, en 1790, 10 sacs de blé.
5. D'après un arrêt du conseil du roi, du 12 octobre 1728, chaque commanderie de Malte devait établir une réserve d'un quart de ses bois et régler la coupe des taillis. On ne touchait aux bois de réserve que pour les réparations majeures. Dans ce cas, sur la demande du commandeur et le rapport détaillé des commissaires envoyés ad hoc par le chapitre provincial, qui, assistés de maçons et de charpentiers, estimaient les réparations et marquaient le bois nécessaire, avec le marteau de l'Ordre, le conseil du roi permettait la coupe des arbres ainsi marqués (Archives de la préfecture de la Haute-Garonne, commanderie de Raissac)
6. Dans cet exposé, les consuls de Saint-Antonin rappellent plusieurs déclarations relatives aux vicomtes et à la vicomté de Saint-Antonin, et encore la légende du martyre du saint de ce nom et de sa translation de Pamiers sur les bords de l'Aveyron en Rouergue. Voir la note intéressante de dom Vaissète sur Saint-Antonin (Histoire générale du Languedoc, tome I, page 505 et suivantes).


Divers actes du cartulaire de Vaour
— Etienne de Salhs (1) est témoin dans un acte d'accord, de l'année 1338, sur les dîmes de Sainte-Marie-d'Ausse-Vaïsse, entre le commandeur de Raissac et le curé de Milhars.
— Amalric de Sanhac ou de Savignac, figure dans des actes de 1394 à 1407. — En 1400, Jean de Castelnau était commandeur de Montricoux.
— Pierre Rafin, de 1451 à 1465.
— Pierre ou Pons de Malleville, 1482.
— Charles Alaman de Rochechouard, a prieur de Saint-Gély, commandeur de Vaour, de Montricoux, de Saint-Amans et autres membres de la commanderie de Vaour, » se fit reconnaître tous les fiefs en 1497.
— Il vivait en 1506.
— Sur le livre de reconnaissances de 1497, il est figuré dans son costume de commandeur. Ses armes sont: écartelées, d'un lion et d'une bande, et des fleurs de lis.
— Raimond Ricard, grand prieur de Saint-Gilles, commandeur de Saint-Amans et de Vaour. Il paraît sous ces titres dans des actes de 1532 et 1538, sans doute pendant des vacances du siège.
— Philippe de Lasagne, 1534.
— Eynard de Montorsi ou de MYlontroaier, 1538 à 1551. Il mourut en son château de Vaour.
— Jean-Pierre de Baulac-Trébons, 1552 à 1560. Il porte dans les actes tantôt le titre de grand prieur de Toulouse et commandeur de Vaour, et tantôt celui de commandeur de Castelsarrasin.
— Antoine de Rondes, dit de Montalque, qualifié de grand commandeur de Saint-Jean-de-Jérusalem et commandeur de Vaour dans un bail du dîmaire de Saint-Exupère de Montans, qu'il passa, en 1567, au nom du commandeur de Raissac.
— Jean de Lavalette de Cornusson, frère du sénéchal de ce nom. Il fut gouverneur pour le roi au diocèse d'Albi et dirigea le siège de Vieux en 1574. Il était mort en mars 1576. (Archives de la préfecture, C. 2, nº 11)
— Pierre de Roquelaure-Saint-Aubin, 1581.
— Guillaume de Castelpers, 1597 à 1610.
— Jean de Marsa-Salhac, est titré sur le cadastre de Vaour, de 1611, de seigneur, baron et commandeur de Vaour, La Capelle et autres.
— Pierre de Blanchard Néaules, 1615-1617.
— Richard de Niny-Claret, 1624-1626. Il eut aussi le titre de commandeur de Chiroles, en Dauphiné.
— Honoré de Villeneuve- Villevieille, 1632. Il s'occupa beaucoup du temporel de la commanderie et fit renouveler la plupart des reconnaissances féodales.
— Louis de Bagarri, 1638 à 1644.
— François-Paul des Massières- Casaulx, titré de commandeur de Saint-Amans en 1647.
— Antoine de Glandèves-Castelet, 1655.
— Jacques Desparbès-Lussan-Carboneau, « commandeur moderne de Vaour et ses dépendances, vicaire général au grand prieuré de Toulouse et receveur de l'Ordre en tout le royaume de France, » 1662.
— Jean de Villeneuve-Villevieille, 1678-1686. — Le 24 février 1684, il donna à ferme (Hebrail, notaire; étude de Me Astoul, à Vaour) les droits des chevaliers à Espalion, Englars et Aubiniac, pour 3,550 livres par an.
— Gaspard de Ponteves-Bargemme, 1689-1707. Il est titré dans quelques actes de grand prieur de Toulouse et commandeur de Vaour.
— N. de Châteauneuf. Le 26 mai 1759 (Hebrail, notaire; étude de Me Astoul, à Vaour), il afferma la métairie du château, les herbages de la forêt, deux prés et le droit de corvées sur ses emphytéotes, pour 550 livres par an.
— Charles-Philippe de Cruey-Marcilhac, 1763-1767.
— Le Bailly de Bélesta.
— Après ce qui Précède, il ne reste presque rien à dire sur la commune de Vaour.
— Le village fut ruiné en 1574 par les protestants, maîtres de Saint-Antonin (2).
— Le roi était seigneur justicier du lieu qui était classé dans la judicature d'Albigeois, avec faculté, pour ses habitants, de choisir selon leur bon plaisir un des sièges de cette judicature pour y être jugés. Les deux consuls qui administraient la commune étaient juges des causes criminelles. Ce pouvoir leur fut donné dans le principe et leur fut confirmé en 1482. Ils l'avaient encore en 1688, assistés d'un assesseur, et, de plus, celui des affaires de police et des affaires civiles jusqu'à 3 livres. Les habitants. avaient la faculté, moyennant une albergue de 11 1. au commandeur, de faire paître leurs bestiaux dans le pâturage de Ladevèze. Le commandeur avait tous les droits féodaux de la commune et les droits ecclésiastiques (3).
1. Esquieu de Florian, chevalier chassé de l'Ordre, qui avait contribué par ses révélations à faire condamner les Templiers, eut, en 1312, la terre de Montricoux.
2. Archives de la préfecture, guerres et affaires militaires, nº 71.
3. On voit aux archives de Vaour, qu'à la suite d'une épidémie qui avait enlevé, en 1744, une grande partie des habitants de la paroisse, il fut fait un voeu à saint Roch, et, à la suite, le 16 août de chaque année fut célébré comme un jour de dimanche. Quelques années avant la Révolution, cet usage commençait à tomber en désuétude, et pour le remettre en vigueur, vu que le voeu général et particulier des habitants était qu'il fût rétabli, le conseil de la communauté délibéra, le 18 août 1790, d'en solliciter auprès de l'archevêque la continuation. — On remarquera l'époque d'émission de ce voeu qui suppose encore alors chez les populations des sentiments éminemment religieux.

Sources: Cartulaire de Vaour

Commanderie de Vaour
Raymond-Roger, à l'occasion de son mariage avec Agnès de Montpellier (1203), il confirme tous les privilèges accordés par Raymond-Trencavel, son aïeul et Roger, son père, aux chevaliers de l'Ordre du Temple (1).

Les Templiers et les chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem étaient depuis longtemps déjà établis dans l'Albigeois. La commanderie de Vaour, de l'Ordre du Temple, était l'une des plus considérables du Midi. Elle avait été fondée (vers 1140) par les seigneurs de Penne et les vicomtes de Saint-Antonin. Raimond-Amiel de Penne, donat de l'Ordre du Temple, leur avait fait d'importantes donations et, en 1196, il les avait exemptés de tous droits de leude et de péage dans sa châtellenie (2).
Cambon du Temple leur appartenait et ils avaient maison à Albi et à Castres.
On sait que lors de la suppression des Templiers, leurs biens furent donnés aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Les donations faites à ce dernier Ordre de chevalerie dans l'Albigeois remontaient à la fin du XIe siècle, et ce sont les premières qui lui aient été faites en Europe. Dans le siècle suivant, les Hospitaliers s'établirent sur leur fief de Raissac et ils y construisirent leur château seigneurial, résidence du prieur de l'Albigeois et du Rouergue. Rouairoux et Lacabarède dépendaient de la commanderie de Homps.
Les chevaliers avaient des propriétés, des droits à Saint-Antonin-Lacalm, à Puygouzon (3), à Ambialet, à Puylaurens, à Ambres. Ils possédaient Lacapelle-Ségalar, entre les châteaux de Saint-Marcel et de Laguépie; mais le prieur Arnaut de Bossaigues, par une charte datée de la maison de l'Ordre à Albi, la donna en fief, avec le château, à Bertrand de Lacapelle en 1195. Ce lieu était ruiné et inhabité (4).

Leur commanderie d'Arfons avait aussi été ruinée pendant les guerres entre Roger et le comte de Toulouse et ils l'avaient abandonnée. C'est ce que nous apprend un acte par lequel, lors de l'établissement de L'Inquisition, Raimond de Dourgne demande à entrer comme donat dans l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en restituant tous les biens de la commanderie d'Arfons qu'il avait usurpés pendant l'absence des chevaliers. Raimond de Dourgne était fort âgé lorsqu'il fit cette restitution, et c'était un des plus puissants seigneurs de la contrée.
En 1186 il avait cédé un fief qu'il possédait dans Saint-Germain à deux frères qui se donnaient à lui, eux, leurs corps, leur avoir, leurs femmes et leurs enfants.
En 1199, il avait fait un traité d'amitié, dans le château de Puylaurens, avec Pierre de Trepol et, deux ans plus tard, dans l'église Sainte-Marie de la même ville, où il s'était rendu avec Sicard de Puylaurens, ces deux seigneurs se donnaient réciproquement leurs biens en cas de mort sans héritiers directs.
1. Dom Vaissette éditions Privat. VIII C. 483.
2. Archives de la Haute-Garonne cartulaire de Vaour.
3. L'église Saint-Genest de Puygouzon leur avait été donnée en 1120, par Guillaume Salomon, sa femme et ses enfants, en présence de l'évêque Aldegard.
4. Archives de la Haute-Garonne, fonds de Raissac.

Sources: Emile Jolibois — Revue historique, scientifique et littéraire du département du Tarn, volume V, Albi 1885 — Bnf


Vaudieu   (36)

Département: Indre, Arrondissement: Le Blanc, Canton: Prissac, Commune: Saint-Hilaire-sur-Benaize - 36


Domus Hospitalis La Vaudieu
Domus Hospitalis La Vaudieu


— La Vaudieu, commanderie et église succursale dans la paroisse de Saint-Hilaire.
— Sancto Hylario, 1254.
— Saint-Hilaire de Benaize, 1484.
— Ancienne commanderie de Lavaudière.
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Statistique de l'Indre, par M. Eugène Hubert, archiviste-adjoint aux Archives de l'Indre. Paris, Châteauroux 1889


Vaumion   (95)

Hôpital de Vaumion
Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Pontoise, Canton: Magny-en-Vexin, Commune: Ambleville — 95


Hôpital de Vaumion
Localisation: Hôpital de Vaumion


La maison de Vaumion, dépendance de celle de Louvières, en était distante seulement d'un quart de lieue. C'était une ferme dans la cour de laquelle existait une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste et à sainte éléonore, chargée de deux messes par semaine.

Ce domaine avait été donné avec la justice et la seigneurie aux frères de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, à la fin du XIIe siècle, par un seigneur d'Ambleville, comme on le voit par une charte de Rotrou, archevêque de Rouen, de l'année 1181, par laquelle ce prélat déclare que Gaudefroy d'Ambleville, « de Amblevilla », Roger et Jean, ses fils, pour le salut de leurs âmes et de celles de leurs prédécesseurs, se sont déssaisis entre ses mains de la terre de Vaumion, « terram de Vallemeion », avec la chapelle de saint Thomas, le vivier, le bois et les terres en culture qui en dépendaient; et que, sur leur demande, il a fait remise et tradition de toutes ces choses, à l'Ordre de l'Hôpital de Jérusalem; ce qui fui accepté par le véritable frère Guillaume du Chenay, alors commandeur à Rouen, « tunc magistro apud Rothomagum. »

La maison de Vaumion touchait au cimetière du lieu. Il en dépendait une cinquantaine d'arpents de terre, aux lieux dits le Champ-Dieu, Cormeteau, le Haut-Bois, les Longuignolles, la Croix-Blanche, etc., et sept arpents de pré dans le marais de Copière.

Le Commandeur jouissait d'une petite dîme à Montjavoult, et de quelques censives à Vaumion, à Copière, à Hassecourt, à Trie-le-Château, à Trie-la-Ville, et en autres lieux environnants.

Le revenu de Vaumion, en 1783, était de 4.200 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Vauremy   (89)

Domus Hospitalis de Vauremy
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Sergines, commune: Molinons — 89


Domus Hospitalis de Vauremy
Domus Hospitalis Vauremy


C'était un fief situé au finage de Lailly, et dont le domaine provenait en grande partie des donations faites par les seigneurs de Plessis aux XIIe et XIIIe siècles. Déjà en 1200, les frères de l'Hôpital avaient là une grange pour renfermer leurs dîmes. Ils y ajoutèrent ensuite des bâtiments qui en firent une métairie, avec 300 arpents de terre, affermée en 1484 trois muids de grains: un tiers froment, un tiers seigle, et un tiers d'avoine. En 1604, la métairie n'existait plus ; et les terres étaient louées 200 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Vauremy, ferme, commune de Molinons
— Autrefois, fief et manoir, avec le titre de prévôté, ressort du baillage de Sens
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.


Vavrette   (01)

Domus Hospitalis Vavrette
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel — 01
Je n'ai pas pu localiser ce lieu. Il y a bien un Vavrette, mais commune de Tossiat

Vavrette, hameau sur la commune de Bâgé-la-Ville.
— Vavreta, 1238 (Cartulaire Lyonnais, tome I, nº 325)
— La Vavreta, 1270 (Cartulaire Lyonnais, tome II, 681)
— Illi de Vavreta, 1344 (Archives de la Côte-d'Or, B 552, folio 62 rº)
— Vavrette, 1716 (Archives du Rhône, titres de la commanderie de Laumusse, chapitre IV)
— Il y avait (peut-être) dès 1238, dans ce hameau, une maison de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem dépendant originairement de la commanderie d'Epaisse.
— Après la suppression de l'Ordre du Temple, lorsque la Maison du Temple de Laumusse fut devenue une commanderie de l'Ordre de Malte, la Vavrette lui fut rattachée.
— Hospitalis de Vravreta, 1366 (Archives de la Côte-d'Or, B 553, folio 12 rº)
— Domus Vravrete, membri dependentis à preceptoria Mussie, 1538 (Terrier de la Vavrette, folio 1)
— Titre du Temple de Vavrette (Archives de l'Ain, H 928-938 et Archives du Rhône, partie non inventoriée)
Sources: Dictionnaire Topographique de l'Ain, rédigé par Edouard Philipon. Paris MDCCCCXI.


Velard   (21)

Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Beaune, Commune: Pouilly-en-Auxois - 21


Domus Hospitalis Vélard
Domus Hospitalis Vélard


La maison de Villers (2) appartenanz à ladite maison de Beaune.
Premèrement le gaynage d'une charrue en chétif leu prisée 100 s.
Item 8 soitures de pré, la soiture 5 s. valent 40 s.
Item en rantes d'argent par an 14 livres.
Item en rantes d'avoine par an 14 bichets, le bichet 4 s. valent 56 s.
2. Vélard, commune de Pouilly-en-Auxois, Côte-d'Or.


Vendôme   (41)

L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem est plus ancien que celui des Templiers il existait certainement avant les croisades, dès 1060, mais n'était alors qu'un ordre hospitalier, d'où il conserva son nom générique d'Hôpital ; il devient militaire pendant les croisades, et obtint alors sa plus haute popularité.
Son introduction dans le Vendômois est à peu près inconnue, et les rares documents qui nous restent ne peuvent suffire pour dissiper entièrement cette obscurité.

1° Gros-Chêne


Domus Hospitalis Gros-Chêne
Domus Hospitalis Gros-Chêne


— La plus ancienne maison en date, nous parait être celle de Gros-Chêne, paroisse de Busloup.
En août 1209, un seigneur, Hugues Vallin, revendiquait plusieurs droits féodaux aux religieux de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem sur leurs maisons et terres de Gros-Chêne, à savoir les cens des vignes et des prés, les oublies, terrages, ventes, justice, etc. L'affaire fut portée au tribunal du pape, et son délégué, l'abbé de Sainte-Geneviève de Paris, attribua à chacun selon ses droits (1).
1. Pièces justificatives, n° 6.

L'année suivante, c'est Nivelon de Freteval qui soulève de nombreuses difficultés. La cause fut confiée à Menasses, évêque d'Orléans, secondé par le chantre et le maître des écoles de la même ville, juges délégués par le pape.
Nivelon, conseillé par Regnaud, évêque de Chartres, qui l'appelle son très cher ami, consent à reconnaître l'exemption des chevaliers pour leur maison de Gros-Chêne, le moulin de Palestine et leurs dépendances, de tous droits, corvées, bans, et autres servitudes et leur abandonne le droit de justice haute et basse, sauf sur le territoire de Palestine qui relevé de Hugues de la Vallée ; il se réserve les droits accoutumés sur les objets vendus dans le marché de Freteval, qui a lieu le mardi, excepté la viande, le pain et le vin vendus en détail dans les hôtelleries. Il fait poser des limites dans les bois du Saussay, de Corbigny et du Cochet. Sa femme Alix et ses fils Ussion, Hugues et Geoffroy et Alix sa fille approuvèrent l'acte (2), et l'évêque de Chartres le confirma de sa haute autorité (3).
2. Pièces justificatives, n° 7.
3. Pièces justificatives, n° 9.


2° Ablainville


Domus Hospitalis Ablainville
Domus Hospitalis Ablainville


— Ce prieuré était situé paroisse de Binas, sur les frontières du Vendômois. Le premier document qui nous le fait connaître est émané de Raygnaud, évêque de Chartres, en 1209. Geoffroy Taillepied, seigneur d'Ablainville, avait construit plusieurs maisons pour lesquelles ils devaient aux religieux des redevances onéreuses il leur en abandonna la propriété à charge d'une rente annuelle de deux sous garantie par les chevaliers de l'Hôpital. Il cédait aussi les droits de justice, les coutumes et droits mortuaires (4).
4. Pièces justificatives, n° 9.

En 1212, Thibaud, comte de Blois et de Clermont, donnait à la même maison son bois de Sablon (5). Plus généreuse encore, Alix du Rouilly, veuve du seigneur de Beaugency, offrit, en 1227, la 5e partie de son avoir pour reconstruire la maison des religieux, elle y ajouta ses biens meubles, ses créances, ses vêtements, ses joyaux en quelques lieux qu'ils soient, sauf un anneau d'or enrichi d'une pierre précieuse non polie qu'elle réserve pour ses héritiers. Elle obtint en retour l'association spirituelle avec les religieux et la participation aux mérites de leurs bonnes œuvres, enfin promit de choisir sa sépulture dans leur église (6).
5. Pièces justificatives, n° 10.
6. Pièces justificatives, n° 11.


La chapelle d'Ablainville était sous le patronage de saint Jean-Baptiste, on y célébrait encore la messe deux fois par semaine au XVIIe siècle.
Thomas de Walleran, commandeur de l'Hôpital d'Ablainville, donnait à rente perpétuelle de 30 sols en 1350 à Macé Boursier de Vendôme, les maisons sises rue du Vieux-Marché de cette ville dépendant du prieuré de Tourailles (7).
7. Archives Nationales, S. 1001 B, n° 3.

3° Tourailles


Domus Hospitalis Tourailles
Domus Hospitalis Tourailles


— Ce dernier prieuré est d'un intérêt plus immédiat pour la ville de Vendôme. Il possédait en effet plusieurs maisons à Vendôme.
En 1241, Pierre, abbé de Saint-Georges du Bois, consentit à abandonner aux frères de l'Hôpital de Jérusalem demeurant à Tourailles les cens, rentes et autres droits féodaux dont étaient chargées quatre maisons sises à Vendôme au Vieux-Marché en la censive de l'abbaye et de son prieuré de Saint-Lubin, sauf les droits de curé, de justice et seigneurie, à charge de payer chaque année une redevance de cinq sous, monnaie de Vendôme, indemne de toute réclamation étrangère, même du prieur de Saint-Sulpice. L'une de ces maisons appartenait à Arnoul de Tourailles (8).
8. Pièces justificatives, n° 12.

Pierre, comte de Vendôme, ne fut pas moins généreux. Cette même année, il accordait pleine et entière franchise de toutes servitudes féodales, redevances, bans, corvées, exactions, etc., aux religieux de l'Hôpital, à leurs maisons du Vieux-Marché, et à leurs hôtes, et les prend sous sa protection (9).
9. Pièces justificatives, n° 13.

Nous sommes heureux de finir cette analyse de chartes jusqu'ici trop ignorées, par un acte de haute munificence d'un comte de Vendôme.
Toutes les maisons, soit des Templiers, sauf Artins et les Aizes, soit des Hospitaliers furent réunies en une seule commanderie sous le nom de Sours et Arville ou du pays Chartrain, dont le revenu à la un du siècle dernier s'élevait à la somme de 25,235 livres.
Abbé Charles Métais. Chartres, le 8 janvier 1894.
Sources: Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, tome XXXIII, page 47 à 60. Vendôme 1894. - BNF


Vennezey   (54)

Domus Hospitalis Vennezey
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement: Lunéville, Canton: Gerbéviller — 54


Domus Hospitalis Vennezey
Domus Hospitalis Vennezey


J'ai rappelé, à l'article Essey-la-Côte, un titre de 1291, où il est fait mention du village de Vennezey.

Le 8 avril 1614, le duc Henri et le comte de Tornielle font un échange par lequel le duc cède à ce dernier la haute justice de Vennezey, finage et dépendances, avec permission d'y créer un maire; le droit d'y faire crier la fête par le prévôt de Rosières, etc.

Les commandeurs de Saint-Jean-du-Vieil-Aître, seigneurs fonciers de Vennezey, prétendaient aussi y créer des officiers de justice; mais cette prétention leur fut contestée, en 1621. Il paraît, toutefois, d'après ce qu'on lit dans un pied-terrier de 1658, qu'ils avaient joui anciennement de la haute justice de ce lien, mais qu'ils en avaient été dépouillés, on ne dit ni pourquoi, ni à quelle époque. Leurs droits se bornaient à la perception de redevances en argent et en nature. (Ordre de Malte.)

En 1581, un individu de ce village, nommé Denis Guérard, avait été brûlé comme sorcier.

Les habitants disent, dans la Déclaration fournie par eux en 1758, que leur communauté possède, de temps immémorial, environ 56 jours de pâquis communaux, et un bois d'environ 250 jours, han d'Essey, indivis avec la seigneurie de la rue Saint-Léopold, de ce village.

On lit dans l'Etat du temporel des paroisses (1710): « La paroisse de Vennezey est composée du village de ce nom et de celui d'Essey-la-Côte. Elle est du marquisat de Gerbéviller. Le patronage de la cure appartient au commandeur du Vieil-Aître.

« La communauté est composée de 14 ménages. »

« Dans l'église paroissiale est une chapelle de Saint-Nicolas et de Saint-Sébastien, laquelle, suivant les registres de la Chambre épiscopale, existait déjà en 1523. (Elle avait été fondée, en 1521, par Remy Cunin, curé du lieu.) »

« Il y avait, dans le finage de Vennezey, une chapelle sous l'invocation de sainte Catherine, où on devait dire une messe par semaine, et d'autant qu'elle est ruinée, le service a été transféré à l'église paroissiale. Elle appartient au commandeur du Vieil-Aître. »

Cette chapelle, dont l'origine n'est pas connue, avait été détruite, puis rebâtie à différentes reprises: on trouve, à la date du 28 juillet 1608, une information faite, en la justice de Vennezey, de la destruction et démolition de la chapelle Sainte-Catherine. Le 16 novembre 1610, M. des Porcelets, évêque de Toul, permet de la bénir. Il est dit, dans un autre titre, qu'elle était dans l'enclos de la maison seigneuriale de la commanderie, et qu'elle fut brûlée par les gens de guerre en 1635. Elle fut relevée encore, dans la première moitié du XVIIIe siècle, puis supprimée de nouveau, et cette fois définitivement, en 1759, ainsi que l'atteste la pièce suivante, émanée d'un des commandeurs de Saint-Jean: « Nous frère Louis Gabriel, bailly de Froullay, etc... Savoir faisons que sur les tres humbles représentations que nous avons faites de l'inutilité de la chapelle sous le vocable Sainte Catherine de Vennezey, membre dépendant de notre commanderie de Nancy, il est intervenu décret de Son Altesse Eminentissime et sacré Conseil, le 16 novembre 1758, par lequel il nous est accordé la faculté de supprimer ladite chapelle et de transporter le service de cinquante messes y attaché dans l'église paroissiale dudit Venezey dont nous sommes curé primitif et collateur, en notre qualité de commandeur de Nancy. A ces causes... nous-supprimons ladite chapelle de Sainte Catherine de Venezey Donné à Paris, en notre hôtel, le 12e jour de février 1759. »

Vennezey est annexe d'Essey-la-Côte. — Patronne, la sainte Vierge en sa Nativité.
Sources: Henri Lepage — Communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département. Volume II, Nancy 1853. (Livre numérique Google)

Vennezey, commune de Gerbévillier
— Venerzey, 1291 (Charte de l'abbaye de Saint-Léopold)
— Venexeyum, 1394 (Charte de l'abbaye de Belchamp)
— Venaseyum, 1402 (Regestrum)
— Wenezey, 1533 (Dominicains de Moyen-Moutier)
— Wennezey, Wennezelle, 1538, (Ibidem et Dominicains de Lunéville)
— Ventzey, 1550 (Dominicains de Rosières)
— Venazey, XVIe siècle (Tr. des ch. reg. B 281, folio 1 vº)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII

Essey-la-côte, commune de Gerbéviller
— Alodium de Hassay, 1157, (Abbaye de Belchamp)
— Accium, 1189 (Abbaye de Beaupré)
— Ascey, 1265 (Tr. des ch., I. Rosières I, nº 5)
— Assey, 1286 (Ibidem, nº 21)
— Essey-sous-la-Côte. 1708. (Ibidem, Fois et hommages)
— Doyenneté de Deneuvre, diocèse de Toul.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII


Ventrigny   (71)

Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Canton et Commune: Chauffailles - 71


Domus Hospitalis Ventrigny
Domus Hospitalis Ventrigny


C'est la valeur de la maison de Ventri (2) :
Premèrement en deniers de servis 10 livres. tournois
Item 40 bichez de soigle de servis valent 4 livres. tournois
Item 20 bichez d'avoyne de servis valent 30 s.
Item 30 bichez de seigle de dismes et de terrage valent 60 s.
Item par les prez 15 s.
Item par 15 gellines de servis 3 s. 9 d.
2. Ventrigny, sur la carte de Cassini près de Ventrigny, il y a Saint-Jean commanderie
Sources : Anatole de Charmasse. état des possessions des Templiers et des Hospitaliers en Mâconnais, Charollais, Lyonnais, Forez et partie de la Bourgogne d'après une enquête de 1333. Extrait des mémoires de la société Eduenne; nouvelle série, tome VII. H. Champion, Paris, Autun 1878. - Livre numérique Google


Verfeil   (31)

Domus Hospitalis Verfeil
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Verfeil — 31


Domus Hospitalis Verfeil
Domus Hospitalis Verfeil


Vers le milieu du XIIe siècle, nous trouvons les Hospitaliers établis dans le voisinage de Verfeil. Une donation dont l'acte n'est pas conservé dans les archives, avait ajouté aux domaines de l'Ordre l'église et le dîmaire de « Saint-Symphorien », dont il ne reste plus de traces aujourd'hui, et qui étaient situés jadis dans le territoire de Verfeil.

En 1168 nous trouvons la donation faite par Guillaume des Bruguières, de sa terre de la « Cardonède », à l'hôpital de Jérusalem de Saint-Symphorien, près Verfeil.

Un peu plus tard, une noble dame, Flandine du Fossat et ses enfants, Raymond, Adhémar et Naalde donnaient à ce même hôpital toutes les terres qu'ils possédaient dans le voisinage de l'église de Saint-Symphorien (1177).

Comme nous ne trouvons plus de mention de cette possession de l'Ordre à partir du XIVe siècle, il est à supposer qu'il dut être aliéné vers cette époque ou du moins échangée contre quelque autre fief plus à la convenance des Hospitaliers.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883


Verlhaguet   (82)

Commanderie de Verlhaguet
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Montauban — 82


Commanderie de Verlhaguet
Commanderie de Verlhaguet


L'acte le plus ancien que nous fournissent les archives de cette commanderie, est la charte de la donation faite par Guillaume de Poitiers, comte de Toulouse, au seigneur Raymond Géraud du dîmaire de l'Eglise Saint-Jean de Verlhac.
Ce dernier est sans doute ce Raymond Géraud, que l'abbé Salvan, dans son histoire de l'Eglise de Toulouse, nous montre entrant en 1130 dans l'abbaye de Saint-Théodard et distribuant, soit à ce monastère, soit à d'autres maisons religieuses des environs, les terres et les seigneuries qu'il possédait dans la contrée.

Selon toute probabilité, l'hôpital de Jérusalem eût sa part dans les largesses du pieux seigneur et reçut le dîmaire de Verlhac. Mais de même que l'acte de donation, les documents relatifs à la première partie de l'existence de cet hôpital font complètement défaut dans ses archives. Nous sommes donc forcés de ne faire remonter cette étude qu'à la seconde moitié du XIIIe siècle.
Nous trouvons à cette époque la commanderie existant déjà d'une vie propre, malgré le voisinage des importants établissements que l'Ordre de Saint-Jean possédait dans les environs.

A une petite distance de Verlhac, sur l'autre rive du Tarn, existait une seconde ville portant le même nom. Cette coïncidence engagea dans la suite à adopter pour désigner la commanderie le diminutif de Verlhaguet.
Mais, comme cette modification n'eut lieu que vers le courant du XVIIe siècle, on est exposé à commettre plus d'une confusion dans l'histoire de ces deux localités voisines.

Dès le premier pas, nous nous heurtons à une difficulté de ce genre. Dom Vaissette nous apprend en effet que Verlhac, fut une des nombreuses bastides qu'éleva Alphonse, comte de Toulouse et de Poitiers pendant son administration dans nos provinces. Mais de laquelle de ces deux villes de Verlhac s'agit-il ici ?
J'incline à croire que c'est de celle dont nous nous occupons et que les Hospitaliers profitèrent de la bonne volonté du comte pour conclure un paréage avec lui et obtenir son aide pour la construction de la bastide.
Nous voyons en effet, quelque temps après, les consuls de Montauban réclamer l'exercice de la haute justice à Verlbac qu'ils, prétendaient leur appartenir au nom du Roi et dont ils auraient été frustrés par les Hospitaliers.
Ce fut devant les commissaires délégués par le Roi, dans ses pays de Languedoc que l'affaire fut portée en 1298. La sentence condamna le précepteur à abandonner à ses compétiteurs les droits contestés. Mais le chevalier ne se tint pas pour battu et adressa son appel à la cour du sénéchal de Toulouse (1299).
La victoire finit par demeurer aux Hospitaliers; car nous voyons le sergent royal, gardien des privilèges de l'Ordre dans la contrée et exécuteur de la sauvegarde du Roi Philippe V, confirmer solennellement, le 22 août 1338, le Grand-Prieur de Toulouse en la possession de la justice de Verlhac.

Nous lisons dans l'histoire du Languedoc, qu'en l'année 1420 les environs de Montauban furent dévastés par André de Ribes, terrible capitaine de routiers au service de l'Angleterre. Verlhac dût partager le sort des villes qui l'entouraient. Nous la trouvons en effet à cette époque incendiée et presque entièrement détruite. Deux ans après, quand les habitants eurent commencé à relever les débris noircis de leurs anciennes maisons, leur premier soin fut de supplier leur commandeur « messire Guilhem Calvat, prêtre et bachelier-èz-lois, de faire réparer au plustôt l'enceinte de la ville, de manière à mettre leurs personnes, leurs bestiaux et leurs mobiliers » à l'abri des désastres de la guerre.
Le commandeur s'empressa d'accéder à ces voeux, dont l'urgence n'était que trop justifiée par les événements, et d'entreprendre cette oeuvre qui l'intéressait au même titre que ses vassaux. Nous le voyons en effet conclure avec un maître charpentier de Grisolles un traité, par lequel ce dernier s'engageait à élever autour de la ville, des parrois hauts de 3 brassées hors oeuvre et ayant une épaisseur de 9 pans à la base et de 6 au sommet, et à garnir les chemins de rondes de hours en charpente.
L'Hospitalier, en sa qualité de prêtre, n'étant pas très expert en matière de fortifications, confiait à noble Pierre d'Auberard, seigneur de Favas, la surveillance des travaux; il promettait à l'entrepreneur de lui fournir tous les bois nécessaires qu'il devait faire transporter aux pieds des murailles « et de lui payer 68 escuz d'or de bon poids, du coing de France, (chaque escu valant 3 deniers d'or), quatre setiers de mussolle à la mesure de Montauban et une pipe de bon vin. » (22 septembre 1428).

A la fin du XVe siècle, Verlhaguet fut réuni à la Villedieu (Villedieu-du-Temple), lors de l'érection de cette commanderie en chambre prieurale.
Quand la Villedieu, (Villedieu-du-Temple) redevint une simple commanderie, en 1570, Verlhaguet en fut distrait pour être adjoint à Fronton, et fit partie de cet apanage des Grands-Prieurs jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

A peine en possession de cette petite ville, les Grands-Prieurs furent obligés d'entrer en lutte avec leurs vassaux pour le maintien de leurs prérogatives. Le droit de justice qui avait été jadis l'objet des prétentions des consuls de Montauban, comme nous l'avons vu plus haut, fut disputé vivement aux Hospitaliers par ceux de Verlhaguet vers le commencement du XVIe siècle. Ils se mirent même à ce propos en révolte ouverte contre leurs seigneurs. Le juge de Fronton avait ordonné l'arrestation d'un habitant de Verlhaguet, et les archers du Grand-Prieur s'étaient rendus pour l'exécution de ce mandat.
Les consuls de Verlhaguet soulevèrent le peuple, s'emparèrent des portes, qu'ils fermèrent pour s'opposer à ce que leur concitoyen fût emmené dans les prisons du Grand-Prieur. Mais la punition de cet acte insurrectionnel ne se fit pas attendre. Un des consuls, le principal instigateur de la sédition, fut arrêté par ordre du Grand-Prieur, et retenu soixante jours dans les prisons du château de la Villedieu, (Villedieu-du-Temple) (1521).

Les habitants voyant qu'ils n'étaient pas assez forts pour soutenir la lutte par les armes et que les moyens violents n'avançaient pas leurs affaires, prirent le parti de faire consacrer légalement leurs prétentions. Mais cette voie juridique ne leur réussit pas d'avantage; car, après de longues procédures sur ce sujet, le Parlement de Toulouse rendit en 1554, un arrêt qui reconnaissait définitivement la justice de Verlhaguet aux chevaliers de Saint-Jean. Les habitants durent se résigner et renoncer à leurs prétentions; aucune tentative de leur part ne vint plus troubler les Grands-Prieurs dans l'exercice de leurs droits.

Verlhaguet était situé trop près de Montauban, pour échapper aux désastres qu'eût à subir toute cette région pendant la période des guerres religieuses. Quoiqu'on ne trouve pas cette place mentionnée dans les annales de l'époque, il est probable qu'elle fut prise et saccagée par les bandes huguenotes qui, en 1628, sous les ordres du capitaine Saint-Michel, promenèrent dans tous les environs le fer et le feu. Nous voyons en effet, immédiatement après la pacification de 1629, le Grand-Prieur s'occuper à faire reconstruire l'église de Verlhaguet et obtenir une sentence du parlement qui condamnait ses vassaux à fournir les charrois et les manoeuvres (1633).

Pendant les dernières années de l'existence de l'Ordre, Verlhaguet, détaché de la chambre Prieurale de Fronton, fut érigé de nouveau en commanderie (vers 1780).
Cette dernière et courte période de son existence, ne nous offre du reste aucun fait saillant à noter.

Liste des Commandeurs de Verlhaguet.
Première période.
1257-1258. Roger de Noé.
--------1294. Bernard de Maurin.
--------1298. Bernard de Villar.
--------1299. Guillaume-Jourdain de Lissac.
1302-1304. Rostang de Cayrac.
--------1311. Guillaume de Rotbald.
--------1398. Prince Calvat.
--------1126. Guy Calvat.
--------1428. Guilhem Calvat, prêtre.
1459-1484 Pons de Maleville. Grand-Commandeur.
1485-1483. Antoine de Maleville.
En 1500, réunion à la Villedieu, (Villedieu-du-Temple)
En 1570, a Fronton. En 1780, érection en Commanderie.
Deuxième période.
1780-1788. N. de Léaumont
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883


Vermenton-L'Hopitau   (89)

Domus Hospitalis Vermenton-L'Hopitau
Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Vermenton, Commune: Courtenay — 89


Domus Hospitalis Vermenton-L'Hopitau
Domus Hospitalis Vermenton-L'Hopitau


Les Hospitaliers du Saulce étaient seigneurs de la partie de cette terre qu'on nommait Vermenton-l'Hospitau.

L'ancienne léproserie de ce lieu située auprès de la rivière de Cure, leur appartenait également.
Sources: César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.


Vernoy (Le)   (21)

Département: Côte-d'Or, Arrondissement et Canton: Beaune-sud, Commune: Sainte-Marie-la-Blanche — 21


Domus Hospitalis Vernoy
Domus Hospitalis Vernoy


— L'Hôpital Le Vernoy, seigneurie, qui dès 1141 appartint aux Hospitaliers.
— Le moulin de ce lieu leur fut donné en 1260, par Barthélémy de Combertaut, et, en 1322, un autre donateur y ajouta des terres.
Sources: César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.

Le Vernoy, non Levernois, commune de Beaune-sud.
— Capella de Verniaco, 1187 (G 2735)
— Verneiz, 1187 (G 2735)
— Verneiz, 1189 (Fonds de la commanderie de Beaune, H 1226)
— Verneium, 1195 (Saint-Etienne de Beaune, H 1077)
— Vernectum, 1198 (Fonds de la commanderie de Beaune, H 1226)
— Lou Vernoi, 1235 (Maizières, H 610)
— Le Verboy subtus Bernam, 1253 (Cîteaux, H 470)
— Verneyum subtus Belnam, 1277 (Fonds de la commanderie de Beaune, H 1226)
— La vile du Vornoy, et est li dite vile es Hospitalex de Beaune, 1285 (B 11525)
— Vernei, XIIIe siècle (Obituaire Notre-Dame de Beaune, folio 84 vº)
— Vernetus, XIVe siècle, avant 1312 (Longon, pouillés, I, 79)
— Le Vernoy près de Beaune, 1376 (Archives Nationales, JJ 319, folio 59 rº)
— Le Vernoy, 1385 (Fonds de la commanderie de Beaune, H 1226)
— Le Vernoy ou Saint-Jean-de-Vernoy, 1783 (Nouveaux Etats Généraux, folio 156 vº)
— Le Vernois-sur-la-Bourgeoise, an X (Arrêt du 17 vendémaire)
— En 1789, Le Vernois dépendaint de la province de Bourgogne, baillage de Beaune. Son église sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste, était le siège d'une cure du diocèse d'Autum, archiprêtré de Beaune, à la présentation du chapitre de Beaune.
— La Seigneurie appartenait à la commanderie de Beaune possession des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.

Le Vernoy


La maison du Vernoy (1) appartenant à ladite maison de Beaune.
Premèrement hay le gaynage de 2 charrues prisié 20 livres.
Item 20 soitures de pré, la soiture prisée 8 s. valent 8 livres.
Item que en rantes, que en foins, que en molins par an 24 livres.
Item en tailles 20 livres.
Item en cens et autres menues rantes 7. livres.
Item ou disme des aulx 60 s.
Item vaut le patronage de l'iglise par an 60 s.
Item en rante de froment par an 19 bichets froment, le bichet 15 s. valent 14 livres. 5 s.
Item 200 bichets d'avoine de rante par an, le bichet 4 s. valent 40 livres.
Item la justice puet valoir par an 70 s.
1. Le Vernoy, canton de Beaune sud, Côte-d'Or. Ce lieu appartenait déjà aux Hospitaliers en 1144. Archives de la Côte-d'Or.


Vernusse   (21)

Domus Hospitalis Vernusse
Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Beaune, Canton: Arnay-le-Duc, Commune: Champignolles — 21


Domus Hospitalis Vernusse
Domus Hospitalis Vernusse


La seigneurie de Vernusse, ainsi qu'une partie des forêts qui l'avoisinent, et un moulin étaient avenus aux Hospitaliers, une partie par donation de Girard de Saudon, en 1224, et de Humbert Furbaut, en 1239.
Le reste avait été acheté par eux sur Hugues d'Ivry, chevalier, qui en sus leur fit don de ses droits de dîmes sur ce village, en considération, est-il dit dans la charte, des oeuvres de charité sans nombre qui avaient lieu en leur sainte maison de l'hôpital de Champaignolles.
Sources: César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.

Vernuse, hameau sur la commune de Saint-Pierre-en-Vaux.
— Varnuces, 1225 (Fonds de la commanderie de Beaune, H 1219)
— Varnuceys, 1236 (M. Delaville Le Roulx, cartulaire des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, tome II, page 502, sous le nom du Vernois)
— Vernuces, 1282 (H 10482)
— Varnuesses, 1283 (Fonds de la commanderie de Beaune, H 1226)
— Varnuce, 1330 (Ibidem)
— Vernonce, lisez Verneuce, 1391 (B 11528)
— Vernuce, 1431 (B 11532)
— Verneusse, 1463 (Fond de la commanderie de Beaune, H 1226)
— Verneuse, 1574 (C 5128 bis, folio 19 rº)
— Vernuz, 1631 (B 10729)
— La Veneuse, 1657 (C 5208, folio 18 vº)
— Vernus, 1679 (Terrier de la commanderie de Beaune, tome II, folio 153 rº)
— En 1789, Vernusse, qui était en Bourgogne, baillage d'Arnay-le-Duc, mais anciennement du baillage de Beaune, dépendait alternativement de la paroisse de Saint-Pierre-en-Vaux et de celle de Thury.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.


Verrieres   (42)

Commanderie de Verrières
Département: Loire, Arrondissement: Roanne, Canton: Saint-Germain-Laval, Commune: Saint-Germain-Laval — 42


Commanderie de Verrières
Localisation: Commanderie de Verrières


Les bâtiments de la commanderie étaient distribués sur les côtés d'un vaste quadrilatère accolé à l'église du côté du midi, et le tout était entouré d'un profond fossé. Un pont levis précédait la porte d'entrée. On a gardé souvenir d'une tour qui défendait l'angle Sud-Est, une autre tour est encore debout à l'angle Nord-Ouest, protégeant l'entrée de l'église. Elle est percée d'ouvertures accusant le XVIe siècle et porte, encastré à l'extérieur dans un cadre circulaire de la même époque, un écu chargé de trois coquilles rangées en chef, armes d'un commandeur dont j'ignore le nom. Le corps de logis principal occupait le côté oriental de la cour et faisait retour au midi. Son gros œuvre subsiste toujours, mais il a subi de telles transformations dans les temps modernes, qu'il est difficile de se rendre compte des dispositions primitives. On remarque cependant au rez-de-chaussée un reste de cloître ou galerie couverte supportée par des colonnettes octogonales, à chapiteaux feuillages, qui paraissent contemporaines de l'église. Au-dessus régnait une seconde galerie en charpente, dont les poteaux et les jambettes sont aujourd'hui cachés sous des boiseries figurant une série d'arcades portées sur des piliers carrés, à la mode d'une loggia italienne. Quelques rares détails d'architecture, une porte ayant conservé son verrou de bois glissant dans l'épaisseur de la muraille, une cheminée dont le manteau porte un écusson mutilé, celui de Bourbon peut-être, une fenêtre à l'embrasure encore garnie de ses bancs de pierre, d'autres fenêtres veuves de leurs croisillons, sont d'ailleurs à peu près tout ce qu'on peut observer d'ancien à l'intérieur, et celui-ci ne mériterait pas une visite, s'il ne renfermait une belle collection d'œuvres d'art que le propriétaire, délicat connaisseur et artiste lui-même, s'est plu à y former.

Sur la place qui précède l'église, une haute croix de pierre, œuvre du XVIe siècle, se recommande par les moulures prismatiques de sa base, l'élancement de son fut et les sculptures de sa partie supérieure.
Sources: Bulletin de La Diana, Juillet-Décembre 1898. Montbrison — Commanderie de la Verrières

Commanderie de Verrières
Cette commanderie de Verrière, était à l'origine Hospitalière. Sur un titre de 1317 (terrier), on peut lire «  Domuns de Vitrariis, alias de Verreria  » sur ce titre il est écrit: Verrières à des membres sous son autorité, ils sont: La Sauveté (42) et Le Temple de Roanne, le Temple (hameau) en la paroisse de Saint-Romain, en Roannais.
La situation de la Commanderie de Verrières à perdurée jusqu'en 1415. Cette maison était importante, elle jouissait de la haute, moyenne et basse justice. Cette certitude est écrite dans ce même terrier, qui précise: En 1368, «  Martin de Bauches rendait encore foi et hommage à Frère Guyot de Sollage, commandeur Hospitaliers de Verrières.  »

La Maison de l'Ordre des Templiers de Saint-Romain-La-Motte fut rattachée à la commanderie de Verrière de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1313. La Chapelle de cet établissement était sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste et, en 1438, on y allait en pèlerinage le jour de la décollation de ce saint.

Devesset et Verrières Grand-Baillage
Département: Ardèche, Arrondissement: Tournon-sur-Rhône, Canton: Saint-Agrève — 07


Commanderie de Devesset
Localisation: Commanderie de Devesset


Ces deux commanderies ne figurent pas dans le tableau des commanderies du Grand-Prieuré d'Auvergne dressé sur les visites faites en 1613 et 1685 et que je reproduis dans ce troisième chapitre. On lit seulement sur la feuille de garde de ce tableau « Devesset et Verrières, 15,000 livres. »

Mais elles sont portées, comme commanderies distinctes, sur l'inventaire des archives générales du Grand-Prieuré d'Auvergne, dressé en 1745 par l'archiviste Bathenay et on y lit:
— Devesset.
— Verrières (1)
— Saint-Georges d'Annonay (2).
— Montredon, arr. le Puy (Haute-Loire).
— Saint-Jean-la-Chevalerie du Puy (Haute-Loire).
— Chantoin (Haute-Vienne).
— Gourlon.
— Pébuly.
— Sainte-Epine (Ardèche) cant. Saint-Jean de Muzols.
— Pont-de-Doux.
— Tournon.
— Marlhes (3).
— La Sauvetat.
— Hôtel Saint-Georges à Lyon (Rhône).
1. Verrières, près Saint-Germain-Laval (Loire). Le plus ancien titre concernant Verrières et conservé aux archives du Rhône est de 1308; c'est un acte de foi et hommage à frère Guyot de Solage par Martin de Bauches, pour plusieurs dîmes.
2. Les bâtiments de la maison de Saint-Georges d'Annonay furent complètement dévastés dans les guerres de religion de 1579; on lit, en effet, dans un acte de cette époque, « la maison est vacante et exposée à tous les manants et habitants, pour y jouer et exercer plusieurs insolences, blasphèmes, batteries pour raison de jeu; les pourceaux et autres bestes y dépaissent; on y fait des immondices et vilenies comme dans une estable; les édifices de la commanderie sout ruinés. » (Archives départementales du Rhône fonds de Malte). Devesset a été fondé par les Hospitaliers, son titre de fondation nous manque.
En 1246, Raymond de l'Apte, commandeur de la maison et hospital de Jérusalem de Devesset acheta de Josserand, seigneur de Bouzol, les villages de Chalmaziens et autres domaines de la Terre de Tence, avec leurs hommes et appartenances, moyennant 5,000 sols. L'acte fut passé dans le cloître de Saint-Jean-de-Jérusalem, le samedi, jour de la fête de saint André, en présence d'Eustache de la Mayère, damoiseau et Laurent Launa, chevalier (Idem).
En 1383, frère Robert de Châteauneuf, commandeur de Devesset, rend foi et hommage à Louis de Poitiers, comte de Valentinois pour le château et dépendances de sa commanderie; même foi et hommage au Roi en 1740, pour cette commanderie (Idem).
3. Marlhes, le titre le plus ancien de Marlhes est un acte de 1250 portant acquisition par frère André, commandeur du Temple de Marlhes d'un setier de seigle d'un nommé Armand (Archives départementales du Rhône)


Toutes ces commanderies formaient alors le Grand-Baillage de Lyon et dont le titulaire résidait à l'hôtel de la Commanderie de Saint-Georges à Lyon.

Mais antérieurement, Devesset et Verrières étaient unies. Verrières figure comme dépendance de Devesset sur un titre de 1317 (Terrier).
« Domus de Vitrariis, alias de Verreria. » Verrières était chef, et ses membres étaient:
1 — La Sauveté.
2 — le Temple de Roanne, en la paroisse de Saint-Romain, en Roannais.
Cette situation durait encore en 1415 (Terrier).
En 1368, Martin de Bauches rendait foi et hommage à frère Guyot de Sollage, commandeur de Verrières.

La date de la fondation de la maison de Verrières n'a pas encore pu être constatée. Le plus ancien commandeur connu est Girin de Roussillon en 1318.

Outre les membres de la Sauveté et du Temple de Roanne, la commanderie de Verrières avait des biens à Grezolette et à Saint-Pulgent; des droits de justice et de dimes et cens sur le territoire de la Sauveté, avec un château.
— Sur la paroisse de Saint-André-d'Apchon, au lieu-dit de Sals.
— Sur les paroisses de Saint-Just-en-Chevalet de Saint-Didier-sur-Rochefort, au lieu-dit de Sugny.

Saint-Romain-la-Motte en Roannais, a pour fondateurs les Templiers; il était situé dans la forêt du Temple et formait un lieu célèbre par un pèlerinage à la chapelle sous le vocable de Saint-Jean, ainsi nommée, sans doute, par les Hospitaliers, successeurs des Templiers.

Verrières avait aussi des droits de justice sur Saint-Priest-du-Puy-de-la-Croix, contestés en 1272 par le comte de Forez. Le commandeur était tenu à une aumône annuelle de 11 quintaux de pain aux indigents relevant de sa justice.

C'est par erreur que plusieurs écrivains ont placé la commanderie de Verrières au village de ce nom, près Montbrison, elle était près Saint-Germain-Laval (Loire). Ses bâtiments existent encore. L'église, propriété de la commune de Saint-Germain-Laval appartient à l'architecture de transition du XIIe siècle. Depuis la Révolution elle n'est plus livrée au culte. (Notes de M. Vachez, avocat. Voir aussi Histoire des couvents de Montbrison, avant 1793, par M. Auguste Broutin, Saint-Etienne 1876).

En 1771, les biens de Verrières avaient été unis au Grand-Baillage de Lyon; cependant en 1789, le chevalier d'Ussel de Châteauvert, prenait encore le titre de commandeur de Verrières (idem).

En 1667. Antelme de Maréchal, prieur et seigneur de Saint-Benoit, chanoine de l'église cathédrale de Belley, fondé de pouvoir d'illustrissime frère Jacques de Cordon, Grand-Bailly de Lyon, visite le domaine appelé le Temple, membre de Verrières, et constate « qu'il est en si mauvais état qu'on ne peut y habiter et qu'on y est en grand danger, ainsi qu'on le lui en a fait le récit. La chapelle croule. » (Procès-verbal de visite de 1667.)
Sources: Léopold Niepce — Le Grand-Prieuré d'Auvergne — Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors — Bâle — Genève — 1883.

Verrières, village ancienne paroisse, commune de Saint-Germain-Laval.
— Ulmus de Verrires, 1221 (Chartier du Forez, Nº 35, page 2).
— Hospitale de Vereires, 1225 (Longnon, Pouillés, page 8).
— Domus Hospitalis Iherosolimitani de Vereriis, 1238 (Chartier du Forez, Nº 322, page 1).
— Domus Hospitalis Iherosolimitanensis Vitrearum, 1269 (Chartier du Forez, Nº 149, page 2).
— Domus Hospitalis de Vereriis, 1273 (Chartier du Forez, Nº 485, page 1).
— Domus Hospitalis de Veyreres, 1278 (Chartier du Forez, Nº 677, page 3).
— Apud Vereres, 1320 (sources: B 1853, folio 42).
— Apud Vereyres, 1320, (Sources: B 1858, folio 79).
— Vinoblium de Vereyres, 1351 (Sources: B 2230, folio 13).
— Molendinum de Vereriis, 1351 (Sources: B 2230 folio 111).
— Motendium de Vereves, 1389 (Sources: B 2064 folio 15).
— Domus Sancti Johannis de Verreriis, XIVe siècle (Longnon, Pouillés, pages 33).
— Parochia Vitriarum... In clauso de Victriis... Parrochia Victriarum, 1445 (Sources: B 1899, folios 144 et 145).
— Apud Verriere, 1511 (Sources: B 2018, folio 137).
— Parrochia Vetriarum, 1511 (Sources: B folio 138).
— La Parroise de Verrieres, 1541, (Terrier Duverney, folio 222).
— Verriere XVIIIe siècle, (Cassini).
— Verrieres, 1789 (Almanach de Lyon).
— Cette ancienne commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, puis de Malte, en 1239, ce fut un lègue de Guy IV comte de Forez.
— Elle avait pour membres, La Sauverté (La Sauveté-sur-Saint-Martin-La-Sauveté) et Roanne (ancienne Maison du Temple).
— Elle possédait entre autre une grange à Châtres (sur Saint-Etienne-le-Molard), la cure de l'église paroissiale de — Verrières avait pour collateur le commandeur de Verrières.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Loire. Par J-E Dufour. Publications de l'Université de Saint-Etienne — 2003.


Verruyes   (79)

Commanderie de Verruyes
Département: Deux-Sèvres, Arrondissement: Parthenay, Canton: Mazières-en-Gâtine — 79


Commanderie de Verruyes
Localisation: Commanderie de Verruyes


Cette commanderie est un bien des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem


L'ordre des templiers fut aboli par le concile de Vienne en 1312, et soixante chevaliers, jugés plus criminels que les autres, furent livrés au supplice comme relaps.

Les domaines des Templiers ayant été donnés aux chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, les deux commanderies de la BoissièreDomus Hospitalis BoissièreDomus Hospitalis Boissière en Gâtine et de Saint-Georges-de-la-LandeDomus Hospitalis Saint-Georges-de-la-LandeDomus Hospitalis Saint-Georges-de-la-Lande passèrent entre les mains de leurs nouveaux maîtres en 1313.
L'ordre de Malte se trouva de la sorte possesseur de trois commanderies en Gâtine, car il en possédait déjà une autre à Saint-Remi depuis les premières années du XIIIe siècle (1). Il les conserva jusqu'en 1789.
1. Archives de la Vienne à la préfecture de Poitiers, liasse I, 869, commanderie de Saint Remi. Le premier acte qui fasse mention de cette commanderie est de l'an 1208; il nous apprend le nom du commandeur de Saint-Remi à cette époque, frère Goulard.
Sources: Histoire de la ville de Parthenay: de ses anciens seigneurs et de la Gatine du Poitou. Par Bélisaire Ledain. Paris 1858.

Saint-Rémy de Verruyes
Saint Georges n'est qu'à une petite distance de Verruyes où devait être ma première halte. Avant d'y arriver je remarquai à mi-côte d'une colline qui s'élevait à l'occident, le hameau de Saint-Rémy, siège autrefois d'une commanderie de l'Ordre de Malte. Cet établissement existait dès les premières années du XIIIe siècle. Un acte de 1208 mentionne le commandeur sous le nom de frère Goulard. Ce devait être un des plus anciens représentants de la famille de ce nom, dont une branche, avant 1789 posséda la seigneurie d'Arsay. On voit des Goulard, dès le XIIe siècle, habitant du côté de Thouars. Au XVe siècle, leurs descendants sont répandus dans le territoire de Parthenay et de Bressuire, et au XVIe siècle, on en trouve un autre parmi les chevaliers de la langue d'Aquitaine. C'est à cette dernière époque qu'il faut attribuer d'après ses détails architectoniques, la chapelle de Saint-Rémy assez, bien conservée encore et au fronton intérieur de laquelle on lit cette inscription en très belles lettres gothiques: « l'an mil quatre cent quatre-vingt-treize, F. Anthoine Charron, commandeur céans, a faict bastir ceste chapelle. »

Avant la révolution le vicaire de Verruyes donnait la messe tous les dimanches dans ce petit édifice. Ce n'est plus qu'une grange hélas ! Encore des souvenirs et des regrets...
Sources: Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest. Tome XXVII, page 193. Poitiers, Paris 1863. (Livre numérique Google)


Vieille-Ronge   (01)

Domus Hospitalis Vieille-Ronge
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse, Commune: Etrez - 01


Domus Hospitalis Vieille-Ronge
Domus Hospitalis Vieille-Ronge


— De Veteri-Rongia.
— Au mois de janvier 1252, noble Berard de Beyviers vendit, au « commandeur et aux frères de l'hôpital de Tessonges, » les cens et les services qui lui étaient dus dans ce hameau. Cette vente fut consentie au prix de « 9 livres mâconnaises. »
— Garin de la Ronge, en 1268, et Etienne Bola, en 1292, se reconnurent hommes liges des hospitaliers de Tessonges, à raison de leur mas de la Vieille-Ronge.
Archives du Rhône, titres de Malte et mss. H, 2242, fº 77.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Vierzon   (18)

Domus Hospitalis Vierzon
Département: Cher, Arrondissement: Vierzon et Canton: Vierzon — 18


Domus Hospitalis Vierzon
Domus Hospitalis Vierzon


Les Hospitaliers possédaient aussi plusieurs places à Vierzon, dans la rue Maistre.

En 1378, Anceau de la Motte, Commandeur de Villefranche, voulut tirer parti de ces places, et par acte daté du 1er novembre 1373, il donna procuration « à religieuse personne et honneste frère Geoffroy Paudi curé de Villefranche, honorable homme et discret maître Guillaume Chabot dit Petit-Rolland, Simon Leconte, Guiard de Ruilly et Thevenin Le Page et chacun d'eux pour le tout, pour s'occuper de toutes causes, querelles, négoces et besongnes de la dite maison de Villefranche. »
« En conséquence, par acte daté du samedi après la saint Luc de l'année 1378, Guiart de Ruilly, garde du scel de Vierzon, fait savoir que Thevenin Le Page de Méry, procureur de religieux seigneur et honneste messire Enceaulme de la Motte, humble Commandeur de l'Hospitaul de Villefranche sur Cher, membre de la Sainte Maison de Jérusalem, baille à Guénin de Saint-Léonard, demeurant à Ruilly, toutes les places appartenant au dit Hospitaul assises en la rue Maistre de Vierzon, jouxte la maison de Jehannot Cornuau qu'il tient du dit Hospitaul et jouxte la maison de Guillaume Barbier et jouxte la muraille et places du palays de Monseigneur le duc, pour le prix de cent sols tournois de rente annuelle, à commencer le premier paiement à la feste de Noël 1379, et sera tenu le preneur bailler et édifier es dites places une maison bonne et souffisante à ses propres coûts et despens. »

Guénin de Saint-Léonard ayant vendu cette maison à Jehan de la Grée, il y eut procès au sujet des droits censitels, lequel se termina par une transaction, ainsi qu'en fait foi un acte du 19 mai 1418, émané de Jehan Le Borne, secrétaire du roi, garde du scel de la Cour de Vierzon.
Sources: M. Le Comte de Toulgoët-Treanna — Mémoire de la Société des Antiquaires du Centre — Bourges 1912


Vignac (Le)   (16)

Commanderie Le Vignac
Département: Charente, Arrondissement: Cognac, Canton: Barbezieux-Saint-Hilaire, Commune: Lagarde-sur-le-Né - 16


Domus Hospitalis Le Vignac
Domus Hospitalis Le Vignac


Commanderie de templiers puis d'hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem Saint-Jean
Commanderie jadis appelée Saint-Jean d'Auvignac qui aurait succédé à une paroisse supprimée au milieu du 12e siècle. Relevant d'abord de l'ordre du Temple, elle passa ensuite aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et dépendait encore en 1789 de la commanderie des Epaux.
R. Favreau la situe à Loubignac, écart de la même commune, plutôt qu'au Vignac, il n'en reste aucun vestige.
BNF

Les Templiers et les Hospitaliers
Le Vignac était avant le XIIe siècle une paroisse, et Saint-Jean d'Auvignac a été reprise par les Templiers puis les Hospitaliers. La chapelle a disparu à la Révolution.
Wikipedia


Villars-les-Dombes   (01)

Domus Hospitalis Villars-les-Dombes
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Villars-les-Dombes — 01


Domus Hospitalis Villars-les-Dombes
Domus Hospitalis Villars-les-Dombes


L'Ordre du Temple possède à Villars une maison, un moulin, des terres.
Après 1312, l'Ordre de Saint-Jean en devient propriétaire et acquièrent encore d'autres terres.
La chapelle est dédiée à saint Denis.
La cure de Villars est annexée en 1483 à celle de Saint-Just à Lyon.

Dans la région des Dombes, entre Bourg et Lyon, les Templiers possédaient la puissante commanderie de Villars-les-Dombes, Templum de Vilariis, fondée en 1201. La maison est située en dehors de l'enceinte de la ville. Elle a de nombreuses dépendances en terres, pâturages, vignes, jardins, moulin, rentes, dîmes et rentes.
Sources: Musée du diocèse de Lyon http://museedudiocesedelyon.com/


Ville-Dieu de Manou (La)   (28)

Commanderie La Ville-Dieu de Manou
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Nogent-le-Rotrou, Canton: La Loupe - 28


La Ville-Dieu
Domus Hospitalis La Ville-Dieu


A deux kilomètres du centre du village un hameau est à l’emplacement du premier établissement des hospitaliers sur la paroisse. La Villedieu de Manou est citée dès 1136, puis en 1216, 1228 (Métais, tome VII). Nous n’en avons pas retrouvé de traces.


La Ville-Dieu de Manou
La Ville-Dieu de Manou
La Ville-Dieu de Manou
Domus Hospitalis La Ville-Dieu de Manou
Sources : Bulletin de la Société archéologique d’Eure-et-Loir. Chartres 1991-01-01. BNF


Charte LXVII. 1216
Accord entre les frères de la Villedieu de Manou et Gervais de Manou touchant les droits d’usage et pasturage dans les bois dudit Manou prétendu par lesdits frères, tant pour eux que pour leurs vassaux, et qui leur est cédé par ledit Gervais avec une partie du bois de Maurepast.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 89 v°

Charte CIII. Novembre 1228
Accommodement fait entre les Frères de Jérusalem de Saint-Victor de Villedieu, de Manou, d’une part, et Ancelin de Milliac-Guilliac, chevallier, d’autre part, portant que les vassaux dudit Ancelin de Saint-Victor pourront revenir sur leurs biens propres à cultiver les terres qui sont sur le fief dudit Ancelin, ou les donner à cultiver aux vassaux desdits Frères, sans préjudice au droit dudit Ancelin, qui pourra disposer à sa volonté de ce qui reviendra de terre par la suitte à son fief, sans néanmoins les donner à cultiver à d’autres métayers que ceux dudit Temple au deffault de ses vassaux et autres clauses fort nombreuses énoncées au présent acte passé l’an 1228, au mois de novembre.
Bibliothèque Mazarine, mss. 3367, folio 75 v°

Charte CCI. Vers 1136
Accord entre le Commandeur, le curé de Manou et le prieur de Moutiers.
Les hommes de l’Hôpital de Jérusalem « de Xenodochio Hierusolimitano » avaient bâti une villa auprès de la paroisse de Manou, qui appartenait aux moines de Saint-Laumer de Blois ; en conséquence les moines de Blois réclamaient les droits paroissiaux sur la villa : « La Ville-Dieu »
On convint de partager les droits en trois parts les moines de Blois ; auraient l’une, les hommes de l’Hôpital de Jérusalem auraient l’autre, le prêtre chargé de desservir la villa aurait la troisième. Tout l’office divin serait célébré dans la villa, excepté le droit de sépulture qui continuerait d’appartenir à l’église de Manou. Aux trois fêtes annuelles les hommes de la villa se rendront à l’église paroissiale de Manou, pour y rendre les droits paroissiaux : « jura parochialia reddituri convenirent »
Tout ce que les hommes de l’Hôpital pourraient acquérir dans la suite sur le fief de Geoffroy de Manou, « Gaufridi de Mano » ou des moines suivra la loi de ce partage.
Geoffroy évêque de Chartres et l’archidiacre Thierry donnent leur sanction à ce partage.
Cartulaire de Moutier au Perche, communiqué par M. Godet, curé du Pas-Saint-Lhomer.
Cf. Archives d’Eure-et-Loir B. 2931

Charte CCVII. 1223
Acte qui constate le droit des Hospitaliers à percevoir une portion des revenus de l’église de Manou.
Sources: Abbé Charles Métais, Archives du diocèse de Chartres. Chartres 1902. Cartulaire


Ville-Dieu-du-Temple (La)   (82)

Commanderie La ville-Dieu-du-Temple
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Montech, Commune: Castelsarrasin — 82


Commanderie La ville-Dieu-du-Temple
Commanderie La ville-Dieu-du-Temple


Les Hospitaliers, après avoir pris possession de cette importante circonscription de l'Ordre du Temple, formèrent de la Villedieu et de la Bastide, deux commanderies distinctes qui furent de nouveau réunies vers la fin du XVe siècle. Nous les voyons immédiatement poursuivre les discussions de leurs devanciers avec les religieux de Moissac. Le 4 juin de l'année 1316, le cloître de la Villedieu réunissait Augier de Durfort, « par la miséricorde divine, abbé de Moissac », et Guillaume de Rotbald, chevalier de Saint-Jean, précepteur de Fronton, de la Villedieu et lieutenant du Grand-Maître, dans la ville et diocèse de Toulouse; ces deux parties signèrent dans cette conférence un arrangement à l'amiable au sujet des dîmes contestées depuis tant d'années; ce qui n'empêcha pas ces mêmes discussions de se renouveler pendant le siècle suivant entre le Précepteur Pons de Maleville, et l'abbé Antoine de Caraman, et plus tard entre leurs successeurs, Bernard de Montlezun et Pierre de Caraman. Ils purent cependant les régler d'une manière définitive par accord signé (en 1487).

Un des commandeur de la Villedieu, Jean de Levezou, eut l'honneur d'être désigné pour commander la troupe des chevaliers de son ordre, qui faisait partie de l'armée française dans la désastreuse campagne de 1346. Il combattit Vaillamment à la journée de Crécy et périt avec la plus grande partie des siens dans cet immense hécatombe de la noblesse du royaume.

Vers l'année 1500, la commanderie de la Villedieu fut supprimée et réunie à celle de Castelsarrasin, qui fut érigée en chambre Prieurale. Mais en 1570, cette circonscription fut distraite de nouveau de l'apanage des Grands Prieurs et redevint une simple commanderie, dont le siège fut transporté, tantôt à la Villedieu, et tantôt à Castelsarrasin, et qui, en raison de son importance, était l'une des plus recherchées du Prieuré. Du reste, à cette époque, son entretien devait absorber la plus grande partie de ses ressources; c'était la période des guerres religieuses, période terrible pour toute la France et pour ces contrées en particulier. Chaque petite place forte fut successivement prise et reprise par les catholiques, les gens du roi et les bandes protestantes de Montauban, chaque fois le pillage et la destruction venaient venger les vainqueurs de la résistance qu'ils avaient éprouvée. Pour épargner leurs vassaux, ou plutôt pour assurer la défense de la Villedieu, les commandeurs en retirèrent la garde aux archers bourgeois et la confièrent à une garnison plus sérieuse. Nous trouvons, en effet, une ordonnance du sénéchal de Toulouse, à l'effet de faire payer 516 francs comme « solde mensuelle de la garnison de la Villedieu, entretenue par le commandeur Hugues de Loubens-Verdalle, pour tenir ce chasteau en l'obeyssance du Roy. »
Cette somme devait être prélevée sur les habitants des villes:
la Villedieu, la Bastide-du--TempleLa Bastide-du-TempleLa Bastide-du-Temple, VentillacDomus Hospitalis VentillacDomus Hospitalis Ventillac et La VilleneuveDomus Hospitalis VilleneuveDomus Hospitalis Villeneuve (22 décembre 1572).

Cette garnison, fort peu nombreuse du reste (elle ne se composait que de six hommes), n'empêcha pas, dans le courant de l'année suivante, les religionnaires de Montauban de s'emparer de la Villedieu, qui fut reprise bientôt après par les catholiques. Elle était sous les ordres de Mathurin de Lescur-Romegas, quand elle fut assiégée de nouveau par le roi de Navarre, qui fut obligé de lever le siège devant la défense acharnée de cette place. Toute cette succession de sièges, de pillages et de dévastations avait réduit la population à un état de misère déplorable. Aussi, quand le commandeur voulut, après la levée du siège, contraindre ses vassaux à remplacer pour la garde de leurs remparts les mercenaires qu'il congédiait, éprouva-t-il de la part des consuls de la Villedieu un refus formel. Il fallut porter l'affaire devant la cour du Parlement de Toulouse. Ecoutons la peinture que les consuls font des maux qui accablaient leurs concitoyens:

« La plus grande partie des habitants qui ont quelques moyens se voient privés de pouvoir se garantir des mains de nos ennemys et rebelles eulx et leurs biens dans le dict chasteau, pour estre si petit qu'à peine les rentiers du dict de Lescur, commandeur, et ses serviteurs y peuvent demeurer et s'accommoder, et ont été constraincts de se retirer au Chasteau-Sarrasin, Saint-Porquier et aultres villes catholiques circonvoisines, n'estant demouré au dict chasteau de la Villedieu que cinq ou six de ceux qui ont de quoy, lesquels ont fortifié leurs maisons estans près du dict chasteau, gardant les quelles ils gardoyent par le mesme moyen icelluy; et, pour regard des aultres habitants, ils sont si pouvres qu'ils vont gaigner ou mandier leur vye, où ils trouvent, de jour à la journée; et que pis est, ils ne sont en tout, pauvres et riches, que trente-cinq ou quarante; aulcuns desquels encores et le plus grand nombre sont inutiles à porter les armes et ne scavent que c'est que faire garde. »

Ils ajoutent que le commandeur peut bien, avec les revenus de la Villedieu, faire garder la ville et le château. Le chevalier prétend de son côté que le tableau présenté par les consuls, du misérable état de la ville, a été chargé par eux pour les besoins de leur cause; il fait ressortir l'importance de la place, « pour estre environnée de plusieurs villes rebelles », importance affirmée par une déclaration des consuls de Castelsarrasin, attestant que de sa conservation dépend celle de tous les lieux voisins; il ajoute que « d'après le rôle récemment exécuté, la Villedieu comptait 160 habitants et que le chasteau pourroit en contenir deux fois autant »; et il termine en lançant à ses adversaires l'accusation de favoriser en secret les hérétiques.
La cour remit son jugement à plus tard et ordonna provisoirement aux habitants de fournir deux hommes pendant le jour et six pendant la nuit pour la garde du château (13 décembre 1588).

En 1628, pour se venger des ravages que le duc d'Epernon, à la tête de l'armée royale, avait faits dans les environs de Montauban, le gouverneur de cette ville, Saint-Michel, l'un des plus habiles et des plus entreprenants lieutenants du duc de Rouan, reprit l'offensive, saccagea toutes les villes catholiques de la contrée, dans la nuit du 21 au 22 septembre, et vint mettre le siège devant la Villedieu; après l'avoir canonnée vigoureusement pendant tout un jour et avoir tenté un assaut victorieusement repoussé par le chevalier de Tourette et sa garnison, il renouvela l'attaque et obligea les assiégés à se rendre. Contre la foi de la capitulation qui leur promettait la vie sauve, Saint-Michel les fit tous passer au fil de l'épée, trahison dont le duc de Rohan se garde bien de parler dans ses mémoires; après quoi il laissa ses soldats livrer la ville conquise à la flamme et au pillage.

L'oeuvre de dévastation fut complète et acheva de faire disparaître ce qui avait été épargné dans les précédents désastres; nous pouvons nous en rendre compte par l'extrait suivant du procès-verbal de la visite de la commanderie en 1635;

« L'Eglize ayant esté bruslée et desmolie, ensemble un grant et hault clocher... Tout joignant la dicte Esglize, est le chasteau de la commanderie qui estoit très beau et grant, n'y ayant rien que les murailles, le reste ayant esté bruslé lorsque l'Esglize fust bruslée par les Huguenaults. »

La seule partie qui restait debout au milieu de ces ruines était la grosse tour carrée que le commandeur possédait au « sortir de la Villedieu, du costé de Montauban, au dessoubs de laquelle est la porte et yssuir du dict lieu; icelle tour bastie à deux estages et à laquelle on monte par une échelle à bras. »

La commanderie de la Villedieu était possédée à cette époque par le chevalier Claude d'Urre Ventarol, Grand-Prieur de Saint-Gille, qui essaya de réparer tous ces désastres. Mais il dut se borner à reconstruire l'église et laissant le temps compléter, pour le reste, l'oeuvre de destruction commencée par les protestants.

Les nombreuses dépendances de la Villedieu, par suite de l'érection de la commanderie de Verlhaguel (Verlac) et de l'adjonction des membres de Flamarens, de Labarthe et d'Albefeuille à Garidech, s'étaient réduites à Castelsarrasin, la Bastide du Temple, Ventillac et Villeneuve.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883


Villedieu (La)   (71)

Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Autun, Canton: Le Creusot - 71


Domus Hospitalis La Villedieu
Domus Hospitalis La Villedieu


La maison de la Ville Dieu souz Moncenis (1) appartenanz à ladite maison de Beaune.
Premèrement le gaynage d'une charrue en chétif leu prisée 4 livres.
Item 12 soitures de pré, la soiture 5 s. valent 60 s.
Item en rantes d'avoine 8 bichets, le bichet 4 s. valent 32 s.
Item en rantes d'argent 12 livres.
1. La Villedieu, Il y a La Petite Villedieu au-dessus de Torcy et la Grande Villedieu entre Torcy et Charmoy, carte de Cassini


Villedieu-du-Clain (La)   (86)

Commanderie de La Villedieu-du-Clain
Département: Vienne, Arrondissement: Poitiers, Canton: La Villedieu-du-Clain — 86


Commanderie de La Villedieu-du-Clain
Commanderie de La Villedieu-du-Clain


La Villedieu du Clain — Commanderie Gaillard
C'est le groupe de commanderies dont la situation est la plus confuse. Les hospitaliers ont regroupé un ensemble disparate de commanderies templières et hospitalières pour en faire une entité appelée commanderie de Roche-Villedieu. Le fonds des archives de la Vienne comporte 28 liasses de 1313 à 1783.

Nous débuterons par la commanderie hospitalière de La Villedieu du Clain. Le lieu s'appelle maintenant château Gaillard (Site de la Villedieu du Clain) propriété des religieuses de Notre Dame, il ne reste actuellement qu'un pigeonnier du XVIIe. La citation de la Villedieu la plus ancienne dans Rédet date de 1360. Selon Longuemar, il existe quelques doutes sur une origine templière de cette commanderie. Cette hypothèse reprise par F. Semur (1), E. Offredi (2) et divers sites internet est rejetée par Julien Vialard (3) en vertu d'un document de 1187 établissant que cette commanderie était hospitalière. A l'origine, la commanderie devait être attenante à l'église puis les hospitaliers s'installèrent au Fort à Aslonnes (Rédet: ancienne habitation du commandeur) ce qui fait, par définition, du fort d'Aslonnes une « commanderie. »
1. F. Semur — Abbayes, prieurés et commanderies de l'ancienne France, page 290.
2. E. Offredi-Jeulin — Les Hospitaliers en Poitou au XVe siècle — thèse 1983.
3. Julien Vialard — L'ordre du Temple en Poitou Charentes — Mémoire de master au centre d'études supérieures de civilisation médiévale à Poitiers page 253.


Commanderie des Roches-Prémarie-Andillé
La confusion avec l'établissement des Templiers situé à « Roches-Prémarie-AndilléHôpital des Roches-Prémarie-AndilléHôpital des Roches-Prémarie-Andillé », qui se trouve à quelques kilomètres au-dessus de La Villedieu et la dénomination de La Roche-Villedieu attribuée par les Hospitaliers au nouveau regroupement des deux établissements après 1313. Explique probablement le flottement des historiens.

Les terres de La Villedieu sont situées immédiatement au Sud de Poitiers.
Parmi les possessions de La Villedieu, le lieu dénommé « le Temple » (42) dans le village de Salles en Toulon pose une énigme car l'endroit est loin de toute autre possession templière. Il doit donc s'agir d'un autre sens du terme « Temple » que le sens templier (Temple romain ?).
Sources: J. F. Lavrard — Association Guillaume de Sonnac. Colloque Templiers — 18 octobre 2008 — Réalisé à la Commanderie d'Auzon

La Villedieu-du-Clain
Département: Vienne, Arrondissement: Poitiers, Canton: La Villedieu-du-Clain — 86

Lettres permettant au prieuré d'Aquitaine de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem de faire fortifier la commanderie de Villedieu. (JJ. 179, nº 101, folio 54)
Mars 1448.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l'umble supplicacion de noz bien amez les religieux, prieur et frères de l'ordre de l'Ospital de Saint Jehan de Jherusalem ou prieuré d'Acquitaine (1), et de frère Alain Lemoyne, religieux dudit ordre et commandeur de Villedieu (2), membre deppendant dudit prieuré, contenant que, à cause de leur commanderie de Villedieu, ilz ont oudit lieu belle burgade, toute justice et juridicion haulte, moyenne et basse, droit de chastellenie, avecques les droiz qui en deppendent et pevent deppendre, laquelle ilz tiennent soubz nous et nostre souveraineté. Et avecques ce, ont plusieurs hommes et subgiez en toute justice et juridicion, et audit lieu de Villedieu ont eglise et belle maison, en laquelle ledit commandeur et ses religieux et compaignons font leur residence, bien aisée à fortiffier. Laquelle ilz fortiffieroient voulentiers pour la seurté d'eulx, de leurs biens, lettres, tiltres, enseignemens de leurs previlèges, rentes et devoirs de leurs diz hommes et subgiez, et pour eulx preserver et leurs diz hommes et subgiez de plusieurs courses, pilleries et logeis de plusieurs compaignies de gens d'armes et de guerre, lesquelz ont esté le temps passé et logiez audit lieu, où ilz ont fait plusieurs pilleries, roberies et destrousses sur les hommes et subgiez desdiz supplians à l'occasion desquelles, plusieurs de leurs diz hommes et subgiez ont delaissié ledit lieu et leur terre, pour ce qu'ilz n'avoient où ilz se peussent retraire seurement, et sont alez demourer autre part et pour doubte d'autres compaignies et gens de guerre qui aucunes foiz tiennent les champs et vivent sur iceulx, s'il nous plaisoit leur donner congié et licence de ce faire, humblement requerant iceulx.

Pour quoy nous, attendu ce que dit est, voulans pourveoir à la seurté desdiz supplians et de leurs hommes et subgiez, à iceulx supplians avons donné et octroyé, donnons et octroyons par la teneur de ces presentes, de nostre grace especial, plaine puissance et auctorité royal, congié et licence de fortiffier ladicte commanderie et y faire fortesresse, et la clourre de foussez, muraille, pal, pont leveiz, tours, creneaulx, eschiffes et autres fortifficacions et emparemens neccessaires et convenables, telz qu'ilz pourront et bon leur semblera; pourveu toutesvoyes que ladicte fortifficacion ne tourne à prejudice ne ne porte dommaige à nous ne à la chose publicque du pays, et que les manans et habitans dudit lieu et autres qui se retrairont en la dicte forteresse seront tenuz de faire guet et garde au lieu de la chastellenie dont ilz seront subgiez, et où ilz le faisoient paravant.

Si donnons en mandement par ces presentes aux seneschal de Poictou et bailli de Touraine, et des ressors et exempcions d'Anjou et du Maine, et à tous noz autres justiciers ou à leurs lieuxtenans, presens et avenir, et à chascun d'eulx, si comme à lui appartendra, que, appellez nostre procureur et aucuns nobles du pays et autres expers et congnoissans en teles matières, s'il leur appert que la dicte fortiffication ne soit prejudiciable ou porte dommaige à nous ne à la chose publique du païs, lesdiz supplians de nos presens congié, licence et octroy facent, seuffrent et laissent joïr et user plainement et paisiblement, sans les molester, travailler ou empeschier, ne souffrir estre molestez, travaillez ou empeschiez, ores ne pour le temps avenir, en aucune manière mais s'aucun empeschement leur avoit esté ou estoit sur ce fait, mis ou donné au contraire, si l'ostent et mettent ou facent oster et mettre incontinant et sans delay au premier estat et deu.

Et afin, etc., nous avons, etc. Sauf, etc. Donné à Lavardin, ou mois de mars l'an de grace MIL CCCC, QUARANTE SEPT, et de nostre règne le XXVIe.

Ainsi signé Par le roy, vous et autres presens. Chaligaut.
— Visa. Contentor. Ja. de La Garde.
1. Le grand prieur d'Aquitaine en 1448 était Philibert de Laigue, d'une famille du Berry.
2. Alain Lemoyne, commandeur de la Villedieu-du-Clain, avait succédé à Nicolas Roy, aliàs Leroy, qui en cette qualité soutenait un procès au Parlement de Poitiers, le 10 septembre 1429, contre le chapitre de la cathédrale de Poitiers, au sujet de la nomination à la cure de la Villedieu, annexée à la commanderie, et à la date des 31 août et 4 septembre 1436, contre le chapitre de Saint-Hilaire. (Archives Nationales, X1a 9191, folio 1S1 vº, et X1a 9201, folio 221, 222)

Sources: La Villedieu-du-Clain — Harchives historiques du Poitou, tome XXXII. Poitiers 1903.

La Villedieu, Chef-lieu de canton, arrondissement de Poitiers.
— Ancienne commanderie de l'Ordre de Malte.
— Villa Dei, vers 1172 (Abbaye de Nouaillé)
— Ecclesia de Villa Dei (Pouillé de Gauthier, folio 151)
— La Vile Dé, 1324; La Ville Dieu, 1337 (Archives de Poitiers, 12)
— Lospital de la Villedé, 1360 (Fonds de la commanderie de la Villedieu, 21)
— La Villedieu des Roches, 1492 (Chapitre de Saint-Hilaire, 84)
— Saint Jean-Baptiste de la Villedieu, 1782 (Pouillé)
— La Villedieu-du-Clain, 1859 (Dictionnaire des Postes).
— La Villedieu faisait partie autrefois de l'archiprêtré de Gençay, de la châtellenie, de la sénéchaussée et de l'élection de Poitiers.
— La cure était à la nomination du commandeur.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, rédigé par M. L. Rédet. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXXI


Villedieu-en-Fontenette   (70)

Commanderie la Villedieu-en-Fontenette
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Lure, Canton: Saulx — 70


Commanderie la Villedieu-en-Fontenette
Commanderie la Villedieu-en-Fontenette


Cette possession est controversée, pour certains, elle est des Templiers, pour d'autres des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Personnellement, suite à l'acte que, j'ai découvert qui date de 1258, une donation faite par Jean de Chalon en faveur des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de la Villedieu-en-Fontenotte, je l'attribuerais aux Hospitaliers.
Je vous livre toutes mes recherches, toutes les notes recueillies ici et là.

Commanderie de la Villedieu-en-Fontenette
Avec un château pour la résidence du commandeur.
La seigneurie de Valentigney, dans l'arrondissement de Montbéliard, était une dépendance.
Sources: César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.

La Villedieu-en-Fontenette
Dont le Commandeur nomme à l'Eglise Paroissiale:
De Presle, Meurcour, Dampierre-lès-Montbazon, Fontenois-la-ville, Lavigney, de même qu'à l'Eglise Paroissiale de Villedieu-en-Fontenette.
Sources: Histoire critique et apologétique de l'Ordre des chevaliers du Temple de Jérusalem, dits Templiers De Claude Mansuet Jeune.

Villedieu-en-Fontenette, Charte, acte
1258. Jean de Chalon, donne en septembre à la Maison de l'Hôpital de Jérusalem, sise à Villedieu-en-Fontenette, une rente de 10 charges de gros sel (nº208)
Sources: Livre des rentiers du Puits-à-Muire — René Locatelli, Denis Brun, Henri Dubois — Presses Universitaire de Franche-Comté, 1991.

Villedieu-en-Fontenette
Villedieu-en-Fontenette, chef situé en Franche-Comté, diocèse de Besançon, Parlement de Dôle, à demi-lieue de Conflans et à 3 lieues de Vesoul.
« 570 livres »

1. Membre ou annexe — Equevilley
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Port-sur-Saône, commune: Equevilley — 70


Domus Hospitalis d'Equevilley
Localisation: Hôpital d'Equevilley


« Equevilley » — Distant du chef d'un quart de lieue.
« 303 livres »

2. Membre — Vélorcey
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Lure, Canton: Saulx — 70


Domus Hospitalis de Vélorcey
Domus Hospitalis Vélorcey


— Vilorey (Vélorcey), distant du chef d'une lieue.
« 700 livres »

3. Membre — Meurcourt
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Lure, Canton: Saulx — 70


Domus Hospitalis de Meurcourt
Domus Hospitalis Meurcourt


— Meurcourt, échangé avec le membre Villard-le-Temple.
« 200 livres »

4. Membre — Presle
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Montbozon, commune: Dampierre-sur-Linotte — 70


Domus Hospitalis de Presle
Domus Hospitalis Presle


— Presle, Dampierre-les-Montboson (Dampierre-sur-Linotte).
« 100 livres »

5. Membre — Liévans
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Noroy-le-Bourg, Commune: Montjustin-et-Velotte — 70


Domus Hospitalis de Liévans
Domus Hospitalis Liévans


— Liévans, annexe de Presle, située dans la Franche-Comté, distant dudit Presle de 2 lieues et à demi-lieue de la Prévôté de Montjustin-et-Velotte.
« 290 livres »

6. Membre — Chassay, Thieffrans, La Maison-des-Vaux
Maison-des-Vaux: Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Montbozon, commune: Chassey-lès-Montbozon — 70


Domus Hospitalis de Chassey-lès-Montbozon
Domus Hospitalis Chassey-lès-Montbozon


— Chassay (Chassey-lès-Montbozon), ThieffransDomus Hospitalis de ThieffransHôpital de Thieffrans (Thieffrans ou Thiénans)
La Maison-des-VauxDomus Hospitalis La Maison-des-VauxHôpital La Maison-des-Vaux, annexe de Presles.
« 256 livres »

7. Membre — Valentigney
Département: Doubs, Arrondissement: Montbéliard, Canton: Valentigney — 25


Domus Hospitalis Valentigney
Domus Hospitalis Valentigney


— Valentigney, dans la Comté de Montbéliard, distant du chef d'environ 10 lieues.
« 231 livres »

8. Membre — Fontenoy-la-Ville
Département: Vosges, Arrondissement: Epinal, Canton: Bains-les-Bains, commune: Fontenoy-le-Château — 88
— Fontenoy-la-Ville, et l'annexe de Cuverts.

9. Membre — Montcourt
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Jussey — 70


Domus Hospitalis Montcourt
Domus Hospitalis Montcourt


— Montcourt, autrement la Grange-des-Ossay, distant du chef de 3 lieues.
« 231 livres »

10. Membre — Lavigney
Département: Haute-Saône, Arrondissement: Vesoul, Canton: Jussey, Commune: La Roche-Morey - 25


Domus Hospitalis Lavigney
Domus Hospitalis Lavigney


— Lavigney, en Franche-Comté, à 5 lieues du chef, à une lieue de La Roche-Morey.
« 131 livres »
A Lavigney et sur les bords de ce chemin, d'après le comte palatin de Bourgogne Othon V, existait, dès le XIIIe siècle, une maison des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui était érigée en commanderie à la fin du XVIe siècle (1).
1. C'est à tort que M. Duvernoy a contredit Gollut sur ce point et placé cette maison à Leugney. Non seulement le souvenir des Chevaliers de Malte, qui, du reste, conservèrent jusqu'à la Révolution le patronage de l'Eglise, est encore virant dans le village, mais le nom de l'Hôpital donné sur le plan cadastral à tout un canton, et les crois de Malte semées çà et là, entre autres celles qui sont sculptées sur l'oratoire qui se trouve à l'entrée de Lavigney, du côté de Cornot, prouvent, et au-delà, que Gollut ne s'était pas trompé.
Sources : Blanchot, Charles, abbé. Un coin de frontière franc-comtoise, page 29/30. Vesoul 1891. - BNF

Charges de la commanderie. « 678 livres »
Commandeur: François Le Camus d'Argisey (1615-1685).
Etat de la commanderie en 1745. Villedieu en Fontenette. — Valentigney. (Inventaire Battenay).
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne — Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors — Bâle — Genève — 1883.

Commandeurs Hospitaliers de Villedieu-en-Fontenette
1653-1667. Jean-Baptiste de Saint-Mauris-le-Muy.
XXXX-1670. Béguine de Montrichard
XXXX-1685. Antoine de Fougerolles
1686-1711. Balthazar de Pons
1711-1728. Léonard-François de Chevriers-Saint-Mauris
1732-1751. François le Groind de la Romagère
1757-1783. Antoine Chauvet de Villalatte (grâce magistrale)
1785-1791. Louis-Rosalie-François de Loras
Sources: Eric Thiou, Dictionnaire bibliographique et généalogique des Chevaliers de Malte de la Vénérable Langue d'Auvergne, sous l'ancien régime (1665-1790). Mémoire et Documents 2002.

Ogna ou Ugnie, Claude, Chevalier de Malte, commanderue de La Villedieu-en-Fontenotte et de La Musse, mort en 1609.
Sources: Dictionnaire de la noblesse, par François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Badier. Paris 1776.

Villedieu-en-Fontenette
Dépendances. Six maisons isolées: une en la Combe-Fouché; quatre aux Grands-Sillons;
— le moulin Lajus, établi sur le ruisseau de Meurcourt.

Outre le moulin Lajus, cette commune compte un autre moulin qui fait partie du village, deux fabriques de poterie et une fabrique de gypse.

Notes historiques.
Traces d'un vieux chemin qui, allant de l'ouest à l'est, se dirigeait vers Meurcourt. La carte de M. le président Clerc indique bien une voie qui à partir de Meurcourt tendait à Belfort par Baudoncourt, Malbouhans, etc. Mais d'où venait ce chemin avant de traverser le territoire actuel de la Villedieu ? On l'ignore.

Il y avait à la Villedieu, dans les 13e et 14e siècles, un hôpital du Temple. Des Bretons le brûlèrent en 1364. Ce qui en restait donna naissance a l'établissement dont on va parler.

Nous lisons dans les Mémoires de l'ancien intendant De la Neuville: « L'ordre de Malte a quatre commanderies dans la province: celle d'Arbois, celle de Dole, celle de Villedieu-en-Fontenette et celle de Sales. De chacune de ces commanderies dépendent plusieurs membres en divers lieux où les Templiers avoient été établis avant l'extinction de leur ordre. » On voit par la qu'après la suppression des Templiers leur établissement de la Villedieu fut trouvé assez important pour être maintenu commanderie de l'ordre de Malte. C'était en effet un des temples les mieux dotés, puisqu'indépendamment des bénéfices ecclésiastiques qu'il possédait dans un certain nombre de paroisses, il exerçait ailleurs même les droits seigneuriaux, par exemple à la Villedieu et a Meurcourt.

Le château de la commanderie, commencé par les Templiers et agrandi par les chevaliers de Malte, subsiste encore, mais défiguré. Ce qui est sur la rue appartient à la commune; on y a installé les classes de l'instituteur et de l'institutrice, avec logements pour l'un et l'autre. La partie postérieure du vieil édifice est occupée par six ménages de cultivateurs. Le tout est assez bien conservé, sauf les appropriations particulières qui ont nécessairement résulté un changement de destination.

L'église de la Villedieu, qui vient d'être reconstruite, était ancienne, à en juger par sa voûte ogivale, par les fenêtres de même style qui éclairaient le choeur et une chapelle latérale. D'autres parties a ouvertures cintrées accusaient une architecture moderne, et par conséquent une réfection du 16e ou du 17e siècle. En bâtissant une église neuve à peu près sur l'emplacement de la précédente, aura-t-on pris soin de conserver les écussons armoriés qui se voyaient à la voûte et à droite comme à gauche de l'autel ? Nous nous faisons à nous-même cette question, parce qu'il nous a été donné plus d'une fois de voir des architectes, moins soucieux du passé que du présent, se préoccuper fort peu de la conservation des monuments artistiques ou religieux; et cependant ces monuments ne sont-ils pas de l'histoire matérielle, plus sûre que l'histoire traditionnelle, même que l'histoire écrite ?

— L'église de la Villedieu, classée comme succursale par le décret du 30 septembre 1807, a pour fête patronale la Décollation de Saint Jean-Baptiste.

La Villedieu était autrefois un pèlerinage très-fréquenté; on allait y révérer des reliques de Saint Germain d'Auxerre.

D'après la tradition locale, le village aurait été détruit en grande partie pendant les guerres du 16e siècle, et relevé un peu plus au midi, de telle sorte que le chemin dit de la Baunose aurait été la principale rue de l'ancienne agglomération. Ce qui vient à l'appui de la tradition, c'est qu'il existe dans les prés qui avoisinent ce vieux chemin des fondations très-bien conservées.
Dictionnaire historique, topographique et statistique des communes du département de la Haute-Saône. Par L. Suchaux, tome II, Vesoul 1866.

Villedieu-en-Fontenette
La Commanderie de l'Ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de La Villedieu en Fontenette.


Commanderie de la Villedieu-en-Fontenette
Commanderie de la Villedieu-en-Fontenette — Sources: Syndicat d'initiative du Pays de Saulx


Fontenette est le nom ancien du village.
C'est un diminutif de fontaine, au sens de source. Lorsque les Hospitaliers s'y installèrent, ils lui donnèrent le nom qu'ils avaient coutume d'attribuer à leurs établissements: Villa Dei. La Villedieu appartenait en effet à la Commanderie de l'Ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, où ils fondèrent un hôpital vers 1186.

De ce passé subsistent les bâtiments de la Commanderie, un quadrilatère imposant, dont certains éléments datent des XIIe et XIVe siècles, mais dont l'ensemble date des XVIe et XVIIe siècles. Sur une clé de voûte figure l'écu du Commandeur Guy de Mandres, chevalier de Malte et Commandeur de Montseugny, décédé en 1627. D'après la tradition locale, le village, qui se trouvait plus au sud, aurait été détruit au XVe siècle.
La Villedieu fut également un lieu de pèlerinage. On venait y vénérer les reliques de Saint-Germain d'Auxerre.

La mission des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem:
Entre 1130 et 1160, l'ordre des hospitaliers adopte le modèle des Templiers et se transforme en ordre militaire. La même mission première est de protéger et d'encadrer les pèlerins sur les routes menant à Jérusalem et au Jourdain; mais la différence du Temple, fondé exclusivement comme ordre militaire, les hospitaliers conservent leur mission charitable, dont l'hôpital de Jérusalem devient le symbole. L'hôpital est un vaste ensemble où les chevaliers et les sergents de l'Ordre ont leur dortoir. Onze salles sont occupées par les pèlerins.

Organisation de l'Ordre des Hospitaliers:
Les membres de l'ordre sont répartis, de façon constante, en trois catégories: chevaliers, sergent, prêtre — auxquelles s'ajoutent des frères de métiers, des donats et confrères, et des soeurs (car il existe des couvents féminins).

Relevons l'adoption, au cours du XIIIe siècle du manteau rouge avec la croix blanche comme habit de guerre pour les chevaliers; mais le manteau noir avec la même croix blanche reste l'habit normal du frère hospitalier.

L'ordre est dirigé par un maître, désigné par le chapitre général; le « gouvernement est constitué par sept, puis huit dignitaires (maréchal, grand commandeur, drapier, hospitalier notamment) choisis chacun dans l'une des sept « langues », puis huit « langues » de l'Ordre: France, Auvergne (dont dépendait la Commanderie de La Villedieu en Fontenette), Provence, Angleterre, Allemagne, Italie et Espagne; cette dernière fut scindée en deux en 1462. Aragon-Navarre d'un côté et Castille-Portugal de l'autre.

La structure de base est la Commanderie, constituée de maisons; l'une d'elles est appelée baillie parce qu'elle est la maison du chef-lieu, tandis que les autres sont des « membres. »

Ces maisons sont à la tête de domaines, des exploitations agricoles le plus souvent, dont une part des revenus, les « responsiones », est prélevée pour satisfaire aux besoins des hospitaliers sur le « front », en Terre sainte, en Espagne, puis à Rhodes.
sources: Bibliographie: Dictionnaire des communes (SALSA) Le Monde de la Bible Histoire — Art — Archéologie. — Texte rédigé par le Syndicat d'initiative du Pays de Saulx 30, place des grands puits 70240 Saulx de Vesoul

Villedieu-en-Fontenette
Extraits de l'ouvrage de René Locatelli. Sur les chemins de la perfection — La juxtaposition de ces données complémentaires se dégagent quelques conclusions et d'abord la difficulté de saisir l'organisation de cet ensemble de possessions dans le diocèse au XIIe comme au XIIIe siècle et de percevoir l'agencement classique: hospices isolés réunis en commanderie (ou préceptories), elles-mêmes regroupées dans des circonscriptions supérieures, les prieurés, puis les langues. En réalités, ces structures administratives, qui traduisent les efforts de centralisation d'un ordre parvenu à son apogée, sont postérieures à la période étudiée. Si l'on peut établir une équivalence entre les hospices ou hôpitaux et les expressions utilisées dans les textes — maison de la Villedieu-en-Fontenette, d'Autoreille et de Besançon, frères qui demeurent à Montseugny, Saligney et Arbois — l'échelon supérieur, la commanderie n'apparaît pas (1); la plupart des transactions s'opèrent au XIIe siècle en présence d'un responsable diosécain « un maître des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem en l'archevêché de Besançon », remplacé au siècle suivant par un maître ou un commandeur (2). Ce grade se fond ensuite dans un regroupement régional qui n'adopte pas la même assise territoriale que celui des templiers: alors que ces derniers répartissent leurs biens entre les deux baillies de Bourgogne et du Genevois, les hospitaliers rattachent les leurs à un ensemble beaucoup plus vaste, le prieuré d'Auvergne (confondu avec la langue du même nom) qui comprend le centre de la France, la région lyonnaise, la Saône et le comté de Bourgogne (3)
Cette organisation assez sommaire, qui persiste durant plus d'un siècle, en signifie pas forcément une implantation superficielle ou dérisoire, car, en 1295, les deux ordres militaires, s'équilibrent parfaitement au sein du comté de Bourgogne et disposent chacun de la même somme de revenus, équivalant à celle des grandes abbayes du diocèse. Luxeuil ou Baume-Les-Moines, mais nettement inférieure à celles des chapitres métropolitains.

L'Ordre y possède divers biens dont une maison à l'entrée du village, il n'y a pas lieu de pousser aussi loin la suspicion; dans l'enquête de 1373, la domus seu locus de Lavigneyo dépend de la préceptorie de La Villedieu-en-Fontenete (G.Moyse. Les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem dans le diocèse de Besançon, p. 487)
1. — Signalons toutefois que les textes du XIIIe siècle citent un mâitre à Dijon en 1211, puis un précepteur en 1243, tandis que Besançon possède un recteur en 1235, ce qui montre l'évolution et les fluctuations de la terminologie, le terme commandeur ne se généralisant dans la région qu'au XIVe siècle.
2. — Cas particuliers au XIIIe siècle: Esterius magister de domibus, questor in Bisunt.archi-episcopo Hospiti Jerusalem (Archives départementales du Jura, 19H22) et en 1295: « Commander des maisons de l'oppitaul d'Outremer assises en l'archevêché de Besançon » (E.Perreciot, Etat civil des personnes, II p. 154). Ce responsable diocésain résidait probablement à Besançon où l'ordre disposait d'une maison, en fait simple résidence sans grandes ressources temporelles. On peut supposer que des liens hiérarchiques l'unissaient aux principaux hospices, qualifiés de chapelles en 1295, mais ce n'est qu'au XIVe siècle que s'opère une restructuration plus précise et plus complexe.
3. — L. Niepce, Le grand prieuré d'Auvergne, et R. Lacour, Index alphabétique, Archives départementales du Rhône.

Sources: René Locatelli. Sur les chemins de la perfection: moines et chanoines dans le diocèse de Besançon, Vers 1060 à 1220. C.E.R.C.O.R, travaux et recherches, Publications de l'Université de Saint-Etienne 1992.


Villedieu-Feuillet (La)   (61)

Commanderie La Villedieu-Feuillet
Département: Orne, Arrondissement: Mortagne-au-Perche, Canton: Longny-au-Perche, commune: Le Mage — 61


Commanderie La Villedieu-Feuillet
Commanderie La Villedieu-Feuillet


La Villedieu-Feuillet, ancien nom de la paroisse Le Mage. C'était dès l'origine une petite commanderie de l'Hôpital, située sur la route de Longny à La Loupe.
Le domaine avec la seigneurie en avait été donné aux Hospitaliers par Jean, comte de Chartres. Par ses lettres du 20 avril 1205, ce seigneur reconnut leur avoir concédé tout le fief en domaine, justice et seigneurie qu'il possédait dans la paroisse de Feuillet, « in parochia de Feillet », contenant 604 arpents de terre arable, bois et prés avec la haute futaie, « altas sylvas », et toutes les dîmes, grosses et menues.

Les Hospitaliers y bâtirent une maison et une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, où les capucins de Dreux venaient dire au siècle dernier, une messe par semaine. A deux cents pas de la maison, il y avait une habitation avec des bâtiments à usage de ferme, qu'on nommait La Petite-Villedieu.

Le domaine de La Villedieu-Feuillet ne comptait plus, au XVIIIe siècle, que 160 arpents de terre, dont plus des deux tiers étaient en bruyères et improductifs. Le reste était affermé en 1757, 140 livres, et en 1783, 350 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Villedieu-la-Blouère   (49)

Villedieu-la-Blouère

Département: Maine-et-Loire, Arrondissement: Cholet, Canton: Beaupreau, Commune: Villedieu-la-Blouère 49


Domus Hospitalis Villedieu
Domus Hospitalis Villedieu


Il semble que Villedieu doit son existence à la chevalerie médiévale et à la commanderie des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Ces derniers, à la fois religieux et militaires, étaient installés dans la région pour produire des ressources à la Terre sainte et aussi maintenir la sécurité des chemins de leur ressort. Ils construisirent un château dit châtellenie de Villedieu, en plein cœur du bourg, au croisement des chemins de Beaupréau et de Gesté. Le château fut vendu nationalement le 14 novembre 1792 et finalement abandonné, les vestiges étant encore visibles au début du XIXe siècle.

Commanderie de chevaliers de Malte
Archives Départementales, série H.
Recueil des actes du clergé, XI, 781
Sources : Besse, Jean-Martial et Beaunier, Charles. Abbayes et prieurés de l'ancienne France, page 126. BNF

La Villedieu
Le bourg de Villedieu doit son origine à une commanderie de Malte, dont la fondation est inconnue et qui fut de bonne heure unie à une autre maison de l'ordre.
Les commandeurs y résirent rarement depuis le XVe siècle.
Alain Lemoine, 1438.
Angeli du Bois, 1452, 1454.
Guillaume d'Appellevoisin, 1471.
Gilbert de Combault, 1538, 1556.
Jean de Puyvert, 1567.
Pierre de Grenouillon, 1578.
Jacques du Liège, 1634.
Louis Picher, 1645.
François Budes de Tertre Jouan, 1666, 1672.
François de la Rochefoucault, 1686, 1695.
Pierre-David Gibot de de la Perrinière, 1716, 1718.
Hyacinthe de Bouvens, 1736.
Robert de Salo de Semagne, 1720, 1279.
René de Marbeuf, 1741.
Anne-Charles de Tudert, 1743, 1763.
Jacques-François de Calan, 1769, 1786.
Jacques de la Lande de la Cour, 1787.

La terre, délaissée à un fermier général, avait tous droit de justice haute, moyenne et basse, four et moulin bannaux avec sergent, procureur fiscal, sénéchal, notaire, et comprenait dans sa juridiction les cours et châtellenie de Villedieu, Boisferré en Gesté et Bouganeuf, et, des rentes dans quarante-et-une paroisse.
Le manoir en est encore aujourd(hui appelé : Le Château.
Il servait jusqu'à ces derniers temps (1869) d'école communale de garçons.
Le logis, autrefois avec fossés, tours et pont-levis, jardin immense, garde encore les caractères de l'architecture des XV-XVIe siècles.
Vendu nationalement le 14 décembre 1792, il a été acquis en 1870 de la commune par M. Chevalier, petit-fils d'un des fermiers généraux de la Commanderie qui en possède une partie des archives.
Au-devant s'élevait la chapelle, consacrée le 3 novembre 1453, agrandie et transformée depuis et qui est devenue l'église actuelle.
On y distingue encore un croix de Malte moderne à un fenêtre vers le sud-ouest.
Devant la porte s'ouvre une large cave avec entrée en voute ogivales ; — un étroit couloir mène dans la base d'une tour, à un étroit réduit, dit la prison, où un homme ne se pouvait tenir debout et qu'on prétend avoir enfermé un roi de Jérusalem ; — au sortir, auprès d'un mur de refend, à droite, a été trouvé un curieux, sarcophage en granit, transformé en auge dans la cour.
Un prêtre chapelain, toujours étranger au pays, sesservait le bénéfice.
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Biographique de Maine-et-Loire. Par Célestin Port, Archiviste du département de Maine-et-Loire. Tomes I, II et III. Paris et Angers, 1878.


Villedieu-la-Montagne   (76)

Commanderie de Villedieu-la-Montagne
Département: Seine-Maritime, Arrondissement: Dieppe, Canton: Gaillefontaine - 76


Domus Hospitalis Villedieu-la-Montagne
Domus Hospitalis Villedieu-la-Montagne


L'église et la commanderie
Ayant la Révolution, il existait à Villedieu-la-Montagne, une commanderie de templiers de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Cette commanderie, fondée par Hugues d'Haucourt, avait son siège dans l'étendue du domaine des seigneurs de ce nom, qui par suite de deux mariages succssifs, celui de Jeanne d'Haucourt avec Jacques de Bailleul, et celui de leur fille Françoise avec Adrien de Mailly, passa à cette dernière famille.

Nous pouvons donner les noms de la plupart de ses commandeurs depuis le commencement du XVIe siècle :
— Jean de Rouvray.
— Jacques de Bourbon, nommé le 27 Juin 1528.
— Frère Bertrand le Grand, qui fut commandeur du 12 avril 1541 au 17 juin 1568.
— Frère Jean de Meaux, aussi chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, nommé le 7 janvier 1588.
— Jehan du Cauret dit Taigny, commandeur du 15 juin 1595 au 7 décembre 1586.

Dans la première moitié du XVIIe siècle, nous voyons successivement dans cette fonction :
— Adrien de Sarcus.
— Georgées de Sailly.
— Jean d'O.
— Et à la fin de ce même siècle, Jehan de Gaudechard de Barbe-Villers.

En 1724, le commandeur de Villedieu était Antoine Costard de Haûtot, auquel dut succéder le sieur d'Estournel, qui figure en un acte daté du 8 février 1734, sous ses noms et qualités « De très noble, très illustre et très religieux seigneur messire d'Estournel, seul seigneur spirituel et temporel de haute, moienne, et basse justice, voier et gruier de la terre, seigneurie et commanderie de Villedieu en la Montagne, Courcelles, Canny, Campeaux et dépendances, Saint-Jean de Repentigny, la Fontaine-le-Dun, Frettencourt, le Ronchois et autres terres et seigneuries. »

Au commandeur d'Estournel, succéda Henri-Paul de la Luzerne de Beuzeville qui résigna en 1741.
Son successeur, Pierre-François de Polastron, nommé à cette fonction le 10 janvier 1741, figure en ces termes :
« Très noble et très religieux seigneur Pierre François de Polastron, chevalier profés de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, seul seigneur spirituel et temporel, haute moïenne et basse justice, voyer et gruyer de la terre seigneurie et commanderie de Villedieu, Saint-Jean, le Temple, Courcelles, Canny, Campeaux, Repantigny, la Fontaine-le-Dun, Fourcigny, Frettencourt, le Ronchois, Mesnil-David et autres terres et seigneuries. »

Au sujet d'un bail à fieffe, consenti au profit de Philippe Cuel, à la date du 6 avril 1754, le même commandeur se fit représenter par Gilles Ferry, bourgeois de Gaillefontaine, dont la qualité est relatée à l'acte au moyen de ce long préambule :
« Devant Me Louis-Joseph Rivière, notaire royal au bailliage de Neufchâtel pour la Châtellenie et vicomté de Gaillefontaine, fut présent Gilles Ferry, bourgeois de Gaillefontaine, au nom et comme procureur général et spécial d'illustres sieur seigneur François de Polastron, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de la commanderie de Villedieu en la Montagne par substitution du sieur Ovide-Henry Fallague, bourgeois de Paris, procureur substitué dudit seigneur commandeur, par M. le commandeur de Cabeuil, de sa part, fondé de la procuration générale et spéciale du même seigneur commandeur, la procuration du sieur Fallague passée devant les conseillers du roi, notaires à Paris, le 26 mai 1746, et depuis en ce notariat le 18 juin de ladite année, et encore, ledit sieur Ferry, fondée particulièrement du pouvoir spécial dudit seigneur commandeur, sous signatures privées, du 19 mars dernier, enrgislré au bureau de ce lieu, cejourd'hui, par le sieur Hullin, et resté ci joent, pour y avoir recours au besoin. »

A Pierre-François de Polastron, succéda en 1755, Louis-Francien Le Fèvre d'Ormesson. (1)
1. La plupart des noms des commandeurs de Villedieu ne nous étaient pas connus. La liste qui précède a pu en être dressée grâce à une obligeante communication de M. Charles de Beaurepaire, archiviste de la Seine-Inférieure.

La justice était rendue au nom du commandeur, dans l'une des salles de la commanderie affectée à ce service, par un officier de justice connu sous le nom de bailly de Villedieu, mais qui s'intitulait dans les actes : lieutenant général, juge civil, criminel, de police, du bailliage et haute justice de Villedieu-la-Montagne.
Presque tous les noms des titulaires de cette fonction, qui exercèrent pendant les XVIIe et XVIIIe nous sont connus.
Vers 1630, nous voyons Jacques Hullin, qui exerça la fonction de bailli de Villedieu pendant plus de quarante ans, concurremment avec celle de procureur fiscal en la haute justice de Gaillefontaine. Il mourut à Gaillefontaine et y fut inhumé dans l'église, le 4 juillet 1672.

Pierre Bénard, avocat à Gaillefontaine, ayant épousé l'une des filles de Jacques Hullin, lui succéda comme bailli de Villedien, et remplit ce poste jusqu'à sa mort, survenue le 14 août 1686.

Antoine Sagot, fils de Geoffroy Sagot et de Françoise Bénard, remplaça son grand-père, après une courte vacance du siège. Il exerça cette même fonction plus de cinquante ans, et, à sa mort, arrivée le '13 novembre 1739, il fut inhumé en l'église de Gaillefontaine.

Il, fut remplacé dans ce poste par Jacques Hullin, fils de François Hullin, avocat fiscal en la châtellenie de Gaillefontaine, et petit-fils de Jacques, dont il a été parlé précédemment.

Il joignit à cette fonction en 1754, à la mort de Jean-Jacques Sagot du Cartux, la charge de lieutenant-général, juge civil, criminel, de police et de maître particulier des eaux et forêts au siège de Gaillefontaine, et exerça ce double poste, jusqu'à sa mort, survenue en 1772; il fut inhumé dans l'église de Gaillefontaine.

La fonction de bailli de la haute justice de Villedieu fut ensuite exercée par Charles-Louis Ango, sieur de Préfontaine, avocat au parlement, résidant à Gaillefontaine, marié en premières noces avec Geneviève Hullin, fille de son prédécesseur, et en second mariage, avec Félicité d'Anceaume, sœur du seigneur d'Hodeng-en-Bray.
Il mourut à Gaillefontaine à l'âge de 52 ans, le 22 décembre 1783.

La charge de bailli de Villedieu fut ensuite exercée par Charles-François de Franconville, successeur de Jean-Jacques Hullin dans sa fonction de lieutenant général, juge civil et criminel en la châtel lenie de Gaillefontaine.

Il existait à Villedieu, depuis un temps immémorial, un office de tabellion. Cette fonction était occupée, le plus souvent, par le fermier de la terre de la commanderie de Villedieu.

Au commencement du XVIIe siècle, le titulaire de cette fonction était Antoine Cuel, auquel succéda Jean Levasseur qui mourut au mois de février 1667 et fut remplacé par François Féron, époux de Chrétienne Cuel, fille de Philippe et nièce d'Hector Cuel, dont le nom a déjà été cité comme inscrit sur la cloche de l'église de Villedieu.

L'office de tabellion de Villedieu se fondit en 1688, à la mort de François Féron, avec l'étude de Formerie, par suite du mariage de Jeanne Cuel, fille d'Hector avec Antoine Francastel, notaire royal et garde-notes à Formerie.

De ce mariage, naquit Antoine Francastel qui exerça après son père la fonction de notaire royal à Formerie, il eut deux fils du nom de Pierre, l'un pourvu, dans les années qui précèdent 1789, de la charge du lieutenant général de la justice, chatellenie et baronnie, et l'autre, qui fut en 1790 le premier maire de Formerie et le premier juge de paix du canton.

Le premier cité, Pierre Francastel, dit le Jeune, époux de Louise Broutel, fut le père du conventionnel Marie-Pierre-Adrien Francastel, né à Formerie, le 30 mars 1761.
Le jeune Marie-Pierre-Adrien Francastel alla d'abord habiter Grandvilliers pour y exercer la fonction de grenetier du grenier à sel établi en ce lieu. Il fut successivement secrétaire du duc de La Rochefoucault-Liancourt, attaché à la juridiction du grenier à sel d'Evreux et administrateur du district d'Evreux.

Entré à la Convention le 27 juin 1793 en remplacement de Buzot mis hors la loi, Adrien Francastel, fut chargé d'une mission dans les départements d'Indre-et-Loire et de Maine-et-Loire.
Après les évènements de thermidor décrété d'arrestation, il eut le bonheur de pouvoir se disculper des accusations portées contre lui.
En l'an VII, il exerça la fonction de chef de la première division au ministère de l'intérieur, et quitta ce poste au 18 brumaire, Adrien Francastel fut encore de 1805 à 1809, proviseur du lycée de Versailles. Ce fut sa dernière fonction étant aller habiter Paris, il y mourut dans la retraite, le 10 mars 1831 (1).
1. V. Notice sur Adrien Francastel, par M. Bellou, maire de Formerie.

La commanderie de Villedieu était tenue du marquisat d'Haucourt et la seule de la chrétienté qui relevât d'un seigneur laïque. (2)
Son revenu annuel était peu considérable, et ne dépassait guère 4,000 livres, tant en immeubles qu'en rentes foncières et les rentes dans les quelques lieux dont elle avait la seigneurie.
2. V. notre notice sur Haucourt.

La fonction de receveur de la commanderie fut presque constamment exercée par des membres de la famille Cuel.
C'est de la famille Cuel, de Villedieu, que sont sorties toutes celles de ses branches, dont les membres habitent le pays de Bray.

La branche aînée, éteinte aujourd'hui, avait, à Villedieu, le noyau principal de ses possessions qui s'étendaient sur les paroisses voisines, et notamment sur Grumesnil.
Comme dans cette dernière paroisse, cependant normande, les immeubles étaient partageables également, suivant l'esprit de la coutume du Beauvoisis, il en résultait qu'à la mort de chaque père de famille y possédant des extensions de propriétés, et ayant plusieurs enfants, il était formé deux masses; l'une de ses terres, situées en Normandie, et l'autre, de celles se trouvant à Grumesnil, qui, comme on le voit, avait sa coutume particulière.

Dans l'un comme dans l'autre cas, c'était le cadet des enfants qui composait des lots égaux.
Dans la masse des immeubles, lorsqu'ils étaient situés en des lieux régis par la coutume de Normandie, l'aîné des enfants avait droit à deux lots sur trois dans l'autre masse, composée exclusivement des biens situés hors de cette province, il devait être formé autant de lots qu'il y avait d'enfants l'aîné tirait le premier, et le cadet prenait ce qui restait après que les autres avaient tiré au sort.

Ce cas se produisit plusieurs fois lors du partage des biens de la branche aînée de la famille Cuel, et notamment en 1677 et en 1738. Villedieu-la-Montagne, assez étendu comme territoire, mais n'ayant qu'une centaine d'habitants, cessa d'être commune et fut réuni à Haucourt en 1824.
M. MALICORNE. La Normandie Historique, Archéologique et littéraire, 16e année : revue paraissant le 1er de chaque mois. Rouen Janvier 1901. BNF

Titre courant
Ancienne commanderie de Villedieu-la-Montagne

Précision sur la protection de l'édifice
Ancienne chapelle, actuellement église paroissiale de Villedieu ; tour hexagonale ; éléments conservés du corps de logis d'origine (pignons et élévation partielle en pans de bois) (cad. C 45, 39) : inscription par arrêté du 1er septembre 1992. BNF

Villedieu-la-Montagne
Au hameau de Villedieu la Montagne, ancienne commune rattachée à celle de Haucourt en 1824, restes d'une commanderie de l'Ordre de Malte, fondée au XIIe siècle par Hugues de Haucourt et confirmée par son fils, Guillaume de Haucourt.
Cette commanderie resta en fonction jusqu'à la Révolution.
Elle comportait les terres et la seigneurie de Frettencourt et de Fourcigny, une maison à Aumale et la seigneurie de Fontaine-le-Dun.
Église de style roman, du XIIe siècle, ancienne chapelle de la commanderie.
Restauration et animation par l'Association Villedieu-Haucourt.
Ferme de la commanderie, attenante, comportant une tour hexagonale, à laquelle était autrefois accolé un corps de logis, ancienne habitation du commandeur.
L'église de Villedieu, ses fonts baptismaux et la tour de la commanderie sont inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis un arrêté du 1er septembre 1992.
La ferme de la Commanderie est propriété privée. Wikipedia

Image de l'église de Villedieu. Atlas roman


Villedieu-les-Bailleul   (61)

Commanderie de Villedieu-les-Bailleul
Département: Orne, Arrondissement: Argentan, Canton: Trun — 61


Commanderie de Villedieu-les-Bailleul
Commanderie de Villedieu-les-Bailleul


A Villedieu-les-Bailleul qui, dit-on, était autrefois un bourg assez important, il existait une commanderie de Malte. Ce fief relevait dans le principe du domaine d'Argentan et d'Exmes: il fut donné aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem par Henri Ier roi d'Angleterre et duc de Normandie.
Sources: Annuaire du département de l'Orne pour l'année 1858, 2e partie. Alençon 1858

Pour ceux qui seraient intéressés par une étude complète de cette commanderie, allez à cette adresse: Villedieu-les-Bailleul


Villefranche-sur-Cher   (41)

Commanderie de Villefranche-sur-Cher
Département: Loir-et-Cher, Arrondissement: Romorantin-Lanthenay, Canton: Mennetou-sur-Cher — 41


Commanderie de Villefranche-sur-Cher
Localisation: Commanderie de Villefranche-sur-Cher


La date de la fondation de l'Hôpital et Commanderie de Villefranche est inconnue. Le plus ancien document que j'aie rencontré est une charte de 1172 par laquelle Hervé Ier, seigneur de Vierzon pour le repos de l'âme de son père et de sa mère et pour son propre salut, donne à Dieu et à l'Hôpital de Ville-franche tout ce qu'il avait défriché, planté et édifié sur la terre qui s'étend de la route de Romorantin à Langon et à Port-Martin. Parmi les témoins de cette donation, figurent, du côté des Hospitaliers, Frère Gautier, Frère Barthélémy et leur chapelain Renaud.

— Le même Hervé, par son testament fait en 1196, au moment de mourir, « cum in extremis laboraret, » lègue aux Hospitaliers cent livres, ses armures et la rente qui lui est due sur l'étal des boulangers de Vierzon.

— En 1201 Louis Ier, comte de Blois, abandonne aux Hospitaliers les droits de péage de Romorantin mais en réservant celui de Villedieu-sur-Cher.

— En 1206, Hervé IL seigneur de Vierzon, confirme la donation de la terre de Miseray, faite aux Hospitaliers par Garnier du Verdier son vassal. En récompense,
— Les Hospitaliers donnent cent livres à Garnier du Verdier.

La même année, Guillaume, archevêque de Bourges, par charte munie de son sceau, fait savoir qu'en sa présence Garnier du Verdier a donné aux Hospitaliers, à toujours, cette terre de Miseray, le cens et tous les droits qu'il y avait et, qu'en récompense de cet abandon, les Hospitaliers lui ont compté cent livres de Gien, « centum libras Giemensiuin. »

Par charte datée du 12 des calendes de janvier, l'abbé de Barzelle, le Prieur de l'abbaye de Vierzonet l'archiprêtre de Vierzon font savoir qu'un procès étant survenu entre le Commandeur de Villefranche et noble dame M. (Marquise de Macé) et P. (Pierre II de Graçay) son fils, procès pendant à Poitiers et au sujet duquel le Pape avait désigné pour arbitres l'abbé de Barzelle et P. de Cormamain, chevalier, en définitive, la dame de Graçay pour le repos de son âme et de son mari Etienne qui de son vivant, avait entamé le procès, consent à payer 40 livres tournois pour les frais du procès, et à ce que les Frères de l'Hôpital et leurs hommes aient la faculté d'aller et venir par toute sa terre, et les usages de la dite terre, « liberam facultatem eundi et redeundi per terram suam, et usagiuin super quod impetebant. »

— En 1256, les Hospitaliers soutinrent un procès au Parlement de Paris pour la haute justice du bourg de Villefranche que leur contestait le comte de Blois, comme seigneur de Romorantin. Un arrêt du Parlement en date du 2 février 1256 trancha la question en faveur du comte de Blois, haut-justicier pour les cas de meurtre, de rapt, de mutilation de membres et autres cas de haute justice. « Et il est établi, ajoute l'arrêt, que les seigneurs de Romorantin ont droit de retenir les biens des condamnés, tandis que ces biens reviennent aux Hospitaliers, s'il s'agit de cas de basse justice. »

Les Templiers avaient-ils une maison à Ville-franche ?
Je l'avais cru tout d'abord, et dans la belle maison romane qu'on voit encore dans le bourg et que, dans le pays, on appelle « la maison du Temple », je pensais qu'il fallait voir un souvenir de leur passage; mais aucun document écrit ne le prouve.

Par contre, les chevaliers du Temple avaient des préceptoreries à Vierzon, à Lespinat et à Valençay, comme nous le verrons tout à l'heure.

Ils s'établirent dans le pays peu après la fondation de leur Ordre, car dès 1140, on les trouve possessionnés dans le Bas-Berry, comme le prouve une charte ainsi datée, par laquelle les fils de Humbaud du Terrail confirment une donation faite par leur père « aux Frères du Temple de Jérusalem. » Dès lors, les dons affluèrent de toutes parts et, à la fin du XIIe siècle, les Templiers avaient d'immenses possessions dans tout le Berry.

Lors de la confiscation des biens du Temple et de leur attribution à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, les préceptoreries de Vierzon, de Lespinat et du Bas-bourg de Valençay furent dévolues à la Commanderie de l'Hôpital de Villefranche-sur-Cher et cette Commanderie s'organisa comme suit:

I. Le Chef. — Villefranche et ses annexes.

II. Membre. — Vierzon, avec l'annexe de Mery-sur-Cher
Département: Cher, Arrondissement et Canton: Vierzon — 18


Domus Hospitalis Mery-sur-Cher
Domus Hospitalis Mery-sur-Cher



III. Membre. — Lespinat
Département: Loir-et-Cher, Arrondissement: Romorantin-Lanthenay, Canton: Mennetou-sur-Cher, Commune: Villefranche-sur-Cher — 41.


Domus Hospitalis Lespinat
Domus Hospitalis Lespinat



IV. Membre. — L'Hôpital du Bas-Bourg de Valençay
Département: Indre, Arrondissement: Châteauroux, Canton: Valençay — 36


Domus Hospitalis Valençay
Domus Hospitalis Valençay


Bas-Bourg de Valençay avec l'annexe de Saint-Catherine.
Sainte-Catherine, commune de Valençay
— Ancien domaine des Templiers, vendu nationalement le 2 septembre 1793.

V. Membre. — Villedieu-sur-Cher
Peut-être Villedieu-sur-Indre

VI. Membre. — Bourgneuf
Département: Indre, Arrondissement: Châteauroux, Canton: Valençay, Commune: Vicq-sur-Nahon — 36.


Domus Hospitalis Bourgneuf
Domus Hospitalis Bourgneuf


Bourgneuf, commune de Vicq-sur-Nahon
— Ecclesia Hospitalis de Burguo Novo, 1250.
— Ancienne commanderie dépendant de la commanderie de Villefranche-sur-Cher.

I. — Villefranche-sur-Cher
La Commanderie est ainsi décrite dans les visites de 1640 et de 1772: Le château avec tours, fossés remplis, pont-levis; église dédiée à saint Jean-Baptiste, laquelle est paroisse, où l'on voit le portrait du bailli de Gerlande enchâssé dans la muraille qui sépare l'autel de la sacristie; maison de la cure dont dépendent plusieurs prés, bois et terres; l'église de Sainte-Madeleine de Villefranche toute voûtée en forme de croix, avec les chapelles de Saint-Roch, de Saint-Vincent, de la Sainte-Vierge et de Sainte-Anne.
Du château, dépendent les domaines du Grand-

Quartier, du Brequis et de la Petite-Noue, la métairie de Chenon, la métairie de Montauger « où il se trouve d'anciens fossés appelés suivant l'usage du pays reures », maisons de la Bannie et de la Hubeloterie rue des Noues, l'auditoire, le pressoir et le four banal.

La justice, pour le bourg de Villefranche, appartient par indivis au Commandeur et au Comte de Béthune.
« Plus le dit sieur Commandeur a un droit de plaisir qui est que les nouveaux mariés des paroisses de l'Hôpital et de Villefranche doivent casser les pots le jour de Noël, après vêpres, savoir ceux de l'Hôpital au lieu de la Belle-Croix et ceux de Villefranche, à la Croix-Boissier et se faut courir; lesquels pots sont fournis par les jeunes hommes des dites paroisses, appelés bacheliers, qui courent après; s'ils les prennent, les jeunes mariés paient les pots et, s'ils ne sont pris, ils sont francs et quittes des dits pots. Et s'ils sont défaillants, le dit jour, à casser et courir, ils doivent trois livres d'amende. »

C'était là un droit fantaisiste destiné surtout à réjouir le populaire; mais nous verrons, à l'article de Vierzon, que les Commandeurs avaient des droits plus profitables.

Je trouve un droit bien plus singulier en la Commanderie de Villedieu, dans une visite de 1652: « Les jeunes Uomm'es de Villedieu étant à marier sont obligés, sous peine de trois sols Estevenants d'amende par chacun défaillant, de, trois fois clans l'année, assavoir le jour de Noël, de la Toussaint, et de la Purification de Notre-Dame dite Chandeleur, de porter une grande tronche de bois au feu de la cuisine du Commandeur, lorsqu'il demeure en sa commanderie, et en l'absence d'icelui, à ceux qui ont charge de la maison. Et les dits jeunes hommes ont l'autorité, à chacun des dits trois jours, de prendre une michotte de pain, de ceux qui sont offerts en la chapelle joignant la dite Commanderie; et le sieur Commandeur a le droit de monter sur la dite tronche si bon lui semble et les dits jeunes hommes sont obligés de le porter en tel équipage jusques à la cheminée. » (Archives du Rhône, H. 144.)

Il y avait aussi, à Villefranche, four banal, moulin banal, droit de passage et pontonage. Voyons maintenant ce qui subsiste de la Commanderie.

A un kilomètre du bourg de Villefranche, sur la droite de la route de Romorantin, on aperçoit les ruines imposantes de la Commanderie. Grâce aux documents écrits, à la déclaration faite en 1640 au bureau des amortissements de Paris et aux procès-verbaux des visites, grâce enfin aux souvenirs d'un vieillard octogénaire, qui avait travaillé, en 1870, à la démolition de la chapelle et avait recueilli les souvenirs de son père qui, lui, avait travaillé à la démolition du château, j'ai pu reconstituer l'état assez exact de la Commanderie, non pas seulement avant la Révolution, mais jusqu'à la Restauration, époque à laquelle commencèrent les démolitions.

Il reste encore quatre tours dont trois, qui sont du XVe siècle, sont reliées par des courtines; la quatrième, isolée, est plus importante et plus ancienne, car les archères qui existent à la base indiquent le XIVe siècle; celle-ci, seule, est encore entourée de fossés à moitié comblés. Il y avait une cinquième tour, semblable à celle dont je viens de parler et tenant à l'enceinte qui était à peu près rectangulaire. Au milieu de l'enceinte était un donjon carré où se trouvaient les appartements du Commandeur et qui ne fut démoli qu'en 1820. Au-dessous, était une cave voûtée; on voyait à la voûte des anneaux de fer scellés qui, suivant la légende, supportaient des instruments de torture. Cette cave a été détruite et comblée. Dans l'enceinte aussi, était la chapelle qui resta paroisse jusqu'à la démolition en 1830 et la cure. L'Hôpital était en dehors de l'enceinte au levant; on voit encore quelques débris d'épaisses murailles, qui en faisaient partie. Le cimetière était attenant, on y trouva une immense quantité d'ossements. Le jardin était au couchant, en dehors de l'enceinte; on voit encore, bien conservé, le bassin, alimenté par une source, qui servait à l'arrosement, et où l'on descend par un escalier de pierre.

Près du chevet de l'église, un affaissement s'étant produit dans le terrain, il y a quelques années, on voulut en savoir la cause et on entreprit des fouilles qui aboutirent à une voûte effondrée et à une porte murée; tandis qu'on attaquait cette porte, un éboulement se produisit qui causa un accident grave: un ouvrier eut une jambe et un bras cassés. Le propriétaire du terrain ne voulut pas poursuivre les recherches et jamais plus on n'y revint.

Il y avait là évidemment l'amorce d'un souterrain qui allait à Villefranche, car la porte était placée dans cette direction; on a trouvé du reste, il n'y a pas bien longtemps, et tous les habitants de Villefranche s'en souviennent, dans la cour de la poste actuelle, à la suite aussi d'un affaissement du terrain, un souterrain qui se dirigeait du côté de la Commanderie. Une tradition locale voulait que le souterrain en question allât jusqu'au Cher, passât sous la rivière et aboutît à l'abbaye d'Olivet, située en face de Villefranche; cette tradition est évidemment erronée.

Un document de 1409 nous apprend quel était le personnel de la Commanderie à cette époque. C'est une procuration générale donnée, parle Grand-Prieur d'Auvergne pour la Maison de Villefranche et dépendances, aux très chers frères de cette sainte maison, « carissimos fratrcs ejusdem sacre domus »: Pierre de Manzes. Commandeur. Jean de Fabre, Jean du Val, Denis de Page et Jean de Farges. Ces personnages étaient des chevaliers, des servants d'armes ou des chapelains de l'Ordre.

Dans le bourg de Villefranche, il faut admirer la belle église de Sainte-Madeleine, qui dépendait de la Commanderie. Elle est « voûtée en forme de croix » comme le dit la visite de 1640; malheureusement, deux travées ont été supprimées lors de réparations jugées trop dispendieuses, au XVIIe siècle.
C'est sans doute à ces réparations qu'il faut rapporter une inscription lapidaire placée au-dessus delà petite porte latérale par laquelle on pénètre dans l'église: « L'an de N. S. 1746, M. A. de Thiange chevalier Grand croix de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem étant Commandeur de ce lieu, le peignon de cette église a été bâti, la charpente et les couvertures en ont été refaites, et le clocher tout réparé. »
Cette église, qui date de la fin du xne siècle ou du

Commencement du XIIIe siècle, a-t-elle été bâtie par les chevaliers de Saint-Jean ?
On pourrait le croire, à en juger par les palmes si finement sculptées et les fruits exotiques qu'on voit sur les chapiteaux des colonnes et qui semblent rappeler des voyages d'outre-mer. A remarquer aussi le chapiteau d'une des colonnettes de la chapelle latérale de gauche qui représente un crocodile; c'est là encore un souvenir d'Orient.

Les voûtes ont été faites ou refaites du temps d'Anne de Bretagne, car les clefs de voûte portent alternativement les armes pleines de France et l'écusson parti de France et de Bretagne.
Dans les travées de droite et de gauche, on voit aussi des écussons portés par des anges, mais les armoiries ont été martelées.

Ca et là des modillons représentent des personnages grotesques et notamment, répété deux fois, un monstre à face humaine portant un bâton noueux.

Au fond de la travée de gauche, on lit sur une pierre gravée en creux: « Icy gist Honnorable home Me Jean Boutiller qui de son vivant avec dame Ma-thiellay sa famé ont construit la présente chapelle en l'honneur de Sainte-Anne, et ont icelle dottée de six septerées de bled de rente par an, à prendre sur la pinère de l'hospital, rendu conduit à la cure de céans, à la charge de célébrer une messe tous les mardis. Priez Dieu pour leurs âmes. Le 6 janvier 1663. »
Sources: M. Le Comte de Toulgoët-Treanna — Mémoire de la Société des Antiquaires du Centre — Bourges 1912


Villegats   (16)

Domus Hospitalis Villegats
Département: Charente, Arrondissement: Angoulême, Canton: Ruffec — 16


Domus Hospitalis Villegats
Domus Hospitalis Villegats


En remontant plus au nord du département, nous découvrons au sud de Ruffec, à Villegats, l'un des plus grands établissements, fondé par les chevaliers de Saint-Jean, en Aquitaine. Situé dans une région où les traces de voies antiques abondent, il se trouvait à un noeud de communications très fréquentées au moyen âge.

Dès que l'on franchit le portique donnant accès à une grande cour, une vive impression est ressenti en découvrant le magnifique corps de logis du gouverneur, entouré de tous côtés par de vastes dépendances. Cet ensemble fort imposant étonne d'autant plus que les quelques logis de commandeurs ayant survécu dans notre département, sont d'apparence plutôt fruste. Celui de Villegats atteste ainsi le rôle prépondérant exercé par cette commanderie de Malte.

La chapelle romane, dont seule la moitié a été conservée, occupe l'aile nord du bâtiment. Cet oratoire, dédié à Saint-Fiacre, fut intégré dans la construction paraissant remonter à la fin du XVe siècle. Une voûte en berceau brisé couvre les deux travées de l'édifice que sépare un doubleau retombant sur des pilastres. De même qu'à la chapelle de Barbezières, un arc d'encadrement se voit au mur ouest de la nef. Il s'appuie sur des culs-de-lampes établis au niveau des cordons chanfreinés, sur lesquels repose la voûte. Aucune sculpture n'agrémente l'intérieur de l'édifice qui offrirait un plus vif intérêt si un mur ne le fermait pas à l'est (contre le mur sud de la partie ruinée, deux contreforts peu saillants rappellent ceux du Fouilloux et du temple de Boixe.)

Au delà de ce mur, on retrouve les deux autres travées de la chapelle avec leur dallage, ainsi que le chevet plat, ajouré d'un triplet dont il ne reste que les baies latérales.

Au dehors, le portail est simplement orné par trois voussures brisées, auxquelles s'ajoute un cordon de têtes de clous entourant l'archivolte. La voussure intérieure est reçue par des pilastres, les autres retombent sur des colonnettes dont les chapiteaux sont décorés par des crochets.


Commanderie de Villegast
Commanderie de Villegast, porte de la chapelle — Image: Jacques Filhol


A l'étage, une étroite fenêtre allongée apparaît dans le mur nu qui se confond avec celui du corps de logis. La reprise de construction, très visible, indique les altérations subies par la façade, lorsqu'elle reçut un entablement analogue à celui qui couronne le bâtiment central. (L'autel étant du XVIIe siècle, on est en droit de penser que les aménagements apportés à la chapelle remontent à cette époque).

Ce spacieux bâtiment, construit sur de vastes caves voûtées, était flanqué de deux tours, rasées il y a quelques années seulement. Une tourelle avec escaliers en vis, occupe le milieu de la façade occidentale et dessert les deux étages. La porte d'entrée de cette tourelle est encadrée d'un arc en forme de mitre et des accolades doubles décorent les linteaux des fenêtres. Enfin, des lucarnes soigneusement aménagées dans la toiture, contribuent à l'élégance de cette construction très homogène.

Le cimetière se trouvait au nord de la chapelle; parmi les nombreux sarcophages découverts, l'un d'eux renfermait les restes d'un hospitalier sur la poitrine duquel brillait encore la Croix de Malte.

Très vraisemblablement, à l'époque où il fut la première fois question d'agrandir la commanderie, les Chevaliers de Saint-Jean se décidèrent-ils à construire une église paroissiale afin de se réserver leur oratoire.

Celle-ci, dédiée à Saint-Benoît, fut, en effet, érigée par leurs soins après entente avec les religieux de l'abbaye de Nanteuil. L'édifice, du XIIe siècle, couvert en berceau et terminé par un chevet plat dépourvu de sculpture, revêt l'austérité des constructions monastiques.

Le clocher qu'on peut y voir est moderne. Contrairement à ce qu'a écrit l'abbé Nanglard, qui ne pouvait tout contrôler, ce n'est pas l'oratoire qui avait été édifié en second lieu, mais bien l'église paroissiale.

La prospérité dont a joui cet établissement avait dû particulièrement se manifester après le concile de Vienne, car les Templiers se trouvèrent dans l'obligation de remettre au gouverneur de Villegats, un grand nombre de leurs maisons.

L'abbé Nanglard nous informe qu'il avait encore sous sa dépendance, vers 1600, les commanderies de Vouthon, de Mallerand, que nous examinerons plus loin, ainsi que les temples d'Angoulême, du Breuil-en-Cellefrouin, de Malandry et de Vestizons, tous portant le vocable de Saint Jean.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles — Charles Daras — S.A.H.C.


Villejesus   (16)

Commanderie de Villejésus
Département: Charente, Arrondissement: Angoulême, Canton: Aigre — 16


Domus Hospitalis Villejésus
Domus Hospitalis Villejésus


La commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Villejésus devait être contemporaine de l'établissement des Templiers de Fouqueure. Sa chapelle, à l'origine très simple, ne comprenait qu'une seule nef. Le sanctuaire, légèrement surélevé, est précédé d'une travée en avant de laquelle s'élèvent des pilastres supportant deux arcs très aplatis.

Un cul-de-four brisé couvre le choeur semi-circulaire, qui présente, à l'extérieur, une disposition polygonale. Très certainement, les proportions modestes de l'abside correspondaient à celles de la nef primitive.

L'architecture du choeur n'offre donc aucun lien de parenté avec le tracé rigide des sanctuaires des Templiers, mais, si le triplet n'apparaît pas au chevet, il se retrouve à la façade. Refait aujourd'hui, on ne peut douter de son origine (templière). Le portail, bien conservé, a pour ornement deux rouleaux peu brisés, dépourvus de sculptures; celles-ci font d'ailleurs totalement défaut tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'édifice.

Au XVIIe siècle, à l'époque où l'église de Fouqueure fut restaurée, des bas-côtés furent ajoutés à la nef, et un clocher fut érigé sur la travée du choeur. Ces travaux eurent pour effet de transformer l'architecture de ce monument empreint jadis de la plus grande austérité.

Les bâtiments occupés par les Hospitaliers, actuellement disparus, avaient été édifiés dans le voisinage de la chapelle, au lieu dit La Cour. Selon l'usage, la maladrerie était située hors du village; son emplacement est dénommé Le Redour.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles Charles Daras S.A.H.C.

Commanderie de Villejésus
La commanderie de Villejésus était située dans le diocèse d'Angoulême, dans la sénéchaussée de Poitiers et dans la principauté de Marcillac.
Son église et son château avaient été brùlés et démolis par les Protestants.
De cette commanderie dépendait le membre de l'Hôpital-de- « l'Expardelière, » qui était compris dans le diocèse de Limoges.

Expardelière
Département: Haute-Vienne, Arrondissement et Canton: Bellac, Commune: Lussac-les-Eglises - 87


Domus Hospitalis Expardelière
Domus Hospitalis Expardelière


L'Hôpital de L'Expardelière (ou des Perdillères)
Ce membre était situé dans la paroisse de Lussac-les-Eglises. Il consistait « en une chapelle dédiée sous le titre de saint Jean-Porte-Latine et de saint Leobon, laquelle ne est paroisse ; s'y bien le saint sacrement y repose, et y a un cimetière pour enterrer ceux du village. » Il comprenait aussi « une belle maison pour la demeure du commandeur, une métairie joignant ladite chapelle et maison pour la demeure du métayer, granges et étables, le tout ayant le labourage de trois paires de bœufs ; des terres labourables et beaucoup d'autres terres incultes, brandes, taillis, garennes, prés, pêcheries, rivières, moulins, dimes, censes, rentes, directe, juridiction et autres choses. »

Dans la chapelle, se voyait « ung grand reliquaire de cuivre esmaillé, fait en forme de bahut, avec les images de saint Jean et de saint Leobon » un autre reliquaire fait « en forme de ciboire ; » une « vieille croix du temps des Templiers, avec son crucifix, où il y a deux clous aux deux piedz, et une petite paix de cuivre « avec son crucifix en champ entre semé de fleurs de lys et d'étoiles. » Cette chapelle était desservie par un vicaire chargé d'y célébrer la messe les dimanches et les jours de fêtes, et dont la pension, en 1615, était fixée à six setiers de blé, « mesure de l'Esperdillere, de huit boisseaux le setier. »

Les bâtiments de la commanderie formaient, avec la chapelle, un vaste carré enfermant une cour. L'un des angles de ces bâtiments était flanqué d'une grosse tour ronde, et un autre supportait une tourelle en encorbellement où se plaçait le guetteur.

Les rentes produisaient onze setiers de froment, trente-cinq setiers de seigle, cinquante setiers d'avoine, treize livres, douze biaus, douze vinades, treize poules et deux chapons ; les dîmes donnaient vingt setiers de grains la métairie de l'Expardelière en rapportait cinquante, deux porcs, douze poules et quatre chapons ; enfin, le moulin banal était affermé neuf setiers de seigle.
De ce membre dépendait l'annexe de Rançon, qui ne produisait rien.

Le commandeur avait la haute, la moyenne et la basse justice ; il jouissait d'un droit « de péage et plassaige au lieu de l'Esperdillere, le jour de la Saint-Jean-Porte-Latine et de Saint-Leobon, où il y a deux belles assemblées en forme de petites foires ; et prend de chasque place de mercier ou autre marchand, de quelque denrée ou marchandise que ce soit, la somme de quatre deniers de droit de layde.

« En outre, ledit commandeur a tout droit de chasse et de pesche sur son terroir et juridiction, et sur la rivière de l'Asse, depuis le gau de la Charbonniere jusques au bas de Villeneufve, de long en long du bois de l'Hospital, et des deux costez de la rivière. »
Sources : A. Vayssière. Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze. Tulle 1884. - BNF


Villeneuve-sur-Beuvron   (41)

Hôpital de Villeneuve-sur-Beuvron
Département: Loir-et-Cher, Arrondissement: Romorantin-Lanthenay, Canton: Neung-sur-Beuvron, commune: Montrieux-en-Sologne — 41


Hôpital de Villeneuve-sur-Beuvron
Localisation: Hôpital de Villeneuve-sur-Beuvron


La maison de l'Hôpital de Villeneuve était fort ancienne. Elle est mentionnée dans la donation faite à l'Ordre, en 1174, de l'église du Martrois dont nous avons parlé, et où figure comme témoin un nommé Guano, prévôt des frères de l'Hôpital de Villeneuve, « prepositus fratrum Hospitalis de Villa nova. »

Le domaine de l'Hôpital consistait, au XIIIe siècle, en une maison, four à ban, halles, pressoir, terres, et en deux moulins sur la rivière de Beuvron, appelés l'un le moulin de la FosseHôpital de la FosseHôpital de la Fosse
Et l'autre, le moulin de VillevaudranHôpital de VillevaudranHôpital de Villevaudran.

Le quart du moulin de Vilvaudran, « de villa Vaudrain », avec la mouture des hommes de Villeneuve et trois masures situées devant la maison de l'Hôpital, fut concédé en 1212 à un chevalier, du nom de Robert Bechigrain, moyennant la redevance annuelle de huit setiers d'orge, un setier d'avoine et huit sols monnaie de Chartres.

Des lettres de Godefroy, archidiacre de Sologne, du mois de septembre 1257, contiennent l'abandon fait aux frères de l'Hôpital de Jérusalem, par Eudes de l'Ile-Marin, « de Insula Marini », d'une partie des censives de Villeneuve-sur-Beuvron, « Ville nove super Buvrum », et des terrages dans la terre de l'Hôpital autour de Villeneuve.

La terre et seigneurie de Villeneuve, moins la maison qui n'existait plus, fut donnée à bail emphytéotique en 1508, au canon annuel de 6 livres 9 sols.

Un dénombrement de cette terre en 1577, porte qu'elle consistait en une maison près de la rivière, « laquelle est faite en barbequiens, soubz l'un desquelz y a eust d'ancienneté un estail de boucher a vendre char, joignant d'un long sur le grant chemyn tendant dudit Villeneufve à Vernon; et d'un bout au cimetière dudit Viileneufve. »

Cette maison servait de halle. Elle fut démolie au XVIIe siècle, parce qu'elle tombait en ruines. Il ne resta plus que les terres au nombre de 50 boisselées, un jardin et cinq journées de vigne à La Brizerie. Leur revenu, avec les droits seigneuriaux, était de 60 livres en 1757, et de 110 livres en 1783.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Villeneuve-sur-Yonne   (89)

Domus Hospitalis Villeneuve-Le-Roi (Villeneuve-sur-Yonne)
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Villeneuve-sur-Yonne — 89


Domus Hospitalis Villeneuve-Le-Roi
Domus Hospitalis Villeneuve-Le-Roi


Il dépendait de la commanderie de Roussemeau une maison, sise à Villeneuve, près de la porte de Joigny. On l'appelait vulgairement la Croix-Blanche, et aussi la Commanderie. C'était là où descendait le commandeur de Roussemeau, lorsqu'il venait à Villeneuve. Quelques arpents de vigne dépendaient de cette maison que nous trouvons louée en 1528, 9 livres tournois, mais sous la réserve faite par le Grand-Prieur de France de pouvoir, quand il le voudrait, en faire sortir le locataire, pour y placer un frère de l'Ordre.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Villers-l'Hôpital   (62)

Département: Pas-de-Calais, Arrondissement: Arras, Canton: Nœux-lès-Auxi - 62


ospitalis Villers-l'Hôpital
Domus Hospitalis Villers-l'Hôpital


Ce village était tenu des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, dès l'an 1245. Il en est fait mention dans une notification par Enguerrand de Beauvoir sur l'Authie, de Bello visu super Alteiam, chevalier, de la vente faite par Nicolas de Villers, dit Huetius, à Vivien de Bauchiènes, à Herenberge, sa femme et à leurs hoirs, de 20 journaux de terre sis à Vilers à charge de les tenir du dit Enguerran et de ses hoirs, libres de service, en payant à Villers-l'Hôpital 10 sols parisis, chaque année, autant pour relief et pour vente.
(Janvier, 1246. Trésor des chartes d'Artois, série A, 11).

Le Vavasseur de Villers-l'Ospital, est cité dans un mandement du roi au bailli d'Amiens de faire rendre la justice au comte d'Artois, dans le pays de Ponthieu, avoisinant la rivière l'Authie.
(Trésor chartes d'Artois, A 12). Ce village fut ravagé par les Français, en 1472. (Harbaville).

Nous voyons dans la coutume locale de Villers-l'Hôpital, rédigée en 1507, que la terre et seigneurie du lieu appartenait à Ferry de Saveuses.
(Bouthors, Coutumes locales du bailliage d'Amiens. tome II, page 162).
Elle passa ensuite dans les mains de la famille de Maries.

Une sentence de mai 1376, ordonne que les décrets, possession et saisine des terre et seigneurie de Villers-l'Hôpital, appartenant à M. Ange-Guislain-Alexandre-Joseph de Marles, chevalier, comte de Marles, etc., seigneur du dit Marles, de Vaudricourt et autres liux, demeurant en son château de Beauvoir-Rivière, en Artois, seront passés, scellés et jugés au plus offrant et dernier enchérisseur.
(Sentences du Cons. d'Artois de 1783 à 1786, page 493. Notes Godin).

Un arret du Conseil d'Artois, de 1790, défendit aux hommes cottiers de Villers-l'Hôpital, d'inscrire aucune procédure criminelle.
(Trèsor des chartes d'Artois, série B, 172).

Fieffes
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Fieffes-Montrelet - 80


Domus Hospitalis Fieffes
Domus Hospitalis Fieffes


Les chevaliers de l'Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem, étaient établis dans le Ponthieu, vers le milieu du XIe siècle, et en 1154 ; eut lieu la fondation de la maison de Fieffes peu de temps après, un des membres de cette commanderie fut installé à Villers-l'Hôpital.

Des lettres de Thiébaut, et Thibaut évèque d'Amiens, de l'année 1172, nous font connaître que, devant lui a comparu Godefroy, vicomte de Conchy, lequel a approuvé et confirmé la donation que Eustache de Conchy, son père, avait faite aux frères de l'Hôpital, de cinq cents mesures de terre à Villers, ainsi que celle faite aux mêmes frères par Gérard de Bonnières, d'une charrue de terre au Mont-Herbaut, apud Montem Herbot ; avec le droit de moudre leurs grains au moulin de Wavans.
(Archives nationales s. 5059, supplément n° 7, f° 9)

En, 1197, les frères de l'Hôpital et le prieur de Conchy, réglaient entre eux leurs droits au sujet du patronage, des dîmes et des oblations, dans les églises et chapelles de Villers et de Forestel (Fortel)
(Archives nationales S. 5059, supplément n° 7, f° 7)

Mathieu de Rollepot faisait donation en 1233, aux Hospitaliers, de toute la dîme qu'il avait à Villers.

Des difficultés s'étant levées, en 1272, entre le comte et les frères de l'Hôpital, au sujet de la justice de Villers, des arbitres furent nommés, et il fut reconnu que l'Hôpital avait seul en ce lieu tous les droits de basse justice.

A la Commanderie appartenaient encore le patronage et la collation de la cure de Villers. Elle en partageait les dîmes avec le prieur de Conchy, et percevait entièrement celles de Boffles et de Noeux, qu'un sieur Andrieux du Gardin lui avait données, 1235.

« A Villers-l'Ospital, à une maison de l'Ospital, ancien et curé frère de l'Hospital, appartenant à la baillie de Fieffes et une ville, nommée la ville de Nuez (Noeux), dépendant d'icelle.
(Livre-vert)

La maison de Villers était située sur la place du village, tenant au presbytère. Au lieu de cinq cents mesures de terre qu'elle possédait dans les premiers temps, il ne lui en restait plus, au XVe siècle, que deux cents journaux, dont une partie était située sur le territoire de Noeux.

Le revenu de cette terre, avec les droits seigneuriaux, était, en 1373, de 80 livres ; il s'élevait, en 1787, à 3,200 livres.
(Mannier, Les Commanderies, page 640)

Il existait autrefois un hôpital dont la construction, remonterait au temps des croisades. On en voit encore particulièrement l'emplacement des fondations qui couvrent une étendue de près de 2 hectares. Près de ces ruines se trouve une élévation de terrain d'un diamètre assez considérable, qui paraîtrait avoir été d'un usage quelconque pour l'hôpital. Aujourd'hui l'église, d'une construction toute moderne, d'ailleurs, est située sur ces ruines.

La base de la tour, ayant un petit portail de forme surbaissée avec sculptures d'anges et de raisins, surmontée d'une statue représentant la décollation de saint Jean-Baptiste, pourrait bien être un reste des anciennes constructions. En face du petit portail, entre le clocher et la chapelle des fonts baptismaux, se trouve une arcade ogivale avec piliers cordelés, qui remonterait au même temps.

La cure de Villers-l'Hôpital ne figure pas au pouillé de 1301, parce qu'elle était de commanderie et qu'à ce titre, elle ne payait pas de décimes. Son existence à cette époque n'est pas douteuse, puisque le droit de patronage du Commandeur de Fieffes fut l'objet d'une difficulté avec le prieur de Conchy, selon l'énonciation de M. Cocheris, en citant une charte du mois de mai 1197.
(Catalogue des manuscrits sur la Picardie, (n° 563 ; — 4° cartulaire de Fieffes f° 7, A. 1 Section adms, S. 4059, n°7,)
— M. Cocheris a fait erreur en plaçant le prieuré de de Conchy à Conchy-sur-Canche (Darsy, Bénefices du diocèse d'Amiens page 369
).

Le bois de l'hôpital, la vallée du Puits et les fossés Saint-Jean dépendent de cette commune.
Il existe dans le pays une tradition assez répandue qui attribue à l'existence d'un puits situé à l'extrémité du territoire de Frévent, vers Ligny sur-Canche, une ancienne maison de Templiers. Aucun document ne confirme l'existence de cette maison, qui n'est cependant pas invraisemblable. En effet, nous voyons dans l'histoire de Doullens qu'en 1323, les Templiers avaient une maison dans cette ville, et qu'elle était située dans la rue des Maiseaux. Il n'y aurait rien d'extraordinaire à admettre l'existence de celle de Frévent, qui pouvait être une annexé ou un poste avancé de celle de Doullens.
Sources : Haigneré, Daniel. Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais. Tome 1. BNF


Vinadière (La)   (19)

Commanderie de La Vinadière
Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Chamberet, Commun: Soudaine-Lavinadière - 19


Domus Hospitalis Vinadière
Domus Hospitalis Vinadière


La Vinadière était, à l'origine, un établissement de l'ordre du Saint-Sépulcre, auquel les procès-verbaux de visites donnent le titre de prieuré-commanderie chef dudit ordre dans le royaume.
Elle est située entre Treignac et Chamberet, à égale distance de ces deux bourgs, dans la commune appelée aujourd'hui Soudaine-Lavinadière, et c'était le chef-lieu d'une paroisse.

Derrière son église, qui était placée sous les vocables de saint Biaise et de saint Cloud, se voyaient les vestiges d'une grande et belle habitation. Au XVIIe siècle, le commandeur de Pradal avait fait construire sur son emplacement une maison plus modeste et d'un entretien moins coûteux.

De nombreuses propriétés étaient attachées à cet établissement. Le domaine de la Vinadière comprenait un vaste jardin ; le pré Laffond, de la contenance de six journaux ; le pré de Glaton, de trois journaux ; le pré du Pont, de cinq journaux ; le pré de la Glasve, de deux journaux ; la terre du Colombier, de vingt-cinq sétérées ; le taillis de la Bessade, de trente sétérées, etc. Le commandeur possédait, en outre, dans la paroisse, un moulin banal et deux domaines situés dans la paroisse de Coulognie. Il jouissait de la justice haute, moyenne et basse de moitié avec le seigneur de Treignac, et levait des rentes foncières et féodales. Il était dîmier général de la Vinadière et des villages de Coulognie, de la Borie et de la Geneste, où il percevait la dîme des grains, des agneaux et de la laine ; il prenait le quart de la dime dans plusieurs villages de la paroisse de Soudaine et dans celui de la Gorse, situé dans la paroisse de Chamberet. Proche de ce dernier village, au lieu-dit le Sugardier, dans la paroisse de la Vinadière, s'élevait une chapelle de dévotion où les habitants de la région venaient en pèlerinage pour les enfants, à Pâques et à la Pentecôte.
De la commanderie de la Vinadière dépendait, au XVIIIe siècle, le prieuré de la Rodde et la chapelle des Combes, son annexe.

Jean-Louis Darche, religieux de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, ayant été pourvu de ces bénéfices par le commandeur Léon Druille, fit dresser, le 20 avril 1708, un état des lieux par Béronnie, notaire à Tulle (1).
1. Archives de la Corrèze, E. 467.

La chapelle de la Rodde, qui s'élevait dans la paroisse de Saint-Clément, était alors presque privée de toiture, et celle des Combes, qui appartenait à la paroisse de Seilhac, était pareillement en très mauvais état. Les habitants demandaient que la messe y fût célébrée plus souvent.

Fournoux
Département: Corrèze, Arrondissement: Ussel, Canton: Saint-Merd-les-Oussines - 19


Domus Hospitalis Fournoux
Domus Hospitalis Fournoux


Fournoux, carte de Cassini - Fournol, carte IGN
Ce membre du prieuré-commanderie de la Vinadière est situé sur la Vézère. C'est aujourd'hui un petit village de la paroisse de Saint-Merd-les-Oussines.
Il formait autrefois le chef-lieu d'une paroisse comprenant trois ou quatre maisons, qui étaient habitées par des fermiers des bourgeois de Treignac, et son église, qui était placée sous le vocable de la Nativité de la Vierge, était desservie par le curé de Pérols moyennant une pension annuelle de quarante setiers de seigle et de cinq setiers d'avoine.
Le commandeur retirait des dîmes cinquante setiers de grains et douze ou quinze livres.
Il percevait, d'autre part, quelques rentes produisant cinquante setiers de seigle, vingt setiers d'avoine, six livres et six poules. Les habitants devaient quelques corvées et des charrois.

Orluc
Département: Corrèze, Arrondissement: Ussel, Canton: Pérols-sur-Vézère - 19


Domus Hospitalis Orluc
Domus Hospitalis Orluc


L'ordre de Malte y possédait une chapelle paroissiale dédiée à saint Pierre. C'était un pauvre petit édifice couvert en chaume, mais qui était d'ailleurs plus que suffisant pour les habitants des quatre maisons formant la paroisse. On y voyait un « reliquaire en forme de caisse, de cuivre émaillé, avec plusieurs reliques. » Le prieur commandeur était dimier général du lieu.

Au prieuré-commanderie de la Vinadière appartenaient encore plusieurs rentes foncières assises dans les paroisses de Voutezac, d'Objat et d'Allassac ; une vigne de quarante journaux, appelée la Méjounie, située à Voutezac, au-dessus du Saillant, et le quart de la vendange récoltée dans divers vignobles d'une étendue d'environ cent cinquante journaux. Le commandeur avait fait construire dans ce lieu une maison pour son fermier et un pressoir.

En résumé, les revenus du prieuré-commanderie de la Vinadière s'élevaient, en 1684, toutes charges payées, à deux mille six cent soixante-dix livres.
Sources : A. Vayssière. Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze. Tulle 1884. - BNF


Vinassan   (11)

Département: Aude, Arrondissement et Cantons: Narbonne - 11


Domus Hospitalis Vinassan
Domus Hospitalis Vinassan


Le 18 mars 1462, Mathieu Dominique Charretié, de Narbonne, donna au Commandeur de Narbonne, « les champs, vignes, olivettes et bois qu'il avait tant au terroir de Narbonne qu'au terroir de Vinassa » (1).
1. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, II. 15.
Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Vinzelle (La)   (12)

Département: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Commune: Conques-en-Rouergue - 12


Domus Hospitalis La Vinzelle
Domus Hospitalis La Vinzelle


Cette habitation ne doit pas être confondue avec l'hôpital de Saint-Parthem, mentionné, dit-on, dans une bulle du pape Clément IV en 1266. Un acte de 1087, Par lequel Pons d'Etienne, évêque de Rodez, donnait « l'église de Saint Parthem avec la chapelle du château de La Vinzelle » au monastère de Montsalvy, aiderait encore à cette confusion. Mais il faut remarquer qu'à ces dates, ou bien les ordres militaires n'existaient pas encore (1087), ou bien l'on était dans la période templière (1266) ; et, puisque l'on remarque aux nervures du chœur de la chapelle de l'Hôpital des croix de Malte, il faut bien reconnaître qu'elle a été construite par les frères Hospitaliers, jamais par conséquent avant 1316 (1). Des restes de la chapelle et du cimetière, une vieille tour à demi ruinée, voilà ce qui rappelle l'ancien état des choses.

Le pouillé du diocèse de Rodez de 1787 portait cette mention : « Il y a dans cette paroisse (Saint-Julien de Piganiol) « un prieuré dit l'hôpital, qui est un membre de la Commanderie de Narbonne, affectée aux frères servants de Malte ; il vaut plus de 500 livres ; il lève la dîme sur les deux meilleurs villages éloignés de la paroisse. Le Commandeur est obligé de faire dire la messe tous les dimanches et fêtes ; il y a un cimetière où l'on enterre les morts des villages voisins, le curé de chaque mort accompagne le corps à la porte de la chapelle et partage les honoraires avec celui qui ensevelit. »

Le prieur était donc à la nomination du Commandeur ; mais on ne peut dire quels étaient les honoraires ou quelle était sa portion congrue. Nous savons toutefois par les documents qu'il ne recevait rien de la part du Commandeur pour la dîme des fiefs de La Bessière et de la Roucayrie (2) ; l'exemption de ce droit fut maintenue en faveur de l'Ordre par jugement des requêtes du Parlement de Toulouse (3).

Quant à la chapelle de Saint-Jean de La Bessière, le Commandeur, malgré les instances du curé, en garda la « possession et jouissance », par jugement du même tribunal (17 septembre 1674) (4).
1. Nous devons remercier ici M. l'abbé Cassagnes, missionnaire, qui a bien voulu nous donner connaissance d'une communication qu'il a faite à la Société des Lettres, Arts et Sciences de l'Aveyron, relativement à l'emplacement d'un hôpital. Celui dont veut parler notre honorable confrère ne saurait être situé que dans Saint-Parthem ou La Vinzelle et se rapporterait à la période templière ; celui que nous décrivons se rapporte à la période des Chevaliers de Malte.
2. La Bessière dont nous parlerons tout à l'heure, était dans l'Auvergne, aujourd'hui Cantal, commune de Cassaniouse ; la Roucayne (Cassini porte La Rouqueyrie) était dans le Rouergue, à l'Ouest de l'Hôpital. Le document de 1648 (La Bessière, III. 2.) porte La Rouquairie.
3. La Bessière, III. 2.
4. Ibidem, III. 4.


Au dix-huitième siècle, cette chapelle fut l'occasion d'un conflit, peu important, il est vrai, mais qu'il convient de raconter, car il donne une idée des susceptibilités que pouvaient engendrer les privilèges ; il montre aussi combien chacun était versé dans la connaissance de ses droits et ne manquait aucune occasion de les réclamer ou de les défendre.

Le 13 novembre 1728, au jour et a l'heure de la visite de la Commanderie, « il vint le vicaire de Saint-Parthen, paroisse voisine, dire de la part de M. son Curé qui est vicaire forain (1), que M. l'évêque de Rodez avait interdit cette église (de l'hôpital) » (2).

Le visiteur n'osa pas croire à cet interdit, aussi conseilla-t-il au fermier Flory de se procurer « copie de ce mandement et interdiction » Or l'acte portait simplement l'ordre « d'avertir M. Rouquier, prêtre de la paroisse de Leignac, diocèse de Saint-Flour, qu'il ne dise plus la messe à la chapelle de l'hôpital, sans avoir la permission de Mgr l'évêque de Rodez. » Le mandement était du 6 mars 1728, on attendit au mois de novembre suivant pour le mettre à exécution.
1. On désignait ainsi un ecclésiastique spécialement délégué par l'évêque pour une partie du diocèse, un district par exemple. Le vicaire forain visitait les églises, notifiait aux recteurs et aux curés les lettres pastorales et autres mandements, veillait à leur exécution, prenait soin des paroisses vacantes, etc. Ce sont à peu près les fonctions que rempliraient aujourd'hui les archiprêtres et les doyens, si l'administration ecclésiastique était moins centralisée.
2. La Bessière, IV. 8.


Ainsi libellée et prise à la lettre, la défense épiscopale était évidemment abusive, car l'abbé Rouquier n'était pas diocésain de Rodez, et la chapelle de l'Ordre de Malte était exempte de la juridiction épiscopale. Tout au plus, aux termes de privilèges de l'Ordre, l'évêque avait-il le droit, dans les chapelles paroisses, de visiter les fonts baptismaux et le tabernacle.

Peu renseigné sans doute sur l'étendue des privilèges et des exemptions, et aussi pour en référer à ses supérieurs, le Commandeur prit le temps de consulter. Il reçut le 21 mars 1729 un mémoire rédigé à Arles : pour étaler les exemptions locales et personnelles de l'Ordre, l'auteur du mémoire avait fouillé le droit canon, exhumé les différentes bulles de sept papes, relatives à la question (1) ; pour suprême argument, il rappelait les arrêts des cours souveraines du royaume. La conclusion suivante s'imposait : « le sieur Commandeur de Narbonne sera bien fondé à appeler comme d'abus de l'ordonnance qui a interdit la chapelle de La Bessière »
1. Innocent II, Luce II, Eugène III, Anastase IV, Urbain III, Sixte IV, Clément VII.

Instruit désormais de ses droits, le Commandeur écrit le 31 mars à l'évêque de Rodez. En huit points, il développe ses arguments. Parfois il est insinuant : « J'ai lu, dit-il au prélat, votre mandement, il est plein d'érudition et de piété ; le but que vous poursuivez (il exhortait ses diocésains à fréquenter leurs églises paroissiales) est pur et tout saint ; on y est également instruit et édifié » ; jamais il n'oublie ses conclusions qu'il répète après chaque argument : « vous n'avez pas besoin de toucher aux églises de l'Ordre, ni d'y supprimer le service divin »
A la fin de cette longue lettre, les arguments deviennent plus serrés ; le ton s'élève presque jusqu'à la note aigue :

« Au reste. Monseigneur, tout ce que j'ai eu l'honneur de vous dire jusqu'ici ne vient pas d'une crainte que j'ai d'essuyer un procès ; à la vérité, je serais pour vous un petit adversaire ; c'est aussi pour cela que le corps de l'Ordre prendrait le fait et cause... tous nos commandeurs tiennent à Paris une caisse commune pour fournir aux frais de semblables discussions avec les seigneurs évêques... Apres quoi, je n'en plus aucun soin et ne fournis pas une maille (pour soutenir le procès, s'il y avait lieu)... à ce prix-là, on peut plaider à l'aise »

Un mois après, 27 avril 1729, au nom de son évêque qui ne peut faire réponse à cause de quelque incommodité dont il n'est pas encore quitte », M. Guéret, vicaire-général, prend soin de calmer le Commandeur au sujet de la chapelle qui n'est point interdite. » Avec moins d'apparat, il est vrai, il établit et reconnaît les exemptions de l'Ordre ; mais avec non moins d'habileté, il relève les erreurs de son adversaire qui a confondu avertissement et interdit.

Un interdit personnel suppose un délit grave ; un avertissement n'en suppose aucun. Mais, si une chapelle, même de l'Ordre de Malte, n'est pas dans un état convenable pour y célébrer, si la messe qui s'y dit, dimanche et fêtes, est une occasion aux paroissiens d'abandonner l'église paroissiale et les instructions qui s'y font, un évêque, dans l'impuissance où il est d'interdire cette chapelle ou de fixer les jours et heures auxquels on y célébrera, ne peut-il pas faire avertir le chapelain séculier qui la dessert de ne plus continuer ce service ? Et un prêtre soumis à son évêque, qui connaît ses bonnes intentions et la solidité des raisons qui le font agir, ne regardera-t-il pas cet avis comme un ordre auquel il se soumettra avec respect, quoiqu'en désobéissant il n'ait à craindre ni suspense, ni interdit ?
C'était bien le véritable état de la question : et elle ne pouvait donner matière à procès. « Vous n'avez donc que faire, Monsieur, de recourir à la caisse de l'Ordre ; M. de Rodez ne mettra pas non plus les agents du clergé en mouvement à son sujet.... Si la chapelle est en aussi bon état que vous le croyez, ordonnez au chapelain de s'arranger avec M. le curé pour célébrer la messe à une heure et dans des jours qui ne soient pas une occasion aux paroissiens d'abandonner les instructions et les offices de la paroisse.... »
La petite tempête s'apaisa donc facilement, car l'honneur était de part et d'autre satisfait.

C'est aujourd'hui une paroisse qui compte environ 150 habitants. C'était autrefois une paroisse du diocèse de Rodez, et voici comme s'exprime à ce sujet le pouillé de 1510 :
« La Vinzella sub nomine Sanoli Clari (1) confrontatur cum Gramvabre, cum Sancto Partemio, cum Cassanhosa diocesi Sancti Flori ; et Oltus (2) est inter La Vinzela et Gramvabre cum prioratu de Sanct Parthem. Recloria valet XXX libras. Alii dicunt quod præsenlatio recloriæ pertinet proposito Montissalvii (prieur de Montsalvy, Cantal), quod non creditur ; et dicitur quod confertur canonico Montissalvii » (3).

Sous le rapport spirituel et religieux, le Commandeur n'entrait donc pas en ligne de compte. Mais il possédait dans le lieu de La Vinzelle l'entière directe sur plusieurs maisons (1419-1425) ; la moitié de la directe (partagée avec le seigneur du lieu) sur d'autres (4).

Le mas de Murat, le mas de Lagane et las Borios (5) dépendaient au XVe siècle (1419 1433) de la seigneurie du commandeur ; il y percevait en outre diverses censives (5).
1. Saint Clair d'Auvergne, prêtre, IVe siècle.
2. Mis pour Oltis, le Lot.
3. Archives départementales de l'Aveyron. G. 14.
4. La Bessière, II. 42 et 15.
5. Cassini porte Murat et las Bouyes à l'Ouest de la Vinzelle la Gane, au Nord dans l'Auvergne.


Le vignoble de la Tabelie, confrontant le chemin qui allait de La Vinzelle à Saint Parthem ; les terroirs al Riveyras et à la Combe d'amont, au N.-Ouest de La Vinzelle, relevaient encore de la seigneurie et de la directe du Commandeur.

Mentionnons enfin, pour être complets « le vignoble de las Brossettes, le mas de Rogeyra, l'afar de Souacuba, alias de Sollacaba, le mas de Lafareyra, le mas de Puécha » qui dépendaient évidemment de La Vinzelle, mais que nous n'avons pu identifier (6).

D'après les renseignements donnés à l'évêché de Rodez en 1771, par le curé de La Vinzelle, « le Commandeur de la Bessières (et de Nigreserre), » est signalé parmi les « coseigneurs de la paroisse » (7). L'état du XVe siècle, dont nous avons parlé ci-dessus, persévéra donc jusqu'à la Révolution française.
5. La Bessière, II. 2 à 8.
6. Il serait bien difficile d'identifier ces domaines qui prenaient le nom du propriétaire. C'est ainsi qu'en 1331 Pierre Lafareyra reconnaissait trois mas, sous la censive de trois setiers et une émine de seigle, trois setiers et une quarte d'avoine, mesure de Conques, six deniers rodanois, deux gélines et demi et douze deniers pour l'investiture. La Bessière, II. 11.
7. Archives départementales de l'Aveyron. G. 20

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Violgues   (34)

Département: Hérault, Arrondissement: Béziers, Canton: Saint-Vincent-d'Olargues - 34


Domus Hospitalis Violgues
Domus Hospitalis Violgues


Violgues (1). Le numéro I de la première liasse de Saint Vincent mentionne un acte, sans date, dans lequel Pierre Roques donna à l'hôpital Saint-Jean son fils, Raymond, et ensemble la dîme du lieu de Buelgue, du mas du Roq, la moitié de la dîme du mas de Roubire de Boreclan et autres lieux aujourd'hui inconnus. C'est croyons-nous, la première forme des droits de l'Ordre sur ce mas : car en 1223, Pons, seigneur d'Olargues donna, par testament, « le mas de Bulgue avec toutes ses appartenances, à la charge pour l'hôpital de tenir un chapelain pour prier Dieu pour son âme » (2).

En 1262, la Bordario de Buelgue avec ses terres cultes et incultes, preds, bois et jardin en dépendant, est baillée à Bernard Boulady, sous la censive d'une quartière d'avoine, une émine de seigle, cinq sols malgoires, une poule au carnaval, trois œufs à Pâques, un fromage à la Pentecôte et une journée d'homme (3). Dès lors les inféodations se continuent (1266, 1274, 1298, 1319, 1342, 1345) et les cahiers de reconnaissances mentionnent (1279, 1323 et 1341) le terroir de Buelgue dans la directe de l'hôpital à qui les tenanciers paient des censives diverses (4), jusqu'en 1621 où une transaction, passée sur un procès entre le Commandeur et les tenanciers du terroir de Biolgue (5), confirme définitivement les droits du premier.
1. Hameau à l'Ouest de Saint-Vincent.
2. Saint-Vincent, I. 12.
3. Saint-Vincent, II. 9.
4. Saint-Vincent, III et IV, ca-et-là.
5. Saint-Vincent, IV. 20. Compoix d'Olargues pour le mazage de Biolgues, de l'année 1313.
— Saint-Vincent, IX. 7.


Les documents mentionnent encore dans la commune de Saint-Vincent « le terroir de Rossery, le long de la rivière de Jaure au-dessus de l'église de Saint-Vincent » Ce terroir était sans doute situé entre le Cros et la Mazarié.
Les droits de l'Ordre étant aussi nombreux, les habitants de Saint-Vncent étaient à peu près généralement vassaux du Commandeur. Aussi dès 1526, sur un procès pendant devant le sénéchal de Béziers entre frère Bernard de Beaux, d'une part, et les paroissiens de Saint-Vincent d'autre, fut passée une transaction par laquelle les habitants s'engagèrent à payer à chaque fête de Saint-Michel une quartière de seigle pour chaque paire de bœufs servant au labourage ; et demi quartière, pour les tenanciers qui feraient du blé à bras. Ils devaient payer en outre « une toison de trois livres pour chaque troupeau, la dîme des porcs (savoir un petit cochon pour chaque femelle qui n'aura mis bas qu'une fois, et une oreille d'un, pour les autres) » (1).
Cette transaction fut renouvelée en 1615 : et malgré les oppositions des habitants devant le sénéchal (1731) et devant le parlement de Toulouse (1733), ils demeurèrent soumis à cette taxe onéreuse (2).
1. Saint-Vincent, VI. 1.
2. Saint-Vincent, VI. VII et VIII.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Virecourt   (54)

Commanderie de Virecourt
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement: Lunéville, Canton: Bayon — 54


Hôpital de Virecourt
Localisation: Hôpital de Virecourt


Presque tous les titres relatifs à ce village, concernent, en même temps, la commanderie de l'ordre de Malle, qui y était située; c'est donc presque uniquement de cette dernière que j'aurai à parler.

La commanderie de Virecourt (Virrecuria, Werecort, Vourecourt, Woyrccourt) fut, dans l'origine, une maison de Templiers: par une charte datée de l'an 1205, le duc Simon confirme la donation qui avait été faite à Dieu et au Temple (Deo et Templo), par un clerc nommé Araulphe, fils d'Hescelin de Nancy, et Gesla, sa sœur, de tout ce qu'ils possédaient dans l'alleu de Virecourt (de Werecort).

Au XIVe siècle, cet établissement passa entre les mains des Hospitaliers; mais nous ne possédons aucun document de quelque importance qui se rattache à son histoire; un titre de 1377 nous apprend seulement que le commandeur Jean de Bienville fit, à cette époque, l'acquisition d'une maison au château de Bayon.

Rien n'indique si la commanderie de Virecourt fut d'abord indépendante, ou simplement un membre de celle de Nancy: ses deux premiers commandeurs, ceux du moins dont j'ai pu retrouver les noms (frère Lamhert et Jean de Bienville), figurent également au nombre de ceux de Saint-Jean-du-Vieil-Aître et de Saint-Georges de Lunéville; les quatre suivants ne sont rappelés dans aucune autre nomenclature; ce sont:
Jean de Charney, ou Charnaz (1403), qualifié seulement de gouverneur.
Frère Conrard ou Courrault Kroesse (1452-1456).
Jean Beart de Robécourt (1481-1489), prieur de l'église au prieuré de Champagne, lieutenant-général du grand prieur de cette province, commandeur de la Madelaine de Dijon et de Vourecourt.
François de Haraucourt (1525-1527).

Cette liste est bien incomplète, puisque les quatre noms qu'elle contient remplissent un espace de cent vingt années. A partir de 1529, les commandeurs de Virecourt sont les mêmes que ceux de Nancy. Cette union des deux maisons, qui est attestée par un passage du préambule d'un pied-terrier de 1713, subsista jusque vers 1738; à partir de cette époque, jusqu'en 1792, Virecourt eut ses commandeurs particuliers, dont voici les noms:
Jacques-François de Chambray, chevalier bailli, grand-croix de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandant l'escadre des vaisseaux du même ordre (1738). Il avait été page du grand-maître, et mourut en 1756. Pendant son absence, André de Serinchamps fut administrateur de Virecourt (1745).
Jacques-Philippe-Gabriel Desbarres (1764).
Pierre-Marie de Jaucourt, colonel à la suite de la légion de Flandres pour le service de S. M. T. C. (1770-1777), mort le 9 février 1777.
Pierre-François de La Magdelaine de Ragny (1781-1786).
François-Joseph Toussaint d'Hannonville, chevalier de justice de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandeur de Salins, procureur-général et procureur du commun trésor dudit ordre au grand prieuré de Champagne (1787-1792).

La commanderie de Virecourt, située dans l'intérieur du village de ce nom, se composai, ainsi que nous l'apprennent les anciens pieds-terriers, de plusieurs bâtiments: c'était d'abord la maison seigneuriale servant d'habitation au commandeur ou à son représentant; elle avait cent pieds de longueur sur cinquante de largeur dans œuvre, et était formée de « deux petits corps de logis en forme de pavillon »; son entrée était du côté des champs, vers le septentrion. Ces deux pavillons, occupés par des logements de maître et de fermier, étaient séparés par une cour. A la suite de cette première maison se trouvaient une grange avec son battoir, des écuries, des étables pour les bestiaux, etc. Plus haut que ce bâtiment, du côté de l'église, était une vaste grange avec écurie, bergerie, greniers, etc. « Sur le quart de ladite grange, tirant vers la maison seigneuriale, il y avait un beau colombier d'environ quinze pieds en carré, au-dessous duquel étaient les prisons avec les ceps, et une basse-fosse pour y mettre les criminels et au-devant d'icelui le pilori avec le carquant y attarché. »

Les pieds-terriers ne font pas mention de la chapelle de la commanderie; il en avait existé une, mais elle avait été ruinée à une époque assez éloignée. On voit, en effet, dans un titre de 1529, que Guy Le Beuf, nouveau commandeur de Virecourt, étant venu pour la première fois dans ce lieu, y trouva « une chapelle érigée près de l'église parochialle, declinant en totalle ruyne, en laquelle se souloit dire et celebrer chacune sepmaine une messe, de laquelle de present ne se dit auteunement.... » Voulant faire cesser un tel état de choses, et « pour l'entrenement de ladite chapelle, ensemble les fondations de ladite messe, et affin d'icelle entretenir et maintenir », Guy Le Beuf donna, pour lui et ses successeurs, différents revenus à un chapelain qui serait tenu de faire célébrer cette messe dans l'église de Virecourt et de faire réédifier la chapelle à ses frais dans un délai de trois ou quatre ans. J'ignore si cette dernière clause fut exécutée, car aucun titre postérieur à celui que je viens de rappeler, ne parle de la chapelle de la commanderie; il est assez probable qu'elle fut simplement établie dans l'église paroissiale.

Les commandeurs de Virecourt jouissaient, dans ce lieu et dans plusieurs autres villages, de droits seigneuriaux qui sont ainsi énumérés dans un acte de foi et hommage donné par le commandeur Pierre-Marie de Jaucourt, le 10 juillet 1773:

« Le commandeur est seul seigneur moyen et bas justicier au lieu de Virecourt, chef-lieu de la commanderie, sans part ni portion d'autrui. Il a droit de création de maire, échevin et doyen; l'appréhension et détention des criminels ès prisons dudit Virecourt, où les habitants dudit lieu sont obligés de les garder pendant 10 jours; pour lesquels juger à mort, ses officiers prennent l'avis de ceux du bailliage de Rosières. La confiscation des biens meubles et immeubles des criminels, ou ils soient situés, appartient audit seigneur commandeur. Les appels en matière civile s'interjettent au bailliage de Rosières, et doit l'appellant deux quartes de vin a la justice de Virecourt, ensemble II gros 10 deniers au seigneur commandeur. »

« Il lui appartient en outre les épaves, confiscations, droit de mortuaire, un bichet de seigle par chaque bête tirante, en semant les blés, et un bichet de blé en semant les avoines, à peine de confiscation des bêtes, faute de déclaration; le droit de lods et vente, qui est de chaque franc un gros; la taxe des vins; le droit de pèche; celui de pressoir an onzième chaudron; droit de banalité de four, qui est de 3 gros et un chapon par chaque habitant, les veuves moitié; deux tailles par année sur chaque bête, dix toulois pour le boeuf, six pour la vache, à peine de confiscation, outre le droit de pargées. »

« Ledit seigneur commandeur est collateur de la cure de Virecourt et de la chapelle Saint-Jean-Baptiste érigée en l'église dudit lieu. »

« Il lui appartient une maison seigneuriale avec ses usuaires, jardins, etc.; une tuilerie sur le han; un bois dit des Grands et Petits Châtelets, etc. »

« A Saint-Germain, le seigneur commandeur est seigneur foncier, moyen et has justicier; il a droit de création de bangards et officiers pour la tenue des plaids annaux...; il lui est dû le droit de relevage, qui est de 6 deniers par chaque héritier et du double des cens dont la succession du défunt est chargée, à peine de confiscation; un droit de revêture, de 18 gros, etc. »

Il est à présumer que l'autorité des commandeurs de Virecourt ne s'exerça pas toujours d'une manière très-paternelle, car, vers 1480, les habitants de ce village s'étant réunis à l'insu du maire, formèrent le projet de se donner au maréchal de Lorraine. Mais cette velléité d'indépendance, qui s'était, à ce qu'il parait, manifestée pendant un voyage du commandeur Jean Beard de Robécourt, à Rhodes, fut promptement réprimée. Celui-ci ne se borna pas à adresser à ses sujets « plusieurs belles et grandes remontrances », il les condamna encore à une amende « honorable et profitable. » Les habitants se soumirent et firent déclarer, par l'organe de leur procureur, qu'ils étaient « justiciables, hommes, sujets et mainmortables de la religion (de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem) et du sieur commandeur, lui criant merci humblement, disant que son bon plaisir fût de leur pardonner le forfait et offense par eux commise à ladite religion, connaissant dès maintenant et pour toujours, pour eux, leurs hoirs, qu'ils étaient et seraient hommes de ladite religion, et que jamais il ne leur adviendrait semblables entreprises. » Le commandeur consentit à se laisser fléchir et à pardonner, en remettant à des arbitres la fixation de l'amende, laquelle les habitants s'engagèrent à payer, en donnant comme caution tous leurs biens présents et à venir. Procès-verbal de cet acte fut dressé solennellement en présence de quatre notaires, et afin d'en perpétuer le souvenir et de renouveler, en quelque sorte, la preuve de leurs droits, les commandeurs le faisaient inscrire au long dans les pieds-terriers, chaque fois qu'on procédait à leur renouvellement.

Le 9 juin 1489, le commandeur Jean Beard permit aux habitants de Virecourt de construire un ou plusieurs fours dans leurs maisons et héritages, moyennant une redevance annuelle de 5 gros et un chapon, ou bien un gros pour le chapon, avec pouvoir de prendre bois pour chauffer leurs fours au bois de Respe, lieudit le bois du Four, et non aux autres bois de la commanderie, sous peine d'amende. La place où était le four banal fut vendue, le 14 décembre de cette même année, au maire Didier Martin, pour dix francs 12 gros, monnaie de Lorraine, et un cens annuel et perpétuel d'une poule. (Ordre de Malte.)

Virecourt est annexe de Bayou. — Patron, saint Servant.
Sources: Henri Lepage — Communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département. Volume II, Nancy 1853. (Livre numérique Google)

Virecourt, commune de Bayon
— Maison du Temple, puis commanderie de Malte.
— Theodericus de Vuiricurt; alodium apud Evereicurt (?), 1127-1168 (Chartes du prieuré de Flavigny)
— Boso de Wiricort, 1172 (Terrier des chartes de l'abbaye de Clairieu, nº2)
— Werecort, 1203 (Charte de l'Ordre de Malte)
— Fratres Templi de Wirecort, 1255 (H.L.U, c.478)
— Veilecourt, 1301 (Terrier des ch., I. Nancy I, nº 102 bis)
— Wyricuria, 1402 (Regestrum)
— Wirecourt, Wyrecourt, 1425 (Chartier de l'abbaye de Belchamp)
— Vourecourt, 1481 (Charte de l'Ordre de Malte)
— Wirecourt, 1491 (Charte de l'abbaye de Belchamp)
— Virecourt, 1550 (Dominicains de Rosières)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII


Viriat   (01)

Domus Hospitalis Viriat
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Viriat — 01


Domus Hospitalis Viriat
Domus Hospitalis Viriat


— De Viriaso, de Viriaco, de Viria, Viries.
— Paroisse sous le vocable de saint Pierre.
— Les hospitaliers de Tessonge possédaient déjà, au XIIIe siècle, des fonds et des droits étendus dans la paroisse.
Archives du Rhône, titres de Tessonge, et Inventaire mss, de Malte.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Viverot   (45)

Domus Hospitalis Viverot
Département: Loiret, Arrondissement: Montargis, Canton: Lorris, Commune: Montereau — 45


Domus Hospitalis Viverot
Domus Hospitalis Viverot


Viverot était une ancienne maison de l'Hôpital et de fondation royale, comme nous le voyons d'après un vidimus d'une charte de Louis VII, par laquelle ce monarque déclare donner pour le salut de l'âme de son père, à Dieu et à l'Hôpital de Jérusalem, une maison avec le terrain tel qu'il se trouve renfermé par des fossés avec une prairie, située à Viverot, « apud Viveretum. » Cette charte porte la date de l'année 1167.

Viverot faisait autrefois partie de la paroisse de Montereau. Ce domaine comprenait, au siècle dernier, une ferme avec une centaine d'arpents de terre, qu'on voyait sur le grand chemin de Lorris à Gien, tenant vers sud au chemin conduisant de Montereau à la forêt d'Orléans. Les frères de l'Hôpital de Viverot avaient le droit d'usage dans cette forêt. Le duc d'Orléans, par un mandement du 25 mars 1370, « rappelait à ses officiers que ce droit consistait à faire pâturer les bêtes aumales et à laine de cette maison avec cent pourceaux et un verrat dans le bois de la garde de Charmentois, dépendant de la forêt, et à prendre du bois « arraché chou ou gisans par terre, sec ou verd dans la garde, au lieu dit l'usage aux Nonains. »

Le domaine de Viverot était affermé, en 1757, 70 livres, et en 1783, 96 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Viviers (Creuse)   (23)

Commanderie Le Viviers
Département: Creuse, Arrondissement: Guéret, Canton: Tercillat - 23


Domus Hospitalis Viviers
Domus Hospitalis Viviers


Le Viviers est situé dans la partie du département de la Creuse qui appartenait au Berry c'est aujourd'hui un hameau de la commune de Tercillat. La commanderie dont il était le chef-lieu, avait beaucoup souffert pendant les guerres de religion. Une partie de ses terres avaient été usurpées par des voisins peu scrupuleux ; les droits de justice, qui appartenaient primitivement aux commandeurs, étaient passés à des séculiers ; les terriers avaient été emportés et détruits, et les rentes n'étaient plus payées.

Conformément aux usages de l'ordre de Malte, l'église du Viviers était placée sous le vocable de saint Jean-Baptiste. Elle mesurait treize cannes sur trois et demie, avait la qualité d'église paroissiale et était desservie par un curé nommé par le commandeur et nourri aux « frais et despens » du fermier de la commanderie, qui lui payait, en outre, une pension de quatre setiers de seigle, mesure de Saint-Sévere, et de trente livres.

Le château était contigu et formait avec elle une vaste construction carrée, qui était entourée de fossés et dans laquelle on pénétrait par un pont-levis et par un grand portail percé dans une grosse tour. C'est dans cette tour que logeait le curé.

Une grange en partie ruinée, un moulin banal construit sur la chaussée d'un étang, un grand jardin planté d'arbres fruitiers, deux prés, trois ou quatre terres et une forêt de haute futaie : tels étaient les principaux immeubles appartenant à ce chef-lieu.
Le commandeur tirait seize setiers de grains des dimes du Viviers, vingt-sept de la moitié de celles de Bétête, et une quarantaine de celles de plusieurs villages du voisinage. Les rentes avaient été réduites à douze setiers de froment, cent cinquante boisseaux de seigle et quinze livres par suite de la perte des terriers.
Le commandeur avait la justice haute, moyenne et basse sur le Viviers, et la faisait exercer par ses officiers.

Le Temple de Villard
Département: Creuse, Arrondissement: Guéret, Canton: Villard, Commune: La Celle-Dunoise - 23


Domus Hospitalis Temple-Villard
Domus Hospitalis Temple-Villard


Villard est une commune du canton de Dun, située sur la Creuse ; un peu en amont de la Celle-Dunoise. Ce membre du Viviers consistait « en une chappelle dédiée soubz le tiltre de saint Jehan-Baptiste, laquelle n'est parroisse, ains ung oratoire de devotion. » Des dimes levées sur les villages de l'Hôpital, du Quartier et de la Franchise, rapportaient trente setiers de grains, mesure de Châteauclos ; les rentes produisaient sept ou huit setiers de seigle, et le tout était affermé trente-six livres. Le fermier était tenu de fournir au curé une pension de dix-huit livres et d'acquitter quelques autres petites charges.
La justice appartenait à M. de Châteauclos.

Cordonna
« Item, souloit estre aultre annexe deppendant de ladite commanderie, appellée Corbonna, pres Saint-Severe, consistant en ung petit estang et molin rompu, et ung petit dixme vallant trois setiers de bled, mesure de Saint-Sévère, et en rentes sur ung tenement, appelle le Gasvallune, de douze setiers de seigle, mesure de Perassay, cinq sols et deux chapons. »

La Forêt-du-Temple
Département: Creuse, Arrondissement: Guéret, Canton: Bonnat - 23


La Forêt-du-Temple
Domus Hospitalis Forêt-du-Temple


La Foret-du-Temple est un gros hameau de la commune de Mortroux.
Ce membre consistait en une église paroissiale, dédiée à saint Blaise, dont le commandeur du Viviers était dîmier général, curé primitif et collateur en une métairie du labourage de quatre bœufs en granges, prés, terres, bois, moulin, étangs, dîmes, cens et rentes. La justice du lieu avait été usurpée par le sieur d'Estignère.

L'église mesurait neuf cannes sur trois ; elle avait été voûtée, mais sa voûte s'était écroulée. Le curé qui la desservait, recevait, à titre de gages, huit setiers de blé, mesure d'Aigurande, et trente livres ; il percevait en outre la dîme des chanvres, qui lui rapportait dix à douze aunes de toile.

Le commandeur possédait dans ce lieu une maison, une grange, des terres, une forêt, un étang, appelé l'étang du Viviers, et le moulin de la Forêt, qui rapportait trente setiers de grains. Les dimes de la paroisse, levées à raison de treize gerbes une, produisaient dix-neuf setiers de blé, mesure de Malval, et celle des Marches, vingt-trois setiers, mesure d'Aigurande. D'autres dîmes se percevaient « hors de la franchise de ladite paroisse. » Les rentes donnaient vingt-sept livres, cinquante boisseaux de froment, quatre-vingt-dix boisseaux de seigle, deux cent quarante boisseaux d'avoine et trente poules.

Ces produits étaient grevés d'une redevance de vingt-quatre boisseaux de seigle et de quarante boisseaux d'avoine au profit du prieur de Malval, et d'une autre redevance de neuf boisseaux de seigle due au sieur de Bois-Lamy.

Les revenus de la commanderie du Viviers s'élevaient, en 1616, à 525 livres.
Les charges, à 244 livres.
Il ne restait donc au commandeur que 281 livres.
Sources : A. Vayssière. Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze. Tulle 1884. - BNF


Viviers (Nailloux)   (31)

Domus Hospitalis Viviers
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Nailloux — 31


Domus Hospitalis Viviers
Domus Hospitalis Viviers


L'Hôpital de Caignac possédait en toute seigneurie, par suite d'une donation que les archives ne nous ont pas conservée, une portion du territoire de NaillouxDomus Hospitalis NaillouxDomus Hospitalis Nailloux, désignée sous le nom de Viviers ; ils y avaient construit un établissement qui avait servi de noyau à une petite localité n'existant plus du reste aujourd'hui.
Les précepteurs de CaignacDomus Hospitalis CaignacDomus Hospitalis Caignac eurent à lutter à ce sujet contre les consuls de Nailloux, qui prétendaient avoir la juridiction du lieu de Viviers comme du reste de leur territoire. Ces contestations se terminèrent par un arbitrage qui donna pleinement raison au précepteur Guillaume du Puy, vers 1175.

Dans une reconnaissance consentie en 1499 par les consuls de Viviers au commandeur Gaston de Verdusan, nous apprenons que, dans cette localité, les Hospitaliers possédaient un château féodal. Mais la suite des temps ou peut-être les malheurs da la guerre firent disparaître cette demeure ; « à présent, » lisons-nous dans un dénombrement de la Commanderie de Caignac en 1657, « ne y a rien que la mémoire. »

Dans le voisinage de Nailloux se trouvait également une autre portion du territoire appelée SieuraguelDomus Hospitalis SieuraguelDomus Hospitalis Sieuraguel, au centre duquel les Hospitaliers possédaient un établissement d'exploitation agricole.

Liste des Commandeurs du membre de Viviers.
1270. Hugues de Electo.
1288. Arnaud de Barri.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.


Vraie-Croix (La)   (56)

Domus Hospitalis La Vraie-Croix
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Elven, commune: Sulniac — 56


Domus Hospitalis La Vraie-Croix
Domus Hospitalis La Vraie-Croix


La Vraie-Croix, autre ancienne trêve de la paroisse de Sulniac, se trouve à une petite lieue du Gorvello; c'était à l'origine un village appelé le bourg de l'Hôpital de Sulniac ou simplement l'Hôpital. Là se trouvait « un temple fondé de Saint-Sauveur et de Saint-Jean-Baptiste, et autour de ladite église plusieurs tenues sur lesquelles sont deues au commandeur de Carentoir quelques rentes avec un petit droit de dîme à la 11e, gerbe ; et n'y a aucun domaine ny habitation du propre de ladite commanderie (de Carentoir). »

On lit aussi dans un Aveu de 1624: « Le Temple de la Vraie-Croix où il y a croix, bannière et enterrage. Autour de ce temple est un grand village qui dépend presque en entier de la commanderie de CarentoirDomus Hospitalis CarentoirDomus Hospitalis Carentoir, et les hommes subjets doibvent rentes féodales, debvoirs seigneuriaux et dîme. Les pleds généraux s'y tiennent le lendemain de la Sainte-Croix et l'on y fait venir les hommes du Temple du Gorvello et du Cours de Molac. » Les oblations faites à la Vraie-Croix se partageaient comme celles du Gorvello. Dans les temps reculés, il y avait aussi un étang et un moulin qui dépendait de la commanderie de Carentoir, mais ils n'existaient plus au commencement du XVIIe siècle, époque à laquelle l'évêque de Vannes « s'estoit déjà saisy du droit de dîme. »

Deux sanctuaires s'élevaient et subsistent encore au bourg de la Vraie-Croix; le premier, jadis église tréviale de Sulniac sous le patronage de Saint-Sauveur et de Saint-Jean, est devenu de nos jours église paroissiale. dédiée, à saint Isidore; c'est elle qu'on appelait le Temple de Saint-Jean, possédé par les Chevaliers Hospitaliers; — le second est à proprement parler la chapelle de la Vraie-Croix; disons un mot de chacun d'eux.


Chapelle de la Vraie-Croix
Chapelle de la Vraie-Croix — Sources: Bourgeois Michelle


La chapelle du Temple de saint Jean reconstruite au XVIe siècle et restaurée au XVIIe, affectait la forme d'une croix à double croisillon sur le modèle du reliquaire de la vraie croix dont nous parlerons à l'instant. On y trouve une cloche en bronze de 1523. — L'autre chapelle remonte en partie au XIIIe siècle et s'élève à l'extrémité du village opposée à l'église du Temple. Elle offre cette singularité d'être bâtie au-dessus d'une voûte sous laquelle passe la voix publique; son portail composé de cinq voussures ogivales reposant sur des colonnettes romanes se trouve sous le coté de la voûte correspondant à la nef du sanctuaire. Un escalier intérieur — remplacé de nos jours par deux escaliers extérieurs — conduisait de ce beau portail au sanctuaire lui-même.
Mais pourquoi ces deux chapelles dans le même village ?
Ecoutez la légende: « Un seigneur breton venant des croisades, — un Templier ou un Hospitalier peut-être,- rapportait de son lointain voyage une relique de la Vraie Croix. Il s'endormit un jour dans la paroisse de Sulniac, et pendant son sommeil la précieuse relique qu'il portait pieusement sur sa poitrine disparut tout à coup. A son réveil craignant de l'avoir perdue en route, il revint sur ses pas, mais bien en vain; il lui fut impossible de retrouver son trésor sacré et il quitta le pays. Après son départ, des enfants aperçurent une vive lumière dans une aubépine au pied de laquelle le chevalier s'était endormi; l'un d'eux grimpa dans l'arbrisseau et trouva au fond d'un nid, jetant un merveilleux éclat, le reliquaire qu'avait perdu le chevalier croisé. On résolut d'élever à côté une chapelle et d'y placer cette insigne relique; alors fut construite la chapelle du Temple sur le modèle du reliquaire de la Vraie-Crois. Le saint fragment y fut solennellement déposé, mais le lendemain la relique avait disparu de nouveau et le nid dans l'aubépine avait repris sa mystérieuse clarté. On comprit alors que Dieu voulait que la relique fût honorée non à quelques pas de l'arbre où elle reposait, mais sur son emplacement même et à la hauteur précise où se trouvait le nid. Une seconde chapelle fut donc construite en cet endroit et c'est là, qu'aujourd'hui encore l'on vénère le fragment de la Vraie-Croix. »

Cet objet sacré est renfermé dans un reliquaire en forme de croix à double branche en cuivre doré; une guirlande de feuilles de chêne gravée en creux court sur le pied et sur les croisillons, et une torsade forme bordure; neuf pierres précieuses ornent cette croix dont toutes les branches sont pattées. Honorée en ce lieu depuis bien des siècles, cette sainte relique donne depuis lors son nom au bourg de la Vraie-Croix.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


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