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Hôpitaux et Maisons de l'Ordre de Malte
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Maël et Loc’h   (22)

La commanderie de Maël et Loc’h, Le Loc’h
Département: Côtes-d’Armor, Arrondissement: Guingamp, Canton: Rostrenen, Commune: Peumerit-Quintin - 22


Domus Hospitalis Le Loch
Domus Hospitalis Le Loch


Le loch est mentionné pour la première fois en 1160 dans la charte confirmative de Conan IV, attestant une donation an Luch en faveur des Hospitaliers.
Dans le second quart du XVe siècle, le Loc’h dépend de la commanderie de La Feuillée, car le commandeur Pierre de Keramborgne, revendique la commanderie du Louc’h et de Mael.
Sur la vitre du collatéral sud figurait nencore au milieu du XIXe siècle, Saint-Jean et une inscription : « L’an mil IIIIcc IIIIxx XVI fut faict cest vitre et chapelle en l’endroit de Guille Taret, feu Guille Taret est mis »
Les membres de la famille Taret semblent être des donateurs ponctuels du Loc’h, car on pouvait encore lire sur un des piliers de la porte du cimetière l’inscription : « 1504. Y Taret FABRIQV »
Les commandeurs de Maël et Loc’h possédaient aussi un manoir proche de leur église, car une déclaration de 1617 mentionne l’existence de vieilles maziéres qu’on dit avoir esté anciennement un chasteau.
En 1697, en la paroisse de mael Cy devant la treve du louch dont est Seigneur fondateur et à tous droits en Icelle Le Sieur Commandeur, et à lui apartiennent les offrandes et oblations, pieres nomminalles, Escussons, enfeux, Escabaux, accoudouers, aucuns autres Seigneurs ny ayant droit, Lad.
Treve et son Cimetiere Embornée de Touttes parts des Terres de la Commanderie, Contenant en fond vingt Cordes, et douze pieds.
La Chapelle St. Thomas en lad paroisse de Maël proche ladite églize Trevialle de St. Jean du louch, laquelle appartient pareillement audit Commandeur, Et contient en fond quatre cordes et vingt pieds de tout, joignant de Touttes parts aux issues du bourg.

Au milieu du XIXe siècle, lors de sa visite au bourg du Loc’h, Sigismond Ropartz remarqua dans la maîtresse-vitre - aujourd’hui disparue - un écusson fascé d’hermines et de gueules indiquant le lignage des Rostrenen, et un autre écusson de gueules à la croix pleine d’argent, rappelant les armes de Malte.
Et dans la baie du transept sud, un seul écusson mi-parti, burelé d’argent et de gueules, et fretté d’argent et de gueules, indiquant un lignage des Quélen.
En 1961, la chapelle étant fortement délabrée, l’autel sculpté de Saint-Jean-du-Loc’h est déplacé dans l’église de Peumerit-Quintin et consacré sept ans plus tard par Monseigneur Kervéadou.
La chapelle est entièrement restaurée dans les années 1980 par l’association « Les Amis de la chapelle du Loch »

Informations et images sur la commanderie de Maël et Le Loch

Commentaire descriptif de l’édifice
Le village du Loc’h est situé à 3km à l’ouest du Bourg de Peumerit-Quintin au milieu d’une large zone humide éponyme du lieu-dit.
L’ancienne chapelle dédiée à Saint-Thomas et Saint-Cado a complétement disparu tout comme le manoir emmotté déjà ruiné au début du XVIIe siècle.
Sur la route qui mène à Maël-Pestivien, on retrouve à l’est, le moulin de la commanderie totalement reconstruit, mais dont les anciens biefs sont encore perceptibles et à l’ouest, l’église du Loc’h, construite au milieu d’un large placître clos, qui enclavait autrefois le cimetière.
Elle adopte un plan en croix latine au chevet plat peu saillant.
La façade occidentale est percée d’un portail en plein-cintre mouluré d’un mince tore et le mur pignon est coiffé d’un clocheton à une seule chambre de cloche.
La façade septentrionale est totalement aveugle, le mur pignon du bras de transept nord étant en saillie sur un terrain à fort pendage, il est soutenu à l’ouest, par un contrefort droit, et à l’est, par un contrefort oblique, les deux présentant un double ressaut en larmier.
Seule, une baie rectangulaire simplement chanfreinée éclaire le bras de transept via le gouttereau est.
La façade orientale ne présente que peu d’intérêt, car elle a été entièrement reconstruite à la fin du XXe siècle.
La façade méridionale, faisant face à l’entrée du placître, est la plus remarquable, elle est composée, d’ouest en est, d’une mince fenêtre remontant au XIIe ou XIIIe siècle qui éclaire timidement l’entrée de la nef, puis le porche, remonté il y a quelques décennies, est voûté en berceau, l’intrados est souligné d’une mouluration en cavet et repose sur deux piles engagées circulaires aux chapiteaux feuillagés, semblant datées de la même période que la mince fenêtre.
Sous le porche, le portail méridional est imposant, il est à doubles voussures à mouluration torique en accolade retombant sur de fines colonnettes engagées à bases, astragales et chapiteaux feuillagés.
Le portail est surmonté d’une archivolte en accolade chanfreinée à retour.
Entre le porche et le transept, il y avait un ossuaire qui a disparu depuis, une petite fenêtre en arc brisé prend place sur le gouttereau de la façade sud.
Le bras de transept a été aussi entièrement reconstruit, mais sur ses rampants, ont été réemployées une série de crochets évoquant une restauration à la charnière des XVe et XVIe siècles.
À l’intérieur, quelques éléments antérieurs aux reconstructions récentes sont encore perceptibles : posés contre le piédroit du portail méridional, les fragments d’un pinacle fleuronné et d’une colonne, rappelant le gothique renaissant breton, à l’angle sud-est du bras de transept sud, un fragment de remplage gothique, et contre le maitre-autel, un tronçon de colonne octogonale.
L’entrée de la chapelle sud, formant transept, est marquée de colonnes engagées semi-octogonales à chapiteaux moulurés en cavet et soulignés d’un astragale torique.
Les crédences trilobées du chevet et des transepts indiquent une mise en œuvre des XIVe et XVe siècles.
Enfin, à la croisée du transept, une dalle funéraire aux écus frustres prend place devant l’autel.
À noter, les inscriptions des vitraux contemporains qui reprennent ceux des anciennes verrières de la chapelle : la maitresse-vitre présentent les écus de Malte, des Rostrenen et des Quelen, et sur la baie rectangulaire du transept nord, on peut voir un phylactère reprenant l’inscription de 1496 décrite par Sigismond Ropartz en 1862.
Sources : Sources : Ministère de la Culture. Présentation de la commune de Peumerit-Quintin ; Commanderie d’Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, Le Loch (Peumerit-Quintin) - (ancienne étude d’inventaire de 1967) ; La commanderie de Maël et Loc’h, Le Loc’h (Peumerit-Quintin) BNF


Macôn   (71)

Commanderie de Macôn
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement et Cantons: Mâcon — 71


Commanderie de Macôn
Commanderie de Macôn


Les possessions de l'Ordre de Malte dépendant de la Commanderie de Mâcon d'après la visite générale faite le 9 août 1769 par le Frère Louis-Marie-Antoine Dugarric (Arch. du Rhône, H 170)

La cellule mère de la Commanderie de Mâcon, son centre administratif et religieux fut d'abord la petite île Saint-Jean (commune de Saint-Jean-le-Priche), située sur la Saône, proche les murailles de la ville et la tour de Marandon. Il y avait là une discrète chapelle, dédiée à Saint-Jean-Baptiste, patron de l'Ordre, dont il ne reste plus, depuis longtemps, aucun vestige ni apparence.

La seigneurie de l'île Saint-Jean était très modeste. Elle comprenait au début du XVIe siècle plusieurs maisons sises rue du Bourgneuf. Un terrier de reconnaissance, au profit du frère Louis de La Roche, commandeur, est en effet passé en 1502 par six habitants de Mâcon pour ces maisons. Toutefois le Commandeur touchait en outre les deux tiers des dîmes de Chaintré. Ces dîmes étaient exigibles sur tous les grains qui s'y récoltaient à la douzième gerbe ; sur le vin à la seizième partie ; et sur les légumes à la vingt et unième partie. L'autre tiers des dîmes appartenait au curé de Chaintré.

Enfin des redevances, en la terre du Lys, se percevaient sur l'hôpital Dacier (alias Saint-Jean d'Assye), à Charbonnières, membre dépendant de la Commanderie.

Cet ancien chef-lieu de l'île Saint-Jean fut transféré, à une date qui nous est inconnue, à Espinassy, en Charolais (peut-être pour des motifs de commodité et parce que l'île fut attribuée, en 1210, par le comte Guillaume II à l'abbaye de Saint-Philibert de Tournus). Sans abandonner son titre de chef, Mâcon le partagea désormais avec la localité charolaise.

Espinassy
Département: Loire, Arrondissement et Canton: Charolles, Commune: Marcilly-la-Gueurce — 71


Commanderie d'Epinassy
Commanderie d'Epinassy


Espinassy (ou Epinassy) représentait un ensemble mieux adapté que Mâcon pour remplir les fonctions de chef d'Ordre. Inutile de chercher maintenant Epinassy sur une carte. Ce n'est plus qu'un petit hameau situé sur le territoire de Changy, à 5 km de Charolles. De ce hameau, autrefois plus favorisé, dépendait une chapelle, un château, des granges, des écuries, un pigeonnier, un étang couvert en pré, des terres, prés, bois — le tout s'accompagnant de plusieurs droits et devoirs seigneuriaux, cens, rentes, justice haute, moyenne et basse.

En 1769, on constate que la chapelle est assez bien conservée. Elle mesurait 40 pieds de long sur 24 de large. Le chœur était voûté et prenait jour, à l'extérieur, par cinq vitraux grillagés. La nef était lambrissée. L'autel, en maçonnerie, s'encadrait de deux statues, l'une représentant saint Jean-Baptiste, l'autre la Sainte Vierge. Au milieu, une croix de bois noir supportait un Christ blanc. Des tuiles creuses recouvraient la toiture, au-dessus de laquelle émergeait un pavillon où pendaient deux cloches, du poids d'environ 300 livres les deux, bien sonnantes et garnies de leurs gongs et cordes.

A quelques pas de la chapelle se dressait le château, résidence du Commandeur, qui avait plutôt les allures d'une maison bourgeoise que d'une demeure seigneuriale. Ni fossés, ni tourelles. Il était pourvu, au rez-de-chaussée, d'une grande cuisine cadettée, autrement dit pavée de dalles en pierre, avec pierre d'évier et large cheminée en pierre de taille, à laquelle cuisine confinaient trois autres locaux accessoires ou salles de débarras. Au-dessus, à l'étage, se trouvaient trois chambres, dont la plus spacieuse était celle du Commandeur, éclairée au midi par une baie vitrée protégée par un contrevent. On y voyait une cheminée peinte en plusieurs couleurs, sur laquelle un prédécesseur avait gravé ses armes. Ladite chambre était boisée et garnie d'une alcôve. Elle communiquait avec une autre pièce, dite des Archives, par une double porte fermant à clef. Là reposaient dans un coffre, rangés en bon ordre, scellés et numérotés, les terriers, plans et autres papiers de la Commanderie et de ses membres.

Le corps du bâtiment se complétait de greniers et d'une cave. Une cour, alimentée d'un puits, la séparait de l'habitation du fermier, des bâtiments d'hébergeage, de plusieurs écuries et d'un fournier.

Mais le compte rendu de la visite signale assez fréquemment des portes disjointes, des murs détériorés, des carreaux brisés... Ce qui prouve que la demeure restait pendant un assez long temps inhabitée. En fait, le Commandeur n'y apparaissait qu'à de rares occasions. Tous les biens de la Commanderie étaient confiés à un fermier général, dont la gérance et la surveillance s'étendaient non seulement sur le hameau d'Espinassy, mais sur de nombreux membres ou annexes disséminés dans les environs plus ou moins proches.

A cette Commanderie ressortissaient en effet :
une tuilerie située à Monchalon (cne d'Ozolles).
deux cures, l'une appelée Baudemont (à 3 km de La Clayette), l'autre à Montagny-sur-Grosne, près de Dompierre-les-Ormes.
une ancienne chapelle à Neuglisois (cne de Montagny, con de Matour).
une autre chapelle à Bois-du-Lin (cne de Dompierre, con de Matour).
des bois et rentes à Rhodes (cne de Château, con de Cluny), à Ventrigny (hameau de Chauffailles), à Launay (hameau de Sainte-Foy, con de Semur-en-Brionnais), à Genouilly (à 12 km du Mont-Saint-Vincent).

En plus de la garde des bâtiments, le fermier avait la charge de percevoir, dans ces localités, les rentes, bénéfices, dîmes, etc., inscrites sur les terriers dont le Seigneur Commandeur lui laissait la responsabilité. — Toutes les annexes ou membres ci-dessus énumérés n'offraient, en dehors du maigre produit de leurs revenus, rien qui puisse retenir l'attention.

Ainsi se délimitait l'aire de la Commanderie d'Espinassy, qui comprenait toutes les dépendances de l'Ordre de Malte dans le Charolais. Plus au nord, elle se heurtait au Chalonnais et au Grand Prieuré de Champagne.

Mais la Commanderie de Mâcon, qui continuait à garder son titre de chef, ne se cantonnait pas à Espinassy et au Charolais. Elle se prolongeait aussi sur une partie de la région sud de Mâcon, et même sur le Lyonnais. Ses possessions n'y étaient guère mieux groupées. Nous les mentionnerons puisqu'il faut être complet ; mais nous les passerons très rapidement en revue afin d'éviter une énumération fastidieuse.

Domus Hospitalis Belleville
Département: Rhàne, Arrondissement: Villefranche-sur-Saàne, Canton: Belleville - 69


Domus Hospitalis Belleville
Domus Hospitalis Belleville


A Belleville-sur-Saône (arrondissement de Villefranche) l'Ordre, en 1769, possédait, proche la porte appelée Duvivier, un enclos entouré de murs de toute part, au milieu duquel s'élevait une maison et quelques vieilles masures. Cet emplacement portait le nom de jardin de la Commanderie. Placé sous le vocable de sainte Catherine, il était probablement une survivance de l'Ordre des Templiers. Une note de 1642 y mentionne des ruines de « beaux bâtiments » (Arch, du Rhône, H 143).

A un petit kilomètre du bourg, il y avait également une métairie composée d'une chambre, d'une cuisine, d'un hangar, d'un fournier et de deux écuries.

L'Ordre possédait encore un pré de 18 coupées dans l'île de Montmerle, des terres notamment à la Gravelière et à la Garenne, des dîmes sur les paroisses de Belleville, Saint-Jean-d'Ardières, Taponas, Dracé, Capannoux, et, à 2 km de Belleville, le moulin de Saint-Jean-d'Ardières, avec un bâtiment renfermant un petit four et une écurie de chevaux.

Domus Hospitalis Peyzieux
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Châtillon-sur-Chalaronne - 01


Domus Hospitalis Peyzieux
Domus Hospitalis Domus Hospitalis Peyzieux


A une lieue de Belleville, dans le canton actuel de Thoissey, les Hospitaliers entretenaient une chapelle dédiée à saint Ennebond, dite Temple de Peyzieux, au milieu d'une vaste prairie. Ici encore le terme de Temple indique qu'elle provenait de la succession de l'Ordre des Templiers, Ceux-ci l'avaient en euet acquise en 1236. Elle mesurait 8 mètres de longueur sur 5 de largeur. L'autel était dépourvu de décorations et l'on n'y officiait jamais. Mais le fermier avait ordre de la maintenir en bon état parce que, dans le terrier la concernant, il était dit que c'était à cause d'elle que le Commandeur touchait des dîmes sur les villages de Peyzieux, Genouillet, Valleins, Saint-Trivier, Chaneins, et que ces dîmes étaient portables dans ladite chapelle. Probablement le Commandeur se souvenait-il aussi qu'en 1614 le procureur général du Parlement des Dombes avait fait saisir les revenus du membre de Peyzieux pour forcer l'Ordre de Malte à réédifier la chapelle, qui tombait en ruines.

Domus Hospitalis Saint-Jean-des-Essartz
Département: Rhône, Arrondissement: Villefranche-sur-Saône, Canton: Le Bois-d'Oingt, Commune: Pouilly-le-Monial - 69


Domus Hospitalis Saint-Jean-des-Essartz
Domus Hospitalis Saint-Jean-des-Essartz


Enfin, à Saint-Jean-des-Essartz, en Lyonnais, paroisse de Pouilly-le-Monial, à trois lieues de Belleville, existait une chapelle en bon état, carrelée et couverte d'un toit en tuiles creuses. Les ornements avaient été envoyés aux archives de l'Ordre à Lyon, dans la crainte qu'ils ne fussent volés. A ce membre étaient attribuées une dîme et une rente noble. La dîme se percevait, tant en blé qu'en vin, audit Clos des Essartz et dans les paroisses de Thézé et de Pouilly. La rente, consignée dans un terrier relié en basane brune, contenait 77 reconnaissances.

Voilà maintenant terminé notre tour de la Commanderie de Mâcon. Nous avons indiqué le détail de ses morcellements, tels qu'on pourrait les percevoir dans les cartons d'une étude de notaire.

Au total, ses biens se rassemblaient essentiellement autour de trois centres : le Charolais, le Mâconnais et le groupe de Belleville, avec une densité variable et un rendement subordonné à la présence de bâtiments, à la nature et à l'étendue des terrains exploités, aux droits seigneuriaux (cens, dîmes, etc.) prélevés dans les villages d'alentour.

Nous sommes assez bien fixés sur la valeur des revenus de chacun d'eux par les baux qui étaient répartis entre les différents fermiers de la Commanderie pour l'espace de cinq ans et pour une somme annuelle.

En 1769, le sieur Prudon détenait le fermage général des membres d'Espinassy pour le prix de 5 000 francs.

Le sieur Dupré détenait le fermage de Mâcon pour 1 400 francs.
La veuve Dépinan, l'annexe de Belleville pour 550 francs.
Le sieur Dépinay, l'annexe de Peyzieux pour 500 francs.
Le sieur Durand, le membre de Saint-Jean-d'Ardières pour 260 francs.
Le sieur Augras, le membre de Saint-Jean-des-Essartz pour 170 francs.
Défalcation des dépenses, il restait net au Seigneur Commandeur : 6 768 francs.

L'inventaire de la Commanderie de Mâcon confirme ce que nous disions au début sur l'éparpillement des biens afférents à ces sortes de circonscriptions administratives créées par les Ordres sous le nom de Commanderies.

Nous nous serions volontiers représenté une Commanderie comme une seigneurie placée au centre d'un vaste domaine d'un seul tenant, comme un château dominant des terres et des bois groupés autour de lui, à la façon des bâtiments qui accompagnaient d'habitude, au moyen âge, les grands fiefs seigneuriaux.

C'est au contraire, en Mâconnais du moins, un assemblage domanial fait de champs exigus et dispersés. Nulle part on ne trouve de grandes exploitations. Dans la Commanderie d'Epinassy, par exemple, si quelques pièces de terres (comme le Grand Pré) atteignent une contenance évaluée à 20 ou 30 chars de foin ; si les bois de haute futaie, appelés « les Grands bois de la Commanderie » atteignent 166 arpents ; si la terre des Epardeaux produit 18 à 20 bichets — à côté de cela, combien de terres ne figurent que pour une contenance de deux ou trois bichetées seulement.

Ce morcellement ne doit pas nous étonner. Il provenait de la façon dont s'étaient constitués les biens de la Commanderie. Rappelons-nous que ceux-ci résultaient de libéralités des fidèles, et que ces legs pieux étaient souvent l'aumône de petites gens, car les donations des grands personnages n'étaient pas la règle commune et n'affluaient pas en toutes contrées.

Nous aurions pu aussi, en parcourant la Commanderie, nous attendre à y retrouver les vestiges de vieilles demeures féodales, peut-être même (pourquoi pas ?) des maisons fortes avec tourelles et poivrières, donjons et échauguettes, témoignages d'une ancienne splendeur. Il n'en est rien. Nous ne voyons guère qu'une série de bâtiments désuets, des logis consistant le plus souvent en un unique rez-de-chaussée aux murs délabrés. Et si nous constatons par hasard la présence d'un château, comme à Espinassy, il nous apparaît sous l'aspect d'une simple demeure campagnarde.

Quant aux chapelles que l'Ordre avait primitivement édifiées dans la plupart de ses annexes — chapelles où les frères visiteurs ne manquaient pas de venir s'agenouiller à chacune de leur tournée d'inspection — elles étaient ordinairement hors de service ou mal entretenues. A Neuglisois, il n'existe plus en 1760 qu'une « mazure de chapelle autour de laquelle il n'y a que des buissons qui ont crû avec ladite mazure ». A Launay, la chapelle est enfouie au milieu d'un bois appelé « de Serve », pénétré par les broussailles. La chapelle de l'île Saint-Jean de Mâcon ne nous a même pas conservé la date de sa disparition.

En définitive, la Commanderie de Mâcon ne nous laisse pas une impression de richesse et de puissance. Disons qu'il en est de même de beaucoup d'autres Commanderies du Royaume, à part quelques exceptions telles que la Commanderie voisine du Temple Sainte-Catherine de Montbellet que nous a décrite notre confrère M. G. Jeanton, et dont il reste encore une chapelle du XIIIe siècle, un des rares spécimens du style gothique de notre région.

En réalité, l'âge d'or de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem s'est épanoui dans le premier tiers du XIVe siècle, lorsqu'il hérita des biens des Templiers (1313). Mais s'il échappa pour son propre compte à la vindicte royale, s'il en retira des bénéfices immédiats, il ne subit pas moins par la suite de cruelles vicissitudes. Les circonstances heureuses qui avaient tout d'abord favorisé l'expansion des Croisés à travers toute l'Europe et l'Asie méditerranéenne eurent un terme. Les chevaliers du Christ durent finalement s'incliner devant la résistance puis l'offensive des Infidèles. Dès lors l'Ordre commença à se désintégrer. Ses ressources s'épuisèrent rapidement, principalement pendant le siège de Rhodes par les Turcs (1520) qui se prolongea pendant plusieurs années. En vain le pape Innocent VIII s'évertua de rétablir ses finances en lui annexant des ordres secondaires qui s'étaient fondés en même temps que lui, comme ceux du Saint-Sépulcre ou de la milice de Saint-Lazare de Bethléem et de Nazareth. Tous ces petits ordres accessoires s'évanouiront sans remettre à flot les Hospitaliers qui, refoulés peu à peu avec l'amertume d'une armée en repli, furent obligés de se réfugier dans l'île de Malte.

C'est le 24 octobre 1530 que Philippe de Villiers de l'Isle Adam débarqua à Malte avec ses chevaliers et ses archives. Ils y séjournèrent de 1530 à 1798. Après quoi ils se fixèrent à Rome. Pendant de nombreuses années les propriétés dont ils étaient possesseurs sur la terre de France avaient été entretenues avec régularité ; les réparations s'effectuaient selon les besoins. Mais les échecs successifs de leurs troupes avaient rompu leur cohésion, entraîné l'arbitraire et le libertinage. Leurs richesses, si prospères au temps de la féodalité, ne firent plus l'objet que de soins insuffisants. Cette négligence prolongée entraîna la dislocation de leurs biens, l'effritement de leurs bâtiments, la disparition de leurs champs. A telle enseigne que bon nombre de lieux-dits inscrits dans leurs terriers se sont effacés et sont maintenant ignorés des appellations locales et des plans cadastraux. — Puis la Révolution passa sur ces débris, emportant les derniers privilèges qui pouvaient les rattacher à l'ancien état de choses.

Et pourtant les Hospitaliers (on plutôt l'Ordre de Malte puisque c'est ainsi qu'on le désigne aujourd'hui) maintiennent encore leur existence. Car la Révolution n'a pas submergé tous les pays, et même en France la propriété rurale ne fut jamais abolie puisque les confiscations ne visaient que les émigrés de fraîche date. Après la tourmente, l'Ordre s'efforça de ressaisir dans la mesure du possible ses anciens biens fonciers. Il les vendit pour la plupart. Ses ressources présentes ne sont, paraît-il, pas négligeables. Il les emploie aux mêmes fins que jadis, à des œuvres d'assistance sociale, à l'entretien des hôpitaux, de crèches, d'orphelinats, de dispensaires, et fait vivre des centaines d'institutions de bienfaisance dans le monde entier. Son comportement est toujours celui d'un Ordre souverain, d'un Etat indépendant qui groupe 19 associations et 6 000 membres. De 1807 à 1879, il était dirigé par un lieutenant général. Son dernier Grand Maître, le prince Chigi, est mort en 1951.

Ce regain d'activité ne va-t-il pas lui attirer de nouveaux accès de malveillance et d'envie ? Un silencieux conflit l'a déjà brouillé avec l'Eglise entre 1849 et 1954. On prétend que de hauts prélats de l'entourage du Vatican avaient songé à réduire son indépendance, à s'approprier sa gestion administrative et financière, bref à l'absorber. L'équité du pape a fait jusqu'à présent échouer cette campagne où ne furent épargnées, dit un auteur tendancieux (Roger Peyrefitte), ni les menaces ni les injures. En 1961 une nouvelle constitution de l'Ordre a été approuvée par le Souverain Pontife. Dans les milieux officieux on laisse entendre que la principale modification apportée à cette constitution consisterait en l'abolition de la commission des cardinaux nommés par Pie XII pour veiller à l'esprit religieux de l'Ordre. Elle serait remplacée par un cardinal protecteur.
Les choses en sont là pour le moment.
Sources: Dr Léon Laroche, Membre titulaire. Annales de l'Académie de Mâcon : société des arts, sciences, belles-lettres et d'agriculture, page 16. — Bnf


Madeleine-lez-Joigny (La)   (89)

Commanderie La Madeleine-lez-Joigny
Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Joigny — 89


Commanderie La Madeleine-lez-Joigny
Commanderie La Madeleine-lez-Joigny


La Madeleine-lez-Joigny c'était dès l'origine, une commanderie du Temple, dont la maison et la chapelle étaient situées à Joigny, hors de la porte « Prexil » sur la route de Troyes. Il dépendait de cette maison, 120 arpents environ de terre à labour et en pré.

Si l'on devait juger de l'époque de la fondation de cet établissement d'après celle de sa chapelle, il faudrait la faire remonter au commencement du XIIIe siècle. Il nous reste encore une charte de Pierre, comte de Joigny, de l'année 1219, par laquelle il reconnaît avoir donné aux frères du Temple, établis à Joigny, 15 livres de rente, pour faire une chapelle dans leur maison, et y faire dire la messe tous les jours.

Des lettres de la reine de Navarre, comtesse de Champagne, de l'année 1255, confirment celles de Guillaume, comte de Joigny, par lesquelles celui-ci avait reconnu que le Commandeur et les frères du Temple lui avaient payé une somme de 500 livres tournois pour leurs acquêts, tant en fiefs, domaines, qu'en censives dans tout le comté de Joigny.

Le revenu de la Madeleine, avec celui de Saint-Thomas, portait, en 1456, 65 livres tournois; en 1519, 160 livres, y compris le rapport de la terre de Jaulges que nous verrons ci-après. Le même revenu s'élevait, en 1664, à 1,600 livres; et en 1777, à 3,000 livres.

Anciens commandeurs de La Madeleine-lez-Joigny
1355. Fr. Guillaume de Mailg, Grand-Prieur.
1390. Fr. Richard Lecamus.
1465. Fr. Jehan Morand.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Magny-Saint-Loup   (77)

Domus Hospitalis Magny-Saint-Loup
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Crécy-la-Chapelle, Commune: Boutigny — 77


Domus Hospitalis Magny-Saint-Loup
Domus Hospitalis Magny-Saint-Loup


L'un des principaux domaines de l'ancienne commanderie de Monthyon était la terre de Magny-Saint-Loup, dans la paroisse de Boutigny, et où le Commandeur avait toute justice. Le chef-lieu seigneurial était une belle maison à usage de ferme, située dans la grande rue du village.

Les Hospitaliers fondèrent leur maison de Magny dans la seconde moitié du XIIIe siècle, après que Thibaut, seigneur de Magny, et Simon, son frère, prenant l'habit des Chevaliers de l'Hôpital, leur eurent abandonné tout ce qu'ils avaient au dit lieu, en vertu de plusieurs actes datés de l'année 1274.

Marie, veuve du seigneur Thibaut, renonça, en 1278, au douaire qu'elle avait du chef de son défunt mari, sur les biens dont ce dernier avait fait donation à l'Hôpital.

Membre. Monthyon



Domus Hospitalis Monthyon
Domus Hospitalis Monthyon


En 1285, Philippe, roi de France et de Navarre, comte de Champagne et de Brie, accorda aux Hospitaliers de Monthyon des lettres d'amortissement pour leur terre et seigneurie de Magny-Saint-Loup, qui se composait d'une maison avec deux arpents de jardin; de deux arpents et demi de vigne; de vingt-quatre arpents de pré à la fontaine Chyelant, au pré Gibout, à la Platière; de 79 arpents de terre arable aux chemins de Saint-Fiacre, de Meaux et de Sancy, au Chenet, à la fontaine de Magny, à Survillers, aux haies de Bellou, à l'orme de Prelle, etc.; de douze hostises au village de Magny, « in villa de Maigni », avec 40 sols de cens, 9 chapons et 8 oies; le tout provenant de Thibaut de Magny, décédé frère de l'Hôpital.

Le domaine de Magny comprenait, au XVIIe siècle, 120 arpents de terre de diverse nature. Il rapportait, avec les droits seigneuriaux, 600 livres en 1633; 1,800 livres en 1757, y compris les terres de Boutigny; et en 1783, 3,150 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Mail (Château du)   (95)

Domus Hospitalis Château de Mail
Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Pontoise, Canton: Franconville — 95
Peut-être pourions-nous le situer au lieu-dit May pour Château de Mail, sur la carte de Cassini ?


Domus Hospitalis Château de Mail
Domus Hospitalis Château de Mail


Ancien domaine seigneurial dont il ne restait plus au XVe siècle qu'une grange, appelée La Grange l'auxerroise, servant à renfermer les récoltes des terres et le produit des dîmes qui appartenaient à la commanderie.

On ne trouve aucun titre qui puisse faire connaître l'origine de ce domaine qui, depuis le XIVe siècle, a toujours fait partie du Grand-Prieuré de France. « Ce lieu n'est indiqué sur aucune ancienne carte ; mais d'après un titre de 1478, on voit que le château de Mail était situé entre Argenteuil et Franconville. »

Dans un procès-verbal de visite, en 1456, des maisons de la commanderie, on lit: « La granche aucerroise où souloit avoir le Chateau de May qui est détruit par la guerre depuis quarante ans, avec une grant quantitez de terre qui à present sont en désert, et aucune quantité de menuz cens, lesquelz sont perduz pour ce que nul y demeure. »

Pour remettre les terres en bon état de culture, le Grand Prieur, Bertrand de Cluys, les avait données en viage à un frère de l'Ordre, Josse Delaporte. Ce religieux en avait fait un bail, en 1478, à un nommé Mercier, demeurant, est-il dit dans l'acte, audit lieu du Château de Mailg, assis entre Argenteuil et Franconville. Le bail comprenait, outre les terres, un moulin, sans la justice du lieu et les droits seigneuriaux, que le bailleur se réservait. Le fermage était fixé à cent sols parisis, mais le preneur devait faire bâtir à ses frais sur l'emplacement de l'ancien château une maison avec grange, écuries, étables, etc., et défricher soixante arpents de terre par année.

Au siècle dernier, il ne restait plus de cet ancien domaine qu'une chapelle et 450 arpents de terre, affermés avec quelques rentes seigneuriales, 400 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Maison-Neuve   (77)

Domus Hospitalis Maison-Neuve
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Coulommiers, Commune: Aulnoy — 77


Domus Hospitalis Maison-Neuve
Domus Hospitalis Maison-Neuve


Maison-Neuve, était, au XIIIe siècle, le chef-lieu d'une commanderie de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, dont dépendait alors:

Membre. La Malmaison


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Coulommiers, Commune: Maisoncelle-en-Brie - 77


Domus Hospitalis La Malmaison
Domus Hospitalis La Malmaison


Le domaine de la Malmaison, et à laquelle on ajouta, au XVe siècle, un nouveau membre, le fief de Noisement.

Noisement


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Coulommiers, Commune: Saint-Cyr-sur-Morin - 77


Domus Hospitalis Noisement
Domus Hospitalis Noisement


Dans la même contrée, les Templiers possédaient deux commanderies: l'une appelée Commanderie de Coulommiers

Coulommiers


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Cantons: Coulommiers, Commune: Coulommiers - 77


Domus Hospitalis Coulommiers
Domus Hospitalis Coulommiers


Et l'autre, commanderie de Bilbartault les Vannes.

Bilbartault


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Coulommiers, Commune: Doue - 77


Domus Hospitalis Bilbartault
Domus Hospitalis Bilbartault



Ces commanderies étant devenues, au XIVe siècle, la propriété des Hospitaliers, ceux-ci les réunirent à celle de Maison-Neuve, pour n'en faire qu'une seule.

Maison-Neuve, qui en était resté le chef-lieu, ayant été brûlé et presque entièrement démoli pendant les guerres du XIVe siècle, on transféra le siège de la commanderie dans la maison de Coulommiers, où il resta jusqu'au commencement du siècle dernier. A cette époque, le Commandeur, qui était le chevalier de Comminges, rétablit Maison-Neuve, y construisit un superbe château, et en fit de nouveau le chef-lieu de la commanderie.

Ces divers changements expliquent comment cette commanderie fut désignée tantôt par un nom, tantôt par un autre, selon que le Commandeur résidait à Maison-Neuve ou à Coulommiers.

Il nous reste peu de titres sur l'Hôpital de Maison-Neuve. Les seuls documents que nous avons encore, sont de la fin du XIIIe siècle, ou du commencement du XIVe. Ils sont relatifs à des procès longs et dispendieux que le Grand-Prieur de France eut à soutenir contre les officiers du Roi, qui lui contestaient le droit de haute justice dans la terre et seigneurie de Maison-Neuve. Il fut enfin reconnu que cette justice appartenait à la commanderie, et que le Grand-Prieur était en droit d'y faire relever les fourches patibulaires qu'on avait abattues.

Maison-Neuve se trouvait sur la route de Coulommiers à Meaux. Ce domaine se composait, au siècle dernier, d'un beau château avec cour d'honneur, entourée de grilles en fer, que M. de Comminges avait fait bâtir en 1719. A côté du château, il y avait une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, desservie alors par un père capucin de Coulommiers, qui venait y dire la messe les dimanches et fêtes. Derrière le château, était la ferme, qui comptait environ 200 arpents de terre. Le Commandeur avait sur un petit territoire, près de Coulommiers, une petite dîme qu'on appelait « Molvaux. »
Le revenu de Maison-Neuve était, en 1757, de 1.700 livres; et en 1783, de 3.900 livres.

Noms des Commandeurs de Maison-Neuve et de Coulommiers
1324. Frère Jehan de Beaumetz.
1342. Fr. Simon de Chauderon.
1356. Fr. Guy de la Noue.
1372. Fr. Jehan Delacourt.
1379. Fr. Raoul de Borg.
1388. Fr. Jehan le Braquier.
1394. Fr. Pierre le Bescot.
1398. Fr. Jehan le Gruier.
1400. Fr. Jehan Fromentin.
1414. Fr. Eustache de Cueilly.
1424. Fr. Henri de Bye.
1433. Fr. Jehan le Gay.
1448. Fr. Roger Sergent.
1455. Fr. Simon Hardy.
1469. Le chevalier Bertrand de Cluys, Grand-Prieur de France.
1483. Le chev. Emery d'Amboise,Grand-Prieur de France.
1504. Le chev. Jacques de Château-Châlons, Grand-Prieur de France.
1506. Le chev. Antoine Chabot, Grand-Prieur de France.
1510. Le chev. Pierre de Pons, Grand-Prieur de France.
1514. Le chev. Charles de Brumières, Grand-Prieur de France.
1518. Le chev. Nicolas d'Aubusson, Grand-Prieur de France.
1520. Le chev. Philippe de Villiers-l'Isle-Adam, Grand-Prieur de France.
1523. Le chev. Pierre de Cluys,Grand-Prieur de France.
1537. Le chev. Jacques de Bourbon, Grand-Prieur de France.
1542. Le chev. Philippe Carleau, Grand-Prieur de France.
1547. Le chev. Claude Danssienville, Grand-Prieur de France.
1549. Le chev. François de Lorraine, Grand-Prieur de France.
1565. Le chev. Thomas de Mye, dit Guespré.
1583. Le chev. Georges de Regnier, dit Guerchy.
1596. Le chev. Nicolas Aguevin, duc de Vilvaudé.
1601. Le chev. Hugues de Fouilleuse de Flavacourt.
1630. Le dit George de Regnier, dit Guerchy.
1634. Le chev. Jean de Mondion, seigneur de la Salle.
1639. Le chev. Maximilien de Dampont, bailli de la Morée.
1665. Le chev. Jacques de Gaulne de Covigny.
1682. Le chev. Nicolas Chevestre de Cintray.
1688. Le chev. Gabriel de Fresnière.
1701. Le chev. Louis le Tonnelier de Breteuil, maréchal-de-camp des armées du Roi, capitaine au régiment des Gardes françaises.
1716. Le chev. François de Comminges, abbé commandataire de l'abbaye royale de N.-D. de Loroux en Anjou.
1731. Le chev. Jean-Jacques de Mesmes.
1744. Le chev. Constantin-Louis d'Estourmel, chef d'escadre des armées navales du Roi.
1763. Le chev. de Picot de Combrieux.
1772. Le chev. Charles-Pierre de Saint-Pol-Hécourt.
1776. Le chev. Claude de Rouvray de Saint-Simon.
1788. Le chev. François-Thérèse de Géraldin.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Maison-Neuve (Côte-d'Or)   (21)

Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Beaune, Commune: Bligny-sur-Ouche - 21


Domus Hospitalis Maison-Neuve
Domus Hospitalis Maison-Neuve


La Maisonneuve (1) appartenanz à ladite maison de Beaune.
Premèrement le gaynage de 2 charrues prisées 20 livres.
Item 40 soitures de pré, la soiture 5 s. valent 10 livres.
Item en rantes d'argent par an 50 livres.
Item en rantes de froment par an 15 bichets, le bichet 15 s. valent 11 livres. 5.
Item en rantes d'avoyne par an 45 bichets, le bichet 4 s. valent 9 livres.
Item 20 gellines chascun an de rante, la gelline 4 d. valent 6 s. 8 d.
Item ha ladite maison bois par son chaufage tant seulement.
Item justice ne vaut rien car ce sont gens serves.
1. La Maison-Neuve, Ne figure pas sur les cartes modernes, visible sur Cassini


Maisonnisses   (23)

Commanderie de Maisonnisses
Département: Creuse, Arrondissement: Guéret, Canton: Ahun, Commune: Maisonnisses - 23


Hôpital de Maisonnisses
Hôpital de Maisonnisses


Chaque Commanderie de l'ordre de Malte comprenait un chef-lieu, où résidait ordinairement le Commandeur, et des membres, c'est-à-dire des centres d'exploitation destinés à faciliter l'administration de la Commanderie ou à en augmenter les revenus.

La Commanderie de Maisonnisses, par son membre de Monbut, percevait:
Des rentes franches sur le Monchetard et sur quelques héritages du bourg de Saint-Sulpice et des villages des Moulins et de Clavérottes (1).
1. Et à Cherbaillot, paroisse de Guéret.

Des rentes mortaillables sur les villages de Monbut, la Métairie, le Mazaudoueix, la Rouderie, les Coussières, Chiersoubrand, Grange-Cornette et Clocher (2).
2. Et aussi à la Barderie, les Betoules, la Loze, La Gasne, paroisse de Saint-Léger ; Malleret, Fontauchier, paroisse de Guéret ; Villepetoux, paroisse de Sainte-Feyre.

En outre de ses rentes en argent et en grains, chaque tenancier mortaillable devait : un denier pour le forestage, une vinade ou 3 sols au choix du commandeur, deux ou trois arbans par an pour travailler au jardin ou au pré du commandeur, la dîme de tous les grains qu'il récoltait, le charnage des bestiaux, savoir : de deux pourceaux l'un, pour un mouton ou une brebis une maille, pour trois agneaux un denier, pour un veau mâle un denier, pour un veau femelle une maille ; enfin il était tenu de conduire la souche à Noël.

Voici qu'elles étaient, en 1534, les rentes perçues dans la paroisse de Saint-Sulpice (3)
Le Mouchetard : 9 sols 10 deniers ; 3 quarte de seigle ; 2 setiers 10 ras d'avoine ; 1 géline (8 tenanciers).
3. Archives départementales de la Creuse : Terrier de Monbut de 1534 (vieux style).

Saint-Sulpice : 4 sols 6 deniers ; 1 setier 1 ras d'avoine (3 tenanciers).
Les Moulins : 7 sols 10 deniers ; 1 sérier de seigle (2 tenanciers).
Clavérolies : 1 quarte 1 coupe 1/2 de seigle (1 tenancier).

Monbut : 1 livre 15 sols ; 1 denier ; 3 setiers 1 quarte 1/2 de froment ; 4 setiers 1 quarton de seigle ; 8 setiers 7 ras d'avoine ; 8 gélines 3/4 (1) (4 tenanciers).
1. Ces redevances de fractions de gélines peuvent sembler bizarres au premier abord ; le fait est cependant facile à expliquer : supposons qu'un tenancier, devant 1 géline, laisse 3 enfants, chacun devra 1/3 de géline. Si l'un d'eux vient a mourir sans enfants, le seigneur héritera de sa portion et l'ancien tènement ne devra plus que 2/3 de géline.

La Métairie : 2 livres 4 sols 4 deniers ; 3 setiers 3 quartes de froment ; 2 setiers 1 quarte de seigle ; 9 setiers 5 ras d'avoine; 10 gélines 2/3 (5 tenanciers).
Le Mazaudoueix : 1 livre 7 sols 3 deniers ; 2 setiers 2 quartes 1/2 de froment ; 3 quartes de seigle ; 7 setiers 3 ras d'avoine ; 8 gélines 1/3 (7 tenanciers).
La Rouderie : 1 livre 7 sots 8 deniers ; 2 setiers 1 quarton de froment ; 3 setiers 3 quartes de seigle ; 3 setiers 1 quarton d'avoine 6 gélines (6 tenanciers).
Les Coussières : 3 livres 13 sols 2 deniers 1 obole ; 6 setiers 2 quartons 1/2 de froment ; 7 setiers 3 quartes de seigle ; 10 setiers 2 ras d'avoine ; 20 gélines (22 tenanciers).
Chiersoubrand : 4 sols 9 deniers 1 obole 1/2 ; 3 quartons 1/2 de froment ; 2 quartes de seigle ; 8 ras d'avoine ; 2 gélines (2 tenanciers).
Grange-Cornette : 4 sols 9 deniers ; 3 quartons de froment ; 2 quartes 1 quarte de seigle ; 1 setier d'avoine ; 1 géline (1 tenancier).
Clocher : 10 sols 8 deniers ; 1 setier de froment ; 1 setier 2 quartes de seigle ; 1 setier 6 ras d'avoine ; 2 gélines (5 tenanciers).

En 1700, le total des revenus du membre de Monbut (2) se montait annuellement à 14 livres 14 sols 6 deniers, 21 setiers de froment, 148 setiers de seigle, 63 setiers d'avoine et 4 gélines (3). Ces revenus étaient affermés 900 livres par an.
2. Y compris les villages des autres paroisses indiquées ci-dessus. Nous n'avons pas la part spéciale à la paroisse de Saint-Sulpice.
3. Archives départementales de la Creuse : Procès-verbal de visite de la commanderie de Maisonnisses en 1700.


Il y avait lieu d'en déduire les charges suivantes:
Au prêtre qui dessert la Chapelle de Monbut - 12 setiers de seigle.
Au curé de Saint-Léger. 4 setiers de seigle.
Aux prêtres de la communauté de Guéret. 3 setiers et 3 quartes, de seigle.
Au curé de Saint-Sulpice. 12 setiers de seigle.
Total. 29 setiers 3 quartes de seigle.

Le Commandeur possédait
A Monbut une terre d'une sestérée, un pré, appelé du Seigneur, affermé 12 livres et un bois taillis de 12 sestérées.
A la Barderie un étang et un moulin banal affermés 15 livres et 20 setiers de seigle.
A Volle un moulin banal affermé 10 setiers de seigle.
Sources: Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, page 258, deuxième série, tome VII. Guéret 1899. - Bnf


Malansac   (56)

Malansac et ses annexes.
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Rochefort-en-Terre — 56


Domus Hospitalis de Malansac
Domus Hospitalis de Malansac


L'Hôpital de Malansac, fondé au XIIe, siècle par les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dans la paroisse de Malansac, au diocèse de Vannes, se trouvait à deux kilomètres à l'est de ce bourg; la charte de 1160 le désigne sous le nom de « Eleemosina de Malechac. »

Carentoir


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Guer


Domus Hospitalis Carentoir
Eglise de la Commanderie de Carentoir - Sources Jack Bocar


Unie, dés en 1416, a la Commanderie du Temple de Carentoir, cette aumônerie de Malansac est ainsi décrite dans l'Aveu de 1677: « A l'Hospital de Malansac, il y a une chapelle fondée de Monsieur Saint Jan-Baptiste, dans laquelle tombent quelques aumônes qui sont recueillies par le commandeur (de Carentoir). Et dudit lieu dépendent sept villages ou tenues sur lesquelles sont deubs nombre de rentes seigneuriales et debvoirs, tant par deniers et avoine que poulailles; plus sur les terres subjectes audit lieu la dîme à la sixte de tous grains qui se depart avec le recteur de Malansac et les prieurs de la Gresle (Saint-Michel-de-la-Gresle, prieuré de Redon) et de la Mongée (Sainte-Madeleine de la Mongée prieuré de Marmoutier), sçavoir quand il y a sept gerbes, le commandeur en prend quatre et les prieurs et recteur prennent les trois autres. »

L'Etat de la commanderie de Carentoir en 1643 va nous faire connaître plus amplement le membre de Malansac: « Auquel lieu (de l'Hospital de Malansac) il y a une chapelle couverte d'ardoizes; fondée de Saint Jan-Baptiste, 0ù y a un autel avec la garniture pour y faire le service divin avec un calice et platenne d'argent. »

« Au devant de ladite chapelle est le chapitrel, sur lequel est un clocher avec une cloche de moyenne grosseur; lesdits chapelle et chapitrel en bon et deub estat, bien pavés et blanchis. »

« Et vis à vis ladite chapelle est le Logix composé d'une salle dans laquelle il y a un four, au costé de laquelle est un cellier et au-dessus une chambre haulte avec le grenier; à laquelle chambre haulte il y a pour monter un degré de pierre, avec une garde-robe au testé dudit logix, le tout couvert d'ardoizes en bon et deub estat pour avoir este reparé depuis peu par le commandeur Gilles du Buisson. »

« Au devant duquel logix y a un petit jardin, et aux environs y a une piéce de terre tant en labour et bois que pasture, le tout en un tenant et peut contenir trois journaux tournés de haies, fossés et vieilles murailles. »

« Oultre et proche ledit lieu y a deux petits prés contenant tous deux environ trois journaux, nommés les prés de l'Hospital... Et c'est tout le domaine du lieu. »

« Item aux environs dudit lieu il y a plusieurs tenues d'héritaiges, maisons et villages, sur lesquelles sont deub quelques rentes féodales, tant argent, avoines que poulailles, et la dîme à la sixte. »

Au XVIIe siècle, le commandeur du Temple de Carentoir exerçait une juridiction à l'Hôpital de Malansac, et à cette époque étaient unis à cet établissement huit autres membres de la commanderie dont nous allons parler à l'instant; ils se nommaient:

Le Guerno


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Muzillac - 56


Domus Hospitalis Le Guerno
Eglise de l'Hôpital Le Guerno - Sources, Jack Bocar


Pour plus d'informations sur le Guerno, allez sur le site d'Info Bretagne

Questembert


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert - 56


Domus Hospitalis Questembert
Domus Hospitalis Questembert


Limerzel


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert - 56


Domus Hospitalis Limerzel
Chapelle du Temple Haut Limerzel - Sources, Jack Bocar


Fescal


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Muzillac, Commune: Péaule - 56


Domus Hospitalis Fescal
Domus Hospitalis Fescal


Lantiern


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Muzillac, Commune: Arzal - 56


Domus Hospitalis Lantiern
Domus Hospitalis Lantiern



Domus Hospitalis Lantiern
Eglise de Lantiern - Sources, Jack Bocar




Le Gorvello


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert, Commune: Sulniac - 56


Domus Hospitalis Le Gorvello
Domus Hospitalis Le Gorvello


La paroisse du Gorvello est fondée en 1160, grâce à la construction d'une chapelle par les Templiers de la commanderie de Carentoir. Après 1312, celle-ci devient la possession des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui a hérité de la commanderie.

La Vraie-Croix


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert - 56


Domus Hospitalis la Vraie-Croix
Domus Hospitalis la Vraie-Croix


C'est un établissement des Hospitaliers, mentionné dès 1160 dans une charte de Conan IV, qui est à l'origine du bourg de La Vraie-Croix. Ce sont probablement des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem qui apportèrent une relique de la croix du Christ, « la vraie croix », qui a donné son nom à la localité.
En 1312, après la suppression de l'ordre des Templiers, l'établissement prend alors le nom de « Temple de La Vraie-Croix » A cette époque, le village qui cerne le Temple, dépend presque entièrement de la commanderie de Carentoir.

Cours de Molac


Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert, Commune: Le Lindeul - 56


Domus Hospitalis Cours de Molac
Domus Hospitalis Cours de Molac


La chapelle Notre-Dame-du-Mont-Carmel XIII-XIXe siècle, située à Lindeul et édifiée, semble-t-il, par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Les archives la dédient à saint Jean. Elle a été réédifiée au XIXe siècle au village de Lindeul.
L'ancienne chapelle Saint-Jean-Baptiste ou Temple du Cours-de-Molac, aujourd'hui disparu et dépendant jadis des Templiers ou Hospitaliers de la commanderie de Carentoir.

En 1643 ils se trouvaient affermés tous ensemble avec l'Hôpital de Malansac « à dom Jan Texier la somme de 241 livres tournois. »
Au siècle dernier l'Hôpital de Malansac perdit beaucoup de sa relative importance. Il y eut procès entre le commandeur Bouchereau et le seigneur de Rochefort « pour la mouvance de partie du fief dudit Hospital »; puis entre le commandeur et M. de Montalembert, prieur de la Gresle, au sujet des dîmes. La chapelle Saint-Jean fut elle-même négligée car on constate qu'à cette époque il ne s'y trouve plus « d'ornements en estat de servir. » Enfin la déclaration de 1755 s'exprime comme il suit: « Le membre de l'Hôpital de Malansac consiste en une chapelle, une petite maison vieille et caduque et trois petites pièces de terre, avec un fief, rentes et dîme s'étendant en les paroisses de Malansac et de Limerzel et aux trèves de la Vraie-Croix et du Guern. »
C'était, parait-il, tout ce qui restait de l'Hôpital de Malansac et de ses annexes.
La vieille chapelle de Saint-Jean existe encore au village de l'Hôpital en Malansac, mais n'offre pas d'intérêt; le commandeur de Carentoir l'entretenait jadis et y faisait dire deux messes par semaine.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Malmaison (La)   (77)

La Malmaison
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Coulommiers, commune: Aulnoy — 77


Domus Hospitalis La Malmaison
Domus Hospitalis La Malmaison


L'Hôpital de la Malmaison, c'était un petit domaine seigneurial, à une demi-lieue de Maison-Neuve, sur la paroisse de Giremoutiers, lequel se composait d'une habitation avec des terres et quelques censives. La Malmaison, « Mala Domus », fut donnée en 1222 à l'Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem, par Robert de Donchery; mais, comme ce domaine relevait du seigneur d'Autry, celui-ci en accorda l'amortissement par des lettres du mois de mars de la même année.

En 1312, il ne restait plus du domaine de la Malmaison, qu'une grange, avec 120 arpents de terre. La grange avait disparu à son tour en 1494, ainsi que la moitié des terres. Les soixante arpents qui restaient, furent donnés à cens, moyennant 24 deniers, deux chapons et un boisseau d'avoine par arpent chaque année.
On reconstruisit plus tard une ferme à La Malmaison, qui était louée avec les terres en 1757, 450 livres, et en 1788, 950 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Malmolar   (01)

Maison de Malmolar
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse, Commune: Jayat — 01


Domus Hospitalis Malmolar
Domus Hospitalis Malmolar


— En 1270, Berard de Beyviers, damoiseau, reconnut le tenir en fief de Jean des Planches, précepteur de la maison des hospitaliers d'Epaisse.
V. Archives du Rhône, fonds de Malte, titres d'Epaisse, chapage 1, nº 4.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Malmolar, ancien mas commune de Jayat
Mansus Malmolar, 1271 (Cartulaire Lyonnais, tome II, n° 684)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Manciet   (32)

L'église de Saint-Blaise de Manciet
Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Manciet - 32


Domus Hospitalis Manciet
Domus Hospitalis Manciet


Cette église avait fait partie d'un collège ou couvent des Templiers. On sait que cet ordre mi-religieux et mi-guerrier, destiné dans le principe à garder le temple de Salomon, fut un de ceux créés lors de la première croisade après la prise de Jérusalem, en 1099, sous Godefroy de Bouillon.

A leur retour de la terre sainte, les princes en emmenèrent avec eux, les installèrent en divers lieux, après les avoir richement dotés : Manciet eut sa part. Les Templiers s'y établirent dans la Plaine méridionale, l'entrée Sud de la ville. Ils y bâtir une maison, une église sous l'invocation de Saint-Blaise. Ils possédaient des terres, des droits utiles et autres revenus. Cet ordre, institué en 1118, fut détruit en 1311, par le Concile de Vienne, en Dauphiné, où assistèrent le pape Clément V et Philippe le Bel, roi de France qui, le 13 octobre 1307, avait fait arrêter à Paris Jacques Molay, grand maître avec soixante chevaliers et, à la même heure, tous ceux que se trouvaient en France.

Comme les biens des Templiers profitèrent, d'après les historiens aux Chevaliers de Saint-Jean ou de Malte, il est très probable que la Commanderie de Malte qui existait en dernier lieu dans le territoire de l'Hôpital de Sainte-Christie, s'était élevée sur des terres qui avaient appartenu à nos Chevaliers-Templiers. Leur proximité de la ville de Manciet le fait présumer. Comme il est présumable aussi que les terres intermédiaires et qui composent la petite métairie des ponts avaient été également une de leurs dépendances, puisque au moment de notre révolution, elles étaient encore affranchies de l'impôt comme biens notables.

Sur les débris des Templiers s'éleva à Manciet un prieuré commanderie des chevaliers du Saint-Esprit de Montpellier en deçà des monts, créé par Guy, fils de Guillaume, seigneur de Montpellier et approuvé par le pape Innocent III, dans le XIIIe siècle.

La destination de cet ordre était de protéger et de donner asile aux pèlerins qui allaient à Saint-Jacques de Compostelle, à Rome et dans la Terre Sainte. Le commandeur devait être homme noble et clerc tonsuré. Il recevait nomination et institution du Pape (12).

Une maison hospitalière devenue aujourd'hui une petite hôtellerie, une chapelle sous l'invocation de Saint-Jacques, des granges vastes pour renfermer les revenus du Commandeur, 17 hectares de bonnes terres labourables ou de prairies, un jardin, et le trentième de tous les grains de la communauté prélevés sur les 9/10e restants aux habitants, après la dime payée au Roi, au curé et à l'Archevêque d'Auch qui le partageaient entre eux formaient la dotation utile de cette commanderie. Le Commandeur avait le droit honorifique de désigner à l'investiture de l'archevêque le prêtre desservant de Manciet (13) sous le titre de vicaire perpétuel de la chapellenie Saint-Jacques du lieu et de l'église paroissiale.

Evidemment, ce droit de patronage résultait de celui de protection du Commandeur, à raison de l'église Saint-Blaise qui avait appartenue aux Templiers et devenue, lors de l'envahissement des protestants, la seule paroissiale. Le chapelain, curé de Manciet, était tenue de célébrer, le jour de Saint-Jacques, dans la chapelle commanditaire de la maison hospitalière, l'office du patron ; il recevait pour indemnité, du Commandeur, un char à foin chargé à discrétion et un char de meture (10 hectolitres environ).

L'église Saint-Blaise, nous l'avons déjà dit, était seule paroissiale du temps des protestants ; cela résulte de tous les actes publics de l'époque. Elle avait pour annexe N.-D. de Malaurey (14).

Elle fut abandonnée après la reprise par les catholiques de l'église de la ville, N.-D. de Pitié qui redevint paroissiale au commencement du siècle dernier. Elle existait dans toute sa splendeur en 1678 (15) ; on y enterrait encore à la fin de 1755 (16).

Cette église dut être bâtie à une époque postérieure à l'année 1118 de l'établissement des Chevaliers-Templiers et antérieurement à l'année 1311 de leur destruction : ainsi, on peut assigner a cette construction le milieu du XIIe siècle ou le commencement du XIIIe siècle. Elle fut démolie, après le milieu du dernier siècle, après avoir subsisté environ 500 ans. Le terrain sur lequel elle se trouvait, son cimetière et les patus qui en dépendaient jusqu'à l'entrée du Bourguet, la maison hospitalière et toutes les terres de la commanderie furent vendues naturellement au district de
Nogaro, en 1793. On y a fait des jardins (17).
12. — On le voit par la nomination de M. de Jarraud avant-dernier commandeur faite par le pape le 3 mai 1760. Et par la prise de possession faite par un acte du 30 juillet suivant reçu par Me Jean-Pierre Lagoanère, notaire, faisant pour Me Bourdonier, notaire apostolique d'Auch.
13. — M. de Jarraud, commandeur, présenta Me Guy Lacroix, docteur en théologie à l'investiture de l'Archevêque d'Auch par un acte du 3 janvier 1763 reçu par Me Lejay et son confrère notaires à Paris.
14. — Voir les actes des baptêmes, mariages et inhumations du temps. Il n'y avait que 200 feux.
15. — M. Sentex, curé et Fourcaud, vicaire, firent redorer le cadre du grand autel de l'église Saint-Blaise suivant un acte reçu par Me Jacques Marsan, notaire, du 9 octobre 1678. C'est le même tableau placé aujourd'hui au maître-autel de N.-D. de Pitié.
16. — Voir les actes de sépulture de l'année 1755, 6 septembre.
17. — Pour un prix de 20.545 francs payé en papier monnaie qui perdait alors 30% d'après l'échelle de dépréciation du département du Gers.
Une monographie inédite de Manciet, par M. René Laffargue

Sources: Laffargue René Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire et scientifique du Gers, page 265/66, année LVIII. Auch avril 1957 - BNF

Manciet
Après la suppression de l'Ordre du Temple, le précepteur de Sainte-Christie eut seul la seigneurie de Mancied. Mais bientôt après, cette commanderie fut supprimée et ne forma plus qu'un membre de celle de la Cavalerie. Outre le territoire de Mancied, l'Hôpital de Sainte-Christie possédait, sur la rivière de Barsalonne, des moulins qui lui avaient été donnés par dame Amate (ou Mathe), comtesse d'Armagnac ; cette dernière fut ensevelie, ainsi que nous l'apprend un document de 1622, dans l'église de Sainte-Christie, « en laquelle son tombeau paroît encore avec des marques qui tesmoignent qu'il estoit somptueusement basty (1). »
Le précepteur était de plus seigneur spirituel des paroisses de Saint-André-d'Esquerens, et de Saint-Jean-de-Barcanères, situées près de Castillon. Dans les dépendances de cette dernière, il possédait aussi l'église et le dîmaire de Sainte-Marie-que-Diu-no-sap et devait pour cela l'hommage aux seigneurs de Barcanères, ainsi qu'une paire d'éperons dorés à chaque mutation (2).

Dans la période postérieure à la suppression de cette préceptorie, nous ne trouvons à extraire des archives que le procès soutenu par le Commandeur de la Cavalerie contre le roi de Navarre, qui lui réclamait l'hommage pour les terres de Mancied, et terminé en faveur du premier par arrêt du Parlement en 1539 (3).
1. — Archives de Sainte-Christie, L. III.
2. — Ibidem
3. — Archives de Sainte-Christie, L. IV.

Sources : Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, page 357. - BNF

Sur la page de Manciet chez Wikipédia, il y est dit : Traces de l'ancienne commanderie : plus au nord, à Malauret, près du moulin de Ricaut et de l'ancien hippodrome. - Wikipedia


Manosque   (04)

Domus Hospitalis Manosque
Département: Alpes-de-Haute-Provence, Arrondissement: Forcalquier, Canton: Manosque — 04


Domus Hospitalis Manosque
Domus Hospitalis Manosque


A l'imitation de ce que ces Comtes de Forcalquier font envers les Religieux Templiers. Nos deux Raimonds Berenguiers oncle et neveu Comtes de Provence en font le même envers les Religieux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, leur donnant cette même année 1150, le grand bourg de Puimoisson au Diocèse de Riez: donation qui puis après a été confirmée par Ildefons Roi d'Aragon et Comte de Provence, fils du précèdent Raimond Berenguier, par ces paroles.
Donation du lieu de Puimoisson et de la ville de Manosque faite aux Religieux Hospitaliers de Saine Jean de Jérusalem.

Après l'érection de Forcalquier en capitale du comté de ce nom, Manosque fut choisie pour leur résidence d'hiver. Ils avaient leur habitation dans le village de Saint-Pierre ; mais Guillaume VI fit dans la suite construire un beau palais ou château-fort dans le bourg. Le lieu de Manosque fut donné en apanage par Guillaume d'Urgel, troisième du nom, à son fils cadet Gigues. Celui-ci, en mourant fit donation de Manosque aux religieux Hospitaliers, qui déjà étaient établis et possédaient des terres dans le village de Saint-Pierre (1149). Le comte Bertrand renouvela cette donation en 1168 ; mais elle fut annulée comme la précédente et enfin validée par Guillaume le Jeune en 1208.

Les Hospitaliers plus connus sous le nom de l'ordre de Malte, furent dès lors seigneurs de Manosque, et transférèrent leur communauté dans le palais des anciens souverains. La commanderie fut érigée en baillage en 1462, et les baillis eux-mêmes n'y firent plus leur résidence dès l'année 1630.

Dans la longue liste de ces commandeurs ou baillis, on distingue le premier de tous:
Pierre de Faucon ; qui reçut la donation de Manosque.
Béranger Monachi.
Hélion de Villeneuve, mort grand-maître de l'ordre.
Sixte de Rovère, neveu du pape Jules II.
Jean Boniface, restaurateur du château de Manosque et personnage célèbre.
Secret-des-Aliers, mort en odeur de sainteté en 1736.
Cabre (de), bienfaiteur de l'hôpital, qui fut le dernier bailli.

On conservait dans la chapelle du château, les ossements du bienheureux Gérard Tenque, fondateur de l'ordre des Hospitaliers après la prise de Rhodes, ils furent apportés à Manosque par Jean Boniface son bailli et lieutenant du grand-maître.
Sur la fin du dix-septième siècle, le bailli François Carbonnel de Lussant, fit faire le buste en argent, du pieu fondateur.
Sources: Géographie Historique et Biographique du département des Basses-Alpes ou Alpes-de-Hautes-Provence, par J. J. M. Feraud, curé de la paroisse des Sieyres. Digne 1844.

Manosque
CUM pracipua Philosophia Christianorum sit cogitatio mortis, prudentium est diem mortis pranemire, & sic super suis bonis dissonere, ut possent de immortalitate sperare. Idirco ego in Dei nomine GUIGO Forcalquieriensis Comes, temporalibus aterna, transitoriis permamentia cupients comparare, pro salute anima mea, & parentum meorum, deno Deo, et Hospitalis Hierosolymitano, et pauperibus in perpetuum Manuascam; burgum et castellum, et totas auras, cum toto territorio, et omnibus ad Manuascam pertinentibus. Hoc est usque ad territorium Sanctae Tullia, et usque ad territorium Petra ae Viridis, et usque ad territorium Montis Furonis, et usque at territorium S. Martini, et usque at territorium Dalphini, et usque at territorium de Vols, et usque ad fluemen, quod vocatur Durentia: et meipsum eidem Hosptiali, et pauperibus in perpetuum ad serviendum contrado. Reliqua bona mea, ubicumque sint, filiis fratris meirelinquo, et eos per fuam fidem, rogo, ut hanc donationem, hoc salubre relictum, quod pro redemptione anima mea in pauperes confero, firmum illibaunque conseruent. Quod si violare prasump serint, eis omnia que reliqui, afuero, et Guiranno, et Bertrando Raimbaldi omnia bonamea relinquo, et eos per suam fidem rogo, ut quod reliqui Hospitali, et pauperibus, firmum manere faciant: et tam ipsi quam haredes eorum perpetuo defendant.Sciendum tamen est, quod in iis omnibus que filiis fratris mei relinquo, matrem neam, dumvixerit, usumfructum haverevolo. Praterea matri meaiure proprietatis relinquo, quod ejus industria castro, quod vocatur Pertuis, accreuit. Facta est hac dispositio anno ab Incarnato Domino 1149. tertio Calendaslunsy, Luna 21. regnante Imperatore Comrado, in presencia Domini Petri Sistariencis Episcopi, autoritate cuis, et testimonio confirmatur. Preaterea isti homines restes exitumt. Garsendis Comitissa, mater ipsius Comitis, Bertrandus Raimbaldi, Hugo Bozo, Aicardus de Saignone, Isnardus de Mota, Faradlus Fairol, VV de Bellamonte, VV Raimundi de Cadarachia, VV Cornutus, et manilla, Betrandrus Nigrellus, VV Nigrellus, Petrus Adam, Hugo de Ansonigas, VCV de Clumans, VV Rainoardus Aicardus de Mannasca, Raimundus de S.Martino, Raimundus Rostagnus, Aicardus de Roca.
Signum Petri Sistaricensis Episcopi.
Suite des textes en latin
La chorographie ou Description de Provence, et l'histoire chronologique du même pays, par le sieur Honoré Bouche. Editeur: C. David à Aix, 1664


Marchastel   (48)

Eglise de Marchastel
Département: Lozère, Arrondissement: Mende, Canton: Peyre en Aubrac - 48


Domus Hospitalis Marchastel
Domus Hospitalis Marchastel


(Eglise de Saint-Andéol pour mémoire)
L'ancienne église de Marchastel, qui remontait au XIIe siècle a été démolie en 1898 et remplacée par une neuve. Primitivement l'église paroissiale était à Saint-Andéol, près du lac de ce nom.

« Nomination par M. Bernard de Revel, précepteur de la maison du Temple d'Espalion, diocèse de Rodez, à la cure de Saint-Andéol et à la chapelle de Marchastel, XIIIe siècle »

« Présentation à la cure de Saint-Andéol par le P. Pierre Ruphi, précepteur de la Commanderie de Palhers, ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en 1440 »

L. COSTECALDE. Anciennes églises de la Lozère antérieures au XVe siècle. Chroniques et mélanges. Société d'agriculture, industrie, sciences et arts du département de la Lozère, page 221. Mende 1909. BNF


Marcorignan   (11)

Département: Aude, Arrondissement et Cantons: Narbonne - 11


Domus Hospitalis Marcorignan
Domus Hospitalis Marcorignan


Au XIIe siècle, la Commanderie de Saint Jean de Narbonne possédait quelques biens à Marcorignan, car en 1189, Pierre et Amal de Monseré, Marie, leur sœur, et Pastouresse, leur mère avaient donné « tout l'honneur qu'ils avaient dans le lieu de Mercurian », qui comprenait « un mas al four viel, un jardin al caudis, une pièce de terre dans la ville et une autre à Mouras » (1).
Ces biens durent être aliénés de bonne heure, car les actes de reconnaissances, de lauzimes ou de baux à cens n'en font plus mention.
1. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, 1. 10.
Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Marlhettes   (42)

Commanderie de Marlhettes
Département: Loire, Arrondissement: Saint-Etienne, Canton: Saint-Genest-Malifaux, commune: Marlhes — 42


Commanderie de Marlhettes
Commanderie de Marlhettes


Le Temple de Marlhettes près Marlhes, en passant des Templiers à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, devint un membre de la commanderie de Devesset.

— En 1323, Raynaud de Fay, commandeur de Devesset et de Marlhettes, transigea avec le seigneur de Saint-Didier sur la seigneurie et la justice de Montméa et d'Espinasse. Montméa fut déclaré faire partie du mandement de Saint-Didier, et Espinasse du mandement du château supérieur de Dunières; les habitants furent respectivement astreints à clore et fortifier, défendre et garder les uns le château de Saint-Didier, les autres le château supérieur de Dunières, comme l'étaient les autres habitants des mandements de ces châteaux. La haute justice de ces villages fut attribuée au seigneur de Saint-Didier, la moyenne et basse justice au commandeur de Marlhettes (charte 76).
— En 1461, le terrier de Marlhettes fut renouvelé par le commandeur Jean Arramici, au nom du grand-prieur Aymar du Puy (1).

— En 1616, le membre de Marlhettes consistait en une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, en maisons d'habitation pour le commandeur, ses fermiers et les grangiers, en étables et granges; il comprenait 60 à 80 setérées de terres labourables, 30 setérées de terres incultes, pâturages et bois, et 100 journaux de prés: le tout noble, franc et exempt de dîme, taille et autres charges (2).

— Les cens, rentes et directes féodales et foncières, dus par les paroisses de Marlhes, Riotord, Saint-Didier et Saint-Romain-Lachalm, et la plupart portables aux greniers du Temple, s'élevaient à 16 livres, 25 setiers de seigle, 10 setiers d'avoine, 15 livres de fromage et 20 gélines.
— Les lods et ventes se payaient au quatrième denier.
— Une dîme de 10 setiers de seigle était perçue sur les villages de Colombier, Marlhettes et Malfour.

— Le commandeur exerçait la justice haute, moyenne et basse, sur tout le mandement de la commanderie, Marlhettes, Marlhes, Malfour, Bessons, les Panens, Colombier, les Courtinaux, la Loueyre, Chambonnet, Brignon, le Pinet et le Play.
— En 1616, le revenu annuel de Marlhettes était afferme 450 écus.
— En 1658, il était sous-affermé 700 livres par le fermier général du bailliage de Devesset (3). En 1726, il s'élevait à 1600 livres (4).

Liste des Commandeurs
1323. Août 6, 1339, Août 20. — Raynaud de Fay (5).
1380. Février 26. — Robert de Châteauneuf (6), grand-prieur d'Auvergne.
1461. Mai 18. — Jean Arramici (7).
1470. Avril 2. — Robert de Maupertuis (de Mapertusio) (8).
1471. Mars 21. — Jean Cotet, grand-prieur d'Auvergne; procureur, Jean Arramici (9).
1541. Mai 10. — Gabriel du Chiel (10), grand-prieur d'Auvergne.
1702. Juillet 22. — Hector de Saint-Georges (11), grand-bailli de Lyon et Devesset.

Notes — Commanderie de Marlhettes
1 — H 1180.
2 — H 2153, folio 999 v° et suivants.
3 — Devesset, titres de la commanderie procès verbal d'améliorissements.
4 — Devesset, titres de la commanderie, visite prieurale.
5 — Charte 76; Comte de Charpin et Guigue, Cartulaire de Saint-Sauveur-en-Rue, pages 251, 252.
6 — Sainte-Epine, I, n. 4.
7 — H 1180.
8 — Pierre tombale à Marlhettes.
9 — H 1180.
10 — Marlhes, I, n. 5.
11 — Marlhes, baux.

Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888

Temple de Marlhes
Temple de Marlhes, hameau commune de Marlhes, près de Marlhettes.
— Templum de Marlhetas, 1281 (Cartulaire de Saint-Sauveur page 137)
— Domus Militiae Templi... Domus Templi, 1281 (Cartulaire de Saint-Sauveur page 139)
— L'Hospital du Temple, 1435 (La Mure-Chantelauze, tome III, 2e partie, page 54)
— Le Temple, 1631 (Registre paroissiale de Marlhes)
— L'Hôpital du Temple, 1776 (Almanach de Lyon)
— Le Temple, XVIIIe siècle (Carte de Cassini)
— L'Almanach de Lyon de 1789 signal: «  L'Hôpital du Temple, annexe de la paroisse de Marlhes en Forez, archiprêtré de Monistrol, élection de Saint-Etienne. Il y a une chapelle sous le titre de Saint-Jean-Baptiste.  »
— Cette ancienne Maison de l'Ordre du Temple dépendait de la Maison du Temple de Saint-Barthélemy du Puy-en-Velay et devint sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem un membre de la commanderie de Devesset en Velay après la suppression des Templiers en 1312.
— Le Temple fut momentanément érigé en commune pendant la période révolutionnaire sous le nom d'Hôpital-de-Temple. Les bâtiments du Temple de Marlhettes sont aujourd'hui divisés entre plusieurs propriétaires.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Loire rédigés par J-E Dufour, La Diana, Collection: IERP, Editeur: PU Saint-Etienne 2006


Marquein   (31)

Domus Hospitalis Caignac, Marquein et Copadels
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Nailloux — 31


Domus Hospitalis Caignac
Domus Hospitalis Caignac


L'hôpital de Caignac avait de nombreuses dépendances dans les environs, parmi lesquelles nous citerons Marquein, où le seigneur Pons de Marquein lui avait donné une certaine quantité d'oblies en 1205.

Marquein


Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Bram - 11


Domus Hospitalis Marquein
Domus Hospitalis Marquein


La Garde, dont la seigneurie lui provenait de la libéralité de Guillelme, femme de B. Fabre (à peu près à la même époque), et le fief de la Loubère, près Gardouch, donné par Raymond-Roger de Bota, en 1209.

Mentionnons en outre la condamine de la Salle qui appartenait à l'hôpital dès l'année 1177.

Fief de Copadel


Le fief de Copadel situé sur l'Hers, dans le dîmaire de Saint-Félix, de Valflour, avait été donné au Temple de Toulouse par Roger de Saint-Amadour, en 1259.
Jean Chrestiani de Milhars y avait ajouté, en 1283, ses droits sur le dîmaire de Saiat-Félix.
Comme nous l'avons dit, lorsque l'Ordre de Saint-Jean eût pris possession des dépouilles des Templiers, le fief de Copadel et ses dépendances furent réunis à la commanderie de Caignac.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883

Domus Hospitalis Fief de Copadel
Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Salles-sur-l'Hers, Commune: Salles-sur-l'Hers — 11


Domus Hospitalis Fief de Copadel
Domus Hospitalis Fief de Copadel


Domum in illo loco habuerunt Templarii ab anno saltem 1227 (non ab anno 1259, sicut dicit A. du Bourg).
Praeceptoribus Tolosae semper subfuit, qui directe eam a medio XIIIe saeculo gubernasse videntur; a. 1244 praeceptor Tolosanus Johannes de Rupeforti « commendator de Copadels » dicitur; antea Petrus quidam Martaud « custos et commendator domus de Copadels » fuerat. A. 1251 Poncius Christiani « tenens locum de Copadels » nomiuatur.
Sources: E.-G. Léonard. — Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d'un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs. — Paris, E. Champion, 1930. ln-8º, xv-259 pages.


Mas Thibert   (13)

Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Cantons: Arles - 13


Domus Hospitalis Mas Thibert
Domus Hospitalis Mas Thibert


Mansus Tiberti
Une sentence d'arbitrage du 14 novembre 1237, rendue par Jean, archevàque de Vienne et légat du pape, entre Jean Baussan et le prieur des Hospitaliers de Trinquetaille, mentionne « Mansum Tiberti » avec ses pâtis et dépendances.
L'archevàque réclamait ce mas avec d'autres tènements en Camargue et en Crau, Gimeau (l'agellum cum stagnis paludibus, du testament de saint Césaire) Camarlette, etc., comme compris dans les biens que les empereurs avaient reconnus à son Eglise. Il fut réglé que les Hospitaliers garderaient ces biens en payant la dîme au 26e, la nourriture des troupeaux, les prés et jardins demeurant exempts.

Nombre d'autres actes d'acquisition ou de donation furent soumis à l'examen du légat : le plus ancien remontait à 1167. En 1194, Guillaume de Porcellet avait donné aux Hospitaliers une île nouvellement formée dans le Rhône (la Porcelette) et toutes celles qui s'y formeraient dans la suite : preuve qu'au XIIe siècle le Rhône était soumis, vers le Mas-Thibert, au régime des estuaires, et que la région des Teys remontait à 23 kilomètres plus haut qu'aujourd'hui. Quelques années après, la pieuse Sacrestane et d'autres membres de la famille de Porcellet donnaient à l'Eglise d'Arles l'île dite de Sacrestane, y réservant le droit de lignage aux pàcheurs de la mer. Ces deux îles sont depuis longtemps unies à la terre ferme.
L'église actuelle du Mas-Thibert est bâtie sur une des terres des Hospitaliers, près de l'ancienne tour d'Ensérie.

La commanderie de Trinquetaille possédait encore en Crau 8 coussous, dont les titres remontaient à 1281. Une donation de Renaud de Porcellet, en 1289, l'autorisait à percevoir comme indemnité de dépaissance « un agneau et un anouge sur chaque abailié de bétail menu. »

Lors de l'abolition des Templiers, les Hospitaliers furent mis en possession de la terre de Boisvieil, qui leur avait été donnée en 1178, et de deux autres possédées au XIIIe siècle, Paulon et la Bouscatière. Celle-ci fut emportée lors de la grande irruption du Rhône en 1713.
Sources : M. Constantin, abbé. Les paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments. Tome 2. Aix 1898. - BNF


Mauléon   (64)

Département: Pyrénées-Atlantiques, Arrondissement: Oloron-Sainte-Marie, Commune: Mauléon-Licharre - 64
Mauleon_Licharre_64.png


Domus Hospitalis Mauléon
Domus Hospitalis Mauléon


Commanderie de Malte à Mauléon, près de l'église de Berraute.
La commanderie de St-Jean-de-Berraute est mentionnée dans les contrats de Luntz (f° 79) à la date de 1382 : mais il est certain qu'elle remonte à une plus haute antiquité.

Pierre d'Orneiller qui vivait en 1284 en est le premier commandeur dont le nom nous soit parvenu. Lors du remaniement des dépendances de l'ordre de Malte au XIVe siècle, elle devint une succursale de la commanderie d'Arceins. Elle en fut séparée en 1686 et acquit une grande importance par l'affectation qui lui fut faite des revenus de la commanderie de St-Blaise de Mons.
Sauveur de Glandever en était le commandeur à cette époque. Dans les derniers temps la commanderie dépendait du grand prieuré de Toulouse. Le commandeur était seigneur spirituel et curé primitif, avec droit de nomination, et de collation à la vicairie perpétuelle de l'église de Berraute et des annexes de Libarrenx et Larrebieu, et jouissance des dimes de ces deux paroisses et de celle de Mauléon. N.-D de Malte, lieu de pèlerinage très fréquenté, à Barcus, était une dépendance de cette commanderie.
A la métairie dite de Berraute, étaient attachés au titre de fief :
1° - 80 conques de froment
2° - plusieurs terres labourables, vigries, prairies, bois, etc.
Une lettre du 12 mars 1794 apprend que d'abord on hésita à déclarer biens natioaaux la commanderie, sa métairie, ses dépendances, ses revenus qui montaient alors à près de 5100 livres de rente. Aussi parut-il avantageux de les vendre au profit de la Révolution. Le 5 juillet 1793, le
citoyen E., fermier de la métairie, devint adjudicataire de ce domaine et de ses dépendances pour la somme de 40,500 livres, le tout appartenant aux Maltais.

L'hôpital des pèlerins, à la charge des frères hospitaliers, s'élevait, comme du reste la métairie, près de l'église de Berraute qui était paroissiale.

Barcus
Barcuys, 1384 (notaire de Navarrenx). Sent Saubadour de Baucuix, vers 1470 (contrats d'Ohix, f° 10). La commanderie de Berraute, nous l'avons déjà dit, possédait dans cette vaste paroisse une dépendance, N-D., de Malte, lieu de pèlerinage très fréquenté et il est probable que les pèlerins y trouvaient un refuge. M. Antoine Dubourg qui, sous le nom de commanderie de Saint-Blaise-des-Monts, parle de celle de Berraute, mentionne aussi Notre Dame de Malte de Barcus, (page 414).

Hôpital Saint-Blaise
Hôpital Saint-Blaise ou de la Miséricorde : La commanderie et l'hôpital de Misericordi sont mentionnés la date de 1354 dans la notice d'Oloron (n° 4, f° 18). Mais cette commanderie remonte, à notre connaissance, jusqu'au XIe siècle. Elle jouissait d'un grand renom et elle participa aux dispositions testamentaires de Gaillard de Leduix, évêque d'Oloron (1288-1308), d'Amanieu VII d'Albret, de sa fille Marthe, vicomtesse de Tartas, aux libéralités de Gaston Phœbus, vicomte de Béarn, qui lui fit don du droit de pacage dans le bois de Josbaigt ou de Landar-Oihana.

Idaux-Mendy Sent Pée d'Idaux, 1454 Ydauce, 1479 (chate du chapitre de Bayonne) Sent Marthii de Mendy, 1454 (charte du chapitre de Bayonne). Ces deux paroisses, dépendant de la commanderie d'Ordiarp, pouvaient être deux étapes ou refuges destinés aux pèlerins.

Ordiarp
Cette célèbre commanderie est mentionnée dans les contrats de Luntz, f° 106, sous le nom d'Urdiarb, à la date de 1375 ; et dans la charte du chapitre de Bayonne sous le nom de Hospitau de Urdiarp, 1421. Mais il est certain qu'elle remonte à une époque ultérieure. Les uns attribuent sa fondation à Charlemagne.
Sources : P. HARISTOY. Etudes historiques et religieuses du Diocèse de Bayonne : comprenant les anciens diocèses de Bayonne, Lescar, Oloron et la partie basque et béarnaise de l'ancien diocèse de Dax. Bulletin archéologique 1898. Extrait et tirage à part, In-8° de 16 pages. M. l'abbé V. Dubarat, directeur ; M. l'abbé P. Haristoy, fondateur-collaborateur. 9e année, Pau 1900. - BNF


Maulny   (77)

Commanderie de Maulny
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Villiers-Saint-Georges, commune: Melz — 77


Commanderie de Maulny
Commanderie de Maulny


La commanderie de Maulny se composait des seigneuries de Maulny et de Blunay avec droits de justice haute. Elle eut d'abord Provins pour chef-lieu et constitua, avant 1490, à l'égal de la commanderie de Provins qu'on venait de supprimer (1), un membre de la commanderie de La Croix-en-Brie.
1. La commanderie de Provins avait été mise à sac par les Anglais en 1432.
Bibliothèque de Provins, manuscrit 93, folio 85.


Avant d'appartenir aux Chevaliers de Saint-Jean, les propriétés qui formèrent le domaine de Maulny avait connu différents maîtres, sur lesquels on est quelque peu renseigné.
La terre de Blunay n'était pas la moins importante.
Là, vers 1201, s'élevait une maison forte.
Son propriétaire, Haguin de Saron (2), était en même temps seigneur de Saint-Oulph (3) et de Méry-sur-Seine (4).
2. Saron: Département: Marne, Arrondissement: Epernay, Canton: Anglure, Commune: Saron-sur-Aube — 51
3. Saint-Oulph: Département: Aube, Arrondissement: Nogent-sur-Seine, Canton: Méry-sur-Seine, Commune: Saint-Oulph — 10.
4. Méry-sur-Seine: Département: Aube, Arrondissement: Nogent-sur-Seine, Canton: Méry-sur-Seine — 10.
Auguste Longnon, Documents relatifs au comté de Champagne, I, nº 2903.


Guillaume de Saron, dit Baillet, chevalier, lui succéda. S'il est permis d'identifier ce personnage avec Guillaume de Saron marié, en 1249, à la veuve d'Anselme de La Motte (5), de cette union seraient issus Guillaume II et Marie.
5. Auguste Longnon, Rôles des fiefs... sous... Thibaud le Chansonnier, nº 908.

Marie de Saron s'unit à Thibaud de Sautour et lui porta en dot sa part de l'héritage paternel. Cet héritage s'étendait sur Melz, Blunay et Maulny. Plus tard, les deux époux, voulant pourvoir dès ici-bas au salut de leur âme, choisirent l'ordre de l'Hôpital, lui abandonnant « en perpétuelle aumône » tout ce qu'ils possédaient en l'étendue de la paroisse de Melz. La donation est du 18 juillet 1292. Elle fut confirmée et amortie par lettres patentes de Philippe
le Bel (août 1296) (6), et Guillaume II de Saron, dit Baillet, écuyer, la ratifia en y ajoutant d'autres fiefs, l'an 1298 (7).
6. Les droits d'amortissement furent de 120 livres (Delaville Le Roux, Cartulaire des Hospitaliers de Saint-Jean, III, 885).
7. Archives nationales, S 5165, liasse 38, nº5.


Voici quelle était la donation: 4 livres 5 sols tournois de menus cens, 8 setiers 1 mine d'avoine, 2 gelines et 2 chapons recevables à Melz le jour de la Saint-Rémi; — 22 setiers et 2 mines de grain, mesure de Maulny, 23 gelines payables de coutume à Maulny le lendemain de la Toussaint; plus, 40 arpents de bois hors gruerie au Veuve, 34 arpents en gruerie au-dessus de Melz, 13 arpents 1/2 de prés à Crolard et lieux environnants, 8 arpents de terre labourable, la majeure partie au Champ-de-Veyen; — et finalement, en la mouvance seigneuriale de Melz, le fief tenu par Jean de Lugrand (8), écuyer, le fief d'Adam de Champlet, aussi écuyer, et celui d'Aveline de Maulny, femme de Jacquemin.
Nous voudrions pouvoir situer la terre féodale de Jean de Lugrand, mais nous n'avons rien de positif.
8. Lugrand, ferme, commune de Saint-Brice, canton de Provins (Seine-et-Marne).

Le fief d'Aveline de Maulny n'était peut-être pas différent de celui pour lequel Eudes de Maulny était tenu à l'obligation de trois mois de garde en 1172 (9), et que possédait Jean de Maulny, écuyer, en 1269 (10).
9. Auguste Longnon, Documents relatifs au comté de Champagne, I, nº 1409.
10. Bibliothèque nationales fr. 8593, fol. 83.


Quant au domaine servant d'Adam de Champlet (11), nous savons qu'il était assis à Blunay même. A la mort du titulaire, sa fille, Péronnelle, s'en dessaisit entre les mains d'Ythier de Nanteuil, commandeur du Grand Prieuré, pour la somme de 65 livres de petits tournois, le 24 février 1303-1304.
11. Les Champlet étaient possessionnés sur Montmitel et Hermé. Simon de Champlet, maire de Provins en 1233, mort avant 1259, laissa plusieurs enfants qui vendirent à Renoir Accorre leurs biens à Toury et aux environs, en avril 1271. (Bibliothèque Nationale, manuscrit fr. 8593, folio 43 vº)

La vente consistait en 4 arpents de pré, 2 arpents de terre, 3 quartiers de bois, l'usage commun avec les Blunetiers sur 40 arpents boisés, 36 hostises arrentées ensemble 99 sols 4 deniers, 13 mines d'avoine et 13 gelines, 56 feux imposés chacun d'un denier pour droit d'affouage, 12 corvées de fenaison et la haute justice.

Au domaine concédé par Thibaud de Sautour et augmenté des biens que Péronnelle de Champlet tenait en la directe des Hospitaliers allaient s'agréger sous peu quelques propriétés de la commanderie des Templiers de Provins. La suppression de l'ordre du Temple et l'attribution de ses biens aux chevaliers de l'Hôpital sont des faits que chacun se rappelle. Bornons-nous donc à établir la provenance des biens que le Concile de Vienne (1312) dévolues aux Hospitaliers, seigneurs de Maulny et de Blunay.

Bienfaiteurs des Templiers
Egligny: Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Donnemarie-Dontilly — 77
Parmi les bienfaiteurs de la commanderie de Provins, les seigneurs d'égligny exigent une mention spéciale. L'un des plus célèbres de cette puissante maison, Geoffroy, surnommé l'éventé, prit la croix et partit vers la fin de mai 1190. A Marseille, craignant de s'embarquer s'il ne s'assurait les prières des pauvres du Grand Hôtel-Dieu de Provins, il leur abandonna le quart d'un bois qu'il possédait à La Fontaine-Saint-Ours (juillet) (12).
12. Le texte de la donation étant lacéré et oblitéré en plusieurs endroits, nous reproduisons aux Pièces justificatives (nº II) la charte par laquelle Henri II, le Jeune, comte de Champagne, ratifia la libéralité de Geoffroy d'Egligny. Au nombre des croisés témoins, citons Robert de Milly, Louis d'Arcelles (de Assellis), Etienne de Toury, Milon de Sourdun, Pierre de Beton-Bazoches (Archives hospitalières de Provins, B 1, nº 5).

Une telle action méritait d'être récompensée. Plus heureux que le jeune Henri II, son suzerain, Geoffroy d'égligny revit ses terres. Au mois de juin 1218, il autorisait son fils Pierre à céder aux Templiers de Provins un serf de Maulny, nommé Geoffroy, sa femme et tous les biens lui appartenant (13). Et sur la fin de sa vie, comme il lui revenait en mémoire quels importants services les Templiers rendaient en Palestine aux chrétiens d'Occident, sa généreuse sympathie leur laissa, entre autres biens, trois quartiers de terre à Melz (juillet 1239) (14).
13. « Dominus Petrus, miles de Egloigniaco, assensu et voluntate Marie, uxoris sue, et liberorum suorum, dedit et concessit in elemosinam fratribus militie Templi Gaufridum, de Malo Nido, et uxorem ejus et omnes possessiones suas quas possidebat. Et dominus Gaufridus de Egloigniaco, pater predicti Petri, elemosinam istam laudavit, de cujus feodo predictus Gaufridus et uxor ejas dinoscuntur movere, et bona fice garantire promisit. Predicta vero uxor prenominati Petri, ut laudaret elemosinam istam, a fratribus militie Templi quadraginta solidos recepit. Actum anuo gratie M. CC. octavo decimo, mense janio ».
Archives Nationales, S. 5l62 ; Cartulaire des Templiers de Provins, page 44.
14. Archives nationales, S 5162, Cartulaire des Templiers de Provins, page 22.


Auparavant les donations des seigneurs d'égligny, la commanderie de Provins avait acquis la propriété de 60 arpents en un bois que l'on nommera plus tard La Queue-des-Broises. C'était là une libéralité que, du consentement de sa femme Héloïse, Jean Bréban, fils de Milon, le bouteiller de Roumanie, avait faite en 1218 (15).
15. En 1216 « Johannes Brebanus et ejus uxor Hel[oisis]... deberant in elemosinam perpetuam fratribus militie Templi in foresta Surdolii de suo nemore sicut situm est, incipiens a cauda vergente apud Malum Nidum et protenditur versus viam de Nojento, LX arpenta bene et fideliter mensurata, salvo tamen jure hospitalium suorum de Malo Nido. » — (Archives nationales, S 5165, liasse 37, nº 7, et S 5162, Cartulaire, des Templiers de Provins, page 42).

Fréparoy



moulin de La Varenne sous Fréparoy
Domus Hospitalis Fréparoy


A une date probablement plus ancienne, les Templiers reçurent le moulin de La Varenne, sous Fréparoy (16). Son domaine, de médiocre importance, enserrait 9 arpents de prairie, au lieu dit Crolard, et 12 arpents de bois attenant les prés. L'hôtel était amarré à un bras de la Seine, appelé Le Bras-de-la-Forêt, et possédait la haute justice, des droits de pêche et de rouissage (17).
16. Fréparoy, hameau aujourd'hui disparu, commune de La Motte-Tilly, canton, de Nogent-sur-Seine (Aube).
17. En 1231, les Templiers passèrent bail de ce moulin à un nommé Faillon de Villenauxe. Il était affermé, en 1425, à 12 tournois et 9 setiers de grains et, en 1581, à 16 écus d'or. Les guerres de la Ligue ayant détruit le moulin, la place et ses dépendances se louèrent dès lors à titre de cens et rente (Archives de Seine-et-Marne, H 701, fol. 400, et Archives nationales, S 5166, liasse 41).


Sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Une fois l'Ordre du Temple supprimé, les biens des Hospitaliers en la paroisse doublèrent ou peu s'en faut. C'est un total minimum de 180 arpents et des redevances nombreuses que les titres précédents leur assignent vers la fin du règne de Philippe le Bel. C'est plus qu'il n'en fallait pour devenir un chef-lieu d'exploitation rurale, un membre de commanderie.

Nul texte n'indique quelle était l'administration des commandeurs de Provins pendant la période qui précéda la guerre de Cent-ans. Nous ne connaissons pas davantage les pertes issues du désarroi que subit la propriété foncière au cours de l'invasion ennemie. Parce que les Hospitaliers évincèrent de ses prétentions certain mélier qui revendiquait, tel un bien de famille, un lot de 45 arpents boisés (1501) (18), je ne jurerais pas que des voisins ne virent leur entreprise de soustraction couronnée de succès. Par contre, je n'ai jamais rencontré que le domaine de Maulny se soit rétréci sous l'action de la moindre enchère. Son étendue, lors de la sécularisation des biens ecclésiastiques, était de 245 arpents, c'est-à-dire bien supérieure a ce qu'il nous a été donné de constater jusque-là. Mais rappelons-le, pour ne pas s'aventurer en des conclusions téméraires notre évaluation de l'ensemble des biens sitôt après la dévolution des dépouilles du Temple est peut-être fort au-dessous de l'expression géographique adéquate.
18. Archives nationales, S 5105, liasse 37, nº 7.

Une déclaration de 1683 confirmerait-elle cette impression ?
On attribue au domaine utile plus de 115 arpents de biens fonds, les bois non compris (19). Si ces chiffres sont exacts, des améliorations n'auraient cessé d'accroître la superficie de son exploitation agraire. De 115 arpents, le domaine était passé à 215 en 1739 (20), et se muait, un demi-siècle plus tard, en 245 arpents de propriété nationale (21).
19. Les biens fonds se décomposaient ainsi: terres labourables 32 arpents; maïs: 29 arpents 23 perches; jachères: 39 arpents 75; prés: 24 arpents 12 (Archives de Seine-et-Marne, B 189, nº 31).
20. Archives, de Seine-et-Marne, H 715.
21. Archives de Seine-et-Marne, B 189, nº 31.


Au domaine utile se joignait la mouvance censuelle. Elle affectait, en 1683, 38 propriétaires — la plupart possesseurs en partie d'une maison avec grange, étable et jardin — et 63 arpents valant de revenu 10 livres, 4 gélines, 10 boisseaux et 22 picotins d'avoine (22).
22. Les biens des Hospitaliers étaient exempts de dîmes. Mais le commandeur, en qualité de seigneur, avait à sa charge une partie des réparations de l'église. Sa quote-part était, en 1788, de 94 livres 5 sols (Archives nationales, S 5166, liasse 41 (nouvelle), Améliorissements de La Croix-en-Brie (1788), page 71).

L'hôtel de la Commanderie, situé à Maulny, était la plus importante location. L'immeuble consistait en une belle ferme, composée de plusieurs bâtiments, recouverts de tuiles, et enclose de muraille et de haie. C'est là que locataires et censitaires payaient impôt et loyer.

Un censier de 1386 désigne la ferme sous le nom de « granche » et les serres du domaine sont amodiées pour 3 muids 1/2 de grains gros et menus (23). Selon les époques et la capacité des preneurs, la ferme se louait avec une quantité de terre plus ou moins considérable. En 1422, l'hôtel, 4 arpents de pré et 30 perches de vigne se baillaient moyennant 20 setiers de grain et 250 bottes de paille (24).
23. Archives nationales, S 5164b, liasse 35, nº2.
24. Archives nationales, S 5165, liasse 37, nº3.


Un titre de 1510 concède au fermier une exploitation de 108 arpents, à raison d'un loyer annuel de 4 muids, la moitié de blé froment, les deux autres de seigle et d'orge (25). Au début du XVIIe siècle, en 1602, la maison et 100 arpents s'affermaient pour 5 muids de grain et 18 livres (26). Enfin, lorsque l'Assemblée de 1789 décréta la spoliation des ordres religieux, la ferme de Maulny, avec 163 arpents de terre, était louée 1.000 livres et 2 chapons. Le tout fut vendu, en bloc, 5 arpents en friche déduits, au prix de 32.200 livres en assignats, soit 22.540 francs (25 mars 1793) (27).
25. Archives nationales, S 5165, liasse 37, nº 10.
26. Archives nationales, S 5165, liasse 37, nº 23.
27. Archives de Seine-et-Marne, 35 M3. — Restaient 2 maisons et 82 arpents — 23 perches de terre et de vigne, rapportant 902 livres. L'adjudication eut lieu par lots du 25 février 1793 au 9 fructidor an VIII (6 septembre 1800) (Archives de Seine-et-Marne.)


Egligny est mentionné sous le nom de « Egliniacum » dans le pouillé latin du diocèse de Sens du XVIe siècle (2), au « Livre des Vassaux (1214-1222) et dans le « Liber de reliquis » du chroniqueur Geoffroy de Gourion (1298). Nous rapprocherons le nom de lieu Eglény (Yonne) appelé au IXe siècle « Agliniacus » et plus tard « Egliniacus. »
2. Saron-sur-Aube, commune du canton d'Anglure (Marne).
Sources: Bulletin de la Conférence d'histoire et d'archéologie du diocèse de Meaux, volume 4, 1904 Nº1 et 1908 Nº4


Mazères   (09)

Fief de l’Hôpital de Mazères
Département: Ariège, Arrondissement et Canton: Pamiers - 09


Mazères
Domus Hospitalis Mazères


Commanderie de Boubonne et du Thor
Sous la suzeraineté des comtes de Foix, plusieurs grands seigneurs, qu’un acte désigne, en se servant du nom du plus connu d’entre eux, viri Jordanenses, Jourdain de l’Isle, Izarn de Verfeil, Othon et Augier de Calmont, possédaient dans ce territoire une immense étendue de pacages et de bois.
Dans la seconde moitié du XIIe siècle, ils accordèrent aux Hospitaliers la liberté pleine et entière de faire paître leurs troupeaux, de couper du bois, de défricher les forêts dans toute l’étendue de la bolbone et d’y construire des maisons et une ville.

Les Hospitaliers s’empressèrent de créer sur les lieux un établissement d’exploitation qui prit le nom de Boulbonne comme sa puissante voisine, l’abbaye ; ils se proposaient sans doute de profiter du dernier privilège qui leur avait été concédé ; et de fonder une ville pour y attirer les vassaux dont ils avaient besoin.

Dans les premières années du XVe siècle, cette Commanderie avec ses nombreuses dépendances, fut réunie à celle de Caignac. La période des guerres religieuses fut particulièrement désastreuses pour ces contrées où les protestants possédaient plusieurs places, Saverdun, Mazères, Calmont, etc.
La petite ville de Saint-Jean du Thor disparut dans cette période ; sa fin tragique nous est racontée en quelques mots dans le passage suivant du dénombrement de la Commanderie de Caignac en 1657.

« Auquel lieu (Saint-Jehan del Thor) entiennement y avait une esglise qui fust ruynée et mise à sac par les prétendus religionnaires réformés dont la ville de Mazères estoit infestée, l’est encore en partie ; en laquelle esglise, le sieur Commandeur estoit tenu de faire faire le service divin ; et à rayson et deffault de ceste esglise et despuis sa ruyne, le dict service se faict aux paroissiens du dict dixmaire, par le curé de l’esglise de Saint-Sernin de Calmont, auquel le dict sieur Commandeur, suyvant la trasse de ses ancêtres fait de paution la somme de 60 livres, sans obligation pourtant 2. »
2. Archives de Caignac. L III.

Commanderie de Caignac et ses membres d’Argnes, metterie de Siraguel, Saint-Jean del Tord, La Cavalerie de Pamiès, Saint-Quire et Saint-Gyrons proche dudict Pamiès, Caumont, Mazères, Saverdun, Gibel villes occupées par les heretiques.
Sources : Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France. Toulouse 1883. BNF

Pièce justificative n° III
La Commanderie de Gabie, Cappoulet, et ses membres de la Tour, de Sezan, est dans le conté de Foix près Pamiès, Saverdun, où les huguenots sont à présent les maistres. Et d’autant que les dictes villes et lieux de Turenne, Baltezard, Beynac, Nenny, Bergerac, Sainte-Foy-la-Grande, Castilhon, Nerac, Casteljeloux, Pamiès, Caumont, Mazères, Saverdun, Gibel, Leytores, Le Mas Saint-Espeul, l’Isle-en-Jourdain, Paul-en-Bearn, Montauban, Villemur et Puymirol, sont tenus et occuppés par les heretiques et par ce, comme dict est, notoirement et actuellement occuppées et le divin service n’y est remis, joint que pour rayson de ce n’est possible auxdicts seigneurs commandeurs faire la vérification sur les lieux, moins recouvrer tesmoings des par rois ses.. , et pour estre tout ce dessus notoire et veritable et à l’effet de ladicte veriffication nous a présenté en tesmoings Noble Hugues de Mares, Escuyer seigneur de Lunel en Périgord, Aymé de Grezel, habitant de Sarlat.

Maitre B Beziat, notaire royal de Plezac, Estienne de Chavarre, escuyer du lieu de Montignac, tous du païs de Perigord, noble Pierre de Lacoste, seigneur de Cham-en-Condomois, pres la ville de Nérac, Maitre Loys de Paulo, docteur et advocat en la court du Parlement de Tholouze, seigneur du lieu de Monjay, Maitre G. de Raymond, docteur et advocat en ladite court, lesquels tesmoings estant en age et de qualité requises, par le d. de Loppe, commissaire depputté ouys sur ce dessus moyennant serment, l’uncg après l’autre et touts d’uncg commun accord, ont dict et attesté estre chose véritable, notoire en ce païs que ceulx de la nouvelle oppinion tiennent et occupent les dites villes et lieux de Turenne, etc., que dans les dictes villes et lieux il y a eu ordinairement garnison tant de pied que de cheval tenans la campaigne au temps de la cueilhette des fruicts, faisant lever par force les dixmes et aultres choses appartenants aux dicts Commandeurs et aux paisans et iceulx empourtés dans leurs villes et forts, ensemble le bestial aratoire, avec meurtre, saccagemens et bruslemens ; pour rayson de quoy, lesdicts Commandeurs n’ont rien jouy de ceux qui sont occupés de leurs revenus. Et à cause des ravages, invasions, volleries, meurtres et aultres inhumanités perpétrées et faictes par lesdicts heretiques tenans despuys ces derniers troubles la campagne, leurs adherans et aultres perturbateurs du repos public ont prins de force les fruicts et revenus des dictes commanderies, ce qu’ils disent savoir, tant en partie pour l’avoir vu que pour avoir envoyé aux champs leurs gens, serviteurs, domestiques, par lesquels ont esté certiffiés des occupations, nonjouissances et aultres cruels depportemens des dicts heretiques. Et sur ce ouy le procureur du Roy et avoir déclaré ne rien vouloir contredire. Ce 14e jour du moys de mars 1588.
Sources : Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France. Toulouse 1883. BNF

Les droits d’usage
Pour les habitants du canton de Salies du Salat l’habitude est de parler du « bois de Figarol » en désignant l’étendue de forêt qui va du stade de Figarol jusqu’au bord de la Garonne, soit une étendue boisée d’environ 150 hectares.
Mais ce n’est pas totalement exact, et Daniel Pons, technicien de l’ONF à la retraite (Office National des Forêts) et membre du Syndicat National Unifié des Personnels de la Forêt et de la Nature va nous en dire plus lors de la conférence donnée à la mairie de Montsaunes ce samedi 26 septembre à 17 heures.
Passionné par son métier de garde forestier et par l’histoire forestière locale, il a effectué, dans le cadre de la gestion de cette forêt des recherches auprès des Archives départementales et retrouvé des cartes et plans qui permettent de retracer l’histoire atypique de ce bois: « ce bois qui, jusqu’à la vieille de la Révolution, occupait 200 hectares, appartenait en fait à la Commanderie Templière de Montsaunès. »
Quand les Templiers (des moines soldats) se sont installés localement au XIe siècle, les habitants des communautés riveraines leur ont donné un certain nombre de biens, dont des biens fonciers, mais en échange ils devaient assurer leur sécurité.
Au fur et à mesure de l’augmentation démographique de la population locale les Templiers ont octroyés des « droits d’usages » à trois Communautés, afin que leurs habitants puissent aller faire du bois de chauffage, de charpente ou mettre les animaux en pâturage dans la forêt. Ces trois villages étaient Figarol, Montsaunès et Mazères.

Répartir les droits d’usage
En 1775 l’augmentation des tensions entre les populations villageoises usagères liés à une surutilisation de l’espace boisé (augmentation démographique) pousse la Commanderie à « répartir » les droits d’usage. Cette répartition va se concrétiser avec le partage du Bois en 4 entités bien distinctes pour permettre de situer géographiquement les droits d’usages de chaque Communauté. Ainsi chacune devient « propriétaire » d’environ 1/4 de la surface tandis que la Commanderie garde le dernier quart pour le faire croître en futaie de chêne.
Au moment de la Révolution les trois Communautés deviennent de fait propriétaires en arguant des droits d’usage et du document de partage établi en 1775 alors que le Bois de la Commanderie a été confisqué par la jeune République, car considéré comme un « bien d’église » et mis en vente pour être acheté par les gens des environs. Cette ancienne forêt, aujourd’hui en terre agricole, est appelée « les Pièces du Commandeur » et se trouve entre le bois de Figarol et le bois de Castans.
Après la Révolution progressivement l’Administration Forestière contingente les droits d’usages ancestraux et peut, petit à petit, augmenter le temps de passage entre chaque coupe ce qui permet à la forêt de reprendre pied et de se revivifier. Cependant à partir des années 1930 / 1935 mais surtout 1965 et 1990 un profond changement sociétal va puissamment bouleverser le paysage de la forêt.
Aujourd’hui, de ces usages seul le droit d’affouage est resté par l’intermédiaire de coupes de bois délivrées aux communes par l’ONF.
Je constate d’après ces écrits, que le lieu de Mazères était Templiers. Je ne peux pas le confirmer. Quoi que les pièces justificatives ne cites Mazères qu’au XVe siècle.
Sources : Montsaunes


Mazerulles   (54)

Commanderie de Mazerulles
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement: Nancy, Canton: Seichamps — 54


Commanderie de Mazerulles
 Commanderie de Mazerulles


Une charte de Renaud, évêque de Toul, de l'an 1110, portant confirmation des biens de l'abbaye de Saint-Epvre de la même ville, mentionne la donation qui avait été faite à cette abbaye par Bencelin, chevalier de Mazerules (de Maceroles), de tout ce qu'il avait au village de Champenoux. (H. L.)

En 1285, les frères de la maison (commanderie) de Robécourt et de celle de Saint-Jean-du-Vieil-Aître près Nancy, abandonnent au duc Ferry quatre livrées de terre à toulois qu'ils avaient sur la saline de Rosières et sur les rentes et issues de Fléville, et ce prince leur donne, en échange « touz les homes et toutes les femes avec lour tenemens, » qu'il a en la ville de Maizerueles, se réservant la garde, la haute justice, etc. (Ordre de Malte.)
Un titre de 1479 fait mention d'une ferme que les dames Prêcheresses de Nancy possédaient à Mazerules.

Le 2 décembre 1612, Jean Pelettier, commissaire des salpêtres au duché de Lorraine, donne ses veversales à cause d'ascensement à lui fait de 25 arpents et trois quarts de bois sis au han de Mazerules, lieudit la Haie-aux-Forestiers, moyennant C gros de cens annuel par arpent. (T. C. Amance.)

Par lettres patentes du 28 mars 1618, le duc Henri confirme le traité passé, en 1283, entre le duc Ferry et le commandeur de Saint-Jean, touchant les droits de moyenne et basse justice donnés audit seigneur commandeur au village de Mazerules, finage et dépendances, et où son procureur général, donne et laisse à perpétuité lesdits droits audit seigneur commandeur et à ses successeurs suivant la coutume du pays, avec pouvoir de les exercer et de percevoir tous les fruits, droits, profits et émoluments entiers, etc.

Les droits dont jouissait le commandeur à Mazerules, sont énumérés dans un pied-terrier de la commanderie de Saint-Jean, dressé en 1658; ou y lit: « Le commandeur de Saint-Jean-du-Vieil-Aître, en ladite qualité, est seigneur foncier au lieu de Mazerculles, où il a moyenne et basse justice, et y a droit d'établir maire, échevin et doyen. Les maires et échevins dudit seigneur commandeur ont connaissance et jugement de toutes actions personnelles, réelles, pélitoires et mixtes. »

« Ledit seigneur a droit de ceps audit lieu pour y détenir les délinquants 24 heures pour par après, s'ils sont trouvés coupables de quelque crime qui emporte châtiment corporel, le mettre entre les mains du seigneur haut justicier. »

« Les dits maire et échevin ont le droit de créer hangards pour la garde des fruits pendants par racines sur terre... »

« Tous les revêtements, tant d'acquets que de successions advenantes, se font ès mains du maire du seigneur commandeur, et chacun héritier ou acquéreur est obligé de faire lesdits revêtements dans 40 jours, à peine de commise contre les défaillants; lequel droit est d'un setier de vin, mesure d'Amance, tenant quatre pots, mesure dudit lieu. »

« Ledit seigneur commandeur peut aussi saisir ou faire saisir les terres, maisons et autres héritages à lui censables, de quelle nature ils puissent être, faute de cens non payés. »

« Les droits honorifiques de ce lieu, savoir: de marcher le premier en procession, recevoir la première eau bénite et le premier pain bénit, aller le premier à l'offrande, et tous autres semblables droits appartiennent audit seigneur commandeur ou à son maire. Avant les guerres, le cierge bénit se portait aux processions et sur les fonts par ledit maire... »

« Tous les droits de taxe de vin, de bière, de pain et chaumage des mesures appartiennent audit seigneur commandeur ou à ses maire et gens de justice. Pour le droit de taxe, les taverniers ou autres vendant vin ou bière, doivent au maire un pot, à l'échevin une pinte et au sergent une chopine... »

« Ledit seigneur possède au han et finage de ce lieu un gagnage exempt de dîmes et un moulin franc. Il a droit de troupeau à part et de bergerie exempte de dîmes... »

« Les fours banaux de ce lieu appartenaient autrefois audit seigneur commandeur, et tous les habitants étaient obligés d'y mener cuire leurs pâtes sous peine de confiscation d'icelles; pour de quoi se rédimer ct pour pouvoir cuire dans leurs fours, ils paient annuellement audit seigneur 7 sous par chaque habitant. »

« Chacun conduit dudit Mazaruelles doit audit seigneur trois corvées annuellement, savoir, en semant les blés, en semant les avoines, et à la fenaison, en les nourrissant comme d'ancienneté, et peine aux défaillants de 5 francs d'amende.

« Le droit de créer les syndics de ville appartient audit seigneur; la création d'iceux se doit faire annuellement, le lendemain des plaids annaux... »

Suit la déclaration des cens particuliers dus au commandeur sur des héritages; on voit, par cette énumération, qu'un grand nombre de maisons du village, notamment dans la Grande-Rue et dans celle de la Commanderie, se trouvaient réduites « en maziere », pour avoir été ruinées pendant les guerres.

Cette dévastation est également rappelée dans l'Etat du temporel des paroisses (1712), où on lit: « L'église de Mazerules était autrefois, diton, église-mère. On prétend qu'il y avait une maison de cure proche de l'église, qui est à présent en masure. L'église fut abandonnée, de même que le village, pendant la contagion (elle y avait régné pendant six mois de l'année 1631) ou les guerres. Ceux qui restaient ou qui revinrent ensuite, allèrent à la paroisse de Champenoux comme la plus proche, et ils y furent ainsi insensiblement annexés. La communauté n'est composée que d'environ 30 habitants. »

Trois individus de ce village, dont voici les noms, furent brûlés comme sorciers: Isahean, veuve de Martin, mercier (1573); Georgine, femme de Didier Moitrier (1595); Mengin Mathiatte (1612).

La communauté de Mazerules dit, dans la Déclaration fournie par elle en 1758: « Les habitants, possèdent sur leur han 92 jours de pâquis aboutissant sur le bois du commandeur... Ce pâquis est aujourd'hui converti en terre labourable. Ils possèdent encore un autre pâquis de la consistance de 12 jours... Ils y envoient journellement leur troupeau de vaches et les chevaux des laboureurs, parce que leur han est très-resserré et qu'ils manquent de pâture. »

D'après la tradition, il aurait existé, on ne dit pas à quelle époque, une mine d'or au village de Mazerules.

Ainsi que je l'ai dit plus haut, ce village, après avoir été une paroisse, fut annexé à Champenoux dans le XVIIe siècle. Il y avait, dans l'église, la confrérie de Sainte-barbe, qui possédait un jour de terre, lequel était tenu par le roi de la confrérie pour subvenir au service de celle-ci.

Mazerules avait été annexé à Sornéville en 1802; un décret impérial, du 13 septembre 1815, l'érigea en chapelle; il a enfin été érigé en succursale par ordonnance royale du 15 février 1843.
Patron, l'Exaltation de sainte Croix.
Nouvelles oeuvres inédites de Grandidier — Ordres Militaires et Mélanges Historiques, tome V. (Strasbourg). Edité à Colmar chez Huffel, Libraire-Editeur en M. D. CCCC.

Mazerules, canton de Seichamps
— Maseriolae, 1127-1168 (Charte du prieuré de Flavigny)
— Bencelinus de Maseroles, 1210 (H.L.I, c, 525)
— Maizeruelles, 1283 (Charte de l'Ordre de Malte)
— Domus Hospitaliorum de Maseruelles, 1402 (Regestrum)
— Mazeruelles-dessous-Amance, Titres des chartes l. Amance, nº 13)
— Maizeruelle, 1477 (Dominicains d'Amance)
— Mazereulles, 1492 (Ibidem)
— Mazerulles, 1550 (Ibidem)
— Mazelure, 1594 (Dénombrement de la Lorraine, par Thierry Alix)
— Mezereulle, 1595 (Titres des chartes l. Moyenvic I, nº 114)
— Maixereulle, 1600 (Dominicains de Nancy)
— Mazereulle et Mazaruelles, 1658 (Titres de l'Ordre de Malte)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII


Mazière-aux-Bonshommes   (23)

Commanderie de La Mazière-aux-Bonshommes.
Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Crocq, Commune: La Mazière-aux-Bons-Hommes — 23


Commanderie de La Mazière-aux-Bonshommes
Commanderie de La Mazière-aux-Bonshommes


— Le qualificatif de aux Bons-Hommes, donné à ce lieu, vient de ce que, anciennement, les moines de Grandmont habitant le château voisin de Cherbaudy étaient, appelés les Bons-Hommes. Ils vivaient d'aumônes.
— La Mazière-aux-Bons-Hommes, 1533 (Terrier de Saint-Bard).
— cura Mazerie bonorum Hominum, 1535.
— La Mazière-aux-Bons-Hommes, 1675.
— la cure était à la présentation du commandeur du lieu.
— Patron: Saint-Jean.
— Michel Gilbert, curé, 1713.
— La Commanderie. Annexe de celle de Tortebesse (Puy-de-Dôme), qui avait ici une église paroissiale, 3 étangs, une métairie, en justice haute, moyenne et basse, et des cens et rentes. Le produit de cette commanderie était de 660 livres en 1745.
Sources: Dictionnaire Topographique, Archéologique et Historique de La Creuse, par André Lecler, Limoges 1902

Liste des commandeurs
— Amblard de l'Horme, 1247
— Guillaume de Saint-Didier, 1253
— Hugues de Chaslus, 1283
— Ponce de Faye, 1293-1308
— Robert Bertrand, 1306-1311
— Raynald de Laschamps, 1321-1325
— Robert de Chaslus, 1344-1349
— Jean d'Entremont, 1363-1371
— Pierre Merle, 1403
— Jean de Vauzé ou de Veauce, 1409-1445
— Jacques de Milly, qui devint grand-maître de l'ordre, 1445
— Pierre de Bouille du Charriol, 1447-1457
— Beraud d'Andieu, 1470-1472
— André Rolland, 1472-1530
— Guy de Blanchefort, qui devint grand-maître, 1499
— Gabriel du Chier, 1537-1543
— Guillaume Coppier, 1546-1555
— Hugues de Villars de Blancfossé 1559
— Guy de Thianges, dit du Crozet, 1570-1573
— Jacques du Chauvigny de Blot, 1573-1594
— Louis de Sauzet, dit d'Estignères, 1604-1612
— Jean-Louis d'Estaing, 1612
— Guillaume le Groing, 1612
— Philibert le Groing de Villebouche, 1616
— Charles de Fassion de Sainte-Jay, 1627-1635
— François-Foucaud de Beaupoil de Saint-Aulaire, 1642-1658
— Raymond de Foudras de Coutanson, 1661-1680
— Léon de Charry des Gouttes, 1681-1688
— Garnaud, 1689
— Louis-Claude de Lestang, 1689-1713
— Antoine de Pons, 1716-1729
— Léonard d'Ussel, 1730-1739
— Joseph de Fassion de Sainte-Jay, 1740-1747
— Annet-Joseph de Beaumont-Brizon, 1748-1750
— Antoine-Joseph de Laube, 1750-1758
— Nicolas-Claude-Martin d'Autier, 1762
— Claude-Marie de Sainte-Colombe de Laubépin, 1764-1770
— Charles-Abel de Loras, 1771-1780
— Peyroux (du), 1784
— Armand-Jean-Louis de la Queuille, 1788 (frère du marquis, de la Queuilie de Châteaugay, député de la noblesse d'Auvergne aux Etats généraux, 1789).
Sources: L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en Limousin, par A. Vayssière, in-8, 1884, page 143.

La Mazière-aux-Bonshommes
« La Mazière-aux-Bonshommes [aujourd'hui commune du canton de Crocq] était un membre de la commanderie de Tortebesse [aujourd'hui commune du canton d'Herment, Puy-de-Dôme] de l'Ordre de Malte. »
La paroisse dépendait, avant la Révolution, du diocèse de Clermont-Ferrand ; c'est pour cette raison que A. Vayssière (L'Ordre de Malle en Limousin, Tulle-Limoges, 1884, page 143) n'a fait que mentionner, sans aucun détail, cette possession de l'Ordre qui n'entrait pas dans le cadre de son travail.

Si le terrier communiqué par M. Rivet, qui est de modestes dimensions (29 pages), n'en présente pas un tableau absolument complet, il n'en fournit pas moins d'intéressantes indications, par son énumération des localités objet des reconnaissances.
Ces localités sont :
1° « Le lieu, mas et tènement de La Mazière »
2° « Le village, mas et tènement de La Rebeyrolle »
3° Celui du Chalard.
4° Celui du Sibioux.
5° Celui de Cherbaudy.
6° Celui de La Vialatte.
7° Celui de Trasleyrat.
8° Celui de Lacoux-Fauchier.

A l'exception de La Vialatte [aujourd'hui La Villalle], située dans la paroisse de Saint-Alvard [aujourd'hui comprise dans la commune de Basville], et de Trasleyrat, situé dans la paroisse de Mérinchal, l'énumération ci-dessus comprend, avec le chef-lieu de la paroisse de La Mazière-aux-Bonshommes, la plus grande partie de cette paroisse. Si on la compare à la liste des villages que donne le Dictionnaire de la Creuse de Lecler, à l'article La Mazière, on constate que deux villages seulement, La Font-Razet et Neuvialle, n'étaient pas dans la seigneurie de l'Ordre. Sauf pour Lacoux-Fauchier, devenu Lascaux, la graphie des noms n'a pas changé.

Cette possession de la commanderie de Tortebesse englobait donc presque toute une paroisse et débordait sur deux paroisses voisines, Saint-Alvard et Mérinchal.

« En plus de ses droits seigneuriaux, la commanderie avait, au chef-lieu de la paroisse de La Mazière, un domaine. Intercalé dans les reconnaissances, se trouve au terrier un contrat de bail de ce domaine fait pour une période de 29 ans, moyennant le maigre fermage annuel de « quatre setiers bled tierce, savoir les deux tiers seigles et l'autre tiers avoine » La composition du domaine n'est pas indiquée. »

« Les redevances des tenanciers sont du type habituel : argent, gelines, seigle, avoine, très peu de froment. Les grains sont payables à la Saint-Julien d'août (saint Julien de Brioude, 28 août), comptés les uns à la mesure d'Auzances, les autres à la mesure d'Herment. L'argent et les gelines sont payables à la Saint-Biaise (3 février). Il n'y a pas de mention de droits de banalité. »

— M. Jean Dutheil signale deux actes, l'un de l'étude de Cartaud, notaire à Aubusson, du 28 novembre 1653, l'autre de celle de Darreau, notaire à Guéret, du 19 avril 1759, relatifs à l'achat des cuirs d'animaux fournis par un boucher en une année. La comparaison de ces deux actes permet de remarquer l'identité presque absolue des prix payés par les acheteurs, Elie Duprat, corroyeur à Aubusson, et Geay, marchand à Guéret, à un siècle de distance : 93 livres la douzaine de cuirs de vaches en 1653, 90 livres en 1759.

— M. Jean Dutheil analyse un bail de la seigneurie du couvent des Ternes, qui était réunie à la mense épiscopale depuis 1778, bail reçu par Meunier, notaire à Guéret, le 24 juin 1780 ; la location, mise aux enchères, fut adjugée à Pierre Lasnier-Desbarres, procureur au présidial de Guéret, pour le prix, outre diverses charges en nature, de 10.900 livres.

La seigneurie comprenait :
1° Deux domaines aux Ternes et la dime de Mastribut.

2° Les deux étangs du Bois, l'étang de Ménardeix « qui est en Pacage celui du Chancelier, les pêcheries de Pionnat et des Ternes, que l'adjudicataire laissera empoissonnées comme il les a prises.

3° Les dîmes, vignes et héritages de Chezelles, près Montluçon, la prairie de Lombarteix, les bois de Châteauvieux, la dime du Châtelard, du Masfort, de La Chaux, le quart de la grande dîme de Cressat, l'étang de Vallensanges.

4° Les cens, rentes et devoirs seigneuriaux sur 18 villages.

5° Le moulin des Forges, moulin à blé et à chanvre, sis sur la Creuse, avec ses mosnants ; l'exploitation de Grandvaux avec les droits et devoirs seigneuriaux attachés ; l'étang et le moulin de Vige ; la moitié de la dime sur la terre des Giraud et des Basset, dans le tènement de Pionnat.

6° La seigneurie du Mas-Rougier, avec les droit et devoirs et les droits casuels.

— M. Maurice Dayras communique, de la part de M. le marquis de Kernier, la copie des documents suivants :
1° relevés des devoirs seigneuriaux dûs à la terre de La Roche-Aymon (27 août 1778).

2° bail de ladite terre du 28 mars 1786, reçu par Sarciron, notaire à Mainsat, consenti par Antoine-Louis-François, comte de La Roche-Aymon, lieutenant général des armées, à Michel-Marien Giraudou, bourgeois, et Nicolas Cibot, notaire et Procureur au baillage de Combraille à Evaux ; ce bail indique que le château de La Roche-Aymon était alors encore habitable ; il comporte l'énumération des domaines et des bois en dépendant ; il était fait pour 9 ans, au prix de 4.400 livres par an.

3° réglement des dîmes des 1ers et 3 juillet 1791, d'après le décret de l'Assemblée Nationale.

4° traité entre les fermiers, les acquéreurs de partie des domaines vendus comme biens nationaux et les métayers, relatif à la résiliation des baux.

5° quittance et ventilation du prix des fermes après suppression des droits féodaux.
Les originaux des documents communiqués appartiennent à M. Léon Picaud, d'Evaux.

Les devoirs seigneuriaux étaient dus sur les lieux suivants :
Les Bordes ; Les Rieux ; La Garenne ; La Prugne, tous paraissant dépendre de la paroisse de Saint-Julien-la-Genête ; Le Mas du Cros, enclavé dans le Mas de La Bessède, paroisse de Chambon ; le lieu « Dartige » (sic) et Rochebut, paroisse d'Argenty [aujourd'hui dans l'Allier] ; Bort-la-Roche, paroisse d'Evaux ; Bort-Franc, même Paroisse ; Les Terrades, même paroisse ; La Bussière, même Paroisse. Les redevances comportent des grains, dont peu de froment, des gelines, de l'argent, des « bouades », arbaies et droit de guet.

Les domaines étaient situés à La Roche-Aymon, La Bussière, Bort, Chaux et Les Terrades.

— M. Albert Lacrocq communique, de la part de M. Maurice Cluzelaud, membre de la Société archéologique du Limousin, les documents suivants :
1° un contrat de vente, en 1677, d'héritages dans la directe du monastère des Ternes.
2° le placard imprimé indiquant le chiffre d'impôts à payer par la paroisse de Saint-Dizier-Chénérailles pour l'année 1762.
3° deux certificats relatifs aux services militaires de François Savy, volontaire au Ier bataillon de l'Yonne en l'an III et soldat au 6e de ligne en 1815.

— M. Pierre Dutheil signale un incident survenu en novembre 1785 à l'église de Saint-Sulpice-le-Guérétois. Des habitants de villages de cette paroisse s'étaient, le 1er novembre, rendus à l'église et n'avaient cessé de sonner les cloches jusqu'à dix heures du soir ; sur l'observation et les remontrances du curé, Antoine Delafont, archiprêtre d'Anzême, ils l'avaient insulté et diffamé.

Après retrait de la plainte portée à la justice par le curé, ils firent, le 13 novembre suivant, amende honorable devant l'église.
Sources: Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, pages XCIII à XCVI. Guéret 1935-1937. - Bnf


Meaux   (77)

Maison de Meaux
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Canton: Meaux — 77


Domus Hospitalis Meaux
Domus Hospitalis Meaux


Nous avons dit que la commanderie de Choisy-le-Temple possédait plusieurs maisons dans la ville de Meaux. De ce nombre, était l'hôtel Saint-Jean, situé dans la rue du Château, et où il y avait, au XVIIe siècle, une belle chapelle, surmontée d'un clocher assez élevé. Cette maison fut détachée, en 1633, de la commanderie de Choisy, pour devenir un membre de celle de Moisy.

Elle avait été léguée aux frères de l'Hôpital de Jérusalem, par Roricque, qui fut archidiacre de Meaux sous l'évêque Simon, de 1177 à 1196. Par son testament qui ne porte pas de date, mais qui paraît avoir été écrit vers la fin du mie siècle, Roricque déclarait que, avant de partir pour la Terre-Sainte, et dans la crainte de mourir pendant son voyage, il donnait à Messeigneurs de l'Hôpital de Jérusalem, sa maison avec l'oratoire, le verger, le pressoir, la vigne et la terre en dépendant. Il leur donnait aussi tous les ornements de sa chapelle, à condition que ses légataires entretiennent un prêtre pour y faire le service divin. II accordait au Chapitre de l'église de Saint-Etienne, pour célébrer tous les ans son anniversaire, une rente de quatre setiers de froment, et de trois muids de vin à prendre sur la récolte de la terre et de la vigne léguées aux Hospitaliers.

Les Grands-Prieurs de France aimaient le séjour de Meaux au XVe siècle. Regnaut de Giresme y résidait souvent. Il y tomba malade en 1411; et cette année, la réunion de plusieurs chapitres provinciaux eut lieu en cette ville.

L'hôtel de Saint-Jean était habité, en 1457, par Messire Denis de Chailly, qui l'avait loué à vie pour lui et sa femme, moyennant une redevance de cinq livres par an. Ce seigneur y avait fait des réparations considérables, qui équivalaient presque à une reconstruction entière de l'édifice. Il était loué, en 1547, dix livres tournois, outre la charge de faire desservir la chapelle de plusieurs messes par semaine. François d'Ypres, écuyer, seigneur du Mesnil, l'occupait en 1633; il en rendait 30 livres par an. En 1783, le loyer était de 270 livres.

Le revenu de la commanderie de Moisy-le-Temple eu 1388, alors qu'elle ne comptait qu'un seul membre, le domaine de Brumetz, n'était que de 90 livres.
La commanderie rétablie en 1633, avec les éléments que nous venons de voir, avait un revenu de 6,000 livres.
En 1734, ce revenu montait à 40,335 livres.
en 1757, à 44,000 livres.
en 1783, à 17,279 livres.
en 1787, à 34,000 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Choisy-le-Temple et Meaux, Hôtel de l'Horloge
La commanderie de Monthyon possédait, au XIVe siècle, dans la ville de Meaux, des maisons et des moulins.
Les maisons étaient au nombre de huit:
La première, vulgairement appelée la maison de l'Horloge, sur le grand marché de Meaux, avait une chapelle;
La seconde, qu'on disait, « A l'Image-Saint-Jean », était dans la rue du Château, et avait aussi une chapelle;
La troisième, nommée la « Longue-Allée », dans la rue Saint-Remi;
La quatrième, appelée « l'Hôtel de la Loge », et les autres, situées rue des Poulies, rue des Vieux-Moulins et rue du Grand-Chatel.

Les moulins étaient au nombre de quatre:
Le premier, sur le pont de Meaux, se nommait le moulin du Grand-Prieuré de France;
Le second, sur le même pont, s'appelait le moulin de Monthyon;
Le troisième était connu sous le nom de Passavent;
Et le quatrième, qui était un moulin à tan, se trouvait sur le pont de la ville.

Il ne restait des maisons, à la fin du XVIe siècle, que l'hôtel de l'Horloge et celui de Saint-Jean. Le premier appartenait alors à la commanderie de Choisy; et le second cessa de lui appartenir en 1633, lorsqu'il fut donné à la commanderie de Moissy-le-Temple, qu'on venait de créer.

Les autres maisons avaient été données en arrentement perpétuel, et ne faisaient plus partie du domaine de l'Hôpital.

Quant aux moulins, il n'en restait plus qu'un seul au XVIIe siècle; les autres étaient tombés en ruines. L'emplacement qu'ils occupaient avait également été arrenté au profit de la commanderie.

En 1733, le revenu de l'Hôpital dans la ville de Meaux était de 635 livres par an.

Le revenu général de la commanderie de Choisy était, en 1495, de 498 livres 18 sols ; en 1583, de 12.000 livres ; en l664, de 25.600 livres, en 1783, de 38.000 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Melun   (77)

Commanderie du Petit-Saint-Jean de Melun
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Cantons: Melun - 77


Domus Hospitalis Melun
Domus Hospitalis Melun


Philippe Auguste demeure de temps en temps dans la ville de Melun accordant aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui y séjournaient déjà, une maison, des champs et des vignes qui leur permirent de construire un établissement important.

Rubelles


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Cantons: Melun - 77


Domus Hospitalis Rubelles
Domus Hospitalis Rubelles


Les hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui avaient une commanderie à Melun, possédaient une maison à Rubelles, dans la Grande Rue, avec des terres et des droits de censives, en différents cantons du territoire. Il en est fait mention dès le XIIIe siècle, à l'occasion d'une acquisition de vignes, faite par le chapitre Notre-Dame de Melun en 1263. Incendiée en 1492, la maison ne fut pas rebâtie. Les terres composant son domaine furent cédées par les hospitaliers en 1656, contre des biens situés à Savigny-le-Temple, où ils avaient une commanderie importante.

Commanderie du Petit-Saint-Jean de Melun
H. 731. (Registre.) — In-folio, 44 feuillets, papier
1665-1698 — Mouvance censuelle.
— «  Papier terrier et déclaration de la commanderie Saint-Jean de Melun, membre dépendant de la sainte maison de l'hospital Saint-Jean de Hiérusalem, fondée en l'Isle-les-Corbeil, que frère François de Tollouet, chevalier de l'ordre dudit Saint-Jean de Hiérusalem, grand trésorier de l'ordre et commandeur de Melun, fait faire des choses dépendant et relevant de ladite commanderie, lequel hospital de Melun se consiste à présent en une place où soulloit avoir chappelle desmolie et ruinée par la prise de ladite ville de Melun, en 1590, etc.  »

H. 732. (Registre.) — In-folio, 52 feuillets, papier.
Mouvance censuelle.
— Terrier de la commanderie du Petit-Saint-Jean de Melun, établi pour religieux seigneur frère Jacques-Armand-Rogres-Lusignan de Champignelles, bailli, grand-croix et grand trésorier de l'ordre de Malte, commandeur dudit Melun.
— Censitaires:
— Simon-François Bernières, bourgeois de Paris, et dame Gillet Barrois;
— Claude-Nicolas Desrue, receveur de la régie générale des Aides, demeurant à Melun, rue Guy Beaudouin;
— Claude Doucet, marchand hôtelier, propriétaire d'une grande maison, où pend pour enseigne l'Image Saint-Nicolas,
— Charles-Augustin Caillet, marchand tanneur;
— Claude-Laurent Quillier, ancien huissier-audiencier au bailliage et siège présidial de Melun;
— Nicolas Cordier, mégissier;
— Louis Manière, maçon;
— Jean-André Chapelle, bourgeois de Paris;
— Denis-François Duval, marchand tanneur;
— Germain-Emmanuel Merceron, membre du Collège de pharmacie de Paris;
— maître Pierre-Philippe-Clair-Antoine Moreau de Maisonrouge, conseillé du Roi, lieutenant particulier au bailliage et siège présidial de Melun;
— Simon Picard, meunier au moulin de Poignet, tous demeurant à Melun.

H. 733. (Carton.) — 2 pièces, papier.
1666-1721.
— Mouvance censuelle.
— Etat, en double expédition, des déclarations passées au terrier de la commanderie du Petit-Saint-Jean de Melun, reçues par Jérôme Lefranc et Charles Verjon, notaires en cette ville.
— Déclarants: Ambroise Lasnier, marchand potier de terre audit Melun;
— Jacques, Antoine, Louis et Jean Meunier, le premier demeurant à Fontainebleau;
— messire Jean-Baptiste de Brenne, chevalier, seigneur de Marchais;
— Etienne Jourdain, maître serrurier à Melun, à cause d'Edmée Lhomme, sa femme;
— Jean Lignauit, maître pêcheur à Melun, tant en son nom que se portant fort de Jean Delafosse, marchand hôtelier à Paris, ayant épousé Marie Lignault;
— demoiselle Jeanne Le Conte, veuve de maître Charles Guillemot, lieutenant-général en l'Election de Melun;
— messire Nicolas-François Brusard de Siller, abbé commendataire du Jard-lez-Melun, pour fournissement d'un homme vivant et mourant, à cause de deux maisons sises en la rue de la Juiverie;
— Nicolas Jauvin, maître chirurgien à Melun;
— Pierre Darrest, écuyer, sieur de Riqueval, demeurant à Paris;
— Etienne Vitry, marchand à Melun, au nom du sieur Nicolas Vignon, fourrier des écuries de feu madame la Dauphine, etc.

H. 734. (Registre.) — Petit in-folio, 46 feuillets, papier.
1638-1678. — Censives.
— Cueilleret des cens dus à la commanderie du Petit-Saint-Jean de Melun, sur maisons, jardins et autres héritages, situés en ladite ville, rues de la Pêcherie, de la Juiverie, Guy-Beaudouin, de Poignet et rue Neuve, au climat de Montégly (partie du parc de Vaux-le-Pénil) et à Rubelles.
— Redevables:
— Philibert Bernardeau, charpentier à Melun, ayant les droits de maître Jacques Gaillard, élu en la même ville;
— Pierre Jardin, marchand, au lieu de feu M. le président Frémin, qui était aux droits de M. le président de Say ve, son beau-père;
— Jean Lignault et Pierre Fauveau, au lieu de la veuve Philippe Debourneaux, pour leur maison, proche l'Hôtel-de-Ville;
— le sieur de Garigny, ayant épousé la veuve Luc Montargon;
— la veuve et héritiers Claude Debourneaux, au lieu des héritiers maître Barnabé Gastellier, pour la maison contiguë à celle de la Pomme-Bouge;
— noble homme maître Jacques de Maizières, lieutenant particulier au siège présidial de Melun, et Guillaume de Larche, écuyer, son beau-frère, et «  pour leur grand jardin clos de murailles, tenant d'une part à la place où estoit la chappelle démolie en 1590, d'autre au pré Saint-Jehan; d'un bout par derrière, sur Pierre Claudy, et d'autre sur le chemin allant au pré Saint-Jehan;  »
— M. de Rostaing, seigneur de Vaux-le-Pénil, etc.

H. 735. (Registre.) — Petit in-folio, 24 feuillets, papier.
1679-1706 — Censives.
— Cueilleret des cens et rentes dus à messire Jean Duhamel, chevalier et grand trésorier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, prieur de Saint-Jean-en-l'Isle-lez-Corbeil, résidant à Malte, titulaire de la commanderie du Petit-Saint-Jean de Melun, par:
— Louise Meusnier, veuve Jacques Lafosse; potier de terre, au lieu d'Ambroise Lasnier, pour une maison sise rue de la Pêcherie, attenant à celle des Canettes, doit chaque année, 5 deniers;
— le Châtelet (de Melun), 3 sous 4 deniers parisis, faisant 4 sous 2 deniers tournois;
— maître Charles de Bailli, au lieu de M. de Romanet, qui était aux droits de la veuve de maître François Cardoux, à cause d'une maison joignant la porte Saint-Jean, et lieux en dépendant, qui aboutissent par devant sur la rue de la Juiverie, proche l'Archelet, 8 sous parisis;
— Simon Mezé, laboureur à Coubert, à cause d'Anne Bonnefoy, sa femme; et Pierre Leconte, veneur de M. de Vitry, demeurant à Château-Villain, époux de Louise Bonnefoy, doivent, par an, 2 sous parisis;
— Claude Barbin, écuyer, sieur de Champs, pour une maison, où autrefois il y avait pressoir, appelée le Cheval-Blanc, qui aboutit sur la rue Neuve et sur la rue de la Juiverie, 11 sous 3 deniers tournois de rente, et 11 deniers obole de cens;
— madame de Loynes ou les dames de la Charité, pour la maison où demeurent les Soeurs Grises, vendue à ladite dame de Loynes, par les héritiers du sieur Lefèvre du Coroy, 18 deniers parisis, etc.

H. 736. (Cahiers.) — In-folio, 42 feuillets, papier.
1669-1722. — Censives.
— Cueillerets des cens et rentes dus à la commanderie du Petit-Saint-Jean de Melun, par: le domaine du Roi, 13 setiers de blé à prendre sur le moulin banal de Poignet, situé proche la porte Saint-Jean;
— les héritiers de maître Jean de Fita, élu à Melun, pour leur maison, rue de la Pêcherie, 20 deniers;
— Pierre Baudas, archer en la maréchaussée dudit Melun, 35 sous de rente, à cause d'une maison sise en ladite rue de la Pêcherie;
— les religieuses de l'hôpital Saint-Nicolas, 2 sous;
— rue de la Juiverie:
— les héritiers de Nicolas Leclerc, sergent à Melun, 2 sous 3 deniers;
— Germain Chamillard, cabaretier à Melun, 20 deniers;
— Pierre Noyai, corroyeur, 7 deniers-obole;
— Charles Riotte, sieur de La Grande-Cour, demeurant à Paris, pour une place et masure, appelées l'Hôtel-Saint-Jean, 32 sous parisis de rente et 12 deniers de cens; — les héritiers ou ayants cause de maître Louis Mélinard, receveur de la terre de Pouilly-le-Fort, 20 deniers parisis, ou 2 sous 1 denier tournois;
— Louis Manceau, pour la maison de la Herse, assise au faubourg de la porte Saint-Jean, doit, par an, 12 deniers parisis;
— le même, au lieu de la veuve maître Pierre Lefébure, pour un jardin sis au port Bigot, tenant à une place vacante, d'autre part aux hoirs Pierre Claudy, d'un bout, sur le sieur Deheurle, et d'autre bout, sur la rue allant au pré Saint-Jean, etc.

H. 737. (Registre.) — In-folio, 36 feuillets, papier.
1786. — Mouvance censuelle.
— Terrier de Brolles, paroisse de Bois-le-Roi, en censive et directe seigneurie de la commanderie de Saint-Jean de Melun, dont est titulaire religieux seigneur frère Jacques-Armand Rogres Lusignan de Champignelles, bailli, grand-croix et grand-trésorier de l'ordre de Malte.
— Censitaires:
— Pierre Gonin, vigneron à Bois-le-Roi, à cause de Catherine Lacroix, sa femme;
— Germain Lecomte, charretier, demeurant à Limoges, ayant épousé Gabrielle Lesage, de Brolles;
— Edme-François Paumier;
— Valentin Dubois;
— Joseph Poulard;
— Nicolas Varly;
— Augustin Julliot;
— Jacques-Pierre Marin;
— Louis Begot;
— Mathurin Poulard;
— Marianne Errard, veuve de Jean Fleureau;
— Marie-Geneviève Létang, veuve Jean Varly;
— Augustin Manganne;
— Pierre Morillon;
— Laurent Lécuyer;
— Pierre Desvignes, tous vignerons à Brolles ou à Bois-le-Roi;
— Jacques-Nicolas Autissier, praticien au Châtelet de Melun, etc.

H. 738. (Cahier.) — In-folio, 8 feuillets, papier.
1668-1680. — Mouvance censuelle.
— Terrier du fief de l'Hôpital, situé au territoire d'Ozouer-le-Voulgis, membre de la commanderie du Petit-Saint-Jean de Melun, possédée par illustre seigneur messire Philippe de Meaux, grand-trésorier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Saint-Jean-en-l'Isle-lez-Corbeil, ledit terrier précédé de la description du domaine utile de la seigneurie, savoir:
«  la ferme de l'Hospital size à Ozouer-le-Voulgis, qui consiste en corps de logis, escurie, bergerie, estable à vache, laiterie, granges, court et clos, porte cochère, le tout entouré de murs, et dans lesquels lieux il y a vielz vestiges de coulombier de pied et prisons à rez-de-chaussée, en estats, etc.  » — Censitaires:
— Philippe Savary, charpentier;
— Jean Gallerand, vigneron;
— Jeanne Meusnier, veuve de feu Jean Blondeau;
— Arthus Riquel, marchand boucher;
— Pierre Feré, cordonnier, tous demeurant audit lieu d'Ozouer-le-Voulgis;
— maître Charles Lefranc, notaire au Châtelet de Melun;
— l'église et fabrique Saint-Martin-d'Ozouer;
— maître Jean de Longueil, conseillé du Roi en la Cour de Parlement, commissaire aux enquêtes du Palais, à Paris, seigneur d'Ozouer-le-Voulgis, en partie, à cause de sa seigneurie de La Grange-Neuve;
— Louis Chevalier, valet de chambre de la Reine, mère du Roi, et porte-chaire de Sa Majesté, etc.

H. 739. (Carton.) — 3 pièces, parchemin; 8 pièces, papier.
1676-1771. — Domaine et revenus.
— Titres nouvels de cens et rentes dus à la commanderie du Petit-Saint-Jean de Melun par:
— demoiselle Jeanne-Charlotte Girardière, veuve de Charles Laplaine, vivant marchand épicier, qui a reconnu que, sur une place en jardin entourée de murs, et où était autrefois la maison dite des Teinturiers, située à Melun, rue de la Pêcherie, du côté de la rivière de Seine, faisant le coin de la rue Neuve, à côté de la maison qui servait anciennement d'Hôtel-de-Ville, la commanderie de Saint-Jean de Melun et MM. les religieux de l'ordre de Malte ont droit de prendre et percevoir, chacun an, 7 livres 1 sou 8 deniers, tant cens que rente, etc.
— Baux emphytéotiques et à loyer «  d'une place de terre contenant 10 perches, assise hors et près la porte Saint-Jean de Melun, où anciennement estoit bastie et édifiée l'esglise Sainct-Jean de ladite commanderie; laquelle esglise a esté ruinée et abatue au cours des guerres civiles et siège de Meleun, au mois de septembre 1590;  »
— du fief de l'Hôpital de Châtres, sis entre ce lieu et Fontenay, loué pour 99 ans à M. Le Tonnelier de Breteuil, seigneur dudit Fontenay, avec les masures, terres, friches, prés et bois dépendant du même fief;
— de terres sises à Courceaux, paroisse de Montereau-sur-le-Jard, et à Rouvray, paroisse de Mormant, etc.
Sources: Archives départementales antérieures à 1790, rédigé par M. Lemaire, archiviste. Seine-et-Marne, Archives ecclésiastiques, tome II, Paris 1864 — Books Google


Mesly   (94)

Hôpital ancien de Mesly
Département: Val-de-Marne, Arrondissement et Canton Créteil, Quartier: Le Mont-Mesly — 94


Hôpital ancien de Mesly
Hôpital ancien de Mesly


L'Hôpital de Mesly était située, comme nous l'avons dit, à Mesly. Il est indiquée sur la carte de Cassini, à gauche de la route de Maisons à Villeneuve-Saint-Georges. C'était un domaine seigneurial, consistant en une ferme et terres en dépendant, avec haute, moyenne et basse justice, cens et rentes, tant à Mesly que dans les lieux circonvoisins. Il y avait près de la ferme une chapelle appartenant à la commanderie et qui servait d'église paroissiale aux gens du domaine.

L'Hôpital possédait déjà des biens à Mesy, lorsque Guillaume de Cornillon, premier seigneur du lieu, accorda par ses lettres de l'an 1198, aux frères de l'Hôpital de Paris, tout amortissement pour la justice et la seigneurie de la terre qu'ils possédaient à Mesy près Mesly, « apud Mesiacum juxta Melliacum », et cela à la demande et sur les instances de Gaudefroy, chevalier, son homme de fief.

Plus tard, ce même Gaudefroy, dit de Mesnil-Frogier, « de Menillo Forgerii », Ozanne, sa mère, et Henri Des Granches, mari de cette dernière, firent donation, suivant une charte de l'évêque de Paris, datée du mois de septembre 1229, à la maison de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, de la grange qu'ils avaient à Mesy, près Mesly, avec des terres, des prés, et en outre des cens à Sucy, « Suciaco », à Limeil, « Limolio », à Créteil, « Cristolio », et à Valenton, « Vaienthuno », à la charge de leur rendre chaque année vingt-et-un setiers de blé.

Cette grange devint plus tard une belle ferme et le chef-lieu d'un fief assez important, par la réunion que les Hospitaliers firent à leur domaine, d'une terre qu'ils achetèrent en 1293, au prix de seize cents livres, de Jean de Choisy, écuyer, du consentement de Pierre de Bombiez, de qui relevait cette terre et avec l'agrément du roi Philippe le Bel, qui en confirma la vente.

En 1416, la terre et seigneurie de Mesy rapportait 425 livres tournois, avec la charge de faire desservir la chapelle où l'on disait trois messes par semaine. Son revenu était en 1756 de 1800 livres. Les terres du domaine comprenaient 257 arpents.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Meyrueis   (48)

Commanderie de Meyrueis
Département: Lozère, Arrondissement: Florac, Canton: Meyrueis — 48


Commanderie de Meyrueis
Hôspitaliers Meyrueis


Petite commanderie de l'Ordre de Saint-Jean, située sur les confins du Rouergue et du Gevaudan, et consistant en un hôpital sis au faubourg de la ville de Meyrueis et en plusieurs domaines environnants ; les archives mentionnent son existence à partir du milieu du XIIIe siècle.
— 1245. Donation par B. Cassé, à l'hôpital de Meyrueis, d'une partie des fruits du territoire de Caussanel.

Luc



Domus Hospitalis Luc
Domus Hospitalis Luc


— 1263. Transaction, entre Henri, comte de Rodez et baron de Roquefeuil, et Raymond du Luc, commandeur de Meyrueis, au sujet de la juridiction du village de Luc, situé dans la paroisse de la Balme ; la basse justice appartient au commandeur, et la haute doit être partagée entre lui et le comte de Rodez.
— A la fin du XVe siècle réunion de la commanderie de Meyrueis à celle de Saint-Jean de Millau.

Liste des Commandeurs de Meyrueis
1249. Bernard de Peyralade.
1263. Raymond du Lac.
1277. Hugues de Grandlieu.
1278. Pierre Gaucelin.
1286. Raymond de Caylus.
1299. Jean d'Auraigne.
1306-1333. Armand de Bourren.
1341-1341. Pons de Tinac.
1674. Pierre de Caylus.
1385-1389. Etienne Fabre.
1417. Raymond de Reyniès.
1454. Guillaume de Ricard.
1490-1492. Urbain de Reyniès.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Millau   (12)

Domus Hospitalis Saint-Jean de Millau
Département: Aveyron, Arrondissement et Canton: Millau — 12


Domus Hospitalis Saint-Jean de Millau
Domus Hospitalis Saint-Jean de Millau


Vers le milieu du XIIe siècle les Hospitaliers possédaient un établissement dans le faubourg de la ville de Millau, en avant de la porte de L'AyrolleDomus Hospitalis MillauDomus Hospitalis Millau, et en avaient fait le chef-lieu d'une commanderie.

— A peu près vers cette époque, donation par Guillaume-Pierre de Saint-Léon, aux frères de l'Hôpital, de tout l'honneur franc, viguerie et bénéfice qu'il avait en la paroisse de Saint-Germain.

— 1183. Testament d'Eignine de Creissel, par lequel elle lègue aux Hospitaliers ses droits sur le mas de Nogavrolles, plusieurs rentes et tous les meubles de sa maison.
— 1192. Donation par dame Averosa à l'Ordre de Saint-Jean de plusieurs jardins situés dans la ville de Millau.
— 1291. Donation par Bernard de Lévezou du mas de Lasfons, situé dans la juridiction de Castelmus.

— 1317. Transaction entre Gaston d'Armagnac, au nom de son fils Gérard, vicomte de Creissel, et Hélion de Villeneuve, Grand-Maître de l'Ordre de Saint-Jean. Le premier cède aux Hospitaliers la seigneurie du lieu de Plane Selve (située entre le château de Montelarat et la Bastide de Pradines), plusieurs autres fiefs et une rente annuelle de 133 livres à prendre sur le péage du Pont vieux de Millau; il en reçoit en échange la place de Pins, située dans la vicomté de Fezensac, près de la ville de Goutz (11e jour des kalendes de septembre).

— 1432. Transaction entre le commandeur et les consuls de Millau, ces derniers agissant comme recteurs de l'Hôpital Mage de la ville, au sujet des limites des territoires de Lasfons et de Marsac.

Pendant les guerres de Religion, la maison de l'hôpital de Millau fut détruite par les Huguenots (1568). Autorisé par le Grand-Maître, le commandeur François de Mars-Liviers céda plus tard ce terrain aux Capucins ; ceux-ci y construsirent leur couvent et s'obligèrent à faire dire à perpétuité deux messes chaque semaine, dans une chapelle dédiée à Notre-Dame, qu'ils s'engagèrent à faire construire et à entretenir à leurs frais, et où les chevaliers de l'Ordre devaient avoir leur
sépulture.

Cette commanderie comprenait, en outre, le Temple de Millau, la seigneurie spirituelle et les dîmes des paroisses de Castelmus et de Saint-Germain.
Les domaines de :

Joug



Domus Hospitalis Les Fons de Joug, de Joug
Domus Hospitalis Joug


Les Fons de Joug, de Joug.

Savillières



Domus Hospitalis Savillières
Domus Hospitalis Savillières


De la Bourette, une chapelle de dévotion à Savillières.

Aluech



Domus Hospitalis Aluech
Domus Hospitalis Aluech


La juridiction des villages de Luc et d'Aluech en paréage avec le Roi.

Meyrueis



Domus Hospitalis Meyrueis
Domus Hospitalis Meyrueis


Et enfin le membre de Meyrueis.

Maitérie



Domus Hospitalis maitérie
Domus Hospitalis Maitérie


Peut-être un autre Maitérie de l'Hôpital, près Saint-Martin (les hameaux Le Mas Nau, Le Pinel, Potensac, n'apparaissent plus sur les cartes de l'IGN)

Liste des Commandeurs de Millau
1192. Raymond de Cornuz.
1245. Pons Guilhem.
1231. Hugues de Saulède.
1255. Bernard Gas.
1359-136O. Foulque de Villaret.
1360-1363. Pons de Raymond.
1273. Pierre Gauceliu.
1288. Pierre Boeuf.
1291. Bernard Pavy.
1306. Pierre de Reynès.
1311-1315. Pierre de Caldayrac.
1322. GuillaumC de Mandailles.
1331. Raymond de Suéjots.
1341. Pierre de Sobiran.
1346. Raymond de Caylus.
1409. Pons de Monteyrolles.
1428. Hugues de Ricard.
1422-1440. Raymond de Ricard.
1466. Jean de Ricard.
1481-1500. Pierre da Bessode.
1512-1515. Pierre de Prunet.
1522. Bernardin de Laux.
1540-1552. Bernard de Castanct.
1553-1556. Jean de Montaigut-Fromigières.
1561-1566. Denys de Guirau.
1595-1614. Jean de Radulphe-Beauvezer.
1622. Georges de Castillon-Saint-Victor.
1630. Henry de Lates-Entraygues.
1632-1636. François de Mars-Liviers.
1638-1631. François de Foresta-Collonges.
1691-1693. César de Villeneuve-Tourens.
1724. Joseph de Rolland Beauville.
1776-1789. Louis Dominique de Gras-Préville.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Moisy-le-Temple   (02)

Commanderie de Moisy-le-Temple
Département: Aisne, Arrondissement: Château-Thierry, Canton: Neuilly-Saint-Front, Commune: Montigny-l'Allier — 02


Commanderie de Moisy-le-Temple
Commanderie de Moisy-le-Temple


Brumetz



Domus Hospitalis Brumetz
Domus Hospitalis Brumetz


La Maison du Temple de Moisy-le-Temple, puis commanderie de l'Ordre de l'Hôpital ne se composait originairement que de son chef-lieu et du domaine de Brumetz, qui en était distant d'environ une lieue.

Sablonnière



Domus Hospitalis Sablonnière
Domus Hospitalis Sablonnière


Les Hospitaliers en ayant pris possession après les Templiers, y réunirent, en 1357, la commanderie de La Sablonnière avec les membres qui en dépendaient :

Membre. Nanteuil-les-Meaux



Domus Hospitalis Nanteuil-les-Meaux
Domus Hospitalis Nanteuil-les-Meaux


Membre. Villers-le-Vaste



Domus Hospitalis Villers-le-Vaste
Domus Hospitalis Villers-le-Vaste



Nanteuil-les-Meaux et Villers-le-Vaste, membres de la commanderie de Moisy-le-Temple..

La commanderie de Moisy ainsi composée, fut à son tour supprimée en 1398, et réunie à celle du Temple à Paris, autrement dit du Grand-Prieuré de France.
Mais elle fut reconstituée en 1633, comme nous l'avons vu plus haut, et sa dernière réorganisation comprit, outre son chef-lieu et le domaine de Brumetz, tout ce qui restait de l'ancienne commanderie de La Sablonnière.
On y ajouta encore les maisons de :

Membre. Betz



Domus Hospitalis Betz
Domus Hospitalis Betz


Membre. Boutigny



Domus Hospitalis Boutigny
Domus Hospitalis Boutigny


Membre. Magny-Saint-Loup



Domus Hospitalis Magny-Saint-Loup
Domus Hospitalis Magny-Saint-Loup


Membre. Montaigu



Domus Hospitalis Montaigu
Domus Hospitalis Montaigu


Membre. Trilbardou



Domus Hospitalis Trilbardou
Domus Hospitalis Trilbardou


Trilbardou et celle de Saint-Jean à Meaux, qu'on détacha de la commanderie de Choisy-le-Temple.

Moisy possédait au XVIe siècle, pour la résidence du Commandeur, un superbe château. C'était une véritable forteresse avec fossés et pont-levis. Au milieu de la cour d'honneur on voyait une petite église qui fut dédiée d'abord à saint Christophe, et ensuite à saint Jean-Baptiste. Près du château, était la ferme; et un peu plus loin, un moulin banal sur la rivière de Clignon. Cette rivière appartenait à la commanderie, depuis le pont Poulain, jusqu'à la rivière d'Ourcq.

Moisy-le-Temple



Commanderie de Moisy-le-Temple
Commanderie de Moisy-le-Temple — Sources: Bnf


Le Commandeur était seigneur de Moisy, grand décimateur et collateur de la cure de Montigny-l'Allier, dont il avait le patronage.
La haute, moyenne et basse justice lui appartenait, tant à Moisy que dans deux localités voisines: La Chaussée et Froidefontaine. Il percevait plusieurs rentes en grains sur la dîme de Lizy, sur le moulin de Congy et sur le fief de Rouillon, au terroir de Mareuil-la-Ferté.

On ignore à quelle époque la maison du Temple de Moisy fut fondée. On sait seulement que les Templiers y étaient installés en 1184. Des lettres de cette année, de Simon, évêque de Meaux, mettent fin à un procès qui existait alors entre les frères du Temple et le seigneur Hugues, comte de Meaux, au sujet d'un droit d'usage que les Templiers prétendaient avoir dans le bois de Cerfroid, « in nemore de Gerfrei »: Corfroid, commune de Brumetz (Aisne). Il fut convenu qu'ils auraient dans ce bois le même droit d'usage que dans les bois qui appartenaient à leur maison de Moisy, « ad domus de Moysi. » De plus, il fut entendu que si le comte de Meaux faisait couper son bois de Cerfroid, il devrait en laisser une partie pour l'usage des frères qui ne pourraient envoyer leurs bestiaux dans les parties coupées, avant trois ans révolus.

Les Hospitaliers ayant remplacé les Templiers à Moisy, augmentèrent leur domaine par de nouvelles acquisitions. Ils achetèrent en 1476, d'Etienne et d'Adam de Vaux, écuyers, le fief de Rocquemont, situé à Moisy, et se composant d'une maison avec des terres, près de la rivière de Clignon. Ce fief fut réuni, au XVIe siècle, au domaine de Moisy. II comptait alors 150 arpents de terre arable, 40 arpents de pré et un bois de 115 arpents, nommé « le Bois de L'Hôpital. »

La commanderie possédait encore un grand marais, compris entre Moisy, Fuloines, la rivière d'Ourcq et les bois de Tresmes. Un long procès eut lieu en 1530, entre le Commandeur et les habitants de Moisy et de La Chaussée, au sujet d'un droit de pâturage dans ce marais que ceux-ci réclamaient, et que le Commandeur finit par leur accorder, à la condition qu'ils s'opposeraient avec lui à ce que ceux de Mareuil-la-Ferté usassent du même droit, s'ils en soulevaient la prétention.

Grange de Bourneville


Département: Oise, Arrondissement: Senlis, Canton: Nanteuil-le-Haudouin, Commune: Mareuil-sur-Ourcq - 60


Domus Hospitalis Bourneville
Domus Hospitalis Bourneville


Membre. Vaux-Parfond



Domus Hospitalis Vaux-Parfond
Domus Hospitalis Vaux-Parfond


A une lieue de Moisy-le-Temple, il y avait une grange dîmeresse qui servait à renfermer le produit des dîmes dudit Bourneville et de Vaux-Parfond (sur la carte de Cassini, Vaux-Parfroid), lesquelles appartenaient à la commanderie.
Le revenu de la maison de Moisy et de ses dépendances était, à la fin du siècle dernier, de 2,000 livres environ.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Molac (Le Cour de)   (56)

Hôpital Le Cours de Molac
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Questembert — 56


Hôpital Le Cours de Molac
Hôpital Le Cours de Molac


Les deux ordres de Saint-Jean de Jérusalem et du Temple reçurent au XIIe siècle des biens en la paroisse de Molac , évêché de Vannes.

Nous en avons la preuve dans les deux chartes de 1160 et de 1182: La première confirme les Chevaliers Hospitaliers dans la possession de l'aumônerie de Molac, « Eleemosina de Mollac. »
La seconde accorde la même faveur aux Templiers pour leur terre de « MoëLac. »

La tradition attribue à ces derniers chevaliers la construction de la chapelle de Notre-Dame de l'Hermain en Molac, mais c'est tout ce que nous en savons.

Nous sommes mieux renseignés sur l'Hôpital du Cours de Molac, en la paroisse de Molac il y a un Temple fondé de saint Jean-Baptiste — dit l'Etat de la commanderie de Carentoir en 1643 — en lequel le service divin est fait et entretenu; ladite chapelle couverte d'ardoizes en bonne réparation, sans aucun logement ni domaine du propre de ladite commanderie, fors quelques rentes et dîmes qui sont levés sur certains héritages situés autour de ladite chapelle, avec obéissance. Les frairiens y font faire le service aux festes et dimanches et celui qui y sert va quester par le village dudit lieu.

D'après l'aveu de 1574, le commandeur de Carentoir jouissait du tiers des oblations faites à la chapelle du Cours de Molac, le recteur de la paroisse percevait l'autre tiers et le surplus était laissé aux frairiens pour l'entretien du sanctuaire. Plus tard, le recteur abandonna sa part au prêtre chargé de desservir ce quartier; enfin une chapellenie ayant été fondée en ce lieu et dotée d'une maison et d'un jardin, un prêtre desservant s'y établit d'une manière permanente.

La chapelle du Cours de Molac — remplacée de nos jours par une église paroissiale moderne — était un édifice de forme rectangulaire avec un seul bas-côté au sud. Les fenêtres de style ogival avec meneaux en quatre-feuilles et en fleurs de lys présentaient les écussons des sires de Molac, de la Chapelle et de Rosmadec.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Molard (Le)   (01)

Hôpital Le Moulard
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel, Commune: Replonges — 01


Domus Hospitalis Le Moulard
Domus Hospitalis Le Moulard


— Le Moulard.
— La dîme de ce hameau appartenait, jadis aux Hospitaliers de Laumusse.
Archives du Rhône, Visite de Malte en 1651, fº 183, mss, II 2167.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Moncassin   (32)

Commanderie des Hospitaliers Moncassin
Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Mirande — 32


Commanderie des Hospitaliers Moncassin
Commanderie des Hospitaliers Moncassin


Membre. Gavarni



Commanderie de Gavarnie
Domus Hospitalis Gavarni


Les archives de cet hôpital ne nous fournissent pas l'acte de sa donation à la maison de Gavarni ; mais nous y trouvons par contre un vieil et intéressant cartulaire de ses premiers accroissements, au moyen duquel nous pourrons en déterminer l'ancienneté. Nous ne pouvons résister du reste au plaisir de nous arrêter un moment sur ce document précieux qui fait passer sous nos yeux une série de scènes naïves et touchantes à la fois, tableaux fidèles des moeurs de l'époque. C'est d'abord le seigneur Pictavin de Mairast, qui, dans une guerre entreprise contre le comte Sanche d'Astarac, n'avait pas respecté les domaines des Hospitaliers de Moncassin et leur avait enlevé 6 boeufs et 22 porcs; mais la maladie menaçant sa vie, le belliqueux seigneur ne tarde pas à éprouver des remords: il se fait porter à l'hôpital, « se jette aux pieds du Commandeur, en criant: merci ! » et le suppliant de prier pour lui; « ne possédant pas d'autre avoir que de la terre; » il donne en réparation 12 jornaus de son domaine.

Puis voici deux frères Wilhelm-Bernard et Jourdain, qui se souviennent que leur père n'avait pas eu le temps, avant de mourir, de faire, comme il l'avait résolu, quelques donations à l'Ordre de Saint-Jean; le jour des funérailles et devant le cercueil de leur troisième frère, Garshias-Bernard, ils donnent 10 « cogées » de terre à W. de Arzillis, prieur de Gavarni; ce dernier leur promet en retour « de faire dire pour eux et pour leurs parents 100 messes par les prêtres de la maison. »

Nous voyons plus loin Arnaud Golas, fils d'Arnaud de Mesplède, céder à l'hôpital, en présence de Sanche II, Comte d'Astarac son fief de Figarède; pour donner plus de valeur à sa promesse, il l'écrit « sur le missel qu'il va ensuite déposer sur l'autel de Saint-Sauveur. »

Le cartulaire nous fait remonter quelques années en arrière pour nous montrer Forton de Mesplède, Béliarz sa mère et sa femme allant présenter leur fils Pierre, âgé de 6 ans « au Prieur, aux seigneurs de Gavarni et de Moncassin, » le leur confier « pour lui apprendre les lettres et le recevoir dans l'Ordre; » ils donnent en même temps plusieurs terres à l'hôpital, en faveur de qui les comtes Bernard d'Astarac et Sanche, son fils, se démettent de toute la seigneurie qu'ils possédaient sur ce fief. Or, Bernard comte d'Astarac ayant associé à son autorité son fils aîné Sanche au commencement du XIIe siècle, et étant mort vers l'an 1136, nous voyons par laque les hôpitaux de Moncassin et de Gavarni avaient dû être fondés dans les premières années de l'établissement de l'Ordre de Saint-Jean dans le midi de la France.

Quelques années plus tard, Garsias, fils de ce même Forton de Mesplède, abandonnait à Gassias d'Arroède, bailli du comte Bohémond d'Astarac, ses droits sur cette portion de l'héritage paternel; le noble comte se transporta alors à l'hôpital de Moncassin, où, « après avoir pris conseil de la cour de ses chevaliers et prudhommes, Dodon de Semeder, Jourdain de Saint-Rome, Wilhelm-Bernard de Mazère, Vital de Serrafraxil et Arnaud de la Pallu, » il consentit à céder ces mêmes droits au Prieur Wilhelm de Arzillis, qui reconnut cette libéralité en le recevant donat de l'hôpital.

Au commencement du siècle suivant, nous trouvons Moncassin érigé en une commanderie distincte de celle de Gavarni, par suite sans doute de l'extension de ses domaines. Ce nouvel état de choses ne fit qu'exciter le zèle et la libéralité des seigneurs du voisinage. C'est ainsi qu'en 1210, l'hôpital Moncassin et son Commandeur, frère B. de Lacoste, recevaient les dîmes de l'église de Peyruses, données par Gashias Arnaud de Caireds; que plus tard Bernard, « par la grâce de Dieu comte d'Astarac », donna la « combe de Caufag », avec l'autorisation aux vassaux de l'hôpital d'y construire des maisons et d'y faire des jardins (8 juin des Kal. d'avril 1259).
Parmi les autres bienfaiteurs de l'établissement, citons Amanieu de Legordan, Marquis de Mesplède, Pierre de la Pallu, Wilhelm Bernard de Beaufar et Pierre de Marca.

Ici se place un des mille épisodes des guerres que les seigneurs gascons soutenaient sans cesse contre le parti anglais. Une troupe ennemie, sous les ordres de Raymond de Lesparre (de Sparros) s'avançait pour s'emparer de la ville et dévastait tout le pays sur son passage. Un malheureux habitant de Moncassin, Dominique, garde de la ville, est surpris hors des fortifications par les ennemis qui le blessent mortellement et se disposent à l'achever, lorsque le Commandeur, frère Wilhelm de Lalane vient l'arracher à leurs mains en payant 15 sols morlans pour sa rançon. Aussi, sentant peu après sa fin approcher et voulant témoigner aux Hospitaliers sa reconnaissance pour le service rendu, le pauvre blessé instituait l'hôpital son héritier universel (13e jour des Kalendes de juillet 1253).

L'existence de la commanderie de Moncassin ne s'étendit pas au-delà des limites du XIIIe siècle; réunie de nouveau à celle de Gavarni, elle ne joue plus de rôle dans l'histoire. Du reste, à part les dépendances dont nous venons de parler, l'autorité des Hospitaliers était fort restreinte, au moins sous le rapport temporel, à Moncassin même. Ecoutons en effet les consuls de la ville faire leurs déclarations au Receveur des tailles en l'année 1673:
« Le lieu de Moncassin dépend de la directe de Monseigneur le comte de d'Astarac, de noble Pierre de Béon, seigneur de la Palu, et des chevaliers de Malte... Le comte d'Astarac y est hault justicier... Les chevaliers de Malte possèdent la quatrième partie du terrain, plus une église, dite Hospital de Moncassin, où il ne se fait aucun service divin.... »

Liste des Commandeurs de Moncassin.
1210. Bernard de Lacoste.
1250-1268. Wilhelm de Lalane.
1280. Raymond Abbat.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Mons (Corrèze)   (19)

Commanderie de Mons
Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Naves, Commune: Saint-Hilaire-Peyroux - 19


Commanderie de Mons
Commanderie de Mons


La commanderie du Temple de Mons, dans la paroisse de Varetz occupe le sommet d'une petite colline qui s'avance en promontoire sur la vallée de la Vézère à peu de distance du confluent de cette rivière avec la Corrèze. Elle se compose d'un bâtiment rectangulaire de trente mètres environ de longueur sur huit mètres de largeur, orienté d'est en ouest, et d'une grande cave voûtée, de six mètres sur six, extérieure à la construction principale, à laquelle elle est reliée par un escalier intérieur en pierre bien conservé. L'origine de ces constructions remonte aux Chevaliers du Temple, vers le XIIe siècle.

La façade sud était percée de trois ouvertures ogivales dont deux ont été bouchées par l'adjonction vers le XVe siècle, d'une tour carrée, renfermant un escalier à vis, qui sert encore aux propriétaires actuels (Figure 1).


Commanderie de Mons, façade sud
Commanderie de Mons, façade sud



On remarque plusieurs fenêtres à meneaux des XVe et XVIe siècles, dont une assez richement décorée, porte deux écussons jadis peints et est ornée de deux têtes d'homme d'une sculpture assez naïve et réaliste (Figure 2)


Commanderie de Mons, fenêtres à meneaux
Commanderie de Mons, fenêtres à meneaux


Des écussons garnissent également les autres fenêtres, ainsi que deux grandes cheminées en pierre, remontant à la même époque de transformation de l'ancienne demeure des Templiers On y retrouve les trois demi-vols des Grain de Saint-Marsault et peut-être les billettes des Ferrières, surmontés, les uns et les autres d'une croix en chef.

Il existait autrefois une chapelle, malheureusement détruite depuis longtemps, et dont il n'a été retrouvé, lors des réparations effectuées en 1871 par la famille des propriétaires actuels, qu'une partie des fondations, remarquables par l'épaisseur des murs qui atteignait près de deux mètres. Cette chapelle était placée sous le titre de saint Jean-Baptiste ; elle n'était pas paroisse, mais un simple oratoire, pour l'usage du commandeur, qui devait y faire célébrer la messe les dimanches et jours de fête, et pour celui de ses domestiques et des habitants du village de Mons (1).
1. Visite du Membre du Temple de Mons, le 11 mai 1616 Archives de la Corrèze, H 98.


* * *



D'après l'abbé Poulbrière (2), cette chapelle, qui possédait d'ailleurs deux autels, était également sous le vocable de saint Rémi. Un procès-verbal du 17 mai 1704, dont il sera parlé plus loin, constate en effet qu'il s'y trouvait à cette époque des reliques de ce saint. Ce sont sans doute celles que l'abbé Poulbrière signale en 1906 comme possédées par l'église de Varetz, où elles auraient été transférées quand la chapelle de Mons a disparu.
2. Dictionnaire des Paroisses du diocèse de Tulle, Tome III, voyer Varetz.

Le culte du baptiseur de Clovis et des Francs s'associait naturellement à celui du saint qui avait baptisé le Sauveur. Aussi saint Rémi était-il dans la localité l'objet d'une vénération spéciale. Une fontaine située sur le bord de la route de Varetz à Larche, au bas de la colline sur laquelle est bâtie la commanderie, et dont l'eau passait à la fois pour guérir les maux d'yeux et pour donner les fièvres, conserve encore aujourd'hui son nom. On y « portait la procession » en temps de sécheresse pour y venir « chercher la pluie », et l'on prétend que la procession, partie de l'église paroissiale avec le soleil, revenait à son point de départ avec la pluie.

Une curieuse légende s'y rattache encore. Celui des habitants du village de Mons qui s'étant levé « à la pique du jour, arrivait le premier à la fontaine Saint-Rémi y trouvait une paire de bœufs tout liés pour le labour. Il pouvait s'en servir durant la matinée, mais dès que tintait l'Angélus de midi il devait les ramener à la place où il les avait pris et d'où ils disparaissaient aussi mystérieusement qu'ils étaient venus. Il faut croire qu'il s'est rencontré, au cours des temps, un laboureur peu scrupuleux, qui aura voulu conserver au-delà du terme fixé l'attelage de saint Rémi, et que c'est en punition de son impiété que les bœufs miraculeux n'ont plus jamais reparu.


* * *



La chapelle de Mons renfermait les tombeaux des commandeurs, notamment celui de Géraud, qui y avait son portrait à côté de celui du Commandeur de Naberat.

La cloche, enlevée à la Révolution par un habitant du village du Temple et transportée à Brive dissimulée dans une charrette de fumier, subsiste encore aujourd'hui et sert à l'église de la Chapelle-aux-Brocs. Elle porte la date de 1608 et est placée sous l'invocation de saint Jean-Baptiste. L'inscription qui y est gravée lui donne pour parrain Ferréol Balbe, commandeur, et pour marraine Toynette Pascharelle. Elle est timbrée de trois écus, portant sous le chef de l'Ordre les armoiries du commandeur, trois étoiles ou molettes dominant une croix de Malte (3).
3. Dictionnaire des Paroisses du diocèse de Tulle, Tome III.

On remarque dans la cour de la commanderie un ancien puits, à margelle moulurée, d'une profondeur de dix à douze mètres, et où il a été trouvé, lors d'un curage effectué vers 1884 une pièce d'argent à l'effigie de François Ier. On a trouvé également, au cours de travaux de terrassement, une pièce à l'effigie de Louis XIV jeune, et un sceau du Pape Clément VI, et enfin, lors de la démolition de divers bâtiments relativement récents, plusieurs colonnettes en pierre calcaire, de style nettement roman, des chapiteaux à coquille, un bénitier monolithe, une petite croix de pierre du genre dit croix de pèlerins, une pierre tombale, en forme de chasse, timbrée d'une croix de Malte, avec imbrications sur les pans coupés, et une autre pierre de cinquante centimètres sur vingt centimètres, portant en latin du XIIIe siècle, l'épitaphe, encore très lisible, du chevalier Hélie de Cornil :


Commanderie de Mons, Figure 3
Commanderie de Mons, Figure 3



HELIAS DE CORNELIO [JACET HIC] TUMULATUS
MILES ERAT SATIS INSIGNI DE STEMMATE NATUS

MILICIAM DU[M] NON CAUTE SECTATUR OBIVIT
HOC TEXEROS ANNOS NON MATURESCERE SIVIT
OCTOBRI QUE PRIMA DIES FUIT, ULTIMA LUXIT
ILLL. CUI GENITOR LUCIS SUPER ETHERA DUX SIT.

Hélie de Cornil gît ici, sous ce tombeau. C'était un chevalier de maison assez marquante. En suivant la milice avec trop peu de précautions, il a trouvé la mort. Ce qui n'a pas permis à sa tendre jeunesse d'arriver jusqu'à maturité. Le jour qui est le premier jour pour octobre fut le dernier qui ait brillé pour lui. Daigne le Père de la lumière le conduire en son ciel.
(Lecture et traduction M. Poulbrière)


* * *



La commanderie de Mons, fondée par les chevaliers du Temple, a passé, lors de la suppression de l'Ordre en 1312, aux Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, plus connus sous le nom de Chevaliers de Malte, qui l'ont conservée jusqu'à la Révolution. Elle rassortissait à la commanderie du Temple d'Ayen, dont elle formait « un membre, estant cependant comme le chef et principalle demeure du commandeur (4) »
4. Visite du 11 mai 1616. Archives de la Corrèze. H 98.

Des propriétés et des droits divers en dépendaient. Il est assez difficile d'en apprécier exactement l'importance, qui a dû d'ailleurs varier suivant les époques. Une sentence, rendue le 27 mars 1448, par Jean de Bretagne, vicomte de Limoges, pris comme arbitre entre frère Jean Cottet, chevalier commandeur de Poliac (?) et du Temple de Montz... d'une part, et Jean Beaupoil, « escuyer à cause du chasteau nouvel (Castel-Novel), d'autre part donne cependant à cet égard quelques indications. La contestation soumise au vicomte de Limoges portait principalement sur la propriété de diverses pièces de terre, clos ou prairies, d'un lai et d'une « serve (mare) », située dans la plaine entre la commanderie et le château de Castel-Novel.

La sentence donne comme limite aux propriétés des deux plaideurs un petit ruisseau qu'elle dénomme « rieu de Lira Mahana. » Il n'a pas été possible d'en retrouver l'emplacement exact, mais il ne devait pas être très éloigné des limites actuelles du domaine de Castel-Novel, de ce côté, si même il ne se confondait pas avec elles. Elle attribue toutefois au commandeur au-delà de cette limite, un clos en contestation, appelé « clos Manhac. »

Il restait donc entre le rieu de Lira Mahana et la colline du Mons, un vaste espace de terrain attribué au moins en partie à la commanderie. Il s'y ajoutait un moulin au bord de la Vézère, au droit de la fontaine Saint-Rémy ; ce moulin a disparu complètement depuis lors. Nous verrons qu'il était déjà ruiné en 1616 et considéré comme à peu près irréparable.

Le commandeur est autorisé par une disposition particulière de la sentence à « tenir s'il veut, une nau de maison (bac pour le passage de la rivière) entre le moulin dudict commandeur et ledict lai pour le service seulement dudict commandeur, de sa maison et de ses hommes » ; mais il lui est interdit de faire ou laisser passer aucun étranger, au préjudice de la nau de Castel-Novel, qui était sans doute banale, et il est précisé que s'il le faisait il devrait en rendre compte par serment et « porter l'argent et pontonnage audict chastel. »


* * *



Parmi les revendications du commandeur, figuraient celle « des quatres croix. » Voici comment s'exprime à ce sujet, la sentence de 1448:
« Davantage nous ont dit les susdicts y avoir en ladicte commanderie du Temple de Montz quatre croix appelées autrement la franchise de ladicte commanderie (5), aux-quelles le chappellain dudict sieur commandeur du Temple de Montz a coustume faire la procession les jours de rogations, la première est appelée Poteyres, la seconde des Bernards, la troisième de Sainct Rémy et la quatriesme la croix du cymetière, entre lesquelles ledict sieur commandeur a toute franchise et juridiction basse, néantmoins en ce qui est des prés et clostures de sa maison il a toute franchise, sans que aucun seigneur y aye que voir ny cognoistre. »
5. Les limites des franchises, en particulier des franchises communales, étaient souvent marquées par des croix.

Dans quelle mesure cette prétention fut-elle accueillie ?
La sentence n'est pas d'une clarté absolue à cet égard : il semble toutefois que le commandeur n'ait pas obtenu tout ce qu'il demandait.

Elle confirme en effet ses privilèges et franchise dans l'enclos du Temple, mais, « réserve toute justice et obéissance audict chastel Nouvel, comme estant dans les fins et limites dudict chasteau et chastellenie de Chasteau Nouvel. » Et elle ordonne plus loin que les dixmes se payeront audict chastel, ainsy qu'est de coustume payer par les hommes de ladicte commanderie et autres. » Enfin, chaque partie ayant triomphé sur certains chefs et succombé sur d'autres, les dépens sont compensés.

Le libelle de la sentence est suivi d'une « Enquête et veue figurée de la séparation et limites des terroirs du Temple de Montz et du Chasteau Nouvel par Martial Audrier, conseiller en la cour de parlement de Bourdeaux (6). »
6. Archives de la Corrèze. H. 98.


* * *



Cent vingt-cinq ans plus tard, le 25 juillet 1573, un contrat est passé entre François Sudrie, marchand de Brive, et quatre autres habitants de la même ville pour mettre en société par cinquièmes le bail à ferme qu'il a obtenu pour trois années de Charles de Saint-Viance, commandeur de Carlat, visiteur général de l'Ordre de Malte, « de la commanderie du Temple de Mons, avec ses annexes d'Ayen et dépendances d'icelle » suivant afferme reçue par Bosredon, notaire de Varetz. On peut en conclure que cette ferme représentait une valeur d'une certaine importance.

On peut remarquer, à propos de ce contrat, que le rédacteur, plus soucieux sans doute des réalités que respectueux de la légalité, qualifie la commanderie d'Ayen d'annexe de la commanderie de Mons, alors qu'en droit Mons était au contraire une annexe ou « un membre » d'Ayen.

Il semble que nous ayons atteint à ce moment l'heure de la plus grande prospérité de la commanderie de Mons. Les guerres de religion viennent dévaster la contrée, et, comme il est naturel, le fléau s'abat plus durement sur les possessions ecclésiastiques. Mons est ravagé sous les commandeurs Gabriel Géraud et Ferréol Balbe. Ce dernier tente cependant quelques timides essais de restauration ; le procès-verbal de visite de 1616, dont nous parlerons tout-à-l'heure, lui attribue en effet l'édification d'un petit oratoire, destiné sans doute à remplacer provisoirement la chapelle ruinée, et nous savons d'autre part qu'en 1608, il a été parrain de la cloche de la chapelle. Il meurt probablement peu de temps après et n'est pas remplacé immédiatement, puisqu'on dresse le 12 avril 1615 un inventaire des meubles trouvés à Mons « lors du décès de feu frère Ferréol Balbe, dernier commandeur de ladicte commanderie » et qui avaient été confiés à la garde de Jean Bosredon, prêtre du village de Bosredon, qui était venu à cet effet habiter la commanderie de Mons (7).
6. Archives de la Corrèze. H. 98.


* * *



Le premier mai 1616 le nouveau commandeur, frère Anne de Naberat, « docteur es droicts, prieur des prieurés de Sainct Chartrier et Sainct Jean d'Aix, aumônier ordinaire du Roy, » est mis en possession par Charles de Saint Viance, commandeur de Carlat. La copie d'un procès-verbal détaillé de l'installation et de la visite qui va suivre existe aux Archives de la Corrèze (H 98).
Il commence par relater le titre du nouveau commandeur, des bulles et provisions, « en peau de parchemin, langage latin », du Grand Maître de l'Ordre de Malte, frère Allof de Veniacourt, enregistrées en chancellerie le 11 décembre 1614.
Les formalités d'usage sont minutieusement accomplies.

Le commandeur de Naberat est introduit dans la chapelle et installé dans le siège réservé à sa fonction ; on lui fait baiser l'autel, toucher le livre missel, et la cloche sonne ; la messe est ensuite célébrée. Comment ces cérémonies s'accordent-elles avec l'état de délabrement et de ruine de la chapelle ? Il y a là un point qui demeure obscur.

Le procès-verbal de visite, tant de la chapelle que des bâtiments et des domaines, dressé le 11 mai suivant, à la requête du nouveau commandeur, qui ne veut pas qu'on impute à sa faute et coulpe « les grandes ruines et despérissements, desmolitions de presque toutes les églises, chappelles, maisons, moulins, usurpations et procès advenus du temps de ses prédécesseurs, frère Gabriel Géraud et frère Férréol Balbe, les guerres passées », est à cet égard d'une lamentable éloquence. La voûte de la chapelle est fendue en plusieurs endroits, un des coins qui la soutiennent est rompu et brisé par dehors, la moitié de la toiture a disparu ; aux murs du chœur de grandes lézardes vont jusqu' à terre, le grand portail est béant, la pierre de l'autel est rompue aux deux coins, les armoires pour les ornements ont leurs portes brisées ; il n'y a plus de tabernacle ni de custode, les ferrements seuls subsistent. Du mobilier et des ornements il ne demeure que d'informes débris. Les mots « rompus » et « brisés » reviennent à chaque ligne sous la plume des enquêteurs ; on devine la dévastation voulue, la destruction intentionnelle autant et plus peut-être que le pillage.

Enfin les visiteurs notent en passant qu'il n'y a aucun clocher, et qu'il y a néanmoins sur le galetas (grenier) une cloche, sans doute celle qui avait été consacrée en 1608, huit ans auparavant, sous le parrainage du commandeur Férréol Balbe.

Dans les bâtiments d'exploitation, qui sont nombreux et relativement importants, la dévastation est presque pareille ; il s'y ajoute les conséquences d'un manque d'entretien prolongé. Le puits est « tout rompu par le dedans » les murailles du jardin sont « rompues des quatre costés », ainsi que la porte, « des pierres avec de la terre estant au dessoubs de ladicte porte pour empescher que le bétail n'entre audict jardin. »

La grange tombe en ruines ; il y pleut de tous côtés ; un des pignons de pierre est « tout rompu par le hault » ; quatre soliveaux du fournil sont brisés.

Les visiteurs passent ensuite à la maison d'habitation.
Si la dévastation est moins accentuée, les effets du défaut d'entretien sont plus sensibles encore. Presque partout les vitres sont brisées, les fenêtres en morceaux, les serrures, quand il y en a, n'ont plus de clés, les cloisons sont à moitié abattues, le plancher haut (plafond) de la cuisine est étayé par des piliers de bois, les planchers bas du grenier sont « rompus et brisés en plusieurs endroits. »

Il manque des tuiles à la couverture. Aussi est-ce avec une sorte d'étonnement que les visiteurs notent au passage que la girouette au-dessus du bâtiment de l'escalier est « en bon estat. »

Le moulin sur la Vézère est en ruines ; il y a neuf ou dix ans qu'il n'a pas tourné. Il manque trois meules sur six ; les canaux sont ensablés ou convertis en pacages ; « l'escluse et prinze d'eau de ladicte rivière de Vezes (Vézère) toute rompue », presque toutes les pierres « ayant été emportées par le grand cours d'icelle et pour n'avoir pas été entretenues. » La remise en état est estimée à la somme, énorme pour l'époque, de trois mille livres au moins.

Les garennes sont « gastées et mal entretenues » ; il y a été coupé depuis peu de temps quarante-sept arbres.


* * *



A la suite de cette visite, une ordonnance intervint, prescrivant au commandeur de Naberat de faire exécuter au moins les réparations les plus indispensables. Tout d'abord démolition de la voûte de la chapelle, qui sera remplacée par un plancher de bois avec grenier au-dessus ; édification d'un clocher, avec guérite ; fermeture du grand portail par une porte en bois.

Il devra faire repasser les couvertures de la maison et de la grange. En ce qui concerne le moulin, les frais de construction étant hors de proportion avec le revenu probable, les améliorations à y faire sont remises à sa discrétion et volonté.

Par contre l'ordonnance l'oblige à faire planter à l'entour de ses domaines mille arbres ou piéboux (peupliers), et à faire planter ou provigner dans la vigne de la commanderie mille pieds de vigne ce qui suppose un état d'entretien vraiment lamentable.

Enfin il lui est enjoint de « continuer à faire recognoistre les terriers de ladicte commanderie », tache commencée par ses deux prédécesseurs immédiats, et de constituer ainsi un nouveau terrier en deux extraits, signés, l'un pour mettre dans les archives de l'Ordre à Lyon et l'autre dans le cabinet ou archives de la commanderie « pour la commodité des fermiers. »

On sait en effet par une curieuse lettre, écrite par le commandeur de Naberat à M Chabran, fermier général du Temple d'Ayen, et datée de Paris, janvier 1619, que la perte des titres anciens avait été très préjudiciable à l'Ordre. « Mes prédécesseurs, écrit-il, se sont dessaisis de tous leurs vieux et antiens titres et les ont délivrés aux fermiers particuliers des membres escartés de Saint Jean de Domme et de Saint Légier, d'Argental, de Salon, mesmes du Temple d'Ayen, mesdicts prédécesseurs ne se sont réservé ce que concernait le Temple de Montz et ses annexes, voylà le malheur de la perte de la Commanderie (8) »
8. Archives de la Corrèze. H 98


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Comment ces prescriptions turent-elles exécutées ? Le texte même de l'ordonnance constate l'empressement du commandeur de Naberal à se soumettre aux injonctions des enquêteurs. Il traite immédiatement à forfait avec quatre entrepreneurs pour la réparation de la chapelle et l'édification d'un cabinet d'archives, moyennant une somme totale de cent soixante-quatre livres, et impose aux fermiers du domaine la charge d'exécuter les plantations d'arbres et de pieds de vigne. Un procès-verbal de visite, dressé d'ailleurs quatre-vingt-dix uns plus tard, le 17 mai 1704, (on n'était pas au siècle de l'électricité) par frère Libéral Geouffre d Aurussac, vicaire général du prieuré d'Auvergne et frère Jean-Louis Darche prêtre conventuel, constate que des acquisitions assez importantes ont été faites, « en exécution de l'ordonnance. » Il donne la liste des objets du culte qui ont été représentés aux enquêteurs ; « deux chasuhles, un crucifix sur croix de letton, un missel, un relicaire ainsi qu'un corporalier, une bource et trois purificatoires, un voile de satin blanc garni de dentelle d'or et une nappe. » Il énumère ensuite les réparations laites aux bâtiments et termine par l'inventaire d'une vaisselle d'étain assez importante.


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Le procès-verbal du 17 mai 1616 contenait en annexe un « dénombrement du domaine du membre du Temple de Montz. »
Ce domaine comprend alors :
Quinze séterées de terre labourable et deux jardins autour de la maison.
Une terre et pacage dits la Garenne et deux autres garennes, le tout tenant ensemble et de la contenance de vingt séterées ou environ.
Une autre garenne dite de Veynas, sur le bord de la Vézère, d'une contenance d'une séterées.
Un pré, contenant quatorze journaux, appelé du moulin de la commanderie (ce pré porte encore aujourd'hui le nom de pré Commandeur)
Et enfin la vigne dite de la Commanderie, contenant environ soixante-dix journaux, et dans laquelle on peut recueillir, dit l'état, soixante charges de vin, avec une terre de trois séterées attenant.

A ce petit domaine, dont la vigne de la Commanderie constitue le fleuron, il faut ajouter le moulin sur la Vézère qui ne parait d'ailleurs pas avoir été restauré, et un pigeonnier, où les visiteurs de 1616 avaient trouvé « quelques vingt paires de pigeons. » L'abbé Poulbrière estime l'ensemble du revenu annuel à six cent livres environ, plus cent quatre-vingt-dix livres provenant de la grande vigne de la Commanderie. Les enquêteurs de 1616 donnent indirectement un chiffre plus élevé. Il est précisé en effet dans l'ordonnance que la remise en état du moulin ruiné, estimée, on le sait, à plus de trois mille livres, exigerait le revenu de la commanderie près de deux années entières, ce qui porte à quinze cent livres au moins ce revenu.

La différence provient sans doute des droits féodaux, rentes foncières, dimes etc., dépendant du domaine. Il était dû des rentes foncières à Mons, dit l'abbé Poulbrière, « quinze setiers de froment, trente setiers de seigle, quinze setiers d'avoine, quatre livres dix sols, des poules et des corvées : et dans les villages et tènements du Piq, d'Escurrous, de la Chapelle, de Vars, de Bos, de Bosredon, de la Toumazie, du Four, de Grand-Gorse, de la Brousse, de Biscaye, de Lachavade, de Troussac, d'Ussac, de Rochebacon, de Lagrange, du Rieux, de Lintillac, d'Auger, de Trébeyret, du Mas, de Bois-la-Combe, de Salvaniac, de la Jaubertie, de Sadroc, de la Chèze, et de l'Hopital-Saint-Viance, quatre-vingt-quinze setiers de froment, deux cent quatre-vingt-cinq setiers de seigle, cent quatre setiers d'avoine, trente livres, soixante-trois poules et trente-cinq jours de corvées. »

« Le commandeur percevait encore quelques petites rentes sur la ville de Donzenac et les dîmes du village de Lagrange et du tènement du Bois-d'Aurel, valant quarante-cinq livres. »

Nous voyons en effet en 1673 noble frère Etienne de Pradal, religieux de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem, seigneur commandeur du Temple d'Ayen, de Mons, la Vinadière et autres, affermer pour trois années à Hélie Goursat, apothicaire du Saillant, « tous les cens, rentes, droits et devoirs seigneuriaux, lods et ventes, dus audit seigneur sur les tènements de Chausagnet, Lavialle, la Constantigue, La Péruchie, La Guaye, la Vigerie, La Sauvezie, La Vergne, Vertougy, La Piat, le Poureture, moyennant cent-quarante livres (9). »
9. Acte reçu par Fraysse, notaire royal de Varetz.

Le 22 juin 1725 est passé un bail à ferme par le commandeur Libéral Geouffre d'Aurussac au profit de Jacques Margot, marchand, habitant du village de la Mouilade, et Bernard Boule, laboureur, habitant du village de Lintillac, « de la dixme du bled et vin du quartier de la Grange, situé en la paroisse de Saint Viance, pour le prix et somme de 85 Livres pour chacune desdites cinq années (10). »
10. Archives de la Corrèze. H. 98.


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Les successeurs du commandeur de Naberal jugèrent-ils ces revenus insuffisants, ou subirent-ils le contre-coup des transformations de la société au cours du dix-huitième siècle ? Rien ne nous renseigne à cet égard ; mais l'Etat général des fonds de la paroisse de Varetz, dressé en 1756 (11), après avoir signalé comme propriété de Messieurs les Commandeurs de Malte une maison haute à trois travées, ajoute aussitôt « laditte maison yinbitté. »
11. Archives de la Corrèze. H. 98.

En face de cette mention laconique je n'ai pu m'empêcher de songer au récit que m'avait fait, il y a quelque cinquante ans, un vieux paysan du village du Temple, et où se retrouve, vivace encore après six siècles, le souvenir du procès des Templiers et de leur citation au Parlement de Paris par les huissiers à verge du roi, vêtus de noir et montés sur des chevaux blancs. « Il y avait, il y a très longtemps, disait-il, un méchant commandeur, qui avait vendu son âme au diable. Et un jour le diable vint, monté sur un cheval blanc, — Commandeur, veux-tu me suivre ? Mais le commandeur refusa. Le diable revint encore une seconde fois, puis une troisième, et alors il emporta le commandeur, et on ne les a jamais plus revus. »

A leur tour les Chevaliers de Malte ont quitté la vieille demeure des Templiers, qu'ils avaient transformée et embellie, et où ils avaient vécu quatre siècles et demi. Eux aussi on ne devait plus les revoir. La Révolution, renouvelant l'attentat de Philippe-le-Bel, déclara la commanderie de Mons bien national. Le domaine, acheté, dit-on, par une bande noire, passa de mains en mains jusqu'à ses possesseurs actuels, transformé et modifié par chacun au gré de ses convenances ou de ses goûts.

Ainsi tout passe, tout s'écroule, tout se transforme ; rien ne reste du passé que le souvenir que nous essayons d'en fixer.
Sources: P. Dubost. Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze, pages 237 à 251, tome cinquante-troisième, août-décembre 1931. Brive 1931 - Bnf

Commanderie de Mons
Jean-Paul Lherminot responsable de l'atelier Patrimoine du club des Sans Souci a animé avec son équipe une conférence sur les commanderies en général et plus particulièrement celle de Mons située sur un promontoire au sud de la commune.

La commanderie de Mons, une imposante bâtisse de l'époque des Templiers construite vers 1100 sur d'imposantes fondations avec des murs extérieurs de bonnes maçonneries de 1,25 mètre d'épaisseur.

S'appuyant sur une série de photos prises en accord avec la famille Pennel actuelle propriétaire des lieux, Jean-Paul Lherminot a défini ce qu'était une commanderie à l'époque des Templiers. C'était un monastère avec une activité économique à vocation agricole, une ferme de rapports permettant de subvenir aux besoins des campagnes militaires des Croisés en Orient.

L'organisation administrative des commanderies ressemblait à celle de nos sous-préfectures et préfectures actuelles. La commanderie de Mons levait des impôts divers sur sa région de pouvoir qui s'arrêtait vers Ayen d'un côté, de Belveyre par ailleurs, de Donzenac au nord et d'Allassac à l'est. La commanderie sera ruinée en 1616 pour la dernière fois.

Le commandeur Frère Anne de Nabérat, un proche du roi Louis XIII, par sa capacité de Docteur au Droit gagnera de nombreux procès qui feront rentrer de l'argent et permettront de remettre en état la bâtisse.

Anne Nabérat deviendra l'avocat de l'Ordre des Hospitaliers.

Intarissable conférencier, Jean-Paul Lherminot, a captivé le nombreux public tout au long de son intervention étayée par de très nombreuses photos prises récemment à la commanderie de Mons.
Sources: Varetz - La Montagne


Montagnac   (34)

Fief de Montagnac
Département: Hérault, Arrondissement: Béziers, Canton: Pésenas - 34

En 1270, Montagnac figure parmi les fiefs que les Hospitaliers de la commanderie de Narbonne tenaient du roi de France et avant la révolution française, Montagnac faisait toujours partie des censives et directes de la commanderie de Pézenas au même titre que Aumes.

Montagnac formait deux entités, à savoir la condamine du Roi qui appartenait au royaume de France et la condamine du Prieur qui dépendait de la commanderie de Pézenas, Pézenas étant une chambre priorale du prieur de Saint-Gilles. On trouve jusqu’à la révolution française le membre de Montagnac et Aulmes parmi ceux de cette commanderie.
Sources : Wikipédia Montagnac

Commanderie de Pézenas
Une des plus considérables commanderies du grand prieuré de Saint Gilles dont la jouissance appartenait au grand maître sous le nom de Chambre magistrale.
1. Chef église collégiale et domaine.
2. Métairie de l’Estang.
3. Prieuré de Saint Siméon avec chapelle dîme directes et censes.
4. Lésignan la Cèbe Maison seigneuriale domaine droits seigneuriaux et vignes.
5. Usclas église domaine et juridiction.
6. Casouls prieuré primitif château domaine et justice.
7. Abeillan et Saint Jean de Tongues métairie avec moitié de la juridiction moyenne et basse.
8. Saint Jean de la Cavalerie domaine inféodé au seigneur de Sarret Fabrègues sous l’Albergue d’une épée d’or massif valant 500 livres et payable à Pâques.
9. Montagnac et Aumes censives et directes.
10. Magalas censes etc.
Revenu 40,000 livres tournois.
Sources : Emmanuel Ferdinand de Grasset. Essai sur le grand prieuré de Saint-Gilles de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, suivi du catalogue des chevaliers, chapelains, diacots, donats et servants d’armes de la vénérable langue de Provence, dressé sur les titres originaux. Paris 1869. Google

Commanderie de Pézenas
Le 18 décembre 1761, les mêmes commissaires font, en compagnie de Me Rocquelain, notaire à Saint-Gilles, la visite de la commanderie et chambre magistrale de Pézenas, possédée par le bailly frère Jean-Louis de Guérin de Tencin, chevalier, grand-croix de l’Ordre.
Pierre Sale, avocat de Pézenas, leur dit que cette commanderie consiste en son chef qui est ledit Pézenas:
Au membre et métairie de l’Estang
Au membre de Saint-Siméon
Au membre de Lézignan-La-Cèbe
Au membre d’Usclas-d’Hérault
Au membre de Paulhan
Au membre de Cazouls-d’Hérault
Au membre d’Abeilhan
Au membre métairie de Saint-Jean-de-Tougues. (?)
Au membre de Saint-Jean de la Cavalerie, (Commune Montblanc, 34).
Au membre de Montagnac et Aulmes.
Et finalement au membre de Magalas
Sources : Raybaud, Jean. Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles. Tome 3, publiée par l’abbé C. Nicolas, Nîmes 1906. BNF

Je n’ai rien trouvé de plus sur ce domaine de Montagnac. Il n’y a aucune information sur le dictionnaire de topographie de l’Hérault. Jacques Bocar


Montaigu (Indre)   (36)

Département: Indre, Arrondissement: Le Blanc, Canton: Lureuil - 36


Domus Hospitalis Montaigu
Domus Hospitalis Montaigu


— Hostel et habergement de Montaigu, proche la garenne du Blanc, ancien fief relevant de la seigneurie de la Forêt, paroisse de Pouligny, Lureuil possède un château bâti sur l'emplacement de l'ancienne commanderie.
Du sommet de ses tourelles on jouit d'une belle vue sur la Brenne et la vallée de la Creuse.
Sources : Bulletin de la Société académique du Centre : archéologie, littérature, sciences. Page 95, 108 et 113. Châteauroux Avril 1901. - BNF


Montalapiat   (01)

Domus Hospitalis Montalapiaz
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Saint-Trivier-de-Courtes, Commune: Curciat-Dongalon — 01


Domus Hospitalis Montalapiaz
Domus Hospitalis Montalapiaz


— Les hospitaliers d'Ecopay étaient possessionnés dans ce hameau au XVIe siècle.
Archives du Rhône, Fonds de Malte.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Montauger   (91)

L'Hôpital de Montauger
Département: Essonne, Arrondissement: évry, Canton: évry-Sud — 91


Hôpital de Montauger
Hôpital de Montauger


Ce domaine, composé d'une maison, d'une chapelle et d'une trentaine d'arpents de terre, faisait partie des biens qui furent achetés, comme nous le verrons plus loin, au commencement du XIIIe siècle, par les frères de l'Hôpital, des moines de la Charité de l'ordre de Cluny. Cette acquisition était à peine faite, qu'un procès s'éleva entre les nouveaux propriétaires de Montauger et Bauduin de Corbeil ; celui-ci prétendait avoir la haute et basse justice sur la maison et les terres que les Hospitaliers venaient d'acheter. On finit pourtant par s'entendre ; une transaction eut lieu en 1210 et, moyennant trente-neuf livres parisis et un muid de froment qu'il reçut, Bauduin renonça à tous ses droits et spécialement au panier de raisins qui lui était dû chaque année sur les terres de Montauger, « panerio rascemorum territorii Montis Ogeri. »

Un autre désaccord survint en 1222 entre les Hospitaliers et les religieux du couvent du Fossé, sur la perception des dîmes provenant des moines de la Charité, aux territoires de Montauger et de Boucornu. Les religieux consentirent à l'abandon de tous leurs droits en faveur de l'Hôpital, à la condition de recevoir chaque année une double pièce de vin du territoire de Montauger, au temps des vendanges, et du premier pressurage des vins de l'Hôpital

Les guerres du XVe siècle, qui avaient ravagé le pays, avaient entièrement ruiné le domaine de Montauger. Les vignes avaient été arrachées, la chapelle était détruite, la maison inhabitable. Il ne restait plus à Montauger qu'un seul habitant, le fermier de l'Hôpital: « et au villaige qui est tout en ruyne n'y a personne qui y demeure que ung bon homme et sa femme, qui doit rendre des maisons et terres de l'Ospital quatre francs. »

Lorsque la guerre ou un autre événement avait ruiné et détruit un de leurs domaines, il arrivait parfois que les Hospitaliers, voulant éviter des frais de reconstruction, jugeaient plus profitable de le donner à cens et à rente perpétuelle. C'est ce qu'ils firent à l'égard de leur maison de Montauger qu'ils arrentèrent, en 1487, à Pierre Versoris, avocat au parlement de Paris, moyennant une redevance annuelle de 42 écus sol. Le domaine comprenait alors plus de cent arpents de terre.

Après Pierre Versoris, la terre de Montauger passa à Balthazar Chahu, seigneur de La Papotière, et après celui-ci à Lazare Pena, écuyer, seigneur de Moustiers, ainsi que le constatent divers actes de foi et d'hommage rendus au Prieur de Saint-Jean-en-l'Ile, en 1613 et 1640.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Montbarbon   (01)

Domus Hospitalis Montbarbon
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel, Commune: Saint-Didier-d'Aussiat — 01

— Village détruit
— La ville de Montbarbon.
— Ancien village mentionné dès le XIIIe siècle, et dépendant, presque en totalité, des hospitaliers d'Epaisse.
Archives du Rhône, Fonds de Malte, Inventaire de Laumusse de 1627 et 1652, mss, nº 2242 et 2167.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Montbarbon, localité détruite, commune de Saint-Didier-d'Aussiat
— De Montbarbon, 1359 (Archives de l'Ain, H 862, folio 40 r°)
— Montbarbon, 1401 (Ibidem, B 563 3)
— De Montebarbone, 1410, environ (Terrier de Saint-Martin, folio 72 v°)
— Monbarbon, parrochie Sancti Desiderii Auciaci, 1496 (Archives de l'Ain, H 856, folio 410 r°)
— Mombarbon, 1496 (Ibidem, folio 420 r°)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Montbellet   (71)

Montbellet


Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Mâcon, Commune: Lugny - 71


Domus Hospitalis Montbellet
Domus Hospitalis Montbellet


C'est la prise de la maison de Mont Bellot (2) qui fut jadis du Temple.
Premèrement en rantes de deniers dehues en divers lieux par mesmes parties 6 livres.
Item 4 bichets de froment de rante, 4 bichets de seigle et 6 bichets d'avoine qui sont estimez l'un parmi l'autre à la somme de 100 s. tournois.
Item 20 gelines, 6 d. la geline, valent 10 s.
Item 12 livres de cire qui sont converties pour l'usaige de la chapelle.
Item 60 ouvrées de vigne, l'ouvrée 5 s. valent 15 livres.
Item 40 soitures de pré, la soiture estimée à 5 s. valent 10 livres.
Item environ 70 journaux de terre gaygnable, le journal 2 s. 6 d. valent 8 livres. 15 s.
Item pour un molin qui est estimez 6 bichetz de blé mouture, le bichet ou pris de 6 s. valent 36 s.
Item de disme dehu en certain lieu à Seint-Ouein (3) qui vaut environ 5 bichets de blé commun, le bichet estimé à 6s. valent 30 s.
Item en ladite maison a environ cent journax de menuz bois qui se gastent en l'usaige de la maison.
2. Montbellet, canton de Lugny, S.-et-L. Près de la voie d'Agrippa.
On trouve un frater Johannes de Monte Belleti Matisconensis diocesis dans le Procès des Templiers, tome I, pages 58, 97, 103. Il fut commandeur de la maison de Launay, au diocèse d'Autun. - Procès des Templiers tome II, page 99.
3. Saint-Oyen, commune de Montbellet, S.-et-L.


Montchamp   (15)

Commanderie de Montchamp
Département: Cantal, Arrondissement et Canton: Saint-Flour-Nord — 15


Commanderie de Montchamp
Commanderie de Montchamp


Montchamp à 12 kilomètres de Saint-Flour, sur les flancs de la Margeride, est un de ces pauvres villages qui n'a rien conservé de son antique gloire. Ses modestes habitants, tous agriculteurs, ignorent que ce nom a retenti dans les salons de Versailles ou d'Amboise et surtout sur de nombreux champs de batailles. La plupart des commandeurs de Montchamp furent des officiers généraux des armées françaises ou des maréchaux de Malte.

Qu'était jadis ce Montchamp ?
Une montagne de chaume, un mont de misère et de pauvreté, où les vents donnent de perpétuels concerts, un endroit redouté par ses landes, ses bruyères, ses innombrables marais, ses grandes forêts, sa solitude et son rude climat. Le christianisme puissant en oeuvres sociales y construisit une sauveté, qui donnée par un Mercoeur à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, devint le chef-lieu de la commanderie de ce nom.

Nous ne connaissons que le nom de quelques commandeurs. En 1273, Bertrand de Lespinasse, chevalier de l'ordre, commandeur de Montchamp assiste comme témoin à un échange entre Robert de Montrognon, grand prieur d'Auvergne, et Jourdain de Montlaur, abbé du Monastier Saint-Chaffre, de la grange de Fraisse, près de Beauzac, contre le prieuré des Echelles en Savoie (1).

Son successeur probable fut Guillaume Aldebert (2). En 1280, il fait des concessions au monastère de Saint-Flour. En 1290, il était grand prieur d'Auvergne.

Hugues de Lespinasse le remplaça le 24 février 1306, il est témoin d'une sentence arbitrale entre Jean de Commines, évêque du Puy, et Pierre de Fay, grand prieur d'Auvergne, sur la justice des Philibert, des Fondraux et du Roussillon et le glandage des hommes de Devesset (3), etc. Les de Lespinasse étaient natifs de Saint-Beauzire où s'élève encore le fief familial. Nous croyons reconnaître le blason de ce commandeur dans l'église de Montchamp, dessinant sur le champ un lion rampant surmonté d'un lambel (4). Ce fut sous le préceptorat d'Hugues de Lespinasse que la préceptorie fut organisée. Elle se composa comme tout fief féodal d'un chef-lieu, Montchamp, auquel furent unis neuf autres membres ou annexes, disséminés dans les départements actuels du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme.

Les armes de la commanderie de Montchamp étaient d'or au pal d'azur semé de fleurs de lys d'or.
1. Augustin Chassaing. Cartulaire des Hospitaliers du Puy, page 70.
2. Fratre Guillelmo Aldeherti preceptore domus Montis Chalmis. Cartulaire de Saint-Flour.
3. Augustin Chassaing. Cartulaire des Hospitaliers du Puy,
4. Les armes actuelles de Lespinasse sont: d'azur au lion d'argent rampant.


1. Membre. Montchamp
Le chef lieu de Montchamp se composait d'une église paroissiale, d'un château, d'un domaine, de dîmes et de rentes avec justice haute, moyenne et basse.

L'église paroissiale était sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste, le commandeur en était le patron et le collateur, elle n'avait rien de remarquable, si ce n'est sa pauvreté et son dénuement. Nous consacrerons du reste un chapitre aux églises des commanderies.

Le château n'est plus qu'un souvenir; le domaine fut vendu à la Révolution, mais il est assez facile de le reconstituer. Indépendamment des bâtiments d'exploitation, il se composait des prés du Château, de l'Hôpital, de Levadour, des terres des Chambejaune, de Mazaire, de Lagarde, des Bois Noirs et de la Gazle.

Les dîmes assises sur la paroisse et quelques localités environnantes produisaient bon an, mal an, 60 setiers de grains et 2 quintaux de laine.

Quant aux cens et aux renies, ils produisaient:
Argent------------------- 33 livres
Froment------------------ 1 quarton
Seigle------------------- 10 setiers 6 quartons
Avoine------------------- 44 setiers 3 quartons
Gélines------------------ 42
Manoeuvres--------------- 23

Et se prélevaient à Loudiers; à la Salesse; à Paulhac; à Chaude-Oreille, paroisse de Paulhac; à Bezontès, paroisse de Villedieu; à La Vergne; au Cros; à Sieughat, paroisse de Neuvéglise; au Bès; à Sistrières; à Montchamp dans cette paroisse; à Montredon et à la Bastide, paroisse de Lastic; à Belvezet; à la Chaumette; à la Plantade; à Villeneuve; à Baliergues, paroisse de Tiviers; aux Réals, paroisse de Vedrines-Saint-Loup; à la Besseyre, paroisse de Chastel; à Pierrefitte et à Anglards, paroisse de Talizat; à Fraissinoux, paroisse de Lorcières; à Tremengros; à Planchebrune; à Montagnac, paroisse de Mentières; à Clavières; à Sallecrus et à La Védrine, paroisse de Coren; aux Maisons; au Vialard, paroisse de Vabres; au Bouschet, paroisse de Rageades; à Orceyrolles, paroisse d'Anglards; à Salus, paroisse de Ruines; à la Rousseyre, paroisse de Saint-Poney; à Touls, paroisse de Coltines; à Pratgros, paroisse d'Andelat; à Auriac, paroisse de Faveyrolles; à Vedrines et à Surgis, paroisse d'Alleuze.

Heureusement, ces rentes étaient portables au château de Montchamp, sans quoi les agents du commandeur auraient eu de la peine à les réunir (11).
11. Terriers de Montchamp dressés sous le gouvernement des commandeurs Philibert de Laforest (1508), Philippes des Gouttes (1629), Jean-Jacques de La Rochefoucauld (1661), Paul de Félines de La Renaudie (1667), Claude d'Aubery de Vatan (1730), du bailli de Margou (1701).

2. membre. Hôpital de Loubizargues
Département: Cantal, Arrondissement et Canton: Saint-Flour, Commune: Valuéjols — 15


Hôpital de Loubizargues
Localisation: Hôpital de Loubizargues


Ce membre fut quelquefois détaché du chef-lieu et donné au commandeur de Celles: ce qui a pu surprendre quelques écrivains locaux peu au courant des usages des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

Le chef-lieu de ce membre, Loubizargues, est situé dans l'un de ces multiples vallons qui descendent de la Roche-Jean et vont mourir dans la plaine. Il est abrité des vents et exposé au midi. Le domaine, quoique moindre que celui de Montchamp, était beaucoup plus fertile il ne s'étendait pas au delà des trois villages de Loubizargues, Laveissenet et Pignon. Il faisait brèche dans la vicomté de Chaylannes et la seigneurie de Valuéjol relevant l'une et l'autre en arrière-fief de la vicomté de Murat.

Il se composait:
D'un château-fort situé sur l'emplacement de la maison d'école. Les procès-verbaux de l'ordre le signalent dans les registres de 1614 à 1615 avec cette mention: « détruit en les guerres passées, il peut y avoir trente-sept ans », ce qui remonterait en 1577 (12);

D'une chapelle dédiée à saint-Loup, également détruite par les acquéreurs des biens nationaux;

D'un domaine de deux paires de boeufs de labour, composé d'une ferme avec ses cours, jardins, prés, champs, les paccages des Fraus de Lescure, appelés aujourd'hui Fraus de Brageac et du Chambon, et d'une montagne de cent sétérées. Les principales pièces de ce domaine sont les prés de l'Hôpital, 60 chars de foin, celui du Seigneur, 20 chars, les prés de La Ribeyre, de La Sagne, des Parrots, etc., les champs du Seigneur, des Fontilles, de La Raso, de Cheyrouses, des Clots, des Vaissières, etc., produisant au moins 150 setiers de grains;

Du four banal de Loubizargues;
Du moulin de l'Eschaldat sur l'Ande, produisant 9 setiers de seigle;
De l'église paroissiale de Laveissenet, dédiée à saint-Cyr et à sainte-Juliette;
Des dîmes de Laveissenet, du Peuch du Chier, du Peuch de Chaylannes, produisant environ 120 setiers de grains;

De rentes annuelles perçues à la Viallevielle, à Valuéjol, aux Jarrioux, à Bragheac, à Maniargues, à Nouvialles, à Lescure, à Frippés, à Galuse, à Chambeyrac, paroisse de Valuéjol; à Chaylannes, à Toursou, à La Garde, à Molède, à Laveissenet en cette paroisse; à Saint-Loup, à Laborie, à La Chapelle-d'Alagnon en cette paroisse; à Oeillet et à Ussel, à Clavières, à Pignon, à Murat, à Saint-Maurice et à Narnhac, et produisant:
Argent ----------- 18 livres
Froment ---------- 24 setiers
Seigle ----------- 74 setiers
Avoine ----------- 51 setiers
Gélines ---------- 58 setiers

De la cure de Laveissenet et de son domaine: les prés du Breuil, de la Cure, de La Ribeyre, les champs des Peuch de Latga, de Pesaire, du Gour de Roussy, de las Pierres, du Castel, elc.

Le curé de Laveissenet et le chapelain de Loubizargues étaient à la nomination du commandeur de Montchamp (13).
12. Archives du Rhône, H 138
13. Terriers de Loubizargues, dressés sous le gouvernement des commandeurs Jean-Jacques de La Rochefoucauld (1661), Paul de Félines de la Rennudie (1687), Claude Aubery de Vatan (1730), du balli de Margou (1765).


3. membre. Hôpital de La Garde-Roussillon
Département: Cantal, Arrondissement: Saint-Flour, Canton: Chaudes-Aigues, Commune: Lieutadès — 15


Hôpital de La Garde-Roussillon
Localisation: Hôpital de La Garde-Roussillon


La Garde-Roussillon est à 8 lieues de Loubizargues, sur les flancs del'Aubrac, à plus de 1.000 mètres d'altitude. Ancienne sauveté, devenu le Temple de La Garde, il gardait les défilés qui aboutissaient au pont de Tréboul, le seul peut-être, jeté en ces parages sur la Truyère.

Ce membre se composait:
D'un château ruiné « au temps des premières guerres religieuses en France »;
D'une église paroissiale à Jabrun sous le vocable de Saint-Jean;
De la cure de Jabrun;
De deux moulins dits du Temple, produisant 20 setiers;

Des dîmes de la paroisse de Jabrun, moins celles comprises entre le bourg de La Requistat et le ruisseau des Bordes. Elles portaient sur les Escures hautes et basses, sur le Peuch de Marilhe, près Lagarde, sur le ténement de Pranadelles, etc., produisant environ 108 setiers;

De cens donnant bon an mal an:
Argent --------------- 57 livres 3 sols 8 deniers
Froment -------------- 9 setiers
Seigle --------------- 225 setiers
Avoine --------------- 88 setiers
Cire ----------------- 4 livres 19 onces
Poules --------------- 225

Ils se percevaient sur la paroisse de Lacalm, à Buffiéres et à Monteils; sur la paroisse de Jabrun, à La Combe, Auliac, Auliadet, au Bousquet, à Sanivalo, à La Moulette, à La Gravière, au Tilet; sur la paroisse de Lieutadès, aux villages de Buffierettes, de Gureyres, de Montgros, de Moussy, de Gudet, de Verdier, de Lermet, de Mazes, de Chaneyret, de Richardet, de La Borie, de Lanzardie; sur la paroisse de Saint-Urcize, à Costeyret, à Pounonvals, aux Escures Hautes et Basses; sur la paroisse de Chaudesaigues, aux Plos, à la Veydrine, à Riousalat, à Arjallet, etc.

Plus 180 charges de bois. L'ordre possédait également le bois de Péjaresse, et la justice haute, moyenne et basse (14).
14. Terriers dressés sous le gouvernement des commandeurs de la Forest (1508), Jean de de La Rodde (1534), Philippe des Gouttes (1618), maréchal de la Renaudie (1686), du bailli de Vatan (1718), du bailli de Margou (1763).

4. membre. Hôpital de Chauliac
Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Issoire, Canton: Saint-Germain-Lembron, Commune: Le Breuil-sur-Couze — 63


Hôpital de Chauliac
Localisation: Hôpital de Chauliac


Chauliac, à une lieue de Charbonnier, dans la paroisse du Broc en Basse-Auvergne, dit un vieux document, était le quatrième membre de la commanderie de Montchamp.

Il se composait d'un château entouré de fossés et de murs de défense, fort éprouvé du reste par les guerres de religion, d'une chapelle, d'un domaine, de dîmes et rentes annuelles avec la justice moyenne.

Les bâtiments du domaine se trouvaient au nord du château, les immeubles qui le composaient étaient les champs Trouvel, 7 sétérées, Soustre-Sourzat, de derrière le château, 5 sétérées, de La Souvé, de Las Toncheyre, 3 sélérées, le pré de Brionet, les champs de Gravier, 7 sétérées, de Lavador, de Bernardi, 4 sétérées, le champ Grand, 12 sétérées, le champ Pointu, 9 sétérées, le champ de derrière la Planche, 2 sétérées, les prés de la Ribeyre, de Saint-Germain, 5 journaux, de Sorzat, les vignes de Chauliac et de la Roche-Bouley, de pacages et autres dépendances.
Les dîmes donnaient au commandeur 8 setiers, 2 cartons, autant aux moines de la Chaise-Dieu.

Quant aux rentes annuelles, elles se percevaient sur les villages de Bergonne, Meilhaux, Grinchal, du Breuil, de Vlileneuve, de Saudonier, d'Anthonig, du Monteil, du Broc, du Pont, de Gignat, de Velonzat, de Chaslus, de Saint-Germain-Lembron et se répartissaient entre 90 empilhèotes pour produire:
Argent --------------- 11 deniers
Froment -------------- 20 quartons
Seigle --------------- 7 setiers 4 quartons
Orges ---------------- 2 setiers 2 quartons
Avoine --------------- 7 quartons

En 936, Chauliac fut l'apanage de Gautier de Mercoeur, moine de Brioude. L'ordre des Bénédictins le donna aux frères Hospitaliers de Saint-Jean.

5. Membre. Hôpital de Charbonnier
Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Issoire, Canton: Saint-Germain-Lembron, Commune: Charbonnier-les-Mines — 63


Hôpital de Charbonnier
Localisation: Hôpital de Charbonnier


Dans les mêmes parages un peu plus au sud, à l'endroit où l'Alagnon unit ses eaux à l'Allier se trouve Charbonnier. Ce membre de Montchamp comprenait une église paroissiale, un château, un domaine, des dîmes, des rentes et des droits de justice.

L'église était dédiée à Saint-Jean, son curé avait un domaine particulier composé des immeubles ci-après: La Ribère, Le Lacquet, Le Gravier, Les Arberoses, Montagniat, un jardin et quelques prés.

Le château était fortifié, avait pressoir et colombier. On n'y accédait que par un pont levis.

Le domaine se composait des bâtiments, des champs du Pressoir, de La Ribeyre, de l'Hôpital, de La Penderie, mot sinistre aux oreilles coupables, des Gamets, des Boucquets, de la Croix de Pierre, des Lacts, des prés de Prat-Coeur, des vignes des Clayes et des Gardes et de bois.

Les dîmes produisaient 75 setiers de grains, 52 livres argent, 30 pots de vin, 15 cuvages. Elles s'étendaient sur toute la paroisse.

Les rentes se percevaient à Charbonnier, au terroir de la Prade et de Tuelles, paroisse de Sainte-Florine; à Ravel, à Nagerat, à Doudouse, à Prugeyradour, à Mauriat, à Beaulieu, à Solignac, à Escoularoux, et produisaient:
Froment ------------- 4 setiers, 2 quartons, 3 boisseaux
Seigle ------------- 36 setiers 3 quartons
Avoine ------------- 17 setiers, 1 quartons, 3 boisseaux
Gelines ------------ 12 setiers

Le four banal produisait 4 setiers, le moulin banal donnait 40 setiers, le bateau produisait 18 livres.

6. Membre. Hôpital de Brioude
Département: Haute-Loire, Arrondissement et Canton: Brioude — 43


Hôpital de Brioude
Localisation: Hôpital de Brioude


La ville de Brioude où le commandeur de Montchamp possédait une maison située, sur la place Saint-Jean, était le chef lieu du sixième membre qui comprenait:
Une vigne de 20 journaux, à Puy-Fontaine;
Un bois de 4 stérées à Chalagnat.
Les dîmes de l'Hôpital dans la paroisse de Saint-Just du revenu de 3 setiers.
Les dîmes du vin dans les appartenances de Paulhiac produisant 40 pots de vin et 10 pischiers.

Des rentes se percevant à Brioude, Vieille-Brioude, Paulhiac, Saint-Just, La Penide, Saint-Geniex, Longevialle, Chalus, Eschalagnat, Montinège, Trémoulèdes, Rouen, Elotanier, Les Bories, Les Carrières, Crosmarie, les Bertiers, Brenac-Vedrines-Saint-Loup, et produisant:
Argent ----------------- 34 livres 4 sols 3 deniers
Froment ----------------- 9 quartons 3 boisseaux
Seigle ----------------- 12 setiers, 3 quartons
Avoine ----------------- 17 setiers
Vin -------------------- 47 pots
Poules ----------------- 37
Bohades ---------------- 17
Danthals (16) ---------- 12
Stérés ----------------- 12

Le commandeur de Montchamp tirait de ce membre tout son vin, car indépendamment de ces 87 pots de dîmes ou rentes, la vigne de Paulhac donnait annuellement 130 à 140 pintes de vin. Ce membre seul lui fournissait donc au moins 10 hectolitres de vin.
15. Archives du Rhône, H 128.
16. Nous trouvons ce mot dans le procès-verbal du commandeur Jean François de Bosredon-Vilevoisin, 1765. Dental, en langue vulgaire, indique la dent de l'araire.


7. Membre. Hôpital de Langeac
Département: Haute-Loire, Arrondissement: Brioude, Canton: Langeac — 43


Hôpital de Langeac
Localisation: Hôpital de Langeac


Ce membre était situé dans l'un des faubourgs de la ville de Langeac. Il se composait d'une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste. Elle devint dans la suite la chapelle des Pénitents. Il y avait aussi une maison et une cuve rue Chavagnac, des jardins, vignes, prés, terres, bois, des dîmes et des cens.

La dime du seigle produisait 2 setiers. Les rentes perçues sur les paroisses environnantes donnaient annuellement:
Argent ------------------- 10 livres, 13 sols, 7 deniers.
Vin ---------------------- 128 quarts
Froment ------------------ 6 setiers, 3 quartons, 3 boisseaux 1/3.
Seigle ------------------- 17 setiers, 1 quartons.
Avoine ------------------- 20 setiers, 2 quartons.
Gélines ------------------ 18
Bohades ------------------ 4
Pigeons ------------------ 4

8. Membre. Hôpital Saint-Jean-la-Badelle
Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Issoire, Canton: Ardes, Commune: Mazoires — 63


Hôpital Saint-Jean-la-Badelle
Localisation: Hôpital Saint-Jean-la-Badelle


Ce membre se trouvait dans la partie montagneuse de la Basse-Auvergne à la Badelle, près d'Ardes, paroisse de Mazoires. Il se composait d'une chapelle, de terres, dîmes et rentes.
La chapelle était dédiée à Saint-Jean.
Les terres étaient sises aux Verdures, au Verdier, au Cros, à Combe-Balet, au Fayet, à Saint-Jean-de-Congnoussat, etc.

Quelques petites dîmes se percevaient sur le Luguet et des cens à Ardes, Mazoires, Allanche et Pradiers, au quartier Lafon, à l'Hôpital de Maillargues, au moulin Chauvel, etc.

9. Membre. La Rivière L'Evêque
Etienne VI de Mercoeur, évêque de Clermont, l'avait donné aux Augustins de Saint-Laurent-d'Oulx en Piémont. Ses rentes s'élevaient à 200 setiers de seigle et 200 sous de rentes, plus cent livres de cire sur les églises de Grezins, près du Broc, et d'Anzat du Luguet. Les Augustins l'échangèrent avec les Hospitaliers contre l'Hôpital de Calvimonte en 1244.

Il se composait d'une chapelle dédiée à Saint-Jean. La crypte de cette chapelle était dédiée à sainte-Madeleine.
Le domaine utile comprenait maisons, écuries, jardins, vignes, champs, prés et bois, la dime de La Rivière et des rentes à Ardes, Mazoires, La Rivière, Saint-Germain-Lembron, Beauregard, Aulnat, etc (17).
17. Archives du Rhône, H 138. Terriers de 1311, 1418 (au nom de Jean de Lastie), 1643 (amiral des (Gouttes), 1695 (maréchal de La Renaudie), 1732 (amiral d'Aubery), 1705 (grand prieur de Margou), etc.
Sources: Bouffet (Abbé Hippolyte), Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Haute-Auvergne, dans Revue de la Haute-Auvergne, Aurillac, t. XVI (1914).

Premières préceptories de l'ordre hospitalier de Saint-Jean
Certains ont affirmé que les commanderies furent créées au hasard; d'autres au contraire y voient un plan suivi, une connaissance parfaite des lieux et donnent pour preuve que presque toutes se trouvent sur les grandes routes connues sous les noms de « chemin ferrat, estrade, chemin roumieu. » Ceci est vrai, mais ne prouve rien. Les biens furent donnés au hasard, par la générosité de chacun, mais le chef-lieu fut choisi pour ses convenances, ses commodités dans un grand domaine, à proximité des voies de communication, comme par exemple Montchamp et Charbonnier sur la voie romaine de Toulouse à Clermont, Loubizargues sur celle de Dienne à La Roche.

« Le Spicilegium Brivatense » nous révèle l'existence de quatre préceptories des Hospitaliers en Auvergne avant le procès du Temple: « Montchamp », « Chamfranchesse », « Charbonnier », « Pierrefitte. »

La première est aujourd'hui chef- lieu de commune; la seconde, l'Hôpital de Saint Cirgues-de-Malbert; la troisième dans le Puy-de-Dôme; la quatrième, la chapelle du village de Pierrefitte, paroisse de Giou-de-Mamou.

Des documents des Archives nationales (2) nous font connaître les préceptories de « Langeac » (Haute-Loire), « Loubizargues » (commune de Valuéjols), « Saint-Jean-la-Badelle » (Puy-de-Dôme), qui seront plus tard unies à celle de Montchamp ainsi que « La Rivière l'Evêque », dont la donation date de 1244, par suite d'un échange entre les Bénédictins de Saint-Laurent d'Oulx et les Hospitaliers.

A ces préceptories l'onomastique nous permet d'ajouter les biens connus sous le nom de l'Hôpital dans la paroisse du « Vigean », « Ortigiers », « La Barbary », « Uchafol », etc.

Nous avons ainsi dans le Haut-Pays d'Auvergne huit ou neuf maisons de l'ordre Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem: « Montchamp, l'Hôpital de Saint-Cirgues, l'Hôpital de Pierrefite, l'Hôpital de la Barbary, Charbonnier, Langeac, Loubeysaigues », etc.

La Bulle pontificale « Vor In Excelso », en supprimant l'ordre des Templiers, restait muette sur le sort de leurs personnes et de leurs biens.

La question des personnes, laissées au pouvoir des conciles provinciaux pour être entendues et jugées, demeura en suspens jusqu'au pape Jean XXII, qui leur enjoignit de rentrer dans un ordre religieux et leur lit servir une pension par les Hospitaliers. Les Templiers libérés rentrèrent, les uns dans leurs familles, les autres vagabondèrent. En 1319, l'officialité diocésaine donnait trois mois aux anciens Templiers pour rentrer dans un ordre religieux sous peine de perdre leurs pensions (3). Quand aux biens, ils furent aussitôt mis sous séquestre et confiés à la garde des agents du roi et du pape.

L'inventaire en avait été dressé par les notaires apostoliques et impériaux. Le numéraire passa dans la caisse du roi, les maisons et les chapelles furent fermées, le mobilier dispersé ou volé, les terres laissées incultes ou vendues à vil prix aux agents d'affaires. La bulle de Clément V du 2 mai 1311 attribua la totalité de ces biens avec leurs privilèges aux frères Hospitaliers. Cette décision causa une vive déception aux officiers royaux, et l'ordre de Saint Jean eut à lutter contre leur mauvais vouloir.

Dans le courant de l'année 1312, Elie Arthaud, procureur du grand-prieuré d'Auvergne, fit publier les lettres royales du 28 mars 1312 ordonnant la remise aux Hospitaliers des biens du Temple. Cette lettre dut trouver de nombreuses résistances, car le 13 mai 1312, le pape ordonnait de nouveau de livrer aux vainqueurs de Rhodes tous les biens meubles et immeubles ayant appartenu aux Templiers (4).

Une troisième lettre du 16 mai insistait et le 22 du même mois, le concile de Vienne consacrait cette union. Philippe le Bel lui-même par lettres avait abandonné sa proie, mais avec de dures conditions: 1. que les Hospitaliers paieraient 200.000 livres dont il se prétendait créancier du Temple qu'ils rembourseraient les frais du procès et que le roi garderait l'usufruit des biens jusqu'à sa mort.

Ce ne fut que le 5 mai 1313 qu'une lettre royale intima l'ordre aux baillis royaux, à leurs officiers et à leurs agents de délivrer au grand prieur d'Auvergne, Odon de Montaigut, l'héritage des Templiers, avec leurs titres et privilèges royaux et ecclésiastiques (5). Ce fut seulement alors que put se faire la fusion des biens.

Le 30 janvier 1314, les grands prieurs de France se partagèrent les dépouilles des Templiers (6). Bourganeuf fut le chef-lieu du grand prieuré d'Auvergne, et Leureuil (Indre), celui du grand bailliage. Ce dernier fut dans la suite transféré à Lyon. Les chefs-lieux des nouvelles préceptories du diocèse de Saint-Flour furent à partir de ce moment jusqu'à la Révolution Carlat, Celles et Montchamp.
2. Série K — M. Boudet. Les derniers Mercoeurs, page 188.
3. Archives du Rhône, H 25.
4. Archives du Rhône, H 24.
5. Arch. du Rhône, H 25.
6. Arch. du Rhône, H 25.

Sources: Bouffet (Abbé Hippolyte), Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Haute-Auvergne, dans Revue de la Haute-Auvergne, Aurillac, t. XVI (1914).

Montchamp et ses Membres
Membres situés dans la Haute-Auvergne dépendant des commanderies étrangères

Outre les trois commanderies de Montchamp, de Celles et de Carlat, leurs membres et leurs annexes, les Chevaliers de Saint-Jean possédèrent en Haute-Auvergne d'autres dépendances rattachées à des commanderies étrangères au Haut-Pays.

De la commanderie d'Ayen en Limousin dépendaient Saint-Jean-de-Donne avec son église paroissiale, des terres et des dîmes, et Ourzeaux, paroisse de Saint-Cernin, avec ses dîmes et rentes.

Ydes, membre composé de deux chapelles dont l'une fort belle, d'une maison, d'un domaine avec ses prés, champs, paccages, bois, des dîmes et des rentes, et Courtille, paroisse de Vebret, avec sa chapelle et ses rentes faisaient partie de la commanderie de Pont-Vieux.

Enfin, les Temples du Chambon et Ferréroles étaient rattachés à la commanderie de Courteserre, commune de Cour pière ( Puy-de-Dôme).

Les Hospitaliers, dans la recherche de leurs titres de propriété, se heurtèrent à de graves difficultés, dont l'écho, bien qu'émoussé par le temps, est parvenu jusqu'à nous.

C'est en 1320, Géraud de Chapel, seigneur du Cluzels, qui conteste à Guillaume de Chateauneuf du Drac la propriété du pré du Moine. On finit par transiger. Le précepteur de Celles garda la propriété, Géraud de Chapel la jouissance moyennant une rente annuelle de neuf sols (23).

Une autre contestation s'éleva avec Guillaume de Saint-Hilaire, moine bénédictin de Moissac, prieur de Bredom. L'arbitre choisi fut le curé de Laveissenet. Le prieur, peu satisfait de sa sentence, n'en tint aucun compte; Guillaume de Saint-Hilaire lança l'excommunication contre le précepteur, celui-ci, pour bien montrer que les foudres monacales ne l'atteignaient point, se fit délivrer par Desmaryes, notaire impérial à Saint-Flour, un vidimus de la bulle du pape Grégoire X au grand maître, en date du 17 mars 1274, exemptant son ordre de toute juridiction épiscopale et de toute sentence d'excommunication, suspens ou interdit (24).

Les deux partis en appelèrent à Rome, qui délégua Etienne de Planche, bailli de Montbrison pour trancher le différend. Le prieur de Bredom confia sa défense à Durand Granier, le commandeur de Celles à Guillaume des Maisons, procureur du grand-prieuré d'Auvergne (25), mais la sentence n'ayant pas été favorable au prieur, ce dernier recourut à la voie des armes, oubliant l'avertissement du Seigneur: qui se sert de l'épée, périt par l'épée. Il y eut assaut de forteresses. La première attaque passée, l'impétueux bénédictin se trouva en lutte avec le commandeur de Celles, avec Begon, vicomte de Murat, avec les héritiers des Mercoeur et, par surcroît d'ennuis, il se vit assigné devant Guillaume de Saint-Chamans, bailli royal des Montagnes, et condamné à 40 livres d'amende pour avoir enfreint la sauvegarde du roi sous laquelle était placée la commanderie de Celles (26).

Le précepteur de Celles, Guillaume de Chateauneuf le Drac, vécut encore assez longtemps pour voir le commencement des guerres anglaises. En 1334 il reçoit deux reconnaissances, l'une d'Hugues, l'autre de Guillaume Gualdet de Baynac; une troisième en 1358 d'Agnès Raymond.

Pierre du Vernet, commandeur de Carlat, eut des difficultés avec le vicomte Raynaud de Pons, au sujet de l'hommage de sa commanderie. Le litige fut soumis à l'arbitrage de Guillaume Rolland, chevalier, seigneur de Cromières, d'Eustache Fabri, damoiseau, de Michel de Messa et de Jean de Cours, légistes. La sentence condamna le précepteur à l'hommage au vicomte pour tout ce qu'il tenait de lui dans la vicomte de Carlat, le bailliage des Montagnes et la sénéchaussée du Rouergue; mais hors le fort et le bourg de Carlat, le précepteur eut la haute justice, le droit d'élever des fourches patibulaires et d'avoir une prison (27).

De Sartiges d'Angle donne comme successeur à Pierre du Vernet, à la date 1346, un de Montfort; nous ne pouvons accepter ce commandeur, car il n'y avait pas de Montfort dans le grand-prieuré d'Auvergne à cette époque. La date de 1346 est d'ailleurs si voisine de 1347, où nous avons comme précepteur Hugues de Montclar, et les deux noms se ressemblent si fort, qu'une mauvaise lecture aura transformé sans doute Montclar en Montfort. Au reste, nous ne sommes pas mieux renseignés sur l'un que sur l'autre.

A la même époque, le commandeur de Montchamp était Etienne de Montaigut. Nous avons plusieurs reconnaissances consenties en sa faveur, l'une de 1331 par Jacques Roches, de Loubizargues, une autre de 1336 par Jean Gély, écuyer, résidant à Chambeyrac (28), enfin une troisième, en date de 1350, faite par Guillaume La Gartelade.
23. Inventaire Batteney, t IV. chap 2, nº 3. Le Dtctionnaire stat. du Cantal fait de ce Géraud de Chapel, seigneur de Courbines et du Cluzels, un commandeur de Celles C'est évidemment un lapsus.
24. Archives du Rhône. H 27.
25. De l'illustre famille des Brossadols.
26. Abbé Teilhard: mémoire manuscrit sur Murat.
27. G Saige et Comte, de Dienne. Op., et. t. I page 156. Les Vernet étaient originaires du Dauphiné et portaient pour armes: d'argent à l'aigle de sable, au chef d'azur chargé d'un soleil d'or levant au premier quartier.
28. Archives du Cantal. Série H. fonds Bredom. « Honorabili et potenti et venerabil viro fratri Stephano de Alonte Acuto, preceptori domorum de Loubizargues et de Montchamp. »

Sources: Bouffet (Abbé Hippolyte), Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Haute-Auvergne, dans Revue de la Haute-Auvergne, Aurillac, t. XVI (1914).

Commanderie de Montchamp
Cette commune fait partie du canton nord et de l'arrondissement de Saint-Flour. Elle est limitée au nord parcelle de Lastic; au sud, par celle de Vabres; à l'est, par celles de Vedrines-Saint-Loup et Soulages; à l'ouest, par celle de Tiviers.

L'étendue de son territoire est de 1,550 hectares, savoir: 450 h, en terres labourées; 550 h, en prés et pacages; 50 h, en bois, et 450 h, en terres vaines et bruyères.

Son territoire est arrosé par la petite rivière d'Areuil; par les ruisseaux de Livergne, de Mardarel, et par celui d'Iversan, qui la sépare de Tiviers.

Sa population est de 343 habitants, dans 1 village, 2 hameaux et 77 maisons.

Le chef-lieu, Montchamp est un petit bourg qui a dû son existence à la commanderie de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, à laquelle il avait donné son nom. Cette commanderie était en possession de grands revenus et très-richement dotée. Langeac était un membre qui en dépendait.

On voyait encore, en 1745, près de l'église, les ruines du château, première résidence des commandeurs. Ce château avait été occupé pendant les guerres de la Ligue, en 1591, par M. de Dienne, qui y exerçait l'autorité au nom du roi. Le duc de Nemours le reprit sur lui et ordonna qu'il fût rasé. Le changement des affaires et la mort du sieur de Dienne empêchèrent cette destruction en partie. Un nouveau château fut rétabli près de l'ancien, avec un mur d'enceinte, des fossés, un pont-levis, un grand portail à deux battants et une herse; des meurtrières régnaient sous les toits. Le corps de logis, attenant au vieux château, avait une tour et renfermait un grand nombre d'appartements.

L'église est sous l'invocation de saint Jean-Baptiste; elle était la chapelle de la commanderie; elle n'a rien de remarquable. M. Raynal, curé de Montchamp en 1789, fut convoqué aux états généraux, tenus cette année-là à Saint-Flour.

Les commandeurs de Montchamp dont les noms nous sont parvenus sont les suivants
1350. Etienne de Montaigu.
1362. Jean Achard.
1372. Pons de Lastic.
1379. Bernard de Dienne.
1400. Jean de Lastic.
1412. Guillaume de Lastic.
1501. François de Laye.
1519. De la Forest.
1528. Désiré Chevrier.
1532. Jean de Rodde.
1546. De Chalus.
1553. Louis de Lastic.
1575. De Giou ou Jou.
1597. Antoine Viallard.
1605. De Blot de Charbonnier.
1616. Antoine de Fraguières.
1630. Raguin de Goutte.
1643. Philippe de Goutte.
1661. De la Renaudie.
1675. N. de Goutte.
1677. De Larochefoucaud.
1686. Paul de la Renaudie.
1687. Paul de Félines.
1702. De l'Espinasse.
1726. De Vaugué de Gourdon.
1731. Claude de Lobery.
1760. De Margon.

Montchamp suivait la coutume avec appel à Riom. Le commandeur était le principal seigneur.
Sources: Dictionnaire statistique: ou, Histoire, description et statistique du département du Cantal. Par Jean Baptiste Déribier du Chatelet, Paul de Chazelles, Association cantalienne, Aurillac M. DCCC. LVI.

Montchamp, canton nord de Saint-Flour
— Preceptor Montchalmi, 1293 (Sicil. Brivat)
— Parrochia Monchalm; Monchalmus; Monscalmus, 1348 (reconn. au commandeur de Motchamp)
— Montchamp, 1358 (Spicil. Brivat)
— Mauriscalmus (reconn. au commandeur de Motchamp)
— Domus Montischalmi, XIe siècle (Pouillé de Saint-Flour)
— Moncham, 1570 (Archives municipale de Saint-Flour)
— Monchal, 1644 (Terrier de Montchamp)
— Montchamp était avant 1789, de la Haute-Auvergne, du diocèse, de l'élection et de la subdélégation de Saint-Flour. Régie par le droit coutumier, il était le siège de la justice de la commanderie de Montchamp, et ressort à la sénéchaussée d'Auvergne, en appel de la prévôté de Saint-Flour.
— La commanderie de Montchamp, de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui avait succédé à un commanderie de l'Ordre du Temple, dépendant du Grand Prieuré d'Auvergne.
Sources: Dictionnaire topographique du département du Cantal, par M. Emile Amé. Paris Imprimerie de Nationale M DCCC XCVII.

Commanderie de Montchamp
Montchamp, commune nord de Sainl-Flour.
— Preceptor Montchalmi, 1294 (spicilegium Brivat).
— Parrochia Montchalm; Monschalmus; Mousecalmus, 1348 (reconnaissance au commandeur de Montchamp).
— Montchamp, 1358 (spicilegium Brivat.)
— Mauriscalmus, 1363 (reconnaissance au commandeur de Montchamp).
— Domus Montischalmi, XIVe siècle (Pouillé de Saint-Flour).
— Moncham, 1570 (archives municipales de Saint-Flour).
— Monchaln, 1628 (paragraphe sur les coutumes d'Auvergne).
— Montchal, 1628;
— Mouchal, 1633 (terrier de Montchamp).
— Montchan, 1644 (terrier de Louheysargues).
— Montcham, 1654 (terrier du Sailhans).
— Monchamp, 1662;
— Monchampt, 1666 (terrier de Monchamp).
— Mouchant, 1745 (archives départementales s. C, I. 43).
— Mont-Champ; Montechamps, 1762 (terrier de Montchamp).
— Montchamp était, avant 1789, de la Haute-Auvergne, du diocèse, de l'élection et de la subdélégation de Saint-Flour. Régi par le droit coutumier, il était le siège de la justice de la commanderie de Montchamp, et ressort, à la sénéchaussée d'Auvergne, en appel de la prévôté de Saint-Flour.

La commanderie de Montchamp, de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui avait succédé à une Maison de l'ordre du Temple, dépendant du grand prieuré d'Auvergne.
Par décret du 38 août 1808, l'église de Montchamp a été érigée en succursale.
Sources: Dictionnaire topographique du département du Cantal, par M. Emile Amé. Paris Imprimerie de Nationale M DCCC XCVII.
Département: Cantal, Arrondissement: Saint-Flour, Canton: Saint-Flour-Nord — 15

2. Membre.
La Garde Roussillon, en toute justice, à 8 lieues de Montchamp, à 2 lieues de Chandegur, à 3 lieues de Saint-Flour, proche de Saint-Jean de Jabrun, paroisse dépendante du dit membre, four banal, dimes, cens, rentes, moulin aussi banal. « Revenu 2000 livres »

La Garde-Roussillon
Département: Cantal, Arrondissement: Saint-Flour, Canton: Chaudes-Aigues, commune: Lieutadès — 15

— Le village, chapelle et château fort détruit, commune de Lieutadès
— La Garda, 1293 (spicilegium Brivat)
— La Guarda, XIVe siècle (Pouillé de Saint-Flour)
— La Guarde Roussilhon, 1508;
— La Garde Rossilhon, 1662;
— La Garde Roussilhon, 1686;
— La Garde Roussilon, 1730 (terrier de la Garde-Roussillon)
— La Garde carte de Cassini.
— La Garde-Roussillon était un mandement de la commanderie de Montchamp.
Sources: Dictionnaire topographique du département du Cantal, par M. Emile Amé. Paris Imprimerie de Nationale M DCCC XCVII.

3. Membre. Loubessargues
Département: Cantal, Arrondissement: Saint-Flour, Canton: Saint-Flour-Sud, commune: Valuéjols — 15

Loubessargues, sur la commune de Valuéjols en toute justice, à 8 lieues de La Garde, à 1 lieue du Cantal, consistant en une église paroissiale et une chapelle, dimes, etc., four banal, prés, terres, justice. « Revenu 1500 livres »

Loubizargues, village, moulin et château détruit, commune de Valuéjols.
— Lobaizargues, 1296;
— Lobaisargues, 1308;
— Lo Bayzargues,1319 (archives départementales s. H)
— Lo Bazargues, 1348;
— Lobayzargues, 1393 (reconnaissance au commandeur de Montchamp).
— Lo-vaysergues; Lobeyssergues; lo Beyssergues, XVe sicèle (territoire de Bredon)
— Lobzisargues; Laubeysargues, 1508 (idem au commandeur de Loubizargues)
— Laubessargues, 1559 (minutes Lanusse, notaire)
— Loubeisargues; Lobeizargues, 1575 (territoire de Bredon)
— Lobezergues, 1576;
— Lobeysarguès; Loubisargues, 1584 (archives départementales s.E)
— Loubizargues, 1606 (minutes Lanusse, notaire)
— Laubeyzargues, 1644;
— Loubesargues, 1661 (territoire de Loubizargues)
— Laubesargues; lou Beisargues, 1664(idem de Bredon)
— Loubeijargues, 1667;
— Loubeizac, 1668 (insingne du baillage d'Andelat)
— Loubeizargues, 1671 (nommée au Prieuré de Monaco)
— Boissargue, 1784 (Chabrol, t. IV)
— Loubeissargues (Etat-major)
— Loubizargues était une commanderie annexe de celle de Montchamp. Sa chapelle dédiée à saint Jean existe encore.

4. Membre.
Brioude (Saint-Jean de), ville de la Limagne, à 7 lieues de Selles, maison, vigne de 20 journaux, au terroir de Chalat, la dime de l'hôpital, en la paroisse de Saint-Just. « Revenu 155 »

Brioude — La gleyza de Breude, Breyde, Breyude, 1341 (terrier de la commanderie de Charbonnier)
Département: Haute-Loire, Arrondissement et Canton: Brioude — 43

Brioude était, en 1789, le chef-lieu de l'élection et subdélégation de ce nom et dépendait de la province d'Auvergne et du présidial de Riom. Son église collégiale, chef-lieu d'un archiprêtré du diocèse de Saint-Flour, était sous le vocable de saint Julien; l'abbé de la collégiale des chanoines-comtes de Brioude présentait à la cure. Outre cette église, celte ville comptait sept églises paroissiales:
1. l'église de Saint-Laurent;
2. l'église de Saint-Pierre, à la collation du chapitre collégial;
3. l'église de Notre-Dame, a la collation du doyen du chapitre collégial;
4. l'église de Saint-Jacques;
5. l'église de Saint-Jean de l'Ordre de Jérusalem, dont la collation appartenait alternativement au doyen et au chapitre de la collégiale;
6. l'église de Saint-Genest, à la collation du doyen du chapitre collégial;
7. l'église de Saint-Préjet, à la collation du chapitre du lieu.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Haute-Loire, par M. Auguste Chassaing. Paris Imprimerie Nationale MDCCCCVII

5. Membre.
Département: Haute-Loire, Arrondissement et Canton: Brioude — 43

Saint-Jean de Langeac, (Haute-Loire), situé au faubourg de la dite ville, chapelle, maison, jardin, vigne, champs, cave, cuvage, justice et dimes. « Revenu 150 livres »

Langeac, arrondissement de Brioude.
Département: Haute-Loire, Arrondissement: Brioude, Canton: Langeac — 43

— Langacum, XIIIe siècle (Terrier de l'hôpital de Langeac)
— Praeceptoria de Lengiaco, 1290 (spicilegium Brive)
— Judaei Langinci, 1293 (spicilegium Brive)
— Domus Dei Lenjac, 1294 (spicilegium Brive)
— Praeceptor domus Langiaci S. Joh. Iher., 1464 (Bibliothèque nationale masuscrit latin, nouvelles acquisition, 1223, folio 181)
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Haute-Loire, par M. Auguste Chassaing. Paris Imprimerie Nationale MDCCCCVII

6. Membre.
Charbonnières (Haute-Loire), en toute justice; il y a une église paroissiale et un château, justice, four, moulin, terres, domaine, le port de la rivière d'Atagnon. « Revenu 1550 livres »

« Il y a plusieurs lieux du nom de Charbonnière, ils pourraient tous être celui de l'annexe de Montchamp. »
« J'ai choisis le lieu Charbonnières, M. Léopold Niepce à écrit Charbonnières, de plus ce lieu se trouve tout près de Langeac. »

7. Membre.
Chauillac, à une lieue de Charbonnières, avec château dans la paroisse du Broc. (Puy-de-Dôme com. d'Issoire) avec plusieurs dimes, cens, affermé. « Revenu 550 livres »

8. Membre.
Saint-Jean de La Rivière-l'Evêque, à 2 lieues de Brioude, 2 chapelles, château ruiné, un enclos, le tout valant. « Revenu 50 livres »

9. Membre.
Saint-Jean de Badelles, près la ville d'Ardres (Puy-de-Dôme), arr. d'Issoire, une église, domaine quelques dimes, prés, terres. « Revenu 90 livres »

Charges. 1567 livres »
Etat de la commanderie en 1745.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne — Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors — Bâle — Genève — 1883.


Montcrozier   (01)

Domus Hospitalis Montcrozier
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel, Commune: Dommartin — 01


Domus Hospitalis Montcrozier
Domus Hospitalis Montcrozier


— Montcrozet.
— Les Templiers de Laumusse possédaient la plus grande partie des dîmes de ce hameau.
— En 1244, Alexandrine de Vienne, dame de Bâgé, leur en avait donné la moitié.
— En 1323, les hospitaliers acquirent la part qu'y prétendait, du chef de sa femme, Jean Beaugarçon de Bourg.
Archives du Rhône, Inventaire de Laumusse de 1627, fº 51. — Inventaire de 1652, fº 189, mss. H, 2167.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Montech   (82)

Domus Hospitalis Montech
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Montech — 82


Domus Hospitalis Montech
Domus Hospitalis Montech


L'établissement des Hospitaliers sur le territoire de Montech remonte à la première partie du XIIe siècle. L'inventaire mentionne en effet la donation du territoire de Gayan à l'hôpital de Jérusalem et au Prieur Gérard faite par un abbé du Mas Garnier. Que ce Gérard fut le Prieur de l'hôpital de Jérusalem, mort en 1118, ou celui de Saint-Rémi de Toulouse dont nous ne retrouvons plus de traces depuis 1123, il est certain que cette donation est contemporaine des premières faites à l'Ordre de Saint-Jean dans nos contrées.

L'église de « Sainte-Foy-de-Rosalaygue », située dans la juridiction de Montech avait servi de noyau à cet établissement érigé en commanderie pendant le cours du XIIe siècle.

Roselaygues



Domus Hospitalis Roselaygues
Domus Hospitalis Roselaygues


En 1188, un échange, conclu entre le Commandeur de Roselaygues et l'abbé de Grand-selve vint augmenter l'importance des possessions que l'Ordre avait dans le territoire de Montech ; et cette ville devenant un centre pour les Hospitaliers dans cette région, finit pardonner son nom à la commanderie.

Notons, les arrêts que rendit le Parlement de Toulouse, en 1526, contre les marguillers de Montech qui voulaient enlever les dîmes du Commandeur Baptiste du Broc, prêtre, pour les employer à la reconstruction de leur église, et en 1638 pour maintenir le commandeur Louis de Moutiers en l'exemption du paiement de certaines dîmes que lui réclamaient l'Evêque de Montauban, l'abbé de Grand-selve et les chartreux de Cahors, ces derniers en qualité de Prieurs de Montech.

Les luttes religieuses qui désolèrent tout le pays voisin, les sièges qu'eût à subir Montech à plusieurs reprises pendant cette période, portèrent une terrible atteinte à la prospérité de cet établissement et ici, comme pour le chef-lieu de la commanderie, nous devons nous contenter d'esquisser son histoire, car les documents, qui nous auraient permis une étude plus complète, durent disparaître dans ce temps-là.

Liste des Commandeurs de Sainte-Foy, de Rozelaygue et puis de Montech.
--------1188. Rogier.
--------1213. Ber nard de las Volvenas.
--------1245. W. de Reignun.
--------1272. Raymond Vergonh.
1330-1340 Raymond de Gérald.
1390-1391. Bérenger Pagan.
1427-1433. Etienne Raffi.
1470-1501. Gaillard Ferrant.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Montezat   (45)

Commanderie de Montezat
Département: Loiret, Arrondissement: Montargis, Canton: Courtenay — 45


Commanderie de Montezat
Commanderie de Montezat


Montezat, ancienne commanderie de l'Hôpital. On ne trouve point de titre qui pourrait nous faire remonter à l'origine de cet établissement. Nous savons seulement qu'il existait à la fin du XIIe siècle. Jacquemart, qui était, au siècle dernier, archiviste du Grand-Prieuré de France, prétendait que la terre seigneuriale de Montézat provenait, comme celle de Roussemeau, des libéralités des comtes de Nevers, en faveur des chevaliers de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem. Nous avons encore des lettres de frère Oger, Grand-Prieur de France, de l'année 1194, par lesquelles il affranchit de la taille quinze hommes, que le comte de Nevers avait donnés à la maison de l'Hôpital de Montézat, « domuii Hospitalis de Monte Tesardi », à la charge de payer à la saint Rémi de chaque année un cens sur chacune de leurs maisons.

La chapelle de Montézat, dédiée à saint Jean-Baptiste, fut établie en 1269, par un chevalier, du nom de Milon de Galetas, ainsi qu'il résulte de la charte de fondation datée de cette même année, où il est dit que le seigneur Milon a donné à la maison de l'Hôpital de Jérusalem en France, sise à Montézat, « apud Montem Ysardi », pour y bâtir une chapelle, une rente annuelle de vingt livres à prendre sur le tonlieu de Courtenay et sur le four du dit lieu; et en cas d'insuffisance, sur les cens et revenus qu'il avait à Domats, « Domaco. »

Bauduin, empereur des Romains, approuva et confirma cette fondation; ce qui ne l'empêcha pas la même année de tracasser de plusieurs façons les Hospitaliers. Il leur contesta la haute justice qu'ils avaient dans le marché et la foire de la saint Barthélémy à Montézat, et se refusa au paiement de cent sols de rente qu'il avait coutume de leur payer sur la prévôté de Courtenay. On finit pourtant par s'entendre; et une transaction eut lieu, par laquelle le seigneur de Courtenay se reconnaissait débiteur de cette rente; tandis que de leur côté, les Hospitaliers renonçaient à leurs droits de justice sur la foire de Montézat, à la condition qu'il leur en serait rendu d'autres ailleurs. Cette transaction l'ut approuvée par le roi saint Louis.

Heurtebise



Domus Hospitalis Heurtebise
Domus Hospitalis Heurtebise


La maison de Montézat et sa chapelle étaient situées sur la route de Courtenay à Sens. Il en dépendait 200 arpents environ de terre divisés en deux métairies, nommées l'une la Grange du Bois, et l'autre, Heurtebise, dont les bâtiments avaient disparu à la fin du XVe siècle. Il y avait aussi des bois: le bois de l'Hôpital, contenant 80 arpents vers Domats; et un autre moins grand, vers Piffonds.

Un grand nombre de petites borderies dépendaient de la maison de Montézat, dans la paroisse de Courtenay. Chaque borderie contenait dix à douze arpents de terre; et ceux qui en étaient détenteurs devaient payer chaque année au Commandeur douze deniers par chaque arpent de terre et dix sols, un pain, une poule et deux boisseaux d'avoine pour chaque maison.

Voici les noms de ces borderies d'après un terrier de 1525:
La Chiquardière, près de la commanderie,
Le Petit-Hôpital,
La Mère-Dieu,
La Potagénie,
La Blanchetierre,
La Vannerie,
La Garnerie,
La Buscerie,
La Gobinière,
L'Arehérate,
La Brulacière,
La Truyerie,
Le Monceau,
La Bordelière,
La Masure de l'Orme,
L'Auxaudière,
La Foreterie,
La Masure aux rogers,
La Sebillière,
La Muselière,
La Masure du Bois,
La Masure de la Meule,
Les Rogiers, la Péotière,
La Coulonnière,
Le Champ-Pillet,
Les Bouveries,
La Gilleberdière,
La Masure d'Ormoy,
La Guynardière,
La Godinière,
La Masure Bouchepault,
La Masure aux Quines,
La Masure aux Lombards,
La Masure Moissy,
La Masure du Perreux,
La Masure de Migny,
La Giraudière,
La Regnardière,
La Godefroidière,
La Guillaumière,
La Masure Saint-Fremin,
La Génestoy,
La Vallonnière,
Le Boullay de Montcorbon,
La Masure du Pin Couvert,
Les Chierpuis Dourdon,
Le Clos du Noyer Dourdon,
Les Patouilliz Dourdon,
La Masure de Thiers,
Le Clos Paillon,
La Raffauderie,
La Pillardière,
La Masure de la Fontaine,
La Noé de Beaugis,
La Petite-Pierre, et
La Blondelière de Montcorbon.

Le revenu de Montézat avec les droits seigneuriaux était, en 1522, de 405 livres tournois; en 1571, de 450 livres; en 1594, de 60 écus d'or.
Anciens Commandeurs de Montézat
1355. Fr. Pierre Doutrelaine.
1420. Fr. Palamede d'Orléans.
1422. Fr. Oudot Justot.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Montfort-sur-Argens   (83)

Département: Var, Arrondissement et Canton: Brignoles - 83
Montfort, village aux confins de ce diocèse, entre Cottignac, Carcès et Vins, de la viguerie de Brignoles, sur une colline, est divisé en ville vieille, qui est entourée de remparts, et ville neuve, dans la plaine.

L’église de Montfort fut bâtie en 1617 d’une manière peu considérable. Saint Blaise est le patron et la Sainte Vierge la titulaire. Les PP. de l’Oratoire de Notre-Dame de Grâce en ont le prieuré depuis l’an 1626. Ils font une redevance de trente-six panaux de bled à l’évêque de Fréjus, et de vingt-huit charges au chapitre de Pignans, dont le bénéfice dépendait. Ils sont aussi seigneurs in toto de tout le terroir de Spéluque : mais le reste du terroir de Montfort est sous la directe des chevaliers de Malte, et fait un membre de la commanderie de Marseille.
Le château du commandeur est au sommet de la colline de la ville vieille, orné d’un bois à côté, au bord duquel règne une longue allée d’arbres, vers le couchant, où la perspective est très belle ; il y a aussi une chapelle de saint Blaise qui en dépend.
Sources : Girardin, Jacques-Félix, Antelmy, Joseph. Description historique du diocèse de Fréjus. BNF


Montgaillard   (11)

Département: Aude, Arrondissement: Narbonne, Canton: Claira - 11


Domus Hospitalis Montgaillard
Domus Hospitalis Montgaillard


Les possessions de l'Ordre de Saint-Jean remontent ici en 1206. A cette époque en effet, Raymond et Hugues de Bages, frères, donnèrent au Commandeur de Narbonne « tous les fiefs et directes qu'ils avaient à Castelmaur à en Festa et à Gleu (Cléon) et près desdits lieux. »
En 1220, Gauceran, fils de Raymond, approuva cette donation (1).
Les reconnaissances de 1303, 1307 et 1534 mentionnent encore ces biens alors inféodés, et comprenant une condamine au-dessous du lieu de Castelmaur ; deux pièces al Predaisals ; une pièce près le jardin ; une pièce al Secanet, sous l'oublie de deux deniers tournois (2).
1. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, I. 18 et 37.
— Castrummaurum (1206), Castelmaura (1220).
2. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, IV. 1 et 2.


Montgauguier   (86)

Domus Hospitalis Montcrozier
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel, Commune: Dommartin — 01


Domus Hospitalis Montcrozier
Domus Hospitalis Montcrozier


— Montcrozet.
— Les Templiers de Laumusse possédaient la plus grande partie des dîmes de ce hameau.
— En 1244, Alexandrine de Vienne, dame de Bâgé, leur en avait donné la moitié.
— En 1323, les hospitaliers acquirent la part qu'y prétendait, du chef de sa femme, Jean Beaugarçon de Bourg.
— Archives du Rhône, Inventaire de Laumusse de 1627, fº 51.
— Inventaire de 1652, fº 189, mss. H, 2167.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Montguiard   (24)

Commanderie de Montguiard
Département: Dordogne, Arrondissement: Bergerac, Canton: Eymet, Commune: Serres-et-Montguyard — 24


Commanderie de Montguiard
Commanderie de Montguiard


Les Hospitaliers possédaient encore, à une petite distance de Saint-Nexans, une autre Commanderie, qui avait, malgré sa faible importance, une existence distincte. Mais aucun document ne vient nous en dévoiler l'origine.

Falgueyrat



Domus Hospitalis Falgueyrat
Domus Hospitalis Falgueyrat


Ils étaient seigneurs spirituels et temporels de la petite ville de Montguiard, ainsi que de quelques membres situés dans les environs. Les archives ne commencent à parler de cet établissement que vers la fin du XIIIe siècle. A cette époque on voit le bailli du roi d'Angleterre disputer au précepteur Pierre de Valbéon la juridiction de cette localité, ainsi que de ses dépendances: Falgueyrat et Dujac (?).

Le Grand-Prieur de Saint-Gilles, G. de Villaret, qui faisait alors l'inspection de sa province, vint trouver Edouard Ier, alors en Guyenne, et réclama de lui le maintien des droits de son Ordre. Le roi chargea son cher et fidèle clerc, maitre Bonnet de Saint-Quentin, prêtre d'Angoulême, d'étudier la question avec le précepteur ; quelques jours après, les deux arbitres rapportèrent un projet d'accord, par lequel les Hospitaliers devaient conserver le droit de haute et basse justice, et la seigneurie sur le territoire de Montguiard et de ses membres ; le précepteur reconnaissant de son côté qu'il tenait cette seigneurie du roi d'Angleterre, et s'obligeait envers lui à l'hommage, accompagné d'une redevance de 4 sols. Le roi d'Angleterre et le Grand-Prieur de Saint-Gilles ayant approuvé les conditions de cet accord, en firent dresser une charte qu'ils scellèrent de leurs armes à Condom, le 12 avril 1289.

Cette Commanderie, qui, outre les membres déjà cités, comprenait ceux de:
Domus Hospitalis Bonneville
Département: Dordogne, Arrondissement: Bergerac, Canton: Vélines, Commune: Bonneville-et-Saint-Avit-de-Fumadières — 24


Domus Hospitalis Bonneville
Domus Hospitalis Bonneville


Domus Hospitalis Fraisse
Département: Dordogne, Arrondissement: Bergerac, Canton: La Force — 24


Domus Hospitalis
Domus Hospitalis Fraisse


Graulet



Domus Hospitalis Graulet
Domus Hospitalis Graulet


Les tènements de Puylautier et de Graulet et à laquelle on avait joint, à la fin du XIVe siècle, la seigneurie de la Salvetat-Grasset (?) et de Douville vint se fondre, en même temps que celle de Saint-Nexans, dans la circonscription de Condat.

Les guerres contre les Anglais avaient répandu la désolation dans toute la contrée. Le Fraisse, paroisse dépendante de la seigneurie spirituelle de l'Ordre, s'était vue tellement dévastée, que pendant de longues années, elle était restée sans vicaire perpétuel. Après la paix, le Commandeur de Condat s'empressa de remédier à ce fâcheux état de choses. Mais, quand le religieux pourvu de ce bénéfice voulut prélever les dîmes accoutumées, il rencontra une vive résistance de la part des habitants qui s'étaient facilement déshabitués du paiement de leurs redevances ordinaires; après de longues négociations, les paroissiens du Fraisse promirent de se conformer, touchant les questions des dîmes, aux usages de Montguiard (1489).

Ce dût être aussi à la même époque que furent dévastés le château et l'église de la Salvetat-Grasset. Au XVIe siècle, ils n'étaient déjà plus que des ruines ; les chevaliers furent obligés de les protéger contre les habitants qui en prenaient les matériaux pour leurs propres constructions (1565) ; dans les procès-verbaux des visites ultérieures, elles ne sont pas même mentionnées.

Au XVIIe siècle, l'assemblée du clergé de Périgueux révoquant en doute la validité des titres des chevaliers à la seigneurie spirituelle de Bonneville, voulut faire figurer cette paroisse sur le rôle de la levée des décimes ecclésiastiques. Mais le receveur général du Grand-Prieuré de Toulouse, F. de Robin Barbentane, vint protester contre cette atteinte aux droits de l'Ordre et força le syndic du clergé à reconnaître que la paroisse de Bonneville faisait partie de la Commanderie de Condat (1693).
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Monthugon   (01)

Domus Hospitalis Monthugon
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Ceyzériat, Commune: Dompierre-sur-Veyle - 01


Domus Hospitalis Monthugon
Domus Hospitalis Monthugon


— Apud Montent Hugonis, de Montugonio Montigon.
— De Monte Hugonis, 1230 (Guigue, documents des Dombes, pagez 64)
— Mont Hugon, 1341 environ (Terrier du Temple de Mollissole, folio 35 v.)
— Terre de franc-alleu concédée, en 1174, par Etienne, sire de Villars, au monastère de Chassagne, qui en jouit jusqu'à la Révolution.
— Les hospitaliers des Feuillets possédaient quelques fonds à Monthugon.
Archives du Rhône, Inventaires des Feuillets.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Hôpital de Monthugon
L'archiprêtré de Chalamont fait partie du diocèse de Lyon entre 1032 et 1515, sauf durant quelques années.

Feuillets



Domus Hospitalis Feuillets
Domus Hospitalis Feuillets


Les Hospitaliers des Feuillets, de l'Ordre de Saint-Jean, possèdent des biens à Monthugon sur la paroisse Saint-Martin-de-Chalamont, archiprêtré de Chalamont.
L'abbaye de Chassagne reçoit d'Etienne, sire de Villars, des droits sur une terre à Monthugon.
L'abbaye de Chassagne, les Hospitaliers des Feuillets et les moines de l'Ile-Barbe exercent des droits dans la paroisse de Dompierre-en-Chalamont.
Sources: Musée du diocèse de Lyon


Monthyon   (77)

Domus Hospitalis Monthyon
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Mitry-Mory, commune: Villeroy — 77


Domus
Domus Hospitalis Monthyon


Monthyon, ancienne commanderie de l'Hôpital supprimée au XVe siècle. Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem étaient établis à Monthyon, lorsque des lettres de 1189, de Simon, évêque de Meaux, attestaient qu'Odon, fils de Gaujain de Cbaconin, « de Chacunni » et Huarde, sa femme, avaient donné à la sainte maison de l'Hôpital de Jérusalem, trois arpents de bois, situés près de l'essart de l'Hôpital de Monthyon, « juxta essartum Hospitalis ad Monteium Yvonis. »

Ces lettres contiennent, en outre, une donation au même Hôpital, par un seigneur, du nom de Jean Leboeuf, « Johanes Bos », de dix arpents de pré dans l'île de Condé, « in insula de Cunde (Condé-Saint-Libère). »

L'année suivante, André de Neufmoutier, « de Novo monasterio », donna à la maison de l'Hôpital, onze arpents et demi de terre devant le même essart de la maison de Monthyon, de l'autre côté de la voie, pour lesquels André reçut des Hospitaliers vingt-cinq livres, et devait avoir par reconnaissance, chaque année, un setter de froment. Cette donation fut confirmée, en 1190, par le dit Simon, évêque de Meaux.

Pendant le cours du XIIIe siècle, les Hospitaliers continuèrent à recevoir des donations et à faire des acquisitions pour leur maison de Monthyon. De ce nombre, nous citerons la donation qui leur fut faite en 1243, par Aveline du Ru et Pierre, son fils, d'une partie de la terre et seigneurie de Monthyon, consistant en terres arables, prés, vignes, hôtes, cens, champart et une maison; le tout tenu en fief de Jean de Hautvillers, et en arrière-fief, de Jean des Barres, « de Barris », seigneur dominant, qui confirmèrent cette donation en abandonnant tous leurs droits sur la seigneurie cédée.

Une acquisition assez importante est encore faite en 1244, de Marie, femme du seigneur Thomas de Gemmart, chevalier, ayant pour objet soixante arpents de terre à Monthyon, avec les cens et champart en dépendant, et mouvants du fief de Jean de la Grue, écuyer, qui confirmait cette cession en 1247, avec messire Colin de Pomponne, second seigneur du fief.

Cédant aux instances des frères de l'Hôpital, Philippe, roi de Navarre, comte de Champagne et de Brie, leur accordait, en 1285, des lettres d'amortissement pour leur maison de Monthyon et les biens qui en dépendaient, afin d'en jouir par eux librement et sans aucune charge ni taille, avec la haute, moyenne et basse justice.

Toutefois la terre et seigneurie de Monthyon n'appartint entièrement aux Hospitaliers que lorsqu'ils eurent acheté, en 1302, de Jean de Monthyon, chevalier, et en 1371, de Jacques de Monthyon, écuyer, tout ce qu'ils pouvaient encore avoir là en domaine, fiefs, droits de cens et justice.

Deux fiefs principaux relevaient de Monthyon, ainsi que nous l'avons dit: le fief de « Jossigny », situé à Monthyon, et le fief du « VergerFief du Verger à Saint-GobertFief du Verger à Saint-Gobert », à Saint-Gobert (commune de Barcy). Le premier appartenait, en 1547, à Jean Legendre, et avant lui, à Robert de Jossigny; le second qui, d'abord, appartenait à Jacques de Monthyon, puis, en 1547, à la dame De Fresne, était possédé en 1623, par les demoiselles d'Annet et, après elles, par Jacques d'Annet, évêque de Toulon, qui le vendit en 1651, à l'hospice des Incurables à Paris.

Les guerres du XIVe siècle causèrent de grands dommages à la commanderie de Monthyon. Elle fut dévastée et entièrement ruinée par les incursions que faisaient dans les campagnes les gens d'armes qui étaient venus faire le siège de Meaux. On l'afferma ensuite vingt livres, mais à la charge par les preneurs d'en relever les bâtiments, de remettre les terres en culture, de restaurer et faire desservir les chapelles de Monthyon et de Meaux.

A la fin du XVe siècle, le revenu de Monthyon n'était encore que de 153 livres. Cette maison n'était pas encore rétablie des pertes qu'elle avait éprouvées. C'est ce qui décida Emery d'Amboise, alors Grand-Prieur de France, et commandeur à la fois de Choisy-le-Temple et de Monthyon, de réunir Monthyon à Choisy, et de ne plus faire de ces deux commanderies qu'une seule à l'avenir.

Cela n'empêcha pas d'entretenir, comme par le passé, à Monthyon, un chapelain pour le service de la chapelle, où il était dit trois messes par semaine.

Monthyon, devenu membre de la commanderie de Choisy-le-Temple, comprenait au XVIe siècle, 250 arpents de terre, en labour, bois et prairie. Il y avait encore des friches qu'on nommait les Sablons de Saint-Soupplets, de Monboulon et de Maufondée, qui s'étendaient depuis le village de Saint-Soupplets jusqu'au Plessis-l'Evêque.

Son revenu, en 1664, était de 2.000 livres, y compris les cens et revenus seigneuriaux. Il était en 1733, de 2.500 livres; en 1787, de 4.000 livres.

Commandeurs Hospitaliers de Choisy-le-Temple
Comme la commanderie, du jour qu'elle appartint à l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, a été constamment attachée à la dignité du Grand-Prieur de France, même après son démembrement de 1633; ses commandeurs ont toujours été les Grands-Prieurs, à commencer en 1313, par Simon le Rat. On en trouvera ci-devant la liste.

Anciens Commandeurs de Monthyon
1356. Frère Jehan de Braietel.
1358. Frère Simon Clignet.
1387. Le chevalier Adam Boulard, Grand-Prieur.
1409. Frère Pierre de Provins.
1412. Frère Jehan de Berneville.
1424. Frère Henri Loup, infirmier de Rhodes.
1456. Frère Jehan de Francières.
1473. Frère Jehan de Chailly.
1495. Le chevalier Emery d'Amboise, Grand-Prieur.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Montlaurès   (11)

Département: Aude, Arrondissement et Cantons: Narbonne - 11


Domus Hospitalis Montlaurès
Domus Hospitalis Montlaurès


Après avoir appartenu aux Comtes de Toulouse, le domaine de Montlaurès passa, en 934 par suite d'un échange, aux vicomtes de Narbonne. Ceux-ci firent diverses donations qui aidèrent au morcellement de cette propriété. En 1044, Bérenger, vicomte de Narbonne, donna quelques terres aux Bénédictins de la congrégation de Saint Michel de Montlaurès. Ces biens furent acquis en 1211 par l'abbé de Fontfroide qui les garda jusqu'en 1668 (1).
1. H. Faure, Classements des papiers mod, page 44.

En 1205, Ayméric, fils et héritier de Pierre, vicomte de Narbonne, avait donné au Commandeur « tout, l'usage, foriscape et seigneurie qu'il avait au Mas de Rivals et la métairie de Pierre Martin et au Mas d'Etienne Lunezy, lesquels il veut qu'ils soient et relèvent à l'avenir de l'hôpital et qu'il en perçoive les censives. Plus un pré sur la montagne de Laurezy en franc alleu sans redevance ni aucune prestation et veu que les frères dudit hôpital de Narbonne et de Saint-Pierre-de-Mer n'avaient pas de quoi s'entretenir », il leur confirma « tous les dons qui leur avaient été faits tant par ses auteurs que par autres personnes et les déchargea de luy payer aucune redevance pour tous les biens qu'ils posséderaient relevant de sa directe » (1).
1. Narbonne, Inventaire archives de Saint-Jean, I. 16.

Plus tard (1207), sa mère, la vicomte Ermengarde, donna à l'hôpital de Saint-Jean « la moitié d'un champ appelé de Montclar » ; la même année, Mathieu de Montlaurès donna l'autre moitié, plus tous les droits qu'il avait sur les biens sise à Saint-Michel de Montlaurès » (2).
2. Narbonne, Inventaire archives de Saint-Jean, I. 20. Plus bas l'auteur de l'Inventaire écrit Momelar. On trouve en 1344 Pierre de Montclart consul de Narbonne.
Archives commune de Narbonne, AA. 99. folio 190.


Enfin en 1214, Pierre Raymond Barrot donna par testament « un champ qu'il avait au lieudit Montclar, à la charge que ledit hôpital outre et pardessus le nombre des prêtres de la dite église tiendrait un prêtre pour célébrer chaque jour pour son âme et faire à tout le moins une fois la semaine une absolution sur son tombeau » (3).
3. Inventaire des actes et documents, de l'archevêché, T. I, folio 543, v'.

L'Ordre de Malte se trouva ici en contact avec le Chapitre de Narbonne et l'abbaye de Fontfroide au sujet des « dîmes du terroir de la grange de Montlaurès, confrontant la condamine de Montclar en Livière appartenant au Commandeur »
La transaction de 1275 fixa les droits de chacun et prévint les difficultés (4). Mais cette terre et ces droits ne demeurèrent pas longtemps aux mains du Commandeur de Narbonne, car en 1367, Ayméric, vicomte de Narbonne lui céda deux pièces de terre « dix mojades, biens baillés et en contre échange le Commandeur céda au vicomte « une condamine qu'il avait près la grange de Laurens » (5), francs et allodiaux, quittes de toute prestation »
4. Narbonne, Inventaire archives de Saint-Jean, VII. 9.
5. Narbonne, Inventaire archives de Saint-Jean, II, 13. La mojade, mesure du pays, valait trois séterés ; la stérée se divisait en quartérées, pugnères et boisseaux ou coups.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Montredon   (43)

Commanderie de Montredon
Département: Haute-Loire, Arrondissement: Puy-en-Velay, Canton: Craponne-sur-Arzon, commune: Chomelix — 43


Commanderie de Montredon
Commanderie de Montredon


Cette commanderie avait appartenu aux Templiers.

— Les titres anciens de Montredon sont perdus ; le château, résidence du commandeur, fut brûlé au XVIe siècle durant les guerres religieuses.

— En 1589, le grand-bailli Marc de la Goutte afferma à Claude Prohet, bourgeois de Saint-Paulien, pour cinq années, les membres de Montredon et de FreycenetDomus Hospitalis FreycenetDomus Hospitalis Freycenet au prix annuel de 250 écus d'or, payables au choix du bailleur à Lyon ou à Moulins (1).

— En 1616, le membre de Montredon, sis au pays d'Auvergne, consistait en une église paroissiale (2) dédiée à saint Jean-Baptiste, où le saint sacrement reposait « eslevé en haut soubs un pavillon, dans une custode de cuivre », en des bâtiments d'exploitation formant un grand carré et en un moulin farinier (3).

— Le domaine comprenait, d'un seul tenant, tout à l'entour, en terres, 120 à 140 setérées dont la moitié seulement était ensemencée chaque année et formait le labourage de cinq paires de boeufs, en jardins et chenevières 12 à 15 cartons, en prés 60 journaux donnant cent charretées de foin; il y avait un bois d'une lieue de tour, dont la superficie était de plus de cent setérées.

— Tous ces fonds étaient nobles, exempts de dîmes, tailles, cens et autres charges, sauf une rente de 3 setiers de seigle et de 3 sols 6 deniers payée de toute ancienneté au seigneur d'Usson et de Montpeloux.

— Montredon avait pour dépendance le four banal de Roche-en-Régnier qui s'affermait en 1616, avec la rente perçue dans ce bourg et les villages voisins, 45 cartons de blé.

— Le grand-bailli exerçait la haute, moyenne et basse justice, dans tout le mandement de Montredon qui comprenait les villages d'Uffour, d'Aubignat, de Freycenet, Joux, Chadouard, la moitié de celui de la Farge et quelques maisons des faubourgs de Saint-Paulien.

— Les cens et rentes foncières dûs à la commanderie s'élevaient à 30 livres, 80 setiers de seigle, 40 d'avoine, 30 gélines et 45 manoeuvres.

— Les lods et ventes se payaient à raison de 2 sols et 6 deniers par livre.

— En 1638, Montredon était sous-affermé 800 livres par le fermier général du bailliage de Devesset (4).

— En 1715, le chevalier Marc de la Richardie d'Auliae fut commis par le grand-maitre pour recouvrer les biens de cette commanderie aliénés ou usurpés (5).

— En 1726, les cens et rentes foncières sur Montredon et les villages voisins se montaient à 80 livres, 700 cartons de seigle, 320 cartons d'avoine. Le four banal de Roche-en-Régnier s'affermait par an 50 livres.

— Le membre de Montredon était alors affermé au prix de 1,600 livres à des fermiers généraux qui sous-affermaient le domaine à un grangier moyennant 300 livres, 600 cartons de seigle, un quintal de beurre et de fromage.

— Au commandeur de Montredon appartenait le droit de patronage sur l'église paroissiale de Saint-Just-près-Chomelix ; le curé de Saint-Just recevait des habitants chaque année 47 setiers de seigle, en vertu d'une transaction de 1697, et une somme de 150 livres que les consuls imposaient sur la paroisse (6).

Liste des Commandeurs
1459. Juin 2. — Claude de Juinx (charte 110), commandeur de Montiracle.
1540. — Georges de Vauzelles (7), commandeur de la Tourette, l'un des défenseurs de Rhodes en 1522.
1589. — Marc de la Goutte (8), grand-bailli de Devesset.
1644. Avril 11. — Charles-Philibert Mignot (9), commandeur de Saint-Barthélemy du Puy, recteur de Saint-George d'Annonay.

Notes — Commanderie de Montredon
1. La Sauvetat, I, n. 17.
2. La paroisse de Montredon comprenait les villages de Montredon, d'Uffour et de Pugnier. Les registres de l'état civil, tenus de 1650 à 1791 par le curé de Montredon, sont déposés à la mairie de Saint-Just-près-Chomelix.
3. H 2153, folio 965 et suivants.
4. Devesset, titres de la commanderie.
5. Montredon. I.
6. Devesset, titres de la commanderie, visite prieurale.
7. Montredon, terrier n. 3; Abbé Vertot, VII, page 425.
8. La Sauvetat, I, n. 17.
9. Chantoin, I.

Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888

Commanderie de Montredon
Montredon, village sur la commune de Bellevue-la-Montagne
— Maison du Temple, transférée en 1313 aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, devenue membre de la commanderie de Devesset.
— Maginter de Mont-Redont, 1213 (Templiers du Puy)
— Ecclesia de Templo, 1252 (Saint-Agrève)
— Domus militiae Templi de Mont Rotunde, 1293 (Rhône, commanderie de Montredon, I, 1)
— Domus Montis Rotondi, (Terrier de Pons de Céaux)
— La commanderie de Montredon, 1585 (Johanny, nº )
— Nouveau nom depuis 1313: Saint-Jean-Baptiste de Montredon.
— Cure, collateur, le commandeur de Montredon.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Haute-Loire, par M. Auguste Chassaing. Paris Imprimerie Nationale MDCCCCVII


Montsaunès   (31)

Commanderie de Montsaunès
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Saint-Gaudens, Canton: Salies-du-Salat — 31


Domus Hospitalis Montsaunès
Domus Hospitalis Montsaunès


A peine en possession de leur riche héritage, les Hospitaliers tâchèrent de marcher sur les traces de leurs devanciers et de se concilier l'affection de leurs vassaux, par l'octroi de privilèges dont nous aurons l'occasion de parler tout à l'heure et en complétant les défenses de la ville de Montsaunès.

Vers la fin du XIVe siècle, la commanderie était gouvernée par Raymond de Lescure, Grand-Prieur de Toulouse dont nous avons eu l'occasion de parler déjà.


Eglise de Montsaunès
Eglise de Montsaunès Sources: Sociétés savantes de Toulouse


A Montsaunès, comme dans beaucoup d'autres villes soumises à son autorité, l'attention de ce chevalier se porta sur les fortifications qu'il jugeait insuffisantes et il travailla beaucoup à les rendre plus redoutables. « Entre le palais des chevaliers, la tour dite du Commandeur, l'église et l'enceinte des murailles, » s'étendait une plateforme inoccupée, c'est là, qu'il résolut de faire élever un fort pour compléter les moyens de défense et aussi pour recueillir la population en cas de danger. Dans ce but, il réunit les consuls et les conseillers de Montsaunès et leur donna cette plate-forme en bail emphytéotique, les autorisant à y faire bâtir autant de maisons qu'ils le voudraient, à la charge d'élever tout autour un mur de défense « qui eût 5 brassées de haut et dont la partie supérieure fut garnie de mâchicoulis. » Le chevalier s'engageait à fournir une partie du bois et des matériaux nécessaires, tandis que les consuls se chargeaient de faire garder cette portion des remparts par un nombre de sentinelles déterminé par le commandeur; les travaux devaient être exécutés dans l'espace d'une année. Les deux parties jurèrent ces conditions, le Prieur « en posant sa main droite sur sa poitrine, suivant la coutume de son Ordre et les consuls, en étendant les leurs sur le livre des quatre Evangiles. » Cet acte, passé dans la sainte maison » de Montsaunès, le 11 février 1397, fut confirmé l'année suivante par le chapitre provincial du Grand-Prieuré de Toulouse.

A peu près à cette époque, ce même Raymond de Lescure, fut obligé d'intervenir dans les affaires de la Commanderie pour une question assez particulière. En 1397, le bailli de la comtesse de Comminges à Saint-Martory avait fait enlever, pour lui donner la sépulture, le cadavre d'une femme trouvée morte dans une île de la Garonne, appartenant aux Hospitaliers. Cet acte si simple en apparence, suffit pour allumer la discorde et éveiller les susceptibilités des chevaliers dont les droits de justice et de propriété venaient d'être lésés. Profitant de la haute considération dont il jouissait, Raymond de Lescure s'adressa à Charles VI, en se réclamant de la sauvegarde royale accordée par Philippe V à tous les biens de l'Ordre. Le roi prit en main la cause des Hospitaliers « contre sa chère cousine la comtesse de Comminges » et écrivit au sénéchal de Toulouse pour lui enjoindre de faire rendre au commandeur la justice qui lui était due: le bailli de Saint-Martory fut par suite obligé d'exhumer le cadavre, objet du litige et de le faire rapporter dans l'île de Brayde, pour reconnaître, les droits de l'Ordre de Saint-Jean sur ce territoire.

Les archives capitulaires de Saint-Bertrand de Comminges du commencement du XVIe siècle, nous rapportent un fait étrange, qui nous montre la nature souvent peu amicale, et en tous cas fort indépendante, des rapports qui existaient entre les commandeurs de l'Ordre de Saint-Jean et l'autorité ecclésiastique. Pour je ne sais quel motif, le commandeur de Montsaunès avait fait arrêter au milieu de son église le recteur de la paroisse, qui, faisant partie de l'Ordre, était naturellement son subordonné. Grand scandale dans le pays et profonde indignation parmi les ecclésiastiques des environs qui crurent voir leurs immunités gravement compromises par cette exécution contre un d'entre eux. Pour les revendiquer, ils prennent les armes avec un entrain tout-à-fait laïque et vont essayer d'arracher de force leur confrère à ses chaînes. Mais les gardes du château de Montsaunès n'ont pas de peine à repousser cette agression et les assaillants sont obligés de se retirer, après avoir eu quelques-uns des leurs blessés dans la lutte. Les armes matérielles ne lui ayant pas réussi, le clergé les abandonna pour les armes spirituelles; l'évêque de Comminges fulmina son excommunication contre le téméraire commandeur et mit la paroisse de Montsaunès en interdit. Mais, en s'avançant ainsi, il ne songeait pas aux privilèges sans nombre accordés à l'Ordre de Saint-Jean, soit par les papes, soit même par les évêques et qui en faisaient une puissance à peu près indépendante de l'autorité diocésaine. Ces privilèges, le chevalier Jean de Cabanes, n'eût garde de les négliger;
« Je ne suis en aucune façon, dit-il fièrement, sujet de Monseigneur de Comminges, ni moi, ni mes serviteurs, ni le recteur, car l'église est à moi et Monseigneur de Comminges n'a rien à y voir. Il ne peut ni l'interdire, ni excommunier, car j'ai au nombre de mes privilèges, celui de pouvoir lever moi-même tout interdit et de pouvoir faire chanter la messe dans toutes les églises, quand même elles seraient interdites ou profanées. »

Dans d'autres circonstances, l'autorité du commandeur éprouvait bien des difficultés pour s'imposer aux populations dont l'esprit indiscipliné se manifestait à cette époque d'une manière excessivement violente. En 1546, un nommé Auriol du lieu du Plant, ville du diocèse de Rieux dépendant de la commanderie, s'étant rendu coupable de « certains meurtres, ravissements, blasphèmes et autres crimes énormes, » avait été condamné par le juge et la cour de Montsaunès « à estre deslivré ez mains de l'exécuteur de la haulte justice, pour luy faire faire le cours par les carrefours dudict lieu de Plant, et admené à la place et pillori dudict lieu, où auroit parcée la langue avec un fer chault et, ce fait, tranchée la teste et mis à quatre quartiers, lesquels seront départis en potences, aux lieux et coings commodes dudict lieu et la teste mise au plus hault du pillori. »

Mais les chevaliers n'osaient faire exécuter la sentence, vu le grand nombre de complices du criminel. Aussi obtinrent-ils que l'arrêt de la cour de Montsaunès, confirmé par le parlement, serait exécuté à Toulouse. Un procès-verbal dressé par ordre de « messire Jehan de Villeneuve, conseiller du roy, Viguier de Toulouse et garde du scel maige », nous apprend que le coupable fut exécuté sur la place Saint-Georges et que ses membres, furent expédiés aux lieux témoins de ces crimes, pour y servir d'avertissement à ses complices (11 février 1546).

Aussi, en présence du peu de puissance dont pouvaient à cette époque disposer les seigneurs pour faire respecter leur autorité, ne sommes nous pas surpris de lire, dans le dénombrement que fit, en 1564, le commandeur de Montsaunès devant les délégués de l'assemblée du clergé de France, ses doléances sur ce que l'exercice du droit de haute justice « lui coûtait plus qu'il ne lui rapportait. »

Quelque temps après, l'animosité contre l'autorité des commandeurs se traduisit à Montsaunès sous une forme violente. On était alors dans la période des guerres religieuses, dont, selon toute apparence, le fait que nous allons rapporter, dût être un épisode. Dans le courant de l'année 1560, une bande de malfaiteurs, ayant à leur tête Jean de Cabanes, dit « la Lacque », était venue attaquer dans son château de Montsaunès, le commandeur messire Joseph de la Panisse Montfaucon, et assaillir la troupe de ses serviteurs à coups d'arbalètes; un de ces derniers, Isnard d'Astongs, seigneur de Lamotte, avait trouvé la mort dans cette lutte. Repoussés dans cette attaque, les conjurés résolurent de poursuivre leur dessein homicide par la ruse; ils pratiquèrent à cette fin, des meurtrières dans les maisons qu'ils possédaient auprès du château, pour tirer sur le commandeur ou les siens, s'ils osaient en sortir. Le chevalier réussit néanmoins à faire connaître au dehors la triste situation où il se trouvait réduit. Saisie de sa plainte, la cour du Parlement de Toulouse, somma les conjurés de comparaître à sa barre et les condamna les uns à la peine de mort et les autres au bannissement; leurs maisons devaient être rasées, leurs biens confisqués, sans compter les amendes qu'ils étaient obligés de payer et dont une partie était destinée à fonder un obit et, à faire prier Dieu pour l'âme de la victime. La dame « de Tajan, dame de Saint-Martory », était de plus citée pour répondre à l'accusation de complicité avec les criminels auteurs de cette tentative. Deux mois après, la sentence était proclamée sur la place de Montsaunès, par Gille Geouffre, huissier de Toulouse, qui fit procéder séance tenante à la démolition de la maison de Jehan de Cabanes le chef de l'entreprise, malgré les protestations de sa femme, « demoiselle Jehanne de Lordat. »

Les coupables, ou du moins une partie d'entre eux, durent réussir à se soustraire à la sentence qui les frappait; car nous voyons Bernard de Cabanes, qui avait figuré dans la précédente expédition, diriger une nouvelle tentative contre messire de Presles, Commandeur de Montsaunès, qui, moins heureux que son prédécesseur, fut surpris et massacré avec plusieurs de ses serviteurs en 1581. Ce fait se trouve relaté sans détail dans un ancien inventaire des actes de la Commanderie.

Ce ne furent pas les seuls désastres causés à la commanderie de Montsaunès, par les guerres religieuses. Le maréchal de Mattignon, vint séjourner dans le pays avec son armée en 1597 et la présence des hommes d'arme se fit cruellement sentir au milieu de ces populations. Nous voyons, en effet que le commandeur Pierre de Montauban, fut obligé de réduire les rentes qu'il percevait dans cette contrée, à cause des pertes qu'elle avait éprouvées à cette occasion et « aussy pour la gresle générale qui emporta tout. »

A partir de cette époque la paix ne paraît pas avoir été troublée entre les commandeurs et leurs vassaux et nous ne trouvons dans la dernière partie des archives que les reconnaissances féodales consenties par les consuls de ces diverses localités à leurs seigneurs.

Pour donner une idée de l'étendue des possessions de la commanderie, nous allons transcrire ici quelques extraits du dénombrement fait, le 19 avril 1688 par le chevalier Nicolas de Varadier de Saint-Andéol aux commissaires députés par le roi pour la confection du papier terrier.

« 1º Montsaunès posession templière. Le commandeur y est haut justicier. Il y possède noblement un chasteau joignant l'esglise, une maison dans le village appelée la Rectorerié. Un jardin devant le chasteau. Les habitants sont tenus de faire le guet et monter la garde au chasteau de Montsaunès en temps de guerre. »

Mazères-sur-Salat



Domus Hospitalis Mazères-sur-Salat
Domus Hospitalis Mazères-sur-Salat


« 2º Il est seigneur haut justicier de Mazères-sur-Salat. Il y possède noblement une grande tour servant de Chasteau. »
« 3º Il possède quelques fiefs au lieu de Cassaignes. »

Aussein



Domus Hospitalis Aussein
Domus Hospitalis Aussein


« 4º Il est seigneur haut justicier du lieu d'Aussein posession templière, en Comminges, sénéchaussée de Pamiers, anciennement sénéchaussée de Toulouse. Il y possède noblement une grande tour servant de chasteau. »

Plagne



Domus Hospitalis Plagne
Domus Hospitalis Plagne


« 5º Il est seigneur haut justicier moyen et bas du lieu de Plagne posession templière. Tous les habitants et bientenants du dict lieu sont exempts de tailles et possèdent leurs biens noblement.
« 6º Il a droit dans le lieu de Palaminy à certaines redevances se montant à 4 gros d'or, de la valeur de 6º sols tolsas. »

Figarol



Domus Hospitalis Figarol
Domus Hospitalis Figarol


« 7º Il est seigneur haut moyen et bas du lieu de Figarol posession templière. »

Soueich



Domus Hospitalis Soueich
Domus Hospitalis Soueich


« 8º Il a un quart de la haute juridiction du lieu de Soueich, les trois autres quarts sont au seigneur d'Encausse. »
« 9º Il est seigneur haut, moyen et bas du lieu à Arbou. »
« 10º Il a quelques fiefs dans la ville de Valentine. »
« 11º Il possède des redevances aux lieux de: Saint-Gaudens, Saint-Martory, Salies, Montesquieu-Volvestre, Roquefort, Le Fourc, Cazères, Touilles, Montgaillard, Martres, Boussens, Saint-Quentin, Garravet, Leymont, Montpezat, Savignac-du-Roy, Montégut et Samatan. »
« 12º Il a quelques fiefs dans la chastellerie de Castillon. »

Saint-Sirac



Domus Hospitalis Saint-Sirac
Domus Hospitalis Saint-Sirac


« 13º Il a quelques fiefs dans le lieu de Saint-Sirac posession templière. » (Commune: Saint-Elix-le-Château)

Salles



Domus Hospitalis Salles
Domus Hospitalis Salles


« 14º Il est seigneur haut justicier, moyen et bas du lieu de Salles posession templière, Il y possède noblement une maison appelée la commanderie et une autre appelée la tour des Templiers. »
« 15º Il est seigneur haut justicier, moyen et bas du lieu de Plant en partage avec le Roy. »
« 16º Il est seigneur haut justicier des lieux de Cadeillan, Bieusas et La Fitte posession templière. »
« 17º Le commandeur et ses officiers sont exempts de tout droit de péage et de pontonnage dans toute l'étendue du comté de Comminges. »
Les procès-verbaux des visites de la commanderie de Montsaunès à la fin du XVIIIe siècle nous apprennent quelle était affermée au prix de 19,800 livres; revenus qui étaient réduits à 14.768 L. 7 s. 8 d. par suite des diverses charges qui lui incombaient.

Liste des commandeurs Hospitaliers de Montsaunès
xxxx-1313. Jan de Laffas.
xxxx-1314. Benoit de Caussade (de Calciala).
1323-1325. Huchet de Rygher.
1325-1330. Guichard de l'Ongle.
1330-1331. Isnard de Saint-Martin.
1336 1343. Guillaume de la Tour.
1366-1373. Aldebert de Gozon.
1397-1408. Raymond de Lescure Grand-Prieur de Toulouse.
xxxx-1437. Bertrand d'Arpajon Grand-Prieur de Toulouse.
xxxx-1455. Dominique de Bordes.
1472-1483. Pierre de Campagne.
1484-1485. Oddet de las Graulas, Receveur du Grand-Prieuré.
1492-1508. Jean de Cabanes.
1511-1513. Gaston de Verduzan.
1513 1527. Jean Salomon.
xxxx-1532. Gabriel de Sézon.
1536-1542. Louis de Sabron.
1543-1544. Pierre de Beaulac-Tresbons.
1544-1547. Severin de Pagèze d'Azas.
1547-1557. Louis de Caritat.
1558-1559. Pierre de Gozon-Mélac.
1559-1560. François de la Panisse Montfaucon.
1559-1565. Severin de Pagèze d'Azas, (2e fois).
1567-1580. Jean de Maignant-Montagut.
1580-1581. N. de Perles.
1583-1597. Pierre de Montauban-Vignedemor, Grand Prieur de Toulouse.
1604-1611. Jean des comtes de Vintimille.
1613-1633. Joachim de Montaigut-Fromigières.
1633-1640. Pierre d'Arnabe d'Hornollac.
1658-1670. Charles de Pechpeyron-Comminges-Guitard.
1677 1693. Nicolas de Varadier de Saint-Andéol
1695-1701. Jean de Nobles-Desplatz-Saint-Amadour.
xxxx-1722. Henri de Pontevès-Bargeme.
1727-1759. Joseph-Scipion de Raymond d'Eaulx.
1759-1764. Agricole Dominique de Baroncelly-Javon.
1766-1774. Paul-Antoine de Viguier.
1774-1783. Henri de la Barthe.
1784-1789. Le bailli de la Brillame.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Morlaàs   (64)

Commanderie de Morlaàs
Département: Pyrénées-Atlantiques, Arrondissement: Pau, Canton: Morlaàs — 64


Commanderie de Morlaàs
Commanderie de Morlaàs


Nous trouvons peu d'indications dans les archives de Morlas, et ce que nous pouvons dire sur le passé de cette commanderie se réduit forcément à bien peu de choses. Dans ces régions les établissements de l'Ordre de Saint-Jean présentent un aspect tout à fait particulier. Si ailleurs leurs maisons portaient le nom d'hôpitaux, elles n'en avaient pas du tout le caractère, ou du moins n'avaient pas tardé à le perdre. Ces lieux d'asile pour les pauvres, s'étaient bientôt transformés, suivant les circonstances, en bâtiments agricoles ou en donjons féodaux. Dans le Béarn, au contraire, ils conservèrent leur caractère primitif. Cette contrée, alors très sauvage et assez peu habitée, était fréquemment traversée par les nombreux pèlerins se dirigeant vers Rome ou vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Les Hospitaliers trouvèrent dans cette situation de quoi remplir pleinement le but de leur institution. Aussi les voyons-nous établis à « Morlas », à « Anoye », à « Luc » (sur le grand chemin Roumy) de véritables hôpitaux, où étaient reçus, nourris et soignés les pieux voyageurs.

La sympathie qu'excitaient partout les pèlerins assurait une très grande prospérité à de tels établissements et les donations affluaient de toutes parts: telle est l'origine de ce nombre considérable de dépendances de l'hôpital de « Morlas », « Serre-MorlaàsDomus Hospitalis Serre-MorlaàsDomus Hospitalis Serre-Morlaàs (de nos jours Serres-Morlaàs) », « Laurenties, (peut-être près de Clermont-Pouyguillès 32) », « AnoyeDomus Hospitalis AnoyeDomus Hospitalis Anoye », « LucDomus Hospitalis LucDomus Hospitalis Luc (probablement Luc-Armau) », où le commandeur unissait aux droits de haute juridiction la seigneurie spirituelle, et les paroisse de « GarlinDomus Hospitalis GarlinDomus Hospitalis Garlin », de « Paulhac », de « Boello », de « MaspieDomus Hospitalis MaspieDomus Hospitalis Maspie (Maspie-Lalonquère-Juillacq) », de « Villepinte », etc. Comme nous l'avons vu plus haut, les commanderies de Gaubins et de Morlas furent réunies au XVe siècle et formèrent ensemble une même et vaste circonscription.

Dans la suite, mettant en oubli leurs pratiques charitables, les chevaliers de Saint-Jean semblent avoir négligé le soin et l'entretien des hôpitaux élevés par leurs prédécesseurs. Transportons-nous, en effet, dans la salle du Grand Conseil de Béarn, siégeant au château de Pau, le 16 juin 1557, et écoutons la plainte que vient formuler contre le commandeur le syndic des jurats et des habitants de la ville de Luc: « De toute antiquité, dit-il, est fondé au lieu de Luc un hôpital bien clos, approvisionné jadis de lits, linge et autres provisions, pour servir d'asile aux pauvres de Dieu, passant sur le grand chemin Roumy; le commandeur, qui a 300 escus de revenus sur le lieu de Luc, malgré le devoir qu'il a d'entretenir cet établissement, l'a laissé si complètement tomber en ruines, qu'il n'y reste plus ni portes, ni fenêtres, ni lits; les arbres fruitiers, plantés dans le jardin pour le soulagement et la réfection des pauvres ont été arrachés, le terrain morcelé et affermé à divers particuliers. »
Le commandeur n'ayant pu se justifier, le conseil de Béarn rendit sa sentence, par laquelle le quart des dîmes de Luc devait être remis aux mains des jurats, pour être employé à la réparation de l'hôpital, dans lequel le commandeur entretiendrait à l'avenir « un hospitalier ou une hospitalière, gens de bien. »

Nous avons vu plus haut combien la période des guerres de religion fut désastreuse pour la commanderie et quelle quantité de ruines elle amoncela autour de Morlas. Les commandeurs, découragés par l'étendue de leurs pertes, ne se résolvaient pas facilement aux dépenses que nécessitait de tous côtés la réédification des églises, dont ils avaient la seigneurie spirituelle; nous les voyons plus d'une fois cités par leurs vassaux devant les cours de justice pour ce motif. C'est ainsi que les habitants et claviers de la paroisse de Boello, après avoir vainement exposé au commandeur, Henri d'Escalebras, « que le temple et esglise de ce lieu est ruiné, qu'il est sur le point de tomber et que les paroissiens ne s'osent trouver le dimanche à la célébration de la messe, craignant que le couvert leur tombe dessus, durent implorer l'assistance du sénéchal: le commandeur fut condamné à consacrer aux réparations de l'église le tiers de son revenu (1623). Malgré tout, bien des ruines ne furent pas relevées et plus d'un hôpital ou d'une chapelle ne figurèrent plus qu'à l'état de souvenirs dans les procès-verbaux des visites de la commanderie.

Liste des Commandeurs de Morlas
--------1380. Arnaud d'Angiis.
--------1388. Jean Raynard.
--------1421. Folquet de Valat.
1462-1465. Bérenger de Castelpers.
1483-1485. Bernard de Montlezun.
1489-1492. Pierre de la Mazère.
--------1529. Hélie de Montméjean.
1541-1516. Jean de la Glène.
(Vers 1560, réunion de Morlas à Caubins.)
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Motte (La)   (36)

Département: Indre, Arrondissement: Le Blanc, Canton: Prissac - 36


Domus Hospitalis La Motte
Domus Hospitalis La Motte


La Motte
— Ancienne commanderie, comprenant une maison à deux étages solidement bâtie et une chapelle à murailles peintes en arabesques rougeâtres.
— Vendu nationalement le 13 juin 1792.
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Statistique de l'Indre, par M. Eugène Hubert, archiviste-adjoint aux Archives de l'Indre. Paris, Châteauroux 1889


Mottier (Le)   (01)

Domus Hospitalis le Motier
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel, Commune: Replonges — 01


Domus Hospitalis le Motier
Domus Hospitalis le Motier


— Le Moustier, Le Mostier, Le Motier.
— Les Hospitaliers de Laumusse étaient possessionnés dans ce hameau.
Archives du Rhône, Inventaires de Laumusse.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Mourjou   (15)

Arrondissement: Aurillac, Canton: Maurs, Commune: Saint-Constant-Fournoulès - 15


Domus Hospitalis Mourjou
Domus Hospitalis Mourjou


Cette paroisse de Mourjou (1), est située dans le Cantal, au N. E, de Fournoulés. Les droits du Commandeur remontent ici à i33i, au moins. A celte date, en effet, Hugues, de Puechaldoux, hameau sur la rive gauche du Celé, reconnaît en faveur de frère Caylus, commandeur, « un pré appelé de las Hermas (2), confrontant avec les ruisseaux de las Tubas et de Seler (Gélé) » sous la censive de sept sols, six deniers rodanois (3).

En 1422, le Commandeur baillait à cens « un jardin au mas del Puech, confrontant avec le chemin public qui va du mas de Caufaël (4) vers l'église de Maurion », sous la censive de douze deniers rodanois et une géline payable à la Saint-André, avec la dîme et l'acapte (5).

Le mas de Bonagaldes, aujourd'hui inconnu, le mas de Pechmija ou Pémija (Cassini mentionne ce hameau, sur la rive droite et en face la chapelle rurale de Montarnal) relevaient aussi de la seigneurie du Commandeur (6).
En 1427, il inféodait « maisons, cazals, bois, prés, châtaigneraies, terres cultes et incultes », sous la censive de quatre setiers, trois émines de seigle, quatre setiers d'avoine, mesure de Conques, neuf sols rodanois et quatre gélines.

La moitié du moulin de Trotapel (Cassini mentionne le moulin de Gleyal, sur le Célé, non loin du mas de Trotapel) relevait encore de la directe du Commandeur : en 1426, il en autorisait l'acquisition (droit de lods) faite par Jean Adémar, se réservant la censive d'un denier (7).
1. L'inventaire et les documents portent indifféremment : Maurion, Maurjo, Margon, Mnurion, pour Mourjon.
2. Cassini porte las Henmes.
3. La Bessière, II. 11.
4. Cassini mentionne Caufeyt, à l'Ouest de Mourjon, sur un mamelon d'où descend un affluent de la rive droite du Célé.
5. La Bessière, I. 5.
6. La Bessière, I. 8 et 10.
7. La Bessière II. 5. Gleyal avait au XVe siècle quelque importance, puisque les cahiers de reconnaissances (1732) mentionnent « le village de Cleyal. »
— Archives départementales de Haute-Garonne, H, 2050.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Mulhouse   (68)

Commanderie de Mulhouse
Département: Haut-Rhin, Arrondissement et Canton: Mulhouse — 68


Commanderie de Mulhouse
Commanderie de Mulhouse


Cette commanderie remonte à la fin du XIIe siècle. En 1369 fut inaugurée l'église qui existe encore, comme l'on sait, et qui a été restaurée récemment. C'était la plus riche des maisons religieuses de Mulhouse: outre ce qu'elle possédait dans la ville et la banlieue, elle avait de nombreux domaines dans le Sundgau. La commanderie jouissait du droit d'asile. Après le protestantisme, elle ne fut plus administrée que par un receveur.

L'église de l'ancienne commanderie de Malte à Mulhouse, 1890, d'où nous avons tiré presque tous nos renseignements. — Le manuscrit 566 de la bibliothèque de Colmar est un inventaire de 1746.

Commandeurs
1. Conrad d'Oltingen, 1249. (Meininger)
2. Jacques de Neufchatel, 1284-1287. (Cartulaire de Mulhouse, I, pages 85 et 87)
3. Fr. Constance, 1300. (Ib., page 101)
4. Rudiger de Roedersdoff, 1351. (Ib., page 233)
5. Rudiger Birkenmort, 1352. (Meininger) Peut-être le même que le précédent.
6. Werner d'Eptingen, 1364-1375. (Cartulaire de Mulhouse, I, pages 230 et et 308)
7. Megerlin, 1304. (Meininger)
8. Pierre Oelgoss, 1424-1434. (Meininger)
9. Conrad Guntfrid, 1443. (Hanauer, Cartulaire de Saint-George, page 296)
10. Marc Oeler, 1492-1520. (Meininger)
Sources: Nouvelles Oeuvres Inédites de Grandidier — Ordres Militaires et Mélanges Historiques — Strasbourg. Editeur-Libraire H. Huffel — M.D.CCCC. Colmar

Mulhouse, en Allemand Mulhausen
— Il y avait à Mulhouse, une commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, de domo Sancti Johannis, 1264 (Trouillat, Monum., II, 150)
— Commandeur des maisons des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem à Soultz et à Mulhouse, 1344 (Trouillat, Monum., III, regestes, 827)
— Der cemmenthur Sanct Johannis spitals, XVIIe siècle, cité en l'année 1168 (Mulhouse, Gesch. 47)
Sources: Dictionnaire Topographique du département du Haut-Rhin. Par Georges Stoffel. Paris Imprimerie Impériale — M. DCCC. LXVIII.


Murette (La)   (42)

Domus Hospitalis La Murette
Département: Loire, Arrondissement et Canton: Saint-Etienne, Commune: La Fouillouse — 42


Domus Hospitalis La Murette
Domus Hospitalis La Murette


Près de Saint-Etienne de Furan, consistait en une dîme, de tous fruits, sur la paroisse de la Fouillouse, valant 15 bichets de blé par an.
— Une autre sur trois maisons de la Fouillouse et de Saint-Just-sur-Loire, valant 10 bichets de seigle et 4 ras d'avoine.

Les rentes, cens, directes « se prennaient dans la ville et paroisses de Saint-Etienne, la Fouillouse, Villars, Saint-Genès de Mallifaut et autres lieux; argent, 15 livres 5 sols 4 deniers; froment, 8 bichets de Forez; seigle, 40 meytans et 20 bichets; avoine, 20 meytans et 58 ras de Forez; gélines, 21. » Revenu annuel, 110 livres.
Sources: M. Maurice Boissieu — La Commanderie de Chazelles — Bulletin de la Diana, juillet — décembre 1901. (Montbrison)

La Murette, lieu détruit, ancien Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem, commune de La Fouillouse.
— Jocerandus d'Urgel fecit venditionem Hospitali Sancti Johamis Iherusalem in villa Montisbrisonis de hoc quod habebat apud Muretam, 1181 (Cartulaire des francs-fiefs, page 4).
— Jocerandus d'Urgelli vendidit fratribus Hospitalis Iherusalem domum de la Mureta, 1210 (ibidem, folio 48).
— Hospitale Sancti Johannis Jehrusalem, 1376 (B 2032, folio 46 v°).
— Iter quo itur de Grangia versus Lamureta, 1377 (ibidem, folio 47 v°).
— Claudius de Broil tenet terram sitam in territorio de la Robertery juxta iter antiquum tendens de Broil versus Rotam ; item rippariam sitam versus gadum de Hospital juxta rivum de Furano ex mane, 1499 (terrier de Curnieu, folio II v°).
— Le rieu de Lopital, 1710 (B 2220, folio 39 v°).

C'est à tort que la table du Cartulaire des francs-fiefs place l'Hôpital de La Murette à La Murette sur Saint-Haon-le-Vieux. Le territoire de La Murette, vendu en 1181 à l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, par Jocerand d'Urgel ou Durgel, de la famille des seigneurs de Saint-Priest, se trouvait dans la paroisse de La Fouillouse, sur la rive gauche du Furan, près des Granges, sur la voie antique allant du Breuil (La Fouillouse) à La Roa (Saint- Genest-Lerpt). Le souvenir de l'Hôpital de La Murette était encore conservé, en 1710, par le nom d'un petit aflluent du Furan appelé rieu de Lopital.

L'Hôpital de la Murette était l'un des membres de la commanderie de Chazelles-sur-Lyon, et possédait par indivis, avec l'abbaye de Valbenoîte, des redevances à Montaud aujourd'hui quartier de la ville de Saint-Etienne : Super media parte pro indivisio cum dotno de Mureta Chazalleti... terrœ sitarum in Podio de Montaut, 1455 (terrier de Roëria, f° 141).

Le lieu des Tours, sur Saint-Genest-Malifaux, était aussi de la directe de l'Hôpital de La Murette (Bibliothèque de la ville de Saint-Etienne, Procès de La Faye, tome I, dernier fascicule à la fin du volume, page 73).
Sources: Dictionnaire topographique de la Loire. Réimpression de l'édition J.-E. Dufour, par l'institut des Etudes Régionales et des Patrimoines et la Société Historique et Archéologique du Forez. — Publications de l'Université de Saint-Etienne. 2006.


Musinens   (01)

Domus Hospitalis Musinens
Département: Ain, Arrondissement: Nantua, Canton: Bellegarde-sur-Valserine — 01


Domus Hospitalis Musinens
Domus Hospitalis Musinens


— Musenens, Musinant, Muzinan.
— Ancienne paroisse, puis simple vicairie de Bellegarde, sous le vocable des saints Blaise et Gras.
— Les hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem possédaient jadis à Musinens une maison de leur Ordre, qui dépendait de la commanderie de Genève ou de Compessière. Au XVIIe siècle, la maison n'existait plus et le membre de Musinens ne consistait plus « qu'en une esglise parrochiale desdiée soubz le tiltre de saint Blaise, de laquelle le sieur commandeur est prieur primitif et collateur dud. bénéfice, et une maison presbiteralle, en dismes, prés, terres, cens et rentes féodales... lad. esglise, ajoute le procès-verbal auquel j'emprunte ces détails, est de 17 cannes de long et deux et demy de large; le coeur voûté, deux fenestres en icelluy, lad. esglise fermant avec ses portes, serrures, clefs; lesd. fenestres vitrées, un autel de pierre sacré; la nef couverte de paille et le coeur aussi..., un clocher couvert avec deux cloches. » Le service était fait dans celte église par un vicaire payé par le commandeur de Compessière.
Archives du Rhône, procèsverbaux des visiteurs de Malte en 1652, fº 149.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Musinens, hameau commune de Bellegarde
— Musinens en Michaille, 1602 (Baux nobiliaires de Bugey, page 26)
— Musinens, commune, 1860 (Annuaire de l'Ain)
— Son église paroissiale, diocèse de Genève, archiprètré de Champfromier, était sous le vocable de saints Blaise et Cras, et à la collation du commandeur de Compessière.
— Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem possédaient à Musinens une maison qui dépendait de la commanderie de Compessière en genevois.
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Muzin   (01)

Domus Hospitalis Muzin
Département: Ain, Arrondissement: Belley, Canton: Champagne-en-Valromey, Commune: Passin — 01


Domus Hospitalis Muzin
Domus Hospitalis Muzin


— De Muysino.
— Ce hameau est fort ancien. On y recueille assez fréquemment des médailles et d'autres objets antiques.
— Dès le XIIe siècle, les chartreux d'Arvières y étaient possessionnés. En 1195, Guichard IV, sire de Beaujeu, leur légua, dans ce hameau, l'emplacement d'une grange et autant de terre qu'il en fallait pour occuper une charrue.
— En 1231, les hospitaliers d'Entresesse leur donnèrent six journaux de fonds.
— En 1249, Pierre et Guillaume de Luyrieux leur vendirent tous les droits qu'ils avaient sur le territoire.
— La grange que les chartreux firent édifier à Muzin existait encore en ce siècle, mais ne conserve aucun des caractères du moyen-âge ; c'est le domaine du Burdet.
Notice sur la chartreuse d'Arvières, page 33 et seq. — Archives de l'Ain, titres Arvières et Talissieu.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


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