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Hôpitaux et Maisons de l'Ordre de Malte
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Jaulges   (89)

Fief de l'Hôpital de Jaulges
Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Saint-Florentin — 89


Fief de l'Hôpital de Jaulges
Fief de l'Hôpital de Jaulges


Les Hospitaliers, en possession de la commanderie du Temple de la Madeleine, en augmentèrent les revenus en 1332, par l'adjonction du fief de Jaulges qu'ils avaient acheté la même année d'un seigneur, nommé Jean de Frolois, pour le prix de 1773 livres 8 sols tournois.

Ce fief consistait en une maison à usage de ferme, dans la grande rue du village, et en 60 arpents de terre affermés avec les droits seigneuriaux, en 1582, 100 livres tournois ; en 1685, 150 livres ; en 1750, 350 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

La Madeleine et Saint-Thomas, commune de Joigny
— 1750, Ancienne Maison du Temple puis commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.


Jayat   (01)

Domus Hospitalis Jayat
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse — 01


Domus Hospitalis Jayat
Domus Hospitalis Jayat


— In villa Jaiaco, de Jayaco, de Geiia, de Geya; Jeya, Jaya.
— Paroisse sous le vocable de l'Assomption.
— Les hospitaliers d'Epaisse et ceux de Tessonges jouissaient, dans cette paroisse, de services et de fonds inféodés.
— En 1252 et 1270, Bérard de Beyviers, damoiseau, reconnut tenir des Hospitaliers d'Epaisse tout ce qu'il y possédait.
— En 1306, Guigues de Genost, fils de Jean, chevalier, rendit aveu aux Hospitaliers de Tessonges.
— Archives du Rhône, fonds de Malte, titres d'Epaisse et Tessonges.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Joigny (La Madeleine)   (89)

Commanderie La Madeleine-Lez-Joigny
Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Joigny — 89


Commanderie La Madeleine-Lez-Joigny
Commanderie La Madeleine-Lez-Joigny


La Madeleine-Lez-Joigny, était dès l'origine, une commanderie du Temple, dont la maison et la chapelle étaient situées à Joigny, hors de la porte Prexil, sur la route de Troyes. Il dépendait de cette maison, 120 arpents environ de terre à labour et en pré.

Si l'on devait juger de l'époque de la fondation de cet établissement d'après celle de sa chapelle, il faudrait la faire remonter au commencement du XIIIe siècle. Il nous reste encore une charte de Pierre, comte de Joigny, de l'année 1219, par laquelle il reconnaît avoir donné aux frères du Temple, établis à Joigny, 15 livres de rente, pour faire une chapelle dans leur maison, et y faire dire la messe tous les jours.

Des lettres de la reine de Navarre, comtesse de Champagne, de l'année 1255, confirment celles de Guillaume, comte de Joigny, par lesquelles celui-ci avait reconnu que le Commandeur et les frères du Temple lui avaient payé une somme de 500 livres tournois pour leurs acquêts, tant en fiefs, domaines, qu'en censives dans tout le comté de Joigny.

Le revenu de la Madeleine, avec celui de Saint-Thomas, portait, en 1456, 65 livres tournois ; en 1519, 160 livres, y compris le rapport de la terre de Jaulges.
Le même revenu s'élevait, en 1664, à 1,600 livres ; et en 1777, à 3,000 livres.

Anciens Commandeurs de La Madeleine-Lez-Joigny
1355. Fr. Guillaume de Mailg, Grand-Prieur.
1390. Fr. Richard Lecamus.
1465. Fr. Jehan Morand.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Joigny (Saint-Thomas)   (89)

Domus Hospitalis Saint-Thomas-de-Joigny
Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Joigny — 89


Domus Hospitalis Saint-Thomas-de-Joigny
Domus Hospitalis Saint-Thomas-de-Joigny


Ancienne commanderie de l'Hôpital, dont la maison était située à Joigny, près du pont, et sur le ru de la chaussée. Sa fondation datait de la fin du XIIe siècle. Guillaume, comte de Joigny, par une charte de l'année 1188, fit don aux frères de la sainte maison de l'Hôpital, de tous ses prés de Joigny, à la réserve de ses noues. Il leur abandonna en outre deux champs auprès de Saint-Thomas. Les Hospitaliers, voulant témoigner leur reconnaissance au comte, le reçurent dans leur confraternité, en l'associant aux bienfaits spirituels de leur maison, et s'engagèrent, s'ils bâtissaient sur la terre qui venait de leur être donnée, à ne recevoir dans leurs maisons aucun des sujets du comte, ni à acheter de ses justiciables aucun héritage sans sa permission.

La maison de Saint-Thomas avait sa chapelle, et possédait en domaine au XVe siècle, une centaine d'arpents de terre, situés en plusieurs pièces, aux lieux dits la Fosse-aux-Preux, la Fosse-aux-Berges, au Marcoul, à l'Orme-Fleury, et aux finages de Longueron, Peschoeses Champlay, etc.
Elle jouissait aussi de quelques cens et rentes seigneuriales, avec les droits d'une foire ainsi mentionnés dans une déclaration de 1463: « Devant l'église Saint-Thomas, au finage de Joigny, au lieu-dit Chaussessat, appelé le Champ-de-Foire, contenant environ sept arpents, tenant au grand chemin, aboutant au préau où sont les butes de Joigny, par le congié de frère Thomas Dengloz, commandeur dudit Saint-Thomas, auquel préau on tient la foire le jour de Sainte Croix, en septembre, et sont et appartiennent les deniers de la place de ceulx qui vendent ledit jour de leurs denrées et le minage et aultres émoluments quelconques, et le marrien des saulces qui sont audit préau, au commandeur dudit Saint Thomas. »

La commanderie de Saint-Thomas cessa d'exister en 1430, par l'adjonction qu'on fit de ses biens à la commanderie de Cerisiers, puis à celle de Launay en 1470.
Au siècle dernier, il ne restait plus de Saint-Thomas que la chapelle, la maison ayant été détruite au XVIe siècle.

Anciens Commandeurs de Saint-Thomas de Joigny
1372. Fr. Adam de la Glacie.
1389. Fr. Jehan Leroy.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

L'Hôpital de Joigny
— Jooigny, 1367 (Hôpital de Joigny)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.


Jonquières et Coustouge   (11)

Département: Aude, Arrondissement: Narbonne, Canton: Lézignan-Corbières - 11


Domus Hospitalis Jonquières et Coustouge
Domus Hospitalis Jonquières et Coustouge


En 1174, Pons, archevêque de Narbonne, avait donné à la maison de Saint-Jean de Jérusalem de Narbonne « l'église de Jonquières avec « les dîmes, prémices, offrandes et toutes autres choses appartenant à icelle, sauf et retenu audit archevêque et à ses successeurs comme aussi à son église de Narbonne le synode, justice et justes exactions et révérence archiépiscopale » (1).
Mais en 1237, ces droits étaient un sujet de litige entre l'archevêque et l'Ordre de Malte. Plus tard, ces deux paroisses furent dépendantes de la Commanderie d'Homps.
Ainsi s'était peu à peu formée la maison de Narbonne: mais la création, autour d'elle, de plusieurs commanderies réservées aux chevaliers profès, diminua son importance.
1. Inventaire, des actes et documents, Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, T. II, folio 203.
2. La France ecclésiastique de 1764 évalue à 3,000 livres les revenus de la Commanderie de Narbonne ; il s'agit de Narbonne et de ses membres ; encore ce revenu est-il exagéré.


Dès le XVIIe siècle, les revenus de la maison de Narbonne étaient à peine évalués à 100 livres par an, y compris l'inféodation de la chapelle.
Les commanderies de Saint-Nazaire, de Preisse, de Peyriès, de Saint-Pierre de Mer, avaient à peu près absorbé ses biens. Aussi les procès-verbaux, d'adjudication, comme biens nationaux, des immeubles de la ci-devant commanderie de Narbonne ne mentionnent que trois champs, dont l'un au terroir de Cuxac, les deux autres au terroir de Narbonne furent vendus au profit de la nation, le 10 frimaire an II (1)

Le premier, au tènement de Saint-Baulery au terroir de Cuxac, estimé à 17.018 livres, confrontait de cers « Jean Bernard et la veuve Antoine Périès, Joseph Bonhomme : de midi, la veuve Jean Arnaud ; marin, carrière qui fait division avec Cuxac et Narbonne, de la contenance de 26 séterés, 6 punières environ »

Il fut adjuge, pour 20.100 livres, à Etienne Fraisse, Joseph Caumel, Jean Caumel, Roch Largey fils, Marc Combes, Just Vernet, Pierre Combes fils, Antoine Agel, et Jean Baptiste Combes.

Le second, au terroir de Narbonne, tènement de Saint-Georges, joignant la terre de la Bastide, contenait 4 séterés 12 pugnères ; il confrontait de cers, le chemin qui va de la Bastide à la rivière d'Aude ; midi, les terres de la Bastide : marin Jean Paul Sérillac. Sur le prix de 8.000 livres il fut adjugé à Louis Jalabert et à Pierre Cambonnès, de Cuxac.

Le troisième, au même terroir, tènement d'Al Claux d'en Taurel, était situé entre Razimbaudet la Bastide et contenait 18 séterés. Il confrontait de cers le chemin bas de Coursan ; midi, Jean Hortes et l'arrosoir de Razimbaud ; marin, Jean Roger dit Margeret, et d'aquilon le propriétaire de la métairie de Razimbaud. Sur le prix de 9.500 livres, cette dernière terre fut adjugée à Pierre Bernadet, menuisier de Narbonne (2).

Ainsi finit à Narbonne, cet ordre de Malte, qui pour avoir duré six siècles, n'a laissé ici après lui que de bien fragiles souvenirs. Ce qu'il en reste sert encore d'abri à une non moins fragile association qui, pour être d'un autre temps, ne conserve qu'à grand peine la vie et l'histoire des siècles passés.
1. Nous avons vu ci-dessus que les immeubles furent vendus l'an IV comme s'ils eussent fait partie des biens de la ci-devant confrérie des Pénitents Bleus.
1. Archives départementales de l'Aude. Q (ancien L. 2e section E. n' 3)


Saint-Jean-de-Céleyran
— Ancienne commanderie de l'Ordre de Malte.
— Saint-Jean de Seayra ; Sant Johan de Serayra, 1537 (Archives de l'Aude, Diocèse de Narbonne)
— Il existait une commanderie de l'Ordre de Malte à Céleyran, elle fut unie à celle de Narbonne.
— Saint-Jean de Célerian, commanderie, 1781 (Diocèse de Narbonne)
Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Joucas   (82)

Département: Vaucluse, Arrondissement et Canton: Apt - 82


Joucas
Domus Hospitalis Joucas


Joucas passe à l'Ordre de Malte au XIIe siècle
La commune de Joucas qui compte actuellement 180 habitants (2), est située à 15 kilomètres de la ville d'Apt.
Son territoire, d'une superficie de 830 hectares, confine à ceux de Gordes, Murs, Saint-Saturnin-lès-Apt, Roussillon et Goult.

Nous avons découvert la plus ancienne mention du pays que nous étudions dans une charte de l'an 1048 par laquelle Alphant, évêque d'Apt, donna à ses chanoines l'église
Sainte-Marie de Joucas (5). Le fief appartint au XIe et au début du XII siècles à la famille d'Agoult-Simiane (6) qui, vers la fin du XIIe siècle le céda aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem appelés plus tard Chevaliers de Malte (7).
5. Cartulaire de l'église d'Apt, n° 60.
6. Vers 1123, Laugier d'Agoult, évêque d'Apt, céda Joucas et diverses possessions dépendant de la succession de son père à Guiran, Bertrand et Rostang. (Cartulaire de l'Eglise d'Apt n° 14).
7. Mémoires sur la commanderie de Joucas. Nous n'avons pu découvrir l'acte de cession de Joucas à l'Ordre de Malte.
— Le 28 juillet 1262, Charles Ier, Comte de Provence, confirma à l'Ordre de Malte la possession de Joucas. Archives des Bouches-du-Rhône, H. Ordre de Malte n° 67.


La commanderie fut ensuite affectée généralement aux chapelains et servants d'Armes de l'Ordre qui, en tant que religieux, réunissaient la qualité de Seigneurs temporels et celle de Seigneurs spirituels ou prieurs décimateurs.

De son entrée dans les possessions de l'Ordre de Malte jusqu'au XVe siècle, Joucas demeura à peu près inhabité (8). On chercherait vainement pour cette époque un acte saillant sur l'administration de la commanderie ou une trace d'organisation municipale. Joucas était seulement représenté pour le paiement des tailles par des syndics désignés par le très faible nombre de possédants-biens du lieu.
8. Joucas figure dans les enquêtes de 1333 qui font l'objet du « Leorpardus Apte » La mention est d'ailleurs très brève. (Archives des Bouches-du-Rhône. B. 1040, folio 169).

Il nous faut arriver un peu au-delà du milieu du XVe siècle pour découvrir le titre essentiel dénommé « Acte d'habitation » qui marque le point de départ de l'activité du pays.

Au moyen de ce contrat reçu par Martin Guérin, Notaire à Apt, le 2 juillet 1465 (9), frère Etienne Moret, commandeur de Joucas, fit connaître qu'il désirait céder à des travailleurs par de nouveaux baux les terres délaissées de la commanderie.
9. Des copies de l'acte d'habitation et des nouveaux baux sont aux archives départementales des Bouches-Du-Rhône — Fonds de l'Ordre de Malte - Dossiers numéros 2.387 et 2.407.

Cet engagement qui ne saurait être plus simple, réduisit les obligations des preneurs envers le cédant à la seule redevance de la douzième partie des grains, tant pour la tasque que pour la dîme (10).
10. L'acte d'habitation dit : ad duodecimaam partem granorum tam pro tasca quam decima.

Le commandeur consentit, peu de temps après l'acte d'habitation, de nouveaux baux aux sept chefs de familles dont les noms suivent, presque tous originaires de Joucas et des pays circonvoisins : Noble Jean Anselme (11). Jean Daumas,
11. Noble Jean Anselme et son fils François ont possédé de nombreuses propriétés à Joucas. Leur maison se trouvait près du château.

Jacques Cortasse (12), Michel Gardiol, Michel Gaudin, Jean Gaudin et un autre Michel Gaudin.
12. La famille Gartasse demeurait à Joucas avant 1432 et y possédait de nombreuses terres.

Les emphytéotes se fixèrent définitivement dans le lieu (13), construisirent des maisons, mirent les champs en bon état de culture et firent ainsi leur avantage et celui du commandeur.
13. Quelques hameaux et quartiers du pays qui nous occupe portent les noms des premiers emphytéotes, tels que « Les Damnas », « Les Gardiols », « Les Cortasses. » Ce dernier quartier se trouve peu après les limites des communes de Joucas et de Gordes.

D'autres habitants s'établirent par la suite à Joucas, notamment vers 1515-1520.

En 1698, le pays comptait 46 chefs de familles et 44 maisons (14).
14. Archives des Bouches-du-Rhône. — Affouagement de 1698. — Registre C. 127, folios 186 à 189.

La commanderie que nous étudions fut la seule possession importante des Chevaliers de Malte dans la région Aptésienne (15).
15. L'ordre de Malte possédait, depuis un temps très ancien, un petit bénéfice à Roussillon, quartier de Saint-Jean, qui fut réuni à la Commanderie de Joucas vers 1460.
— Durant une courte période du XVIe siècle, Joucas cessa d'appartenir aux Chevaliers de Malte. Il fut aliéné, par acte du 7 novembre 1563, au profit de Pierre Bon, baron de Mévouillon, moyennant 1200 florins. Celui-ci n'acquitta pas le prix de cette vente et fut contraint, en exécution d'une sentence du Sénéchal de Forcalquier, du 22 mars 1565, de céder, par contrat du 25 août 1565, Joucas à l'Ordre de Malte. (Archives des Bouches-du-Rhône, Série H (O. M.) Dossier G. 614).


Les commandeurs, sous le contrôle de l'Ordre, n'en avaient que l'usage momentané. Tous les actes qu'ils passaient devaient être ratifiés par le grand maître, sous peine de nullité. De temps à autre, des commissaires désignés par celui-ci, viennent s'assurer si le commandeur veille à l'observation des règlements de Justice, s'il fait effectuer des améliorations au château et, en un mot, s'il gère bien le bénéfice que ses chefs lui ont confié. Leurs opérations terminées, les commissaires dressent un procès-verbal de visite (16). L'Ordre de Malte possédait divers domaines à Joucas (17) qui, avec la tasque et autres droits (18), rapportaient au commandeur, comme seigneur temporel seulement, 1700 livres de rente annuelle. De ce produit, il y avait lieu de déduire les sommes versées au trésor de l'Ordre, la capitation, les décimes et divers frais : le tout s'élevant approximativement à 1200 livres.
16. Les procès-verbaux de visites sont conservés aux Archives des Bouches-du-Rhône, Sérié H (O. M.) Dossiers numéros 189 et 243. Ils constituent des documents du plus haut intérêt pour l'histoire de Joucas. Le plus ancien date de l'année 1582.
17. Ces propriétés consistaient au château et ses dépendances ainsi qu'en diverses terres situées aux lieux dits « Pradas », « Ferrage », « Saint-Castor », « Pinède », « Grand Verger », « Notre-Dame », « Mondillès » et « Ouvière ou Lauzière. »


Voici les noms des commandeurs (19) que nous avons pu découvrir :
Pons d'Ongle, 1280.
Pons Clément, 1374-1386 ?
Marot Janselme, 1430-1441.
Etienne Moret, 1442-1470.
Philippe de Maverole (1471-1483). Il rend hommage le 4 février 1481 pour Joucas (20).
Sixte de la Rovère, 1496.
Charles de Jésuald, 1507-1510.
Jean de Pennis, 1511-1532. Il cède par acte du 24 avril 1520, à Jean de Montaigu, évêque d'Apt diverses terres à Apt quartiers de Clermont et des Tourettes (21).
Antoine de Marras (1533-1546). Donne le dénombrement de la commanderie de Joucas le 4 juin 1540 (22).
Hector Boyer (1547-1559). Il mourut à 100 ans, nous dit Remerville (23).
Jacques de Glandevès 1559-1563.
Léonard Arnal ou Arnail (1566-1574). Il fut tué pendant les guerres de religion.
Jean Nicolas (1575-1592). Mourut à Aix le 24 février 1592.
Pierre Grandis 1592-1608.
Antoine Montan, 1609.
Pierre Tournosi, 1610-1611.
Pierre Bonin (1612-1653). Il mourut à l'âge de 104 ans, suivant Remerville.
Jean Ravel, 1654-1664.
Barthélémy Ducros, 1665-1672.
Elzéard Moulard, 1673-1680.
Charles de Claret, 1681-1685 ?
Jean Sicard, 1686-1707.
Melchior Alphéran, 1708-1723.
Henri David, 1723-1730.
Michel Fougasse de la Bâtie, 1730-1749.
Jean Porry, 1750-1778.
Sandillan-Lacour. 1778-1789 (24).
18. Les titres qui réglaient ces droits seront étudiés dans le chapitre III.
19. Les commandeurs étaient aussi seigneurs de certains membres qui dépendaient de Joucas : St-Pierre-Avès et Ribiers (Hautes-Alpes), Eygalaye (Drôme). L'Ordre avait aussi des droits sur des propriétés à Apt, Goult, St-Saturnin-lès-Apt, Saignon, etc.
20. Archives des Bouches-du-Rhône, B. 19, folio 207.
21. Archives des Bouches-du-Rhône, Série H (O. M.) Dossier G. 610
22. Archives des Bouches-du- Rhône, B. 788, folio 152.
23. L'historien d'Apt, Joseph François de Remerville de St-Quentin, a transcrit dans ses manuscrits quelques noms de commandeurs. (Bibliothèques d'Apt et de Carpentras.)
24. Sandillan Lacour est cité par l'Abbé Rose dans le manuscrit n° 1665, folio 46 (Bibliothèque de Carpentras).


Nous n'avons pas rencontré, antérieurement à 1460, des documents concernant le château. Cet édifice fut détruit durant les guerres de religion. Frères Jean Nicolas et Pierre Bonin le firent réédifier (25). Le procès-verbal de visite du 13 octobre 1628 nous donne la désignation suivante du château : « Un chasteau entouré de murailles faict en forme carrée dans lequel il y a une cave avec ses autres membres et offices bas et hauts, y ayant dans l'enclos d'icelluy une cisterne, une prison, les escuries, un pigeonnier. Ensemble une petite esglise avec sa sacristie au dernier bord, estant paroiche dédiée sous le tiltre de la glorieuse « Vierge Marie »
25. Au XVIIIe siècle, frère Jean Porry fit effectuer des améliorations au château.

II — Prieuré et anciennes chapelles


Actuellement le château est en ruines. Il appartient à divers propriétaires.
Le prieuré de Joucas appartenait au XIe siècle aux Evêques d'Apt (26).
26. Le prieuré était sous le titre de Sainte-Marie.

Vers 1113, l'un d'eux, Laugier d'Agoult, le céda à son chapitre (27) qui l'abandonna à la fin du XIIe siècle à l'Ordre de Malte (28).
27. Cartulaire de l'Eglise d'Apt n° 59.
28. Mémoires sur la commanderie de Joucas.


Les commandeurs en leur qualité de seigneurs spirituels administraient le prieuré et choisissaient le vicaire (29). Le prieuré rapportait approximativement 400 livres de rente. Sur cette somme, il fallait payer 280 livres au curé, 18 livres au prédicateur du carême, 30 livres pour l'entretien des ornements et solder tous les autres frais du culte.
29. Parmi les nombreux documents prouvant que le commandeur était aussi prieur, nous citons : l'acte d'habitation du 2 juillet 1465 aux termes duquel le commandeur transige pour la dîme ; un acte de prise de possession du prieuré par le commandeur Charles de Jésuald, en date du 9 novembre 1507. La réunion du prieuré et de la vicairie à la commanderie fut confirmée par une bulle du Vice Légat en date à Avignon du 27 avril 1520. (Archives des Bouches-du-Rhône, H. (O.M.) G. 610)

Plusieurs chapelles existaient autrefois à Joucas : Celle de Notre-Darne qui s'élevait au quartier de ce nom figure dans des documents du XIe siècle. Elle servait d'église paroissiale avant les guerres de religion (30). Celle du château, sous l'invocation de Notre-Dame de l'Annonciation, fut détruite au XVIe siècle par les religionnaires.
Réédifiée ensuite, elle remplaça la précédente comme église paroissiale (31).
30. Un cimetière était attenant à la chapelle Notre-Dame.
31. Les procès-verbaux de visites de la commanderie mentionnent le mobilier de l'église du Château. Dans ces énumérations nous avons remarqué les objets ci-après. Le banc du commandeur ; un tableau représentant le baptême de Notre-Seigneur par Saint-Jean-Baptiste avec les armes du grand prieur ; un autre tableau renfermant le portrait de frère Pierre Bonin, commandeur de Joucas.


Et celle de Saint-Castor qui était en ruines en 1520.
Enfin, de 1766 à 1770 (32), la commune fit construire l'église actuelle dédiée à Saint-Jean-Baptiste (33).
32. Des lettres Patentes datées à Versailles du 16 Novembre 1767 autorisèrent la communauté à emprunter 3.000 livres pour acquitter les frais d'édification de l'église actuelle.
— Archive des Bouches-du-Rhône. Dépôt d'Aix — fonds du Parlement — « Lettres Royaux » B. 3436, folios 1118 et suivants.
33. Un petit terrain contigu à cette église servait un certain temps de cimetière.


III — Usages des Habitants
Leurs obligations envers le commandeur


L'acte d'habitation (34) fut modifié et complété par une transaction du 17 avril 1516 (35) qui régla d'une manière précise les usages des habitants ainsi que leurs différentes obligations envers le commandeur.
34. Avant 1465, il n'existait aucun titre qui réglait les droits des habitants.
35. Cette transaction fut reçue par Pierre Frilet, Notaire à Apt. Copies aux Archives des Bouches-du-Rhône H (O.M.) 2.387 et 2.409.


Nous analysons les clauses de cette transaction :
Les habitants doivent céder au commandeur; dès la récolte, pour la tasque et pour la dîme (36), la onzième partie des grains ainsi que le douzième du chanvre, des raisins et de l'huile (37).
36. La perception de la dime donna lieu à d'interminables contestations.
— Un arrêt du Parlement de Provence, en date du 17 avril 1579, fixa la dime au 18e sur les fruits. Cet arrêt demeura inappliqué comme l'attestent tous les actes passés de 1579 à 1676 et une déclaration du 14 juillet 1635 (Archives des Bouches-du-Rhône, B. 1344, 28e pièce) dans, laquelle les consuls de Joucas énoncèrent que les habitants se conformaient à la transaction de 1516 pour leurs redevances envers le commandeur.
— L'ordre de Malte obtint, le 23 mars 1676, un autre arrêt qui imposa définitivement la dime au 18e. Les habitants protestent ensuite contre cet arrêt. Le 15 mai 1777 (Archives des- Bouches-du-Rhône, C. 1162).
— les procureurs du pays sollicitent pour eux l'intervention du roi afin que la dime soit perçue de la manière établie par les titres primordiaux de 1.465 et de 1.516.
— Ce procès paraissait devoir se terminer à l'avantage des habitants quand la Révolution éclata.
37. Dans cette transaction il fut expressément convenu que dans la 11e partie des grains, était compris le service stipulé dans les concessions et reconnaisances antérieures : « inclusio tamen servitio contento in concessionibus et recognitionibus propterea factis. »


Ils peuvent construire un ou plusieurs fours pour cuire leur pain, à la charge pour chaque chef de famille de donner à la Saint-Michel une émine de blé au commandeur.
Ils ont la facilité de faire paître leurs troupeaux, sans payer aucun droit, dans toutes les terres gastes de la commanderie.
Il leur est permis pour leur usage de couper du bois et de faire du charbon dans la montagne dite « l'Ouvière ou la Lauzière. »
Ils paieront au commandeur des droits de cense pour les près et jardins (38).
38. Le commandeur percevait encore un droit de lods sur les mutations d'immeubles, et un droit de pulvérage sur le bétail qui passait dans son fief, et un impôt nommé « leyde » sur les marchandises qui se vendaient à Joucas.

Chaque habitant qui possède une « bastide » et un aire à Joucas, paiera une redevance au commandeur le jour de Saint-Michel. Il n'est dû aucune cense pour les maisons. Les habitants sont autorisés à chasser, sur tout le territoire de Joucas, à tout gibier sauf aux perdrix. (Ils ne purent pas longtemps bénéficier de cette permission parce qu'elle était contraire aux ordonnances royales de 1669 sur la chasse).

La communauté cède à l'Ordre diverses terres situées aux quartiers dits « Pinède », « Usclade » et « Fontronde »
Le commandeur, autorisé du grand-maître, confirme l'acte d'habitation et tous les nouveaux baux passés avec les particuliers.

IV — Les Guerres de religion


Joucas au point de vue religieux après les troubles du XVIe siècle

Les habitants de Joucas adhérèrent rapidement au calvinisme. En 1562 et 1570, le village souffrit les attaques des religionnaires. Malte éprouva de grandes difficultés dans l'administration de la commanderie. Frère Jacques de Glandevès fut chargé de s'occuper de Joucas pendant toute la durée des troubles à la condition d'acquitter les charges de l'Ordre (39).
39. RAYBAUD. — Histoire du prieuré de Saint-Gilles, page 122.

L'épisode le plus triste des guerres du XVIe siècle dans le pays dont nous étudions l'histoire fut celui de Juillet 1574 qui coûta la vie à frère Léonard Arnal, commandeur (40).
40. Frère Jean Nicolas, une fois pourvu de la commanderie de Joucas, fit prendre des informations contre les huguenots de ce lieu qu'il présumait coupables du meurtre de frère Arnal. Un huissier du Parlement d'Aix, vint les 20 et 21 avril 1584, à Joucas et recueillit de 5 témoins des dépositions concordant parfaitement sur la mort de frère Arnal, la ruine du château, des églises, la perte des archives, etc.

Les huguenots de Joucas en voulaient à ce dernier qui, pour exécuter les ordres du comte de Carcès faisait garder le fort par les particuliers du lieu.

Sous la conduite de Bourgue, dit Rabaille, originaire de Murs, ils se rendirent au château. Après avoir ôté les clefs à Pierre Cortasse, Rabaille et sa troupe pénétrèrent dans le fort.

Un supplément d'information fut encore pris les 5, 7 et 8 janvier 1587 par un Juge d'Apt.

Douze témoins fournirent des éclaircissements sur les mêmes points et sur d'autres événements postérieurs à 1584.

Ces enquêtes, déposées aux archives des Bouches-du-Rhône (fonds de l'Ordre de Malte G. 615) nous font connaître d'une manière précise les faits survenus à Joucas durant les troubles du XVIe siècle.

Elles nous ont permis de rectifier, en ce qui concerne Joucas, des inexactitudes commises par les auteurs qui ont étudié d'une manière générale les guerres de religion en Provence, dans le Comtat et la région aptésienne, pillèrent tout le mobilier, poignardèrent frère Arnal et jetèrent son corps dans un puits (41).
41. BARTAVEL (Biobibliographie Vauclusiennes, Tome I, page 270) se basant sur Remerville et le Père Justin dit à tort que ce fut Hector Boyer qui trouva la mort au moment de la prise du château par les Huguenots. Le commandeur Boyer ne vivait plus en 1560. Courtet (Dictionnaire des communes du Vaucluse, Page 174) raconte que le commandeur de Joucas fut précipité, en 1562, du haut d'une tour du château, ce qui est encore inexact.

Un des hommes du commandeur tenta de sauver les archives en les transportant à Murs. Des soldats l'arrêtèrent et brûlèrent dans un champ les papiers qu'il détenait. Les huguenots de Joucas sont alors installés en véritables maîtres dans la demeure du commandeur. Ils attirent dans le lieu les hérétiques d'Orange, Montbrun et de toute la région (42).
42. Voici les affirmations les plus précises données par les témoins lors des enquêtes de 1584 et 1587 :
« Ceulx du fort de Jocas thuèrent le commandeur fresre Leonard Arnal, à coups de poignards et le jetèrent dans ung puis qu'est audict lieu dans une terre dès hoirs des fils de Joseph Anselme. Un déposant ajoute : luy desposant quelques jours apprès allant audit Jocas fere la guère audict Rabalhe vist le corps mort du commandeur dansledict puis. »
« Que les papiers d'icelle comanderie feurent envoyés au lieu de Murs et estant à ung lieu appelé lou « claou dou Gourre », deux souldatz auraient oubstez les papiers au garson qui les portoit sur une de ses bastes dans ledict claou dou gourre, et après feurent bruslez. »
« Qu'ils (les huguenots de Joucas) ont tout ruyné tant ledit chasteau que les maisons dudict lieu ayant fait une infinité de maulx. »


De là, ils s'en vont ravager le terroir de Gargas d'où ils transportent à Ménerbes une grande quantité de blé. Rabaille, ancien cardeur de laine, obtint en récompense le titre de Gouverneur de Joucas (43).
43. Bibliothèque de Carpentras. Manuscrit N° 1959, folio 271.

Des soldats envoyés par le comte de Carcès contraignirent les protestants à quitter le fort. Joucas revient alors au pouvoir des catholiques. Une période relativement calme succède à cette époque de trouble. Frère Jean Nicolas s'occupe activement de la reconstruction du château, des églises et des autres édifices renversés par les religionnaires (44).
44. Le procès-verbal de visite de la commanderie du 5 juin 1582 nous dit que le château et les, autres édifices de Joucas furent détruits et réédifiés plusieurs fois durant les troubles du XVIe siècle.

Le 10 août 1585, les huguenots s'emparent de nouveau du fort de Joucas et en font encore le repaire des hérétiques et brigands de la région (45).
45. « Un témoin déclare dans les enquête de 1587: qu'il vist par deux ou troif fois descendre des trouppes et rebellions du Dauphiné, sept ou huict demeurèrent cinq ou six jours à Jocas et prirent prisonnier ung de gordes qui estoit catholique, et thuèrent un souldat du lieu d'Agoult. »

Les hostilités continuaient en 1589 comme nous l'apprend la déclaration suivante du sergent ordinaire de la ville d'Apt, chargé de signifier aux habitants de Joucas d'acquitter sans délai les droits de tasque et de dîme (46).
46. Archives des Bouches du Rhône H (O. M.) 2398.

« L'an mil cinq centz quatre vingtz et neuf et le dixseptième jour du mois de mars.... certifie Noël Ricou, sergent Juré et ordinaire de la ville d'Apt soubzigné, au deffault du sergent royal, qu'en exécution des arrests que sapartient obtenus par fresre Jehan Nicolas, commandeur de Jocas, que voulant aller audit lieu de Jocas mettre à deub et entière exécution lesdites exécutorialles d'arrêts, je n'y suis osé aller attendu que les hérétiques et brigans se sont tellement barriqués et fortifiés contre le service et obéissance qu'ils doilvent au Roy et à sa cour souveraine du Parlement de ce païs de Provence, qu'ils tiennent en toutes sortes d'ostillités les environs et campagnes dudict Jocas. Touteffois obtempérant aux commandement de sadicte Majesté et de sa dicte cour, je me suis acheminé dudict Apt à Roussillon, lieu plus proche et d'un quart de lieu dudict Jocas, suis allé seulement aux limites des terroirs desdicts Jocas et Rossillon et fait commandement à peyne de cinq centz escus à plusieurs de Jocas.... »

Les excès commis par les huguenots de Joucas outrèrent les catholiques qui se réunirent pour tenter de les chasser. En 1591, les consuls de Saint-Saturnin-les-Apt (47) adressent à la comtesse de Sault une lettre lui exposant que ceux-ci font des courses continuelles dans la région :
« Quand ils drscendent de Montbrun, ils ont sa retraite à Murs et s'en vont y manger et boire et de là vont à Jocas. Faudrait que par les moyens de Madame la Comtesse que l'on amenast une pièce de canon ou deux pour prendre Jocas : s'ils sentent venir les pièces, ils s'en iront ou alors essayeront de les bloquer pour les fère bien tous mourir... »
47. Archives communales de Saint-Saturnint-les-Apt.

Après 1591. Joucas était au pouvoir des catholiques. Une trentaine de soldats gardaient le château.
Les habitants de Joucas demeurèrent fidèles aux principes de la religion réformée.

Au XVIIe siècle, sur une population approximative de 250 habitants, ce pays comptait seulement 9 hommes et 15 femmes catholiques. L'ancienne chapelle Notre-Dame était transformée en temple. Le prêche avait lieu aussi quelquefois dans la maison commune (48).
48. En exécution des ordonnances royales, ce temple fut démoli vers 1663. Le manuscrit N° 1655 de la bibliothèque de Carpentras contient au folio 119 le récit d'une excursion à laquelle prit part Grossi, prieur de Lioux, et qui avait pour objet la démolition des temples protestants de Joucas, Lacoste et Gignac.

V — Les « Criées Annuelles »


Administrer la Justice était l'un des droits les plus importants du commandeur (49).
49. La commanderie de Joucas comprenait la haute, la moyenne et la basse justice. Aux termes d'un arrêt du Parlement de Provence en date du 23 mars 1676, le commandeur fut obligé d'avoir un lieutenant de juge, un greffier, un procureur et un sergent résidant à Joucas.
Quelques familles du pays, telles que les Cortasse, Boyer, Gaudin et Gardiol prirent une part prépondérante dans les affaires de la juridiction et dans l'administration communale.


Le personnel judiciaire comprenait : un juge, un lieutenant de juge, un procureur, un greffier et un sergent ordinaire.

Le procureur poursuivait les délinquants et leur donnait assignation, par le ministère du sergent, devant le juge.

Les habitants devaient connaître le mieux possible les lois qu'il ne fallait pas enfreindre. De son côté, le commandeur se trouvait pour ainsi dire dans l'obligation d'établir des statuts de police qu'il faisait publier dans sa juridiction et qui avaient reçu la dénomination de « Criées annuelles » Ces publications étaient à la fois pour le commandeur une occasion d'affirmer de nouveau ses droits, une raison pour rappeler aux habitants leurs devoirs et un moyen de maintenir l'observation de la bonne Justice.

Les statuts étaient lus sur la place du village le 24 juin de chaque année, jour de la fête de Saint-Jean-Baptiste, en présence de la population assemblée à son de trompes.

Dès que le sergent ordinaire en avait terminé la lecture, les syndics, interprètes de l'universalité des habitants, protestaient contre les « Criées » en tant qu'elles attentaient à leurs coutumes et privilèges.

Le greffier concédait immédiatement aux syndics acte de leurs remarques (50).
50. On ne devait pas pratiquement faire beaucoup de cas des protestations des syndics.

Ces règlements visaient surtout les fautes commises contre la religion et la morale, les atteintes portées à la propriété, les dégâts occasionnés par les animaux dans les champs et le mode de vente des denrées.

Les peines édictées par les statuts étaient prononcées par le juge dans une des salles du château. Ceux qui avaient encouru des condamnations bénéficiaient quelques fois d'une certaine indulgence.

Le blasphème, par exemple, était interdit sous les peines les plus terribles ; cependant le coupable expiait sa faute en acquittant une amende (51). Il devait, en outre, s'agenouiller à l'issue de la grand-messe, en présence des officiers de justice et des syndics de la communauté, et demander pardon à Dieu de l'avoir outragé.
Les archives départementales des Bouches-du-Rhône possèdent quelques-unes des Criées annuelles de la Cour et Juridiction de Joucas (52).
51. Les amendes et confiscations appartenaient au commandeur.
52. Fonds de l'ordre de Malte. Dossier N° 2398. D'autres documents relatifs à la Cour Seigneuriale de Joucas sont éparpillés dans les anciennes minutes notariales d'Apt.


Nous transcrivons celles du 24 juin 1593 : « Criées annuelles de la cour et juridiction du lieu de Jocas au diocèse et bailliage de la ville d'Apt faictes de par l'aucthorité de Monseigneur fresre Pierre Grandis, commandeur et seigneur dudict Jocas. »
« Mandement est, de par ledict seigneur commandeur, à toute persone, de quel estat et condition que soit, de jurer ou blasphémer le nom de Dieu, de la Vierge Marie, sa mère, des sainctz et sainctes du paradis sur la peyne la première fois de dix livres, la seconde du double, la tierce d'avoir la langue couppée. »
« Est défendu par ledict seigneur de porter armes prohibées par ledict lieu et à son terroir à la peyne pour chasque foys de dix livres dejour et de nuict le double et perdition des armes. »
« Est aussi défendu de vendre aulcune chose qu'aux bon poix et mesures sur la peyne de vingt-cinq livres et perdition de la marchandise poix et mesures. »
« Est aussi desfendu de par ledict seigneur qu'aulcune femme publique puisse demeurer plus d'un jour audict Jocas et son terroir sans la licence de la cour sous peyne de dix livres d'amende. »

Je n'ai pas retranscrit le texte complet de la « Criée », je vous le laisse d'couvrir : Suite de la « Criée »
Sources : Cahiers d'histoire et d'archéologie : revue méridionale d'histoire locale, de géographie humaine, d'archéologie, tome XI. Nîmes 1936 - BNF


Jouy-le-Comte   (95)

Domus Hospitalis Jouy-le-Comte
Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Pontoise, Canton: L'Isle-Adam, commune: Parmain — 95


Domus Hospitalis Jouy-le-Comte
Domus Hospitalis Jouy-le-Comte


Les Hospitaliers possédaient au XIIe siècle, à Jouy, de nos jours commune de Parmain, sur le chemin conduisant à l'Isle-Adam, une maison qui leur provenait d'un seigneur nommé Bouchard de Stains ou de l'Etang, « de Stagno. » Ce seigneur, avec le concours d'Eremburge, sa femme, avait, par des lettres de Maurice, évêque de Paris, de l'année 1178, déclaré donner à Dieu et à l'Hôpital de Jérusalem, sa maison sise à Jouy, « apud Joy », dont dépendaient une grange, un moulin, un vivier, une aulnaie, un pré, avec une terre à Corbeil-lez-Vaux, « apud Carbolium juxta Vaus. » Bouchard avait abandonné cette maison à l'Hôpital, pour s'acquitter d'une somme de 40 livres parisis qu'il avait reçue précédemment de frère Gautier de Loos, « de Lauda », commandeur de l'Hôpital de Cerisiers.

1178. Corbeil-lez-Vaux


Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Pontoise, Canton: L'Isle-Adam, commune: Champagne-sur-Oise - 95


Domus Hospitalis Corbeil-lez-Vaux
Domus Hospitalis Corbeil-lez-Vaux



Fief de Vignoru


Département: Oise, Arrondissement: Beauvais, Canton: Méru, Commune: Esches - 60


Domus Hospitalis Vignoru
Domus Hospitalis Vignoru


Au XIVe siècle, les Hospitaliers réunirent à leur maison de Jouy, un fief que les Templiers possédaient au dit lieu, appelé le fief de Vignoru, et qui avait été donné en 1280 à la chevalerie du Temple, par Jean de Jouy, écuyer, et Pétronille, sa femme.

D'après l'acte de donation, ce fief consistait en:
— Un lieu manoir sis à Jouy, « apud Joyacum », avec douze arpents de vigne derrière le dit manoir et deux hostises, douze journaux de terre à semence, « terre sementis », au mont de Jouy.
— Seize journaux de pareille terre à la Croix-de-l'lle, « ad crucem de Insula », et à la Pierre-Heluin, « ad Petram Helewini ».

Beaumont-sur-Oise


Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Pontoise, Canton: L'Isle-Adam - 95


Domus Hospitalis Beaumont-sur-Oise
Domus Hospitalis Beaumont


— Deux arpents de pré et deux journaux de terre à semence, au territoire de Beaumont-sur-Oise, « Belli montis super Isaram ».

Mesnil-Saint-Denis


Département: Oise, Arrondissement: Senlis, Canton: Chantilly, Commune: Le Mesnil-en-Thelle - 60


Domus Hospitalis Mesnil-Saint-Denis
Domus Hospitalis Mesnil-Saint-Denis


— Huit autres journaux au village de Mesnil-Saint-Denis (ou Le Mesnil-en-Thelle), « Mesnilii sancti Dyonisii », diocèse de Beauvais, avec des cens à Chambly et quatre arrière-fiefs, dont l'un tenu par Michel le Rat, Le second par Guillaume de Jouy, Le troisième par Laurent de Beaumont, et Le quatrième par Jean du Caillou de Chambly.

Le fief de Vignoru relevait des religieux du Val-Notre-Dame, qui avaient droit d'y prendre chaque année seize setiers de vin, de la mère-goutte. Mais en 1298, ces religieux avaient renoncé à ce droit pour une rente de sept livres parisis par an.

Le domaine de l'Hôpital à Jouy comprenait une soixantaine d'arpents de terre, en labour, vigne, prés et bois qui rapportaient avec les droits de justice et seigneurie, 20 livres en 1568, 100 livres en 1613, 600 livres en 1733, et 1.000 livres en 1783.

Il y avait encore à l'Isle-Adam, non loin de Jouy, des terres et des bois qui avaient appartenu autrefois aux Templiers. C'étaient 77 arpents de terre donnés en 1281 à l'Ordre du Temple, par Jean de Le Helle, écuyer; et 60 arpents de bois aux lieux dits le Bois des Pierres et le Bois des Courtais, concédés en 1283 par Ansel, seigneur de l'Isle-Adam.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Jully-lès-Buxy   (71)

Jully-lès-Buxy


Département: Saône-et-Loire, Arrondissement, Chalon-sur-Saône, Commune: Jully-lès-Buxy


Domus Hospitalis Jully
Domus Hospitalis Jully


Ce est la prise de la maison qui fuit du Temple de Bucey en Cheonois : (2)
Premèrement 68 journeaux de terre arable, le journaut 2 s. 6 d. valent 8 livres. 10 s.
Item 35 soitures de prés, la soiture 10 s. valent 17 livres. 10 s.
Item an argent tant en rantes que an dismes 8 livres.
Item 7 bichets de froment de rante à la mesure de Bucoy, le bichet 4 s. valent 28 s.
Item 8 bichets d'avene de rante à ladite mesure, le bichet 2 s. valent 16 s.
Item pour un molin 40 s.
Item pour 3 poz et demi d'uille 5 s.
Item pour rante de vin 15 s.
Item 300 arpens de bois pour l'usaige de la maison.
2. Buxy-le-Royal, arrondissemnt de Chalon-sur-Saône. Cet établissement était situé sur le territoire de la commune de Jully-lès-Buxy, dont un hameau s'appelle encore le Temple.


Juzet-de-Luchon   (31)

Hôpital de Juzet, Hôpital de Frontes
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Saint-Gaudens, Canton: Bagnères-de-Luchon, commune: Juzet-de-Luchon — 31


Hôpital de Juzet, Hôpital de Frontes
Hôpital de Juzet, Hôpital de Frontes


Dans cette vallée pittoresque, où notre siècle a réussi à entourer la station thermale de Bagnères-de-Luchon des produits de la civilisation, encadrés par les magnifiques horreurs des cimes Pyrénéennes et leurs majestueux glaciers, mais qui durant le moyen-âge n'était traversée que par les hardis bergers conduisant leurs troupeaux sur les hauteurs ou les ramenant dans la plaine, l'Ordre de Saint-Jean avait deux établissements voisins dont l'origine nous est inconnue.

L'hôpital de Juzet existait avant la fin du XIIe siècle, puisque en l'année 1200, Sanche Garsie d'Aure lui donna une rente de dix sols toisas qu'il avait sur la ville de « Pabao » (Pobeau) dans la vallée de Larboust.

Frontes


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Saint-Gaudens, Canton: Bagnères-de-Luchon, commune: Cazarilh-Laspènes - 31


Domus Hospitalis Frontes
Domus Hospitalis Frontes


A une très petite distance, en remontant la vallée, on trouvait l'hôpital de Frontes, datant à peu près de la même époque. Ces deux établissements, à cause de leur proximité, ne formaient qu'une seule commanderie qui portait indistinctement les noms de Frontes, de Juzet ou d'Aure.

Ce fut sous cette dernière dénomination qu'elle fut réunie à la maison de Poucharramet. Mais son éloignement de cette dernière localité, la difficulté des communications considérables partout à cette époque, mais dégénérant presqu'en impossibilité pour ces contrées montagneuses, devaient en rendre la surveillance peu suivie et par suite la perception des rentes et des dîmes peu régulière. Ces inconvénients ne tardèrent pas à engager le Grand-Prieur de Saint-Gilles à détacher de nouveau les deux hôpitaux pyrénéens pour en reformer l'ancienne commanderie de Frontes.
A l'occasion de cette mesure, le chevalier Sanche d'Aure, qui venait d'être pourvu de cette commanderie, s'occupa tout d'abord de rectifier les limites de sa circonscription, qui avaient dû avoir été entamées en plus d'un endroit pendant la période précédente et de faire constater les droits et les privilèges qui lui appartenaient.
A cet effet, une brillante assemblée se tint le 2 novembre (in festo animarum) de l'année 1266, dans la ville de Bagnères-de-Luchon. Elle était présidée par Monseigneur Bernard, comte de Comminges, entouré « de nobles et puissants hommes, Sanche Garsice d'Aure, seigneur de Larboust, Pelegry de Montauban, seigneur de Montauban, et Aymard de Bosost, seigneur de Bosost. »
Le noble comte avait convoqué à ses assises les consuls et conseillers de ses villes de Bagnères, de Montauban et d'Artigues pour venir déposer dans l'enquête qui allait s'ouvrir. D'après leurs témoignages fut dressée la charte qui nous donne les limites officielles de la Commanderie de Frontes à cette époque et les privilèges qui lui avaient été octroyés.
Nous y voyons qu'elle comprenait, outre les territoires de Frontes et de Saint-Jean de Lorras, dont les Hospitaliers avaient l'entière seigneurie, les domaines spirituels de Juzet et d'Artigues, les dîmes des grains dans toute la vallée de Ludion, au-dessus de la porte de « Castelvielh », celle des fromages fabriqués sur les montagnes voisines et enfin le droit de dépaissance pour leurs troupeaux dans d'immenses étendues; les Hospitaliers avaient de plus droit à la moitié de toute bête féroce abattue sur les terres de la Commanderie.

Outre les territoires mentionnés dans la charte précédente, l'hôpital possédait encore des censés dans une foule de villages, disséminés dans les vallées du voisinage.
En voici la liste telle qu'elle nous est fournie par un livre de recettes du commencement du XIVe siècle:
« Montauban, Sodat, Goaux, Salas, Gurann, Maylin, Benque-Dejus, Cazarilh, Artigues;
Dans la vallée de Larboust, Portet, Pobeau;
Dans la vallée d'Ouelle, Mayregue, Lores (près de Saint-Bertrand) Gaut;
Dans la vallée d'Aran, Torambi, Gassagan, Baussen, Castillon, Bilac, Aros, Saviran, Antignac, Laron, Arambielh, Bagnères-de-Luchon;
Dans la vallée d'Oudat, Toran;
Dans la Barousse, Sorrère, Simonet. »

Vers le commencement du XVIe siècle, Frontes et ses dépendances furent réunis à la commanderie de Boudrac, et tirent peu après partie de cette chambre prieurale. Mais l'inconvénient qui s'était déjà produit lors de la réunion de cette maison à celle de Poucharramet, ne tarda pas à se représenter. Le délégué du Grand-Prieur à Frontes, dont les actes n'avaient de valeur qu'après avoir été approuvés par son supérieur, ne pouvait parvenir à persuader les montagnards des environs de venir y établir leurs demeures qu'ils pouvaient être forcés d'abandonner quelque temps après; et de jour en jour, le pays devenait plus désert et plus stérile. C'est pour remédier à ce fâcheux état de choses que le Grand-Prieur, Pierre de Grasse, délégua toute son autorité sur cette dépendance de la chambre prieurale Boudrac au chevalier, Pierre de Soubiran, dans l'espoir de remettre cette ancienne commanderie sur un pied plus florissant (1539).

Lors du démembrement de la chambre prieurale de Boudrac en 1748, la circonscription de Frontes et Juzet, fut déclarée adjointe à la commanderie de Poucharramet, comme elle l'avait déjà été au XIIIe siècle.

Liste des Commandeurs de Frontes et Juzet ou d'Aure


1232. Palet.
1266-1294. Sauche d'Aure.
1309. Bertrand d'Orsans.
1497. Raymond de Sasse.
(Vers 1500 Réunion a Boudrac.)
1539. Pierre de Soubiran Arifat.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


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