Hospitaliers   Maisons ou Hôpitaux   Hospitaliers

Hôpitaux et Maisons de l'Ordre de Malte
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Abbeville   (80)

Commanderie d'Abbeville
Les Templiers possédaient à Abbeville deux maisons qui constituaient le membre d'Abbeville, relevant de la commanderie de Beauvoir-lez-Abbeville (à 4 kilomètres au nord d'Abbeville). Cette commanderie, d'abord templière, devint hospitalière après l'abolition du Temple.
Elle dépendait du grand-prieuré de France. Ses archives sont conservées à Paris, aux Archives nationales (série S.). La commanderie des Hospitaliers de Fieffes (Somme, canton, Domart) possédait également une maison à Abbeville.
Delaville Le Roulx, Carlulaire général des Hospitaliers, Paris, 1894-1906, tome I, page LXXII. — E. Mannier, Les commanderies du grand-prieuré de France, Paris, 1872, p. 625-628. — J. DELAVILLE LE ROULX.
Baudrillart, Alfred. Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques. Tome premier, pages 43-44. fascules 1-6, Aachs-Albus. Paris 1912 — BNF


Ablainville   (41)

Hôpital d'Ablainville
Département: Loir-et-Cher, Arrondissement: Blois, Canton: Ouzouer-le-Marché — 41


Hôpital d'Ablainville
Hôpital d'Ablainville


C'était une des rares commanderies que les chevaliers de l'Hôpital possédaient dans le pays chartrain, et qu'ils réunirent dans le XIVe siècle à celle de Sours, qu'ils venaient de recueillir de la succession des Templiers.
Le plus ancien titre qui mentionne l'Hôpital d'Ablainville (paroisse de Binas), est une charte de 1212, de Thibaut, comte de Blois et de Clermont, par laquelle il déclare avoir donné aux frères de l'Hôpital de Jérusalem d'Ablainville, « fratribus Hospitalis Jerosolimitani de Ablenvilla », son bois de Savelon ou Sablon, « nemus Savelonii », pour les besoins de leur maison.
Par son testament de l'année 1227, Alice de Rouilliez, dame de Beaugency, légua aux frères de l'Hôpital la cinquième partie de son héritage, pour servir à reconstruire leur maison d'Ablainville. Elle leur donna en outre ses biens meubles, ses créances, ses vêtements, ses joyaux, à l'exception d'un grand anneau d'or avec une pierre non polie, « cum lapidice non polito », quelle réserva à ses héritiers; et comme les Hospitaliers l'avaient fait participer aux bienfaits spirituels de leur Ordre, elle promit de maintenir intégralement la donation et de ne choisir sa sépulture ailleurs que dans la chapelle de l'Hôpital.
La chapelle de la maison d'Ablainville existait encore au siècle dernier. Elle était dédiée à saint Jean-Baptiste, et on y disait la messe un jour par semaine.
L'ancienne commanderie d'Ablainville comprenait, d'après le Livre-Vert, plusieurs membres d'une certaine importance, et entre autres la ferme de Plainville sur la paroisse de Verdes, qui existait encore au siècle dernier avec 144 arpents de terre.
La terre du Gros-Chêne et l'Hôpital d'Ousenain dont il est ci-devant parlé, en faisaient également partie.
Les domaines de l'Hôpital d'Ablainville et de Plainville étaient affermés en 1757, 2.000 livres.
Le revenu général de la commanderie de Sours ou du pays Chartrain était, en 1373, d'après le Livre-Vert, de 505 livres. Mais à cause des guerres et des malheurs du temps, ce revenu ne pouvait couvrir les charges du Commandeur. Il était encore plus bas en 1495, mais les charges étaient alors beaucoup diminuées, et il restait un actif de 344 livres. En 1583, nous le trouvons s'élever à 5.400 livres; en 1734, à 9.795 livres; en 1757, à 11.500 livres; en 1783, à 25.235 livres.

Ancien Commandeur d'Ablainville
1344. Frère Thomas de Walleran.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Abrin   (32)

Hôpital d'Abrin
Département: Gers, Arrondissement et Canton: Condom, commune: Blaziert — 32


Hôpital d'Abrin
Hôpital d'Abrin


L'Hôpital d'Abrin était une petite Commanderie que l'Ordre de Saint-Jean possédait entre Condom et Lectoure. Ses archives nous fournissent peu de détails sur son histoire. Un inventaire des meubles trouvés dans cet établissement lors d'une
mutation de Commandeur, en 1271, ne donne pas grande idée de son importance; car nous n'y trouvons, après la nomenclature de quelques ornements d'église, que de rares instruments d'agriculture, dans les greniers, une petite provision d'avoine, dans l'écurie, une paire de bœufs et quatre juments, dans la maison enfin, « 3 frères donnés et 3 sœurs données. »

L'existence distincte de la Commanderie d'Abrin eut une courte durée; elle fut fondue avec ses annexes, Saint-Louvier et Aurons, dans celle de Sainte-Christie et adjointe avec cette dernière à la Cavalerie.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Eglise d'Arbin
Les bâtiments de l'ancienne Commanderie d'Abrin sont situés sur la route de Lectoure à Condom en face de Blaziert. De nos jours subsistent, seules, les ruines de l'ancienne église et quelques vestiges des murailles du couvent.

L'abbé Daugé a donné, dans le Bulletin de notre Société du 1er trimestre 1921, une description détaillée des bâtiments, ainsi que les éléments essentiels de l'histoire d'Abrin.

La Commanderie d'Abrin, fondée en 1195 par Othon de Lomagne, eut une grande prospérité aux 12e, 13e et 14e siècles où elle constituait un relais important pour les pèlerins se rendant à St-Jacques de Compostelle.
Pendant les guerres de religions, l'église et sans doute l'ensemble des bâtiments subissaient de profondes dévastations ; en fait, elle fut une paroisse importante appartenant à l'Ordre de Malte jusqu'à la Révolution.

Le Fonds de Malte aux Archives Départementales de la Haute-Garonne à Toulouse comporte des renseignements de premier ordre se rapportant à Abrin, notamment dans le Registre n° 82, Inventaire Général de l'Ordre de Malte, et dans le répertoire H Malte où l'on retrouve les pièces authentiques des titres d'origine sur parchemin, en général en parfait état. Les registres H Malte, notamment le n° 2658, donnent l'arpentement de la Commanderie de la Cavalerie dont Abrin était un Membre, en 1742, mais le document le plus complet (état des lieux et plans géométriques) est constitué par les deux ouvrages des dixmaires conservés par la Mairie de Lectoure. Il s'agit du procès-verbal d'arpentement et de bornage commencé en 1776 et terminé en septembre 1782 qui fut établi par Léon de Montazet, dernier administrateur de la Commanderie de la Cavalerie.

Du point de vue architectural, la façade Nord de l'Eglise représente une valeur inestimable, grâce aux 2 arcatures romanes admirablement conservées. La porte murée et l'enfeu sont inscrits à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 10 décembre 1929.

L'édifice est en cours de restauration : une première phase de travaux, en 1971, a permis de consolider le mur de chevet et d'effectuer les réparations les plus urgentes. Une deuxième phase, en cours, permettra de redonner à l'ouvrage son caractère de simplicité et de grande beauté en reconstituant, notamment, le dallage en pierre à l'intérieur de l'église. Une partie des dalles d'origine a pu être récupérée dans une ferme voisine grâce à M. Cadéot.
Sources : M. Le Clair. Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire et scientifique du Gers, page 210, 2e trimestre. Auch 1974. BNF

Les Chrismes du département du Gers
Commanderie d'Abrin
Les beaux restes romans de cette commanderie sont bien connus et sont inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Ils consistent essentiellement en une porte d'église et un enfeu dans le mur nord de l'église, elle-même longtemps convertie en bâtiment agricole, ce qui l'a mutilée et la rendait invisible.

Aujourd'hui, ces beaux restes ont été acquis par M. Leclerc qui en a très méritoirement entrepris la restauration. C'est en libérant la porte d'un remplissage indésirable qui la murait que, sur la plus petite voussure, un chrisme a apparu à la clef. Très usé, on n'en distingue guère que le cercle et le départ, à gauche, de la branche inférieure du chi.

Un tel degré d'usure est d'autant plus surprenant que l'ensemble du décor de la porte est assez bien conservé et que, du fait du remplissage qui la recouvrait, la voussure intérieure était particulièrement protégée. On remarque en outre que la clef rompt le boudin qui adoucit l'angle de l'arc de la voussure et l'on peut se demander si l'on n'a pas utilisé pour la clef un chrisme déjà existant qu'on aurait voulu sauvegarder, comme cela s'est assez souvent produit.
Ainsi s'expliquerait ce caractère de remploi.
Sources : Paul Mesplé. Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire et scientifique du Gers, page 166, année LXXX. Auch avril 1979. BNF

Description historique
Ancienne commanderie de Malte remontant à 1195, dont il subsiste deux arcatures romanes. La plus grande des deux arcatures présente une archivolte composée d'une série de quatre moulures tracées sur l'arc qui limite le tympan. Sur le second arc qui fait ressaut sur le précédent, se trouvent trois lignes de bâtons rompus. Enfin, une guirlande de trois rangées de denticules en damier, termine la décoration de cette archivolte, et repose sur une corniche ouvragée et découpée en feuillage qui couronne les piédroits. La seconde arcature, séparée de la première par un contrefort, est celle d'un enfeu. S'y retrouvent à peu près les mêmes décorations architectoniques qu'au cintre de la porte. BNF

Commanderie d'Arbin
Commanderie d'Abrin (12e Siècle), location de vacances. Abrin


Adrets (Les)   (06)

Département: Var, Arrondissement: Draguignan, Canton: Saint-Raphaël, Commune: Les Adrets-de-l’Estérel - 06
Cette paroisse étant dans le terroir de Montauroux, a le même seigneur temporel et le même prieur. La chapelle a pour patron saint Marc et deux cens habitants, dispersez en quatre-vingts bastides situées les unes dans des vallons et d’autres sur des collines. Il n’y avait eu jusqu’ici qu’un prêtre amovible : mais M. du Bellay vient d’y établir un vicaire perpétuel avec toutes les formalités, requises.
Ce terroir est aux confins de celui de Fréjus, et renferme une portion de la commanderie de Marseille, portion d’un petit revenu provenant, des forêts, des bestiaux et de quelques défrichements.
Sources : Girardin, Jacques-Félix, Antelmy, Joseph. Description historique du diocèse de Fréjus. BNF


Agen   (47)

Maison du Temple d'Agen
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Agen — 47


Hôpital d'Agen
Localisation: Hôpital d'Agen


Nous ne trouvons plus d'indication sur ce membre depuis l'époque de son adjonction au Temple de Brulhes jusqu'au XVIe siècle, sinon qu'il s'accrut en 1315 de tout ce que l'Ordre de Saint-Jean possédait dans le voisinage. En 1553, les consuls d'Agen entreprirent, au mépris des privilèges des chevaliers de Malte, de prélever les tailles sur les biens qu'ils possédaient dans la ville d'Agen et dans sa juridiction. Mais le Commandeur obtint à ce sujet des lettres de chancellerie du Parlement de Bordeaux; les consuls durent se résigner et consacrer les immunités de l'Ordre, par une délibération, dont le procès-verbal fut déposé dans les archives.

Ne résidant plus depuis des siècles dans la ville d'Agen, les Commandeurs du Temple cherchèrent à tirer le meilleur part possible de leur vieille église de Sainte-Quitterie, que les siècles et le délaissement menaçaient d'une ruine prochaine. Nous trouvons dans les archives un accord conclu en 1601 entre Raymond de Gozon Mélac, Grand-Prieur de Toulouse, commandeur de la Cavalerie et du Temple, et le syndic de la confrérie des Pénitents d'Agen. Le chevalier autorisait ces derniers à faire leurs exercices de dévotion dans la chapelle de Sainte-Quitterie, à la condition de se charger de toutes les réparations. Vers le milieu du XVIIIe siècle, le Commandeur François de Pallavicini obtint du Grand-Maître l'autorisation de céder à l'évêque d'Agen l'église de Sainte-Quitterie, « qui ne rapportait rien à l'Ordre » pour y établir une maison de refuge autorisée par lettres patentes de 1746: le prélat s'engageait, de son côté, à servir au Commandeur « une rente noble consistant en une croix d'or de la valeur de 85 livres » au dessus de la porte du futur établissement s'élèvera la croix de l'Ordre, et, lors des visites de la Commanderie, les commissaires seront reçus au son des cloches par l'aumônier du couvent (1753).
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Notre-Dame du Bourg


Notre-Dame du Bourg
Notre-Dame du Bourg


Les Templiers possédaient à Agen, en arrière de la chapelle Notre-Dame du Bourg, Image Panoramio — M.Strikis, l'église Sainte-Quitterie, une maison, ainsi qu'un donjon qui assurait sa défense et son autorité sur le quartier qui portait son nom.

L'église était entourée d'un grand jardin partagé en deux parties égales par un ruisseau. La maison était en briques ou en pierres et habitée par un jardinier. Les Templiers possédaient des vignes et trois noyers qui donnaient une grande abondance de noix. Les Templiers abandonnèrent leur donjon pour s'installer au Temple de Breuil.

Les Hospitaliers possédaient dans la ville plus de quarante maisons « qui font recette au commandeur », mais cette rente est fort modeste, quelques terres et rentes dans la paroisse de Saint-Arnaud, Sainte-Gemme, Sainte-Radegonde et Artigues.

Sainte-Quitterie n'était pas une paroisse, l'évêque d'Agen n'intervenait pas dans la nomination de son desservant. Le commandeur choisissait le prêtre qui devait être de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. La nomination devait être approuvée par le chapitre provincial du Grand Prieuré de Toulouse. Vers le milieu du XVIIIe siècle, le commandeur, François de Palavicini, céda ce sanctuaire à l'évêque d'Agen. Actuellement, il n'en reste plus rien.

Précepteurs du Temple d'Agen
Jordan de la Contraria (c. 1175)
Bernard de Bordes (c. 1253)
Guillaume Bernard de Laymont (c. 1298).
Sources: Monique Sieuzac, Templiers et Hospitaliers dans le Lot-et-Garonne. Editions Cheminements 2007


Agrès   (12)

Hopital d'Agrès
Département: Aveyron, Arrondissement: Villefranche-de-Rouergue, Canton: Decazeville - 12


Domus Hospitalis Agrès
Domus Hospitalis Agrès


Cette paroisse dépend aujourd'hui de la commune de Saint-Parthem. Les droits du Commandeur étaient ici bien modestes et remontaient en 1429 et 1433. A la première date, il jouissait de deux jardins situés, l'un « au carrefour des chemins qui vont du port d'Agrés, de Flagnac et vers Maux » (1) ; l'autre « confrontant avec les terres del Noguier (2) » Le Commandeur les baillait sous la censive de quatre sols rodanois, et d'une émine d'avoine, mesure de Conques (3).
1. Erreur de l'auteur de l'Inventaire ; lisez Maurs, chef-lieu de canton, Cantal.
2. Cassini porte Noyers, sur la rive du Lot, en face de Flagnac.
3. La Bessière, II. 10 et 16. Les Comtes de Rodez ont battu monnaie au moins depuis 1119 jusqu'en 1373, époque où l'atelier féodal cessa d'exister, à la mort de Jean 1er, comte d'Armagnac.
— Cf. Histoire de Languedoc, T. VII page 412. La monnaie rodanoise continua donc d'être encore en usage, longtemps après la période féodale.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Aignay   (21)

Hopital d'Haygney
Département: Côte-d'Or, Arrondissement et Cantons: Beaune, Commune: Meursanges - 21


Domus Hospitalis Aignay
Domus Hospitalis Aignay


La maison de Haygney (2) appartenanz à ladite maison de Beaune.
Premèrement le gaynage de 2 charrues prisées 20 livres.
Item 80 et 16 soitures de pré, la soiture 8 s. valent 38 livres. 8 s.
Item en rantes de froment 12 bichets, le bichet 15 s. valent 9 livres.
Item en rantes d'avoine 80 bichets, le bichet 4 s. valent 16 livres.
Item que en tierce que en disme 30 bichets d'avoine, le bichet 4 s. valent 6 livres.
Item en tailles 30 livres.
Item en cens 60 s.
Item en rantes de molins 15 livres.
Item chascun an 30 gelines, la geline 4 d. valent 10.s.
Item la justice de Hayney ne vaut rien car les gens de ladite ville sunt sers.
2. Aignay, commune de Muresanges, Côte-d'Or.


Aignes et Cintegabelle   (31)

Hôpital d'Aignes, Cintegabelle
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Muret, Canton: Cintegabelle — 31


Hôpital d'Aignes, Cintegabelle
Hôpital d'Aignes


Au mois d'août 1230, Raymond de Baulan et dame Sausse, sa femme, donnaient à Bernard Amiel, précepteur de Saint-Jean del Thor, leurs droits sur le dîmaire et le territoire de Saint-Beauzille d'Aignes (de Anhias), situés entre les ruisseaux de Panarac et de Redelhe, et le fleuve de l'Ers, sur le Villar, sur les dimaires de Saint-Jean de Canet et de Sainte-Marie de Tramesaygues (de inter ambas aquas). Les donateurs recevaient 70 sols tols, et se réservaient en outre une rente annuelle d'une douzaine de fromages, payables entre la fête de Saint-Pierre-aux-Liens et la Toussaint. L'année suivante, Sicard de Noville et dame Titburge, sa femme, cédèrent leurs droits sur la précédente donation. Les précepteurs du Thor, pour tirer partie de ce nouveau territoire, y construisirent un établissement et y plantèrent des vignes, en y installant un garde pour leurs récoltes, avec l'autorisation des consuls de Cintegabelle, qui avaient la juridiction sur le territoire d'Aignes. Telle fut l'origine de cette ville dont les Hospitaliers entreprirent la fondation en 1242; telle est, du moins, la date de la charte de privilèges qu'octroya à cette occasion le Prieur de Toulouse, Guillaume de Barèges, avec le concours du précepteur de Boulbonne. Il y promettait à tout homme qui viendrait fixer sa résidence dans la ville d'Aignes, un emplacement pour sa maison, un jardin, une aire et une cétérée de terre pour vigne, le tout sous la redevance de 12 deniers par an; il assurait aussi à toute femme la maison et le jardin pour lesquelles elle devra payer 6 derniers; les terres défrichées par les habitants leur appartiendront, moyennant l'agrier, les dîmes et les prémices. Cette charte fut promulguée au mois de mai de l'année 1242, en présence de Sicard de Miramont, de Bernard Jourdain, chevalier, de Bernard de Marencs, etc.

Mais, comme on peut le voir, ce n'était pas une charte de communes que venait d'octroyer le Prieur de l'Hôpital. Les habitants attirés dans la ville d'Aignes adressèrent en 1276 à Guillaume de Villaret une requête à l'effet d'en obtenir une constitution communale. Leurs voeux furent exaucés. Malheureusement, les archives ne nous ont pas conservé ce document; mais la charte de la commune de Fonsorbes, qui fut calquée sur le modèle de celle d'Aignes, nous permet de combler cette lacune. La prospérité de la nouvelle ville excita la jalousie et réveilla les prétentions des consuls de Cintegabelle (31). Ils cherchèrent à prouver que la juridiction d'Aignes leur appartenait en entier, que le précepteur Bernard de Miramont en avait extorqué la concession « à l'amitié que professait pour lui le sénéchal Eustache de Beaumarchais. » Après un long procès, il fut reconnu que la basse justice de cette ville appartenait au roi et qu'elle devait être exercée par indivis en son nom par les consuls de Cintegabelle et ceux d'Aignes. Ceux-ci protestèrent contre cette sentence et les deux parties résolurent de remettre l'affaire à l'arbitrage du sénéchal de Toulouse. Cet officier « siégeant dans la salle basse du Palais neuf de Toulouse, » rendit sa sentence, qui supprimait en fait l'existence de la commune d'Aignes, tout en conservant ses privilèges. Ainsi il décida que sur les huit consuls de Cintegabelle, Aignes en fournirait un et quatre conseillers; deux gardes résideraient dans cette ville; les habitants devaient adresser leurs plaintes au lieutenant du bailli ou au notaire du tribunal, et soumettre tous leurs procès au jugement des consuls de Cintegabelle; participant aux dépenses d'intérêt commun, ils étaient déchargés de celles qui regardaient seulement Cintegabelle, comme les réparations de son église ou la construction d'un pont sur l'Ariège; douze d'entre eux étaient appelés à la répartition des tailles et des impôts. Le sénéchal leur reconnaît enfin la faculté de ne pas aller s'approvisionner au marché de Cintegabelle, les droits de four, de forges, et, en un mot, toutes les libertés dont jouissaient les habitants de cette dernière ville, « réservant toutefois l'honneur du roi et de son sénéchal. » Les consuls des deux villes s'engageaient à tenir ce traité « sous l'obligation des biens de leurs communautés respectives. » (Le lundi après la fête de saint Barnabe, 1314) »

Les archives ne nous mentionnent plus après cela qu'un procès intenté par les habitants d'Aignes contre le commandeur Gérard de Massas, qui fut condamné par le Parlement de Toulouse à leur reconstruire une église de 17 cannes de long, sur 5 de large et 5 de haut, à 4 travées, et terminée par un choeur à 6 retombées d'arc (1523).

Hôpital de Cintegabelle


Hôpital de Cintegabelle
Hôpital de Cintegabelle


Si les Hospitaliers n'avaient pas de résidence seigneuriale dans la ville du Thor, ils possédaient un véritable château féodal, dans l'enceinte de Cintegabelle, et c'est là sans doute que les commandeurs séjournaient quand les guerres contre les infidèles ne les retenaient pas au-delà des mers. Nous en trouvons la description dans le procès-verbal d'une des dernières visites de la Commanderie de Caignac: « Cintegabelle: Tient et possède le commandeur de Caignac au lieu de Cintegabelle, un chasteau basty de bonnes et épaisses murailles de briques, à 5 estages, avec un puits au milieu de la basse cour. Au 2e estage est une grande sale avec deux chambres de plein pied et au bout d'ycelles une antichambre avec l'entrée de basse-fosse pour y enfermer les criminels... »

Le procès-verbal mentionne aussi le modeste armement du château, « l'archebuse et les six vieux mousquets, » que la rouille dévorait tout à son aise, pendant que le temps faisait tomber les tours et les murailles désormais désertes et abandonnées.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.


Aix-en-Provence   (13)

Commanderie d'Aix-en-Provence
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Cantons: Aix-en-Provence - 13
Cette commanderie fut fondée dans la première moitié du XIIe siècle. Nous savons qu'en 1113 Saint-Gilles était la seule commanderie provençale de l'ordre, et que Trinquetaille fut créée en 1129.
Comme l'Hôpital a toujours considéré qu'Aix fut constituée après Saint-Gilles et avant Trinquetaille, il est probable que les hospitaliers s'établirent à Aix entre 1113 et 1129. En tous cas, les Templiers, dont l'existence à Aix est constatée en 1154, cédaient toujours le pas aux hospitaliers, plus anciennement établis qu'eux dans la ville, ce qui place la naissance de la commanderie d'Aix antérieurement à 1154.
La commanderie, sous le vocable de saint Antoine, était située au sud-est et à une petite distance de la ville comtale, au nord de l'église de la commanderie (église Saint-Jean) ; ses jardins s'étendaient jusqu'au Boulevard actuel au midi, et jusqu'à la rue de la Monnaie au nord. Elle fut ensuite transférée au prieuré, situé au chevet et au midi de l'église, et bâti en même temps qu'elle. Un nouveau prieuré fut édifié en 1761 (aujourd'hui musée de la ville). L'église fut d'abord une simple chapelle (chapelle Saint-Jean). En 1234, on commença les travaux de l'église actuelle, qui fut consacrée le 3 mai 1251 ; la nef fut achevée en 1264, le clocher en 1376. Le plan originaire de l'église était une croix latine, sans chapelles, ni bas-côtés ; successivement on ajouta sept chapelles (XIVe-XVIIe siècle). L'église est classée comme monument historique ; elle renferme de nombreuses œuvres d'art, notamment les épitaphes de Dragonet de Mondragon, prieur de Saint-Gilles (+22 janvier 1310), et des frères Géraud et Valentin du Bois, et les tombeaux des comtes de Provence, Alphonse II, Raymond-Bérenger IV et Béatrice de Savoie, femme de ce dernier. Autour de l'église s'étendait le cimetière particulier des hospitaliers, progressivement diminué par la création des chapelles, et supprimé en 1681. La commanderie était régie par un commandeur. Le service divin était assuré par un prieur, c'est-à-dire par un frère-prêtre de l'ordre. A partir du milieu du XIIIe siècle, la piété et les libéralités des comtes de Provence, des grands dignitaires de l'ordre et des particuliers avaient fondé dans l'église Saint-Jean-d'Aix des chapellenies, qui, en 1294, s'élevaient à vingt-quatre ; par suite de ces fondations, vingt-quatre chapelains se trouvaient prébendés sur les biens de la commanderie. Le grand-maître Hélion de Villeneuve réglementa le nombre de ces chapelains et les réduisit à dix-huit, auxquels il adjoignit un diacre, un sous-diacre et deux clercs. C'est ce personnel ecclésiastique important que le prieur fut chargé de diriger.
Après le prieur conventuel de Rhodes, le prieur d'Aix était le second dignitaire ecclésiastique de l'ordre. Il était nommé par le commandeur, faisait régir le prieuré par un sacristain nommé à vie, et payait une redevance au commandeur. Mais son administration était entièrement séparée de celle de la commanderie, et, dans la répartition des contributions générales imposées par le grand-maître, il était taxé séparément.

La commanderie comprenait:
1 — le prieuré de Saint-Jean-d'Aix
2 — les château et cure de Ginsasservis
3 — le membre de Vinon
4 — les château et seigneurie de Saint-Paul-le-Fougassier-les-Durance, provenant des Templiers
5 — l'église et les dimes de Brauch
6 — les terres et directes de Trets
7 — le domaine de Mallemort
8 — le fief de la Petite-Abbaye, les directes de Tarascon et de Saint-Maximin et la métairie de Saint-Antoine.
A la fin du XVIIIe siècle, son revenu était de 24 500 livres environ.

Un chapitre prieural du prieuré de Saint-Gilles fut tenu à Aix en mars 1331, par le grand-maître Hélion de Villeneuve, à la suite du chapitre général de l'ordre, tenu à Montpellier, en novembre 1330. Philibert de Naillac tint à Aix, en mai 1410, un chapitre général, dont l'importance fut considérable, car il mit fin au schisme (conséquence du grand schisme d'Occident), qui, depuis vingt-cinq ans, divisait l'ordre de l'Hôpital. Les archives de la commanderie sont conservées aux archives départementales des Bouches-du-Rhône (ordre de Malte, HH1, 159-213).

Commandeurs
— Nous indiquons ici un certain nombre de commandeurs d'Aix, avec les dates auxquelles nous les avons rencontrés, sans prétendre que cette liste soit complète, et en négligeant les titulaires à partir du XVIe siècle :
— Gautier, 1180.
— Pierre de Vaison, 1192.
— Pons Bernard, 1233-1235.
— Arnoul, 1241.
— Bérenger Monge, 1257-1283.
— Geoffroy Rostang, vers 1320.
— Isnard du Bar (de Grasse), 1335-1351.
— Ricau de Châteauneuf, 1371-1383.
— Reforciat d'Agoult, 1389-1402.
— Jean de Venterol, 1402-1420.
— Sebaud (ou Chabaud) de Rames, 1420-1432.
— Bertrand d'Arpajon, prieur de Saint-Gilles, eut Aix comme cinquième chambre prieurale en 1434, et la conserva probablement jusqu'à sa mort (30 octobre 1448).
— Tenc (ou René) Martin, mort au siège de Rhodes en 1480), appartenait à la famille des seigneurs de Puyloubier.
— Poncet d'Urre (assista au siège de Rhodes de 1522 et vivait encore en 1547).

Prieurs
— Cette liste, dressée d'après Roux-Alphéran, est empruntée, jusqu'au début du XVIIe siècle, à une liste établie par le prieur Anne de Naberat, dont les travaux historiques sur l'ordre, avantageusement connus, garantissent la sincérité à partir du XVIIIe siècle ; elle a été complétée par Roux-Alphéran qui a eu sous les yeux tous les éléments nécessaires pour qu'elle soit exacte.
— Didier, 1251-1264.
— Raymond Isnard, 1264-1276.
— Bertrand Lance, 1276-1288.
— André Baroli, 1288-1299.
— Pierre de Malemort.
— Vincent Verrier, 1312 (mort au plus tard en 1322).
— Pierre de Cuers (de Curisio), vers 1322, (mort au plus tard en 1328).
— Jacques de Clerio, 1328-1347.
— Bertrand Audebert, 1347-1352.
— Jean Tripoli, 1352-1355.
— Hugues de Alerio, 1355-1375.
— Pierre Aycard, 1375-1401.
— Raymond Rostin, 1401-1404.
— Rostang Malpel, 1404-1408.
— Pierre Curt, 1408-1434.
— Mathieu Honorat, 1432-1462.
— Vacance de six années.
— Antoine Honorat, 1448, mort en 1472.
— Hugues Arbaud, nommé dès 1470, n'entre en fonctions qu'après la mort de son prédécesseur.
— Guillaume de Ronchinol, 1483, mort en 1528.
— François Larisse le remplace dès 1526 jusqu'en 1530.
— Valentin Dubois, 1530-1555.
— Jean Nicolas, 1555-1592.
— Angelo Pace, 1593-1602.
— Anne de Naberat, 1602-1630.
— Honoré Pellegrin, pourvu d'un bref de survivance depuis 1623, prieur depuis 1630, mort en 1649. - Hercule de Berre, 1649-1666 (suspendu en 1657).
— Pierre de Chailan, 1666-16G7.
— Jean-Claude Viany, 1667, démissionne en 1720.
— Paul Alphéran, 1720-1628.
— Jean-Melchior Alphéran, 1729, démissionne en 1743.
— Jean-Baptiste de Viguier, 1745-1773.
— Joseph-Félix Alphéran 1773, démissionne en 1788.
— Jean-François Alphéran, 1788-1792.
Comte de Grasset, Essai sur le grand-prieuré de Saint-Gilles, Paris, 1869, page 18, 51.
— Abbé E.-F. Maurin, Notice historique et archéologique sur l'église Saint-Jean de Malte, aujourd'hui paroisse Saint-Jean (intra muros) de la ville d'Aix, dans Mémoires de l'Académie d'Aix, Aix, 1844, page 201-308.
— Abbé M. Constantin, Saint-Jean de Malte, la collégiale, la paroisse, l'église, Aix, 1890.
— Baron Guillibert, Constat au prieuré de Saint-Jean-de-Malte de la commanderie d'Aix en 1873, Paris, 1905, Extrait du Bulletin historique et philologique, 1904.
— Reinaud de Fonvert, Notice sur la fenêtre absidale de l'église de Saint-Jnea de Malle à Aix, Aix, 1860.
— Roux-Alphéran, Les rues d'Aix, Aix, 1846-1848, tome II pages 337-56.
— J. Raybaud, Histoire des grands-prieurs et du prieuré de Saint- Gilles, éditions C. Nicolas, Nîmes, 1904-1906, 2 volumes in-8°.
— Aix, Bibliothèque Méjanes, ms. 339 (pièces justificatives de Raybaud).
— Malte, archives de l'Ordre, libri bullarum, passim.
J. DELA VILLE LE ROULX.

Sources: Baudrillart, Alfred. Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques. Tome premier, pages 1241-1242. fascicules 1-6, Aachs-Albus. Paris 1912 - BNF

Eglise Saint-Jean de Maltewikipedia


Aix-la-Chapelle   (52062)

Commanderie d'Aix-la-Chapelle
Pays: Allemagne, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, District: Cologne, Arrondissement: Aix-la-Chapelle
Cette commanderie fut constituée au début du XIVe siècle. Elle est pour la première fois mentionnée en 1313. A la fin du XVIe siècle, elle fut unie à celle de Mechelen (Pays-Bas, province du Limbourg, commune de Wittem). Elle était affectée aux chapelains conventuels, et relevait de la langue d'Allemagne et du prieuré de Basse-Allemagne. Elle était peu importante. En 1700, son revenu était de cent écus de France. Elle disparut en 1809, lors de la suppression de l'ordre en Allemagne. La municipalité d'Aix-la-Chapelle entra ultérieurement en possession des bâtiments de la commanderie et les fit démolir pour bâtir une école. Le seul souvenir qui subsiste à Aix-la-Chapelle de la commanderie est le nom d'une rue, Johanniterstrasse.
L'église Saint-Paul a recueilli une sculpture provenant de l'ancienne chapelle de la commanderie et représentant le chef de saint Jean sur un plat, œuvre importante du XIVe siècle, Archives perdues, sauf un petit fonds de 11 chartes (1245-1766) et de 43 liasses (1538-1810) concernant surtout Mechelen, conservé aux archives royales d'Etat de Dusseldorf.
— Delaville Le Roulx, Cartulaire général des hospitaliers, Paris, 1894-1906, tome I, page CLXVIII, CLXXIX.
— Renseignements fournis par R. Pick, archiviste de la ville d'Aix-la-Chapelle. — J. DELAVILLE LE ROULX.

Baudrillart, Alfred. Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques. Tome premier, pages 1271-1272. fascicules 1-6, Aachs-Albus. Paris 1912 - BNF


Alès   (30)

Commanderie d'Alès
Département: Gard, Arrondissement et Canton: Alès - 30


Domus Hospitalis Alès
Domus Hospitalis Alès


ALAIS (Ccommanderie d'Alès)
La commanderie d'Alais mieux Alès fut fondée grâce aux libéralités des seigneurs d'Alais. En 1143, Bernard Pelet, comte de Melgueil et seigneur d'Alais, fait donation à l'ordre du fief de Sersimagis ; en 1148, il donne aux hospitaliers une terre contiguë à leur dortoir ; en 1171, Bertrand Pelet, fils de Bernard, les met en possession des biens que son père leur avait légués, c'est-à-dire des biens entre les deux Gardons, le territoire de Valentinum, le moulin Salvan et un autre moulin ; en 1173 Sibylle d'Alais fonde leur église.

Cette église était située au nord de la ville, à l'entrée d'une prairie qui porte encore le nom de pré Saint-Jean, à un endroit qu'on désigne sous l'appellation vulgaire de la Gleïselo. C'est aujourd'hui une maison particulière, au bas de la rampe de la Comté.

Cet emplacement, en 1586, s'appelait Saint-Jean d'Entraigues, ce qui prouve que l'église était alors dans une sorte d'île, formée par les deux Gardons, et ce qui corrobore les termes de la donation de 1171.

Parmi les plus anciens commandeurs, nous signalerons :
— Adalbert, 1143-1148.
— Raymond de Montpezat, 1186.
— Bernard Cancala, 1215.
— Bertrand de Pierrelatte, 1239.
— Foulques du Tournel, 1250.
— Foulques de Thoard, 1271-1273.
— Pierre Durand, 1283-1293.

La commanderie d'Alais eut une existence propre jusqu'après 1273. Avant 1279, elle se fondit dans celle de Saint-Maurice de Casesvielles (Gard, canton Vézenobres), et cette union persista au moins jusqu'à la fin du XVe siècle ; Saint-Maurice, et par conséquent Alais, furent ultérieurement rattachés à la commanderie de Saint-Christol. Les archives de la commanderie d'Alais sont conservées aux Archives des Bouches-du-Rhône, dans le fonds de Saint-Christol (H1, 869-964). En 1567, les calvinistes détruisirent la maison et l'église des hospitaliers d'Alais.
— Raybaud, Histoire des grands-prieurs et du prieuré de Saint-Gilles, Nîmes, 1904-1906, 2 volumes in-8°.
— Delaville, Le Roulx, Cartulaire général des hospitaliers, Paris, 1894-1906, 4 volumes in-folio, passim.
— Recherches historiques sur la ville d'Alais, Alais, 1860, page 7, 230-231.
— J. DELAVILLE LE ROULX.


ALAIS - Alès (Commanderie du Temple)
Les Templiers avaient également un établissement à Alais. C'est dans la maison du Temple de cette ville, en 1217, qu'eut lieu la promulgation solennelle de la seconde charte de commune octroyée aux habitants d'Alais. L'église des Templiers, sous le vocable de Notre-Dame, était située dans la rue Notre-Dame ; on en voit encore quelques restes au n° 123.
A la fin du XIIIe siècle, en 1296, nous constatons que les biens des Templiers à Alais étaient déjà rattachés à la commanderie de Jallès sous la direction d'un commandeur unique, Garin de Châteauneuf.

En 1314 et 1316, quand l'Hôpital eut hérité des biens du Temple, la maison du Temple d'Alais fut un instant régie par le commandeur de Saint-Maurice de Casesvielles et Saint-Jean d'Alais. Mais, à partir de 1318, elle fut définitivement rattachée à Jallès. On suit la trace des directes d'Alais, appartenant à Jallès, depuis cette époque; elles dépendaient de la chapelle Sainte-Agathe d'Alais. Le fonds d'archives du Temple d'Alais, arbitrairement constitué à une époque récente, est conservé aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône sous la cote m, 58-86.
J. DELAVILLE LE ROULX.
Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques. Tome premier, pages 1323-1324. fascicules 1-6, Aachs-Albus. Paris 1912 — BNF


Angers   (49)

Commanderie d'Angers
Département: Maine-et-Loire, Arrondissement et Cantons: Angers - 49


Domus Hospitalis Angers
Domus Hospitalis Angers


Frère Grelier de Concize, commandeur de l'ancien hôpital d'Angers (1702-1784)
L'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, fondé lors de la première croisade, appelé depuis chevaliers de Rhodes et de Malte, était composé de huit langues ou nations : Provence, Auvergne, France, Italie, Aragon, Allemagne, Castille et Angleterre. La langue de France possédait trois grands prieurés, ceux de France, de Champagne et d'Aquitaine. Le grand prieuré d'Aquitaine comprenait des commanderies, parmi lesquelles celle de la ville d'Angers : elle était située rue Grandet (hôtel de Contades) avec chapelle vis-à-vis dédiée à saint Blaise, dont au XVIIIe siècle le chœur seul subsistait.

La commanderie avait des rentes et des biens à Angers et aux environs, et sept membres :
1 — Andard
Département: Maine-et-Loire, Arrondissement et Cantons: Angers, Commune: Loire-Authion - 49


Domus Hospitalis Andard
Domus Hospitalis Andard


L'Hôpital, ferme sur la commune d'Andard.
— Ancien domaine des Templiers d'Angers, avec clos de vigne, prés, marais, attenant vers l'est, aux communs de Corné, vendu nationalement le 17 ventôse an II.
Dictionnaire Historique, Géographique et Biographique de Maine-et-Loire, par M. Célestin Port. Trois tomes, Paris Angers 1876. Tome II, pages 362-363.
2 — Plumoison de nos jours Villevêque
Département: Maine-et-Loire, Arrondissement et Cantons: Angers, Commune: Rives-du-Loir-en-Anjou - 49


Domus Hospitalis Villevêque
Domus Hospitalis Villevêque


3 — Saulgé-l'Hôpital
Département: Maine-et-Loire, Arrondissement et Cantons: Angers, Commune: Saulgé-l'Hôpital - 49


Domus Hospitalis Saulgé
Domus Hospitalis Saulgé


4 — Le Coudray-Macouard
Département: Maine-et-Loire, Arrondissement et Canton: Saumur - 49


Domus Hospitalis Coudray-Macouard
Domus Hospitalis Coudray-Macouard


5 — Thorée
Département: Sarthe, Arrondissement et Canton: La Flèche, Commune: Thorée-les-Pins - 72


Domus Hospitalis Thorée
Domus Hospitalis Thorée


6 — Saint-Jean de Feuillet, à Villiers-Au-Bouin
Département: Indre-et-Loire, Arrondissement: Chinon, Canton: Cléré-les-Pins - 37


Domus Hospitalis Feuillet
Domus Hospitalis Feuillet


7 — Saint-Jean de Beauvais ?, à Saint-Germain-d'Arcé
Département: Sarthe, Arrondissement et Canton: La Flèche, Commune: Saint-Germain-d'Arcé - 72
8 — Vernantes
Département: Maine-et-Loire, Arrondissement et Canton: Saumur, Commune: Vernantes - 49


Domus Hospitalis Vernantes
Domus Hospitalis Vernantes


Les archives de la commanderie d'Angers, qui subsista jusqu'à la Révolution, sont conservées à la préfecture de la Vienne. (Anjou historique, XVI, 337.)

L'avant-dernier commandeur de l'ancien Hôpital d'Angers fut le Frère Charles-Auguste Grelier de Concize, qui mourut au bourg de Saint-Pierre des Herbiers (Vendée), le 25 mars 1784. Le sieur Moisgas, feudiste à Mortagne-sur-Sèvre, adressa aux Affiches d'Angers une notice que nous reproduisons :
« Il était né le 10 mai 1702 et avait été reçu chevalier le 8 décembre 1725. Il avait été gouverneur de Goze, île d'Afrique sur la côte de Barbarie, appartenant aux Chevaliers de Malte. Depuis deux ou trois ans, il s'était retiré au bourg des Herbiers, pour être plus à portée de l'office divin, où il édifiait tous ceux qui y assistaient, tant par sa ferveur que par sa modestie. Auparavant il habitait la terre de Concize, paroisse de Notre-Dame des Herbiers, où par manière de récréation il se livrait à l'agriculture, semblable aux sénateurs romains qui, après avoir commandé avec distinction les belles légions de la République, venaient cultiver leurs possessions. Il ne sut multiplier les instruments de sa fortune que pour la répandre avec plus d'abondance dans le sein des pauvres de son canton, et surtout des malades ; qui trouvèrent toujours chez lui un secours assuré, par la distribution qu'il leur faisait des aliments et des remèdes convenables à leur état. Pauvres, souvenez-vous à jamais de ses bontés ; souvenez-vous que le jour de son arrivée à Concize fut celui de votre bonheur. Que vos enfants, que toute la postérité sachent combien il vous a chéris ; ce sera une marque de votre vertu, et ce témoignage vaudra seul des inscriptions, des statues et tout ce que les hommes ont pu inventer jusqu'à présent pour consacrer la mémoire des vivants et des morts.

— Le Frère Grelier de Concize était né affable et d'un esprit droit dans les affaires, patient, bienfaisant, ami généreux, bon citoyen, voisin aimable et pacifique, ennemi de tout procès ; doué de toutes les vertus de l'âme et du cœur, il ne cherchait qu'à faire le bien. Maître charitable, au dernier bail de sa commanderie, il préféra l'affermer par partie, dans la crainte qu'un fermier général ne vexât les sous-fermiers. Il serait bien à souhaiter que tous les riches suivissent cet exemple si digne d'être publié : leurs fermiers se trouveraient par ce moyen plus en état de soulager les pauvres de la campagne, en les occupant plus volontiers à la culture des terres, trésor indicible pour l'Etat.
— Je goûte un vrai plaisir en rendant publics ces témoignages, de l'estime et du respect que j'ai toujours eus pour lui ; je regrette seulement de ne pouvoir semer sur sa tombe des fleurs dignes de lui, et je me borne à l'arroser, avec tous ses voisins, des pleurs qui lui sont si justement dus. »

Après le Frère Charles-Auguste Grelier de Concize, l'ancien Hôpital d'Angers eut pour commandeur le Frère Louis-Hubert de Murat, chevalier profès de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, né le 28 juillet 1734, et reçu chevalier le 18 septembre 1740.
Le nouveau commandeur afferma, en mai 1785 :
1 — le lieu de l'Hôpital, situé à Andard.
2 — le lieu de l'Hôpital, à Villevêque.
3 — le lieu de l'Hôpital, à Saint-Silvin.
4 — les fiefs dépendants de ces trois domaines.
5 — les fiefs et rentes dans l'étendue de la paroisse de Saulgé-l'Hôpital.
6 — le temporel de la commanderie de Saint-Jean-l'Hôpital du Coudray-Macouard, dépendant de la commanderie de l'Hôpital d'Angers.
7 — le lieu de la Rame, situé au canton de Pierre-Lise, près le grand Mail, paroisse de Saint-Michel-du-Tertre, à Angers.
8 — un trait de dime, un pré nommé le Port-Thibault, à Denée.
9 — la dime de blé dans l'étendue de la paroisse des Essarts et des environs.
10 — une rente de blé due par les Augustins d'Angers.

La rue David-d'Angers a porté jusqu'en 1869 le nom de rue de l'Hôpilal.
Sources : L'Anjou historique : paraissant tous les deux mois, page 150, XVIIe année, n° 2, septembre-octobre 1916. Angers 1916 - BNF

Les ordres de Malte, du Temple en Anjou
Les Hospitaliers furent les derniers défenseurs de la Terre Sainte. Ils n'abandonnèrent Saint-Jean d'Acre (1290) que pour s'établir, après quelques années passées à Chypre, dans l'île de Rhodes (1310) et de la menacer encore les côtes de l'Asie Mineure, s'y installer à diverses reprises et protéger contre les entreprises des infidèles cette partie des côtes de la Méditerranée, la péninsule hellénique et ses îles. Chassés de Rhodes en 1523, les Hospitaliers émigrèrent à Malte que Charles-Quint leur abandonna (1530), et, là encore, ils continuèrent contre le Croissant la guerre qu'ils n'avaient cessé de lui faire depuis près de quatre siècles. Les chevaliers conservèrent Malte jusqu'en 1798, époque où Bonaparte mit fin à leur existence politique.

A Angers, les Hospitaliers possédaient une commanderie, dont on trouve la trace à partir de 1206. L'hôtel de la commanderie était situé rue Grandet (hôtel de Contades), avec chapelle vis-à-vis dédiée à saint Blaise, dont au XVIIIe siècle le chœur seul subsistait (1).
1. La chapelle de Saint-Biaise était située rue David, n° 38. L'Université d'Angers s'y rendait chaque année, le 3 février, jour de la fête de saint Blaise, pour célébrer la fête de la « Nation » d'Aquitaine. On sait que la rue David a porté jusqu'en 1869 le nom de rue de l'Hôpital.

La commanderie avait des rentes et des biens à Angers et aux environs, et sept membres:
1 — Andard.
2 — Plumoison (Villevêque), ancienne commanderie.
3 — Saulgé-l'Hôpital, ancienne commanderie.
4 — le Coudray-Macouard, ancienne commanderie.
5 — Thorée (Sarthe), ancienne commanderie, avec l'annexe du Temple de Bauge.
6 — Saint-Jean de Feuillet, à Villiers-Au-Bouin (Indre-et-Loire), et Saint-Jean de Beauvais, à Saint-Germain-d'Arcé (Sarthe).
7 — Vernantes, dépendant anciennement de la commanderie de Thorée (2).
2. L'Anjou historique (III, 300) a publié quel était le temporel de la commanderie de l'ancien hôpital d'Angers au mois de mai 1785, époque d'un renouvellement de bail.

La commanderie d'Angers subsista jusqu'à la chute de l'Ordre. Ses archives sont conservées à Poitiers aux Archives départementales de la Vienne, dans le fonds du Grand-Prieur d'Aquitaine (H 3, liasses 29-103 et registres 310-330).

Voici les noms de quelques-uns des commandeurs de l'Hôpital d'Angers:
— 1206, Guillaume.
— 1540-1553, Eutrope de Callières.
— 1567, Olivier Daulx.
— 1573-1617, François de Marans.
— 1617-1628, Olivier de Coublant (pourvu en 1620).
— 1638-1640, Lancelot-Pierre du Plessis-Baudouin.
— 1642-1660, René du Bailleul.
— 1683, Jacques de Bretbel-Gremonville.
— 1726. René-Robert de Marbœuf.
— 1765, Bernardin de Marbœuf.
— 1772-1776, Charles-Auguste Legreslier de Concize.
— 1785, Louis-Hubert de Murat.


* * *


L'ordre du Temple fut fondé après la première croisade pour défendre les Lieux Saints et protéger les pèlerins. Le premier maître, Hugues de Payns, voulut faire de ses « pauvres chevaliers du Christ » la gendarmerie de la Palestine. Ils s'établirent sur l'emplacement du Temple de Jérusalem ; d'où leur nom de Templiers. Au concile de Troyes, en 1128, ils reçurent une règle dictée, dit-on, par saint Bernard, une règle toute cistercienne.
Le développement de l'institut des Templiers fut rapide ; il acquit des domaines non seulement en Syrie, mais dans toute l'Europe. Il y bâtit des Temples innombrables. L'ordre était gouverné par un grand maître.
Les maisons du Temple (commanderies) étaient groupées par provinces. A la tête de chacune de ces provinces était un commandeur de province.

L'ordre du Temple eut des destinées en partie double. Il demeura en Orient, où il combattit l'Islam. En Occident, il devint une grande puissance temporelle et financière. Les Templiers se firent, avec les Juifs, les banquiers de la chrétienté. Le plus puissant client des Templiers, Philippe le Bel, convoitait leur immense fortune. Il réussit à les détruire (1312), mais non à s'approprier tous leurs biens immobiliers qui passèrent aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. C'est ainsi que se réalisa, financièrement du moins, un plan de fusion des deux grands ordres militaires, souvent agité à la fin du XIIIe et au commencement du XIVe siècle.

Orderic Vital rapporte que le comte Foulques V d'Anjou, revenu de son premier voyage en Palestine (il était de retour le 24 septembre 1121), assigna dans ses terres une rente de 30 livres angevines au profit des chevaliers de l'ordre du Temple (1).
1. Le comte Foulques V d'Anjou était à Jérusalem dans les premiers temps de la fondation du Temple. Pendant une année, il y entretint cent hommes d'armes à ses frais, dans la compagnie de la milice. Brave, généreux, zélé, il avait plu par ses qualités à Baudouin II qui, n'ayant pas de fils, songea à faire de lui l'héritier présomptif de sa couronne, en lui offrant en mariage sa fille aînée Mélisande. Les premières ouvertures lui en furent faites par Hugues de Payns en 1127 ou en 1128. Veuf de sa femme Eremburge, il accepta la proposition avec joie, mais il voulut, avant de partir, consolider sa politique en Anjou par le mariage de son fils aîné Geoffroy, auquel il devait remettre son comté, avec « l'impératrice » Malahide, fille du roi d'Angleterre, Henri Ier. Les noces furent célébrées au Mans et Foulques y prit la croix des mains de l'archevêque de Tours, en présence des évêques et des seigneurs de la province (juin 1129).

A Angers, les Templiers avaient une commanderie ; en 1229, nous connaissons un accord intervenu entre eux et l'abbesse de Montrevault. Quand l'ordre du Temple fut aboli, la commanderie d'Angers ne fut pas incorporée à la commanderie que les Hospitaliers avaient dans cette ville.
Elle continua à former la commanderie du Temple d'Angers, eut ses commandeurs distincts et son organisation propre jusqu'à la suppression de l'ordre de l'Hôpital en 1793.


La commanderie se composait
1 — de biens et de rentes à Angers et aux environs.
2 — du membre de Brain-sur-l'Authion.
3 — du membre d'Ouche (Tiercé).
4 — du membre de Marolles (Seiches).
5 — du membre de Montsoreau, au Bailleul (Sarthe).
6 — du membre de Précigné (Sarthe), ancienne commanderie du Temple.
7 — du membre du Temple-Béconnais ou Temple de Villemoisan, ancienne commanderie du Temple, qui avait elle-même trois membres (Saint-Jean de Segré, Hôpital de Bouillé-Ménard, et bailliage de Châteaugontier).

La maison de la commanderie était située à Angers au faubourg de Saint-Laud, dans la rue du Temple (1). La commanderie relevait du Grand Prieuré d'Aquitaine. Ses archives sont conservées aux Archives départementales de la Vienne (H 3, liasses 104-148, et registres 331-341).
1. La maison du commandeur existe encore, n° 7 et 9 de la rue du Temple. La chapelle de la commanderie, devenue une maison d'habitation, est au n° 5 de la même rue. Les servitudes de la commanderie exigent encore au n° 3 bis de la même rue.

Voici les noms de quelques-uns des commandeurs du Temple dangers
— Frère Huc, 1229-1238.
— Michel Delamotte, 1352.
— Jean Bragier, 1364-1387.
— Aimeri Daviet, 1394.
— Jean Boureau, 1402.
— Guy de Domaigne, 1447.
— Guillaume d'Appelvoisin, 1458-1465.
— Robert Berault, prêtre, 1491.
— Jacques Brunet, 1497-1513
— François de Nuchèze, 1528-1530.
— Charles Charruyau, 1534-1541.
— Pierre Pelloquin, 1547-1572.
— Louis d'Appelvoisin, 1580 (date de sa provision)-1621.
— Charles de Saint-Offange, 1625.
— Jean Dubois, 1628-1630.
— François de Boisbaudry de Trans, 1649.
— Jacques de Jalesne, 1654-1657.
— Charles de Savonière de la Bretesche, 1663-1692.
— Jacques de Voyer de Paulmy, 1695-1701.
— Charles Frottier de la Menelière, 1721-1722.
— Jean-Gabriel de Fournel, 1730-3 mars 1761 (date de sa mort).
— Jean-Hardouin de Maillé de la Tourlandry, 1762-22 mars 1785 (date de sa mort).
— Jean-Henri de la Laurencie, 1786 (2).
2. Cf. Grands-Maîtres angevins de l'Ordre du Temple, par Armand Parrot (Paris, Picard.)
Sources : L'Anjou historique : paraissant tous les deux mois, page 337 à 341. Seizième année, n°4. Janvier-Févtier 1916. Angers 1916 - BNF

La Commanderie
Aujourd'hui, il ne reste plus rien des bâtiments du prieuré d'Angers. Il se trouvait à l'angle de la rue David d'Angers (ancienne rue de l'Hôpital) et de la rue Grandet (ancienne rue Saint-Blaise).

Les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem s'installe à Angers en 1206. A son origine, la commanderie relevait territorialement du grand prieuré de France avant de l'être de celui d'Aquitaine à Poitiers.

Il ne reste rien de cette première commanderie. Il reste des documents décrivant un logis principal ultérieur, ou grand logis, remontant au XVe siècle. Le logis secondaire, ou petit logis, est plus difficile à dater d'après ces documents iconographiques. La commanderie était constituée en deux logis contigus à l'ouest de la rue Sainte-Blaise, le grand logis accessible depuis cette rue, le petit logis secondaire plus à l'ouest, ayant son entrée par une allée entre deux hôtels particuliers. Ces deux logis, dotés de plusieurs dépendances, étaient disposés entre cour et jardin. Le grand logis peut être décrit avec une relative fiabilité grâce à des dessins et plans de 1725 : un long corps de bâtiment à un étage et comble. Il était couvert d'un toit à deux longs pans avec pignons, et desservi par une tour d'escalier à vis hors-d'œuvre, à toit polygonal.

Les jardins des deux logis est divisé en quatre carrés de gazon par des allées de charmes. Des arbres fruitiers en espalier ou en buisson occupaient le pourtour.

Le prieuré d'Angers devait être beaucoup plus vaste et même comporter un hôpital si l'on se réfère au nom ancien de la rue David d'Angers. Ce prieuré disparaît à la Révolution et les bâtiments sont détruits, ils seront remplacés par des hôtels particuliers, notamment l'hôtel de Contades. Ce site est aujourd'hui occupé par des immeubles datant des années 1960.

La chapelle
La chapelle, sur le côté oriental de la rue Saint-Blaise, dédiée à saint Blaise, n'est connue que par le dessin de 1725. La chapelle était un simple vaisseau quadrangulaire, à chevet plat, éclairé par trois baies en plein-cintre sur chaque élévation latérale, qui peuvent être datées de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle. Le chœur seul était alors voûté. Un porche, accompagné d'un petit logement, précédait le pignon occidental.
A l'emplacement de la chapelle, subsistent les restes méconnaissables d'un bâtiment datant du début du XIXe siècle.
Wikipedia

Voir Saint-Blaise d'Angers
Suite

Arret du Conseil D'Estat du Roy
Qui ordonne que les reglemens concernant le controlle des actes de Foy et Hommage, Aveux et déclarations aux PapiersTerriers paffés devant Notaires ou autres Officiers qui ont la faculté de les recevoir feront executez selon leur forme et teneur, et en conféquence déclare nulle une Déclaration recue aux Affifes de la Commanderie de S. Remy de la Ville d'Angers : condamne le Sieur de la Maffeliere Partie, le nommé Bardoul Greffier, et le nommé Guichet Sergent, chacun en 200 livres d'amende, pour avoir délivré, s'être fervy et avoir fignifié ladite Declaration, fans qu'elle ait été controllée : et Ordonne qu'à l'avenir lefdites déclarations qui feront reçues aufdites Affifes, feront controllés dans la quinzaine de leurs dattes, et les Droits payez conformément aux Reglemens.

Du trentième Avril 1718
Extrait des Registres du Confeil d'Estat.
Veu au Confeil d'Etat du Roy, la Requête prefentee en iceluy par François Desbanes, Chevalier de l'Ordre de Jerusalem, Commandeur de S. Remy, Receveur et Procureur du Commun Tréfor de l'Ordre de Malthe au Grand Prieuré d'Aquitaine, contenant que le Procureur Fifcal de la Commanderie d'Anger auroit fait affiguer plusieurs Tenanciers à comparoître aux Affifes pour s'avouer Vassaux, exhiber et fournir leurs Contracts, faire foy et hommage, bailler Aveus et Dénombremens, et déclarer les choses par eux tenues en Cenfive, que sur une des Aliénations François Truchalaume auroit comparu en personne et passé le vingt-un May 1715. Déclaration à l'Audience pour quelques immeubles qu'il possede que la Sentence qui auroit donné Acte de cette Déclaration, auroit elle expediée par le nommé Bardoul Greffier desdites Assises, et signifiée par Bichet Sergent Royal sans au préalable l'avoir fait controller ; que cette Signification portée au Controlle des Exploits, le Commis de Béguin Fermier du Controlle des Actes des Notaires et Droits y joints de la Généralité de Tours, auroit retenu ladite Sentence, et auroit fait assigner le Sr de la Marseliere Commandeur de la Commanderie de l'ancien Temple d'Angers, lefdits Bardoul Greffier et Guichet Sergent devant le Subdelegué à Angers du Sieur Intendant de la Généralité de Tours, pour voir déclarer ladite Sentence nulle, condamner les susnommés en deux cens livres d'amende chacun pour s'être servy, avoir délivré et fignifié ladite Sentence, sans au préalable l'avoir fait controller dans la quinzaine du jour de sa datte, et Ordonner que ledit Bardoul donnera communication de tous les Aveus, Acles de foy et hommage, et Déclarations qu'il a reçues pour être par luy pris telles conclulions qu'il avisera, que cette Demande est insoutenable :
1 — Depuis l'Etabliflement des Droits de Controlle, l'Ordre de Malthe n'a fait controller aucunes des Sentences rendues aux Affifes.
2 — Si la prétention de Béguin avait lieu, le Revenu de dix années de toutes les Commanderies, ne suffiroient pas pour y fatisfaire.
3 — Les Sentences en question n'ont point d'aplication aux Articles 61 et 63 du Tarif et 184 du Tarit du vingt Mars 1708. Non plus qu'à l'Arret du feize Juillet 1697, à l'Article 6, de la Déclaration du quatorze Juillet 1699, et à l'Edit de 1693.
4 — Ces Reglemens n'assujettisent absolument au Controlle des Actes des Notaires, que les Actes par eux passés, les Tabellions et Greffiers des Arbitrages, et encore les Déclarations consenties volontairement au Greffe des Seigneurs, au lieu de les faire devant Notaires.
5 — Les termes d'Assises ou autrement qu'on a glissé dans les Disposition de l'Article 6, de la Déclaration du quacorze Juillet 1699 ; ne changent rien aux Reglemens précédemment rendus.
Suite BNF


Anglure   (71)

Commanderie d'Anglure


Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Canton: Paray-le-Monial, Commune: Hôpital-le-Mercier — 71


Commanderie d'Anglure
Commanderie d'Anglure


Anglure, aujourd'hui simple domaine situé sur la commune de l'Hôpital-le-Mercier en Saône-et-Loire, avait appartenu dès le début aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Seule une porte en accolade prouve l'ancienneté du lieu.
Sources: Georges CHATARD — Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais fondée en 1845. Tome 70 4e trimestre 2000.

Anglure, Angleures


Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Commune: Anglure-sous-Dun - 71
Et premièrement je descendi et veins à la maison d'Angleures (2) et enquis des dites choses, présent ledit notaire, et recehu le sairement du comandeur dudit lieu et sur le veu de sa religion, et de frère André de Buchon, hospitalier demeurant audit lieu, en la présence de plusieurs genz dignes de foy, vehuz les cartulaires et registres des maisons et granges appartenanz audit comandeur du dit lieu et sur le veu de sa religion et de frère André Buchon, hospitaliers demeurant audit lieu, en la présence de plusieurs genz dignes de foy, vehuz les cartulaires et registres des maisons et granges appartenanz audit comandeur et à sa comandise. Et est à savoir que li diz comanderres governe en ladite baillie de Mascon dous maisons de l'Opital, c'est à savoir la maison d'Angleurs et la maison de l'Opital de Chenoy (3), et Il granges qui furent jadis du Temple, c'est à savoir Reuffie (4) et Laye (5).
2. Anglure, commune de l'Hôpital-le-Mercier. Un hameau, aujourd'hui détruit, de cette commune portait le nom de la Commanderie. V. Cassini. La voie romaine latérale à la rive droite de la Loire y passait.
3. Chenay-le-Châtel, canton de Marcigny, Saône-et-Loire. Un hameau, autrefois paroisse, porte le nom de l'Hôpital. Cet établissement, situé sur la rive gauche de la Loire, était non loin de la voie romaine tendant à Clermont.
4. Reffy, commune de Baugy, Saône-et-Loire. Au point d'intersection de la voie latérale à la rive droite de la Loire et de la voie tendant à Clermont.
5. Laye, commune de Varenne-Reuillon, Saône-et-Loire. Sur la voie romaine latérale à la rive droite de la Loire.


Et premièrement s'ensuit la valeur de la maison d'Angleures, à rente assise selon la coustume du pais, des rantes et des values de ladite maison.
Premièrement en deniers 25 livres tournois.
Item en blez de rante et froment de rente 5 bichets, vaut le bichet à rante assise 2 s. 6 d. tournois
Somme 12 s. 6 d. tournois
Item 30 bichets de segle de rante, 2 s. le bichet, valent en somme 60 s. t.
Item 100 bichets d'avene, le bichet 15 d, valent 6 l. 5 s.
Item gélines 40, 3 d, la pièce, valent 10 s.
Item les prez, 26 charretées chescun an, par estimacion valent 5 l. 10 s.
Item tâches et dismes par estimacion 120 bichets, c'est à savoir 15 bichets froment valent 37 s. 6 d.
Item Segle, 55 bichets valent, 110 s.
Item, fèves 8 bichets valent, 16 s.
Item, meil et peniz, 12 bichets valent 18 s.
Avene, 30 bichets valent 37 s. 6 d.
Item le gaygnage 50 bichets, c'est à savoir 30 bichets segle valent 50 s.
Item froment 14 bichets valent 35 s.
Item fèves 6 bichets valent 12 s.
Item 5 bichets avene valent 6 s. 3 d.
Item la valeur du bois appelé Champron portant paisson, par extimacion de valeur par an à autre année par chacun an 40 s.
Sources : Anatole de Charmasse. état des possessions des Templiers et des Hospitaliers en Mâconnais, Charollais, Lyonnais, Forez et partie de la Bourgogne d'après une enquête de 1333. Extrait des mémoires de la société Eduenne; nouvelle série, tome VII. H. Champion, Paris, Autun 1878. - Livre numérique Google


Anse   (69)

Département: Rhône, Arrondissement: Villefranche-sur-Saône, Canton: Anse - 69


Domus Hospitalis Anse
Domus Hospitalis Anse


Ce est la prise et la value de la maison de Anxe (1) de l'Opital de Saint-Jehan de Jhérusalem et de la grange de Haissars (2) appartenant à la maison des susdites.
Premèrement en rantes d'argent, 8 livres. 16 s. tournois
Item en rantes de froment 2 anées, le bichet 18 d. viennois, valent 20 s. tournois
Item en rantes de seigle 2 anées, l'anée 6 s. 5 d. tournois valent 58 s. tournois
Item 25 ovrées de vignes, l'ovrée 2 s. valent 50 s. tournois
Item 6 soytures de pré, la soyture 4 s. valent 24 s. tournois
Item 3 gellines de servis 10 d. tournois
Summe 100 et 10 livres. 16 s. 6 d. tournois
1. Anse, Rhône, l'antique Assu Paulini de la carte de Peutinger, sur la voie d'Agrippa.
2. Un terrier de 1485, cité dans le tome III de l'inventaire de Malte, aux archives du Rhône, page 208, mentionne Saint-Jean-des-Essarts parmi les dépendances de la commanderie de Belleville.
— Peut-être Saint-Jean (c'est une commanderie, d'après la carte de Cassini), entre Mogneneins et Peyzieux-sur-Saône

Sources : Anatole de Charmasse. état des possessions des Templiers et des Hospitaliers en Mâconnais, Charollais, Lyonnais, Forez et partie de la Bourgogne d'après une enquête de 1333. Extrait des mémoires de la société Eduenne; nouvelle série, tome VII. H. Champion, Paris, Autun 1878. - Livre numérique Google


Aragnouet   (65)

Commanderie de Chaubère
Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Bagnères-de-Bigorre, Canton: Vielle-Aure - 65


Commanderie de Chaubère
Commanderie de Chaubère


Commanderie de Chaubère


Commanderie et Hôpital de Chaubère
Commanderie de Chaubère


Par contre, c’est dans les dernières années années de son épiscopat que surgirent les couvents des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem: Aragnouet, dans la vallée d’Aure, Frontès-Joucou en face du Port de Venasque; Azet, à l’extrémité de la vallée de Louron.
Ces maisons hospitalières étaient, comme on le sait, mi-partie religieuses et mi-partie militaires. Leur principale mission était la garde des hauts passages des Pyrénées, et la défense des routes qui y aboutissent.
En ces régions désertes, où les voyageurs avaient tout à redouter des attaques des Maures et des malandrins, ces moines chevaliers, dont la bure recouvrait la cotte de mailles, rendirent, au cours du Moyen Age, les services les plus signalés, et personne ne les apprécia mieux que saint Bertrand, dévoué aux intérêts temporels de ses diocésains comme à leurs intérêts spirituels.
Sources : Bénac, Jean-Marie. Saint-Bertrand de L’Isle, évêque de Comminges (1073-1123). Auch 1923. BNF

Le port de Beusse ou Bielsa
On y va par Aragnouet. Sur la route on rencontre la maison de Chaubère, misérable hospice qui appartenait aux Hospitaliers. Au confluent des deux torrents qui forment la Neste de Saux, on pénètre au sud dans une gorge d’où l’on monte vers le port en laissant à droite la cascade de Riouner. Le port qui est à quatre heures d’Aragnouet s’élève à 2405 mètres entre le pic de la Guillette et celui de Bataillence ; ce passage, plus facile que le précédent, mène en 5 heures à l’hospice de Bielsa.
Sources: Charles L. Frossard. Société de l’Histoire du Protestantisme Français. Tome XXXII. Paris 1883. BNF

Chevaliers de Saint-Jean. Aragnouet
Il ne parait pas que beaucoup de foyers religieux aient été fondés par lui dans son diocèse. Les monastères de Saint-Béat, de Saint-Frajou, de Peyrissas et de Sarrancolin existaient avant sa venue dans le pays, de même que les collégiales de Saint-Martory, de Cazeneuve et de Saint-Gaudens. Quant aux célèbres abbayes de Bonnefont, de Fabas et de Nizors, elles ne devaient être fondées que quelques années après sa mort.
Par contre, céest dans les dernières années années de son épiscopat que surgirent les couvents des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem : Aragnouet, dans la vallée déAure, Frontés-Joucou en face du Port de Venasque ; Azet, à léextrémité de la vallée de Louron. Ces maisons hospitalières étaient, comme on le sait, mi-partie religieuses et mi-partie militaires. Leur principale mission était la garde des hauts passages des Pyrénées, et la défense des routes qui y aboutissent. En ces régions désertes, où les voyageurs avaient tout à redouter des attaques des Maures et des malandrins, ces moines chevaliers, dont la bure recouvrait la cotte de mailles, rendirent, au cours du Moyen Age, les services les plus signalés, et personne ne les apprécia mieux que saint Bertrand, dévoué aux intérêts temporels de ses diocésains comme à leurs intérêts spirituels.
Sources : Bénac, Jean-Marie. Saint Bertrand de léIsle (1040-1123) : évêque de Comminges (1073-1123). Auch 1923. BNF

Commanderie d’Aragnouet


Temple de Chaubère
Cadastre de Chaubère. Sources: Aragnouet


Aragnouet n’a jamais appartenu aux Templiers
En sortant d’Aragnouet, on passe de nouveau la rivière, où la digue d’un moulin forme une jolie cascade, et près de là est la source sulfureuse et froide de la Queau, au pied de la forêt dû même nom. Bientôt la vallée se rétrécit, pour fermer le bassin au centre duquel est située la maison de Chaubère, qui sert d’hospice aux voyageurs.

Cette maison, et une vaste prairie qui en dépend, appartenaient jadis aux Templiers. Ou voit encore leur monogramme sur les ruines d’une chapelle bâtie à l’extrémité de la prairie.
Ces chevaliers, par leur institution, devaient protéger les voyageurs, dans les passages difficiles, contre les attaques des infidèles, et ils s’établirent vraisemblablement au pied des ports des Pyrénées, dans le temps où l’Espagne était occupée par les Sarrasins.
Les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui héritèrent des vastes possessions des Templiers, affermèrent la maison et la prairie de Chaubère, moyennant une modique redevance, mais sous la condition que les voyageurs trouveraient dans l’hospice quelques petits objets utiles, tels qu’huile, vinaigre, sel, etc. Le fermier a acheté, pendant la révolution, l’hospice et la prairie attenante, sans être astreint à aucun service pour les voyageurs.
Sources: Itinéraire descriptif et pittoresque des Hautes-Pyrénées Française. Jadis territoire du Béarn, du Bigorre, des Quatre-Vallées, du Comminges, et de la Haute-Garonne. Par P. La Boulinière. Paris 1825. BNF


Arcs (Les)   (84)

Département: Var, Arrondissement et Canton: Draguignan - 84
Apres sainte Roseline, fille aînée de Gérard de Villeneuve et de Sibille Burgole de Sabran, le château des Arcs a dû voir naître Hélion, grand-maître des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, Elzéar, évêque de Digne, Hugues, religieux franciscain, un des plus célèbres docteurs de l’ordre, Arnaud, qui continua la descendance des Villeneuve, enfin les autres frères ou sœurs de sainte Roseline, qui furent au nombre de dix.
Villeneuve (de) Helion, grand maître de Malte
Sources : Roseline-de-Villeneuve


Arfons   (81)

Commanderie d'Arfons
Département: Tarn, Arrondissement: Castres, Canton: Dourgne — 81


Commanderie d'Arfons
Commanderie d'Arfons


Saint Laurent de Puylaurens



Saint Laurent de Puylaurens
Domus Hospitalis Saint Laurent de Puylaurens


La commanderie de l'Hôpital d'Arfons, était une dépendance de la commanderie de Saint Laurent de Puylaurens, qui elle même une dépendance de la commanderie principale de Renneville dans le Lauragais.
Arfons avait pour dépance la métairies de Massaguel.
sources de Pierre Vidal — Hospitaliers et Templiers en France Méridionale — Le Grand Prieuré de Toulouse de l'Ordre de Malte — Association: Les Amis des Archives de la Haute-Garonne — Editions CNRS.

Commanderie d'Arfons
Sur un plateau désolé et sauvage de la Montagne-Noire, le petit village d'Arfons, entoure les débris d'un vieux château féodal, de quelques humbles chaumières et de nombreuses ruines. On se sent, en contemplant ce sévère paysage, en présence du théâtre de quelque grand cataclysme. C'est qu'en effet sa position isolée et sauvage au milieu de sa ceinture presque inabordable de rochers abruptes, n'a pu sauver cette localité de dévastations successives qui en ont détruit sans retour la primitive importance et n'en ont laissé subsister que des restes insignifiants.

Les Hospitaliers avaient reçu dans le courant du XIIe siècle, ce territoire érigé par leurs bienfaiteurs en salvetat et limité par des croix de pierre qu'on retrouve encore dans certaines portions de la contrée. Le château fort qu'ils y construisirent devint peu de temps après le chef-lieu d'une commanderie. Bientôt après, les habitants commencèrent à affluer des environs et le donjon des chevaliers de Saint-Jean forma le noyau d'une ville florissante; prospérité que les commandeurs favorisèrent par l'octroi d'une charte des privilèges, qui n'est pas parvenue jusqu'à nous, mais que nous trouvons mentionnée dans des documents postérieurs.
Là se bornent du reste tous les renseignements que nous avons pu recueillir sur cette première période de l'histoire d'Orfonds.

A la fin du XIIe siècle, ou au commencement du siècle suivant, dût se produire un événement formidable qui détruisit complètement cette petite ville et ne laissa à sa place qu'une solitude désolée, parsemée de ruines et dominée tristement par le donjon solitaire des chevaliers de Saint-Jean. Cette catastrophe fût-elle due à une commotion terrible de la nature ou fut-elle un épisode de la guerre des Albigeois ?

L'histoire et les archives sont muettes sur ce point, et nous ne pouvons que la mentionner, sans chercher à en préciser la nature ou la date.

Avec la ville finit aussi la première commanderie d'Orfonds. Les chevaliers s'éloignèrent du théâtre de la catastrophe et abandonnèrent avec découragement ces mornes solitudes. Profitant de leur absence et des troubles qui désolaient le Midi à cette époque, les seigneurs du voisinage trouvèrent dans les domaines de l'Hôpital une vaste proie qui tenta leur cupidité. Chacun s'empressa de s'y tailler sa portion, suivant sa convenance, comme en un pays conquis.
Quand, au sortir de cette crise, les chevaliers de Saint-Jean voulurent relever de ses ruines leur établissement d'Orfonds, ils se trouvèrent en présence d'envahissements et d'usurpations déjà anciennes dont il leur devenait bien difficile d'avoir raison.
Mais ici se présente à nous un spectacle bien digne d'arrêter nos regards. Ce qu'auraient tenté inutilement la persuasion ou la puissance, la foi religieuse en vint à bout; les deux sanctions de la loi divine sur la terre, le remords et la crainte des punitions éternelles étaient des moyens de réparation efficaces dans ces siècles de fer, mais de foi, où la religion avait conservé son empire sur les âmes et réussissait à opposer sa barrière bienfaisante aux entreprises de la violence et aux prétentions de la force.

Ces fiers seigneurs, qui accueillent avec un sourire de dédain les menaces et les sommations de restitution, qui sont tout disposés à repousser par la force toute tentative faite pour leur enlever leur proie, voient avec terreur approcher le terme de leur existence, le moment où il leur faudra aller rendre leurs comptes au souverain juge; dans le calme de la vieillesse, le remords, et, à sa suite, le repentir s'emparent de leurs âmes; leurs fronts altiers s'inclinent; ils vont se jeter aux pieds de ces religieux, qu'ils ont jadis dépouillés, demandant merci pour leurs violences passées, les suppliant de prier pour eux et d'obtenir leur pardon de la miséricorde divine; on les voit même quelquefois, après avoir fait leurs restitutions, demander à entrer dans cet Ordre qu'ils molestèrent jadis et à se revêtir de l'habit monastique comme d'un bouclier contre les traits de la vengeance céleste.

Des spectacles de ce genre sont plus d'une fois mis sous nos yeux, si nous étudions les archives de la commanderie d'Orfonds.
Elles nous introduisent en premier lieu dans le cloître de Saint-Rémy de Toulouse, où elles nous font voir le 17e jour des calendes de juillet (15 juin) de l'année 1236, un puissant et fier seigneur, Raymond de Dourgne, venant courber devant le Prieur de Saint-Jean sa tête blanchie par les années, avouer que tout ce qu'il possédait dans le territoire d'Orfonds il l'avait usurpé sur le domaine de l'Hôpital, et après avoir fait sa restitution, demander à revêtir l'humble habit de donat de l'Ordre.

Cette scène imposante avait pour témoin « Hugues d'Auduze, bailli du comte de Toulouse, et Huguet d'Alfar, amis du seigneur Raymond, qu'ils avaient amené par leurs conseils » à cet acte de justice et de réparation. L'année suivante, le même seigneur, accompagné de deux autres de ses contemporains, se rendait devant Guillaume de Puylaurens, juge de l'évêque de Toulouse, pour raconter les faits qu'ils ont vus dans leur jeunesse et dont ils restent les seuls témoins. Ces vieillards exposent que jadis, à la place du modeste village d'Orfonds, s'élevait une ville populeuse (villa populosa), qui appartenait ainsi que son territoire aux chevaliers de Saint-Jean, et dont le dernier commandeur avait été le chevalier Raymond de Clavel.

Nous trouvons ce même R. de Clavel à la tête de l'Hôpital de Toulouse en l'année 1170. Ce serait donc dans les environs de cette époque que nous pourrions placer la destruction mystérieuse de la ville et de la commanderie, ce qui concorde du reste avec l'âge avancé de ses derniers témoins survivant en 1236.

Parmi les nombreuses restitutions du même genre qui furent faites à cette époque, citons l'acte par lequel Gilabert de Rosilles rend à l'Hôpital ce qu'il lui avait enlevé, reconnaît au territoire d'Orfonds ses anciens privilèges de salvetat et déclare que ceux de ses vassaux qui iront y fixer leurs demeures seront à labri de toute poursuite de sa part (1140).

A côté de ces actes de réparation, nous trouvons un grand nombre de donations par lesquelles d'autres seigneurs des environs témoignèrent à l'Hôpital leur sympathique protection.
C'est ainsi que le noble chevalier Sicard, seigneur de Puylaurens, donna au Prieur de Toulouse ses droits sur les territoires d'Orfonds, de Saint-Germier et de Squilles (1237), donation que son fils, Jourdain de Sayssac, disputa aux Hospitaliers pendant une partie de son existence, mais qu'il leur reconnût par son testament de 1280, en leur laissant en même temps, comme témoignages de sa bienveillance et de son repentir, « deux jeunes chevaux entièrement recouverts de leurs armures de fer, pour être employés par eux dans leurs guerres contre les infidèles. »

Citons enfin la donation que fit, dans le siècle suivant, dame Constance, femme du chevalier Hugues Gérard, de sa seigneurie du lieu de « Naoumas », située dans la partie la plus montagneuse de la contrée. Les domaines de l'Hôpital s'étendirent également sur plusieurs autres territoires voisins. A partir du XIVe siècle nous voyons les précepteurs d'Orfonds ajouter au titre de cette commanderie celui de Puylaurens, où leurs possessions étaient assez étendues.

Le retour des chevaliers de Saint-Jean dans leur vieux donjon, les prérogatives accordées ou plutôt restituées à cet établissement par les seigneurs du voisinage rendirent à la commanderie d'Orfonds son ancienne importance; les habitants revinrent peu à peu s'établir dans ces solitudes et la vieille ville ne tarda guère à sortir de ses ruines. Aussi voyons-nous en 1321 le précepteur, Arnaud de Jori, occupé à passer avec ses vassaux un accord pour régler les coutumes de cette nouvelle communauté et faire revivre l'ancienne charte en y apportant les modifications nécessitées par la marche des temps. Nous y pouvons constater, entre autres choses, la transformation complète des vêtements des habitants; fait signalé par Dom Vaissette, qui remarque, d'après le témoignage des auteurs contemporains, que les habitants du Languedoc abandonnèrent durant le XIIIe siècle leurs vêtements primitifs, dont l'ampleur était le caractère distinctif, pour adopter des habits serrés contre le corps. A la vaste tunique qui, d'après l'ancienne charte, devait revenir au commandeur d'Orfonds à la mort de chacun de ses vassaux, l'accord de 1321 substitue « l'habit avec ou sans fourrures, le capuchon, les souliers, les sabots, la ceinture et pour une femme sa meilleure robe et une de ses coiffures, à l'exception de sa guirlande. »

Ici comme dans presque toutes les autres commanderies, nous trouvons les chevaliers de Saint-Jean en discussion avec les maisons religieuses et les autorités ecclésiastiques des environs.
C'est d'abord l'évêque de Lavaur qui leur dispute la possession des dîmes du lieu de « Naoumas », procès long et dispendieux que le prélat, Roger d'Armagnac et le Grand-Prieur de Toulouse Pierre de l'Ongle terminèrent en 1331 par un partage à l'amiable de leurs prétentions respectives. Mais ce fut surtout avec le monastère de Prouille que la bonne intelligence fut difficile à rétablir. Il s'agissait de la forêt de « Ramondens », qui dépendait de la commanderie et dont les religieuses réclamaient une partie. Ce procès, qui était commencé depuis le XIIIe siècle et qui semblait avoir été terminé en 1292 par la plantation de grandes bornes en granit entre les deux territoires voisins, se ralluma peu de temps après et durait encore dans le XVIe siècle.

Pendant cette période, un nouveau désastre était venu frapper la petite ville d'Orfonds et l'arrêter dans son travail de reconstitution. La terrible invasion anglaise de 1355, après être venue se briser contre les murs de Narbonne, avait étendu dans son mouvement de retraite ses ravages jusque dans ces contrées sauvages et misérables.

Un document de 1390 nous montre le précepteur Arnaud de Marquefave occupé dans son château de Caucalières, où il avait été obligé de transporter sa résidence, à aliéner certaines parties de son domaine afin de pouvoir relever de ses ruines cette malheureuse commanderie complètement dévastée dans cette période désastreuse.

De cette dernière catastrophe, la ville et l'hôpital d'Orfonds ne se relevèrent jamais. Cet établissement végéta encore pendant la durée du XVe siècle; mais dans le siècle suivant toutes ses parties furent successivement réunies à la commanderie de Renneville, et, cessant d'avoir une existence propre, elle constitua jusqu'à la fin un simple membre de cette importante circonscription.

Liste des Commandeurs d'Orfonds.
------1170. Raymond Clewel.
------1298. Elie de Rossac.
1305-1308. Pierre de Caylus.
------1315. Arnaud de Boren.
1318-1332. Arnaud de Jori.
------1334. Jean de Paul.
1390-1395. Arnaud de Marquefave.
------1395. Ithier de Poncet.
------1506. Raymond Rolis.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.


Argenteins   (47)

Commanderie d'Argenteins
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Nérac — 47


Commanderie d'Argenteins
Commanderie d'Argenteins


La prise de possession d'Argentens par les chevaliers de Saint-Jean, après la suppression de l'Ordre du Temple, ne fit qu'augmenter la prospérité de cette commanderie; ils s'empressèrent d'y adjoindre tout ce qu'ils possédaient eux-mêmes dans les environs et d'y fondre les petites circonscriptions voisines de Cours, de Gazalis et de Bouglon. Les archives ne nous ont conservé dans cette période que les souvenirs des discussions que les précepteurs eurent à soutenir de temps à autre, et des transactions qui vinrent y mettre un terme. Ce sont, en premier lieu, les évêques de Condom qui réclamaient le paiement de certaines dîmes que les Commandeurs leur refusaient, en se retranchant derrière les prérogatives de leur Ordre; cette dispute, suspendue pour un temps par une transaction signée par les deux parties en 1447, se renouvela bientôt après et se prolongea jusqu'à l'année 1458, où le chapitre provincial de Toulouse autorisa le Commandeur Forton de Lat, à abandonner à l'évêque |de Condom la dîme entière de Sainte-Quitterie, en échange des droits contestés !.

Signalons encore une transaction conclue par le même Commandeur avec Alain d'Albret, comte de Dreux, de Gaure et de Périgueux, vicomte de Limoges et de Tartas, et Captai de Buch, au sujet du moulin d'Aubéas, dont la possession fut reconnue à l'Ordre de Saint-Jean. Les archives nous fournissent en outre plusieurs actes d'échange conclus par les chevaliers avec les abbesses du couvent de Sainte-Claire, à Nérac, monastère dont le Gallia Christiana ne mentionne pas l'existence: le premier, signé en 1419 par le Commandeur Ostolan de Lescure et l'abbesse, noble dame Saintine de Padiern, et le second, en 1483, par le Commandeur Pierre de Campagne et l'abbesse, noble soeur Jehane de Balaguer.

La période des guerres religieuses du XVIe siècle fut désastreuse pour la Commanderie. Les soldats de Jeanne d'Albret s'élançaient des places de Nérac et de Casteljaloux pour dévaster les domaines des catholiques; Argenteins ne pouvait donc échapper aux désastres. Aussi voyons-nous le receveur du Grand-Prieuré de Toulouse, dans la plainte que nous avons eu plusieurs fois l'occasion de citer, exposer que le Commandeur d'Argenteins avait été dépouillé de tous ses revenus et obtenir pour lui l'exemption de sa part de l'impôt consenti par l'Assemblée du clergé (1588).

Les membres de cette immense circonscription étaient disséminés non seulement dans l'Agenais mais encore dans les contrées limitrophes, telles que le Périgord, le Bazadois et la Gascogne. En voici l'énumération telle que nous la trouvons dans le procès-verbal de la visite de la commanderie en l'année 1650:

1) maisons et rentes d'ans la ville de Nérac;
2) moulins de Betpaume, de la Sereine et d'Aubéas;
3) Puyfortaiguille;
4) La Gardère (près de Montcrabeau);
5) La Tour de Lavande (près de Fargues);
6) Cours (en Bazadois) (Templiers);
7) Romestang;
8) Sainte-Louvère;
9) Saint-Sylvestre;
10) Mazerolles;
11) Cazalis (dans les Landes);
12) Saint-Jean d'Angenès et Graulan (près de Villeneuve-de-Marsan);
13) Saint-Romain;
14) Casteljaloux;
15) Moleyres;
16) Sainte-Marie de Beyriès;
17) Cavaignan;
18) Bouglon;
19) Asquets (duché de Fronsac);
20) Barbefère;
21) Montréal.

Frappés des abus qui pourraient résulter de cette accumulation de domaines dans une même main, les Grands Prieurs de Toulouse y portèrent remède vers la fin du XVIIIe siècle, en créant des commanderies séparées successivement à Casteljaloux et à Cours. Malgré cette disposition, le commandeur d'Argenteins, René de Leaumont, alors Grand Prieur de Toulouse, conserva l'administration des deux nouvelles commanderies jusqu'à sa mort, en 1786; La Révolution française arriva trop tôt après pour qu'il fût pourvu à son remplacement.

Liste des commandeurs Hospitaliers de Nérac-Argenteins
1315-1324. Pierre d'Arbusac.
1325-1326. Hugues de Lemosin.
1328-1329. Guillaume d'Alziac.
1337-1344. Guillaume-Roger de Mirepoix.
1376-1386. Bernard de Bornac.
xxxx-1390. Guillaume de Saint-Martin.
1426-1482. Fortanier de Lat.
1483-1492. Pierre de Champagne.
1494-1495. François de Goulard.
1496-1498. Bertrand d'Esparbès.
1505-1520. Bernard de Goulard.
1521-1540. Jacques de Manas.
1541-1542. Oddet de Massas.
1555-1585. François de Gozon-Mélac
1585-1594. Octave de Galéan Salerne.
1603-1613. Guillaume de Vassadel-Vacquières.
1622-1628. Joseph Amalric d'Esclangon.
1638-1643. Christophe de Ceytres Caumont.
1646-1655. Alexandre de Benque.
1660-1671. François de Tresseman Chastuel Brunel, receveur au Prieuré.
xxxx-1677. Denys de Touges Noailhan.
1686-1694. Paul-Antoine des Villages-Lachassaigne.
1701-1707. Anselme de Cayx.
1710-1711. N. de Fezin.
1713-1714. Georges de Caulet-Gragnague.
1717-1720. Jacques-François de Privas-Fonteuil.
1725 1742. Adrien de Langon.
1758-1759. Bernard de Roquette Buisson.
1765-1766. Antoine de Garnier-Font-blanche, bailli de Manosque.
1773-1786. René de Léaumont, Grand-Prieur de Toulouse.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Argentière   (05)

Département: Hautes-Alpes, Arrondissement: Briançon, Canton: L'Argentière-la-Bessée


Domus Hospitalis Argentière

Domus Hospitalis Argentière


L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem eut à l'Argentière une petite commanderie qui portait le titre de preceptoria sancti Johannis de Gradibus Caroli ; elle datait du XIIe siècle au moins, car une chapelle qui en dépendait et qui existe encore, a été construite à cette époque.
A côté de cette chapelle était un hôpital pour les voyageurs, dont il subsiste quelques traces.
En 1314, cette commanderie était unie à celle d'Embrun ; en 1667, l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ne possédait plus à l'Arentière que la chapelle de Saint-Jean, une maison fermière, quelques champs et une rente de 30 livres.
Voici le nom de quelques-uns des commandeurs de l'Arentière.
1208. Guillaume de Faudon.
1242. B....
1260. Faucon de Robina.
1266. Raymond Chabaud.
1270. Guillaume Boyson.
1292-1298. Pons de Cornillon.
Sources : Roman, Joseph. (Page 53). Tableau historique du département des Hautes-Alpes. Etat ecclésiastique, administratif et féodal antérieur à 1789, histoire, biographie, bibliographie de chacune des communes qui le composent. Paris Grenoble 1887 - BNF

Autres informations sur wikipedia et voir la chapelle Saint-Jean.


Arles   (13)

Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Cantons: Arles - 13


Domus Hospitalis Arles Saint-Julien
Domus Hospitalis Arles Saint-Julien


L'enceinte romaine de la ville d'Arles montait au nord et au couchant moins haut que le mur actuel. Descendant des Arènes à la rive du Rhône presque en droite ligne, elle rejetait vers la campagne les terrains occupés aujourd'hui par le quartier Saint-Julien. Jusque la construction du Bourg Neuf, ces terrains formèrent l'extrémité méridionale du Trébon, ager Tripontius, plaine fertile, coupée de ruisseaux et de marais.

A quelques pas des murailles s'élevait une chapelle dédiée à saint Julien.
On la trouve mentionnée dès le 18 janvier 978, dans un acte qui relate le don fait à l'abbaye de Montmajour par Eyrardus, évàque de Carpentras, tenant la place d'Ietier, archevàque démissionnaire, de quelques « mansiones coopertas cum corte et exago (1) » situées « prope ecclesiam S. Juliani. »
1. Mas à toiture avec cour en avant et chemin de sortie. Cf. Ducange, voir Coriis, Exagum.

D'autres chartes de 1038, 1040, 1055, marquant cette église comme confront de diverses terres données à l'abbaye Saint-Victor, déclarent qu'elle est située dans le voisinage et au levant du Rhône.

Au début du XIIe siècle, Saint-Julien, devenu paroisse du Bourg Neuf, fut rebâti et agrandi. Il eut alors l'honneur, que dans le diocèse il ne partage qu'avec Saint-Nicolas de Tarascon, d'àtre consacré par un pape. Sur la demande d'Atton de Bruniquel, Calixte II, passant à Arles au mois de juillet 1119, procéda à cette cérémonie.

Le Bourg Neuf fut muni en 1190 d'un rempart élargissant le périmètre de la Cité, et dont l'enceinte actuelle reproduit encore le tracé. Ainsi fut mis à l'abri le vieil hôpital d'Arcus Mirabilis ; ayant reçu ce nom du voisinage de l'arc de triomphe, qui était à égale distance des Arènes et de la porte du nouveau rempart. On laissa en dehors la maison des Templiers et l'église Sainte-Luce, récemment bâties, qui ont donné leur nom à la porte de la Cavalerie et au faubourg du Temple. Hors cette porte, un second hospice fut fondé en 1225, et confié aux cisterciens de Sénanque.
La liste de 1213 inscrit Saint-Julien pour une rente de 40 sous au Chapitre.

En 1144, le comte de Provence Bérenger Raymond, mort des blessures reçues au combat naval de Melgueil, livré aux Génois qui soutenaient les seigneurs des Baux, fut enseveli dans l'église Saint-Thomas.
Cet événement funeste ouvrit la longue guerre de succession entre les seigneurs des Baux, aidés des comtes de Toulouse et de Forcalquier, et les comtes de Provence, soutenus par les comtes de Barcelone et de Montpellier.
En dix ans, Trinquetaille, principal objectif des deux armées, soutint trois sièges qui sont les événements militaires les plus importants de l'histoire de Provence. Contre les Templiers et les Hospitaliers, désignes la haine populaire par leurs rapports continuels avec les croisés, les pires violences furent commises. Après avoir démoli la maison du Temple, la foule furieuse se précipita vers la commanderie hospitalière de Trinquetaille et la livra au pillage. Plusieurs religieux s'étaient réfugiés dans l'église : les émeutiers les y poursuivirent et les massacreront au pied de l'autel.
Le 13 août 1300, l'Eglise d'Arles avait repris possession de l'entier domaine de Trinquetaille. Cette possession fut violemment troublée par deux fois.

Voir le site de la Mairie d'Arles pour d'autres informations
Sources : M. Constantin, abbé. Les paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments. Tome 2. Aix 1898. - BNF


Arpentian   (32)

Commanderie d’Arpentian
Département: Gers, Arrondissement et Canton: Auch, Commune: Jegun - 32


Arpentian
Domus Hospitalis Arpentian


Dans le département du Gers les Commanderies pullulaient autrefois ; dans la juridiction de Jegun on comptait trois membres dépendant de La Claverie : Arpentian, La Gimbrède et Valadouze. Arpentian est situé sur la rive droite de la Baïse, à un kilomètre environ de Pléhaut. Son château, baigné par les eaux limpides de sources abondantes, emprisonné dans une oasis d’arbres verts et de touffes argentées, protégé par une double ligne de cèdres remarquables, évoque le souvenir de ces vieux manoirs chantés dans les légendes épiques des premiers âges ou dans les chansons galantes des troubadours.

Arpentian nous cache ses origines ; mais il fut de bonne heure un bien des chevaliers de Malte, malheureusement nos dépôts d’archives sont pauvres de documents à leur sujet. Nous n’oserions soutenir que le Commandeur de La Claverie fut le Seigneur d’Arpentian. Noble Joseph, de Médrano, seigneur de Jeu et Lapeyrie possédait dans la paroisse quelques terres, nommées Le Riou ; il les vendit en 1736 à G. Delteil (1). Messire de Pouy-Laubadère, émigré, était propriétaire du Choutet, il en fut dépossédé ; la nation s’empara de ses biens (2) et les vendit à Guillaume Desblancs, meunier à Bonas, pour 21.100 livres. En vérité, nous n’avons trouvé aucun personnage avec le titre de Seigneur d’Arpentian. La communauté de l’endroit n’était pas autonome ; elle dépendait de Jegun ; mais elle supportait mal cette dépendance. Il est évident qu’au XVIIIe siècle une soif ardente de liberté altérait toutes les poitrines, les impôts, très onéreux, faisaient grouiller les colères de l’ouvrier à Arpentian comme ailleurs, et tout acte de l’autorité, susceptible d’être regardé comme vexatoire, était interprété, en effet, en mauvaise part et réputé injuste, aussi l’exécution des ordres se faisait-elle avec lenteur et mauvais vouloir ; la pièce suivante semble indiquer le courroux des magistrats :

A M. le Curé Carrère, à Arpentian (3)
Monsieur,
Je vous prie d’avoir la bonté d’avertir à votre messe de paroisse le peuple d’aller le 27 et 28 du courant avec pèle et pioche, au marcau, chacun sur sa portion de chemin : ce sera pour la dernière fois ; ils ne peuvent se dispensés d’y aller sans courir des risques ; le voisin pourra avertir le sien ; l’ordre est arrivé trop tard pour avoir le temps de commander toute la Communauté par billet. — Ai l’honneur d’être, avec regrets, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Le 24 juin 1753. LABORDÈRE.

Dans un mois de grands travaux, tel que juin, nous ne sommes pas surpris de voir les gens faire la sourde oreille aux appels de l’agent-voyer ; même de nos jours, la prestation est le cauchemar des populations ; c’est un mal incurable ; par suite le peuple trouva plus dur d’être commandé à ces travaux dans la saison des fenaisons et des moissons. Un ordre semblable étonnerait plus que la récalcitrante des corvéables.

Les causes s’ajoutant les unes aux autres, faisaient boule de neige, le mécontentement finit par se manifester sous une forme correcte. La Communauté délibéra dans un double but (4). Les paroissiens ne voulant pas être en retard sur leurs voisins décidèrent de présenter une requête à M. l’Intendant afin qu’il permette de construire un presbytère ; il n’y a pas, disaient-ils, à Arpentian, de maison à donner pour logement ; quoique prétexte, cette raison pouvait être bonne. Mais, le vrai motif, et ils ont le courage de l’avouer, c’est qu’ils trouvaient qu’on les imposait considérablement pour le loyer du Curé et qu’ils voulaient éviter ces impositions : assurément, ils avaient encore raison, et de fait, Mgr l’Intendant leur donna gain de cause Ils achetèrent donc le terrain d’emplacement pour cent livres (5) ; Jean Sounes fut nommé syndic afin de recueillir les collectes : il fallait une grosse somme et l’argent arrivait péniblement. Laffont, l’entrepreneur avait convenu de 900 livres : il bâtit l’année suivante, 1764, la maison presbytérale, et M. l’abbé Deffès, curé d’Arpentian, fit à la Communauté les avances de fonds pour payer l’entrepreneur.
La nouvelle maison fut imposée pour 30 sols, 9 deniers.

Une première victoire était gagnée ; il ne fallait pas s’arrêter en si bon chemin. Antras avait eu la chance en 1742 d’être séparé de Jegun et de devenir une commune ; pourquoi Arpentian n’aurait-il pas la même réussite ? Ils vont essayer. Les paroissiens de Sainte-Marie d’Arpentian demandent le démembrement du territoire de leur paroisse, du territoire et du consulat de Jegun, en 1786 (6). Si leur démarche fut couronnée de succès, elle leur profita peu de temps, car aujourd’hui, comme avant la Révolution, Arpentian fait partie de la commune de Jegun.

L’église d’Arpentian et le cimetière étaient propriété du Commandeur ; ce fut probablement par les soins des religieux hospitaliers qu’elle fut bâtie et consacrée à Sainte Marie. Il ressort d’une pièce que nous avons, qu’une dévotion existait en l’honneur de Saint Roch ; la statue de ce saint ornait peut-être la muraille de l’église. Deux plats couraient pendant les offices (7) : celui de Saint Clair et celui du Saint Sacrement : ce qui signifie que l’église, outre le maître-autel, possédait deux autels ou deux chapelles dédiées, l’une à Saint Clair et l’autre au Saint Sacrement. Ces chapelles avaient un marguillier chacune, c’est-à-dire un chargé d’affaires, un trésorier gérant. Jean Pérès était syndic de la première en 1740, et recueillit 8 livres 13 sols 2 deniers. Dominique Sounes était marguillier de la seconde. Le certificat de bonne gestion qu’il se fit délivrer par M. le Curé en 1741, nous apprend qu’il était en fonctions depuis dix ans. Nous avons de lui, un exercice dans lequel il rend compte de sa gestion à M. le Recteur ; le détail est scrupuleusement donné, et chiffres à l’appui, le brave homme se plaint de n’avoir pas reçu de dons particuliers ; il a seulement recueilli les quêtes de l’été : elles suffisent à peine aux frais du luminaire.

Nous livrerons plus tard à la connaissance du lecteur le tableau de ses comptes, avec d’autres de même espèce qui peuvent servir au point de vue de la mercuriale.
Nous possédons une liste incomplète des recteurs d’Arpentian ; voici les noms que nous avons pu tirer des vieux papiers fouillés par nous.
Jean Laroquette en 1645-1647 ; Jean Lacaze en 1653 ; Jean Anglois en 1656 ; Daniel Anglois en 1684-1734 ; Jean-François Carrère en 1735-1759 ; Jean Deffès en 1780-1790.
Les actes de ces recteurs sont restés dans l’ombre ; hormis l’accomplissement de leur ministère et leurs exploits de décimateurs, ils n’ont pas donné un grand éclat à leurs noms, La dîme de leur cure comprenait la troisième partie des fruits décimaux, et s’élevait de 40 à 50 livres. Le chapitre de Jegun prélevait aussi sur Arpentian une quinzaine de livres, au XVIe siècle.
On reproche quelquefois à nos devanciers de trop écrire et d’emprisonner la pensée dans une litanie de mots et de formules ; à notre avis il y a avantage pour eux et pour nous. Si nous n’avions pas leurs écritures nous ne pourrions pas reconstituer leur époque ; eux-mêmes seraient l’objet peut-être d’une critique plus malveillante et plus âpre. Nous prouvons.
Le Recteur de Castéra avait passé quelques années sans soumettre à la jurade la gestion des deniers publics. La Communauté fit entendre des remontrances bien fondées. Or, nous savons gré à M. Carrère, curé d’Arpentian, de ne ressembler point à son voisin. Il nous a laissé, en effet, un vrai modèle de budget et de comptes, qu’il étalait devant ses marguilliers le 19 novembre 1738. Le lecteur nous pardonnera d’omettre cette longue et fastidieuse suite de chiffres.

Commanderie
L’histoire de la Commanderie d’Arpentian est incluse dans cette phrase : — Arpentian était une propriété des chevaliers de Malte — et ce disant, nous avons presque tout dit.
Il ne nous reste qu’un détail à donner ; il a son importance. Léon de Malvin de Montazet présenta une requête à M. le sénéchal d’Auch pour obtenir l’autorisation d’arpenter ses terres. M. Marignan, juge-mage, retourna au Commandeur, en mai 1776, la requête avec la mention : Accordé.

Le maître de l’ordre s’empressa de donner connaissance de son projet aux propriétaires limitrophes de ses dépendances ; puis il leur fixa les jours du rendez-vous ; jusqu’à complète opération ils devaient s’approcher à 8 heures avant midi et à 1 heure du soir tous les jours (8). Dans la liste des confrontant figurent : M. Jean Deffès, prêtre, curé d’Arpentian, Vital Bouzon et Jehan Breuils, du Hillon, marguilliers, Demoiselle Marie Lafore, épouse du sieur Jean-Pierre Lartigue, Joseph Lacaze, habitant de Jegun, et Messire de Laubadère, habitant d’Arrouy en Lavardens. Ils avaient à se trouver sur les limites de l’église et cimetière d’Arpentian ainsi que sur les limites des possessions que l’Ordre de Malte jouit au lieu d’Arpentian, dépendantes de la métairie de même nom, le tout situé en Arpentian.

Aux dates indiquées et aux heures annoncées de Malvin de Montaret se présenta accompagné de M. Dominique Pierre Calvin Rosières, féodiste de l’Ordre de Malte et géomètre arpenteur des eaux et forêts de France, département du Languedoc habitant de Toulouse.

On procéda d’abord à l’arpentement de l’église et du cimetière. M. Calvin Rosières constata qu’il ne s’était pas opéré de changement depuis les derniers bornages effectués en 1739 et 1742. Les sept bornes posées alors n’avaient pas été déplacées, et la contenance de l’église et du cimetière demeura fixée à 4 sols, 8 deniers ou escats.

On se transporta ensuite sur les limites de la métairie. La métairie est bâtie dans la plaine, au milieu des possessions, de forme carrée ; le fond est bon mais sujet aux inondations. M. Rosières releva quelques erreurs qui s’étaient glissées dans le plan cadastral. En 1688, l’arpenteur avait reconnu à la métairie 41 concades, 2 cartaus, 3 boisseaux, tandis qu’en 1763 le géomètre porta sur le livre terrier 42 concades et 2 mesures ; d’où une différence de 3 mesures, 1 boisseau. La rectification faite, on posa 13 bornes à distances inégales.

Hélas ! Le Commandeur avait jalonné pour les autres ; la Révolution le dépouilla de ses terres. Arpentian, classé de première origine, de la contenance de 42 concades, estimé 20.000 francs, fut déclaré bien national et vendu à G. Desblancs, meunier à Bonas pour 32.350 francs (9).

La Commanderie d’Arpentian désormais avait vécu. Du cimetière et de l’église il ne reste plus une pierre ; la métairie seule subsiste encore en attestation du passé.
1. Boubée, notaire, Jegun, Etude de Maitre de Saint Martin.
2. Biens nationaux de 2e origine, Archives départementales, Gers.
3. Archives de M. Bergès, maire d’Antras.
4. Montferrand, notaire, Biran : 28 août 1763. Etude de Maitre Labrie.
5. Archives de M. Bergès, maire d’Antras.
6. Espiet, notaire, Biran.
7. Archives de M. Bergès, maire d’Antras.
8. Deffieux, notaire, Jegun, 2 novembre 1780.
9. Bons de première origine. Archives départementales, Gers.

Sources : Arpentian, par M. L’ABBÉ L. TOURNIER. Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie du Gers, page 185 à 190. Auch 1929. BNF


Artins   (41)

Commanderie d'Artins
Département: Loir-et-Cher, Arrondissement: Vendôme, Canton: Montoire-sur-le-Loir — 41


Commanderie d'Artins
Commanderie d'Artins


Il y avait au Plat-d'Etain une Maison des Templiers et ensuite une commanderie de chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, fondée au XIIe siècle, dont on retrouve encore quelques bâtiments à 1 kilomètre de la vieille église et tout près de la nouvelle. Les Archives du département de la Vienne gardent plusieurs liasses de pièces concernant ce bénéfice on cite entre-autres une sentence arbitrale de 1282 rendue au profit de « L'Hospital de Artins (1). » Cette commanderie se composait de sept membres, y compris le chef-lieu:
— 1. Artins.

— 2. Aizes


Saint-Jean-des-Aizes
Domus Hospitalis Saint-Jean-des-Aizes


Saint-Jean-des-Aizes, Saint-Jean-du-Temple autrefois le Temple-des-Aizes, paroisse de Lavardin (41).

— 3. Saint-Jean-du-Boulay


Saint-Jean-du-Boulay
Domus Hospitalis Saint-Jean-du-Boulay


Saint-Jean-du-Boulay, paroisse Le Boulay, près de Château-Renault (37).

— 4. Saint-Jean-de-Château-du-Loir


Château-du-Loir
Domus Hospitalis Château-du-Loir


Saint-Jean-de-Château-du-Loir, autrefois le Temple-lès-Château-du-Loir (72).

— 5. Saint-Jean-de-Cogners


Saint-Jean-de-Cogners
Domus Hospitalis Saint-Jean-de-Cogners


Saint-Jean-de-Cogners, paroisse de Cogners (72).

— 6. Saint-Jean


Domus Hospitalis Saint-Jean
Domus Hospitalis Saint-Jean


Saint-Jean, paroisse de Beaumont-sur-Dême (72).

— 7. Saint-Jean-du-Ruisseau


Saint-Jean-du-Ruisseau
Domus Hospitalis Saint-Jean-du-Ruisseau


Saint-Jean-du-Ruisseau, paroisse de Marçon (72).
En 1640, la commanderie rapportait 2.000 livres sur lesquelles il fallait payer 300 livres pour la desserte, des six chapelles faisant partie des membres de la commanderie, 150 livres pour décimes, 600 livres pour responsions (2).
En 1744, le revenu de la commanderie s'élevait à 3.110 livres.
Le chef-lieu était affermé 1.040 livres Château-du-Loir 450 livres, Rortre et les Ruisseaux 870 livres, Cougners 200 livres, le Temple 350 livres, et le Boulais 200 livres.
1. Cf. De Petigny, Histoire Archéologique du Vendômois, pages 264 et 265.
2. Responsion, redevance annuelle de chaque chevalier de Malte pour la défense de la Terre-Sainte. (Cauvin. Observations sur les commanderies du diocèse du Mans, 1843.)

La commanderie d'Artins était entourée d'une enceinte murée, contigüe au coteau qui contenait l'habitation de la chapelle; cette chapelle, convertie depuis longtemps en grenier à fourrages conservait encore, il y a quelques années, de très curieuses fresques du XIIe siècle. Aux embrasures profondes des trois fenêtres de L'abside, étaient représentés les apôtres en pied deux par deux, dans des niches simulées.

Le Christ, assis sur un trône, entouré de ses anges et des quatre animaux symboliques, occupait tout l'espace au-dessus de la fenêtre centrale.


Commanderie d'Artins
Peintures intérieures de la commanderie, d'après M. Launay


Sur le mur, du côté de l'épitre, étaient peints le sacrifice d'Abraham, la légende de Saint-Nicolas et divers autres sujets. De grands panneaux avec bordures couvraient entièrement le mur méridional de la nef. On y remarquait entre-autres des personnages à cheval, armés de lances et le bouclier au bras; plus loin, une barque sur une mer orageuse. Au milieu, un personnage, les mains jointes, les regards fixés sur un de ses compagnons qui s'est jeté dans les flots pour arracher à la mort un malheureux dont la tête seule apparaît sur l'eau. Ces peintures ont été plusieurs fois reproduites et M. Launay en a publié quelques fragments dans l'Histoire archéologique du Vendômois, par MM. de Pétigny et Launay (Prelière édition, page 264). Depuis, la chapelle a été démolie et remplacée par une maison bâtie sur les mêmes fondations; en la construisant, les ouvriers rencontrèrent de nombreux cercueils de pierre et des squelettes.


Commanderie d'Artins
Peintures intérieures de la commanderie, d'après M. Launay


— Après la suppression des Templiers, le prieuré d'Artins devint une commanderie de l'ordre de Malte, qui a disparu en 1790.
— En 1794, la commanderie fut vendue en deux lots, qui furent achetés par deux personnes différentes.


Commanderie d'Artins
Peintures intérieures de la commanderie, d'après M. Launay


Sur le fronton de la porte de la chapelle, dans une niche au midi, on voyait une statue de bois de saint Jean-Baptiste, qui était de temps immémorial l'objet d'une grande vénération à Artins les habitants affirmaient que sa présence les préservait de la grêle. Le nouveau propriétaire emporta la statue de saint Jean dans une commune voisine et celui qui avait acheté le second lot, jaloux des privilèges de son voisin, alla chercher à Sougé un vieux saint innommé qu'il baptisa saint Jean et le plaça dans l'embrasure d'une de ses fenêtres, mais il ne put hériter de la vénération qu'inspirait l'ancienne statue. Quand on démolit la chapelle, le vrai saint Jean fut placé au pignon d'une grange, où il est encore, continuant de couvrir les idoles de sa protection. Au bas de la commanderie, il y avait une place où se tenait tous les ans, le 24 juin, une foire assez suivie.

— Busloup (Bullotum, Bucellum), commune à 8 kilomètres de Morée et à 15 kilomètres de Vendôme.
— A un kilomètre et au nord-est de Busloup, sur le coteau, on trouve Gros-Chêne, ancienne Maison du Temple, dépendant de celle d'Arville, canton de Mondoubleau, devenue depuis commanderie de Malte.

— Voici la liste des commandeurs d'Artins qui sont cités dans les recueils de l'Ordre:
Dreux (Theobaldus de Drocis, preceptor de Artinis), reçu chevalier en 1316, originaire du pays chartrain; il portait pour armes: « Echiqueté d'or et d'azur. »
— Giroust (Gervaise) et ensuite Giroust (Hamelin), reçu chevalier de Malte en 1352, mort en 1383.
— Bonin (Guillaume de), originaire du Poitou, portait: « De sable à la croix d'argent. » 1388.
— Lecomte (Nicolas), 1416
— Lecomte (Jehan), chevalier en 1450, mort en 1454; il appartenait sans doute à la maison Lecomte de Nonant en Normandie qui porte: « D'azur au chevron d'argent, accompagné en pointe de 3 besans d'or, 2 et 1. »
— Château-Chalon (Jacques de), d'abord en Franche-Comté puis en Touraine (1473-1503); il portait: « D'argent à une bande d'azur, chargée de trois tours crénelées et donjonnées de 3 donjons d'or; avec un lambel de gueules sur le tout. »
— Appelvoisin (Guillaume d'), famille du Poitou, 1470-1471 portait: « De gueules à la herse d'or.
— Boucherie (Mathurin de la), 1506-1526, portait: « D'azur au cerf passant d'or. »
— Lynaine (Bauld de), 1528-1534.
— Audebert (Jean), 1539-1552, sieur de Laubage, du diocèse de Poitiers, portait: « D'or au sautoir d'azur. »
Nuchèze (Louis de), du diocèse de Poitiers; 1567, portait: « De gueules à 9 molettes d'éperon d'argent, 3,3 et 3. »
— Percil ou Percy (Claude de), reçu en 1578, mort en 1609. Il était du diocèse de Tours et portait: « D'hermines à 3 tourteaux d'azur. » On trouve encore: « D'or à un lion d'azur écartelé de gueules à 3 perches (poissons) d'argent en pal. »
— Cambout de Valleron (Jehan), du diocèse de Saint-Brieuc, 1610, portait: « De gueules à 3 fasces échiquetées d'argent et d'azur. »
— Bonnin de la Reigneuse (Jacques), famille du Poitou, 1626-1631, portait: « De sable à la croix d'argent. »
— Perterz du Bouchet (Ambroise), famille d'Anjou (1636), portait: « D'azur semé de larmes d'or, au lion de même, armé, lampassé et couronné de gueules. »
— Breuil de Chasseriou (Jacques du), du diocèse de Maillezays, 1646-1652, qui portait: « D'argent à la croix ancrée de gueules. »
— Laval (François de), alias Robert de Laval-La-Faigne, 1656-1667, portait: « D'or à la croix de gueules chargée de cinq coquilles d'argent, accompagnée de 16 alérions d'azur. »
— Brunetière du Plessis de Gesté (Guy de), famille d'Anjou, 1671, portait: « De sable à trois lions d'argent, lampassés, couronnés d'or; ou encore: D'hermine à trois chevrons de gueules. »
— Barre-Hautepierre (de la), 1678-1687, famille d'Anjou, portait: »D'or à 3 fusées d'azur, mises en fasces, écartelé d'or, fascé d'azur de six pièces. »
— Breuil-Hélion-de-Combes (Benjamin du), famille du Poitou, 1688-1697, portait: « D'argent au lion de sable, couronné, armé et lampassé d'or. »
— Neuchèze (Jean de), chevalier de Malte en 1697, mort en 1728, portait: « De gueules à neuf molettes d'éperon d'argent, 3,3 et 3. »
— Courault de la Roche-Chevreuse (Jacques-César), famille de Touraine (1725), portait: « De sable à la croix alaisée d'argent. »
— Persy (Pierre-Jean-Baptiste de) 1732, portait: « D'argent à trois besans de sable, 2 et 1, accompagnées de 9 mouchetures d'hermine, aussi de sable, 3 en chef, 3 en fasce et 3 en pointe. »
— Villedon de Sansey (Alexis-François) devait être des Villedon de Peireffons, du diocèse de Saintes, qui portent: « D'argent (alias d'or) à trois fasces ondées de gueules. »
— Lingier de Saint-Sulpice (Léon-Hyacinthe), famille du Poitou (1778), portait: « D'argent à une fasce fuselée de gueules de 5 pièces, accompagnée de 8 mouchetures d'hermine de sable, 4 en chef et 4 en pointe. »
— Dauray(Louis-Charles), chevalier de Saint-Poix (1782). Il était probablement des Dauray de Bretagne, qui portent: « Losangé d'or et d'azur. »
Sources: Marquis Achille de Rochambeau. Le Vendômois: Epigraphie et Iconographie. Editeur: H. Champion Paris 1889-1894. Sources numérique BNF

Biens du Temple et de l'Hôpital dans le Vendômois
Les Templiers ne tardèrent pas à élever leur maison qui existait en 1212, lorsque Regnaut, évêque de Chartres, par des lettres de cette année même, déclara que, comme la forêt de Belle-Lande venait d'être défrichée pour être mise en culture, et qu'on y avait construit une ville, il s'agissait de savoir à qui, du commandeur du Temple ou du Curé d'Epuize, appartiendrait le droit de paroisse. L'évêque décida que, de deux années l'une, ce droit appartiendrait aux Templiers, et l'autre au curé, avec les oblations et les revenus de la cure.

A partir du XVIe siècle, il n'est plus fait mention de Belle-Lande, qui avait été aliéné ou converti en fief. Ce domaine était possédé en 1622, par Simon Binet et autres, à charge de payer chaque année à la Commanderie, 14 deniers de cens, 16 sols de rente et 22 boisseaux d'avoine.

Les Templiers possédaient encore dans le Vendômois, des établissements sur lesquels nous manquons de renseignements, soit parce qu'ils n'ont pas été dévolus aux chevaliers de l'Hôpital, ou que ceux-ci aient jugé à propos de les comprendre dans un prieuré autre que celui du Grand-Prieuré de France.

Au nombre de ces établissements, il faut citer la maison du Temple de Vendôme, dont il est fait mention dans une charte rapportée plus haut. L'abbé Simon, dans son Histoire de Vendôme et de ses environs, fait remonter l'existence de cette maison vers 1150, et en attribue la fondation à Mathilde ou Mahaut, fille unique de Henri Ier, roi d'Angleterre, veuve en premières noces de l'empereur Henri V, et en secondes noces de Geoffroy-le-Bel, fils de Foulques, comte d'Anjou et du Maine.

Cette princesse avait richement doté le Temple de Vendôme. Elle y avait fait construire une église sous l'invocation de saint Jean-Baptiste, dans laquelle elle reçut la sépulture en 1166. Parmi les donations que les Templiers reçurent d'elle, nous citerons les plus importantes: d'abord une terre en dehors de la ville, au lieu dit le Temple, où elle fit élever un hôpital et une église pour les pèlerins qui allaient à Jérusalem, puis la terre et seigneurie du Gué-du-Loir, appelée la Bonne-Aventure, et un domaine assez considérable à Fréteval, à quatre lieues de Vendôme.

En 1223, pour favoriser l'établissement d'un couvent de cordeliers à Vendôme, les Templiers consentirent à abandonner leur maison et se retirèrent dans celle de l'Hôpital, hors de la ville, où ils demeurèrent jusqu'à la suppression de leur ordre.

Cette dernière maison et les biens qui en dépendaient, au lieu de passer alors en la possession des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, furent donnés on ne sait comment, à l'abbaye de Notre-Dame de l'Epeau, nommée de la Pitié de Dieu, et aux frères mineurs de Vendôme (Histoire de Vendôme et de ses environs, par l'abbé Simon. Vol. 3, page 85.)

D'après l'abbé Simon, les Hospitaliers auraient formé trois commanderies, avec les biens laissés dans le Vendômois par l'Ordre du Temple, savoir: la commanderie de Mondoubleau dont nous avons parlé, la commanderie d'Artins et celle de Villavard. Nous ferons observer ici que ces deux dernières commanderies, si elles ont réellement existé, n'ont jamais fait partie du Grand-Prieuré de France, et ont dû être comprises probablement dans le prieuré d'Aquitaine, près duquel elles se trouvaient situées.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Arveyres   (33)

Commanderie d'Arveyres
Département: Gironde, Arrondissement et Canton: Libourne — 33


Hôpital de d'Arveyres
Hôpital de d'Arveyres


Dans la paroisse d'Arveyres, qui porte dans presque tous les anciens titres le nom de Saint-Pierre-de-Vaux (Sanctus-Petrus-de-Vallibus), est située la commanderie de Notre-Dame d'Arveyres.
Il ne reste de cette commanderie qu'une grange, une petite tour carrée ayant servie de pigeonnier, et une porte de l'enceinte murée enveloppant jadis tous les bâtiments.
Sur la clef en saillie du centre de cette porte est sculptée une croix de Malte (1).
1. Voir une description de cette commanderie faite, en 1626, par des commissaires chargés de la visiter, par suite d'un procès existant entre le seigneur de Vayres et le commandeur d'Arveyres. (Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Guyenne, par le baron H., de Marquessac, page 251)

Quatre croix servaient de limite aux possessions de la commanderie d'Arveyres, dont la juridiction était complètement enclavée dans celle de Vayres. Ces croix, tantôt de bois, tantôt de pierre, ont été, ainsi que le prouve une grande quantité de titres faisant partie du château de Vayres, plusieurs fois renouvelées ou restaurées: il n'en reste plus qu'une appelée la croix de Barre. Elle est située à l'extrémité sud-ouest de la paroisse de Vayres, à l'embranchement du chemin qui conduit du bour de Vayres à celui d'Arveyres, et d'un autre chemin qui vient du hameau de Pesqueyron. Il ne reste de ce petit monument qu'une grosse pierre carrée unie, sans ornements, sur laquelle est encastrée une seconde pierre ornée de moulures et entourée d'une guirlande de roses. C'est dans ce socle que venait s'emboiter le fût de la croix.
Sur la grosse pierre inférieure, du côté du nord, on lit cette inscription:
PASSANT ARRETE TOY
ET D'UN ACTE DE FOY
RENDS UN DEVOT HOMMAGE A CE
TROPHEE INSIGNE.
ET S'IL NE T'EST PERMIS D'ARR
ESTER EN CE LIEU
POUR SUIVRE TON CHEMIN ARMR
TOY DE SON SIGNE
ET PASSE EN ASSURANCE. ADIEU

Sur l'autre côté du socle, l'inscription est presque effacée: je n'y ai pu lire que ces mots:
HINC.........................HINC
................................E
SVPREMA SALVS
INFAVSTA
J.S. MILLEC.

On trouve des substructions romaines dans ce bourg d'Arveyres. La Palu de cette paroisse est traversée par un chemin appelé le chemin de La Regue: c'est croit-on, une voie romaine ; rien ne prouve le contraire.
Sources: Promenades Archéologiques dans le département de la Gironde, par M Léo Drouyn. Société archéologique de Bordeaux, tome II, page 157, 1e fascicule. — Mars 1875. Bordeaux 1875. — BNF


Arzens   (11)

Domus Hospitalis Arzens
Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Montréal — 11


Domus Hospitalis Arzens
Domus Hospitalis Arzens


Arzens
Commune du canton de Montréal
— Arzincs, 1144 (Archives de la Haute-Garonne, fonds de Malte, commanderie d'Arzens, I, 1)
— Arzincum, 1212 (Archives de la Haute-Garonne, fonds de Malte, commanderie d'Arzens, I, 8)
— Arzens, 1232 (Ibidem, folio 372)
— De Arzinchis, 1339 (Archives de la Haute-Garonne, fonds de Malte, commanderie d'Arzens, I, 18)
— Decimarium S Genesii, 1350 (Archives de la Haute-Garonne, fonds de Malte, commanderie d'Arzens, I, 29)
— Arzencz 1246-1639 (Archives de la commanderie de Nrbonne, Inventaire Rocque III)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.

Fief de l'Hôpital l'Hort-de-Cat
L'Hort-de-Cat, commune d'Arzens
— Ancien fief de l'Ordre de l'Hôpital ou de Malte.
— Ad Ortum Cat, 1361 (Archives de Haute-Garonne, fond de Malte, Arzens, I, 39)
— Bretrand et Raymond Cat étaient damoiseaux d'Arzens en 1296, (Mah., III, 218)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.


Asques   (33)

Hôpital à Asques
Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Fronsac — 33


Hôpital à Asques
Hôpital à Asques


Cette dépendances de la commanderie de Cours étaient considérées, à cause de la grande distance où elles se trouvaient du chef-lieu, comme ne formant qu'un seul membre dont l'administration était confiée au même Hospitalier.

Asques
C'était un établissement de l'Ordre de Saint-Jean, situé sur la Dordogne dans la juridiction de Fronsac et la paroisse de Saint-Romain. Les Hospitaliers, seigneurs hauts justiciers de ce territoire, possédaient, en outre, une chapelle de dévotion sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste.
Au commencement du XVIe siècle, le recteur de Saint-Romain leur contesta la juridiction qu'ils avaient exercée jusque-là; une transaction à l'amiable vint mettre fin à ces débats en 1508 et les chevaliers continuèrent à jouir en paix de
la seigneurie temporelle et spirituelle, « dans les croix et salvetat » du lieu d'Asques.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.


Assier   (46)

Commanderie d’Assier
Département: Lot, Arrondissement et Canton: Figeac - 46


Domus Hospitalis Assier
Domus Hospitalis Assier


Au Moyen Age, Assier avait l’aspect d’un camp fortifié, d’un bourg entouré de mur de défense. Du premier château féodal, il ne reste que la Tour du Sal
Hors des remparts, s’étendait des faubourgs nommés barry : barry de Mons, barry des sal, barry de las botas, barry des leygue et barry del torria. Le bourg d’Assier avait pour seigneur l’abbé de Figeac et était rattaché à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, cependant certains hameaux dont le mas de Vialan dépendait de l’Hôpital d’Issendolus.

Dès le XIIIe siècle, la communauté d’Assier avait le droit d’élire des consuls. Tous les ans, le premier dimanche de septembre, tous les chefs de famille payant impôt élisaient un ou plusieurs consuls.
La commanderie hospitalière d’Assier

Vers 1280, les Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem ont fondé une commanderie. Il s’agirait d’une donation des Barasc qui possédaient une partie de la seigneurie d’Assier. Elle comportait : une maison forte, une église dédiée à Saint-Pierre, un hôpital à l’emplacement du château de Jacques Ricard de Genouillac, une léproserie au lieu-dit la Malaudie sur la route de Reyrevignes.

Liste des commandeurs de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui furent précepteurs à Assier :
1280 : Pierre de Canis
1291 : Jean de Cazalis
1299 : Rotan de Montal qui acheta le domaine de Mons
1322 : Helie de Lavalette, commandeur d’Assier
1336 : Hélie de Calston ou Calvet, commandeur d’Assier
1342 : Jourdain de Chaldayrac, commandeur d’Assier
1344 : Frère Pierre Marquès, recteur d’Assier
1398 : Frère Hugue Benson, recteur d’Assier
1405 : Frère Pierre Robert, recteur d’Assier
1470-1490 : Frère Hugo de Goles, Procureur du commandeur du Bastit
1501 : Jean de Valon, commandeur d’Assier, Cras, le Bastit qui réalisa l’union d’Assier et du Bastit
Sources : Jacques Juillet, Commanderies du Haut-Quercy : Sur le chemin de Rocamadour, 1975, page, page 44-49. Assier


Astros   (83)

Commanderie d’Astros
Département: Var, Arrondissement: Draguignan, Canton: Vidauban - 83


Domus Hospitalis Astro
Domus Hospitalis Astro


— Ordonnances du 28 décembre (folios 278-281)
— Folios 282-290. Visite générale du chef membre de la commanderie d’Astros, vacante par le décès de François de Nupces, chevalier de l’ordre.
Elle commence le 6 février 1762. Mêmes visiteurs généraux.
Ils trouvent à Astros Pierre-Claude Allaman, secrétaire de l’ordre, procureur du chevalier d’Albert, commandeur de Comps, receveur au grand prieuré de Saint-Gilles, et on cette qualité administrateur de la commanderie pendant la vacance.
Visite du château et de la chapelle, sous le titre de Saint-Jean-Baptiste, patron de l’ordre.
Christ d’ivoire.
Tableau aux armes du commandeur de Lays.
Voûte « à croizillon » Chasuble de damas rouge aux armes du commandeur de Lays.
A la porte du château, croix de l’ordre sculptée sur la pierre, et carcan de fer en signe de juridiction.
Dans le château, grande salle et ancienne cheminée en plâtre aux armes d’un commandeur.

Métairie Le Pist
Département: Var, Arrondissement: Draguignan, Canton: Vidauban - 83


Domus Hospitalis Le Pist
Domus Hospitalis Le Pist


— Métairie Le Pist, sur la rivière d’Argens (folios 282-286).
Le 8 février, visite de la chapelle de Saint-Lambert, à un quart de lieue du château.
Autel à tombeau, avec armoiries entre deux croix de l’ordre.
L’eau de la fontaine de Saint-Lambert arrivait dans un petit réservoir de la chapelle. Le peuple vient de bien loin pour s’y laver avec dévotion, quand il est atteint de maladie.
La fontaine coule aujourd’hui dans l’enceinte de la vieille chapelle abandonnée, attenante à la chapelle actuelle, décorée sur le fronton des armoiries du commandeur de Lays avec inscription, le tout en marbre blanc.

Métairie de L’Iscle
Département: Var, Arrondissement: Draguignan, Canton: Vidauban - 83


Domus Hospitalis L’Iscle
Domus Hospitalis L’Iscle


— Métairie de L’Iscle, sur la rivière d’Argens (folios 286-287).
— Le revenu du premier membre de la commanderie est de 3.700 livres.
Les charges sont de 1.397 livres, 6 sols, 5 deniers.
Reste net, pour le membre d’Astros, 2.302 livres, 13 sols, 7 deniers.
Quant au revenu de Saint-Pierre de Camp-Public, second membre de la commanderie d’Astros, le procureur ne le régit point et ne peut le faire connaître (folio 288).
— Ordonnances datées de Lorgues, 10 février 1762.
A noter un paragraphe sur l’étouffement des chênes-verts par les pins (folios 288-290)

Saint-Pierre de Camp-Public
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Beaucaire - 30


Saint-Pierre de Camp-Public
Domus Hospitalis Camp-Public


— Folios 291-304.
— Visite du membre de Saint-Pierre de Camp-Public et de ses annexes, dépendant de la commanderie d’Astros, jouie par Joseph-François-Auguste de Porcelet, chevalier de l’ordre.
Elle commence le 28 novembre 1763.
Les visiteurs généraux sont le chevalier de Piolenc et le prêtre Luponis.
Le membre est a une demi-lieue de Beaucaire.
Visite de la chapelle, à quelque distance des bâtiments.
Tombeaux dont l’un peut être d’un commandeur, car il porte des lettres gothiques et la croix de l’ordre.
Tronc pour les pauvres esclaves.
La dîmerie du commandeur est bornée par des termes à la croix de l’ordre avec un grand D.
La dîme est levée suivant l’usage, c’est-à-dire qu’on prend, à l’aire, le 25e du blé le plus beau, ce qui revient à la 20e, autres récoltes, on prend le 20e.
Détails. Près de la chapelle, ruines de la tour et du château de Saint-Pierre de Camp-Public, autrefois entourés d’un grand fossé.
Métairie (folios 291-299).
Métairie des Grenouillères


Mas Les Grenouilleres
Domus Hospitalis Grenouillères


— Visite de la métairie des Perprèses, le 29 novembre, ainsi que de la métairie des Grenouillères.
— Le revenu du membre est de 6.990 livres.
Les charges sont de 228 livres, 15 sols, 4 deniers.
Reste net 6.761 livres, 4 sols, 8 deniers.
— Ordonnances du 30 novembre 1763.
Sources : M. Bligny-Bondurand. Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Archives civiles. Supplément à la série C. Série D. Archives religieuses. Supplément aux séries G et H. Nîmes 1916 BNF

Plus d’informations sur la page d’Astros


Aubeterre   (16)

Hospitaliers de Saint-Antoine d'Aubeterre
Département: Charente, Arrondissement: Angoulême, Canton: Aubeterre-sur-Dronne — 16


Saint-Antoine Aubeterre
Saint-Antoine Aubeterre


Ce n'est pas à Aubeterre, comme le pensait l'abbé Nanglard, que se trouvait la commanderie ainsi désignée. Celle-ci avait été fondée par les Antonins. L'ordre Hospitalier de Saint-Antoine, dont la fondation remonte à 1070, est l'un des plus anciens. Il avait la charge de soigner les malades atteints de la maladie pestilentielle appelée feu de Saint-Antoine.

A une courte distance de cette localité, dans l'ancienne paroisse Notre-Dame de Mirand, aux confins de la Dordogne. Le village qui s'est formé depuis s'appelle Saint-Antoine en souvenir de cette fondation. Il serait plus exact de donner à la commanderie d'Aubeterre le nom de préceptorerie générale, car c'est sous ce titre qu'elle figure dans de nombreuses chartes. Pas moins de quatorze maisons hospitalières réparties tant en Dordogne qu'en Limousin, relevaient de son obédience, c'est dire son importance. De même que toutes les fondations de cet ordre, celle d'Aubeterre était rattachée à la maison mère de Saint-Antoine en Viennois, dans l'Isère.

A quelle date les Antonins essaimèrent-ils dans notre région — On ne saurait la préciser, mais tout laisse supposer qu'ils y vinrent dès les dernières années du XIe siècle, à l'époque où les expéditions des croisades s'organisèrent.

Puis, Aubeterre étant une étape sur les chemins de Saint-Jacques, il est normal qu'un centre hospitalier ait fonctionné de bonne heure, dans son voisinage. Par mesure d'hygiène, celle-ci étant rigoureusement observée au moyen âge, les maladreries se trouvaient toujours à l'écart des lieux habités.

Les religieux observant la règle de Saint-Augustin (cette règle ne leur fut imposée qu'en 1247, par le pape Innocent IV), avaient édifié la chapelle à proximité de leur hôpital (contrairement à ce qui apparaît en Dordogne où les bâtiments des commanderies sont parfois distants de la chapelle.

Citons les commanderies de Sallebruneau, d'Arsins et de Comberanche. Docteur Dusolier, Bull, de la Société historique et archéologique du Périgord, 1921, p. 10), Chargés de soigner les malades, ils exercèrent leur bienfaisante activité jusque vers 1775, date à laquelle l'ordre de Saint-Antoine fut rattaché à celui de Malte.

A la Révolution, les biens de la commanderie ayant été aliénés, la chapelle disparut dans un incendie quelques années plus tard.
Cet édifice, peu important à l'origine, paraît avoir été transformé et agrandi à la suite des réfections nécessitées par les dévastations qu'il eut à subir au cours des guerres de religion, en 1562, Le marquis de Cumond en donne la description suivante: « Elle formait un carré long, avec deux bas-côtés de même longueur que la nef et terminés au niveau de l'abside par deux hautes tours carrées, surmontées de flèches. La nef et les bas-côtés étaient voûtés en ogives et soutenus par d'élégantes colonnes. »

Parmi les bâtiments conventuels, également refaits au XVIIe siècle, il subsiste la porte d'entrée sur laquelle le tau des Antonins apparaît dans le millésime de 1603.

Cette fondation n'était pas isolée dans la région car, non loin d'Aubeterre, les chevaliers de Saint-Jean possédaient une maison à Combéranche et en occupaient une autre aux Essards. Les raisons ayant motivé la création de ce troisième hospice nous échappent; sans doute reçurent-ils la mission de renforcer le service d'hospitalité dans ce secteur, à une époque où il devait être particuliè rement chargé. Michon ne mentionne pas cette maison parmi nos commanderies, mais l'abbé Nanglard confirme son appartenance à l'ordre de Malte. A la fin du XVIe siècle, ajoute-t-il, elle dépendait de la commanderie de Condac-sur-Vézère, en Dordogne.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles — Charles Daras — S.A.H.C.


Aure (Vallée d')   (65)

Hôpital dans la vallée d'Aure
Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Bagnères-de-Bigorre, Canton: Vielle-Aure — 65


vallée d'Aure
Vallée d'Aure


Elles consistaient en censés et dîmes dans les villages de Guchen, Gadiac, Agos, Vielhe, Vignac, Tramezaïgues, Soussan, et Aulon, ainsi qu'en une partie de la seigneurie du lieu d'Aragnouet.
Ces possessions unies dès le principe aux hôpitaux de Frontes et Juzet, avaient suivi leurs destinées dans les divers changements qu'ils subirent dans la suite.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.


Aureilhan   (65)

Hôpital d'Aureilhan
Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Tarbes, Canton: Aureilhan — 65


Hôpital d'Aureilhan
Hôpital d'Aureilhan


La haute justice appartient au comte envers qui là communauté à lès mêmes obligations que celles de la Bordères. Le commandeur a la moyenne et basse justice et doit annuellement au comte 7 florins d'or fin, versés entre lés mains du bailli de Tarbes.

Si du haut de leur donjon les commandeurs de la Bordères pouvaient contempler leurs riches domaines, ils furent plus d'une fois troublés dans la paisible possession de leur seigneurie par les habitants, dont le caractère semblait emprunter leur rudesse aux cimes voisines des Pyrénées. Les archives nous montrent les chevaliers occupés sans relâche à maintenir leurs droits contre tes prétentions rivales des seigneurs du voisinage ou contre les tentatives des consuls des petites villes soumises à leur autorité, ils étaient à peine en possession des dépouilles des Templiers, que Commença pour eux cette période de luttes presque incessantes qui ne se termina qu'avec l'existence même de la maison de Bordères. Elle fut inaugurée par une discussion soulevée contre le commandeur Bertrand de Tresbons, par Augier d'Ossun, au sujet du fief de Tachoire, qui avait été donné au Templiers par un membre de la famille de Lavedan en 1234. Le Grand-Prieur, Pierre de L'Ongle, députa deux de ses religieux, Pierre du Gué (de Vado) précepteur de Barraute et Augier de Cassagne pour terminer le différend. Les arbitres décidèrent que le territoire contesté serait donné en bail emphytéotique à Augier d'Ossun, moyennant une censé de 8 livres par an, en réservant pour le commandeur les dîmes, les prémices, les lods et les ventes plus une paire de gants blancs à chaque mutation de seigneur (1324).

Les principaux adversaires des commandeurs étaient leurs voisins les consuls de la ville de Tarbes; la lutte était sans cesse renaissante et nous la voyons même de temps à autre prendre un caractère violent. C'est ce que vient nous apprendre la plainte portée devant le chapitre provincial contre Dominique de Prunet, procureur du commandeur Pierre de Raffin, par Arnaud de Navaille, homme d'armes que l'Hospitalier avait pris à sa solde pour l'aider dans la défense du château de Bordères, n'osant demeurer seul exposé aux attaques des gens de Tarbes. En réclamant le paiement de certains arrérages des sommes qui lui avaient été promises, le capitaine accuse le frère Dominique d'avoir attiré ses adversaires dans un guet-apens, pour les attaquer, pendant qu'ils étaient venus sans défiance traiter avec lui sur la barbacane du fort, et d'avoir fait traîtreusement périr un d'entre eux, sans lui laisser le temps de se reconnaître; accusation dont le religieux n'eut pas de peine à se justifier en prouvant que l'attaque avait été engagée par les gens de Tarbes; nous pouvons juger d'après cela, à quel degré de violence les passions étaient arrivées (1459).

La commanderie de Bordères, érigée en chambre prieurale vers le milieu du XVe siècle, fut rétablie dans son état primitif vers les premières années du siècle suivant. Le chevalier François de Lagarde-Saignes, qui en fut investi le premier après cette modification, profita d'un moment de calme pour réparer à ses frais la chapelle de la commanderie. Au-dessus de la porte de ce monument il fit sculpter son écusson, « d'azur à l'épée d'argent garnie d'or posée en bande »; une banderole contient son nom et l'indication 1515, date de la restauration.

Bientôt après les luttes religieuses vinrent apporter un nouveau ferment de désordres. La commanderie dut être envahie et mise au pillage vers le milieu du XVIe siècle par les huguenots des environs: les meubles, les Joyaux, les armes, les chartes, les divers titres de possession, les instruments et les animaux de travail, tout devint la proie des envahisseurs. Nous trouvons ces détails consignés dans la bulle qu'adressa en 1551 le Pape Paul IV à l'official de Toulouse, dans le but de faire restituer tout ce qui avait été enlevé en cette circonstance à la commanderie et dans la sentence d'excommunication prononcée contre les coupables.

En 1567, le capitaine huguenot, Arnaud Guilhem, la terreur et le fléau des monastères et des abbayes de Bigorre, livra aux flammes et au pillage l'église de Pintac dépendant de la commanderie. Toutefois il semble que ces orages ne furent que passagers, car nous ne voyons pas Bordères figurer dans les réclamations présentées en 1588 par le receveur du Prieuré de Toulouse. Malgré cela la splendeur du Temple de Bordères ne survécut pas à cette lamentable période et les procès verbaux des visites de la commanderie faites immédiatement après, nous montrent les traces encore presque fraîches de ces luttes acharnées, nous promènent des ruines de Bordères à celle d'Aureilhan et nous font voir à Tachoires: « Une vieille masure, où au temps passé souloit estre le chasteau du sieur commandeur et qui est fort ruynée par les guerres civiles des huguenots. »

Après quelques procès soutenus et gagnés par les commandeurs devant le Parlement de Toulouse en 1622 contre les habitants de Bordères qui avaient usurpé le droit de dépaissance dans les bois de Tartas et en 1666 contre les consuls de Tarbes qui prétendaient à l'exercice de la haute juridiction du lieu de Bordères, les archives contiennent une volumineuse liasse où nous trouvons les pièces d'un long débat soutenu par messire Antoine de Boubin Graveson, commandeur de Bordères contre le Prieur de Saint-Orens. Il s'agissait du droit de préséance aux états de Bigorre où ils siégeaient tous deux.
De tout temps le commandeur, que sa qualité de religieux plaçait dans les rangs du clergé, avait marché après l'évêque et les abbés, entre le Prieur de Monvers et celui de Qaint-Orens. Cet contre cet usage que voulut protester ce dernier prétendant: « questant d'esglise il devait d'église il devait avoir le pas sur le commandeur. »
En réponse à ces prétentions, le chevalier revendiqua hautement ses prérogatives religieuses et répondit à son adversaire: « qu'estant un ancien chevalier profez et religieux d'un ordre, qui est institué pour la défense de la foi et l'église de Dieu, pour laquelle il a souvent exposé sa vie, il est mieux d'esglize que ledict Prieur qui n'est pas prestre. »
L'affaire fut soumise aux Etats qui en 1648: « pour ne pas rompre l'ordre et la pais, dont doit naître une union si nécessaire au service du roy et au bien publicq, prièrent les deux compétiteurs de rouler alternativement dans le rang qu'ils contestoient, de telle ce sorte que l'un précédera un jour, et l'autre un autre, sans préjudice de leurs droits. »
Cette grave question traîna encore pendant de longues années jusqu'à la décision définitive rendue par les Etats en 1680 et qui donna gain de cause au commandeur.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

Saint-Jean de Bagnères
Communications. Lecture est donnée d'une communication de M. BÉROT sur l'ancienne chapelle Saint-Jean à Bagnères.
— On a associé le nom des templiers à celui des hospitaliers de Saint-Jean dans une précédente communication relative aux monuments remarquables de Bagnères.
En fait, les templiers n'eurent jamais d'établissement dans cette ville. Ils possédèrent une commanderie à Bordères, dont dépendait l'église Saint-Blaise d'Ossun, celle de Saint-André de Luz, l'hôpital de Sainte Magdelaine à Gavarnie et quelques autres domaines. Ils furent arrêtés en masse en 1307, soumis aux tortures les plus atroces, condamnés à mort, et ceux de la Bigorre, exécutés à Auch. Après la mort de Bernard de Montagut, dernier commandeur du temple à Bordères, tous ces domaines du temple furent attribués à l'ordre des hospitaliers de Saint-Jean, rattachés à leur commanderie d'Aureilhan, en faveur de Bernard d'Orsans.

Cette dernière commanderie avait été créée en 1259 sous le grand maître Hugues de Revel. Elle s'accrut successivement de divers domaines, et notamment de l'Eglise Saint-Jean à Bagnères, des dîmes de Campan, Gerde et Asté, données en 1268 par le vicomte Bernard d'Asté à son fils Bernard d'Aure.

Guillaume Aline, commandeur d'Aureilhan, voulut faire de l'église Saint-Jean une paroisse avec cimetière. Mais l'évêque de Tarbes, Raymond Arnaud de Coarraze, s'opposa à cette entreprise et frappa d'excommunication les bourgeois qui la favorisèrent. L'abbé de Saint-Sernin de Toulouse, conservateur des privilèges de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, rendit une sentence arbitrale qui mit fin au conflit, et les bourgeois supplièrent l'évêque en 1286 de les relever de l'excommunication (Larcher). Donc, la chapelle de Saint-Jean existait depuis 1280 au moins ; elle appartenait déjà à la commanderie de l'ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, établie à Aureilhan, et non pas aux templiers dont cette commanderie n'hérita qu'après 1313. Les chevaliers de Saint-Jean, chassés de Palestine, prirent le nom de chevaliers de Rhodes, puis chassés de cette île, le nom de chevaliers de Malte. Lors de la Vente de l'église Saint-Jean, après la Révolution, elle figurait comme ayant appartenu à l'ordre de Malte. Elle n'a jamais eu depuis sa création jusqu'à cette vente, d'autre propriétaire.
Sources : Bulletin de la Société Ramond : explorations pyrénéennes, page 24. Bagnères-de-Bigorre 1923. - BNF


Auxerre   (89)


Commanderie à Auxerre
Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre (Chef-lieu), Canton: Chef-lieu de cantons — 89


Hôpital à Auxerre
Hôpital à Auxerre


L'hôtel de la commanderie était situé à Auxerre, dans la rue du Temple, près de la porte de ce nom. Il y avait une chapelle où l'on disait encore, au siècle dernier, une messe les dimanches et fêtes. Les Hospitaliers possédaient encore à Auxerre une maison, qui était connue sous le nom du Petit-Hôtel de Malte, située dans la rue de l'ancien Jeu-de-Paume. Ils avaient aux environs de la ville des vignes que Pierre de Bethisy, prévôt d'Amiens, et Lucienne, sa femme, avaient données à la sainte maison du Temple, par leurs lettres du mois de mars de l'année 1208.

D'autres vignes avec une maison et un pressoir, près de l'église de Saint-Gervais, avaient été cédées en 1256, par un sieur du Val et Elnise, sa femme, à frère Guillaume, commandeur du Temple du Saulce, qui possédait en outre des cens sur des maisons dans la ville, situées entre la maison du chevalier Colin de Chatillon et la porte des Kalendes de Mai, « et portam de Kalendis Maii », cens qui avaient été achetés des chevaliers Hugues d'Auxerre et Hugues de Fresnes, ainsi qu'il est constaté par une charte de Guy, comte de Nevers et de Foretz, du mois de juin 1239.

On voit d'après un terrier de 1648, que la censive de la commanderie s'étendait dans la ville et finage d'Auxerre, « depuis le coin de la grande rue de la Feverie; et l'autre rue, dudit coin montant à l'église, en allant tout à bas les pilliers et grande place de ladite Feverie, poursuivant jusqu'à un poncelot et conduict des eaues qui viennent du costé de la porte d'Esgleny, revenant depuis ledit conduict sous les pilliers de pierres de ladite Feverie, tournant au coin de la maison aux héritiers Etienne Thevenaux, et finissant à la sortie dudit conduict qui entre au-dessus de la croix de pierre en la grande rue Saint Siméon; »

« Plus sur les maisons et jardins assis depuis la maison seigneuriale du Saulce jusques au coin de la rue Saint Anthoine, la Haute et Basse Perrière, mesure le grand cimetière de Mont Tartré, revenant et passant la rue qui avalle à l'église Saint Mamert, depuis la maison où pend pour enseigne: la Petite Magdelaine, traversant par derrière à une aullre rue qui avalle de l'église Saint Eusèbe aux Jacobins, et jusques à l'esglise dudit Saint Mamert; »

« Plus sur tout le finage des vignes et terres au lieu dit Bechereau, sur celles de Bouffault, des Mergers et, de Gratery. »

Le Livre-Vert nous donne le revenu de la maison d'Auxerre, comme s'élevant en 1373, à 449 livres, et ses charges à 433 livres. Le Commandeur résidait alors à Auxerre, parce qu'il y trouvait, à cause de la guerre, plus de sécurité qu'au Saulce. Le personnel et la dépense de sa maison sont ainsi constatés: « Pour les despens et vivres de bouche du Commandeur, de deux chappelains: l'un donné, l'autre séculier, d'un donné séculier, d'un clerc, d'un varlet, d'un charretier qui font VII personnes, VI livres XX sols. »

A la fin du XVe siècle, le commandeur de Bornel se plaignait du mauvais état de la maison d'Auxerre qui était très-vieille, et où il se trouvait très-mal logé. Son successeur, Jacques de Bourbon, la tira de ses ruines, en la faisant rebâtir en grande partie.

Cette maison fut louée plus tard. La ville d'Auxerre la prit à bail en 1721, pour y loger le marquis de Lambert, gouverneur de la ville.

En 1777, le loyer de l'hôtel de la commanderie était de 100 livres; et le revenu des autres possessions de l'Hôpital dans la ville et aux environs, s'élevait à la même époque, à 962 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Commandeurs du Saulce et d'Auxerre
1314. Frère Simon de Compiegne.
1335. Le chevalier Claude d'Ancienville.
1345. Le chevalier Jacques de la Deverne.
1353. Le chevalier Jean d'Atichy.
1362. Le chevalier Jean de Calais.
1387. Le chevalier Jehan le Charron.
1391. Frère Thibault Prevost.
1407. Le chevalier Hugues de Cromary.
1434. Le chevalier Pierre de Celsoy.
1456. Le chevalier Jean de Chailly.
1482. Le chevalier Antoine de Bornelle, alias Bournel.
1517. Le chevalier Jacques de Bourbon.
1520. Le chevalier Claude d'Ancienville.
1537. Le chevalier Guillaume du Fay.
1548. Le chevalier Jehan Daiz.
1568. Le chevalier Jean David.
1599. Le chevalier Claude de Louvet.
1612. Le chevalier Charles le Picart.
1627. Le chevalier Jean Lecomte de Nonant.
1644. Le chevalier Edouard de Thumery-Boissise.
1657. Le chevalier Antoine de Conflans.
1671. Le chevalier Pierre de Culan.
1683. Le chevalier Jacques de Fouillet d'Escrainville.
1704. Le chevalier Dannet des Maretz.
1711. Le chevalier Louis de Froullay.
1720. Le chevalier Robert Antoine de Franquetot.
1728. Le chevalier Paul Roger de la Luzerne de Beuzeville.
1731. Le chevalier Antoine Lefebvre de La Malmaison.
1737. Le chevalier François de Brenne de Montjay.
1749. Le chevalier Louis-Jacques de la Cour.
1755. Le chevalier Casimir de Rogres de Champignelles.
1767. Le chevalier Jean-Charles-Louis de Mesgregny de Villebertin.
1782. Le chevalier Auguste-Louis de Maillard.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Auxerre
— Maison de la commanderie des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, place des Fontaines ; restes de la salle capilulaire, style du XIIIe siècle, à l'angle de la rue de la Belle-Pierre.
Sources : Quantin, Maximilien. Répertoire archéologique du département de l'Yonne, pages 10. Paris M. DCCC. LXVIII. BNF


Auzits   (12)

Commanderie d'Auzits
Département: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Canton: Rignac — 12


Commanderie d'Auzits
Commanderie d'Auzits


Ancienne commanderie de l'Ordre de Saint-Jean. Vers la fin du XIIe siècle, Baudoin de Lugan donna à l'hôpital de Jérusalem et à la maison d'Ausitz tous ses droits sur la ville de Lugan (12). Depuis cette époque, les commandeurs ayant établi leur résidence habituelle sur ce dernier point, cette circonscription fut en général désignée sous le nom de commanderie de Lugan.

On lit dans les annales de Villefranche (Villefranche-de-Rouergue) qu'en 1250, Vivian, évêque de Rodez, donna au commandeur d'Ausitz (12) les fiefs d'Alteserre, Rulhe (12) et Lugan (12), en échange de ceux de Veuzac et de Cabanes (Cabanes, La Bastide l'Evêque 12), près de Morlhon-le-Haut (12).
1255. Transaction entre le commandeur d'Ausitz et le Prieur de Bournazel, au sujet des dîmes du mas de Roselargue et de Bormonet.
1261. Accord entre le commandeur d'Ausitz et les quatre frères Bernard, Imbert, Arnaud et Raymond de Mirabel, damoiseaux, au sujet de la possession du mas de Vignac. Ces derniers renoncent à leurs prétentions moyennant 300 sols rodanais, payés par les Hospitaliers.
1308. Transaction entre le commandeur et les habitants d'Ausitz pour régler le casuel du curé. Pour les enterrements les droits se montaient à 10 sols rodanais, si le défunt était un chef de famille, et à 5 sols, dans le cas contraire. Si le défunt était noble de père ou de mère, le commandeur aura le droit de choisir dans sa garde-robe son meilleur habit. Le prêtre aura droit pour les mariages à recevoir les arres et les ablations accoutumées et à aller prendre part, avec son clerc, au dîner et au souper de noces.
1454. Echange entre le commandeur P. de Montlezun, Grand-Prieur de Toulouse, et noble Raymond d'Aldoyn, cosseigneur d'Ausitz. Ce dernier cède à l'Ordre de Saint-Jean une rente de 3 setiers de blé qu'il percevait à Lugan, et en reçoit une maison dans le fort de Lugan.
1705. Jugement des requêtes obtenu par le commandeur d'Espalion et condamnant les habitants d'Ausitz à réparer la nef de leur église.

Liste des Commandeurs d'Ausitz et Lugan.
1180. Austorg.
1234. Raymond.
1272. Bernard Peyre.
1283-1299. Pierre de Raymond
1343. Raymond d'Olargues.
1315. Bernard d'Auriac.
1418. Berenger d'Alon.
1420. Durand de Maliane.
1424-1450. Pierre de Montlezun.
1479. Jean de Castelnau.
1499. Durand de Patras.
1572. Jean de Montaigut-Frogières.
1582. Joachim de Montaigut-Fromigières.
1617-1623. Jules de Montmorency.
1639-1667. Annibal de Castelanne-d'Aluys.
1693. Gauthier d'Eyguine.
1678. Jean-Jacques de Verdelin.
1723. Jean Pons de Vissec-Latude-Ganges.
1742. Chevalier de Sabran-Pontevès.
1751-1752. René de Léaumont.
1763. Antoine Apollinaire de Moreton-Chabrillant.
1783-1789. Louis-Charles-Régis de Coriolis-Espinouse.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Avignonet-Lauragais   (31)

Commanderie d'Avignonet-Lauragais
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Villefranche-de-Lauragais — 31


Commanderie d'Avignonet-Lauragais
Commanderie d'Avignonet-Lauragais


Le 6 septembre de l'année 1177, Sicard de Laurac, Titburge, sa femme, et leurs enfants, Sicard, Guillaume, Pierre et Guilabert, ainsi que Hugues de Montferrand, donnèrent à Alfarit, Commandeur de Puysuiran, le dîmaire de Gaulegrand, situé près d'Avignonet « à condition pour le commandeur d'entretenir à perpétuité dans la maison de Puysuiran, un prêtre qui dira tous les jours la messe pour la rédemption des péchés des donateurs. »

Bien que figurant dans cette charte, Sicard, Guillaume et Pierre de Laurac ne respectèrent pas la donation paternelle et s'emparèrent de Gaulegrand par la violence. C'est ce que nous apprend la restitution qu'ils en firent, en 1191, à Guillaume de Montégut, Commandeur de Puysuiran. Nous ne trouvons à noter dans la suite des archives de ce membre que la transaction conclue entre le chevalier Aymeric de Thurey et les consuls Avignonet, au sujet de la dîme du pastel; « pour chaque ceterée, mesure de Toulouse, il était dû au commandeur 2 sols toisas. » (1316).
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.

Commanderie d'Avignonet
Siège d'une commanderie des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem — dite de Puysubran — le terroir de l'actuel Pexiora fut exploité au XIIe siècle par une paysannerie largement soumise au servage, au cours du XIIIe siècle cette condition servile disparut peu à peu. Dès le début du XIVe siècle se marque une diversification des cultures accompagnée d'un phénomène de parcellisation. L'habitat groupé demeurant prépondérant à toutes les époques.
Sources: Les hommes et la terre dans une commanderie du Lauragais: Puysubran (Pexiora) du XII au début du XVI siècle in Paysages, habitat et vie rurale dans le Languedoc médiéval. Privat, Toulouse, France (1889) Inst-Cnrs


Azé   (71)

Domus Hospitalis Azé
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Mâcon, Commune: Donzy-le-Pertuis - 71


Domus Hospitalis Azé
Domus Hospitalis Azé


C'est la valeur de la maison de Aisé (2) :
Premèrement par servis en deniers 6 livres tournois.
Item par 30 bichez de froment de servis 65 s.
Item par 14 bichez d'avoine de servis 21 s.
Item par 7 bichez d'orge de servis 10 s. 6 d.
Item 3 bichez de froment de disme et de terrage 7 s. 6 d.
Item 6 bichez de vograin et d'avoine de disme et de terrage 9 s.
Item 20 bichez de blé du gaynage de la maison valent 40 s.
Item par les prez par an 60 s.
Item par la revenue du bois 20 s.
Item 12 gellines de servis valent 3 s.
Et touz li blé dessuz diz est à la mesure de Cluny.
2. Azé, canton de Lugny, S.-et-L.
Sources : Anatole de Charmasse. état des possessions des Templiers et des Hospitaliers en Mâconnais, Charollais, Lyonnais, Forez et partie de la Bourgogne d'après une enquête de 1333. Extrait des mémoires de la société Eduenne; nouvelle série, tome VII. H. Champion, Paris, Autun 1878. - Livre numérique Google


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