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Etudes sur les Ordres des Hospitaliers, Malte et Rhodes
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Commanderies de la Drôme

LES COMMANDERIES de L’ORDRE de MALTE DANS LA DROME ET LEURS ARCHIVES

Depuis l’installation à Malte de son chef, en 1530, l’ordre militaire des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem est connu presque exclusivement sous ce nom qu’il porte encore dans l’usage courant. Désigné assez souvent auparavant sous le nom de Rhodiens — leur siège de 1309 à 1530 — ils n’en n’ont pas moins conservé officiellement le vocable primitif, qu’ils tenaient de leur origine.

A raison de leur importance, de la conservation de leurs archives, on a beaucoup écrit sur eux. Qu’il suffise de rappeler, entre beaucoup d’autres, le Cartulaire général de Delaville Le Roux, œuvre monumentale de cinq volumes in-folio (1894 et suivants), consacrée par ce savant, à l’édition des privilèges généraux ou aux titres les plus importants, mais où les établissements locaux ont peu de place et ne pouvaient en avoir.

Les archives de l’Ordre sont assez dispersées. Il y a d’abord celles du chef à Malte (1), puis celle des grands prieurés, qui groupaient par régions les commanderies (en France, Saint-Gilles ou Arles, Lyon, Toulouse, Poitiers, Mais celle-ci ne renferment depuis plusieurs siècles qu’une partie des documents qui s’y devraient trouver.

Pour remédier aux inconvénients d’une dispersion extrême qui avait fait disparaître beaucoup de papiers, le grand maître Claude de la Sangle (1553-1557), prescrivit de concentrer au chef-lieu de chaque grand prieuré, en un lieu fort, tous les titres concernant chacune des commanderies subordonnées. Cette prescription ne fut pas exécutée immédiatement et souvent seulement après les guerres de religion, qui appauvrirent le trésor. Les titres furent donc concentrés au siège du grand prieuré de St-Georges de Lyon, pour la langue d’Auvergne, dont le ressort s’étendait jusqu’à l’Isère au midi, et pour celles de Provence, au sud de cette rivière au grand prieuré de Saint-Gilles, transféré à Arles et dont les archives sont aujourd’hui à Marseille. En principe, tout au moins en Provence, l’administration générale était sous la direction du receveur du grand prieuré. Les commandeurs ne résident guère et n’interviennent le plus souvent que par procureur et pour toucher les revenus de leurs bénéfices.

Ces fermiers sur place gardaient les doubles des terriers et quelques papiers courants. Toutefois pour Valence et Saint-Paul-lès-Romans, à raison peut-être de l’activité de certains commandeurs, il resta sur place beaucoup plus d’archives, y compris des copies de ce qui avait été versé, voire même des registres originaux, si bien que l’essentiel est en somme resté sur place pour les deux derniers siècles. Les versements se faisaient surtout au décès de chaque titulaire.

Le nombre des commanderies était primitivement élevé ; des réunions à des commanderies voisines en réduisirent le nombre aux XIVe et XVe siècle. Mais les anciens établissements sous le nom de membres conservèrent une petite individualité. De même les terriers étaient d’ordinaire rédigés à part pour chacun de ces membres.

Avec un sens très sur des archives, les feudistes — il en eut d’illustres, comme Batteney, à Lyon — avaient parfaitement organisé ces fonds, en conservant à chacune de ces séries et sous-séries leur individualité, et les avaient dotés d’inventaires. Parfaitement respecté à Lyon par les classements modernes, cet ordre n’a pas été suivi jusqu’au même scrupule à Marseille.

Il y va de soi que les archives générales du prieuré renferment des documents précieux sur les commanderies du ressort, soit sur les commandeurs eux-mêmes, soit par les procès-verbaux de visite, soit enfin dans les registres et liasses de correspondance active et passive. 1. L’ouvrage le plus important est encore, je crois Les archives, de la bibliothèque et le Trésor de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem à Malte, par J, Delaville, Le Roulx, Paris, 1883, in-8°, 1-287 pages (Bibliothèque, des écoles françaises d’Athènes et de Rome, tome XXXIII.

I. — Etat vers 1320

Parce que exempts de la décime, les établissements de l’Ordre de Malte ne figurent pas, ou très exceptionnellement, aux tableaux de la Décime, particulièrement à celui de 1516, qui est comme un état officiel des bénéfices ecclésiastiques.

Antérieurement la situation n’est pas identique. En la taxe du début du XIVe siècle, de 1320 environ, pas de mentions pour cette cause dans les diocèses de Gap et Grenoble, à Die, on donne le nom, sans chiffre.
Voici les noms des préceptories :

Recoubeau
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Die, Commune: Recoubeau-Jansac - 26

Domus Hospitalis Recoubeau
Domus Hospitalis Recoubeau

— Castrum de Ricobel, 1220 (Cartulaire de Die, 62)
— Recoubel, 1372 (Inventaire Morin-Pont, tome I, 629)
— Recoubeau, 1533 (Archives de la Drôme, E 2230)
— Eglise dédiée à Saint-Jean Baptiste.
— Ecclesia parrochialis Sancti Johannis de Ricobello, 1509 (Visite épiscopale).
— Eglise d’une commanderie de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui fut unie à celle de Valdrôme dans le cours du XVIe siècle.
— Les dîmes appartenaient, partie au chapitre de Die, partie à l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Il y a une rue du Temple près de la Mairie, est-ce pour les Templiers ou pour un Temple Protestant ?


Lus-la-Croix-Haute
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Die, Commune: Lus-la-Croix-Haute - 26

Domus Hospitalis Lus
Domus Hospitalis Lus

(dormis de Lunus)

Valdrôme
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Die, Commune: Valdrôme - 26

Domus Hospitalis Valdrôme
Domus Hospitalis Valdrôme

— (Vallis Drome)
— Ecclesia Sancti Petri Vallis Drome, 1206 (Repert, Sancti Ruffi)
— Dépendait premièrement de l’abbaye de Saint-Ruf. Placée ensuite sous le vocable de saint Satunin.
— Ecclesia Sancti Saturnini Vallis Drome, 1059 (Visite episcopale)
— Cette église devint celle d’une commanderie de Templiers, fondée en 1226, et qui passa à l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui en fit une de ces commanderiede Frères servants.
— Preceptoria Vallis Drome, XIVe siècle (Pouillé de Die)


Royans
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Die, Commune: Saint-Jean-en-Royans - 26

Domus Hospitalis Royans
Domus Hospitalis Royans

— Saint-Laurent-en-Royans (préceptorie de Royunis) — Ecclesia Sancti Laurentii de pago Rayano, 1086 (Cartulaire de Romans, 161) — Domus Sancti Laurentii in Royanis, 1313 (Inventaire des Dauphins, 219) — Ecclesia Sancti Laurentii in Royanis, 1449 (Pouillé historique) — Dont l’église dépendait primitivement de l’abbaye de Romans et ensuite d’une commanderie de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, établie dans cette paroisse dès le XIVe siècle et unie à celle de Saint-Vincent de Charpey, qui fut elle même unie à celle de Valence et dont le titulaire était collateur et décimateur dans la paroisse de Saint-Laurent en Royans.

Saint-Jean-d’Hérans
Département: Isère, Arrondissement: Grenoble, Canton: Monestier-de-Clermont, Commune: Saint-Jean-d’Hérans - 38
— Préceptorie de Sancti Johannis in Treviis

Bourdeaux
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Dieulefit - 26
— Préceptorie de Bordellis

Poët-Laval
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Dieulefit - 26

Domus Hospitalis Poët-Laval
Domus Hospitalis Poët-Laval

— Préceptorie de Vallis Poeti
— Preceptoria Vallis Pieti, XIVe siècle (Pouillé de Die)
— Eglise dédiée à Saint Michel
— Ecclesia Sancti Michaelis Pogeti, 1509 (Visite episcopale)
— Etait celle d’une commanderie de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, connue dès le XIIIe siècle et dont le titulaire était décimateur dans les paroisses de Dieulefit, Manas, Poët-Laval et Soupierre.
— Au point de vue féodal, le Poët-Laval était une terre patrimoniale de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem pour laquelle les commandeurs du lieu devaient hommage aux comtes de Valentinois suivant une transaction de l’an 1209.
— Les commandeurs jouissaient du droit de haute-justice.


Valence
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Valence - 26
Moms et chiffres de l’estime :
Valence, estimé à 90 livres.
— Préceptorie Hospitalis et Templi Valencie

Montélimar
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Montélimar - 26
Porté à 214 livres
— Hospitalis Montilli

Manas
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Montélimar, Commune: Manas - 26

Domus Hospitalis Manas
Domus Hospitalis Manas

Estimé à 200 livres
— Préceptorie Sancti Jobannis Manas.

Valence englobe toutes les dépendances y compris Grozon (Templiers), non cité, mais qui figure en 1274 dans un état de recettes analogue sous le simple nom de Domus dans l’archiprêtré d’outre-Rhône.

Grozon
Département: Ardèche, Arrondissement: Tournon-sur-Rhône, Canton: Lamastre, Commune: Saint-Barthélemy-Grozon - 07


Fiancayes
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Valence, Entre: Chatuzange et Marches, Commune: Fiançais - 26

Domus Hospitalis Fiancayes
Domus Hospitalis Fiancayes

Taxé à 10 livres. (1)
1. — Cf. Clouzet, Pouillés des Provinces de Besançon, Vienne et Tarentaise....
— Le même état de 1276 mentionne un Hospitale de Labraca, inidientifié.
— (Cassini), Fiançais (IGN) (le Fansayas S. Jo)

— Ecclesia Finsayas Sancti Johannis, XIVe siècle (Pouillé de Valence)
— Capella Fiansiarium, Fiansanis, XVe siècle (Ibidem)
— Cura Fianceyarum, 1540 (Ibidem)
— Eglise sous le vocable de Saint-Jean, et les dîmes appartenaient à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem ; celui-ci ayant à Fiançayes, dès le XIIe siècle, une commanderie.
— Domus de Finzaias, 1195 (artulaire de Léoncel, 58)
— Elle fut unie dans le cours du XVe siècle à la commanderie de Saint-Vincent, et puis à celle de Valence.


On voit que le regroupement des préceptories ne s’est pas fait par diocèse.
Pour Vienne, dans l’archiprêtré de Romans, les précepteurs des Loives, plus tard Montfalcon (de Loyuiis, 13 livres 6 sols 8 deniers) Saint-Paul (S. Pauli, prope Romanis, 100 livres)
De Laris (de Lariez, 33 livres, 6 s. 8 deniers)
De Monteux (Montreux 33 livres)
Dans celui de Saint-Vallier, de Lachal (domus de Calce 53 livres)
D’Albon (Templi de Albacia, 80 livres).
Pour Saint-Paul, aucune taxe n’a survécu.
Je relève seulement dans un compte de 1363 la mention suivante, qui prouve l’existence de deux maisons (Thoronne et Saint-Paul), estimées 70 livres, la décime étant le dixième du revenu net (2).
2. — CF. Clouzot, Pouillés des provinces d’Aix, Arles et Embrun, page 225.

— Item deducuntur pro duabus domibus fratrum Hospitalis Sancti Johannis Jerosolimitani que sunt exempte a solutione dicite decime : 6 lb, 10 S.
Voici, déjà utilisées par l’abbé Maillet-Guy, les mentions et les taxes des prieurés antonins ou devenus antonins, et qui sont entrés dans le temporel de Valence :
Grenoble.
— Pont-en-Royans, 31 livres 15 s. 10 d., plus 20 livres pour l’église de Sainte-Eulalie-en-Royans.
— Valchevrières, 15 livres.
— Die :
Saint-Julien-en-Quint, 61 livres ; Saint-Romain de Suze, 18 livres ; Saint-Sauveur, 18 livres, Saint-Médard, 60 livres ; Sainte-Croix, 80 livres ; Vassieux, 15 livres ; Véronne, 25 livres ; Brisis, 40 livres.
— Valence :
Livron [et Loriol], le précepteur de Saint-Antoine, 30 livres.
Ces chiffres sont capitaux pour juger de l’importance réelle de ces préceptories ou prieurés, marquée parfois par La conservation très irrégulière des titres.

A Vaison, un rôle de procurations de 1376 porte ceci pour Venterol : (3).
Preceptor de Ventayrolis, pro Novaysano et pro Mirabello non debet visitationem, quia est ordinis Sancti Johannis.
— Saint-Jean. Commune de Venterol
— Probablement est-ce l’emplacement de l’ancienne commanderie des Templiers de Venterol.


II. — Grand prieuré ou langue d’Auvergne à Lyon (1)

Commanderie de Lachal
Département: Drôme, Arrondissement: Valence, Canton: Saint-Vallier, Commune: Epinouze - 26

Domus Hospitalis Lachal
Domus Hospitalis Lachal

— Cette commanderie était située dans le mandement de Moras, à l’extrémité nord et servait de limite avec le mandement d’Anjou.
Elle fut unie, par ordonnance des frères de la langue d’Auvergne, se trouvant à Rhodes, le 4 janvier 1480, à la commanderie de Bellecombe (Isère, canton de l’Heyrieu, commune de Valencin).
La première mention de cette commanderie est de 1317, mais elle est certainement plus ancienne (2).

La consistance de cette commanderie consistait, en 1753 en un château, avec la chapelle Saint-Hilaire adjointe, — « château » transformé en ferme, et bien dégradé (une partie de l’escalier à vis a été démoli)

Grange Rouge
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Saint-Vallier, Commune: Anneyron - 26

Domus Hospitalis Grange-Rouge
Domus Hospitalis Grange-Rouge

— Le domaine de Grange-Rouge, aujourd’hui la Rouge (jadis du Temple) un peu au sud de Lachal, mais dans la Plaine.

Moulin du Temple d’Albon

Domus Hospitalis Moulin d’Albon
Domus Hospitalis Moulin d’Albon

— Le moulin dit du Temple, d’Albon, sur la rivière Bancel, où l’on voyait encore un siècle auparavant des ruines de l’ancienne chapelle des Templiers (3).

— Des terres aux Bruyères (mandement d’Anjou).
— De la Guénottette
— Des Grands-Champs, aux Aiguebelles.
— Au Conige et à La Clarette.
— Le bois de la garenne (4).
— Et des terriers assez considérables, le second sur Beaurepaire, Revel, Pisieu, Marcolin, Tourdan, le premier sur Albon, Anneyron, Moras et son mandement, Bougé, le troisième sur Serrières, Sablon, Chanas, etc.

1. Ces archives (48 H des archives du Rhône) sont en grande partie inventoriées. Le tome 1 (1-702), consacré aux généralités (privilèges, personnel, correspondance, comptes, etc.) a paru en 1895, par les soins de Georges Guigue (391 p. in-8°). Le tome II (703-2400) entrepris par ce dernier avait été suspendu ; son successeur Claude Faure l’a mené à bon terme en 1932 (xv-335 p.)
Il comprend par ordre alphabétique les commanderies d’Arbois à Montchamp inclus. Le tome III est sous presse (fin des commanderies et Saint-Antoine). Son auteur a bien voulu donner un jeu d’épreuves des articles qui concernent - la commanderie de Saint-Paul-les-Romans.
2. Il en est assez longuement question dans Vieux souvenirs Dauphinois par Prosper Vallernaud, Valence, Céas, 1911, 71 page avec 3 plans (Extrait du Bulletin de la Société d’archives de la Drôme, tome XLV, pages 307-28, 435-50, tome XLVI, pages 75-88).
3. Cf. Léonard, Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple, reconstitué par le marquis d’Albon (Paris), 1930, in-8° V-259 p. P. 159. Il cite Albon et la Valloire et un précepteur, Aymar (1250-1260).
4. Archives du Rhône, H 166, d’après le tome I de l’Inventaire de G. Guigues, p. 138. Cf. H 137.


On trouvera aux archives du Rhône (dans le fonds de Bellecombe, soit à Lachal (48 H 877-952), soit aux titres communs (1014-1016), ce qui concerne cette commanderie, très peu ou rien sur les propriétés, dont les titres ont peut-être remis aux acheteurs, beaucoup sur le terrier et les procédures. Un dossier (893) renferme des détails bien curieux sur la foire qui s’y tenait, transférée à Anjou en 1624, et sur les dévastations pendant les guerres de religion, dévastations dont la pénurie des titres antérieurs dérive.

Toute une série de terriers récents existait aux archives de la Drôme jusqu’en 1857. Cette année-là, l’archiviste d’alors prit l’initiative de les envoyer à Lyon, à l’ex-siège du Grand Prieuré. Les archives du Rhône les avaient déjà, quelques-uns en double. On voit combien l’opération était néfaste (5).
5. Ce sont les articles 912, 916, 923 ou 924, 925, 928 ou 929, 930, 948, 949 (1 et 2), 951 (2, 4) 952 (4, 6 et 6), plus les procédures de 1787-78 contre les fermiers Collet et Louis Ducurtil, dont j’ignore le tort.

Commanderie de Saint-Paul-lès-Romans

Département: Drôme, Arrondissement: Valence, Canton: Romans - 26

Saint-Paul-lès-Romans
Domus Hospitalis Saint-Paul

— La commanderie de Saint-Paul-lès-Romans est bien connue. Son cartulaire a été publié, en 1875, par M. le chanoine Ulysse Chevalier (Cartulaire des Hospitaliers et des Templiers en Dauphiné, Vienne, Savigné, page 3-53), mais dans sa hâte de le livrer au public, il n’a pas fait connaître où il l’avait trouvé, si bien que M. Stein. dans la bibliographie des Cartulaires a dû l’enregistrer sous le n° 3518, sans en dire la source. C’est aujourd’hui le n° 48 H 2815 des archives du Rhône. André Lacroix dans sa bonne Notice historique sur Saint-Paul-lès-Romans a parlé longuement de cet établissement, si bien géré, d’après les archives locales, mais sans utiliser celles de Lyon (6).
6. Valence, 1868, in-8° de 68 pages (Extrait du Bull, société archives de la Drôme, tome I, 1866, page 174-88, 324-30 ; tome II 1867 page 41-7, 131-141, 272-80 ; tome III, pages 17-31, 190-195. Il a aussi publié à ces dernières pages, les curieux dessins de personnages du XIVe siècle, qui parsèment les marges du premier terrier (40 H 3).

A la commanderie de Valence, y avaient été réunis quatre membres, dès avant 1320, l’un de très peu d’individualité, celui de Saint-Jean de Crispalot (canton de Bourg-de-Péage, commune de Beauregard et paroisse de Meymans) dont les terriers se confondaient jusqu’au XVIe siècle inclus avec ceux de Saint-Paul.

Laris
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Valence, Commune: Saint-Christophe-et-le-Laris - 26

Domus Hospitalis Le Laris
Domus Hospitalis Le Laris

Laris : Ancienne commanderie de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, connue dès 1289 et unie dès 1390 à celle de Saint-Paul-lès-Romans.

Celui du Laris dont la cure, sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste et de Saint-Blaise, était de Malte.

Montfalcon
Département: Isère, Arrondissement: Vienne, Canton: Roybon - 38

Domus Hospitalis Montfalcon
Domus Hospitalis Montfalcon

— Le membre de Montfalcon, qui rassortissait de la paroisse primitive des Loives ; en vertu d’une transaction passée le 26 février 1327 entre le Dauphin Guigues et le commandeur Humbert de la Balme, ce dernier s’obligea à construire au molar de Montfalcon une forteresse où viendraient habiter les paroissiens des Loives (7).
7. Regeste Dauphinois, n° 23421.

— Enfin celui de Saint-Sauveur, dont la cure était également de l’Ordre de Malte.
Département: Isère, Arrondissement: Grenoble, Canton: Saint-Marcellin - 38


En 1788, lors de la dernière visite, exécutée par frère Thomas de Rigaud Serezin, chevalier de justice, commandeur du Mas-Dieu, les biens de la commanderie étaient les suivants :
— A Saint-Paul, un château avec ses aisances où résidait le commandeur, frère Claude-Marie de Sainte-Colombe de Laubespin, bailli, grand-croix de l’ordre, grand prieur d’Auvergne.
— Une chapelle dans l’enceinte.
— Le logement du fermier.
— Un moulin et terres adjacentes.
— Une grange dénommée la commanderie, à 500 pas du château.
— Celle du Gouret, annexe à une grande prairie de 55 stérées.
— Diverses terres à Saint-Paul (le Pigeonnier, champ Richard, mas de Marros, champ Catholiq, champ de la Croix Blanche, le grand Mas, le petit Mas, les Nipotières, Rivoire), le tout contenant 200 stérées environ, des bois (23 stérées en Rivoire, 37 au Grand Bois), le droit de justice, un terrier.
— A Crispalot, un terrier de peu de valeur, sans aucun domaine.
— A Saint-Sauveur, l’église paroissiale, la dime, un terrier, quelques terres de dix stérées environ.
— A Montfalcon, deux vieilles tours quasi ruinées, une terre au terroir des Breux, le champ du Seigneur de huit stérées, deux bois, à savoir la forêt de Commer de 58 stérées, et le bois du Seigneur de deux seulement.
— La justice et un terrier.
— Au Laris, la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, une terre et bois de 9 stérées, une forêt et bois dénommé le champ du seigneur, de 18 stérées ; une dime à la cote 24% la justice haute et basse.
En bref, le revenu se montait à 18.870 livres.
Les charges ordinaires à 6842 livres, non compris les réparations et frais d’entretien (8).
8. Visite de 1788. Archives de la Drôme, chap. 1, n° 193 ou 40 H 158.

Les titres et papiers conservés naguère à Saint-Paul ont été munis « en 1793, l’an 2 de la République française », d’un bon inventaire par les soins de Moulinet, qui a utilisé dextrement (adroitement) les inventaires antérieurs.

Le fonds a été en même temps nettoyé de toutes ces notes, brouillons, parfois utiles, mais rarement, qui font à d’autres archives une queue, un résidu inclassable. Il l’a organisé en six chapitres dont cinq correspondent aux membres de la commanderie:
1, Saint-Paul.
2, Crispalot.
3. Le Laris.
4, Montfalcon.
5, Saint-Sauveur.
Le premier est le plus considérable, parce que les titres communs ont été groupés là. Dans chacun de ces chapitres on commence par les terriers, suivis des reconnaissances isolées, des lièves de recettes et confinales, pour terminer par les arrentements et albergement : entre les deux, les papiers divers, procès, enquêtes, bois, etc., importants à Saint-Paul.

Le chapitre 6 renferme les titres et pièces qui regardent d’autres commanderies et, par exemple, un compte de la commanderie de Genève de 1444. La plupart et les plus importantes viennent du commandeur Montgontier, procureur et receveur de l’ordre depuis 1662 : bilan, lettres du Trésor de Malte, comptes, etc., dont les analogues existent à Lyon pour l’ensemble de la période.

Toutes ces archives ont été remises scrupuleusement dans l’ordre de 1793 : il en manque peu. Des terriers ou parangons, prêtes aux hommes d’affaires ou à l’administration des domaines sont rentrés depuis. On les a intercalés en leur place naturelle. Le tout forme les articles 40 H 1-159 (6 m 25).

Le classement de Lyon (48 H 812-2911) est un peu différent ; Saint-Paul, puis Saint-Sauveur, Le Laris, Montfalcon, Crispalot, à la fin les titres communs. Les terriers et lièves terminent chacun des chapitres. Les parchemins antérieurs au XVe siècle sont assez nombreux et intéressants. Les inventaires antérieurs, malgré leur qualité, n’auront plus guère d’utilité, lorsque le tome III de l’Ordre de Malte des archives du Rhône aura été édité par notre confrère M. Claude Faure.

Membre de Monteux

Département: Drôme, Arrondissement: Valence, Canton: Arche, Commune: Beaumont-Monteux - 26

Domus Hospitalis Monteux
Domus Hospitalis Monteux

— La commanderie de Monteux est mentionnée dès 1202, au cartulaire des hospitaliers de Saint-Paul-les-Romans. Elle avait été réunie à la commanderie de Saint-Romain-en-Gal, en face de Vienne, dans l’actuel département du Rhône (canton de Condrieu).

— La cure, sous le vocable naguère de Saint-Sébastien et Saint-Lazare, puis de Saint-Jean-Baptiste, ressortissait de l’ordre, qui jouissait par suite de la dime à la cote 25e.
— Son terroir débordait sur les paroisses voisines et notamment sur Clérieux et Chanos.
— L’étendue des propriétés ne dépassait pas 50 setiers, aux lieux dits Le Peyrin, à la Fouilloux 24 setiers, au mas Buisson, à Combetoite, à Pré de Chasse, et à Chanos aux Grandes Terres.
— Le tout, en 1723, était affermé 790 livres, dont il fallait déduire la portion congrue du curé (9).
9. Procès-verbal de visite 40 H 160.

Sous les n° 40 H 150-159 (0 mètre 35), les archives de la Drôme renferment les titres de ce membre avec un inventaire de Moulinet en 1793. Cet arrangement ne lui a pas coûté grande peine ; car il n’y avait primitivement que des terriers et lièves, gardés par le fermier, ou peut-être envoyés par le district de Lyon.
C’est évidemment à Lyon que l’on trouvera les archives de la commanderie de Saint-Romain-en-Gal (48 H 2942). Ce qui concerne Monteux, comprend des terriers depuis 1378, des arrentements et procédures, en assez petit nombre et ne remontent qu’exceptionnellement au XVIe siècle (2229-2941).
—Saint-Jean. Chapelle et quartier de La Roche-de-Glun
—Chapelle rebâtie au XIVe siècle, passa alors dans la dépendance de la commanderie de Monteux.


III. — Grand prieuré de Saint-Gilles

Commanderie de Valence
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Valence - 26

Domus Hospitalis Valence
Domus Hospitalis Valence

Tel qu’il existait au XVIIIe siècle le ressort de la commanderie était très étendu.

Saint-Barthélemy-Grozon
Département: Ardèche, Arrondissement: Tournon-sur-Rhône, Canton: Arche - 07

Domus Hospitalis Grozon
Domus Hospitalis Grozon

D’abord l’héritage de l’Ordre du Temple qui lui était échu à la suppression de l’Ordre.
La maison du Temple de Valence était sous le vocable de Saint-Emilien. Elle possédait une importante annexe dans l’Ardèche, Grozon, qui porta jusqu’à la fin le nom de Temple de Grozon (commune de Saint-Barthélemy-Grozon).
Comme les textes l’appellent Garauzon, des érudits l’ont parfois méconnue et ont déclaré ne pas savoir où il se trouvait.
Sur la carte de Cassini, il y a Garauzon, c’est Grozon sur la carte de l’IGN, le Temple se trouve au sud de Garauzon

La Ruelle
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Valence, Commune: Malissard - 26

Domus Hospitalis La Ruelle
Domus Hospitalis La Ruelle

Dans la plaine de Valence, les possessions les plus importantes étaient la Ruelle dont des donations ou achats de Viguier, Guillaume de Châteaubourg et autres lui assurèrent la propriété au début du XIIIe siècle, et à Jonas, acquis à partir de 1262.

Les commandeurs de Valence sont cités dès 1178 (10)
10. Un voici la liste, avec quelques corrections de graphie, d’après. Emile-G. Léonard. Introduction au cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d’Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, suivie d’un Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs, page 40-41
Poncius de Valle, 1176-1177.
Odo, 1179, 1186-1188.
Guilielmus de Paulac, 1183.
Hugo de Rochefort, 1204, 1206, 1209.
Johannes Raynaus, 1258.
Raimundus Alemannier, Arnaldus de Autenna, 1260.
B, de Rupeforti, 1263.
Guizo, 1264.
Raimundusi de Ominano (!) 1278.
Martinus de Bocosello, 128, 1306, 1308.
Cartulaire du Temple

Dans l’orbite de celle de Valence, la préceptorerie de Lus-la-Croix-Haute, bien qu’éloignée de Valence, et dont les biens furent dévolus à une autre commanderie.
La commanderie propre de Saint-Vincent existait à Valence dès la fin du XIIe siècle, au plus tard en 1195, date d’une transaction avec Je prieuré de Saint-Félix sur les pâturages (2).
2. Leonard, cartulaire du Temple, page 41.

Voici quelle était sa situation au XVIIIe siècle, lors de la visite en 1761.
L’église ayant été complètement ruinée durant les guerres de religion, l’ordre en albergea, le 13 février 1603, le terrain au notaire Moncha (3).
3. Archives de la Drôme, 40 H 259.

La commanderie n’avait conservé qu’un champ près la porte de Tourdeon. Le chef de la commanderie fut pratiquement transporté à Saint-Vincent près de Charpey, sur la commune de ce lieu.
Saint-Vincent la Commanderie IGN

Saint-Vincent la Commanderie
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Valence, Commune: Charpey - 26

Domus Hospitalis Saint-Vincent
Domus Hospitalis Saint-Vincent

Du membre de Valence dépendaient le domaine de l’abbaye (commune de Valence), sur les confins de Valence, au nort des Berthets.
Celui de la Ruelle (Au-dessus de Malissard, 26), au mandement de Chabeuil, entre Malissard et la route de Valence à Chabeuil, dont nous connaissons l’origine.

Celui de Barry, aujourd’hui sur Marcel-lès-Valence, alors sur Alixan.
A l’ouest de Saint-Marcel-les-Valence, Le Bary, carte de Cassini, Les Barris, Carte IGN

Celui des Routes au mandement de Charpey (Bésayes) et sur Fiancayes (entre Chatuzange et Marches).
La seigneurie de Saint-Vincent, avec son château.
Le four et le moulin banal.
La grange du Pin dans la montagne, servant de bergerie (au-dessus de Saint-Barthélemy-le-Plain). Un domaine assez important.
Enfin des terriers au nombre de 6 :
Celui de Valence, à l’est de la ville, confinant sur une vaste partie avec celui de Saint-Félix ; celui d’Alixan ou Châteauneuf d’Isère, plus souvent dit de Bayanne, à raison de son assiette ; celui de Chabeuil ; celui de Monlélier ; celui de Saint-Vincent.

Les membres annexés étaient les suivants :

Saint-Laurent-en-Royans
Département: Drôme, Arrondissement: Die, Canton: Saint-Laurent-en-Royans - 26

Domus Hospitalis Saint-Laurent
Domus Hospitalis Saint-Laurent

— Ecclesia Sancti Laurentii in Royanis, 1449 (Pouillé historique)
— L’église dépendait premièrement de l’abbaye de Romans et ensuite d’une commanderie de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem établie dans cette paroisse dès le XIVe siècle. Elle fut unie, dès le commencement du XVIIe siècle, à celle de Saint-Vincent en Charpey, qui fut elle-même unie à celle de Valence et dont le titulaire était collateur et décimateur dans la paroisse de Saint-Laurent-en-Royans.
— Le commandeur avait quelques droits seigneuriaux, qu’il tenait en fief des Dauphins.

Diocèse de Die, dont la cure était a son patronage, où il possédait la dime, quelques terres, un terrier.

Echirolles
Département: Isère, Arrondissement et Canton: Grenoble - 38

Domus Hospitalis Echirolles
Domus Hospitalis Echirolles

Diocèse de Grenoble, naguère du Temple (3 bis), distant d’une lieue de cette ville, comprenant une chapelle où l’on disait la messe une fois par semaine, une ferme et son domaine assez dispersé, enfin un terrier de cens et rentes perçues à Echirolles, Grenoble, Eybens, Bresson, Jarrye. Herbeys, Claix.
3 bis. Leonard, cartulaire du Temple, page 159, donne une courte liste de précepteurs d’Echirolles: Jean, 1235
Gontier, 1259
Julien, 1274-1275
Jean Foret, 1293-1295.


Saint-Manrice-en-Trièves
Arrondissement: Isère, Arrondissement: Grenoble, Commune: Saint-Maurice-en-Trièves, Hameau: La Commanderie - 38

Domus Hospitalis Saint-Manrice
Domus Hospitalis Saint-Manrice

Au diocèse de Die, dont l’église, de vieilles masures, le tout en mauvais état, auraient appartenu aux Templiers ; un bâtiment de ferme avec ses terres, plus un terrier perçu tant sur Saint-Maurice que sur Saint-Jean d’Hérans.

Villard-Jullien (?), aussi en Trièves, dont le terrier était prescrit sans espoir de retour ; de vieilles masures attribuées aussi aux Templiers, un bâtiment neuf construit au XVIIIe siècle, avec les dépendances de cette ferme, environ 45 stérées.
Le petit terrier de Valbonnais (Isère, arrondissement de Grenoble) qu’il faut joindre à l’un ou l’autre des précédents membres.

Le temple de Grozon, consistant en deux bâtiments séparés, l’un moulin banal, l’autre bâtiment de la ferme, qui exploitait 107 stérées.

Montélimar
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Montélimar - 26

Domus Hospitalis Montélimar
Domus Hospitalis Montélimar

La commanderie de Montélimar n’était en droit qu’un membre dépendant de Valence aux derniers siècles. A l’origine, cette commanderie de Saint-Jean parait avoir été autonome et grouper autour d’elle un certain nombre d’autres maisons. — L’héritage du Temple était important, puisque cet ordre possédait au moins une préceptorie à Montélimar, citée en 1259, et une commanderie à Boynezac (canton de Montélimar, commune de la Touche) (4)

Boynezac
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Montélimar - 26

Domus Hospitalis Boynezac
Domus Hospitalis Boynezac

— Ruines et quartier commune de La Touche
— Le Terrain de Bonnaysac, 1391 (Choix de documents, 214)
— Bonnesa, 1540 (Inventaire de la chambre des comptes)
— Bois Naiza (Pl. Cad)
— Boyneza (Etat-Major)
— Ancienne possession de l’orde de Saint-Jean de Jérusalem, dépendant de la commanderie de Montélimar et relevant en fief des comtes de Valentinois.

Bois Naiza, carte IGN


Saint-Paul-Trois-Châteaux
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Pierrelatte - 26

Saint-Paul-Trois-Châteaux
Domus Hospitalis Saint-Paul-Trois-Châteaux

— Des biens et peut-être une commanderie à Saint-Paul-Trois-Châteaux
— Saint-Jean, acienne chapelle commune de Saint-Paul-Trois-Châteaux
— Domus Sancti Vincentii, 1304 (B. de Sainte-Marthe, 115)
— Hospitalis Sancti Johannis, 1408 (Ibidem, 349)
— Ancienne commanderie de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem et plus anciennement de l’ordre du Temple, fodée au XIVe siècle et unie à celle de Valence.


Thoronne
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Pierrelatte, Commune: Clansayes - 26

Domus Hospitalis Thoronne
Domus Hospitalis Thoronne

Et une commanderie à Notre-Dame de Thoronne, dont un commandeur particulier est encore cité au XVe siècle (5).
Tout cela se retrouve dans la temporalité.
4. Léonard, cartulaire du Temple, page 40.
5. Archives de la Drôme, 40 H 340.


L’église de Saint-Jean avait été démolie durant les guerres de religion. L’emplacement avait été concédé en 1617 aux P. Recollets, qui y avaient construit leur église. Toutefois, les commandeurs y avaient leur caveau dans la chapelle de Notre-Dame de Philerme, un banc et le droit de titre. Sur le sol de l’ancienne chapelle du Temple, s’élevait la chapelle des Pénitents.

De cette commanderie dépendaient les domaines que voici :
Le domaine ou membre de Dromette près l’ancienne route de Saint-Paul et dont une partie s’étendait également sur Châteauneuf-du-Rhône.
Un grand bâtiment de ferme, 418 sétérées, dont bonne partie en bois ; 560 aux Blaches, 22 en pré et 25 en terre au quartier de Belle-Barbe, 213 à la Ryerière, quartier de la Rochette à Montélimar, et à la Rouberte sur Châteauneuf.
Celui de Montboucher, vulgairement appelé la Commanderie, dont petite partie du domaine était assise au mandement de Sauzet, le tout de plus de 100 setérées.
Des terres peu considérables dispersées sur Puy-Saint-Martin, voire même à Charols, avec des masures sur la colline.
Le Temple, lieu-dit de la première commune, évoque le souvenir des premiers possesseurs.
Le domaine et fief de Boynezac, avec une ancienne chapelle, depuis longtemps profanée, un bâtiment de ferme et 850 setérées, dont plus de 500 en bois, avec quelques vignes.
Le membre de Saint-Paul-Trois-Châteaux était réduit à un champ dit de l’hôpital, de trois saumées complantée de vigne, et une terre de cinq éminées, et dans la ville à un magasin et une écurie (6).
Les terriers étaient les suivants :
Montélimar, très considérable, Portes (5 reconnaissances seulement), Saint-Paul (y compris Thoronne, tombé dans l’oubli). Bourdeaux, naguère préceptorie, Crupies et Bezaudun.
Enfin les reconnaissances très dispersées, sur Livron, Loriol, Mirmande, Grane, Crest, Aouste, Montclar, Vercheny, que l’on appelait rentes foraines.
6. Héritage du Temple, Cf. Les Templiers à Saint-Paul-Trois-Châteaux, par l’abbé Malbois, Bulletin de la Société archéologique de la Drôme, tome LXII, (1929-1930), page 20-35.

Saint-Jean-de-Teronne
— Chapelle commune de Clancayes.
— Preceptoria Beate Marie de Torena, 1508 (Cartulaire de Saint-Paul-Trois-Châteaux)
— Nostre Dame de Theronne, 1590 (Archives de la Drôme, inventaire de Malte)
— Ancienne commanderie de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et plus anciennement commanderie de l’Ordre des Templiers, qui fut unie à celle de Valence au commencement du XVIIe siècle.


En 1767, le revenu total de la commanderie de Valence s’élevait à 18.305 livres, les charges ordinaires à 3.966.
Mais le commandeur de Gaillard n’y avait depuis 1747 consacré pas moins de 51.879 en travaux et améliorations de tout ordre, qui ne figuraient à aucun chapitre et sous aucune forme au passif.

La liquidation de l’Ordre de Saint-Antoine allait encore accroître le temporel de la commanderie.
L’union ayant été consommée par lettres patentes du 30 mai 1777, M. Mésangère, homme d’affaires du commandeur de Gaillard, prit possession, en 1778, des prieurés de Pont-en-Royans, de Sainte-Croix, de Brizis ou Saint-Antoine à Crest et de La Clastre, enfin de la chapelle Saint-Antoine de Loriol, dépendait alors de la commanderie de Saint-Antoine de Valréas.

Dans son dernier état la commanderie de Pont-en-Royans jouissait des dîmes au Pont, dont elle desservait la cure, à Choranches, de la chapelle unie de Claix (sur Saint-Just) et de son petit terrier, du prieuré uni de Val Chevrières, de la dîme de Sainte-Eulalie avec son annexe de Laval-Sainte-Mémoire, d’une pension sur ]a cure de Chatelus, du prieuré uni de Vassieux avec ses droits et terriers, d’un terrier sur le Pont et ses alentours, des maisons, domaines ou terres au Pont et surtout à Choranches et Sainte-Eulalie.

Au prieuré de Sainte-Croix était uni celui de Sainte-Agathe de Die. Les bâtiments considérables de Sainte-Croix élevés à la fin du XVIIe siècle sous l’épiscopat de Mgr Armand de Montmorin pour servir de séminaire au diocèse de Die étaient devenus très inutiles, lorsque son successeur Mgr Pajot de Plouy, ayant changé d’idée, refusa d’exécuter le contrat.

Des terriers constituaient le principal et maigre revenu des autres établissements, la dîme ayant été en général abandonnée aux curés pour leur tenir lieu de portion congrue. Le tout ne devait pas net assurer un supplément de 2.500 livres.

Les archives de la commanderie qui répondent à la nature de ses biens et revenus, ont été sectionnées, comme il a été indiqué, entre Arles (Marseille aujourd’hui) et Valence. Le sectionnement existe aussi pour la seconde section, celle de Saint-Antoine, parce que l’on a expédié aussi au grand Prieuré, la partie des archives centrales qui concernait ces commanderies, à Lyon et à Marseille.

De ces fonds de Marseille, il est facile même à Valence de prendre aujourd’hui une connaissance sommaire. D’abord nous avons dans le fonds même du Local des inventaires de 1648 et du XVIIe siècle de ce qui se trouvait là-bas et provenait pour grande part de recouvrements faits au début du XVIIe siècle à Valence ou environs (Archives 40 H, 165, 166, 379, 380), puis la copie du répertoire sommaire contemporain exécutée en 1921. Ce fonds des archives des Bouches-du-Rhône présente certaines particularités.

Pendant 35 ans, de 1865 à sa mort en 1899, les archives de ce département ont eu un collaborateur bénévole, archiviste adjoint auxiliaire, excessivement zélé, Emmanuel de Grasset, qui a lu et analysé une grande quantité de chartes. Au début de sa carrière, il a justement appliqué son activité au fonds de Malte. Seulement il a extrait matériellement du fonds toutes les chartes ou pièces essentielles pour en constituer des liasses à part, en répartissant en deux séries ce que les anciens inventaires mêlaient complètement les titres du Temple (H 2) et ceux de Saint-Jean de Jérusalem (H), et en laissant, bien entendu son individualité aux titres de Saint-Antoine-en-Vienne (H. O. V.). Comme à cette époque de singulières instructions ministérielles prescrivaient de n’indiquer que les dates extrêmes des liasses et d’omettre les dates des pièces elles-mêmes, il s’ensuit que pour les dates et pour certaines autres précisions juridiques, il faut utiliser les anciens inventaires (7).
7. Pour Pont en-Royans seul, voir copie ancienne de l’Inventaire ancien dans 40 H 498. Bouches-du-Rhône, Malte 3322-35031B, et pour les fonds de Saint-Antoine, réuni à Valence 3555-3778.

Ce premier classement a été maintenu dans le nouveau, exécuté par M. Billioud, grâce à des concordances ingénieuses et qui s’applique aussi à l’ensemble. Je regrette que la reconstitution du fonds n’ait pas été poussée plus loin et que les divisions internes ne soient plus celles d’autrefois (Bouches-du-Rhône, 3322-3528 et 3529-3778) pour les fonds réunis de Saint-Antoine).

Le fonds de la commanderie de Valence et de son annexe n’a pas été organisé comme celui de Saint-Paul par un feudiste de l’ancien régime. En dernière analyse, il a été versé en l’an VII seulement dans les archives départementales par Mésangère, notaire et homme d’affaires de la commanderie (8).
Antérieurement, ce dernier avait remis à la municipalité de Valence un certain nombre de terriers afin de brûlement : il ne l’a pas dit, mais on a tout lieu de le penser. Ces volumes et d’autres analogues de diverses provenances et de même caractère, ont pris le chemin non du bûcher, mais d’une armoire profonde, d’où André Lacroix les a retirés en 1862. Des côtes, provisoires, barbouillées à l’encre noire, rappelleront toujours cette étape.
8. Inventaire de la série L (arrêtés....) par J. de Font-Réaulx, page 556.

N’ayant pas été refondu et trié au XVIIIe siècle, ce fonds laisse mieux apparaître les différentes couches qui l’ont formé. Copieux à certaines époques, il l’est moins à d’autres, comme si certains hommes d’affaires avaient laissé des paquets de documents et de procédures, et que d’autres n’avaient pas constitué d’archives ou les avaient gardées chez eux. Les terriers et lièves forment une série continue. Le second tiers du XVIIe siècle est mieux fourni que ce qui suit : c’est le temps du procureur Teyssier. Au XVIIIe siècle, le commandeur Paul Dominique Balthazar de Gaillard d’Agoult s’éprit d’un grand zèle pour sa commanderie et ses archives. Pour l’une, il fit, on l’a vu, des travaux considérables ; pour les autres, il aménagea un local à Charpey, dressa des catalogues, commença un livre de raison, classa en de petites liasses, avec bordereaux, sans grande méthode, les papiers de tel ou tel sujet, (traités avec des notaires pour reconnaissances, cures....) ou telle localité (Echirolles, Villard-Jullien). Notamment il garda, en les numérotant, toutes les lettres reçues. Son zèle se refroidit ensuite ; il quitta le pays, alla demeurer à Marseille et passa la main à son homme d’affaires, Mésangère, qui conserva de même toutes les lettres qu’il recevait jusqu’en 1787. Que se passa-t-il ensuite ? Détruisit-il par prudence ou bien craignait-il l’encombrement ; car le successeur de M. de Gaillard, M. de Foresta, ne résidant pas, il avait transporté en son étude toutes ses archives.

La correspondance, divisée en deux sections, depuis la réunion de Saint-Antoine, est, malgré cette disparition, très considérable, 4.500 lettres environ, sans analogue dans aucun autre fonds ecclésiastique.

Lorsque Mésangère prit possession des divers établissements de Saint-Antoine, il ne trouva guère que quelques baux ou terriers récents, sauf au Pont où ces documents étaient plus considérables. Le prieur Louis d’Arliac, 1638-1656, qui y résidait seul, avant le retour à la conventualité qui eut lieu cette année 1658, avait collectionné un stock de procès pour dîmes ou autres causes qu’il avait du poursuivre contre les récalcitrants. Depuis lors les papiers sont diversement fournis, hors les états de maison, périodiques, présentés lors des visites, et la comptabilité, dont il subsiste quantité de pièces ou de quittances.

Cette section a été très étudiée par le chanoine Fillet, qui en a tiré bien des éléments de son histoire de paroisses du Royans (9) ; l’ordre y était alors médiocre, mais depuis lors la confusion était devenue totale. Ce fonds avait été si peu classé et sa vraie nature si méconnue, qu’une partie des registres de comptabilité et un terrier de Valchevrières ont été expédiés à Grenoble en 1857. Ils y occupent les articles H 28-36. Les registres avaient été dégagés les premiers du cahos originel, pourvus de numéros, et classés sur le papier. Pont-en-Royans eut ainsi son petit chapitre. C’est dans l’Isère : expédions-le là-bas, jugea-t-on. Ainsi fut fait ; mais les comptes analogues en cahiers, les papiers et procès furent laissés en place et resteront à Valence.
9. Histoire religieuse de Pont-en-Royans, Valence, Lantheaume 1887, in-8°, 96 pages, (Extrait du Bulletin d’histoire ecclésiastique de Valence, tome V, page 82-8 ; tome VI, page 43-48, 162-168 ; tome VII, page 26-43, 68-80, 118-128, 153-161, 189-199, 221-226.
— Notice historique sur la paroisse de Sainte-Eulalie-en-Royayns, ibidem, 1888, in-8°, 19 pages.
— Histoire religieuse de Saint-Laurent-en-Royans, ibidem, 1895, 93 pages de la même revue, tome, XIV, pages 121-135, 161-176, 217-226 ; tome XV, pages 22-30, 51-64, 96-111.
— Visite et inventaire du prieuré de l’église de Pont-en Royans (publication d’un document conservé dans 40 H 398 tome VII, pages 38-45.
— Notice historique sur la paroisse de Choranche, Grenoble, imprimerie, Breynat et Cie (1894), 23 pages (Extrait du Bulletin de la Société de statistique de l’Isère, IVe série, tome II, pages 25-47.
— Dans Les commanderies de l’Ordre de Saint-Antoine en Dauphiné (Ligugé, 1928, in-8°, 152 pages, l’abbé Maillet-Guy consacre les pages 89-90 à la commanderie de Livron, les pages 135-i45 à celle de Saint-Médard de Piégros, les pages 145-158 à celle de Sainte-Croix-en-Diois ; enfin les pages 159-172 à celle du Font-en-Royans. Il utilise le chanoine Fillet, l’ancien inventaire, les archives du Rhône, mais liés peu ou, point celles des Bouches-du-Rhône.


Le fonds entier vient d’être organisé en 1936. Il va du n° 161 au n° 457 de la subdivision 40 H de l’Ordre de Malte, la séparation avec les annexes antoniennes se faisant après le n° 497. Je rappelle que pour Sainte-Croix et tous les autres prieurés réunis, y compris Saint-Sauveur et Véronne, sauf Pont-en-Royans, presque tout se trouve à Marseille, que pour ce dernier fonds, si des documents essentiels comme les terriers ne se trouvent qu’à Marseille, les documents pour les deux derniers siècles sont plus nombreux à Valence. On a reconstitué les petites liasses du commandeur de Gaillard, tenu compte des localités, mis en tête de chaque sous chapitre les terriers. Bref pour Valence proprement dit, l’ordre s’établit ainsi : Généralités, inventaires, correspondance, comptes, bois, cures ; Saint-Vincent-de-Charpey, Valence, Bayanne, Chabeuil, Montolier, St-Laurent-en-Royans, Montélimar et toutes ses dépendances ; Echirolles et le Trièves, Grozon. Le tout s’étend sur 13 mètres 35 de rayons (dont 2,10 pour la partie de St-Antoine).

La commanderie de Valence n’a fait l’objet d’aucune étude spéciale. Signalons aussi le carton (unique) S 5270-5273 des Archives nationales, concernant la réunion, prise de possession et état à cette époque des maisons de Saint-Antoine, dont Avignon et Valréas (2), Brisis-lès-Crest (7), Pont-en-Royans (20), Sainte-Croix et la vallée de Quint (22). (1774-1780) (10).
10. Il fut utilisé par M. l’abbé Maillet-Guy.
Sources : JEAN DE FONT-REAULX. Les Commanderies de l’ordre de Malte dans la Drôme, page 333 et suivantes. BNF

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