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Etudes sur les Ordres des Hospitaliers, Malte et Rhodes
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Commanderie Saint-Nicolas de Langres
LA COMMANDERIE SAINT-NICOLAS DE LANGRES

Avant d'aborder la présence proprement dite des Templiers, d'abord en Haute-Marne, puis, plus particulièrement à Langres, il est souhaitable de survoler rapidement l'histoire succincte de cet Ordre, encore que ce sujet ait été maintes fois traité, voire débattu par d'éminents spécialistes en la matière.

Le fondateur et premier Grand Maître de cet Ordre religieux et militaire fut, en 1118, Hugues de Payns. La Champagne en fut le berceau et on assista à son prodigieux développement durant deux siècles du Moyen Age. C'est aussi à Bernard de Clairvaux, né au diocèse de Langres en 1091, que l'on doit, en 1120, les statuts qui allaient régir le fonctionnement de l'ordre.

En Champagne, sa situation matérielle fut particulièrement brillante. Aussi, son organisation spatiale et hiérarchique explique-t-elle la répartition des fondations sur le territoire haut-marnais. Le siège du Grand Prieur de Champagne, qui était aussi trésorier et garde des sceaux et placé directement dans la dépendance du Grand Maître et Chef de l'Ordre, s'établit à Voulaines-les-Templiers, en terre bourguignonne, à la suite de donations de l'évêque de Langres et du duc de Bourgogne, entre 1163 et 1237.

D'après Claude et Roger Petitpierre et Guy Salassa (page 172), trois grands axes se dégagent de leur répartition sur le sol haut-marnais :
1. — Le long de la route de Langres à Reims, se rencontraient successivement :

Langres
Département: Haute-Marne, Arrondissement et Canton: Langres - 52
— L'hôpital Saint-Nicolas de Langres.

Ageville
Département: Haute-Marne, Arrondissement et Canton: Chaumont - 52

Domus Hospitalis Ageville
Domus Hospitalis Ageville

Ageville
— Agevilla, 1200 (Commanderie d'Esnouveaux)
— Agevile, 1221 (Ibidem)
— Aygeville, 1302 (Ibidem)
— Ageville, 1687 (Ibidem)
Son église dédiée à saint Genoul, était à la présentation du grand prieur de Champagne en qualité de commandeur d'Esnouveaux.
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

Commanderie Sainte-Marie de Beauchemin
Département: Haute-Marne, Arrondissement et Canton: Langres - 52

Domus Hospitalis Beauchemin
Domus Hospitalis Beauchemin

— La commanderie Sainte-Marie de Beauchemin, exploitée comme hôpital, à la séparation des deux directions vers le nord-ouest.

Commanderie de Morment
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Chaumont, Canton: Châteauvillain, Commune: Leffonds - 52

Domus Hospitalis Morment
Domus Hospitalis Morment

— La commanderie de Mormant, fondée en 1120, restaurée en 1300, par les Templiers.

Morment
— Ferme commune de Leffonds
— Mormentum, 1162 (Commanderie de Thors)
— Mormannum, 1182 (Ibidem)
— L'Ospital de Moormant, 1351 (Commanderie de Morment)
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

— Cette maison disposait de propriétés nombreuses dans le secteur :
— A Leffonds ; au hameau d'Épilant, formé au début du XIIe siècle, en forêt de Châteauvillain et qui fut à l'origine du village de Richebourg.

Leffonds
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Chaumont, Canton: Châteauvillain, Commune: Leffonds - 52

Domus Hospitalis Leffonds
Domus Hospitalis Leffonds

— Etait le siège d'une commanderie de Saint-Jean de Jérusalem
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

Faverolles
Département: Haute-Marne, Arrondissement et Canton: Langres - 52

Domus Hospitalis Faverolles
Domus Hospitalis Faverolles

Faverolles
— Radulfus de Faverolis, 1143 (Archives de la Côte-d'Or, commanderie de Morment)
— La Maison ou hospital de Favereulles, 1445 (Morment)
— La présentation à la cure appartenait au grand-prieur de Champagne
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903
— A Faverolles, Rolampont, Marac (château de Vaivres), Giey-sur-Aujon et Châteauvillain.

Rolampont
Département: Haute-Marne, Arrondissement et Canton: Langres - 52

Domus Hospitalis Rolampont
Domus Hospitalis Rolampont

Rolampont
— Ralempons, 1298 (Archives de la Côte-d'Or, Morment)
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

Marac
Département: Haute-Marne, Arrondissement et Canton: Langres - 52

Domus Hospitalis Marac
Domus Hospitalis Marac

Marac
— Garnerus de Maresco, 1151 (Archives de la Côte-d'Or, Morment)
— Marasc, 1157 (Morment)
— Decima de Marasco, 1188 (Morment)
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

Giey-sur-Aujon
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Chaumont, Canton: Châteauvillain - 52

Domus Hospitalis Giey-sur-Aujon
Domus Hospitalis Giey-sur-Aujon

Giey-sur-Aujon
— Gie, 1157 (Archives de la Côte-d'Or, Morment)
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

Châteauvillain
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Chaumont, Canton: Châteauvillain - 52

Domus Hospitalis Châteauvillain
Domus Hospitalis Châteauvillain



2. — Le long de la voie de Langres à la Blaise, depuis l'embranchement de Beauchemin. On y trouvait :

La commanderie du Corgebin
Département: Haute-Marne, Arrondissement et Canton: Chaumont, Commune: Brottes - 52

Domus Hospitalis Corgebin
Domus Hospitalis Corgebin

Corgebin
— Commanderie du Temple, puis de Saint-Jean de Jérusalem, unie à celle de Thors (Aube) au XIVe siècle.
— La chapelle sous le vocable de Sainte-Madeleine.
— Fratres Milicie Templi dou Corjebuin, 1264 (Thors)
— La maison et hospital du Courgebuyn, 1488 (Thors)
— Le Corgebin, 1520 (Thors)
— Corgebin, 1668 (Thors)
(1187), avec ses dépendances de :
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

Brottes
Département: Haute-Marne, Arrondissement et Canton: Chaumont, Commune: Brottes - 52

Domus Hospitalis Brottes
Domus Hospitalis Brottes

Brottes
La seigneurie de Brottes, appartenait au commandeur de Corgebin
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903
— Et le voisinage de Saint-Ansian (?) de Rôocourt

Roôcourt-la-Côte
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Chaumont, Commune: Bologne - 52

Domus Hospitalis Rôocourt
Domus Hospitalis Rôocourt

Rôocourt
— Rôocourt, 1488 (Commanderie de Thors)
— Une partie de la seigneurie de Roôcourt appartenait à la commanderie du Corgebin.
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

La commanderie de Bonnevaux
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Chaumont, Commune: Jonchery - 52

Domus Hospitalis Bonneveaux
Domus Hospitalis Bonneveaux

Bonneveaux
— Jonchery (1140).
— Ferme commune de Jonchery.
— Bonnevault, 1470 (Archives de la Côte-d'Or, commanderie de Morment)
— La cure de Bonneveaux, encore citée dans la Pouillé du diocèse de Langres de 1732, y est indiqué comme étant à la collation des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
— Ancienne Maison du Temple, puis de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui la réunit à la commanderie de Morment.
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

La commanderie d'Estury
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Saint-Dizier, Canton: Joinville, Commune: Cirey-sur-Blaise - 52
Estury
— Aurait été une commanderie sur la commune de Cirey-sur-Blaise.
— Une dépendance du Temple ; puis unie à celle d'Esnouveaux, par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, située au lieu-dit Le Val-d'Estury ou de l'Etang (Roussel, Diocèse de Langre, tome II, page 517)
— Voir les mots Commanderie (bois), Etang du Commandeur.
Cirey-sur-Blaise
— La Commanderie, bois, il y avait aussi l'étang du Commandeur.
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

Estrey
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Chaumont, Canton: Andelot - 52

Domus Hospitalis Estrey
Domus Hospitalis Estrey

Estrey
— Ancienne gagnage, commune de Rimaucourt, section B, qui aurait appartenu à la maison de Morment, puis à la commanderie d'Esnouveaux.
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

A proximité de l'axe Châtelet, Gourzon, Naix, se situait :
Ruetz
Département: Haute-Marne, Arrondissement: Saint-Dizier, Canton: Joinville, Commune Gourzon - 52
— La commanderie de Ruetz (1137) dont une annexe était à Cordamble (1160).

Domus Hospitalis Ruetz
Domus Hospitalis Ruetz

Ruetz
— Maison du Temple, fondée vers 1137, puis commanderie de Saint-Jean de Jérusalem
— Terra que Ruellus dicitur, in territorio Gourzon, 1137 (Tuetz)
— Rueys, 1193 (Thors)
— Li freire de la chevalerie dou Temple de Rués, 1256 (Ruetz)
— Ruels, 1261 (Ruetz)
— Ruex, 1263 (Ruetz)
— Ruaus, 1274 (Ruetz)
— Ruiels, 1277 (Ruetz)
— Ruel, 1605 (Ruetz)
— La commanderie de Ruel, 1763 (Archives de la Haute-Marne)
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

3. — Au sud-est :
Commanderie de Marnotte
Département: Haute-Marne, Arrondissement et Canton: Langres, Commune: Balesmes - 52
Marnotte
— La maison hospitalière de La Marnotte, à Balesmes, cédée aux Templiers, vers 1175.

Domus Hospitalis Marnotte
Domus Hospitalis Marnotte

Commanderie d'Arbigny
Département: Haute-Marne, Arrondissement et Canton: Langres, Commune: Arbigny-sous-Varennes - 52

Domus Hospitalis Arbigny
Domus Hospitalis Arbigny

Arbigny-sous-Varennes
— Du début du XIIe siècle, au lieu-dit Varennes-Noires.
— Arbigny, 1506 (Archives de la Côte-d'Or, commanderie de La Romagne)
— Eglise paroissiale dédiée à Saint-Jean-Baptiste, était le siège d'une cure à la présentation du Commandeur de La Romagne.
— Il y avait à Arbigny une commanderie du Temple, puis de Saint-Jean de Jérusalem, qui fut unie à celle de La Romagne.
— Le seigneurie était partagée entre le commandeur de La Romagne et un laïque.
Sources : Alphonse Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, Paris, Imprimerie nationale, 1903

Quoique plus traditionnellement orientés vers les « services » : fonction d'accueil, activité financière, aide et assistance sur le bord des chemins, en raison de leur vocation première, les Templiers participèrent à la mise en valeur du sol haut-marnais. Au milieu du XIIe siècle, ils contribuèrent à fixer la population autour de granges et de domaines, qu'ils avaient obtenus par donations.

Par contre, il reste peu de témoignages archéologiques de leur passage, si ce n'est l'émouvante commanderie de Mormant, malheureusement bien mutilée.

La dissolution de cet ordre très riche fut obtenue par le roi Philippe le Bel, le 22 mars 1312. Selon la volonté du pape, leurs biens fonciers et immobiliers furent attribués aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, fondés en 1099.

Hospitaliers
Les Hospitaliers, très proches des Templiers par leurs origines, possédaient déjà des établissements charitables dispersés dans toute la région :
— La commanderie d'Esnouveaux, établie vers 1170, augmentée d'une dépendance à Ageville en 1201.
— Les fondations hospitalières de Suxy, vers 1141, Tronchoy, Montsaugeon, réunie à Grosse Sauve en 1125.
— La maison de Saint-Jean en Petite-Forêt, à Reynel, donnée en 1197 et rattachée, en 1311, à Esnouveaux.
— La maison de Lachassagne à Isômes et celle de Rougeux à partir de 1269.

Ce mouvement de regroupement et de réorganisation renforça le potentiel économique de la commanderie de Ruetz, dont Saint-Nicolas de Langres dépendait et de quelques autres commanderies, tandis que le centre de Mormant perdait progressivement de son importance au cours du XIVe siècle.

Une commanderie était un bénéfice de l'ordre de Malte. Celui qui en était investi, s'appelait commandeur. Les deux commanderies de Ruetz (Chevillon), et de Saint-Nicolas (Langres), étaient réunies depuis longtemps et tenues par le même commandeur. Celle de Ruetz était considérée comme la première et les commandeurs y faisaient leur résidence ordinaire. La commanderie de Saint-Nicolas de Langres n'était que secondaire, ou, comme on l'appelait ordinairement dans l'ordre, « membre » de celle de Ruetz.

A l'époque de la suppression de l'ordre, il est intéressant d'étudier le comportement d'un certain nombre de prêtres templiers ou de frères servants. Tous ont été arrêtés et jugés. Les uns ont déposé contre l'ordre, les autres n'ont pas rétracté et furent brûlés vifs. Au total, on en comptait 54 pour le diocèse de Langres. Citons seulement ceux qui eurent des liens avec les établissements de Haute-Marne :
— Henri de Faverolles, frère servant, interrogé le 3 mars 1311, avait été reçu, dans la chapelle de Mormant, 9 ans auparavant, à l'époque où cet hôpital parvint aux mains des Templiers, en compagnie, entre autres, du frère Viard de Thivet, ancien convers, de ce même établissement.

— Gilles de Louvancourt, frère servant, avait été reçu 10 ans auparavant, en la chapelle du Temple de Mormant, par le frère Laurent de Beaune, alors précepteur de la dite maison.

— Paris de Bures, frère servant, avait été reçu 23 ans auparavant, et a demeuré dans la maison de Cort, probablement Cordamble, près de Langres.

Citons encore Ponce de Grandchamps, Richard de Bettaincourt, Simon de Joinville, Gérard de Langres, Julien de Cusey, Nicolas de Rivières, Julien, chapelain de Mormant en 1302 et 1303, Albert de Thors, résidant à Corgebin en 1303, Guillaume Menavel, chapelain au même lieu et à la même date, Étienne, chapelain de Mormant en 1304.

Parmi les maîtres ou précepteurs des maisons du Temple au diocèse de Langres, cités dans les procédures, on trouve, entre autres :
— Pour Corgebin, Albéric de Burenville, en 1307.
— Pour Mormant, Laurent de Beaune en 1303 et 1306, l'un des principaux chefs de l'ordre. N'ayant pas rétracté, il fut brûlé vif, à Paris.

Hugues de Narsac, frère servant, comparut le 3 mai 1311 et fit, contre l'Ordre, les déclarations les plus précises et les plus accablantes : il a souvent entendu dire par un grand nombre de frères revenus d'au-delà des mers, que le frère Jacques de Molay, Grand Maître de l'Ordre, commettait le crime de sodomie avec son chambrier nommé Georges, qu'il aimait ardemment et qui fut noyé sous ses yeux, au passage d'une rivière près de Gênes ; que du reste, ce crime était commun, au-delà des mers, parmi les chefs de l'Ordre, et que, sur ce point, on accusait principalement le frère Sicard de Roche, autrefois précepteur de Bordeaux.

Mais la culpabilité des Templiers n'est pas, ici, notre propos et nous nous garderons bien d'émettre quelque avis que ce soit à ce sujet.

Revenons plutôt à Langres, pour visiter le quartier de la commanderie de Saint-Nicolas. Car il s'agit bien là d'un quartier, qui s'étendait de la place du Théâtre actuelle, au Crédit Mutuel, pour la rue Diderot et qui comprenait aussi la place et la rue Minot. A tout seigneur, tout honneur, tout d'abord la maison du Commandeur.

Habitée, quand il était à Langres, par le Commandeur de Ruetz et de Saint-Nicolas, elle se trouvait sur la place Minot, à cette époque, place des Fossés-Saint-Nicolas, dans le coin sud-est. Au nord de cette demeure, se trouvait la chapelle de Saint-Nicolas, occupée aujourd'hui par le salon de coiffure Chantal, dans sa partie droite. En voici la description en 1685 :
« Chapelle dédiée à Dieu, sous le titre de Saint Nicolas. Bâtie en voûtes enlicées de cordons, soutenues sur des piliers saillants, des murailles à mortier, consistant en un chœur, un autel garni d'ornements nécessaires pour le service divin, qui s'y fait les dimanches et fêtes de l'année, les jours de fête Notre-Dame, de saint Nicolas, patron de la dite église et de saint Jean, dans lequel chœur, les vitres sont peintes et le dit autel orné et décoré des images de Notre Dame, de saint Nicolas, saint Jean et autres images, en sculptures, une nef séparée du chœur par un balustre de bois, sur lequel il y a un crucifix, icelle chapelle blanchie et en bon état et dans laquelle et en plusieurs endroits, sont les armes de la religion et du seigneur commandeur de Ruetz et sur le grand portail est une vitre. Plus, il y a un clocher de charpenterie dans lequel il y a 2 cloches, qui servent à la dite chapelle, laquelle tient, d'un côté, à une petite allée, pour entrer en icelle, (le porche actuel), de la rue des Moulins à Vent et pour passer jusque dans la grande cour, qui est au-devant de la dite chapelle et tient, de l'autre, à la maison dite de Saint Jean-Baptiste, dépendant de la dite Commanderie, aboutissant, du côté du levant, sur la rue des Moulins à Vent et, du couchant, sur la grande cour du côté de laquelle est le grand portail et entrée principale de la dite chapelle. » (Témoignages de Gabriel Boulain, Claude Bobillon, Claude Bournot, Claude Vitry et Jean Garnier,
recueillis te 23 juillet 1685, par Pierre Jacquinot, notaire). Cette chapelle était desservie par les curés et chapelains de l'église Saint-Martin, à qui les commandeurs payaient annuellement une rétribution. La chapelle avait 51 pieds de long (17 m), 15 pieds, 3 pouces de large (5 m env.). Elle fut désaffectée avant 1786.
Cette même année, elle fut louée à Nicolas Degand et François Bertrand, tous deux marchands, pour être utilisée à des fins civiles, sous réserve de « raser la cage du clocher, de supprimer les vitraux et autres indices de chapelle. »

Jacques Vignier, dans sa Décade historique, parle de la chapelle et de l'hôpital Saint-Nicolas et précise, « qu'entre autres fonds, il y a la grange qu'on appelle Courtambe, (Cordamble), où est une chapelle dédiée à saint André et est aujourd'hui membre de la commanderie de Ruetz, qui est dans le Perthois et semble avoir eu son commencement dans l'hôpital dit de la Manotte, qui est la source de la Marne, où quelques frères hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem s'habituèrent, environ Pan 1180, ainsi qu'il appert d'un titre du prieuré de Saints Geosmes, qui en fait mention. »

Dans Le diocèse de Langres, de l'abbé Roussel, on relève, que dans plusieurs chartes ou testaments, il était question d'un hôpital dit « de Saint Amâtre », ou, « devant Saint Amâtre », « Domus Dei ante Sanctum Amatorem » Ce qui porte à croire, qu'il s'agit là, de l'hôpital de Saint-Nicolas, presqu'en face. (ante).

Il était tenu par des religieux du Temple, puis il passa entre les mains des Chevaliers de Malte. Il avait, pour directeur, un prêtre de l'Ordre de Malte, ou un autre, au choix des religieux de l'Ordre.

En 1788, la chapelle fut vendue pour démolition. Celle-ci n'intervint pas aussitôt, puisque le 3 floréal an 3, 22 avril 1795, le Conseil arrête, que « la petite écurie appartenant à la Commune, et sise rue des Volontaires, derrière la ci-devant chapelle Saint Nicolas, sera mise en adjudication, pour la relaisser. »
Au XVIIe siècle, d'après les Résolutions de la chambre de Ville, il est question d'une chapelle Castille, citée dans une délibération du 27 novembre 1636: « Sur la proposition du Sr de la Fontaine, lieutenant-assesseur, faisant la charge de maire, il serait expédient de loger les pauvres, qui sont en la chapelle Saint-Nicolas et en la chapelle Castille, hors la ville et de les mettre en une grange de la Blancherie (sous la ville, après la porte des Moulins), dépendant de cet hôpital, qui est fort grande et qui pourrait contenir 80 personnes au moins... »

Plan de localisation BNF

La Commandent possédait une grande partie des maisons du sud-ouest de la rue Diderot actuelle, s'étendant du Crédit Mutuel jusqu'à la place du Théâtre et remontant rue Minot. Dans l'ordre de numérotation cadastrale, partant de la place du Théâtre, on trouve, au n° 453, la « Maison des Trois Croissants » (assurances Bailly). Ce numéro est le premier de la série désignant les maisons appartenant à la Commanderie de Saint-Nicolas. Elle formait, depuis les temps les plus reculés, une seule et même maison, avec les numéros 454 et 455. C'est seulement au XVIIIe siècle, qu'il y aura trois propriétaires civils différents. La maison n° 453 est au coin de la rue Minot (la Fripe). La maison n° 455 conservera seule l'appellation (assurances Bailly). Entre les deux, était, naturellement la maison n° 454.
Suivait la « maison de saint Etienne » au n° 456 (le Bananas). L'arrière de cette maison donnait sur la rue des Fossés Saint-Nicolas et sur la Grande Cour de Saint-Nicolas.

Au n° 457, la « Maison du Grand Saint Nicolas » offre deux portions, séparées par un passage, qui permettait d'accéder aux écuries de la Grange Saint-Nicolas, située au fond, sur la rue Minot. La première portion est occupée, aujourd'hui par Optique Scherrer.

Le n° 458 offrait la 2e portion (magasin Rocoplan). C'est à cette maison qu'était attachée, la grosse chaîne de la Ville, servant à barrer, chaque soir, la rue. Elle était attachée au mur de la gouttière.

On trouve ensuite, au n° 459, la « Maison du Petit Saint-Nicolas », (épicerie Schutz).
En 1712, un cordier du nom de Claude Barbier, habitait dans cette maison. Curieusement, deux siècles plus tard, cinq numéros plus loin, un autre Barbier, cordier lui aussi, lut à l'origine de l'hôtel du Faisan (1).

1. Déchanet (Hubert). « Langres, d'Auberges en Cafés, XVe-XXe siècles », Langres, 1997, page 77.

Au n° 460, se situent les « Maisons de saint Didier et de saint Julien » (assurances Thomas). La « Maison de saint Didier » est sur Farrière, alors que la « Maison de saint Julien » donne sur la rue Diderot.
En 1746, les deux maisons formaient un seul et même corps de logis.
Viennent ensuite, les « Maisons de l'Hôpital », répondant aux numéros 461, 462 et 463 (occupées, aujourd'hui par les Pompes Funèbres et la boucherie Belgy).
Dès 1789, ces maisons étaient déjà indépendantes, alors qu'à l'origine, elles n'en formaient qu'une seule, la « Maison de F Hôpital », Cette dénomination rappelle l'époque lointaine, où les Templiers s'établirent dans ce quartier, qui n'était alors qu'un faubourg de Langres, sur la grande route, ancienne voie romaine conduisant aux portes de la ville. C'est à l'époque des Croisades, au XIIe siècle, qu'ils y bâtirent une chapelle en y joignant un hôpital, pour y recevoir les pèlerins faisant le voyage de Jérusalem et pour y soigner les malades. C'était, à la fois, une hôtellerie et un hôpital. Celui-ci disparut certainement lors de la suppression de l'Ordre des Templiers et les bâtiments, avec le temps, tombèrent en ruines.
Au commencement du XVIIe siècle, sur remplacement de l'ancien hôpital, il n'y avait plus qu'un terrain vague, contenant un hangar, grange ou remise. C'est seulement au milieu du XVIIe siècle, qu'une maison d'habitation y fut construite à neuf. Le terrier de 1685 dit que la Commanderie de Saint Nicolas possédait une maison où était autrefois l'hôpital, laquelle maison a été construite par feu Antoine Denizot, taillandier, et occupée par les veuve et héritiers Denizot. Ces maisons, à la fin du XVIIIe siècle, étaient toutes louées par la Commanderie de Saint-Nicolas et les locations étaient payables directement entre les mains de Monsieur le Commandeur.
Au XVIIe siècle, l'activité de l'Hôpital Saint-Nicolas était bien maigre. En voici pour preuve une délibération de la Chambre de Ville à ce sujet :
« 4 octobre 1638. Projet d'hôpital. Comme le nombre de pauvres, partie étant Comtois, Lorrains ou étrangers, est si grand, qu'il excède le nombre d'habitants de ladite ville, il serait bon d'envisager la construction d'un hôpital de charité et comme il y a deux hôpitaux anciens en ladite ville, qui sont fermés, l'un appelé l'Hôpital Saint-Mammès, l'autre l'Hôpital Saint-Nicolas, ou il n'y a aucun pauvre, il semblerait être à propos de prier les administrateurs d'en faire faire l'ouverture, pour y recevoir loger et nourrir les dits pauvres... »

« La Chambre décide qu'on donnera avis à monsieur le Procureur du Roi et qu'on le priera de faire ouvrir les hôpitaux de Saint-Mammès et de Saint-Nicolas, pour y recevoir et loger les pauvres malades et mendiants de ce pays, où seront reçues les charités des habitants de ladite ville. Une dizaine propose même d'opérer s'il le faut, par saisie des revenus de ces hospices. » A la fin de 1638, par suite du bon ordre, qui a été apporté par monsieur le Procureur du Roi, l'Hôpital de Saint Nicolas renferme « 12 couchers » pour les pauvres malades. Les paroisses de Saint-Martin et de Saint-Amâtre assurent l'entretien de ces pauvres. »
La partie gauche du salon de coiffure Chantal formait le n° 464, sous le nom de « Maison de Saint Jean-Baptiste. »
Quant à la « Maison de Saint-Pierre », elle occupait l'entrée actuelle du Crédit Mutuel, sous le n° 465.
Les maisons qui suivent, jusqu'à la place De Grouchy, n'appartenaient pas à la Commanderie de Saint-Nicolas.

Sources : Hubert DÉCHANET. Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres, tome 23. Langres 1999. BNF

Bibliographie
Bibliothèque de la S.H.A.L.,
— M.79. a-d : Guyot (Louis): « Les maisons de Langres » Page 172 ss.
— M.78. a-g : Jullien de La Boullaye (Ernest) : « Résolutions de la Chambre de Ville » Copie xixe siècle. Tome II. folio 158v°. Tome III folio 32. Tome VI folio 122 v°.
Petitpierre (Roger et Claude), SALASSA (Guy) : « Harmonies haut-marnaises » Chaumont. 1987. page 171 ss.
Abbé Roussel, « Les Templiers du diocèse de Langres à l'époque de leur suppression », Revue de Champagne et de Brie, tome XVI, 1883, pages 401-413, tome XVII, 1884, pages 27-83.
Abbé Roussel, Le diocèse de Langres. Histoire et statistique, Langres, 1873-1879, 4 volumes.

Sources : Hubert Déchanet. Société historique et archéologique de Langres. Tome XXIII. 1999 - BNF

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