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Département de Paris

Lourcines (Fief des)   (75)

Domus Hospitalis Fief de Lourcines
Département: Paris, Arrondissement: 13e - 75


Domus Hospitalis Fief de Lourcines
Domus Hospitalis Fief de Lourcines


Probablement situé de nos jours Boulevard de Port-Royal XIIIe arrondissements de Paris.

Ce fief, situé dès l'origine en dehors de l'enceinte de Paris, s'était formé à l'aide d'acquisitions faites au XIIIe siècle par les Hospitaliers. Son chef-lieu n'était d'abord qu'une réunion de masures qui leur avaient été données avec une vigne et une porcherie, à Lourcines, « « apiul Lorcines », par Guillaume de Poitiers et Marie, sa femme, ainsi qu'il résulte des lettres de l'official de Paris du mois de juillet 1250.

Ces masures firent place ensuite à un hôtel nommé l'hôtel Zone ou Jaune, qui était situé rue de Lourcines, en face de la rue de Bourgogne.

Les terres qui dépendaient du domaine de Lourcines s'étendaient sur le territoire du Petit-Montrouge, et comprenaient une ferme nommée la Tombe-Issoire.

Le Commandeur avait toute justice en son fief de Lourcines, mais il la faisait exercer par les officiers chargés de celle de l'Hôpital, à Paris. Cependant, en 1530, le commandeur Guignon, voulant avoir une justice particulière pour Lourcines, y nomma des officiers et fit faire une salle de plaids.

Voici les frais d'installation de cette justice: « Pour ung plaisdoyer a tenir les plees en la seigneurie de Leurcines, payé à Houlet et à Rainier, maçons, XVIII livres parisis. — Pour un sceau gravé baillé au mere de Leurcines, auquel y a l'image de Staint Jehan Baptiste, et les armes de Monseigneur le commandeur, XX solz. — Pour avoir natté une chaelle du plaisdoier de Leurcines, avecques les deux coltés de ladite chaelle pour le greffier et le procureur fiscal, VI solz. — Pour ung tableau pour le plaisdoier auquel y a ung cruchefi paint sur toelle, VI solz, VI deniers (Cueilloir de rentes de 1530), S 5121. »

Plus tard, par suite de l'agrandissement de Paris, le fief de Lourcines fut partagé en deux; une partie resta dans l'intérieur de la ville, en continuant de se nommer le fief de Lourcines, et une autre plus considérable se trouva en dehors des murs d'enceinte et reçut le nom de fief de la Tombe-Issoire.

Dès lors, le fief de Lourcines ne se composa plus que de l'Hôtel, qui portait ce nom, avec un îlot formé par la rivière de Bièvre, qu'on appelait autrefois Rivière Morte, de quelques arpents de terre dans le champ des Capucins, rue de Bourgogne, et d'un certain nombre de censives sur des maisons et terrains situés rues de Lourcines, des Lyonnais, des Marionnettes, de l'Arbalètre, des Maisonnettes, des Charbonniers, de Bourgogne, etc.

Une caserne du XIIIe arrondissement, maintenant démolie, portait naguère le nom de Lourcine
La Caserne Lourcine


Domus Hospitalis Fief de Lourcines
Domus Hospitalis Fief de Lourcines


Située 37 boulevard du Port Royal (Paris 13), la caserne Lourcine occupe en totalité l'îlot délimité par ce boulevard, la rue Broca, la rue Saint Hippolyte et la rue de la Glacière. Elle présente une surface totale construite de 24 900 mètres-carrés en quatre bâtiments auxquels s'ajoutent 4 000 mètres-carrés de parkings en sous-sol. Le site de Lourcine a depuis des siècles une vocation militaire. Le 23ème régiment d'Infanterie Coloniale s'implante à Lourcine en 1907. Il y restera jusqu'à la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui la caserne regroupe les bureaux de la Direction des ressources humaines de l'Armée de terre (DRHAT).
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Petit-Corbeil   (75)

Maison du Clos Bruneau, à Paris

Cette maison se désignait plus souvent sous le nom du Petit-Corbeil. Voici ce qu'un historien Jean De La Barre, nous apprend sur son origine: « La maison du Petit-Corbeil, en laquelle on tenoit anciennement les escoles de decret, avoit esté bâtie par frère Gilbert Ponchet, religieux de la maison de Saint-Jean-en-l'Isle (Gilbert Ponchet était commandeur de Montdidier en 1382). Il étoit docteur en droit canon, et vulgairement appelé Gilbert de Corbeil, à cause du lieu de sa naissance, qui a donné le nom à cette maison. Par son testament, il avoit ordonné que le loyer de cette maison seroit distribué et partagé par moitié, entre les religieux de Saint-Jean-en-l'Isle et ceux de Saint-Jean-de-Latran, avec lesquels il se retiroit du temps qu'il faisoit ses estudes. Cette jouissance, par indivis, a duré jusques en l'année 1482, que les religieux de Saint-Jean-de-Latran de Paris quittèrent à ceux de Saint-Jean-en-l'Isle, tout le droit qu'ils y avoient. Le prieur qui fist cette acquisition, s'appeloit frère Nicolas Lesbahy (De la Barre, Antiquités de Corbeil, page 212. »

Le revenu de la maison du Petit-Corbeil était, en 1783, dé 700 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Saint-Jean-de-Latran   (75)

Commanderie de Saint-Jean-de-Latran
Département: Paris, Arrondissement et Canton: Paris, cinquième arrondissement: 75005 — 75


Commanderie de Saint-Jean-de-Latran
Tour de l'ancienne commanderie de Saint-Jean-de-Latran à Paris fondée dès l'an 1171. Source: Bibliothèque nationale de France


L'époque de la fondation de la maison de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem à Paris n'est pas mieux connue que celle de la maison du Temple. Le plus ancien document qui la mentionne, remonte à 1171. C'est une charte de Maurice, évêque de Paris, par laquelle il fait connaître que Philippe « de Villa Escoblen » et Mathieu, son frère, ont cédé aux frères Jocelin et Gérard, procureurs de la maison de l'Hôpital à Paris, « procuratoribus domus Hospitalis Parisius », les terres, les hommes et la justice seigneuriale qui leur appartenaient à Bièvre, « apud Bevram » à la charge d'un cens annuel de deux sols et moyennant une somme de 40 livres une fois payée.

Dans un acte de donation fait en 1175, par Robert d'Arpenty à la maison de l'Hôpital à Paris, de terres sur La Norville, « apud Norvillam », le frère Gérard, qui accepte cette donation, est qualifié de gardien et d'économe de cette maison, « custos, provisor, dispensator. »

Il est évident que ces diverses qualifications, données dans le même acte au frère Gérard, équivalent à celle de maître ou de commandeur, magister, preceptor, que prend frère Gauthier dans des lettres du même évêque de l'année 1176, portant concession à la maison de l'Hôpital, d'une rente de 50 sols parisis, par Etienne de Meudon, chevalier, au moment où celui-ci se disposait à partir pour la Terre-Sainte.

En 1189, nous trouvons les frères de l'Hôpital posséder à Paris une maison au-delà de Grand-Pont, « ultra magnum pontem », qu'ils accordèrent à cens, la même année, à Guillaume de Bagneux et Mesende, sa femme, moyennant une rente de sept livres par an. L'acte qui contient cette concession, est remarquable en ce qu'on y trouve un frère, nommé Garnier de Naples, « Neapolitanus », qui cumulait alors les deux dignités de Prieur de l'Hôpital en Angleterre et de Maître de l'Ordre en France, « prior Hospitalis in Anglia et preceptor ejusdem in Francia. » Dans cette même charte figurent les frères Jacques et Anselme qui le représentaient en France, pour les affaires de l'Ordre, « vicem Prioris gerentes in Gallia. »

Le frère Anselme était devenu, en 1191, prieur de l'Hôpital en France, car nous le trouvons ainsi qualifié dans des lettres de la même année, de Guillaume Des Barres, accordant aux Hospitaliers de Paris, une terre dans la censive de Notre-Dame-des-Champs, avec une grange sur le chemin conduisant à Montrouge.

Il ne faut pas confondre le titre de prieur de l'Hôpital, qui était le premier dignitaire de l'Ordre en France, avec celui de commandeur, magister, qui n'était que le chef de la maison de l'Hôpital à Paris. Le Prieur de l'Hôpital ou Grand-Prieur de France, était aux XIIe et XIIIe siècles presque toujours un prêtre. Ce n'était pas à Paris qu'il résidait alors, mais bien, comme nous le verrons plus tard, au prieuré de Saint-Jean en l'île-lez-Corbeil.

La maison des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem à Paris, a porté différents noms, Dans les plus anciens documents elle est nommée simplement maison de l'Hôpital. Au XIVe siècle on la désigna sous le nom de l'Hôpital ancien, pour la distinguer sans doute de la nouvelle maison qu'on venait d'établir au Temple. On l'appela ensuite maison de Saint-Jean-de-Latran, sans qu'on sache la cause de cette nouvelle dénomination. Enfin vers le milieu du XVIIe siècle, la commanderie prit le titre de Bailliage de la Morée, parce qu'elle devint alors l'apanage du Bailli de La Morée, qui était un grand dignitaire de la langue de France à Malte.

La maison de l'Hôpital avec ses dépendances, formait un enclos moins grand que celui du Temple. Il contenait 2096 toises et se trouvait compris entre la place de Cambrai et les rues Saint-Jacques, des Noyers et de Saint-Jean-de-Beauvais.

Superficie
è Eglise 135 toises 1/2.
è Cimetière 42 toises 1/2.
è Cloître 28 toises.
è Maison, cour et jardin du commandeur 166 toises.
è Maisons de l'enclos et du pourtour 1048 toises.
è Cours et places 676 toises.

Dans l'enclos on trouvait l'église, la demeure des religieux, la maison du commandeur et plusieurs habitations qu'on louait à des particuliers. C'est ce qui constituait le domaine seigneurial de l'Hôpital et formait une petite paroisse, dont le plus ancien des religieux portait le titre de curé.

L'église n'avait rien de remarquable comme monument. Ce n'était, d'après le procès-verbal de visite de l'année 1495, qu'une grande chapelle « fondée de Sainct-Jehan, chargée de couvent de quatre frères chappelains qui tous les jours disent matines, basse messe et grant messe, vesprez, complis, et aux festes solemnelles toutes les heures. »

Le commandeur d'alors était frère Nicole Lesbahy, prieur de Corbeil et par ses soins « ladicte chappelle estoit bien honnestement desservie, bien réparée tant de ediffices comme de verrines et d'ornemens, très bien garnie de calices, de croix et de plusieurs reliquaires enchâssez en argent tant doré que blanc. »

Il avait fait don à l'église de « deux grans chandelliers avec ung tabernacle ouquel a ung denier de Nostre Seigneur, semblable a celuy de Rodes, plus deux chappes de satin cramoisies, semées de fleurs de lys d'or de Chippre, garnis de orfroys; deux aultres chappes de damas blanc avec les orfroys pour les faistes Notre-Dame; quatre pièces de tapisserie pour garnir le cuer, et une orgres, et fait loger en ung Jubey de menuiserie dedens ladicte chappelle les choses dessus dictes. »

A son entrée en fonctions, le commandeur Lesbahy avait trouvé la maison et le couvent en très-mauvais état et tombant en ruines. Il avait donc « bien rediffié et reparé et faict tout de neuf ung corps de maison à quatre bonnes chambres, et arriere-chambres, deux salles, une haulte et une basse cuisine, et aultres choses nécessaires pour une bonne maison, et icelle bien meublée de toutes utencilles tant de chambres comme de cuisines. »

Les dépenses à la charge du commandeur pour le service du couvent et de l'église s'élevaient, à l'époque dont nous parlons, à 248 livres par an.

« Pour le vivre et vestiaire de quatre frères chappellains a chascun XI livres, monte è CLX livres »
« Pour le luminaire de cire de l'eglise par an è XX livres »
« Pour le luminaire de huille è VI livres »
« Pour le salaire du clerc qui sert en ladicte eglise è XX livres »
« Pour ung frère qui faict la recepte de la commânderie è XXX livres »
« Pour une chambriere qui garde la maison et appareille a manger ausdicts freres è XII livres »

En 1454, les dépenses de bouche de la maison pour huit personnes, y compris le commandeur et son domestique, n'allaient pas à trente sols par semaine. En voici le détail pour la semaine du 12 au 19 mai.

« Le dimanche XIIe jour du mois de may, le tiers, d'un gite de buef, ung colet de veau et une jambe de porc, VI solz. »

« Le lundi ung jarret de mouton et une espaulette de veau, XX deniers. »

« Le mardi une poitrine de buef et ung colet de veau, III solz, III deniers. Ce jour aux despens Renault Tessonnet et ung nommé Cardin, maçons et leur varlet, qui ont besongné au colombier de la vieille court de céans, près des escoles du clos Bruneau. »

« Le mercredi demi-cent et ung quarteron de oefs, IIII cens de moules, demy livre et ung quartier de beurre, III solz, IX deniers. Ce jour aux despens lesdits maçons et leur varlet. »

« Le jeudi ung souppis de buef, demy quartier de mouton et une poitrine de veau, fèves frasées pour le potage, V solz, IIII deniers. »

« Le venredi demy cent de oefs, V cens de moules, demy livre de beurre et deux fromaiges, III solz, VI deniers, I double; ce jour au disner M. l'abbé d'Oigny, le prevost de Saint Germain des Près, M. H. Dautissy et Maitre Artus de Vaudetar. »

« Le samedi, en morue, ung quarteron de oefs, demy livre et un quart de beurre, III solz, VII deniers. Somme de cette sepmainne XXVIII solz, II deniers I double. »

La dépense était encore moindre en carême, à cause du maigre. Il en était de même pour la semaine des Rogations, comme nous allons le voir.

« Le lundi XXVIIe jour de may, jour des Rogations, XVI harans nouvels, II cens de moules, ung quart de beurre II solz, VI deniers, II doubles. »

« Le mardi VI vives, ung quarteron de oefs, demy livre de beurre, III solz, V deniers. »

« Le mercredi veille de l'Ascension, VII fanittes, ung quarteron de oefs, demy livre de beurre, III solz, I denier. »

« Le jeudi, jour de l'Ascension Monseigneur, une pièce de buef et une de mouton, XX deniers, ce jour fut prins la moitié de l'agneau que le pere de Jacotin serviteur de Monseigneur le commandeur, donna. »

« Le venredi demy cent de oefs, II cens de moules, demy livre de beurre, II solz, V deniers. »

« Le samedi ung quarteron et demi de oefs, III cens de moules, demy livre de beurre, II solz, IX deniers. »

« Le dimenche ung souppis de buef, ung jaret de mouton, et une poitrine de veau, IIII solz. »

« Somme, XIX solz, X deniers II doubles. »

Le total de la dépense pour l'année s'élevait à 86 livres, 7 solz, 5 deniers, et en moyenne par mois, de 6 à 7 livres. Le mois le plus chargé était celui de juin. C'était dans ce mois que tombait la fête de Saint Jean-Baptiste, patron de l'Ordre et spécialement de la maison de l'Hôpital ou de Saint Jean-de-Latran à Paris. On se mettait en frais pour célébrer la fête, décorer l'église et la grande salle du couvent; « pour branches de may tant pour l'esglise que en la sale, VIII deniers; pour dix chappeaulx de violette blanche à X ymages de l'esglise, XX deniers, au sonneur qui feist ce jour le carillon, II solz; au crieur de pardons aussi II solz... (Arcives nationales S 5118, compte de 1455) »

Mais la principale dépense occasionnée par cette fête, était le grand dîner donné par le commandeur et pour lequel il faisait venir un cuisinier étranger. Voici le menu du festin en 1454: « Le lundi XXIIIIe jour de juing et jour Monsieur Sainct Jehan Baptiste, pour VI laperreaulx au prix de VI solz, et deux aultres au pris de II solz, VIII deniers font VIII lapereaulx valant VIII solz, VIII deniers »

« è Ung cochon, VI solz.
è ung quart de pois nouvaulx, II solz.
è VIII pintes de let et III quarterons de oefs, IIII solz, III deniers.
è ung quart de sucre, II solz.
è Once et demy de pouldre blanche et saffran batu, XX deniers.
è Pour huit livres de sérises, à II deniers la livre, XVI deniers et une bote d'ozeille, IIII deniers.
è Pour VI gouyeres, chascune XX deniers, valent X solz.
è Pour XII pommes de capendu, XII deniers.
è En branches de may, VIII deniers.
è Ung minot de charbon, X deniers.
è Au queux, VI solz.
è Somme de ce jour XLIIII solz, X deniers. »

Le Jeudi-Saint qu'on appelait le jeudi absolu, pour faire la Cène, on distribuait dans l'église aux assistants trois pintes de vin et six eschaudés. Selon l'usage on y lavait les pieds à treize pauvres à qui on donnait « par l'ordonnance de Monseigneur le commandeur pour leur diner, en pain III solz tournois, en vin IIII solz, en pois, XII deniers, en febves XII deniers, en bure II solz, VI deniers, somme XI solz, X deniers tournois » On leur distribuait en outre pour porter chez eux « à chascun, douze deniers en treize petis pains d'un blanc la piece, un harenc cru et une petite piece de mollue. »

La veille de l'Ascension les chanoines de la Sainte-Chapelle, en faisant la procession, s'arrêtaient à Saint-Jean-de-Latran où ils déjeûnaient; ce qui coûtait en 1552, 34 solz, 6 deniers.

Les comptes ne mentionnent pas la dépense du pain et du vin, sans doute parce qu'on les faisait dans la maison. « Pour avoir fait fouler une cuvée de vendange vermeille du cru de Fontenay au pressouer de céans, de l'année MIIII c LIIII, douze deniers. »

Les vignes que le commandeur faisait cultiver se trouvaient aux portes de Paris, à Fontenay, Bagneux, Issy, Romainville. Le vin que le couvent ne consommait pas, était vendu. Une queue de vin du cru de Fontenay valait en 1418 dix livres huit solz.

Au XVe siècle, les revenus de la commanderie à Paris consistaient en loyers de maisons faisant partie de l'enclos de l'Hôpital, et en cens et rentes foncières sur d'autres maisons et héritages situés rue Saint-Jacques, rue des Noyers, au clos Bruneau, rue Saint-Denis et autres lieux dans Paris.

La censive de l'Hôpital comprenait: Rue Saint-Jacques, l'hôtel de la Mule devant l'église des Mathurins, l'hôtel de Langres, les maisons de l'écu de Bourgogne, du Mortier d'Or, de l'écu de Bretagne, du Veau de Lucques, des Trois-Etriers devant les Trois-Rois, etc.
Rue des Noyers, les maisons du Cigne, de l'Arbalète.....
Près du clos Bruneau, les collèges de Tréguier, de Seez, de Bayeux.....
Dans la Grande rue Saint-Denis, la maison du Martel (compte de 1455, S 5118, Portef.)

Le montant de ces revenus était en 1455, de 129 livres 44 solz 9 deniers. Il s'élevait en 1783 à 33.273 livres dont 30.600 livres pour loyers de maisons, et 2.673 livres de cens et rentes foncières.

La commanderie possédait encore à Paris, un fief appelé le fief de la Ville-L'évêque. Il consistait en une grande maison qui fut détruite à la fin du XVIe siècle, et en censives qu'on continua de percevoir sur des maisons et héritages situés rue Ville-L'évêque, rue de Suresnes et rue de la Magdeleine.

Il en était de même du fief de la Ruelle à Antony, acheté en février 1306, par le trésorier de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, de Guillaume d'Antony, chevalier, et consistant en un manoir seigneurial avec des terres sur le grand chemin de Longjumeau, et dont il ne restait, au siècle dernier, que quelques cens et redevances que le commandeur percevait au village dont nous parlons.

Dans une déclaration du temporel de la commanderie de l'année 1776, on voit que le Bailli de la Morée se qualifiait de seigneur de Fontenay-aux-Roses, bien que l'abbé de Saint-Denis, haut-justicier de ce village, lui contestât ce titre, et qu'il eût défendu en 1774 au curé de recommander, comme il en avait l'habitude, au prône de la paroisse, chaque dimanche et fête, le commandeur comme seigneur du lieu (Archives nationales S 5643, Cueilloir de rentes.)

L'Hôpital et le Temple possédaient avec l'abbaye de Saint-Denis, au XIIIe siècle, la seigneurie d'Aubervilliers près Paris, comme il se voit par un acte de 1347, d'après lequel le Grand-Prieur de France et l'abbé de Saint-Denis, font entre eux division et partage de leurs droits seigneuriaux (Archives nationales S 5545, Relevé du domaine honore de la commanderie du Temple.)

C'est cette part de seigneurie que le Bailli de la Morée cède, en 1689, à M. de Montholon, conseiller au Grand-Conseil du Roi, moyennant une rente annuelle de 75 livres, au profit des commanderies du Temple et de Saint-Jean-de-Latran, rente qui continuait de se servir encore en 1789.

Les membres ou maisons qui composaient au XVe siècle:
— La commanderie de l'Hôpital, comprenaient outre son chef-lieu.
— L'hôtel et fief de Lourcines avec le domaine de la Tombe-Issoire, sur Montrouge, qui en dépendait.
— Les maisons de Louvières et de Vaumion.
— L'ancienne commanderie de La Villedieu-lez-Maurepas, avec ses dépendances, La Brosse et La Boulaie.
— L'ancienne commanderie du Déluge.
— Les maisons de Chauffour, de Saclay, de Saint-Aubin et des Loges.

Par le démembrement qu'elle subit, comme nous l'avons vu en 1633, la commanderie perdit une grande partie de ses membres, qui servirent à former la nouvelle commanderie de Louvières et de Vaumion. Il ne lui resta plus que le fief de Lourcines, l'ancien domaine de la Tombe-Issoire et les maisons des Loges (Loges-en-Josas), de Saclay, du Déluge (Marcoussis) et de Chauffour.

Elle conserva également un membre qu'on y avait ajouté en 1627, le beau domaine de Cuiry (Cury-Housse) dans le Soissonnais.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Noms des Commandeurs de l'Hôpital
1171. Frères Jocelin et Gérard, procuratores dornus hospitalis Parisiensis.
1172. Frère Jean, preceptor parisius.
1175. Frère Gérard, custos, provisor, dispensator.
1176. Frère Guillaume, magister.
1192. Frère Bérard, magister.
1194. Frères Isambard, Emery et Harduin, procuratores.
1212. Frère Geoffroy, magister.
1230. Frère Henri de Pemes, magister.
1257. Frère Guillaume de Moret, magister.
1260. Frère Jehan de Chaumes, preceptor.
1272. Frère Nicolas de Hiscan, « de Hiscanis », preceptor.
1299. Frère Jehan Pilon.
1323. Le chevalier Henri de Neufchâtel.
1344. Le chevalier Pierre de la Caucherie.
1355. Frère François Mouton.
1356. Le chevalier Nicole de Thionville.
1376. Le chevalier Pierre de Provins.
1412. Le chevalier Henri de Bye.
1424. Le chevalier Gueroult de Boissel.
1446. Le chevalier Jehan de Goudeville.
1450. Le chevalier Renaut Gorre.
1469. Le chevalier Nicole Lesbahy.
1506. Le chevalier Charles des Ursins.
1522. Le chevalier Guillaume Guynon.
1549. Le chevalier François de Lorraine, Grand-Prieur.
1550. Le chevalier Pierre de La Fontaine, Grand-Prieur.
1567. Le chevalier Guillaume de La Fontaine.
1569. Le chevalier Henri d'Angoulême, Grand-Prieur.
1577. Le chevalier Philibert Lullier.
1597. Le chevalier Bertrand Pelloquin, Grand-Prieur.
1603. Le chevalier Georges de Regnier-Guerchy, Grand-Prieur.
1620. Le chevalier Alexandre de Vandosme, Grand-Prieur.
1630. Le chevalier Guillaume de Meaux, Bois-Boudran, Grand-Prieur.
1639. Le chevalier Amador de la Porte, Grand-Prieur.
1646. Le chevalier Jacques de Souvré.
1676. Le chevalier d'Elbene, Bailli de la Morée.
1693. Le chevalier Charles de Savonnière de la Bretesche, Bailli de la Morée.
1717. Le chevalier Louis Feydeau de Vaugien, Bailli de la Morée.
1726. Le chevalier Henri Perot, Bailli de la Morée.
1735. Le chevalier François de la Roche-Brochard, Bailli de la Morée.
1750. Le chevalier Guillaume de Bernard Davernes du Bocage, Bailli de la Morée.
1756. Le chevalier Guillaume George de Gouffier de Toix, Bailli de la Morée.
1762. Le chevalier Constantin Louis d'Estournelles, Bailli de la Morée.
1773. Le chevalier Hervé Lefebvre du Quesnoy, Bailli de la Morée.
1777. Le chevalier de Sahure, Bailli de la Morée.
1779. Le chevalier Antoine-Denis d'Alsace d'Hennin-Liétard, Bailli de la Morée.
1791. Le chevalier Nicolas-Pierre des Noes, Bailli de la Morée.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Tombe-Issoire (La)   (75)

Fief de l'Hôpital La Tombe-Issoire
Département: Paris, Arrondissement et Canton: Paris, Quartier: Parc-de-Montsouris, Petit-Montrouge, 14e arrondissement 75014 — 75


Fief de l'Hôpital La Tombe-Issoire
Localisation: Fief de l'Hôpital La Tombe-Issoire


C'était, dès le principe, une simple grange, que l'Hôpital avait là pour y renfermer les récoltes d'une partie de ses terres aux environs de Paris. Il est probable que cette grange fut celle que Guillaume Des Barres donna, en 1191 au frère Anselme, prieur de l'Hôpital de France, par des lettres qui sont rappelées plus haut.

Nous trouvons après, un autre seigneur du nom d'Hugues Pilet de Beauvoir, « de Bello videre », qui déclare dans une charte de l'official de Paris, du mois d'octobre 1231, vendre et donner en partie, aux frères de l'Hôpital de Jérusalem, à Paris, tout ce qu'il possédait à Lourcines, « apud Lorcines », sur ce territoire, et autour de la grange de l'Hôpital, située contre la Tombe-Issoire, « circa granchiam Hospitalis sitam juxta Tumbam Isaure »

Cette grange, devenue ensuite une ferme, se transforma en un domaine seigneurial, lorsqu'elle fut séparée, comme nous l'avons dit, du fief de Lourcines. Elle était située près du grand chemin de Paris à Montlhéry, et ses terres se trouvaient en grande partie sur le territoire de Montrouge.

Dans un bail de 1466, Renaud Gorre, commandeur de l'Hôpital, déclare affermer pour neuf ans à Germain Amaury, laboureur à Chassenay, « la maison hostel et métairie de la Tombe Isoire; laquelle maison avec étables, grange, cour, jardin fermé de murs, située près le moulin à vant, avec sept vingts arpens de terre labourable; icelles terres sises en un clos qui est audit hostel, au terrouer d'iceluy et de Montrouge et à l'environ, avec dix arpens de prez à Chantilly et Savigni-sur-Orge, au fermage de quatre muids de grains, scavoir: deux muids et demi de blé et un muid et demi d'avoine, un septier de grosses fèves et quatre douzaines de pigeons, sous la réserve, par le bailleur, de la jouissance d'une petite maisonnette dans le clos de l'Hostel. »

Détruite par un incendie, en 1490, la maison de la Tombe-Issoire ne fut point reconstruite. Les terres qui en dépendaient furent données partie à bail, partie à cens ou rente perpétuelle, et l'ancien domaine reçut alors le nom de Seigneurie du Petit-Montrouge.
La plus grande partie de ces terres était en vigne au XVI siècle. Elles étaient situées aux divers chantiers ou lieux dits Piquehouc, Chassegnay, Haute-bonne, l'Orme au Maire, Auxerre, les creuses voies, la carrière verte, les closeaux, les joncs marins, les marjolaines, le petit clos Morisse, le grand clos Morisse, le froid cul du Gorrol, le clos Mignon, la croix Saint-Jacques, et les Reculelles (Terrier de 1520, Archives nationales S 5681.)

Le fief de Lourcines et la seigneurie du Petit-Montrouge rapportaient, en 1783, 1250 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


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