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Département de la Meurthe-et-Moselle

Libdeau   (54)

Commanderie de Libdeau
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement et Canton: Toul, Commune: Gondreville — 54


Commanderie de Libdeau
Commanderie de Libdeau


La Commanderie de Libdo ou Libdeau est une commanderie templière située dans le département de Meurthe-et-Moselle en région Lorraine, à environ 25 km à l'ouest de Nancy sur la commune de Toul.

A la suppression des Templiers, la commanderie de Libdo passa aux Hospitaliers et fut unie à celle de Rugney. Au XVIIIe siècle les dépendances consistaient en (un hôtel dit du commandeur et une chapelle de construction récente) et plusieurs autres biens. Il s'est avéré, après les études des records de l'Ordre de Malte, que cette description a trait à la maison de Toul et non à celle de Libdo.


Commanderie de Libdeau
Commanderie de Libdeau — Sources: Jean-Michel de Domgermain


L'ancienne chapelle templière existe encore ; elle date de la fondation de la commanderie, à la fin du XIIe siècle. D'un style bien particulier on y remarque les traces des pierres tombales des Hospitaliers. Au siècle dernier on y voyait encore la cloche teroplière sur laquelle était gravé Ave Maria Grana plena, les anciens du village racontent que la cloche a été enlevée par les Prussiens en 1870.

Minorville



Domus Hospitalis Minorville
Domus Hospitalis Minorville


A quelques kilomètres de là, à Minorville (près de Manonville), une autre ancienne chapelle du Temple conserve encore, au-dessus de la porte d'entrée, la croix de l'Ordre.
Sources: Jean-Michel, qui a fait toutes les recherches sur la commanderies de Libdeau, ainsi que pour les images, Jean Michel est de Lorraine, il vit dans le village de Domgermain, une ancienne possession de l'Ordre du Temple en Lorraine.

Libdeau, ferme sur la commune de Toul.
— Libdeau, Maison du Temple, puis commanderie de l'Ordre de Malte.
— Fratres de Liebedos ad Templum Domini, 1168-1193 (Charte de l'Ordre de Malte)
— Domus Templariorum de Lebedos, 1229 (Ibidem)
— Fratres Militie Templi de Leubedos, 1231 (Ibidem)
— Sainct-Jehan de Liebedo, 1269 (Tr. des ch. I. Commanderie, nº 26)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII
Saint-Jean-Baptiste
Le Pouillé de 1768 mentionne, sous ce nom, un oratoire dépendant de la commanderie de Nancy, et situé au han de Laître-sous-Amance ; un ermitage près de Bertrichamps ; et un autre ermitage, de la paroisse de Jaillon, appartenant au commandeu de Libdeau.
Nouvelles oeuvres inédites de Grandidier — Ordres Militaires et Mélanges Historiques, tome V. (Strasbourg). Edité à Colmar chez Huffel, Libraire-Editeur en M. D. CCCC.


Mazerulles   (54)

Commanderie de Mazerulles
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement: Nancy, Canton: Seichamps — 54


Commanderie de Mazerulles
 Commanderie de Mazerulles


Une charte de Renaud, évêque de Toul, de l'an 1110, portant confirmation des biens de l'abbaye de Saint-Epvre de la même ville, mentionne la donation qui avait été faite à cette abbaye par Bencelin, chevalier de Mazerules (de Maceroles), de tout ce qu'il avait au village de Champenoux. (H. L.)

En 1285, les frères de la maison (commanderie) de Robécourt et de celle de Saint-Jean-du-Vieil-Aître près Nancy, abandonnent au duc Ferry quatre livrées de terre à toulois qu'ils avaient sur la saline de Rosières et sur les rentes et issues de Fléville, et ce prince leur donne, en échange « touz les homes et toutes les femes avec lour tenemens, » qu'il a en la ville de Maizerueles, se réservant la garde, la haute justice, etc. (Ordre de Malte.)
Un titre de 1479 fait mention d'une ferme que les dames Prêcheresses de Nancy possédaient à Mazerules.

Le 2 décembre 1612, Jean Pelettier, commissaire des salpêtres au duché de Lorraine, donne ses veversales à cause d'ascensement à lui fait de 25 arpents et trois quarts de bois sis au han de Mazerules, lieudit la Haie-aux-Forestiers, moyennant C gros de cens annuel par arpent. (T. C. Amance.)

Par lettres patentes du 28 mars 1618, le duc Henri confirme le traité passé, en 1283, entre le duc Ferry et le commandeur de Saint-Jean, touchant les droits de moyenne et basse justice donnés audit seigneur commandeur au village de Mazerules, finage et dépendances, et où son procureur général, donne et laisse à perpétuité lesdits droits audit seigneur commandeur et à ses successeurs suivant la coutume du pays, avec pouvoir de les exercer et de percevoir tous les fruits, droits, profits et émoluments entiers, etc.

Les droits dont jouissait le commandeur à Mazerules, sont énumérés dans un pied-terrier de la commanderie de Saint-Jean, dressé en 1658; ou y lit: « Le commandeur de Saint-Jean-du-Vieil-Aître, en ladite qualité, est seigneur foncier au lieu de Mazerculles, où il a moyenne et basse justice, et y a droit d'établir maire, échevin et doyen. Les maires et échevins dudit seigneur commandeur ont connaissance et jugement de toutes actions personnelles, réelles, pélitoires et mixtes. »

« Ledit seigneur a droit de ceps audit lieu pour y détenir les délinquants 24 heures pour par après, s'ils sont trouvés coupables de quelque crime qui emporte châtiment corporel, le mettre entre les mains du seigneur haut justicier. »

« Les dits maire et échevin ont le droit de créer hangards pour la garde des fruits pendants par racines sur terre... »

« Tous les revêtements, tant d'acquets que de successions advenantes, se font ès mains du maire du seigneur commandeur, et chacun héritier ou acquéreur est obligé de faire lesdits revêtements dans 40 jours, à peine de commise contre les défaillants; lequel droit est d'un setier de vin, mesure d'Amance, tenant quatre pots, mesure dudit lieu. »

« Ledit seigneur commandeur peut aussi saisir ou faire saisir les terres, maisons et autres héritages à lui censables, de quelle nature ils puissent être, faute de cens non payés. »

« Les droits honorifiques de ce lieu, savoir: de marcher le premier en procession, recevoir la première eau bénite et le premier pain bénit, aller le premier à l'offrande, et tous autres semblables droits appartiennent audit seigneur commandeur ou à son maire. Avant les guerres, le cierge bénit se portait aux processions et sur les fonts par ledit maire... »

« Tous les droits de taxe de vin, de bière, de pain et chaumage des mesures appartiennent audit seigneur commandeur ou à ses maire et gens de justice. Pour le droit de taxe, les taverniers ou autres vendant vin ou bière, doivent au maire un pot, à l'échevin une pinte et au sergent une chopine... »

« Ledit seigneur possède au han et finage de ce lieu un gagnage exempt de dîmes et un moulin franc. Il a droit de troupeau à part et de bergerie exempte de dîmes... »

« Les fours banaux de ce lieu appartenaient autrefois audit seigneur commandeur, et tous les habitants étaient obligés d'y mener cuire leurs pâtes sous peine de confiscation d'icelles; pour de quoi se rédimer ct pour pouvoir cuire dans leurs fours, ils paient annuellement audit seigneur 7 sous par chaque habitant. »

« Chacun conduit dudit Mazaruelles doit audit seigneur trois corvées annuellement, savoir, en semant les blés, en semant les avoines, et à la fenaison, en les nourrissant comme d'ancienneté, et peine aux défaillants de 5 francs d'amende.

« Le droit de créer les syndics de ville appartient audit seigneur; la création d'iceux se doit faire annuellement, le lendemain des plaids annaux... »

Suit la déclaration des cens particuliers dus au commandeur sur des héritages; on voit, par cette énumération, qu'un grand nombre de maisons du village, notamment dans la Grande-Rue et dans celle de la Commanderie, se trouvaient réduites « en maziere », pour avoir été ruinées pendant les guerres.

Cette dévastation est également rappelée dans l'Etat du temporel des paroisses (1712), où on lit: « L'église de Mazerules était autrefois, diton, église-mère. On prétend qu'il y avait une maison de cure proche de l'église, qui est à présent en masure. L'église fut abandonnée, de même que le village, pendant la contagion (elle y avait régné pendant six mois de l'année 1631) ou les guerres. Ceux qui restaient ou qui revinrent ensuite, allèrent à la paroisse de Champenoux comme la plus proche, et ils y furent ainsi insensiblement annexés. La communauté n'est composée que d'environ 30 habitants. »

Trois individus de ce village, dont voici les noms, furent brûlés comme sorciers: Isahean, veuve de Martin, mercier (1573); Georgine, femme de Didier Moitrier (1595); Mengin Mathiatte (1612).

La communauté de Mazerules dit, dans la Déclaration fournie par elle en 1758: « Les habitants, possèdent sur leur han 92 jours de pâquis aboutissant sur le bois du commandeur... Ce pâquis est aujourd'hui converti en terre labourable. Ils possèdent encore un autre pâquis de la consistance de 12 jours... Ils y envoient journellement leur troupeau de vaches et les chevaux des laboureurs, parce que leur han est très-resserré et qu'ils manquent de pâture. »

D'après la tradition, il aurait existé, on ne dit pas à quelle époque, une mine d'or au village de Mazerules.

Ainsi que je l'ai dit plus haut, ce village, après avoir été une paroisse, fut annexé à Champenoux dans le XVIIe siècle. Il y avait, dans l'église, la confrérie de Sainte-barbe, qui possédait un jour de terre, lequel était tenu par le roi de la confrérie pour subvenir au service de celle-ci.

Mazerules avait été annexé à Sornéville en 1802; un décret impérial, du 13 septembre 1815, l'érigea en chapelle; il a enfin été érigé en succursale par ordonnance royale du 15 février 1843.
Patron, l'Exaltation de sainte Croix.
Nouvelles oeuvres inédites de Grandidier — Ordres Militaires et Mélanges Historiques, tome V. (Strasbourg). Edité à Colmar chez Huffel, Libraire-Editeur en M. D. CCCC.

Mazerules, canton de Seichamps
— Maseriolae, 1127-1168 (Charte du prieuré de Flavigny)
— Bencelinus de Maseroles, 1210 (H.L.I, c, 525)
— Maizeruelles, 1283 (Charte de l'Ordre de Malte)
— Domus Hospitaliorum de Maseruelles, 1402 (Regestrum)
— Mazeruelles-dessous-Amance, Titres des chartes l. Amance, nº 13)
— Maizeruelle, 1477 (Dominicains d'Amance)
— Mazereulles, 1492 (Ibidem)
— Mazerulles, 1550 (Ibidem)
— Mazelure, 1594 (Dénombrement de la Lorraine, par Thierry Alix)
— Mezereulle, 1595 (Titres des chartes l. Moyenvic I, nº 114)
— Maixereulle, 1600 (Dominicains de Nancy)
— Mazereulle et Mazaruelles, 1658 (Titres de l'Ordre de Malte)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII


Nancy   (54)

Commanderie de Saint-Jean du Vieil-Aître
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement et Canton: Nancy — 54


Commanderie de Saint-Jean du Vieil-Aître
Commanderie de Saint-Jean du Vieil-Aître


Saint-Jean, ancienne commanderie de l'ordre de Malte, aujourd'hui maison de ferme à l'extrémité des faubourgs Stanislas et Saint-Jean de Nancy.

Cette commanderie, qui fut comme la maison mère des établissements que les Hospitaliers possédaient eu Lorraine, mérite qu'on lui consacre une notice particulière, d'autant plus qu'il se rattache à cette maison des souvenirs historiques qui ne sont pas sans intérêt.

Lorsqu'on 1476, Charles-le-Téméraire vint, pour la première fois, assiéger Nancy, il prit son quartier dans le faubourg Saint-Thiébaud, près de l'ancienne chapelle Saint-Nicolas, et plusieurs de ses capitaines se logèrent à Saint-Jean-du-Vieil-Aître. Ce fut là que se logèrent aussi les chefs des troupes lorraines confédérées, qui tentèrent, mais vainement, de reprendre la capitale au duc de Bourgogne.

Après avoir raconté l'arrivée de René II, autour duquel toutes les garnisons s'étaient empressées d'accourir, la Chronique ajoute: « Le Duc et toute la chevalerie les ont veu volontiers, et tous d'un commun accord devant Nancy sont tous venus, autour de Saint Jean leur logis ont pris. Le Duc avoit toute son armée autour de luy... » C'est là que les plénipotentiaires de M. de Bièvre, gouverneur de Nancy pour le duc de Bourgogne, vinrent traiter avec René pour la reddition de la ville: « Vindrent au Duc, qui à Sainct Jean estoit... » C'est non loin de la Commanderie que Charles-le-Téméraire trouva la mort, le 5 janvier 1477, et qu'on érigea la modeste croix destinée à rappeler ce grand événement, ainsi que le courage et le patriotisme de nos pères. Enfin, c'est dans la chapelle et le cimetière de Saint-Jean que furent inhumés les gentilshommes français qui périrent (1552) dans le combat livré par le duc d'Aumale au marquis Albert de Brandebourg, près du lieu dit la Croix-du-Moutier, entre Ludres et Saint-Nicolas.

Un passage de la Chronique de Lorraine fait mention tout à la fois et de Saint-Jean et de Virlay, deux dénominations que l'on confond souvent, et qu'il est peut-être nécessaire d'expliquer. Les mots de Virlet, Virileth, Virlay et Virelay, qui sont bien certainement une corruption ou une abréviation de Vieil-Aître, ne s'appliquaient pas généralement à la commanderie, mais à une pièce de terre qui en dépendait, et que Dont Calmet, de même que l'auteur de la Nancéïde, place non loin du ruisseau de Laxou. C'est aussi ce qu'indiquent les anciens pieds-terriers de Saint-Jean, dans lesquels on lit: « Saison de derrier Saint-Jean... Une pièce de terre sur le Virlet ou Viel Astre... aboutissant au midi sur le grand chemin de Nancy à Laxou... » Une ou plusieurs maisons s'élevèrent, dans la suite, au lieudit de Virlay, et prirent ce nom; mais la plupart d'entre-elles furent ruinées lorsque Louis XIV vint mettre le siège devant Nancy.

De ce passage résulte bien évidemment, ainsi qu'on vient de le voir, que Virlet était pris comme synonyme de Vieil-Aître, c'est-à-dire, de vieux cimetière (en latin atrium), ce qui est confirmé, du reste, par un grand nombre de titres. Ce cimetière, dont l'origine n'est pas connue, mais doit être fort ancienne, était sans doute réservé aux pestiférés; du moins avait-il encore cette destination au commencement du XVIe siècle, car, en 1521, on y enterra plusieurs des victimes de la contagion qui désola la capitale de la Lorraine.

Les historiens qui ont parlé de la commanderie du Vieil-Aître, ne la font pas remonter, comme maison d'Hospitaliers, au-delà du XIVe siècle. Suivant Lionnois, « il est croyable qu'elle était autrefois une dépendance de l'ordre des Templiers, dont les biens furent donnés aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem », Selon d'autres écrivains, il y avait, à Saint-Jean, une chapelle que la régente Marie de Blois abandonna à ces chevaliers dans le courant de l'année 1349.


Saint-Jean-du-Vieil-Aitre, Nancy
Saint-Jean-du-Vieil-Aitre, Nancy — Sources: wikipedia


C'est à cette époque, il est vrai, que la veuve du duc Raoul concéda certains privilèges aux Hospitaliers; mais il y avait déjà longtemps que cet ordre possédait en Lorraine des établissements, parmi lesquels il faut placer en première ligne, comme l'an des plus anciens et des plus importants, la commanderie de Saint-Jean-du-Vieil-Aître.

Le duc Mathieu Ier, par une charte datée de 1147, confirmée par son fils Simon, en 1190, donne à la très-sainte maison de l'hôpital de Jérusalem et aux frères de cette maison, un moulin, des prés, des terres, un four, situé au-dessous des remparts de Nancy, et « les punars (ou pougnets) » de cette ville. Le duc Simon ajouta à cette donation celle de douze hommes ou de douze familles qu'il avait a Laxou.

Par une autre charte, de 1158, octroyée très probablement à la commanderie du Vieil-Aître, le même duc Mathieu et Berthe, son épouse, permettent à tous leurs sujets, nobles et roturiers, riches et pauvres, de faire telles donations qu'ils voudront au bienheureux saint Jean de la maison de l'hôpital.

C'est seulement dans un titre daté de la vigile de la Division des Apôtres 1244, émané du duc Mathieu II, que le nom de Vieil-Aître se trouve exprimé pour la première fois: « Je Matheus... fais cognoissant... que je ay acquitté les hommes de l'ospitaux du Viel Astre qui manient (demeurent) à Larsoux au freres du devant-dit ospitaul et lor ay donné en amour tel droict et tel raison que j'avoye à Chalensroy... et li chapitre ont donné à maistre Arnould, mon clerc, lour devant dict maison du Viel Astre et les appandises à sa vie... »

Le 2 novembre 1292, le duc Ferry donne plusieurs rentes et cens à perpétuité, tant en argent qu'en vin, aux frères de la maison « dou Viez Aitre », en récompense des pertes et dommages que cette maison avait soufferts.

Tels sont les titres les plus intéressants qui concernent la commanderie de Saint-Jean; il en existe beaucoup d'autres, des XIVe, XVe et XVIe siècles, mais la plupart ne sont que des actes de vente, d'échange etc., que je ne crois pas devoir rappeler ici.

J'ai lâché, à l'aide des titres qui sont aux Archives, de composer une liste chronologique des commandeurs de Saint-Jean et des autres dignitaires qui, sous le titre de gouverneurs, remplaçaient, à l'occasion, les commandeurs de cette maison. Voici cette liste, qui n'est pas tout-à-fait complète, mais où il n'existe cependant que peu de lacunes:

Commandeurs de Nancy
Frère Martin (1271).
Le seigneur Rampe (1296).
Frère Jean de Viller (1299).
Frère Aubry (1318).
Gérard de Montigny (1329).
Auhert de Bleuvincourt (1340).
Frère « Demonges, commandieres de la baillie dou Viez Aitre. »
Jean de Hencourt (1355-1359).
Frère Lamhert (1367).
Hugues de Chaligny (1379-1394).
Pierre de Beaufremont (1402-1422).
Gérard de Haraucourt, procureur de Pierre de Beaufremont (1411).
Nicole de Laxou, gouverneur de Saint-Jean pour Pierre de Beaufremont (1422-1429).
Gérard Lordemel (1440-1458).
Pierre de Bosredant (1472-1486).
Pierre de Lesculley (1498).
François de Haraucourt (1500).
Pierre du Chastellet (1505).
Guy le Beuf de Guionville (1528-1530).
Pierre Pytois de Chaudenay, commandeur de Belle-Croix (1537).
Jean de Choyseul (1543-1551).
Calais de la Barre, commandeur de Châlon, de Metz et de Nancy (1545-1557).
Jean de Trestondan, chambellan et conseiller du duc de Lorraine (1502-1574).
Pierre de Trestondan (1574).
Guillaume de Malain, bailli de la Morée, commandeur de Saint-Jean et de Pontaubert (1578).
Philihert de Foissy (1589).
Jean de Tuges de Noilhan (1614-1626).
Charles de Lorraine, comte de Brye, seigneur de Darney, etc., grand-croix de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusaiem (1630).
Antoine Saladin d'Anglure (1633-1663). Il fut aussi commandeur d'Avalleurs en Champagne.
Charles Saladin d'Anglure (1663).
Henry de Fussey de Mennesserre, ou Fussey-Menneter et Meuessaire (1667-1683), commandeur de Châlon-sur Saône.
Denis Brulart, commandeur de Beaune et de Nancy (1686-1694).
Gaspard de Mertrus Saint-Ouain (1697).
Charles de Certaine de Vilmoulin (1710-1713).
Louis-Gabriel de Froullay, bailli, commandeur de Chanteraine et de Nancy, chevalier profès, grand-croix, deux fois général en mer de l'ordre de Saint-Jenn-de-Jérusalem, prieur de Saint-Saturnin-sur-Loire, etc. (1738-1739).
Jacques-Philippe-Gabriel Des Barres, ci-devant capitaine des galères de l'Ordre, capitaine de cavalerie au régiment Descars pour le service de S. M. T.-C, grand-croix de Saint-Jean-de-Jérusalem (1769-1789).

Voici, maintenant, d'après un pied-terrier de 1688, de quoi se composaient la commanderie de Saint-Jean et ses dépendances: « La maison seigneuriale est assise au milieu d'une pièce de terre contenant 4 jours, ci-devant fermée de murailles ruinées depuis quelques années par ordre de Son Altesse de Lorraine, devant le siège de Nancy. « Proche ladite maison et au-devant d'icelle il y a un beau colombier sur quatre piliers bâtis à neuf. L'église et la maison jointes ensemble, en forme quarrée, avec une cour ample et spacieuse au milieu, dans laquelle on entre par une grande porte enchère et une petite auprès. »

« A l'entrée de ladite cour, à main droite, est l'église de Saint-Jean, consistant en un choeur udesé de pierres, où est l'autel Saint-Jean, et en une nef de grandeur médiocre, qui n'est udesée ni de pierres ni de bois, dans laquelle il y a deux autels. »

« Joindant le choeur il y a une tour ronde assez haute, couverte d'écailles, à huit pans revêtus de plomb, servant de clocher, et dans laquelle il y a deux cloches, fermée d'une double porte. Le choeur est allumé de deux grandes fenêtres, et la nef de quatre et demie et d'un grand rond au-dessus de la porte principale de l'église, qui a son entrée et sa sortie dans ladite cour...; et sont toutes les fenêtres garnies de bons barreaux, le tout quasi neuf. Joindant l'église est un corps de logis fort beau... »

Un autre pied-terrier, dressé en 1737, décrit ainsi les bâtiments et les dépendances de la Commanderie: « Une église avec choeur, sacristie, tour, etc., un cimetière au derrière du choeur, enfermé de murs, un logement de maître, celui de fermier avec une grande cour, au pourtour les engrangements et écuries, et au-devant de ladite maison son usnaire et une allée de tilleuls, avec son colombier carré, le tout en très-bon état.... »

L'allée de tilleuls, qui venait probablement d'être plantée, subsista longtemps; on la voit représentée dans la gravure de Collin, et beaucoup de personnes peuvent encore se rappeler l'avoir vue. C'était sous ces arbres que se tenait, tous les ans, le 24 juin, une petite foire, dite la Foire aux cerises; c'était sur la pelouse qu'ils couvraient que se donnaient rendez-vous, pour y danser, les jeunes gens de Nancy et des villages voisins. Le commandeur, en sa qualité de seigneur de Saint-Jean, avait le droit de faire crier cette fête, et percevait, « de tous les merciers y vendant marchandises, on autres paticiers et boulangers, une pièce de chaque marchand. » A l'heure de midi, son surintendant, accompagné d'un tabellion chargé de dresser procès-verbal de ce qui allait se passer, se plaçait devant la maison seigneuriale de la commanderie, et prononçant « hautement, à voix intelligibles, les paroles suivantes: Oyez ! Oyez ! Oyez ! Messieurs, de par Dien, Notre-Dame, monsieur saint Jean, l'on vous fait commandement de par monseigneur, commandeur dudit Saint-Jean, seigneur haut justicier, bas et moyen dudit lieu, que personnes, de quelles qualités, conditions et états qu'elles soient (pendant la présente fête), n'aient à porter épées, dagues ni aucunes armes offencibles par le moyen desquelles l'on puisse prendre querelle ni débat, à peine de payer l'amende telle que de raison, selon l'exigence de cas et de l'offense à arbitrer par ledit seigneur ou ses officiers. »

C'est aussi près de la commanderie qu'on avait coutume de venir, chaque année, allumer le feu de joie appelé, dans nos pays, la bure de la Saint-Jean.

Quant aux murailles qui formaient l'enclos de la commanderie; elles avaient été presque toutes ruinées par ordre du duc de Lorraine, lorsque Louis XIV s'approcha de Nancy pour en former le siège.

Les bâtiments de la commanderie ont encore aujourd'hui, à peu de chose près, la distribution indiquée dans le pied-terrier de 1658; on s'est borné à faire exécuter des changements à l'étage supérieur du corps de logis attenant à la chapelle, et à construire, en avant de la bergerie et de la chambre à four, une vaste écurie et des greniers, qui forment aujourd'hui la façade principale de la ferme de Saint-Jean, du coté de Ia route de Nancy à Laxou.

La chapelle, orientée suivant les usages catholiques, est composée de trois parties, la tour, l'abside et la nef, qui accusent trois époques bien distinctes. Les deux premières doivent remonter à l'origine même de la commanderie.

La chapelle de Saint-Jean renfermait, outre les tombes de plusieurs commandeurs, deux cloches, dont l'une était fort ancienne, et que Lionnois a décrites. Le même auteur donne aussi la description d'un autre monument, plus digne d'intérêt, et qui rappelait le souvenir de la bataille livrée au marquis de Brandebourg par le duc d'Aumale; c'était une pierre encastrée dans le mur méridional du sanctuaire, et sur laquelle ou lisait l'inscription suivante en lettres gothiques: « Epytaphe de feu Charles d'Aumale, en son vivant seigneur de Maqey et gidon (guidon) de la compagnie de Monseigneur d'Aumale, qui mourut à la rencontre dudit seigneur et du marquis Albert, 1552. »

Sous ces mots était un écu gravé avec son casque et ses lambrequins; les armes écartelées: au 1er et 4e d'argent à la bande de gueules chargée de trois besans d'or, qui est d'Aumale; aux 2e et 3e semé de fleurs de lys.
Sous cet écusson, on lisait encore cette autre inscription:
« Entre ces morts gentis-homes Françoys
Dort et repose auprès de ceste pierre
Charles d'Amnale, O passant, qui que soyt !
Regarde et pense aux hazards de la guerre;
Au comhat vint pour bruit et los acquerre,
Où fort bien feit; mais tué fust à l'heure,
Tant cust de coups ! O ! sou corps gist en terre,
Et son esprit au Cyel prinst sa demeure. »

Lorsque le propriétaire actuel de la ferme de Saint-Jean, M. Balbâtre ai eut, a fait faire les nouvelles constructions dont j'ai précédemment parlé, ou a trouvé, en creusant les fondations, beaucoup de cadavres qui paraissaient être ceux de jeunes gens. Plus tard, en établissant une cave sous la nef de la chapelle, on a encore découvert soixante squelettes et différents objets, notamment une pièce de monnaie en argent de Charles II, duc de Lorraine; deux bagues en cuivre avec des plaques, l'une en émail grossier, l'autre portant les initiales du nom de Jésus Christ; un chapelet en grains de verre, enfin, une médaille en cuivre, représentant, d'un côté, Notre-Dame des Sept-Douleurs, de l'autre, Jésus sur la croix.

Les pieds-terriers de Saint-Jean, que j'ai cités plus haut, contiennent l'énumération des biens qui dépendaient de cette maison. Ces biens, après avoir été peu considérables dans l'origine, s'augmentèrent par suite de la suppression, dans le courant du XVIIe siècle, des établissements qui avaient été autrefois des commanderies particulières, et de leur réunion à celle de Saint-Jean, qui devint l'unique maison de l'ordre des Hospitaliers pour une circonscription assez étendue. Outre les propriétés et les droits mentionnés dans les diplômes que j'ai fait connaître en commençant, la commanderie possédait une vigne à la côte des Chanoines et plusieurs maisons dans l'enceinte de la ville de Nancy; la plus importante, qui lui appartenait déjà en 1578, se trouvait à l'angle des rues de la Monnaie (anciennement des Juifs) et des Dames Pécheresses. Ou l'appelait l'hôtel Saint-Jean. La porte cochère d'entrée et la porte de la remise à côté étaient surmontées d'une croix de Malte; la première était, en outre, décorée des armes du commandeur Denis Brulart, qui avait sans doute fait reconstruire ou réparer cet hôtel.

La commanderie de Saint-Jean prélevait des cens, jouissait de droits seigneuriaux, avait des terres ou des maisons dans un grand nombre de localités de notre département et de celui des Vosges, notamment à Laxou, à la Bouzule, à Mazerules, à Art-sur-Meurthe, à Vénezey, à Harmonville, etc., etc. Dans plusieurs de ces endroits, se trouvaient des hôpitaux ou des chapelles placées sous l'invocation de saint Jean-Baptiste, et desservies par des chapelains choisis dans l'ordre de Malte.

Tous les biens que possédait la maison du Vieil-Aitre furent vendus, à l'époque de la révolution, comme propriétés nationales: cette maison elle-même fut adjugée, le 8 vendémiaire an II, pour la somme de 226,000 livres, payables en espèces, en assignats et autres papiers autorisés par le Corps législatif. A cette époque déjà, la chapelle était transformée en grange ou battoir, et des dégradations nombreuses avaient dû être commises tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. C'est sans doute alors que furent complètement brisées, avec l'inscription placée dans le mur méridional, celles qui restaient dans le chœur et dans la nef. Heureusement que le propriétaire actuel de Saint-Jean a tenu à honneur de conserver religieusement ce qui subsistait de l'ancien édifice, notamment la tour, l'un des rares spécimens de l'architecture du XIIe siècle, que possède encore notre pays.

Saint-Jean, cense sur le chemin qui conduit de Nancy à Villers. Il y avait à Saint-Jean une briqueterie appartenant au domaine ducal, et qui paraît avoir été fort importante.

Par lettres patentes du 28 décembre 1618, le duc Henri donne au sieur Desbordes, son valet de chambre, le jardin de la briqueterie de Saint-Jean. (L. P. 1618.)

En 1650, la peste régna à Saint-Jean pendant quatre à cinq mois, et il y mourut douze personnes. La contagion s'y était communiquée par suite du passage continuel des pestiférés de Nancy, que l'on conduisait aux loges à Lané.

Le 15 janvier 1717, le duc Léopold donne à Joseph Alcouffe, exempt des gardes du corps et commissaire de ses troupes, le cens annuel de 700 francs barrois dû au domaine par Luc Guichard, fermier de la briqueterie de Saint-Jean. (Entre 1716-1717). En 1720, ce dernier fut autorisé à ajouter de nouveaux bâtiments à cette usine. (Entre 1720)

Saint-Jean, ancien ermitage sur le han de Frouard. Il existait déjà dans tes premières années du XVIe siècle, et fut supprimé en 1787.

La ferme de Saint-Jean, qui dépend de Blamont était aussi un ermitage où il y avait trois ermites. (P.)

Saint-Jean, tuilerie sur le territoire d'Essey-les-Nancy, et hameau faisant partie de la commune de Brouviller.

Il y a encore plusieurs autres localités de ce nom, que je ne mentionne pas, parce qu'il en a été parlé dans la Statistique, et que je n'ai trouvé aucun document qui les concerne. (Voir, pour le hameau de Saint-Jean, commune de Martincourt, au mot « Pierre fort. »)

Saint-Jean-Baptiste.
Le Pouillé de 1768 mentionne, sous ce nom, un oratoire dépendant de la commanderie de Nancy, et situé au ban de Laître-sous-Amance; un ermitage près de Bertrichamps; et un autre ermitage, de la paroisse de Jaillon, appartenant au commandeur de Libdeau.

Saint-Jean-Courtzerode.
Le 20 mai 1774, Antoine-Guillaume Delvert, écuyer, major du régiment de Viersey, et Joseph-Armand Delvert, conseillé à la régence de Saverne et bailli du comté de Dabo, font leur foi et hommage pour les terres et seigneuries de Bourscheid, Courtzerode, Zilling et Illing. Saiut-Jean-Courtzerode est annexe de Bourscheid. Patron, la Décollation de Saint-Jean-Baptiste.
Sources: Henri Lepage — Communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département Livre numérique Google

Nacy, commanderie Saint-Jean du Vieil-Aître
Vous pouvez aller sur le site de M. Olivier Petit, qui a réalisé une page sur la commanderie Saint-Jean du Vieil-Aître avec beaucoup d'images, gravures et plans.


Pessincourt   (54)

Domus Hospitalis Pessincourt
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement et Canton: Lunéville-Nord, commune: Einville-au-Jard — 54


Domus Hospitalis Pessincourt
Domus Hospitalis Pessincourt


Cette cense de Pessincourt, qui dépend de la commune d'Einville, paraît avoir été anciennement une localité assez importante, qui remontait à une époque éloignée: par une charte datée de l'an 1034, les comtes Godefroy et Herman donnent à l'abbaye Saint-Remy de Lunéville cinq manses situés à Pessincourt (apud Pecincurtim) et les deux tiers des droits de la chapelle.

En 1179, Pierre de Brixey, évêque de Toul, fait savoir que les religieux de l'abbaye de Lunéville possèdent depuis longtemps les dîmes de la chapelle de Pessincourt (de Picincorth) et le revenu de cette chapelle ; qu'ils y ont plusieurs manses et des serfs de l'un et de l'autre sexe. L'évêque ajoute à ces possessions ce qui appartient au desservant de cette chapelle en dîmes, en oblations, en aumônes ou de toute autre manière. (Abbye de Saint-Remy.)

Le 10 mai 1372, Jean de Byerville, commandeur de Saint-Georges de Lunéville, achète d'un nommé Colin Gouterdat, d'Einville, une maison franche et quitte, dépendances devant et derrière, icelle maison sise à Pessincourt devant Einville, moyennant 50 petits vieux florins d'or. (Ordre de Malte.)

On lit dans l'Etat du temporel des paroisses (1712): « Pessincourt est un han séparé ; il y a deux maisons, dont l'une est à la commanderie de Saint-Jean-du-Vieil-Aître de Nancy, l'autre à la commanderie de Saint-Georges de Lunéville. Il y avait un hôpital et une chapelle qui sont supprimés et unis à l'hôpital de Lunéville. »

Un arrêt de la Chambre des Comptes, du 10 août 1731, maintient les chanoines réguliers de Lunéville dans la qualité de seigneurs moyens et bas justiciers au lieu de Pessincourt, avec tous les droits y attachés, leur fait défense cependant de s'immiscer dans l'exercice du droit de pêche ès rivières et ruisseaux sur le han dudit Pessincourt, droit dont ils prétendaient jouir depuis le han de Bauzemont jusqu'à celui d'Einville, etc. (T. C. Einville.)
Nouvelles oeuvres inédites de Grandidier — Ordres Militaires et Mélanges Historiques, tome V. (Strasbourg). Edité à Colmar chez Huffel, Libraire-Editeur en M. D. CCCC.


Ronchère (La)   (54)

Domus Hospitalis La Ronchère
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement: Nancy, Canton: Jarville-la-Malgrange — 54


Domus Hospitalis La Ronchère
Domus Hospitalis La Ronchère


La maison de campagne dite la Ronchère, qui était située sur le han d'Houdemont, et qu'un incendie vient (mars 1854) de réduire en cendres, ne semblait pas remonter à une époque éloignée; cependant son nom, ou plutôt le nom du canton de terre où elle avait été construite, se trouve dans un titre du XIVe siècle: le jeudi devant la Saint-Barthélemy 1334, Rolin de Remicourt, fils du seigneur Bueve de Remicourt, donne à la commanderie de Saint-Jean-du-Vieil-Aître de Nancy 5 sous de petits tournois à prendre chacun an sur une pièce de pré qu'on dit « en la Roinchiere, desous le champ Marguerite. » (Ordre de Malte.)
Nouvelles oeuvres inédites de Grandidier — Ordres Militaires et Mélanges Historiques, tome V. (Strasbourg). Edité à Colmar chez Huffel, Libraire-Editeur en M. D. CCCC.

Ronchère (La), écart commune d'Houdemont.
— La Ronchière, 1334 (Charte de l'Ordre de Malte)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII


Saint-Germain (54)   (54)

Domus Hospitalis Saint-Germain
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement: Lunéville, Canton: Bayon, Commune: Saint-Germain — 54


Domus Hospitalis Saint-Germain
Domus Hospitalis Saint-Germain


Les droits dont jouissait le commandeur de VirecourtDomus Hospitalis VirecourtDomus Hospitalis Virecourt à Saint-Germain, sont ainsi énumérés dans un pied-terrier des droits seigneuriaux, cens, rentes, etc., dépendant de la commanderie de Saint-Jean-du-Vieil-Aître de Nancy (1658): « ...Il y a à Saint-Germain un four banal où les sujets indifféremment dudit lieu sont obligés, sous peine de confiscation, de porter cuire leurs pâtes ; auquel four le seigneur commandeur a la juste moitié contre les autres seigneurs ses comparsonsonniers. »

« Ledit seigneur a droit de relevage sur tous ses sujets et tous les autres qui possèdent bien censables de la commanderie audit Saint-Germain ; lequel droit est tel que chacun desdits sujets el autres venant à décéder, les héritiers d'iceux sont obligés, dans quarante jours, à compter de celui du décès, s'adresser au mayeur dudit seigneur commandeur et lui payer par chacun héritier, six deniers pour ledit droit, comme encore, pour l'année du mortuaire, le double des cens dont la succession du défunt est chargée envers ledit seigneur, à peine de confiscation. »

« Tous habitants ayant maisons à Saint-Germain sous la seigneurie du commandeur, venant à vendre ces maisons ou portions d'icelles, doivent 18 gros pour la totalité on à l'équipollent à proportion de ce qu'ils ont vendu, et ce dans quarante jours, à peine de commise. »

« Lorsque l'un des sujets dudit seigneur s'en va résider sous autre seigneurie, il doit payer entre les mains du mayeur dudit seigneur, 18 deniers pour reconnaissance, à faute de quoi ils ne sont déchargés de ladite seigneurie et y demeurent toujours sujets... »

Des contestations au sujet de l'exercice des droits seigneuriaux ayant eu lieu entre Nicolas Le Febvre, seigneur d'Ancy et de Saint-Germain, et Saladin d'Anglure, commandeur de Saint-Jean-du-Vieil-Aître, le Parlement de Metz rendit, le 13 avril 1660, un jugement qui maintint le commandeur en possession de tenir les plaids annaux au village de Saint-Germain, de créer un forestier au bois dit la Voige, etc. (Ordre de Malte.)
Nouvelles oeuvres inédites de Grandidier — Ordres Militaires et Mélanges Historiques, tome V. (Strasbourg). Edité à Colmar chez Huffel, Libraire-Editeur en M. D. CCCC.


Toul   (54)

Commanderie de Toul
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement et Canton: Toul — 54


Commanderie de Toul
Commanderie de Toul


L'oratoire de Saint-Jean était desservi autrefois par un prêtre de l'ordre de Malte. Il fut bâti près de l'hôtel de ce nom pour la commodité des commandeurs, qui, s'ennuyant à la campagne, se retirèrent dans la ville et transférèrent à cet oratoire l'office qui se faisait auparavant dans la chapelle de LibdeauDomus Hospitalis LibdeauDomus Hospitalis Libdeau.

On lit dans le Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle: Il y avait à Toul, une commanderie de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Malheureusement, il n'y a pas plus d'indication.
Sources: Henri Lepage — Communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département. Volume II, Nancy 1853. (Livre numérique Google)

Le commandeur Frère de Pernes
Le Baume du commandeur apparaît en France en 1694 dans l'Histoire générale des drogues, traitant des plantes, des animaux et des minéraux de Pierre Pomet (1658-1699). Celui-ci tient la formule de M. de Pimodan, lieutenant du roi de France à Toul. Or Toul est le siège d'une commanderie de l'Ordre de Malte dont le commandeur est M. de Pernes, à qui l'invention du Baume est classiquement attribuée par les ouvrages sur les médicaments et ceux sur l'Ordre de Malte. C'est donc vraisemblablement à Toul que s'est effectué un premier échange de la formule.

Toutefois, qu'avons-nous comme preuves de l'invention du baume par le commandeur ? La composition du médicament, plusieurs de ses autres noms, l'origine géographique de la majorité des plantes et drogues qui constituent la formule initialement publiée, l'appartenance de son inventeur présumé à Ordre de Malte, dont on sait les activités en Terre Sainte et en Méditerranée, me laissent penser que l'origine du Baume est peut-être toute autre.

Qu'est ce qu'un baume ?
Le nom de baume paraît avoir été donné à l'origine à des compositions auxquelles étaient attribuées des vertus souveraines, c'est-à-dire qu'elles possédaient au plus haut degré. Puis le nom s'est étendu à des préparations liquides odorantes généralement alcooliques, et plus tard encore à des substances naturelles odoriférantes. D'usage externe, les baumes sont vulnéraires, fondants et résolutifs, c'est-à-dire qu'ils sont destinés à hâter la guérison des plaies, des blessures et des ulcères, à amollir, dissoudre, dissiper et évacuer les humeurs, et à faire disparaître l'inflammation.

La préparation et les indications du Baume du commandeur
Pomet écrit: « Prenez: baume sec 1 once; storax en larmes 2 onces; benjoin en larmes 3 onces; aloës cicotrin, myrrhe tryée, oliban en larmes, racines d'angélique de Boëme, fleur de millepertuis, de chacun demi-once; l'esprit de vin 2 livres, le tout battu et mis dans une bouteille bien bouchée au soleil pendant la canicule. Et, au bout de ce temps, on passe le tout au travers d'un linge et on s'en sert pour les maladies ci-dessous déclarées. »

La première indication mérite d'être détaillée: « Premièrement il n'y a point de coup de fer ou de feu, pourvu que la plaie ne soit pas mortelle qu'on ne guérisse dans huit jours, en y mettant de ce baume, soit avec une plume, cotton ou injection; pourvu encore que l'on pense la playe avec baume, et qu'il n'y ait point eu d'autres appareils [...] il ne s'y fera point de pus [...] il fait grande douleur, mais cela ne dure pas un Ave Maria, et puis on n'en sent plus. » Le Baume est donc d'abord un médicament vulnéraire.

Les autres indications sont les plaies et les traumatismes, mais aussi: « la colique, la goutte, la petite vérole, les hémorroïdes, les fluxions, les maux des yeux et de l'estomac », et encore; « Il provoque les ordinaires aux femmes et arrête leurs pertes de sang, [...] », enfin « les fistules, les flux de ventre et de sang, enfin l'encloueure des chevaux [...] » Les indications du Baume sont donc multiples, surtout en usage externe et pour les blessures et les plaies. C'est sans doute une des conséquences de son origine. Mais il a aussi des usages internes comme on vient de le voir, à la dose de cinq ou six gouttes dans du vin ou du bouillon.

Le Commandeur de Pernes et Monsieur de Pimodan
Dans les publications qu'il a consacrées au Baume, Bouvet indique avoir identifié celui qui est considéré comme l'inventeur de ce médicament: Frère Gaspard de Pernes (vers 1634-avant 1696), commandeur de l'Ordre de Malte, approximativement entre 1680 et 1690, pour les commanderies de Xugney et de Libdeau, dont le siège est à Toul. L'obtention d'une commanderie nécessite une certaine ancienneté et d'avoir servi sur les navires de l'Ordre pendant l'équivalent de deux années contre les Turcs et les Barbaresques, ce qui est bien sûr l'occasion d'être blessé et donc d'avoir besoin des soins des chirurgiens et des médicaments préparés par les apothicaires de l'Ordre.

Comment tenter d'expliquer la transmission de la formule du Baume, de l'Ordre de Malte à M. de Pimodan, lieutenant du roi de France à Toul de 1673 à sa mort en 1718, puis de ce dernier à M. Pomet à Toul, il n'est pas étonnant que des personnages officiels comme Charles-Christophe de Rarécourt de La Vallée de Pimodan (1640-1718) et Gaspard de Pernes se connaissent. Leurs hôtels sont dans la même rue. Des membres de la famille Pimodan entreront dans l'Ordre, et le lieutenant du roi a pu s'informer des conditions d'entrée et de la vie des chevaliers, des malades et des blessés, puis des traitements et des médicaments. Quelqu'un de son entourage a pu se blesser et il aurait pu avoir alors recours à la pharmacopée de l'Ordre... Quant à M. Pomet, il écrit tenir la recette de M. de Pimodan, mais nous ignorons comment ils ont pu se connaître. Leur relation se situe sans doute à Paris. Mais ceci n'explique ni le lieu, ni la raison de leur rencontre.
Sources: Extrait d'un article sur la pharmacie réalisé par M. Pierre Labrude — Réflexions et hypothèses sur l'origine possible du Baume du commandeur de Pernes


Vennezey   (54)

Domus Hospitalis Vennezey
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement: Lunéville, Canton: Gerbéviller — 54


Domus Hospitalis Vennezey
Domus Hospitalis Vennezey


J'ai rappelé, à l'article Essey-la-Côte, un titre de 1291, où il est fait mention du village de Vennezey.

Le 8 avril 1614, le duc Henri et le comte de Tornielle font un échange par lequel le duc cède à ce dernier la haute justice de Vennezey, finage et dépendances, avec permission d'y créer un maire; le droit d'y faire crier la fête par le prévôt de Rosières, etc.

Les commandeurs de Saint-Jean-du-Vieil-Aître, seigneurs fonciers de Vennezey, prétendaient aussi y créer des officiers de justice; mais cette prétention leur fut contestée, en 1621. Il paraît, toutefois, d'après ce qu'on lit dans un pied-terrier de 1658, qu'ils avaient joui anciennement de la haute justice de ce lien, mais qu'ils en avaient été dépouillés, on ne dit ni pourquoi, ni à quelle époque. Leurs droits se bornaient à la perception de redevances en argent et en nature. (Ordre de Malte.)

En 1581, un individu de ce village, nommé Denis Guérard, avait été brûlé comme sorcier.

Les habitants disent, dans la Déclaration fournie par eux en 1758, que leur communauté possède, de temps immémorial, environ 56 jours de pâquis communaux, et un bois d'environ 250 jours, han d'Essey, indivis avec la seigneurie de la rue Saint-Léopold, de ce village.

On lit dans l'Etat du temporel des paroisses (1710): « La paroisse de Vennezey est composée du village de ce nom et de celui d'Essey-la-Côte. Elle est du marquisat de Gerbéviller. Le patronage de la cure appartient au commandeur du Vieil-Aître.

« La communauté est composée de 14 ménages. »

« Dans l'église paroissiale est une chapelle de Saint-Nicolas et de Saint-Sébastien, laquelle, suivant les registres de la Chambre épiscopale, existait déjà en 1523. (Elle avait été fondée, en 1521, par Remy Cunin, curé du lieu.) »

« Il y avait, dans le finage de Vennezey, une chapelle sous l'invocation de sainte Catherine, où on devait dire une messe par semaine, et d'autant qu'elle est ruinée, le service a été transféré à l'église paroissiale. Elle appartient au commandeur du Vieil-Aître. »

Cette chapelle, dont l'origine n'est pas connue, avait été détruite, puis rebâtie à différentes reprises: on trouve, à la date du 28 juillet 1608, une information faite, en la justice de Vennezey, de la destruction et démolition de la chapelle Sainte-Catherine. Le 16 novembre 1610, M. des Porcelets, évêque de Toul, permet de la bénir. Il est dit, dans un autre titre, qu'elle était dans l'enclos de la maison seigneuriale de la commanderie, et qu'elle fut brûlée par les gens de guerre en 1635. Elle fut relevée encore, dans la première moitié du XVIIIe siècle, puis supprimée de nouveau, et cette fois définitivement, en 1759, ainsi que l'atteste la pièce suivante, émanée d'un des commandeurs de Saint-Jean: « Nous frère Louis Gabriel, bailly de Froullay, etc... Savoir faisons que sur les tres humbles représentations que nous avons faites de l'inutilité de la chapelle sous le vocable Sainte Catherine de Vennezey, membre dépendant de notre commanderie de Nancy, il est intervenu décret de Son Altesse Eminentissime et sacré Conseil, le 16 novembre 1758, par lequel il nous est accordé la faculté de supprimer ladite chapelle et de transporter le service de cinquante messes y attaché dans l'église paroissiale dudit Venezey dont nous sommes curé primitif et collateur, en notre qualité de commandeur de Nancy. A ces causes... nous-supprimons ladite chapelle de Sainte Catherine de Venezey Donné à Paris, en notre hôtel, le 12e jour de février 1759. »

Vennezey est annexe d'Essey-la-Côte. — Patronne, la sainte Vierge en sa Nativité.
Sources: Henri Lepage — Communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département. Volume II, Nancy 1853. (Livre numérique Google)

Vennezey, commune de Gerbévillier
— Venerzey, 1291 (Charte de l'abbaye de Saint-Léopold)
— Venexeyum, 1394 (Charte de l'abbaye de Belchamp)
— Venaseyum, 1402 (Regestrum)
— Wenezey, 1533 (Dominicains de Moyen-Moutier)
— Wennezey, Wennezelle, 1538, (Ibidem et Dominicains de Lunéville)
— Ventzey, 1550 (Dominicains de Rosières)
— Venazey, XVIe siècle (Tr. des ch. reg. B 281, folio 1 vº)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII

Essey-la-côte, commune de Gerbéviller
— Alodium de Hassay, 1157, (Abbaye de Belchamp)
— Accium, 1189 (Abbaye de Beaupré)
— Ascey, 1265 (Tr. des ch., I. Rosières I, nº 5)
— Assey, 1286 (Ibidem, nº 21)
— Essey-sous-la-Côte. 1708. (Ibidem, Fois et hommages)
— Doyenneté de Deneuvre, diocèse de Toul.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII


Virecourt   (54)

Commanderie de Virecourt
Département: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement: Lunéville, Canton: Bayon — 54


Hôpital de Virecourt
Localisation: Hôpital de Virecourt


Presque tous les titres relatifs à ce village, concernent, en même temps, la commanderie de l'ordre de Malle, qui y était située; c'est donc presque uniquement de cette dernière que j'aurai à parler.

La commanderie de Virecourt (Virrecuria, Werecort, Vourecourt, Woyrccourt) fut, dans l'origine, une maison de Templiers: par une charte datée de l'an 1205, le duc Simon confirme la donation qui avait été faite à Dieu et au Temple (Deo et Templo), par un clerc nommé Araulphe, fils d'Hescelin de Nancy, et Gesla, sa sœur, de tout ce qu'ils possédaient dans l'alleu de Virecourt (de Werecort).

Au XIVe siècle, cet établissement passa entre les mains des Hospitaliers; mais nous ne possédons aucun document de quelque importance qui se rattache à son histoire; un titre de 1377 nous apprend seulement que le commandeur Jean de Bienville fit, à cette époque, l'acquisition d'une maison au château de Bayon.

Rien n'indique si la commanderie de Virecourt fut d'abord indépendante, ou simplement un membre de celle de Nancy: ses deux premiers commandeurs, ceux du moins dont j'ai pu retrouver les noms (frère Lamhert et Jean de Bienville), figurent également au nombre de ceux de Saint-Jean-du-Vieil-Aître et de Saint-Georges de Lunéville; les quatre suivants ne sont rappelés dans aucune autre nomenclature; ce sont:
Jean de Charney, ou Charnaz (1403), qualifié seulement de gouverneur.
Frère Conrard ou Courrault Kroesse (1452-1456).
Jean Beart de Robécourt (1481-1489), prieur de l'église au prieuré de Champagne, lieutenant-général du grand prieur de cette province, commandeur de la Madelaine de Dijon et de Vourecourt.
François de Haraucourt (1525-1527).

Cette liste est bien incomplète, puisque les quatre noms qu'elle contient remplissent un espace de cent vingt années. A partir de 1529, les commandeurs de Virecourt sont les mêmes que ceux de Nancy. Cette union des deux maisons, qui est attestée par un passage du préambule d'un pied-terrier de 1713, subsista jusque vers 1738; à partir de cette époque, jusqu'en 1792, Virecourt eut ses commandeurs particuliers, dont voici les noms:
Jacques-François de Chambray, chevalier bailli, grand-croix de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandant l'escadre des vaisseaux du même ordre (1738). Il avait été page du grand-maître, et mourut en 1756. Pendant son absence, André de Serinchamps fut administrateur de Virecourt (1745).
Jacques-Philippe-Gabriel Desbarres (1764).
Pierre-Marie de Jaucourt, colonel à la suite de la légion de Flandres pour le service de S. M. T. C. (1770-1777), mort le 9 février 1777.
Pierre-François de La Magdelaine de Ragny (1781-1786).
François-Joseph Toussaint d'Hannonville, chevalier de justice de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandeur de Salins, procureur-général et procureur du commun trésor dudit ordre au grand prieuré de Champagne (1787-1792).

La commanderie de Virecourt, située dans l'intérieur du village de ce nom, se composai, ainsi que nous l'apprennent les anciens pieds-terriers, de plusieurs bâtiments: c'était d'abord la maison seigneuriale servant d'habitation au commandeur ou à son représentant; elle avait cent pieds de longueur sur cinquante de largeur dans œuvre, et était formée de « deux petits corps de logis en forme de pavillon »; son entrée était du côté des champs, vers le septentrion. Ces deux pavillons, occupés par des logements de maître et de fermier, étaient séparés par une cour. A la suite de cette première maison se trouvaient une grange avec son battoir, des écuries, des étables pour les bestiaux, etc. Plus haut que ce bâtiment, du côté de l'église, était une vaste grange avec écurie, bergerie, greniers, etc. « Sur le quart de ladite grange, tirant vers la maison seigneuriale, il y avait un beau colombier d'environ quinze pieds en carré, au-dessous duquel étaient les prisons avec les ceps, et une basse-fosse pour y mettre les criminels et au-devant d'icelui le pilori avec le carquant y attarché. »

Les pieds-terriers ne font pas mention de la chapelle de la commanderie; il en avait existé une, mais elle avait été ruinée à une époque assez éloignée. On voit, en effet, dans un titre de 1529, que Guy Le Beuf, nouveau commandeur de Virecourt, étant venu pour la première fois dans ce lieu, y trouva « une chapelle érigée près de l'église parochialle, declinant en totalle ruyne, en laquelle se souloit dire et celebrer chacune sepmaine une messe, de laquelle de present ne se dit auteunement.... » Voulant faire cesser un tel état de choses, et « pour l'entrenement de ladite chapelle, ensemble les fondations de ladite messe, et affin d'icelle entretenir et maintenir », Guy Le Beuf donna, pour lui et ses successeurs, différents revenus à un chapelain qui serait tenu de faire célébrer cette messe dans l'église de Virecourt et de faire réédifier la chapelle à ses frais dans un délai de trois ou quatre ans. J'ignore si cette dernière clause fut exécutée, car aucun titre postérieur à celui que je viens de rappeler, ne parle de la chapelle de la commanderie; il est assez probable qu'elle fut simplement établie dans l'église paroissiale.

Les commandeurs de Virecourt jouissaient, dans ce lieu et dans plusieurs autres villages, de droits seigneuriaux qui sont ainsi énumérés dans un acte de foi et hommage donné par le commandeur Pierre-Marie de Jaucourt, le 10 juillet 1773:

« Le commandeur est seul seigneur moyen et bas justicier au lieu de Virecourt, chef-lieu de la commanderie, sans part ni portion d'autrui. Il a droit de création de maire, échevin et doyen; l'appréhension et détention des criminels ès prisons dudit Virecourt, où les habitants dudit lieu sont obligés de les garder pendant 10 jours; pour lesquels juger à mort, ses officiers prennent l'avis de ceux du bailliage de Rosières. La confiscation des biens meubles et immeubles des criminels, ou ils soient situés, appartient audit seigneur commandeur. Les appels en matière civile s'interjettent au bailliage de Rosières, et doit l'appellant deux quartes de vin a la justice de Virecourt, ensemble II gros 10 deniers au seigneur commandeur. »

« Il lui appartient en outre les épaves, confiscations, droit de mortuaire, un bichet de seigle par chaque bête tirante, en semant les blés, et un bichet de blé en semant les avoines, à peine de confiscation des bêtes, faute de déclaration; le droit de lods et vente, qui est de chaque franc un gros; la taxe des vins; le droit de pèche; celui de pressoir an onzième chaudron; droit de banalité de four, qui est de 3 gros et un chapon par chaque habitant, les veuves moitié; deux tailles par année sur chaque bête, dix toulois pour le boeuf, six pour la vache, à peine de confiscation, outre le droit de pargées. »

« Ledit seigneur commandeur est collateur de la cure de Virecourt et de la chapelle Saint-Jean-Baptiste érigée en l'église dudit lieu. »

« Il lui appartient une maison seigneuriale avec ses usuaires, jardins, etc.; une tuilerie sur le han; un bois dit des Grands et Petits Châtelets, etc. »

« A Saint-Germain, le seigneur commandeur est seigneur foncier, moyen et has justicier; il a droit de création de bangards et officiers pour la tenue des plaids annaux...; il lui est dû le droit de relevage, qui est de 6 deniers par chaque héritier et du double des cens dont la succession du défunt est chargée, à peine de confiscation; un droit de revêture, de 18 gros, etc. »

Il est à présumer que l'autorité des commandeurs de Virecourt ne s'exerça pas toujours d'une manière très-paternelle, car, vers 1480, les habitants de ce village s'étant réunis à l'insu du maire, formèrent le projet de se donner au maréchal de Lorraine. Mais cette velléité d'indépendance, qui s'était, à ce qu'il parait, manifestée pendant un voyage du commandeur Jean Beard de Robécourt, à Rhodes, fut promptement réprimée. Celui-ci ne se borna pas à adresser à ses sujets « plusieurs belles et grandes remontrances », il les condamna encore à une amende « honorable et profitable. » Les habitants se soumirent et firent déclarer, par l'organe de leur procureur, qu'ils étaient « justiciables, hommes, sujets et mainmortables de la religion (de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem) et du sieur commandeur, lui criant merci humblement, disant que son bon plaisir fût de leur pardonner le forfait et offense par eux commise à ladite religion, connaissant dès maintenant et pour toujours, pour eux, leurs hoirs, qu'ils étaient et seraient hommes de ladite religion, et que jamais il ne leur adviendrait semblables entreprises. » Le commandeur consentit à se laisser fléchir et à pardonner, en remettant à des arbitres la fixation de l'amende, laquelle les habitants s'engagèrent à payer, en donnant comme caution tous leurs biens présents et à venir. Procès-verbal de cet acte fut dressé solennellement en présence de quatre notaires, et afin d'en perpétuer le souvenir et de renouveler, en quelque sorte, la preuve de leurs droits, les commandeurs le faisaient inscrire au long dans les pieds-terriers, chaque fois qu'on procédait à leur renouvellement.

Le 9 juin 1489, le commandeur Jean Beard permit aux habitants de Virecourt de construire un ou plusieurs fours dans leurs maisons et héritages, moyennant une redevance annuelle de 5 gros et un chapon, ou bien un gros pour le chapon, avec pouvoir de prendre bois pour chauffer leurs fours au bois de Respe, lieudit le bois du Four, et non aux autres bois de la commanderie, sous peine d'amende. La place où était le four banal fut vendue, le 14 décembre de cette même année, au maire Didier Martin, pour dix francs 12 gros, monnaie de Lorraine, et un cens annuel et perpétuel d'une poule. (Ordre de Malte.)

Virecourt est annexe de Bayou. — Patron, saint Servant.
Sources: Henri Lepage — Communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département. Volume II, Nancy 1853. (Livre numérique Google)

Virecourt, commune de Bayon
— Maison du Temple, puis commanderie de Malte.
— Theodericus de Vuiricurt; alodium apud Evereicurt (?), 1127-1168 (Chartes du prieuré de Flavigny)
— Boso de Wiricort, 1172 (Terrier des chartes de l'abbaye de Clairieu, nº2)
— Werecort, 1203 (Charte de l'Ordre de Malte)
— Fratres Templi de Wirecort, 1255 (H.L.U, c.478)
— Veilecourt, 1301 (Terrier des ch., I. Nancy I, nº 102 bis)
— Wyricuria, 1402 (Regestrum)
— Wirecourt, Wyrecourt, 1425 (Chartier de l'abbaye de Belchamp)
— Vourecourt, 1481 (Charte de l'Ordre de Malte)
— Wirecourt, 1491 (Charte de l'abbaye de Belchamp)
— Virecourt, 1550 (Dominicains de Rosières)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Meurthe-et-Moselle, par M. Henri Lepage. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII


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