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Département de la Charente

Aubeterre   (16)

Hospitaliers de Saint-Antoine d'Aubeterre
Département: Charente, Arrondissement: Angoulême, Canton: Aubeterre-sur-Dronne — 16


Saint-Antoine Aubeterre
Saint-Antoine Aubeterre


Ce n'est pas à Aubeterre, comme le pensait l'abbé Nanglard, que se trouvait la commanderie ainsi désignée. Celle-ci avait été fondée par les Antonins. L'ordre Hospitalier de Saint-Antoine, dont la fondation remonte à 1070, est l'un des plus anciens. Il avait la charge de soigner les malades atteints de la maladie pestilentielle appelée feu de Saint-Antoine.

A une courte distance de cette localité, dans l'ancienne paroisse Notre-Dame de Mirand, aux confins de la Dordogne. Le village qui s'est formé depuis s'appelle Saint-Antoine en souvenir de cette fondation. Il serait plus exact de donner à la commanderie d'Aubeterre le nom de préceptorerie générale, car c'est sous ce titre qu'elle figure dans de nombreuses chartes. Pas moins de quatorze maisons hospitalières réparties tant en Dordogne qu'en Limousin, relevaient de son obédience, c'est dire son importance. De même que toutes les fondations de cet ordre, celle d'Aubeterre était rattachée à la maison mère de Saint-Antoine en Viennois, dans l'Isère.

A quelle date les Antonins essaimèrent-ils dans notre région — On ne saurait la préciser, mais tout laisse supposer qu'ils y vinrent dès les dernières années du XIe siècle, à l'époque où les expéditions des croisades s'organisèrent.

Puis, Aubeterre étant une étape sur les chemins de Saint-Jacques, il est normal qu'un centre hospitalier ait fonctionné de bonne heure, dans son voisinage. Par mesure d'hygiène, celle-ci étant rigoureusement observée au moyen âge, les maladreries se trouvaient toujours à l'écart des lieux habités.

Les religieux observant la règle de Saint-Augustin (cette règle ne leur fut imposée qu'en 1247, par le pape Innocent IV), avaient édifié la chapelle à proximité de leur hôpital (contrairement à ce qui apparaît en Dordogne où les bâtiments des commanderies sont parfois distants de la chapelle.

Citons les commanderies de Sallebruneau, d'Arsins et de Comberanche. Docteur Dusolier, Bull, de la Société historique et archéologique du Périgord, 1921, p. 10), Chargés de soigner les malades, ils exercèrent leur bienfaisante activité jusque vers 1775, date à laquelle l'ordre de Saint-Antoine fut rattaché à celui de Malte.

A la Révolution, les biens de la commanderie ayant été aliénés, la chapelle disparut dans un incendie quelques années plus tard.
Cet édifice, peu important à l'origine, paraît avoir été transformé et agrandi à la suite des réfections nécessitées par les dévastations qu'il eut à subir au cours des guerres de religion, en 1562, Le marquis de Cumond en donne la description suivante: « Elle formait un carré long, avec deux bas-côtés de même longueur que la nef et terminés au niveau de l'abside par deux hautes tours carrées, surmontées de flèches. La nef et les bas-côtés étaient voûtés en ogives et soutenus par d'élégantes colonnes. »

Parmi les bâtiments conventuels, également refaits au XVIIe siècle, il subsiste la porte d'entrée sur laquelle le tau des Antonins apparaît dans le millésime de 1603.

Cette fondation n'était pas isolée dans la région car, non loin d'Aubeterre, les chevaliers de Saint-Jean possédaient une maison à Combéranche et en occupaient une autre aux Essards. Les raisons ayant motivé la création de ce troisième hospice nous échappent; sans doute reçurent-ils la mission de renforcer le service d'hospitalité dans ce secteur, à une époque où il devait être particuliè rement chargé. Michon ne mentionne pas cette maison parmi nos commanderies, mais l'abbé Nanglard confirme son appartenance à l'ordre de Malte. A la fin du XVIe siècle, ajoute-t-il, elle dépendait de la commanderie de Condac-sur-Vézère, en Dordogne.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles — Charles Daras — S.A.H.C.


Boutiers   (16)

Commanderies de Boutiers
Département: Charente, Arrondissement et Canton: Cognac — 16


Commanderies de Boutiers
Commanderies de Boutiers


Celle de Boutiers, située au nord de Cognac, est l'une des plus intéressantes à rappeler.
Fondée dès 1095 par les Antonins, cette maison figurait parmi les plus anciens établissements hospitaliers de la contrée. Précédant de quelques années la fondation de l'ordre des chevaliers de Saint-Jean, elle avait été aussitôt reconnue par le pape Urbain II, au concile de Clermont. L'appel lancé par ce pontife pour la défense de la Palestine ayant suscité un grand enthousiasme dans la Chrétienté, les croisés partirent nombreux. Il fallut nécessairement prévoir, sans retard, une organisation susceptible de pourvoir à leurs besoins.

Cette préceptorerie fut donc, comme celle d'Aubeterre, à l'origine de ce vaste mouvement qui allait s'étendre à tout le pays.

Jouissant d'une grande réputation au moyen âge, son rayonnement dépassait les limites de la région. « La commanderie Saint-Antoine-du-Bois, en Saintonge, devait être placée dans sa dépendance. »

Si l'on excepte Aubeterre, toutes les fondations antonines relevaient de son obédience. Désignée sous le titre de commanderie générale, elle avait été une annexe importante de la maison mère de Saint-Antoine en Viennois.

De ce noble passé, il ne reste malheureusement que le souvenir. La chapelle ayant disparu, nous ne connaîtrons pas sa disposition, une église moderne, peu esthétique, la remplace. L'abbé Nanglard signale toutefois, que des fragments de fresques apparaissaient sur sa voûte en nervures et qu'aucun ornement n'enjolivait son portail en plein cintre. Sans doute sera-t-il possible de découvrir dans l'architecture toute monacale de la chapelle Saint-Marmet, une survivance de celle de Boutiers. Cet édifice, situé au voisinage de la Charente, proche de la commanderie, servait alors d'église paroissiale. (Cette chapelle est aujourd'hui désaffectée).

L'église rectangulaire, avec chevet plat, ajouré d'une longue baie, a son choeur couvert d'une voûte avec nervures en boudins du XIIIe siècle, qui semble indiquer que la couverture de la chapelle de Boutiers avait été refaite à cette époque.

Il est possible que les nervures de la coupole de Saint-Michel d'Entraigues, édifiée dès 1137, par les religieux de l'abbaye de La Couronne, aient servi de modèle, car des rapports avaient existé entre les Antonins et ce monastère. (A la suite de difficultés éprouvées par les Antonins de Boutiers, le pape Boniface VIII dans une bulle de 1297, charge l'abbé du monastère de La Couronne de leur venir en aide. Archives de Poitiers, liasse 1008).

Les bâtiments conventuels subirent le même sort que l'oratoire ; ils s'élevaient à l'est de l'édifice, au lieu dit « La Commanderie. »

Bénéficiant des mêmes prérogatives en matière religieuse que les autres ordres, ils entendaient les faire respecter.

Un acte de 1399 nous montre que leur comportement à l'égard du clergé séculier ne le cédait en rien à celui des Templiers du Fouilloux.

L'évêque de Saintes étant venu à la commanderie de Boutiers, son gouverneur éleva une vive protestation à laquelle le prélat avait aussitôt répondu: « Il n'est point mon entente, si Dieu plaist, de actempter contre voz libertés, preuileges et exemptions, ne de vostre religion, ne iceuls innouer par nulle manière; et autressi, des auant que ge intrasse seanx, ge vous dis bien que ge protestée que ge ne venoie pas seanx par manière de visitacion, si ce n'est par manière de pèlerinage a honeur et reuerence de Monseigneur Sainct-Antoine. »
« Pièces relatives à la commanderie de l'ordre de Saint-Antoine de Viennois. Mémoire de la Société archéologique et historique de la Charente, 1851-52, p. 125. »

Malgré les vicissitudes éprouvées à la fin du XIIIe siècle, la commanderie Saint-Antoine avait déployé une vive activité pendant de très nombreuses années. Il existait une maladrerie à Cognac (Martin-Civat, La maladrerie et la chapelle Saint-Lazare de Cognac) près de la porte angoumoisine, à l'est de la ville. Cette maladrerie semble avoir été fondée par les Chevaliers de Saint-Lazare, ordre hospitalier et militaire, créé par les croisés à la fin du XIIe siècle, en Palestine, pour soigner les lépreux. Après la deuxième croisade, ils se répandirent en France, de sorte que la maladrerie Saint-Lazare pourrait être leur oeuvre. Cela semble d'autant plus normal que nous retrouvons leur souvenir aux Mérigots, près d'Angoulême, où une maladrerie, également appelée Saint-Lazare, recevait les malades atteints de la lèpre. Dissous par le pape Innocent VIII, en 1490, l'ordre fut rattaché aux Hospitaliers.

En raison du voisinage de Boutiers et du prestige de sa commanderie, il paraît très vraisemblable que cet hôpital de Cognac ait été pris en charge par les Antonins. On retrouve sa modeste chapelle au fond d'une cour.

L'édifice, non voûté, était primitivement éclairé par les fenêtres du choeur. Le portail en plein cintre a un encadrement qui accuse précisément le XVe siècle; il est surmonté d'une baie étroite s'ouvrant sous le pignon, démoli à la suite de malencontreuses constructions. Des corbeaux encore en place rappellent la présence d'un porche.

Ce rappel des chevaliers de Saint-Lazare n'est pas sans intérêt, car après avoir évoqué la présence des chevaliers du Saint-Esprit à Confolens, nous aurions eu ainsi, avec les chevaliers de Saint-Jean et les Antonins, quatre ordres hospitaliers dans notre région.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles — Charles Daras — S.A.H.C.


Confolens   (16)

Domus Hospitalis de Confolens
Département: Charente, Arrondissement et Canton: Confolens — 16


Domus Hospitalis de Confolens
Domus Hospitalis de Confolens


L'établissement hospitalier, le plus actif de la région, fonctionnait à Confolens, dans la paroisse Saint-Michel. Il avait été fondé par les Hospitaliers du Saint-Esprit qui en assuraient la direction. « L'ordre du Saint-Esprit avait été créé au XIIe siècle par Guy, petit-fils du comte de Montpellier. Sa fondation fut confirmée en 1198, par le pape Innocent III. La règle pratiquée par ces Hospitaliers était celle de saint Augustin. »

Il est bien curieux de découvrir, à l'extrémité de la ville, au lieu dit la Commanderie, sur le coteau qui la domine, l'ancienne chapelle de la communauté, utilisée de nos jours par les Ponts et Chaussées comme magasin. (Cette chapelle se trouve sur la route de Saulgond).


Hôpital de Confolens
Confolens — Image Jacques Filhol


Reconstruite au XIVe siècle, la nef est longue de deux travées voûtées d'ogives. Dans la première travée, les nervures retombent en pénétration dans les colonnes, dans la suivante et le choeur, fermé par une cloison, elles s'appuient sur des culs-de-lampes. Des personnages ornent ceux du sanctuaire. Sur l'une des clefs de voûte, on distingue une croix de l'ordre du Saint-Esprit, et parmi les dalles qui recouvrent le sol, apparaissent des pierres tombales sous lesquelles furent inhumés des gouverneurs. (Une inscription relevée sur l'une d'elles le confirme).

Le portail est une réplique de celui de Saint-Maxime, l'église paroissiale de Confolens. Les trois rouleaux présentent les mêmes moulures toriques; reçues par des chapiteaux sur colonnettes, elles se continuent délicatement le long des piédroits. Les crochets des chapiteaux sont identiques et un fenestrage semblable se voit à une chapelle accolée au nord de l'édifice. Une simple ouverture disposée sur le portail ajoure la façade, et une niche trilobée apparaît à droite de l'entrée de la chapelle.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles — Charles Daras — S.A.H.C.


Pons   (16)

Commanderie de Pons
Département: Charente-Maritime, Arrondissement: Jonzac, Canton: Pons - 17


Domus Ospitalis de Pons
Domus Ospitalis de Pons


Pons était aussi une commanderie qui, dit Chéruel, datait de 1260, et relevait de l'ordre de Malte. Elle étendait sa juridiction sur plus de cinquante paroisses.

Pons renfermait dans son enceinte trois paroisses : Saint-Martin, Saint-Vivien et l'Hôpital, plusieurs couvents de Cordeliers, Jacobins (Dominicains), et aussi des Récollets et des religieuses. Toutes ces paroisses étaient pourvues de ressources abondantes. Le chartrier de Pons, qui vient d'être publié par la Société des Archives historiques, contient des documents d'un véritable intérêt. Notre cadre restreint ne nous permet que d'y faire allusion.
Sources: Cousin, Eugène. Histoire de Cognac, Jarnac, Segonzac et d'un grand nombre de localités entre Saintes et Châteauneuf, Archiac et Rouillac, Pons et Saint-Jean-d'Angély, dans leurs rapports avec l'histoire générale de la France, depuis les temps celtiques jusqu'à l'an 1882 BNF


Vignac (Le)   (16)

Commanderie Le Vignac
Département: Charente, Arrondissement: Cognac, Canton: Barbezieux-Saint-Hilaire, Commune: Lagarde-sur-le-Né - 16


Domus Hospitalis Le Vignac
Domus Hospitalis Le Vignac


Commanderie de templiers puis d'hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem Saint-Jean
Commanderie jadis appelée Saint-Jean d'Auvignac qui aurait succédé à une paroisse supprimée au milieu du 12e siècle. Relevant d'abord de l'ordre du Temple, elle passa ensuite aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et dépendait encore en 1789 de la commanderie des Epaux.
R. Favreau la situe à Loubignac, écart de la même commune, plutôt qu'au Vignac, il n'en reste aucun vestige.
BNF

Les Templiers et les Hospitaliers
Le Vignac était avant le XIIe siècle une paroisse, et Saint-Jean d'Auvignac a été reprise par les Templiers puis les Hospitaliers. La chapelle a disparu à la Révolution.
Wikipedia


Villegats   (16)

Domus Hospitalis Villegats
Département: Charente, Arrondissement: Angoulême, Canton: Ruffec — 16


Domus Hospitalis Villegats
Domus Hospitalis Villegats


En remontant plus au nord du département, nous découvrons au sud de Ruffec, à Villegats, l'un des plus grands établissements, fondé par les chevaliers de Saint-Jean, en Aquitaine. Situé dans une région où les traces de voies antiques abondent, il se trouvait à un noeud de communications très fréquentées au moyen âge.

Dès que l'on franchit le portique donnant accès à une grande cour, une vive impression est ressenti en découvrant le magnifique corps de logis du gouverneur, entouré de tous côtés par de vastes dépendances. Cet ensemble fort imposant étonne d'autant plus que les quelques logis de commandeurs ayant survécu dans notre département, sont d'apparence plutôt fruste. Celui de Villegats atteste ainsi le rôle prépondérant exercé par cette commanderie de Malte.

La chapelle romane, dont seule la moitié a été conservée, occupe l'aile nord du bâtiment. Cet oratoire, dédié à Saint-Fiacre, fut intégré dans la construction paraissant remonter à la fin du XVe siècle. Une voûte en berceau brisé couvre les deux travées de l'édifice que sépare un doubleau retombant sur des pilastres. De même qu'à la chapelle de Barbezières, un arc d'encadrement se voit au mur ouest de la nef. Il s'appuie sur des culs-de-lampes établis au niveau des cordons chanfreinés, sur lesquels repose la voûte. Aucune sculpture n'agrémente l'intérieur de l'édifice qui offrirait un plus vif intérêt si un mur ne le fermait pas à l'est (contre le mur sud de la partie ruinée, deux contreforts peu saillants rappellent ceux du Fouilloux et du temple de Boixe.)

Au delà de ce mur, on retrouve les deux autres travées de la chapelle avec leur dallage, ainsi que le chevet plat, ajouré d'un triplet dont il ne reste que les baies latérales.

Au dehors, le portail est simplement orné par trois voussures brisées, auxquelles s'ajoute un cordon de têtes de clous entourant l'archivolte. La voussure intérieure est reçue par des pilastres, les autres retombent sur des colonnettes dont les chapiteaux sont décorés par des crochets.


Commanderie de Villegast
Commanderie de Villegast, porte de la chapelle — Image: Jacques Filhol


A l'étage, une étroite fenêtre allongée apparaît dans le mur nu qui se confond avec celui du corps de logis. La reprise de construction, très visible, indique les altérations subies par la façade, lorsqu'elle reçut un entablement analogue à celui qui couronne le bâtiment central. (L'autel étant du XVIIe siècle, on est en droit de penser que les aménagements apportés à la chapelle remontent à cette époque).

Ce spacieux bâtiment, construit sur de vastes caves voûtées, était flanqué de deux tours, rasées il y a quelques années seulement. Une tourelle avec escaliers en vis, occupe le milieu de la façade occidentale et dessert les deux étages. La porte d'entrée de cette tourelle est encadrée d'un arc en forme de mitre et des accolades doubles décorent les linteaux des fenêtres. Enfin, des lucarnes soigneusement aménagées dans la toiture, contribuent à l'élégance de cette construction très homogène.

Le cimetière se trouvait au nord de la chapelle; parmi les nombreux sarcophages découverts, l'un d'eux renfermait les restes d'un hospitalier sur la poitrine duquel brillait encore la Croix de Malte.

Très vraisemblablement, à l'époque où il fut la première fois question d'agrandir la commanderie, les Chevaliers de Saint-Jean se décidèrent-ils à construire une église paroissiale afin de se réserver leur oratoire.

Celle-ci, dédiée à Saint-Benoît, fut, en effet, érigée par leurs soins après entente avec les religieux de l'abbaye de Nanteuil. L'édifice, du XIIe siècle, couvert en berceau et terminé par un chevet plat dépourvu de sculpture, revêt l'austérité des constructions monastiques.

Le clocher qu'on peut y voir est moderne. Contrairement à ce qu'a écrit l'abbé Nanglard, qui ne pouvait tout contrôler, ce n'est pas l'oratoire qui avait été édifié en second lieu, mais bien l'église paroissiale.

La prospérité dont a joui cet établissement avait dû particulièrement se manifester après le concile de Vienne, car les Templiers se trouvèrent dans l'obligation de remettre au gouverneur de Villegats, un grand nombre de leurs maisons.

L'abbé Nanglard nous informe qu'il avait encore sous sa dépendance, vers 1600, les commanderies de Vouthon, de Mallerand, que nous examinerons plus loin, ainsi que les temples d'Angoulême, du Breuil-en-Cellefrouin, de Malandry et de Vestizons, tous portant le vocable de Saint Jean.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles — Charles Daras — S.A.H.C.


Villejesus   (16)

Commanderie de Villejésus
Département: Charente, Arrondissement: Angoulême, Canton: Aigre — 16


Domus Hospitalis Villejésus
Domus Hospitalis Villejésus


La commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Villejésus devait être contemporaine de l'établissement des Templiers de Fouqueure. Sa chapelle, à l'origine très simple, ne comprenait qu'une seule nef. Le sanctuaire, légèrement surélevé, est précédé d'une travée en avant de laquelle s'élèvent des pilastres supportant deux arcs très aplatis.

Un cul-de-four brisé couvre le choeur semi-circulaire, qui présente, à l'extérieur, une disposition polygonale. Très certainement, les proportions modestes de l'abside correspondaient à celles de la nef primitive.

L'architecture du choeur n'offre donc aucun lien de parenté avec le tracé rigide des sanctuaires des Templiers, mais, si le triplet n'apparaît pas au chevet, il se retrouve à la façade. Refait aujourd'hui, on ne peut douter de son origine (templière). Le portail, bien conservé, a pour ornement deux rouleaux peu brisés, dépourvus de sculptures; celles-ci font d'ailleurs totalement défaut tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'édifice.

Au XVIIe siècle, à l'époque où l'église de Fouqueure fut restaurée, des bas-côtés furent ajoutés à la nef, et un clocher fut érigé sur la travée du choeur. Ces travaux eurent pour effet de transformer l'architecture de ce monument empreint jadis de la plus grande austérité.

Les bâtiments occupés par les Hospitaliers, actuellement disparus, avaient été édifiés dans le voisinage de la chapelle, au lieu dit La Cour. Selon l'usage, la maladrerie était située hors du village; son emplacement est dénommé Le Redour.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles Charles Daras S.A.H.C.

Commanderie de Villejésus
La commanderie de Villejésus était située dans le diocèse d'Angoulême, dans la sénéchaussée de Poitiers et dans la principauté de Marcillac.
Son église et son château avaient été brùlés et démolis par les Protestants.
De cette commanderie dépendait le membre de l'Hôpital-de- « l'Expardelière, » qui était compris dans le diocèse de Limoges.

Expardelière
Département: Haute-Vienne, Arrondissement et Canton: Bellac, Commune: Lussac-les-Eglises - 87


Domus Hospitalis Expardelière
Domus Hospitalis Expardelière


L'Hôpital de L'Expardelière (ou des Perdillères)
Ce membre était situé dans la paroisse de Lussac-les-Eglises. Il consistait « en une chapelle dédiée sous le titre de saint Jean-Porte-Latine et de saint Leobon, laquelle ne est paroisse ; s'y bien le saint sacrement y repose, et y a un cimetière pour enterrer ceux du village. » Il comprenait aussi « une belle maison pour la demeure du commandeur, une métairie joignant ladite chapelle et maison pour la demeure du métayer, granges et étables, le tout ayant le labourage de trois paires de bœufs ; des terres labourables et beaucoup d'autres terres incultes, brandes, taillis, garennes, prés, pêcheries, rivières, moulins, dimes, censes, rentes, directe, juridiction et autres choses. »

Dans la chapelle, se voyait « ung grand reliquaire de cuivre esmaillé, fait en forme de bahut, avec les images de saint Jean et de saint Leobon » un autre reliquaire fait « en forme de ciboire ; » une « vieille croix du temps des Templiers, avec son crucifix, où il y a deux clous aux deux piedz, et une petite paix de cuivre « avec son crucifix en champ entre semé de fleurs de lys et d'étoiles. » Cette chapelle était desservie par un vicaire chargé d'y célébrer la messe les dimanches et les jours de fêtes, et dont la pension, en 1615, était fixée à six setiers de blé, « mesure de l'Esperdillere, de huit boisseaux le setier. »

Les bâtiments de la commanderie formaient, avec la chapelle, un vaste carré enfermant une cour. L'un des angles de ces bâtiments était flanqué d'une grosse tour ronde, et un autre supportait une tourelle en encorbellement où se plaçait le guetteur.

Les rentes produisaient onze setiers de froment, trente-cinq setiers de seigle, cinquante setiers d'avoine, treize livres, douze biaus, douze vinades, treize poules et deux chapons ; les dîmes donnaient vingt setiers de grains la métairie de l'Expardelière en rapportait cinquante, deux porcs, douze poules et quatre chapons ; enfin, le moulin banal était affermé neuf setiers de seigle.
De ce membre dépendait l'annexe de Rançon, qui ne produisait rien.

Le commandeur avait la haute, la moyenne et la basse justice ; il jouissait d'un droit « de péage et plassaige au lieu de l'Esperdillere, le jour de la Saint-Jean-Porte-Latine et de Saint-Leobon, où il y a deux belles assemblées en forme de petites foires ; et prend de chasque place de mercier ou autre marchand, de quelque denrée ou marchandise que ce soit, la somme de quatre deniers de droit de layde.

« En outre, ledit commandeur a tout droit de chasse et de pesche sur son terroir et juridiction, et sur la rivière de l'Asse, depuis le gau de la Charbonniere jusques au bas de Villeneufve, de long en long du bois de l'Hospital, et des deux costez de la rivière. »
Sources : A. Vayssière. Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze. Tulle 1884. - BNF


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