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Hôpitaux de l'Ordre de Malte par Départements
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Département des Bouches-du-Rhône

Aix-en-Provence   (13)

Commanderie d'Aix-en-Provence
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Cantons: Aix-en-Provence - 13
Cette commanderie fut fondée dans la première moitié du XIIe siècle. Nous savons qu'en 1113 Saint-Gilles était la seule commanderie provençale de l'ordre, et que Trinquetaille fut créée en 1129.
Comme l'Hôpital a toujours considéré qu'Aix fut constituée après Saint-Gilles et avant Trinquetaille, il est probable que les hospitaliers s'établirent à Aix entre 1113 et 1129. En tous cas, les Templiers, dont l'existence à Aix est constatée en 1154, cédaient toujours le pas aux hospitaliers, plus anciennement établis qu'eux dans la ville, ce qui place la naissance de la commanderie d'Aix antérieurement à 1154.
La commanderie, sous le vocable de saint Antoine, était située au sud-est et à une petite distance de la ville comtale, au nord de l'église de la commanderie (église Saint-Jean) ; ses jardins s'étendaient jusqu'au Boulevard actuel au midi, et jusqu'à la rue de la Monnaie au nord. Elle fut ensuite transférée au prieuré, situé au chevet et au midi de l'église, et bâti en même temps qu'elle. Un nouveau prieuré fut édifié en 1761 (aujourd'hui musée de la ville). L'église fut d'abord une simple chapelle (chapelle Saint-Jean). En 1234, on commença les travaux de l'église actuelle, qui fut consacrée le 3 mai 1251 ; la nef fut achevée en 1264, le clocher en 1376. Le plan originaire de l'église était une croix latine, sans chapelles, ni bas-côtés ; successivement on ajouta sept chapelles (XIVe-XVIIe siècle). L'église est classée comme monument historique ; elle renferme de nombreuses œuvres d'art, notamment les épitaphes de Dragonet de Mondragon, prieur de Saint-Gilles (+22 janvier 1310), et des frères Géraud et Valentin du Bois, et les tombeaux des comtes de Provence, Alphonse II, Raymond-Bérenger IV et Béatrice de Savoie, femme de ce dernier. Autour de l'église s'étendait le cimetière particulier des hospitaliers, progressivement diminué par la création des chapelles, et supprimé en 1681. La commanderie était régie par un commandeur. Le service divin était assuré par un prieur, c'est-à-dire par un frère-prêtre de l'ordre. A partir du milieu du XIIIe siècle, la piété et les libéralités des comtes de Provence, des grands dignitaires de l'ordre et des particuliers avaient fondé dans l'église Saint-Jean-d'Aix des chapellenies, qui, en 1294, s'élevaient à vingt-quatre ; par suite de ces fondations, vingt-quatre chapelains se trouvaient prébendés sur les biens de la commanderie. Le grand-maître Hélion de Villeneuve réglementa le nombre de ces chapelains et les réduisit à dix-huit, auxquels il adjoignit un diacre, un sous-diacre et deux clercs. C'est ce personnel ecclésiastique important que le prieur fut chargé de diriger.
Après le prieur conventuel de Rhodes, le prieur d'Aix était le second dignitaire ecclésiastique de l'ordre. Il était nommé par le commandeur, faisait régir le prieuré par un sacristain nommé à vie, et payait une redevance au commandeur. Mais son administration était entièrement séparée de celle de la commanderie, et, dans la répartition des contributions générales imposées par le grand-maître, il était taxé séparément.

La commanderie comprenait:
1 — le prieuré de Saint-Jean-d'Aix
2 — les château et cure de Ginsasservis
3 — le membre de Vinon
4 — les château et seigneurie de Saint-Paul-le-Fougassier-les-Durance, provenant des Templiers
5 — l'église et les dimes de Brauch
6 — les terres et directes de Trets
7 — le domaine de Mallemort
8 — le fief de la Petite-Abbaye, les directes de Tarascon et de Saint-Maximin et la métairie de Saint-Antoine.
A la fin du XVIIIe siècle, son revenu était de 24 500 livres environ.

Un chapitre prieural du prieuré de Saint-Gilles fut tenu à Aix en mars 1331, par le grand-maître Hélion de Villeneuve, à la suite du chapitre général de l'ordre, tenu à Montpellier, en novembre 1330. Philibert de Naillac tint à Aix, en mai 1410, un chapitre général, dont l'importance fut considérable, car il mit fin au schisme (conséquence du grand schisme d'Occident), qui, depuis vingt-cinq ans, divisait l'ordre de l'Hôpital. Les archives de la commanderie sont conservées aux archives départementales des Bouches-du-Rhône (ordre de Malte, HH1, 159-213).

Commandeurs
— Nous indiquons ici un certain nombre de commandeurs d'Aix, avec les dates auxquelles nous les avons rencontrés, sans prétendre que cette liste soit complète, et en négligeant les titulaires à partir du XVIe siècle :
— Gautier, 1180.
— Pierre de Vaison, 1192.
— Pons Bernard, 1233-1235.
— Arnoul, 1241.
— Bérenger Monge, 1257-1283.
— Geoffroy Rostang, vers 1320.
— Isnard du Bar (de Grasse), 1335-1351.
— Ricau de Châteauneuf, 1371-1383.
— Reforciat d'Agoult, 1389-1402.
— Jean de Venterol, 1402-1420.
— Sebaud (ou Chabaud) de Rames, 1420-1432.
— Bertrand d'Arpajon, prieur de Saint-Gilles, eut Aix comme cinquième chambre prieurale en 1434, et la conserva probablement jusqu'à sa mort (30 octobre 1448).
— Tenc (ou René) Martin, mort au siège de Rhodes en 1480), appartenait à la famille des seigneurs de Puyloubier.
— Poncet d'Urre (assista au siège de Rhodes de 1522 et vivait encore en 1547).

Prieurs
— Cette liste, dressée d'après Roux-Alphéran, est empruntée, jusqu'au début du XVIIe siècle, à une liste établie par le prieur Anne de Naberat, dont les travaux historiques sur l'ordre, avantageusement connus, garantissent la sincérité à partir du XVIIIe siècle ; elle a été complétée par Roux-Alphéran qui a eu sous les yeux tous les éléments nécessaires pour qu'elle soit exacte.
— Didier, 1251-1264.
— Raymond Isnard, 1264-1276.
— Bertrand Lance, 1276-1288.
— André Baroli, 1288-1299.
— Pierre de Malemort.
— Vincent Verrier, 1312 (mort au plus tard en 1322).
— Pierre de Cuers (de Curisio), vers 1322, (mort au plus tard en 1328).
— Jacques de Clerio, 1328-1347.
— Bertrand Audebert, 1347-1352.
— Jean Tripoli, 1352-1355.
— Hugues de Alerio, 1355-1375.
— Pierre Aycard, 1375-1401.
— Raymond Rostin, 1401-1404.
— Rostang Malpel, 1404-1408.
— Pierre Curt, 1408-1434.
— Mathieu Honorat, 1432-1462.
— Vacance de six années.
— Antoine Honorat, 1448, mort en 1472.
— Hugues Arbaud, nommé dès 1470, n'entre en fonctions qu'après la mort de son prédécesseur.
— Guillaume de Ronchinol, 1483, mort en 1528.
— François Larisse le remplace dès 1526 jusqu'en 1530.
— Valentin Dubois, 1530-1555.
— Jean Nicolas, 1555-1592.
— Angelo Pace, 1593-1602.
— Anne de Naberat, 1602-1630.
— Honoré Pellegrin, pourvu d'un bref de survivance depuis 1623, prieur depuis 1630, mort en 1649. - Hercule de Berre, 1649-1666 (suspendu en 1657).
— Pierre de Chailan, 1666-16G7.
— Jean-Claude Viany, 1667, démissionne en 1720.
— Paul Alphéran, 1720-1628.
— Jean-Melchior Alphéran, 1729, démissionne en 1743.
— Jean-Baptiste de Viguier, 1745-1773.
— Joseph-Félix Alphéran 1773, démissionne en 1788.
— Jean-François Alphéran, 1788-1792.
Comte de Grasset, Essai sur le grand-prieuré de Saint-Gilles, Paris, 1869, page 18, 51.
— Abbé E.-F. Maurin, Notice historique et archéologique sur l'église Saint-Jean de Malte, aujourd'hui paroisse Saint-Jean (intra muros) de la ville d'Aix, dans Mémoires de l'Académie d'Aix, Aix, 1844, page 201-308.
— Abbé M. Constantin, Saint-Jean de Malte, la collégiale, la paroisse, l'église, Aix, 1890.
— Baron Guillibert, Constat au prieuré de Saint-Jean-de-Malte de la commanderie d'Aix en 1873, Paris, 1905, Extrait du Bulletin historique et philologique, 1904.
— Reinaud de Fonvert, Notice sur la fenêtre absidale de l'église de Saint-Jnea de Malle à Aix, Aix, 1860.
— Roux-Alphéran, Les rues d'Aix, Aix, 1846-1848, tome II pages 337-56.
— J. Raybaud, Histoire des grands-prieurs et du prieuré de Saint- Gilles, éditions C. Nicolas, Nîmes, 1904-1906, 2 volumes in-8°.
— Aix, Bibliothèque Méjanes, ms. 339 (pièces justificatives de Raybaud).
— Malte, archives de l'Ordre, libri bullarum, passim.
J. DELA VILLE LE ROULX.

Sources: Baudrillart, Alfred. Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques. Tome premier, pages 1241-1242. fascicules 1-6, Aachs-Albus. Paris 1912 - BNF

Eglise Saint-Jean de Maltewikipedia


Arles   (13)

Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Cantons: Arles - 13


Domus Hospitalis Arles Saint-Julien
Domus Hospitalis Arles Saint-Julien


L'enceinte romaine de la ville d'Arles montait au nord et au couchant moins haut que le mur actuel. Descendant des Arènes à la rive du Rhône presque en droite ligne, elle rejetait vers la campagne les terrains occupés aujourd'hui par le quartier Saint-Julien. Jusque la construction du Bourg Neuf, ces terrains formèrent l'extrémité méridionale du Trébon, ager Tripontius, plaine fertile, coupée de ruisseaux et de marais.

A quelques pas des murailles s'élevait une chapelle dédiée à saint Julien.
On la trouve mentionnée dès le 18 janvier 978, dans un acte qui relate le don fait à l'abbaye de Montmajour par Eyrardus, évàque de Carpentras, tenant la place d'Ietier, archevàque démissionnaire, de quelques « mansiones coopertas cum corte et exago (1) » situées « prope ecclesiam S. Juliani. »
1. Mas à toiture avec cour en avant et chemin de sortie. Cf. Ducange, voir Coriis, Exagum.

D'autres chartes de 1038, 1040, 1055, marquant cette église comme confront de diverses terres données à l'abbaye Saint-Victor, déclarent qu'elle est située dans le voisinage et au levant du Rhône.

Au début du XIIe siècle, Saint-Julien, devenu paroisse du Bourg Neuf, fut rebâti et agrandi. Il eut alors l'honneur, que dans le diocèse il ne partage qu'avec Saint-Nicolas de Tarascon, d'àtre consacré par un pape. Sur la demande d'Atton de Bruniquel, Calixte II, passant à Arles au mois de juillet 1119, procéda à cette cérémonie.

Le Bourg Neuf fut muni en 1190 d'un rempart élargissant le périmètre de la Cité, et dont l'enceinte actuelle reproduit encore le tracé. Ainsi fut mis à l'abri le vieil hôpital d'Arcus Mirabilis ; ayant reçu ce nom du voisinage de l'arc de triomphe, qui était à égale distance des Arènes et de la porte du nouveau rempart. On laissa en dehors la maison des Templiers et l'église Sainte-Luce, récemment bâties, qui ont donné leur nom à la porte de la Cavalerie et au faubourg du Temple. Hors cette porte, un second hospice fut fondé en 1225, et confié aux cisterciens de Sénanque.
La liste de 1213 inscrit Saint-Julien pour une rente de 40 sous au Chapitre.

En 1144, le comte de Provence Bérenger Raymond, mort des blessures reçues au combat naval de Melgueil, livré aux Génois qui soutenaient les seigneurs des Baux, fut enseveli dans l'église Saint-Thomas.
Cet événement funeste ouvrit la longue guerre de succession entre les seigneurs des Baux, aidés des comtes de Toulouse et de Forcalquier, et les comtes de Provence, soutenus par les comtes de Barcelone et de Montpellier.
En dix ans, Trinquetaille, principal objectif des deux armées, soutint trois sièges qui sont les événements militaires les plus importants de l'histoire de Provence. Contre les Templiers et les Hospitaliers, désignes la haine populaire par leurs rapports continuels avec les croisés, les pires violences furent commises. Après avoir démoli la maison du Temple, la foule furieuse se précipita vers la commanderie hospitalière de Trinquetaille et la livra au pillage. Plusieurs religieux s'étaient réfugiés dans l'église : les émeutiers les y poursuivirent et les massacreront au pied de l'autel.
Le 13 août 1300, l'Eglise d'Arles avait repris possession de l'entier domaine de Trinquetaille. Cette possession fut violemment troublée par deux fois.

Voir le site de la Mairie d'Arles pour d'autres informations
Sources : M. Constantin, abbé. Les paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments. Tome 2. Aix 1898. - BNF


Barbentane   (13)

Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Eyragues - 13


Domus Hospitalis Barbentane
Domus Hospitalis Barbentane


— Ordonnances, du 9 décembre (folio 205-208).
— Folios 209-215. Visite générale du membre de Liviers, dépendant de la commanderie de Barbentane, possédée par Pierre-Paul de Piolenc. Elle commence le 30 mai 1763. Lesvisiteurs sont Chrysostome de Gaillard d'Agoult, commandeur de Poët-Laval, et le prêtre Luponis.
Le revenu de Saint-Jean de Barbentane est de 4.600 livres.
La métairie de Souliech est affermée 1.800 livres.
En tout 6.400 livres.
Les charges sont de 538 livres.
Le revenu net est de 5.861 livres, 19 sols, 11 deniers.
Il en faut déduire 507 livres, 4 sols, 8 deniers, plus la contribution, non encore réglée, aux chaussées, pour le mas de Liviers.
Sources: Bondurand, Edouard. Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Gard. Archives civiles. Supplément à la série C. Série D. Archives religieuses. Supplément aux séries G et H, page 223. Nîmes 1916 BNF

Pierre-Paul de Piolenc, commandeur du Bastit et de Barbentane
Le 12 novembre 1761, les mêmes commissaires font la visite de la commanderie de Barbentane, en compagnie de M. Pierre Rocquelain, notaire de Saint-Gilles, secrétaire de l'Ordre. Ils se rendent à Bellegarde où ils ont mis pied à terre chez le sieur Bascoul, hôte du logis, où pend pour enseigne Saint-Nicolas ; là, ils mandent le sieur Jacques Barrière, fermier du membre de Saint-Jean de Barbentane, situé dans le terroir dudit Bellegarde. Celui-ci leur déclare que ladite commanderie consiste : premièrement en son chef qui est une métairie appelée Saint-Jean de Barbentane, située près de Bellegarde.
Aux deux moulins de Bellegarde.
Au membre de Liviers.
Et au membre de Soliech.
Le 30 mai 1763, le frère Chrysostome de Gaillard d'Agoult, chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Poët-Laval, et M. Jean-Dominique Luponis, prêtre du diocèse de Glandevès, résidant en la ville d'Arles, commissaires et visiteurs généraux nommés par Henri-Augustin de Piolenc, grand prieur de Saint-Gilles, visitent le mas de Liviers dépendant de la commanderie de Barbentane, jouie à titre d'échevissement par frère Pierre-Paul de Piolenc. Celui-ci leur déclare que ledit mas de Liviers ne consiste qu'aux bâtiments ou logement du fermier et de ses bestiaux, et en un domaine de terres labourables et quelque peu d'herbages, le tout situé en Languedoc, terroir de Saint-Gilles, le long du petit Rhône.

Après cette déclaration, ils partent de la ville d'Arles le même jour, en compagnie du sieur de Piolenc et de leur secrétaire, et vont prendre retraite à Espeiran, terre dépendante de l'abbaye de Saint-Gilles, pour être plus à portée de faire, le lendemain, la visite dudit membre de Liviers.

Et le lendemain, 31 mai 1763, ils se rendent au mas de Liviers, distant d'environ trois lieues dudit Espeiran, de quatre de la ville de Saint-Gilles, et d'environ cinq du chef-lieu de ladite commanderie de Barbentane.

Le domaine consiste en un terrain contigu, où l'on sème annuellement 10 salmées blé et où l'on peut nourrir 600 bêtes à laine, et confronte du levant le terroir de Negou-Roumieu, dépendant de la commanderie, de Capette, chemin entre deux, du midi de long en long la rivière du Rhône, du couchant le terroir de la commanderie du plan de la Peyre, draye de Massillargues entre deux, et du nord le terroir de Selvegodesque.

Le revenu général de la commanderie de Barbentane s'élève à la somme de 6.400 livres.
Les charges s'élèvent à la somme de 538 livres, 1 sol, 1 deniers.
Reste net au commandeur. 5.861 livres, 19 sols, 11 deniers.
Sources : Raybaud, Jean. Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles. Tome 3, page 77. Nîmes 1906 BNF

Barbentane
Les Robin firent jadis partie du grand ordre de Malte, où ils se distinguèrent tellement qu'ils obtinrent à leur pays une commanderie héréditaire avec un apanage de quatre mille livres et un hôtel à Malte, rue San Jacopo.

Nous croyons ici à-propos de prévenir le lecteur qu'en 1660 Paul-Antoine de Robin, coseigneur de Barbentane, se maria avec Marie Puget de Cabassolle, fille de Marc-Antoine Puget, seigneur de Chastueil, et de Charlotte Mistral de Mondragon, ce qui dut lui valoir de nouveaux avantages. Cependant, le sire de Robin s'étant, en 1676, entièrement voué à la querelle du prince de Condé ; vendit pour sa cause la seigneurie de Graveson dont il lui apporta le prix ; depuis lors les noms de Barbentane et de Beauregard sont restés aux Robin.

D'après l'itinéraire de la célèbre expédition des Croisades, Barbentane étant devenu un lieu de halte pour les pèlerins qui se rendaient de Bordeaux au Saint-Sépulcre, ce poste fixa les yeux des Templiers qui y ont laissé des traces encore vivantes de leur passage dans plusieurs rues, et notamment, dans la maison curiale (1) où l'on remarque comme un de leurs ouvrages deux grands arceaux d'une épaisseur extraordinaire, dont le dessus forme une terrasse.
1. La maison curiale est encore appelée Clastre du latin Claustrum, cloître.

La maison curiale, nous dit la Statistique, fesait partie du cloître des Templiers ; on y voit leurs croix, et des tombeaux en briques ont été reconnus autour de son enceinte.
Un autre domaine des Templiers était le Mas du Temple, des Templiers, ses premiers possesseurs, suppliciés en l'année 1312.

Après les Templiers, il siégea dans la maison curiale une commanderie de l'ordre de Saint-Jean. Le clocher de notre église en porte aussi la marque dans une croix qu'on trouve à son sommet, et le quartier du terroir qu'on nomme Coumandours rappelle ses domaines.

Quant à sa naissance au sein de Barbentane, c'est, selon quelques-uns, au sire Henry-Joseph de Robin que Barbentane dut l'érection d'une commanderie, grâce à un acte héroïque qui le signala en Palestine, alors que cette terre-sainte était arrachée aux mains des infidèles.

L'auteur des Bords du Rhône va nous apprendre à quelle occasion. Écoutons-le parler.
« Malgré, nous dit-il, les délices que lui offrait la ville natale, la noble famille de Robin Barbentane n'en continua pas moins ses glorieux travaux, poursuivant toujours son élévation dans l'ordre des chevaliers de Malte : aussi, devons-nous préconiser ici le courage invincible que le fier chevalier montra dans les combats, fesant ; comme nous allons le voir, prouesses et merveilles.

Brave parmi les plus braves, c'est un de Barbentane, le pieux Henri-Joseph qui, dans une mêlée terrible, s'élança comme un lion sur le chef des Sarrasins haut comme une tour : combat de David et de Goliath, non pas à distance avec une fronde et une pierre, mais combat corps à corps, fer contre fer, poitrine contre poitrine, combat de géant dont le chevalier de Malte sortit vainqueur.

Que ferais-tu à ma place d'un ennemi vaincu, dit-il au chef barbare en le tenant sous son genou gauche et sous la pointé de son poignard ? »
Ce que j'en ferais, répondit fièrement le chef sarrasin, je l'égorgerais sans merci.
Eh bien ! Infidèle, relève-toi, reprend le preux Barbentanais ; moi, chevalier chrétien, je te fais grâce.
Ce magnifique fait d'armes fut largement récompensé, car le Grand-Maître de l'Ordre, voulant en consacrer là mémoire, érigea Barbentane en commanderie héréditaire avec un apanage de quatre mille livres. »

Nous apprenons d'autre part qu'un noble personnage, atteint d'une indisposition dans une de ses courses aux environs de Saint-Gilles et recevant d'un chevalier barbentanais les soins les plus empressés, obtint à Barbentane ladite commanderie avec quatre mille livres. C'est toujours glorieux pour celui de nos ancêtres qui en fut le fondateur ; il parait qu'au commencement du quatorzième siècle on dénonçait facilement les personnes reconnues coupables de contravention aux règles établies, car nous trouvons aux archives des Puget, à la date des années 1303, 1304 et 1305, de grands livres de la cour commune du lieu de Barbentane concernant les dénonces.

Une violente contestation s'étant élevée en l'année 1303 entre Béranger de Barbentane et Bertrand de Boulbon, au sujet d'un fossé pratiqué dans le pays, la dispute fut soumise au vicaire général de l'évêque d'Avignon, qui mit fin au différend.

Nous trouvons aussi aux archives du château de M. de Puget des actes sur parchemin, de l'an 1313, contenant une protestation de la part de nos coseigneurs contre l'archevêque d'Avignon, sur ce qu'il avait nommé un juge à Barbentane sans leur participation, sachant que c'était à eux que ce droit appartenait. On y voit ensuite la mise en possession d'une partie de la juridiction du lieu de Barbentane par noble Guillaume du Réal.

Il appert aussi de la lecture de nos vieux manuscrits que de nombreux troupeaux paissaient anciennement sur notre territoire, tandis que d'autres qui descendaient à Arles ou qui en revenaient le traversaient dans toute sa longueur, suivant nos grands hermas. C'est pourquoi, nous trouvons qu'en 1282, 1302, 1315 et 1319, on désigne, par actes passés devant le notaire du lieu, Martin Dalmacii, et Bertrand Jumène, notaire d'Avignon, les pâtis destinés au passage ou à la dépaissance des troupeaux.

Nous avons, en outre, une procuration datée du 5 septembre 1319, et reçue par ledit Bertrand Jumène, laquelle fut faite dans un conseil général, à Raymond Piccarelli, Bertrand Raynaudi et Bertrand Vianesii, pour faire contribuer les nobles, et en particulier, pour transiger au sujet de la mouture du moulin nouvellement construit près de l'église de Saint-Jean.

A ce sujet nous croyons à propos d'émettre une réflexion qui nous parait fort juste. Tout nous porte à penser que le moulin et l'église dont on nous parle ici étaient situés au quartier de Saint-Jean, près de la roubine vieille, où la tradition porte que ces deux monuments existaient jadis. Nous en trouvons d'autres preuves dans un manuscrit ou acte de l'année 1320 où l'on fait aussi mention d'un nouveau four et d'un moulin que l'évêque fit construire près de l'église de Saint-Jean, ensuite d'une concession que lui fit la communauté d'amener les eaux de la Durance au terroir de Barbentane, ce qui dut donner naissance à la roubine des Brassières, aujourd'hui anéantie.

Enfin, tout en lisant que le 10 décembre de l'année qui nous occupe, il fut créé dans notre commune un nouveau syndicat, nous trouvons un instrument renfermant procuration pour aller moudre audit moulin, sis, au dire de nos pères, près du pont de la Ramière. Quant à l'église que nous ne pouvons confondre avec celle du couvent ; ce pouvait bien être un reste de l'antique Bellinto.

Il conte d'autre part qu'en 1318, il fut construit à Barbentane, aux frais du pape Jean XXII, un nouveau moulin à eau, et que les eaux y furent amenées, en l'année 1390 aux dépens de l'archevêque ; c'est incontestablement le moulin dit de l'Ouryaou, que nos grands-pères ont vu fonctionner.
Sources : Fontaine, Sébastien. Histoire pittoresque de la ville de Barbentane et de ses environs: depuis son origine jusques à nos jours. Tarascon 1854 BNF


Calissanne   (13)

Commanderie de Calissanne
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Aix-en-Provence, Commune: Lançon-Provence - 13


Commanderie de Calissanne

Commanderie de Calissanne


L'abolition de l'Ordre des Templiers prononcée au concile de Vienne, par le pape Clément V, en 1312, fut suivie du don que fit le même pape des grands biens de cet Ordre à celui des Hospitaliers. C'est ainsi que le prieur de Saint-Jean fut mis en possession de la chapelle de Sainte-Catherine qui avait appartenu aux chevaliers du Temple.

Nous avons dit que ceux-ci habitaient le quartier de la ville au nord-ouest du palais des comtes de Provence et que ce quartier était appelé anciennement, le Puy de la Cavalerie. Les biens que les Templiers y possédaient ainsi qu'en d'autres rues, notamment dans celle du Puits-Neuf, devinrent à cette époque la propriété de la commanderie d'Aix de l'ordre des Hospitaliers.

Le dimanche 10 mars 1330 (1331, n. st.), le grand-maître Hélion de Villeneuve, issu d'une des plus illustres maisons de Provence, tint dans l'église de Saint-Jean le chapitre du grand-prieuré de Saint-Gilles et y publia une célèbre bulle de réformation du prieuré d'Aix, par laquelle il ordonna que l'église serait desservie désormais par dix-huit prêtres, tous religieux de l'Ordre, au lieu de vingt-quatre ; douze desquels satisfairaient aux fondations du comte Raymond-Bérenger IV et de la reine Béatrix, sa fille ; deux à celles de Pierre Corsini, trésorier du roi ; un à celles du grand-maître Guillaume de Villaret et du commandeur Bérenger Monachi, et un à celle du grand-prieur Dragonet de Montdragon ; réservant les deux derniers pour le service de l'église Sainte-Catherine, anciennement des Templiers et pour celui de la chapelle de Saint-Louis et des onze mille Vierges qu'il avait fondée lui-même dans l'hôpital de Saint-Jean.

Le grand-maître ordonna encore qu'il y aurait à perpétuité dans la maison d'Aix un diacre, un sous-diacre et deux clercs ; le commandeur d'Aix fut chargé par lui de la nourriture de tous ces prêtres et chapelains dont l'entretien serait pris sur le revenu des commanderies d'Aix, des Bayles et de Calissanne.
Sources : François Ambroise, Thomas Roux-Alpheran. Les rues d'Aix : ou, Recherches historiques sur l'ancienne capitale de la Provence, Volume 1. Aix 1846. BNF

Trinquetaille, Calissane
Le 6 juillet 1762, frère Pierre-Paul de Piolenc, commandeur de Bastit et de Barbentane, et maître Jean-Dominique Luponis, prêtre de la ville d'Arles, y habitant, visitent la commanderie de Saint-Thomas de Trinquetaille, jouie par vénérable frère Jacques Armand de Vachon de Belmont, bailly, grand-croix, commandeur dudit Saint-Thomas de Trinquetaille et de Marseille.
Sieur Antoine Lions, bourgeois de la ville d'Arles, procureur dudit baille de Belmont, leur dit que ladite commanderie de Trinquetaille consiste:
Premièrement, en une maison dans la ville d'Arles et en plusieurs censives, tant dans ladite ville d'Arles, son terroir, qu'à Saint-Martin de Castillon.
Au mas et tènement du mas Thibert.
A celui de Mourrefrech.
Au membre de Gimeaux.
Au mas d'Authier.
En plusieurs Coussouls, situés dans la Crau, appelés le Luquier, Calissane, le Cougoul, Mouttet, Chatillon, Pallepastous, la Mendoule et Roumigouse.

En un herbage dit Lou Foumeras, au terroir de Notre-Dame de la Mer, le plus souvent couvert d'eau.
En un claux complanté de vignes, situé près le faubourg de Trinquetaille, où anciennement il y avait une église sous le titre de Saint-Thomas, apôtre, qui fut ruinée par les religionnaires.
Plus une autre terre complantée de mûriers, proche ledit enclos.

Et enfin, une terre au Trebon, proche la Cavalerie.
Les commissaires remarquent qu'au mas Thibert il y a une chapelle de dévotion, dans laquelle le bailly fait célébrer la sainte messe, tous les dimanches et fêtes de l'année, pour la commodité de son fermier et domestiques et sans aucune obligation, le service de ladite chapelle étant fait par un père récollet auquel on donne 180 livres, annuellement.

Ils visitent tous les membres dépendants de ladite commanderie dont le revenu général s'élève à la somme :
26.452 livres.
Et les charges à la somme de.... 11.656 livres, 1 sols, 35 deniers.
Reste net au commandeur ....... 14.795 Livres, 18 sols, 95 deniers. BNF

En 1779, le grand prieur fit faire un état des derniers arrentements de la commanderie de Trinquetaille passés en 1777 et 1778 par feu M. le commandeur de Porcellet, notaire Maitre Beuf.

Coussouls de Luquier et de Calissanne, ont été affermés au Sieur Denis Reyre fils, par acte du 16 juin 1777, à rente sûre de : 3.800 livres. BNF
Sources : Raybaud, Jean. Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles. Tome 3. Nîmes 1906. BNF

Calissanne


Chapelle de Calissanne
Chapelle de Calissanne


Calissane ; ce quartier est renommé par les carrières de pierres de taille que l'on y a trouvées et qui sont employées pour la bâtisse.
Calissane est un quartier situé entre les terres de Berre, de La Fare-les-Oliviers et de Saint-Chamas.
Quelques Auteurs ont placé à cet endroit le Calcaria des anciens.
Nous venons de dire que quoiqu'un Auteur moderne ait indiqué cette position aux Pennes, ce n'est pas sans fondement : cependant la position adoptée par M. d'Anville paraît la plus exacte. Au reste, les pierres de Calissane sont de la plus grande utilité pour les Villes voisines. Outre qu'on en emploie à la construction des maisons, elles sont propres à former des colonnes, des statues.

Calissane est un Fief dépendant de Lançon. Hugues de Baux donna en 1206 aux Hospitaliers de Saint Gilles la quatrième partie de ce qu'il possédait au territoire de Lançon, c'est-à-dire, le quartier de Calissans, totum quantum habeo in territorio de Calissano.
L'acte est daté de Manosque au mois de Février 1206.
Il y a encore un hameau dans le territoire qui se nomme leis Baissos. Une branche du canal de Crapone passe dans une petite partie du territoire de Lançon, qu'elle arrose.
Les armes du lieu font : d'azur à une étoile d'or à six pointes : autour de l'écu, est écrit : COMMUNAUTÉ DE LANÇON.
Autrefois ces armes portaient une ombre de soleil d'or ayant seize rayons unis.
Sources : Achard, Claude-François, Bouche, Charles-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs... de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice, etc., pour servir de suite au Dictionnaire de la Provence. Aix 1787. BNF

Vous pouvez aller voir le site de la commanderie de Calissane


Favouillane   (13)

Commanderie de Favouillane ou Favillane
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Canton: Arles, Commune: Port-Saint-Louis-du-Rhône - 13


Domus Hospitalis Favillane
Domus Hospitalis Favillane


H. 902. (Liasse.) — 9 pièces ou cahiers, papiers. 3 sceaux plaqués, dont un seul en bon état.

1167-XVIIIe siècle. — Grand prieuré de Saint-Gilles. Commanderies de La Favillane et de La Vernède.
1. Extrait en forme du bornage général de Port-Arnaud, membre de la commanderie de La Favillane.
Cet arpentement et bornage est fait par Guillaume Beuf, géomètre d’Arles, commis en exécution d’un décret du 7 octobre 1739, rendu par le lieutenant général au siège d’Arles, sur requête de Joseph de Chalvet de Rochemonte, commandeur de La Favillane.
Il s’agit de domaines situés au Plan du Bourg et en Camargue. Beuf commence les opérations le 28 octobre, à Port-Arnaud, en Camargue, en compagnie de François Belon, collégiat de Saint-Jean de Saint-Gilles, et procureur du commandeur.

Assignation a été donnée le 22 octobre à noble de Quiqueran de Beaujeu, noble Augustin de Grille, chevalier de Saint-Louis, et noble de Léautaud-Donine, écuyer, voisins limitrophes du tènement, à comparoir le 28, jusqu’à perfection de commission. M. de Beaujeu fait défaut.
Le rapport est daté d’Arles, 11 novembre 1739.
L’expédition est faite par Beuf, archivaire, sur l’original des archives du grand prieuré, armoire de la commanderie de La Favillane, sac des titres n° 4. Restes d’un sceau plaqué du grand prieuré. Pas de date.

— 2. Visite générale de la commanderie de La Favillanne, possédée ou jouie à titre d’échevissement par Bruno-Marie de Foresta, chevalier, procureur général et receveur du commun trésor au grand prieuré de Saint-Gilles.
Elle commence le 27 mai 1786.
Les visiteurs généraux sont Joseph-François-Gabriel-Guillaume de Lestang-Parade, chevalier, bailli, grand-croix de l’ordre, grand prieur de Saint-Gilles, commandeur de Sainte-Luce, et Gérard Pillier, prêtre bénéficier, sous-chanoine de l’église d’Arles, son aumônier, qu’il a nommé commissaire avec lui.

— Visite du membre de Porte-Arnaud. C’est une métairie, à une demi-lieue d’Arles.
— Visite de La Favillanne, chef-lieu de la commanderie à cinq lieues d’Arles, quartier du Plan du Bourg, paroisse de Saint-Trophime, le 13 juin 1786.
C’est un mas ou métairie.
— Revenu de la commanderie : 6.200 livres.
Charges : 1.594 livres, 5 sols.
Reste net : 4.605 livres. 15 sols.
— Ordonnances, datées d’Arles, 14 juin 1786 (folios 1-6).
Sources : Bondurand, édouard. Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Archives civiles. Supplément à la série C. Série D. Archives religieuses. Supplément aux séries G et H. Nîmes 1916 BNF

Fondation du patrimoine


Bergerie de la Favouillane

Bergerie de la Favouillane


Bergerie de la Favouillane à Port-Saint-Louis-en-Rhône

Restaurer la bergerie de la Favouillane à Port-Saint-Louis-en-Rhône afin de lui redonner une nouvelle utilité patrimoniale
Bergerie La Favouillane


Gignac   (13)

Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Istres, Canton: Marseille, Commune: Gignac-la-Nerthe - 13


Domus Hospitalis Gignac
Domus Hospitalis Gignac


Giniacum
Le castrum de Ginhaco occupait la hauteur dite encore la colle de Gignac. Il est inscrit sous ce nom dans la liste Pergamennorum, au début du XIIIe siècle. A cette époque, il comptait parmi les fiefs de l'évàché de Marseille nous n'avons pourtant rencontre aucun titre montrant cette seigneurie en exercice.
Le village est bien plus ancien. On le trouve mentionné à diverses reprises, dans des chartes de Saint-Victor, au XIe siècle ; ainsi qu'en 1030, et en 1050 ; en 1070.

Pour éclairer la route de Marseille et établir une zone de protection autour de ce château solitaire, les Templiers s'établirent à Gignac, dans la seconde moitié du XIIe siècle. Ils y fondèrent une commanderie qui fut transférée aux Hospitaliers en 1314, lors de la suppression de l'ordre. Cette commanderie est inscrite dans la liste de 1358 « Preceptor domus Templi de Ginhaco, 60 sol. »

A la place de la vieille église romane, les Templiers bâtirent, au cours du XIIIe siècle, la charmante église ogivale qui a servi de paroisse jusqu'à la fin du siècle dernier. Cette ecclesia S. Michaelis di Gignaco est taxée dans la liste de 1213, « 3 boisseaux de froment, un de vin, 4 émines d'orge et 4 émises de fèves, et pour le synode, 12 deniers. »
Dès l'origine, les vocables de Sainte-Marie et de Saint-Michel fureat sans doute associés, comme on le voit dans la bulle de 1644 « capella sanctae Mariae seu Sancti Michaelis. » Cette union des noms de la Reine des anges et du Prince des anges se retrouve d'ailleurs dans la plupart, des anciens sanctuaires de Saint Michel, à N. D. des Anges près Mimet, à Gouiron près Lambese, aux Saintes-Maries, a N. D. du Château, près Tarascon, etc.

Gignac disparut, et le titre paroissial avec, vers la fin du XIVe siècle, après la suppression des Templiers et les incursions destructrices de Raymond de Turenne. Aussi Urbain VIII, dans sa bulle de 1641, ne nomme-t-il son église que capella, et un Mémoire juridique de 1725 a-t-il osé dire « Tout Gignac n'a jamais consisté qu'en une chapelle située sur une montagne, une petite maison à côté, servant de maison commune, et un château dont il ne reste que quelques mauvais débris. »

Une quinzaine d'années après cette destruction, le pape d'Avignon Benoît XIII envoya l'abbé de Montmajour faire une enquàte qui conclut à unir l'église quasi parochialis de Gignac au prieuré de Châteauneuf-les-Martigues. Dans une bulle de 1407 où il la nomme sine cura, Benoît XIII unit cette église à celle de Châteauneuf-les-Martigues.
Sources : M. Constantin, abbé. Les paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments. Tome 1. Aix 1898. - BNF


Lansac   (13)

Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Tarascon - 13


Domus Hospitalis Lansac
Domus Hospitalis Lansac


Lancaïeus
Ce hameau parait avoir été fondé par les habitants d'Ernaginum, après la ruine de cette bourgade. Etabli sur un mamelon au-dessus d'une plaine souvent inondée, il fut protégé contre les surprises par un castrum que bâtirent les premiers seigneurs des Baux.
On le trouve, en effet, sous leur pouvoir dès l'origine. Plus tard, en 1234, il fut donné aux Templiers, moins la haute seigneurie, par Hugues de Baux, vicomte de Marseille.

En 1284, Bertrand de Baux, autorisé par le sénéchal de Provence — ceci montre la dépendance infligée par les comtes à cette maison établit, après enquàte, les bornes de plusieurs de ses possessions, Saint-Jean du Grès en Trébon, le château de Mouriès, etc. Le terroir de Lansac s'étendait alors « de l'hôpital de Saint-Gabriel, en passant par le chemin baussenc jusqu'à Pesolos, et de là jusqu'à Mourret, d'où, en passant par le chemin de Saint-Pierre qui est au Trébon, jusqu'au Rhône, et du Rhône jusqu'à Lansac, d'où, en passant par la Duransole, jusqu'au pont de Cantarel, et de là, par la Levade jusqu'à Saint-Gabriel. »
Sources : M. Constantin, abbé. Les paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments. Tome 2. Aix 1898. - BNF


Mas Thibert   (13)

Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Cantons: Arles - 13


Domus Hospitalis Mas Thibert
Domus Hospitalis Mas Thibert


Mansus Tiberti
Une sentence d'arbitrage du 14 novembre 1237, rendue par Jean, archevàque de Vienne et légat du pape, entre Jean Baussan et le prieur des Hospitaliers de Trinquetaille, mentionne « Mansum Tiberti » avec ses pâtis et dépendances.
L'archevàque réclamait ce mas avec d'autres tènements en Camargue et en Crau, Gimeau (l'agellum cum stagnis paludibus, du testament de saint Césaire) Camarlette, etc., comme compris dans les biens que les empereurs avaient reconnus à son Eglise. Il fut réglé que les Hospitaliers garderaient ces biens en payant la dîme au 26e, la nourriture des troupeaux, les prés et jardins demeurant exempts.

Nombre d'autres actes d'acquisition ou de donation furent soumis à l'examen du légat : le plus ancien remontait à 1167. En 1194, Guillaume de Porcellet avait donné aux Hospitaliers une île nouvellement formée dans le Rhône (la Porcelette) et toutes celles qui s'y formeraient dans la suite : preuve qu'au XIIe siècle le Rhône était soumis, vers le Mas-Thibert, au régime des estuaires, et que la région des Teys remontait à 23 kilomètres plus haut qu'aujourd'hui. Quelques années après, la pieuse Sacrestane et d'autres membres de la famille de Porcellet donnaient à l'Eglise d'Arles l'île dite de Sacrestane, y réservant le droit de lignage aux pàcheurs de la mer. Ces deux îles sont depuis longtemps unies à la terre ferme.
L'église actuelle du Mas-Thibert est bâtie sur une des terres des Hospitaliers, près de l'ancienne tour d'Ensérie.

La commanderie de Trinquetaille possédait encore en Crau 8 coussous, dont les titres remontaient à 1281. Une donation de Renaud de Porcellet, en 1289, l'autorisait à percevoir comme indemnité de dépaissance « un agneau et un anouge sur chaque abailié de bétail menu. »

Lors de l'abolition des Templiers, les Hospitaliers furent mis en possession de la terre de Boisvieil, qui leur avait été donnée en 1178, et de deux autres possédées au XIIIe siècle, Paulon et la Bouscatière. Celle-ci fut emportée lors de la grande irruption du Rhône en 1713.
Sources : M. Constantin, abbé. Les paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments. Tome 2. Aix 1898. - BNF


Saint-Etienne-du-Grès   (13)

Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Saint-Etienne-du-Grès - 13


Domus Hospitalis Saint-Etienne-du-Grès
Domus Hospitalis Saint-Etienne-du-Grès


Sanctus Stephanus in Grisio
Le territoire de cette paroisse en comprend deux anciennes qui appartenaient à des diocèses différents, Laurade et Saint-Etienne.

Laurade, (Laurata, ancien diocèse d'Avignon) n'est plus composé que de quelques fermes mais, durant le haut moyen-âge, ce fut un bourg important, placé sur le bras de la Durance qui de Rognonas se dirigeait vers Saint-Gabriel.
Deux châteaux-forts, avec leur village chacun, défendaient le pont sur lequel passait la voie d'Arles à Milan : l'un appartint aux Templiers, puis aux Hospitaliers ; l'autre fut longtemps disputé entre la couronne et tes habitant : à qui il fut enfin cédé par la régente Marie de Blois, après sa destruction par Raymond de Turenne en 1390, à la condition que les murs ne seraient point relevés et que les tours encore debout seraient abattues on n'épargna que l'église.
Sources : M. Constantin, abbé. Les paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments. Tome 2. Aix 1898. - BNF


Sainte-Luce   (13)

Commanderie de Sainte-Luce
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Canton: Arles - 13


Domus Hospitalis Sainte-Luce

Domus Hospitalis Sainte-Luce


Frère Charles Aleman de Rochechinard
Ce chevalier étant allé à Rhodes, il fit bientôt paraître sa capacité. Il assista, comme compagnon du grand maître, au chapitre général tenu à Rome l’an 1466. Il fut pourvu, en l’année suivante 1467, de la commanderie de Montpellier, mais il la permuta en 1474 pour celle de Jalès avec frère Jean-Baptiste de Grimaud, du consentement de la langue de Provence. Il eut dans la suite plusieurs autres commanderies. Au chapitre général tenu en 1475, il fut nommé procureur du trésor en Espagne. Il jouissait du membre de Saint Vincent, qui dépend de la commanderie de Valence.
Il le garda pendant sa vie, et cet endroit lui plaisait si fort qu’il fit bâtir un château, où il faisait son séjour ordinaire, lorsqu’il était en France.
La grande commanderie fut donnée à frère Melchior Cossa, commandeur de Trinquetaille, Sainte Luce et Nice, qui était alors en France. Il était fils de Jean Cossa de Troye au royaume de Naples, et de Jeanne d’Andréa.

On confirma ensuite la grande commanderie à frère Raimond Ricard, commandeur de Sainte-Luce et La Capelle ; mais il s’en démit aussîtot pour prendre le baillage de Manosque, et elle fut donnée à frère Tristan del Sales, commandeur de Saint-Félix, sorti des seigneurs de Lescure en Rouergue. Les bulles qu’on expédia étaient ainsi datées : donné à Candie après la reddition de Rhodes.

On forma, en cette année, le projet de démembrer le grand prieuré de Saint-Gilles, et d’en faire des commanderies. La langue de Provence nomma frère Denis de Polastron La Illière, commandeur de Sainte-Luce et la Cavalerie, Jean-Jacques de Verdelin, commandeur de La Capelle et Jacques d’Esparvès Carboneau, chevalier, pour en dresser le plan. Elle y joignit ses deux procureurs ; et ces commissaires donnèrent leur assentiment, le 28 de juin. Ils déclarèrent qu’ils étaient d’avis :
1° qu’on détachât, en premier lieu, le membre de Montfrin avec la métairie de Caissargues et le jardin et censes de la ville de Nimes, et qu’on en fit une commanderie.
2° qu’on en ferait une des trois cabanes du plan de Lapeyre, à condition que le commandeur qui en jouirait le premier,
serait obligé d’y faire bâtir une maison propre pour son habitation, et celle de son fermier.
3° qu’on détachât les cabanes des tènnents de Capète et la Martelière, et les pâturages appelés Tête de Loup, dont il serait aussi fait une commanderie, à condition que le commandeur y ferait bâtir une maison avec la ménagerie, et une chapelle, où l’on dirait la messe, les dimanches et les fêtes ; et que ces démembrements n’auraient lieu qu’après la
mort du grand prieur de Forbin ; qu’on détacherait aussi de la commanderie de Saliers la métairie de la Vernède et le pâturage de Clamador, et qu’on formerait une commanderie qui aurait lieu après la mort du commandeur, qui était le bailly de Demandols.

Ces désordres empêchèrent les commandeurs du prieuré d’aller au chapitre de cette année 1577, qui devait se tenir à Arles, de crainte d’être pris ou tués en chemin par les gens de guerre. Il n’y assista que frère François du Broc, commandeur de Sainte-Luce, Charles de Grasse Brianson, commandeur de Saliers, et le chevalier de Barras. Comme le nombre n’était pas compétent, ils ne tinrent qu’une seule assemblée.

Gaspard de Barras la Pène, commandeur de Saliers, offrit de donner 600 livres, et dit que frère François d’Astorg Segreville, bailli de l’Aigle et commandeur de Sainte-Luce, lui avait écrit qu’au mois de septembre prochain, il donnerait le présent qu’il avait dessein de faire.

Le prince Alexandre de Vendôme, grand prieur de Toulouse, qui avait été pourvu du grand prieuré de France, se démit de celui de Toulouse. Il fut conféré, le 20 de janvier 1619, au grand commandeur Jean de Vassadel Vaqueyras, et la grande commanderie fut donnée au bailly Antoine de Paule, commandeur de Sainte-Eulalie et La Capelle.

Vaqueyras mourut, très peu de temps après, à Arles, le 17 d’août suivant, dans la maison de sa commanderie de Sainte-Luce.
Le grand prieuré passa à frère Jean de Mars Liviers en Vivarais. Il était fils de Pierre de Mars, seigneur de Liviers, et d’Isabelle de Monestier. De Mars Liviers prit possession, pour le même grand prieur, le 9 novembre de la même année, de la commanderie de Sainte-Luce, en suite des bulles données à Malte, le 5 septembre précédent. Frère Jacques de Châteauneuf Molèges, chevalier du dit Ordre et commissaire député en cette partie, le prit en possession.

Frère Balthasar d’Agout Moriès
Notre grand prieur était fils d’Arnaud d’Agout, chevalier de l’ordre du Roi et seigneur de Moriès, et de Louise de Gerente de Sénas (1). Il fut reçu dans l’Ordre le 9 d’avril 1571.

La grande commanderie fut donnée à frère Jean François de Puget Chasteuil, commandeur de Sainte-Luce (2).
Moriès résigna, en l’année suivante 1624, le jus qusesitum du grand prieuré entre les mains du grand maître. Il fut conféré à frère Jean-Jacques de Mauléon la Bastide, commandeur d’Espalion et Saint-Christol (3).
1. Senas (Bouches-du-Rhône), arrondissement d’Arles, canton d’Orgon.
2. Sainte-Luce, mas au petit plan du Bourg et chapelle dans la ville d’Arles.
3. Saint-Christol (Hérault), arrondissement de Montpellier, canton de Lune.


Frère Richard de Sade Masan
Le grand commandeur, frère Richard de Sade Masan, fut pourvu du grand prieuré, le 16 d’octobre 1716.
Richard fut, en premier lieu, capitaine d’une des galères du pape, après s’être distingué dans les guerres de Candie, et colonel des chevaux-légers du comté Venaissin.
Il fut successivement pourvu des commanderies de Montfrin, de Puimoisson et de Jalès, et enfin fait bailly de l’Aigle.
Le grand prieur de Masan nomma Son lieutenant le commandeur Annibal de Séguiran, qui prit pour lui possession du grand prieuré, le 27 de novembre 1716.
La grande commanderie fut conférée, le 16 d’octobre, à frère Joseph de Félix la Reynarde, commandeur de Sainte Luce.
Masan mourut à Malte le 7 de mars 1719.

Le roi de France ayant, en l’année 1661, fait une entreprise sur la ville de Gigée en Barbarie, et la religion lui ayant fourni ses galères, Ventavon fut fait lieutenant du bataillon qui combattit sur terre. Après qu’il eut été pourvu du grand prieuré, il résolut de rester à Malte, et nomma, le 29 de janvier 1693, son lieutenant, frère Charles de Glandevès, écuyer, commandeur de Sainte-Luce et Puisubran.

Le grand prieur de Toulouse, Galéan, mourut le 16 de septembre 1730. Le grand prieuré fut conféré le 19 d’octobre au grand commandeur du Pré, et la grande commanderie à frère Thomas de Fogasse, seigneur de la Bastie, commandeur de Sainte-Luce. Il était fils de Balthasar de Fogasse, seigneur de la Bastie-Rainaud, citoyen d’Avignon, et de Louise-Françoise de Suaris.

Cardeillac (Ponce de), commanduer de La Capelle (10)
Broc (François du), commandeur de Sainte-Luce. (125, 145)
Fogasse, seigneur de la Bastie (Thomas de), commandeur de Sainte-Luce (256)
Glandèves Cuge (Charle de), commandeur de Sainte-Luce et Puisubran (232, 241)
Sources : Raybaud, Jean. Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles. Tome 1 et 2. Nîmes 1905 BNF


Saliers   (13)

Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement et Canton: Arles - 13


Domus Hospitalis Saliers
Domus Hospitalis Saliers


Saint-Jean de Saliers. S. Joannes de Salegio, appartenait aux Hospitaliers.
Les Templiers et les Hospitaliers s'établirent à Saliers, les uns au fief de Mauconseil en 1180, les autres au fief d'Auricet, en 1185. Les terres des premiers relevaient de la commanderie de Saint-Gilles, celles des seconds formaient une commanderie qui absorba les possessions des Templiers, à leur abolition.
En 1789, les revenus de cette commanderie s'élevaient à 23,000 livres.

Les possessions du Temple à Saliers furent occasion de litige entre Jean Baussan et Jehan de Château-Bouc, grand-prieur de Saint-Gilles. L'archevêque les revendiquait contre le prieur pour son Eglise, comme enclavées dans le territoire que les empereurs lui avaient reconnu, et en outre, la dîme du poisson dans les pêcheries de Camargue. Le prieur de Saint-Paul de Mausole, accepté comme arbitre, régla, le 16 décembre 1236, « que te prieur de Saint-Gilles jouirait du mas de Saliers et de ses dépendances sans réserve, que la transaction sur les dîmes conclue autrefois entre l'archevêque Hugues et le prieur Guillaume continuerait à faire loi ; que le prieur paierait à l'archevêque 90 setiers de blé, sur lesquels 20 seraient affectés à l'entretien de l'église de Boismaux. »
Autre différend en 1263, entre t'archevêque Florent et le prieur Roncelin de Fos, réglé par Alain, évêque de Sisteron. Quoique la redevance fût réduite à 40 setiers, il fallut un arrêt du parlement d'Aix, en 1530, pour contraindre le commandeur à payer régulièrement sa dette.
L'église de Saliers jouit d'un service dominical.
Sources : M. Constantin abbé. Les paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments, page 284-285. Aix 1898 - BNF


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