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Département de l'Ardèche

Comps   (07)

Commanderie de Comps
Département: Ardèche, Arrondissement: Largentière, Canton: Grospierre - 07


Domus Hospitalis Comps
Domus Hospitalis Comps


Le 9 avril 1762, le frère Joseph de Raimond d’Eaulx, chevalier de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur des commanderies de Villeneuve, Taurenc, La Gaude et Boudrac, et messire Jean Gay, prêtre, curé du lieu de Comps, chef-lieu de la commanderie de ce nom, commissaires et visiteurs généraux des parties des commanderies dépendantes du grand prieuré de Saint-Gilles, suivant la commission à eux adressée par le grand prieur Augustin de Piolenc, donnée à Arles, le 1er du courant, procèdent en compagnie de Me Beuf, leur secrétaire, et de messire Joseph-Ignace Attanoux, prêtre, curé de Roquebrune, procureur général du sieur frère Jean-Joseph d’Albert, commandeur de Comps, procureur général et receveur pour l’Ordre au grand prieuré de Saint-Gilles.
Comps est situé dans le comté de Provence, diocèse de Fréjus, distant d’Eaulx d’environ deux lieues.

Ledit Attanoux leur déclare que ladite commanderie consiste savoir :
Au membre de Comps qui est le chef et pension de 100 livres, sur la commanderie de Nice,
Au membre de Broves,
Aux directes de Barjemont,
Au membre d’Espérel,
Au membre de Saint-Maime,
Au membre de la Roque-d’Esclapon,
Au membre de Saint-Jean-de-l’Esterel,
Au membre de Roquebrune,
Au membre de Draguignan,
Et aux directes de Colmar et Beauvesel.

Le commandeur de Comps, d’Albert, fait sa résidence à Marseille pour mieux surveiller les affaires de sa commanderie et vit en bon religieux.

Revenu de la commanderie de Comps 7.075 livres.
Charges 1.776 livres.
Reste net au commandeur 5.299 livres.
Les ordonnances sont datées de Roquebrune, le 27 août 1762.
Sources : Raybaud, Jean. Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles. Tome 3. Nîmes 1904-1906
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96468215/f119

M. le chevalier de Piollenc, commandeur de Montfrein, à Paris. Le dit commandeur a été nommé par grâce prieurale à la commandrie de Comps, elle lui est disputée et pour raison de ce, cette commanderie est en litige.
Sources : Bulletin de la Société des amis du vieil Arles BNF


Devesset   (07)

Commanderie de Devesset
Département: Ardèche, Arrondissement: Tournon-sur-Rhône, Canton: Saint-Agrève - 07


Commanderie de Devesset
Commanderie de Devesset


Dès l'origine, Devesset fut une commanderie de l'Hôpital; la date de sa fondation n'est pas connue; la plus ancienne charte de cette maison est de 1246. C'est la vente par Joucerand de Bouzols au commandeur Raynaud de Lapte du village de Chaumargeais et des mas de Chomette, Maisonnettes et Loubaresses près Tence (charte 53). Cette vente fut complétée en 1301 par un accord passé entre Guigon de Bouzols, abbé de Saint-Vosi (charte 62), et le grand-prieur Pons de Fay, commandeur de Devesset, et en 1304, par une sentence arbitrale rendue entre le même grand-prieur et le vicomte de Polignac et Catherine de Bouzols sa femme (53) ; cette sentence fut suivie le même jour d'une donation par Catherine de Bouzols de tous ses droits sur Chaumargeais et Chomette à la commanderie de Devesset (54).

En 1306, un accord entre l'évêque du Puy et le grand-prieur Pons de Fay reconnut aux hommes de Devesset, de Bertoux, de Laulanhier et des Costes le droit de faire paître leurs troupeaux dans la forêt de Chaîne et les pacages communs du mandement de Beaujeu: pacages que des arbitres délimitèrent l'année suivante (charte 63).

En 1311, Artaud Elie, commandeur de Devesset, et le prieur du Chambon réglèrent les limites des paroisses de Devesset et du Chambon et la perception des dîmes des mas de Pey-Garnier, du Soulier et de Filetrame (charte 69).

En 1322, Guillaume de Poitiers, seigneur de Fay-le-Froid, et Raynaud de Fay, commandeur de Devesset, réglementèrent la justice, le guet et le droit de pacage des hommes de l'Hôpital, vassaux de Devesset dans les mandements de Fay, de Montréal et du Mézenc (charte 75).

En 1327, Armand, vicomte de Polignac, et Eustache de la Mastre, coseigneurs de Saint-Agrève, et le même commandeur firent une transaction en vertu de laquelle les frères et donats de Devesset furent exemptés de tous droits de péage et de pulvérage pour les troupeaux qu'ils amenaient de la vallée du Rhône (riparia), en passant par Saint-Agrève, afin de fumer les terres des granges de Maujour (de Malodie sive Chalfalc), d'Arcellet, du Chaulet et de Champagnes; ils furent également affranchis de tous droits de leyde à raison de la vente de leurs blés ou de leur bétail. Les hommes de Devesset, par chaque trentaine de brebis jusqu'à cinq trentaines, qu'ils allaient chercher dans le bas-pays pour l'estivage, devaient payer, à titre de péage, 3 deniers tournois. Si le nombre de cinq trentaines était dépassé, ils devaient payer, à titre de pulvérage, deux sous tournois et demi, plus un fromage pour le bailli. Mais pour le passage de leurs propres troupeaux, ils ne devaient rien (55).

En 1368, le grand-prieur Guy de la Tour de Vinay plaidait avec les hommes du mandement de Devesset, au sujet de la fortification du château; à cet effet, il avait réclamé 300 francs d'or; les hommes en avaient offert 200, puis s'étaient dédits; de là procès (56).

En 1380, un accord entre l'évêque du Puy et le grand-prieur Robert de Châteauneuf réglementa le service du guet aux châteaux de Bonnas et de Beaujeu par les vassaux de Devesset (charte 98).

En 1383, le même grand-prieur fit hommage au comte de Valentinois du château et mandement de Devesset (charte 100).

En 1404 et années suivantes, le grand-prieur Jacques Tinel était en procès avec ses vassaux des mandements de Bonnas et de Beaujeu, qu'il prétendait contraindre à contribuer aux réparations du château de Devesset (57).

En 1414, les hommes du mandement de Devesset furent condamnés par la cour des ressorts de Chalancon en Vivarais, tenue par les officiers du comte de Valentinois, à faire les corvées et manoeuvres nécessaires pour la reconstruction du donjon (turris domini) qui s'était écroulé, et pour la réparation du mur d'enceinte, des merlettes et d'une tournelle du château (58).

De 1428 à 1437, le château de Devesset fut pris deux ou trois fois et incendié par des bandes de routiers, commandées vraisemblablement par Rodrigue de Villandrando ou ses lieutenants, Salazar, Valette, Andrelin, qui ravagèrent alors le Velay (59).

Vers 1472, le grand-prieur Jean Cotet fit réédifier entièrement le château de Devesset.
La visite prieurale de 1616 (60) donne sur cette commanderie de très intéressants détails statistiques.
Le Chef consistait en un château dont l'enceinte carrée était flanquée de trois tours rondes baptisées des noms de saint Pierre, de sainte Catherine et de saint Nicolas; au quatrième angle une grosse guérite, en forme de tour, complétait la symétrie (61). Sur les quatre façades et sur les tours, on voyait gravés sur des pierres de taille la croix de l'ordre et, au-dessous, le blason du grand-prieur Cotet (trois lions rampants). Le grand portail muni d'une meurtrière à trois barbacanes offrait les mêmes armoiries. Devant le portail, un ravelin défendu extérieurement par une palissade enceignait tout le château.

Dans la cour s'élevait l'église paroissiale dédiée à saint Jean-Baptiste, patron de l'ordre; elle était couverte à lauses.

Le grand corps de logis servait à l'habitation du commandeur; un plus petit, à celle du curé et de son vicaire.

Le domaine comprenait:
1° La réserve, composée, outre des jardins, prés et champs, de quatre bois de haute futaie essence fau ou sapin, appelés de Picheron, Ruelle, Boisnier et l'Air, et de plus de cent stérées de terres communes ou quartives, cultivées de quinze en quinze ans par les paysans du voisinage et dont le commandeur avait le droit de prendre le quart de la récolte.

2° La métairie du Maujour
Département: Ardèche, Arrondissement: Tournon-sur-Rhône, Canton: Saint-Agrève, Commune: Devesset - 07


Métairie de Maujour
Domus Hospitalis Maujour


3° La métairie du Chaulet
Département: Ardèche, Arrondissement: Tournon-sur-Rhône, Canton: Saint-Agrève, Commune: Chambon - 07


Métairie de Chaulet
Domus Hospitalis Chaulet


4° La métairie d'Arcellet;
Département: Ardèche, Arrondissement: Tournon-sur-Rhône, Canton: Saint-Agrève, Commune: Saint-Voy - 07


Métairie d'Arcellet
Domus Hospitalis Arcellet


Donnée vers 1172 par Guillaume de Baffie (charte 25)

5° La métairie de Champagnes
Département: Ardèche, Arrondissement: Tournon-sur-Rhône, Canton: Saint-Agrève, Commune: Des Vastres - 07


Métairie de Champagnes
Domus Hospitalis Champagnes


La commanderie avait, dans la majeure partie de la paroisse de Devesset, la dîme de tous blés à la 21e gerbe; elle avait la moitié de la même dîme dans la paroisse de Saint-Agrève.

Les cens, rentes féodales et directes, perçus dans les paroisses de Devesset, Saint-Agrève, Fay-le-Froid, des Vastres, de Tence et Champclause s'élevaient à 170 setiers de seigle, 100 setiers d'avoine, 3 métans de froment (les 8 métans faisant le setier), 120 livres d'argent, 100 poules, 9 poulets, 2 chapons, 6 conils, 1 livre de cire, 1 carte de noyaux. Ces rentes étaient portables, sauf 8 ou 9 setiers quérables.

Le commandeur de Devesset possédait aussi des rentes importantes sur les habitants de Saint-Fortunat, de Peyraud, des Martres et des Rochettes, dans le Haut-Vivarais, mais le recouvrement en était difficile, parce qu'elles étaient en grande partie dues par des Protestants et que, dans les Cévennes, on ne redoutait guères l'action de la justice.

Tous les justiciables du mandement de Devesset étaient manoeuvrables à la merci et volonté du commandeur.
Les lods et ventes étaient payés à raison du 4e denier.

La juridiction appartenait au commandeur en toute justice, haute, moyenne et basse, mère et mixte impère, sur les paroisses de Devesset, Saint-Agrève, Rochepaule, Saint-André des Effangeas, Tence, Saint-Voy, du Chambon, de Champclause, Fay-le-Froid et des Vastres.

Le commandeur de Devesset avait dans la forêt de Chaîne, appartenant à l'évêché du Puy et à des seigneurs laïques, le droit de prendre son bois de chauffage et les bois de construction nécessaires au château et aux métairies en dépendant.

La commanderie était chargée d'une aumône. En 1616, chaque pauvre qui se présentait à la porte du château les, dimanche, mardi et jeudi, depuis la saint Michel jusqu'à la saint Jean-Baptiste, recevait une demi-livre de pain de seigle, conformément à l'arrêt de règlement du parlement de Toulouse du 27 août 1609. En 1726 (62), cette aumône s'élevait à 22 setiers de blé seigle: elle était distribuée l'hiver, de deux en deux mois, aux véritables pauvres, d'après un rôle dressé par le curé.

Le chef de Devesset était affermé en 1658, 4,500 livres (63), et en 1726, 5,500 livres.
Notes Devesset
53. Devesset, V, n. 1.
54. Charte 67. La véritable date de cette charte est le 5 août 1304, et non 1306, comme je l'avais conjecturé.
55. Deteaset, V. n. 2.
56. Devesset, V, n. 5.
57. Devesset, V, n. 5.
58. Devesset, VI, n. 1.
59. « Cumque predictum castrum Devesseti fuisset semel, ymo bis aut ter captum per gentes armorum patriam discurrentes, que gentes armorum omnia que reperierunt in dicto castro foluagaverunt et penitus destruxerunt, ita quod ipsum instrumentum dictorum hominum fuit et extitit perditum seu combustum. » Devesset, VI, n. 1. — Notre très regretté maître, M. Jules Quicherat, n'a pas connu ces faits de guerre.
60. H 2153, pp. 948-964.
61. Derrière les murailles, des galeries en bois servaient de chemin de ronde et donnaient accès dans les tours ou corps de garde.
62. Devesset, titre de la commanderie, visite prieurale.
63. Devesset, titre de la commanderie, procès-verbal des améliorissements faits par Annet de Chaste de Gessan.

Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888


Saint-Georges-D'Annonay   (07)

Commanderie de Saint-Georges-D'Annonay
Département: Ardèche, Arrondissement et Canton: Tournon-sur-Rhône — 07


Commanderie de Saint-Georges-D'Annonay
Commanderie de Saint-Georges-D'Annonay


Dès l'origine, cette maison dépendait des Hospitaliers. Le 20 mai 1293, Gautier du Mas, commandeur d'Annonay, aliéna un jardin sis en cette ville, dans le quartier de la Valette, avec l'assentiment de Pons de Fay, commandeur du Puy et de Devesset (1).
Il ne reste plus qu'à Annonay la rue de La Valette

Cette commanderie, située dans un des faubourgs d'Annonay, près du couvent des Cordeliers, sur le chemin de la Reclusière, et sa chapelle dédiée à saint Georges furent, durant les guerres religieuses du XVIe siècle, démolies et rasées par les protestants.

En 1616, le domaine comprenait des jardins, prés, terres et vignes, et des cens et rentes sur les paroisses de Saint-Clair et de BoulieuDomus Hospitalis Saint-Clair et BoulieuDomus Hospitalis Saint-Clair et Boulieu ; mais, faute du renouvellement des terriers, ces rentes se réduisaient à quelques setiers de grains (2).

En 1658, cette commanderie était affermée 400 livres (3).

En 1726, ses rentes s'élevaient à 23 saumées de vin, 87 setiers de seigle, 8 de froment et 22 d'avoine; elles étaient assises sur la ville d'Annonay et les paroisses circonvoisines. Les lods et ventes se payaient au 6e denier. Le revenu annuel du membre était de 1,000 livres.

La commanderie avait la charge de payer chaque année, pour droit d'hospitalité, à l'hôpital-général d'Annonay, 14 setiers de seigle (4).

En 1729, le grand-bailli de Saint-Aulaire afferma en bloc les commanderies de Sainte-Epine, de Saint-Georges d'Annonay et du Bourg-Argental pour six ans au prix annuel de 2,300 livres (5).

Liste des Commandeurs
1293, mai 20. — Gautier du Mas (6).
1305, août 26. — Artaud Elie (7).
1328, mars 3-1329, septembre 27. — Raynaud de Fay (8), depuis grand-prieur d'Auvergne.
1380, février 26. — Robert de Châteauneuf (8), grand-prieur d'Auvergne.
1643, août 29. — Charles-Philibert Mignot (9), commandeur de Saint-Barthélemy du Puy.
1679, juin 7. — Jacques de Cordon d'Evieu (10), grand-bailli de Devesset.
1729. — François Foucaud de Beaupoil de Sainte-Aulaire (11). grand-bailli de Devesset.

Notes — Saint-Georges-D'Annonay
1. Archives du château des Boses-Solignac.
2. H 2153, folio 1014 et suivants.
3. Devesset, titres de la commanderie.
4. Devesset, titres de la commanderie, visite prieurale.
5. Sainte-Epine, III, n. 5.
6. Archives du château des Boses-Solignac.
7. Sainte-Epine, III, n. 1.
8. Sainte-Epine, II, n. 3; IV, n. 2.
9. Sainte-Epine, I, n. 4.
10. Sainte-Epine, II, n. 20 et 26.
11. Sainte-Epine, II, n. 23.

Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888


Sainte-Epine-lez-Tournon   (07)

Commanderie de Sainte-Epine-lez-Tournon
Département: Ardèche, Arrondissement et canton: Tournon-sur-Rhône, commune: Saint-Jean-de-Muzols — 07


Commanderie de Sainte-Epine-lez-Tournon
Commanderie de Sainte-Epine-lez-Tournont


A l'origine, cette maison de l'Hôpital, s'appelait le Pont-de-Doux, Pons Dulcis ou de Doys (1). Au milieu du XVIe siècle ce nom tomba en désuétude et fut remplacé par celui de Sainte-Epine, vocable de la chapelle de la commanderie (2).

Le 11 septembre 1298, une sentence arbitrale rendue par Joucerand d'Ay, chevalier, et Arnaud de Fay, damoiseau, entre Pons de Fay, commandeur du Pont-de-Doux, et Aymon Payan, seigneur de Mahun et de Seray, affranchit les hommes du mas de l'Hôpital domiciliés dans le mandement de Seray, de toutes corvées et manoeuvres au profit du seigneur de Seray, en maintenant toutefois l'obligation par les hommes du mandement de contribuer à la clôture du château de Seray. Le commandeur eut le droit de percevoir sur ses hommes les amendes légères (minuta banna) jusqu'à 10 sous tournois ; en d'autres termes, il exerçait la basse justice (3).

Le 11 octobre de la même année, un accord entre le même commandeur et Guy seigneur de Tournon et d'Iserand régla l'exercice de la justice sur le mas de Royol. La haute justice fut attribuée au seigneur de Tournon, mais la juridiction sur les frères et donats de l'Hôpital fut réservée, même en matière criminelle, au commandeur du Pont-de-Doux (4).

Pont-de-Doux



Domus Hospitalis Pont-de-Doux
Domus Hospitalis Pont-de-Doux


Le 26 août 1305, Guy, seigneur de Tournon, céda par voie d'échange à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem le patronage de l'Hôtel-Dieu (hospitalis pauperum) de Tournon, sous la condition que cet hôpital ne serait jamais fortifié, qu'il resterait toujours subordonné à la commanderie du Pont-de-Doux et que les pauvres allants et venants continueraient d'y être reçus et traités comme par le passé (5). En 1321, cet hôpital avait pour recteur frère Jean de Darnapsal (de Darna pessaa) (6).

Empurany



Domus Hospitalis Empurany
Domus Hospitalis Empurany


En 1306, le même seigneur se reconnut vassal de l'ordre de Saint-Jean et rendit hommage au grand-prieur Pons de Fay de ses châteaux de Saint-Barthélemy-le-Plain, d'Empurany. Et de Saint-Victor, et du village de Deyras près Etables (Charte 64).

Deyras



Domus Hospitalis Deyras
Domus Hospitalis Deyras



Le 3 mars 1328, Guillaume, seigneur de Tournon, qui s'était endetté envers les Italiens et les Lombards, vendit à Raynaud de Fay, commandeur du Pont-de-Doux, au prix de 6 livres de gros tournois d'argent, vieux, monnaie du roi de France, à l'Orond, une rente de 8 setiers de froment et de 25 sous 3 deniers qui était assise sur des fonds voisins de la ville de Tournon.

Monteil



Domus Hospitalis Monteil
Domus Hospitalis Monteil


En même temps il accorda aux commandeurs du Pont-de-Doux et du Monteil (commune d'Empurany) la faculté pour eux et pour leurs gens (familia) de passer même avec des troupeaux de bétail étranger par le port de Tournon, sans avoir à acquitter aucun patronage ou autre redevance au garde du port (7).

Les seigneurs d'Etables, qui formaient une branche de la maison de Fay, avaient leur tombeau de famille dans la chapelle du Pont-de-Doux, au-devant l'autel de Notre-Dame.

Arnaud et Eustache de Fay frères, chevaliers, avaient légué des rentes, l'un de 100 sous tournois, l'autre de 30 sous tournois, pour la célébration de leur anniversaire en cette chapelle où ils furent depuis enterrés.

Devesset



Domus Hospitalis Devesset
Domus Hospitalis Devesset


Le 29 décembre 1329, Pons de Fay, chevalier, fils et héritier universel d'Arnaud ; et Raynaud de Fay, damoiseau, fils et héritier universel d'Eustache, convinrent, en présence de Raynaud de Fay, commandeur de Devesset, d'Annonay et du Pont-de-Doux, qu'avec ces sommes il serait institué une prébende affectée à un prêtre séculier qui célébrerait la messe chaque jour pour le repos de l'âme des défunts ; le droit de présentation devrait être exercé la première fois par Pons de Fay, la deuxième fois par Raynaud de Fay (8).

Le 1er novembre 1342, il fut procédé avec l'assentiment du commandeur Raynaud de Fay, par les susdits Pons et Raynaud de Fay, à l'assiette des rentes léguées par leurs auteurs pour cette fondation (9).

Dans son testament du 27 juillet 1387, Arnaud de Fay, dit le Borgne (Borlhe), chevalier, après avoir institué pour son héritier universel son petit-fils Arnaud, fils de feu Artaud de Fay, dit Boilhat, son fils, et appelé, à son défaut, plusieurs degrés d'héritiers substitués, légua à la commanderie du Pont-de-Doux, au cas où ces substitutions deviendraient caduques, son château d'Etables, ses biens situés à Navas, à Saint-Jeure d'Ay et dans le mandement d'Iserand, son moulin sur la rivière d'Ay, le bois et le grangeage de Raynaudenc (10).

Iserand



Domus Hospitalis Iserand
Domus Hospitalis Iserand


Le 2 janvier 1576, le grand-prieur Louis de Lastic afferma pour neuf ans, au prix annuel de 300 livres, à Antoine Ricol du Pont, son secrétaire, commandeur de la Borie, le membre de Sainte-Epine qui avait fait retour à la commanderie de Devesset, chambre prieurale, par le décès d'Hugues de Nagu, dit Varennes, grand-maréchal de l'ordre (11).

En 1606, le prix s'éleva à 550 livres dans le bail consenti par Just de Fay de Gerlande, commandeur de Villefranche-sur-Cher, habitant à Vanosc en Velay (12).

Villefranche-sur-Cher



Domus Hospitalis Villefranche-sur-Cher
Domus Hospitalis Villefranche-sur-Cher


D'après la visite de 1616, la commanderie consistait en un château situé sur le penchant d'une montagne, à deux mousquetades de Tournon ; dans l'enceinte qui formait un grand carré s'élevait la chapelle, placée sous le vocable de la Sainte-Epine.

Le domaine comprenait 2 journaux de prés, 6 cartes de champs, 20 oeuvres de vignes, des îles et une saussaie, le tout noble, franc et exempt de dîme et de taille.

Une rente de 45 setiers de seigle ou d'avoine était due par les villages de la Louvesc et de Saint-Pierre des Macchabées.

La commanderie possédait d'autres rentes sur la ville de Tournon et les villages d'Empurany, d'Etables, de Saint-Victor, Vion, etc.; mais faute du renouvellement des terriers, elle ne percevait plus que 12 setiers de froment, 44 de seigle ou d'avoine, 6 muids de vin.
La juridiction appartenait en toute justice au commandeur (13).

En 1661, le membre de Sainte-Epine fut affermé par le grand-bailli Charles de Fay de Gerlande pour quatre années au prix annuel de 800 livres (14).

Postérieurement, il fut compris dans les baux collectifs de Saint-Georges d'Annonay et de l'Hôpital du Bourg-Argental.

Bourg-Argental



Domus Hospitalis Bourg-Argental
Domus Hospitalis Bourg-Argental



En 1726, le château et la chapelle étaient en ruines ; les paysans du voisinage venaient y piller les pierres de taille pour leurs constructions (15).

Liste des Commandeurs


1298. — Pons de Fay (16), depuis grand-prieur d'Auvergne.
1316. Avril 24. 1342. Novembre 1. — Raynaud de Fay (17), depuis grand-prieur d'Auvergne.
1347. Octobre 11, 1351. Août 2. — Robert Ogier (18).
1360 (Avant). — Artaud de Fay (19).
1367. Janvier 24. — Guillaume Bérard (20).
1376. Février 23. — Pierre Chalendar (21).
1383, novembre 4. — Benoit Truchon (22).
1395. Février 25, 1434. Mai 31. — Pierre Roche (23), de Tence.
1438. Juin 29. — Jean Roche (24).
1448. Novembre 18. — Pons Pochon (25).
1450. Mars 19 — Jacques de Milly (26), grand-prieur d'Auvergne, praeceptor Devesseti et Pontis Dulcis.
1450. Mars 19 — Pons de Saint-Jeure d'Ay (de S. Jeurio) (27), rector Pontis Dulcis.
1487. Février 5. — Antoine Franc (Franchi) (27), religieux carme de Tournon, arrendator Pontis Dulcis.
1499. Mai 9. — Geoffroy de Bénac, de Tournon, et Jean Forés (28), d'Annonay, arrendatores Pontis Dulcis.
154. Mai. — Jean Philibert (29).
1547. Juillet 8, 1573. Octobre 24. — Hugues de Nagu, dit Varennes (30), grand-maréchal de l'ordre.
1576. Janvier 2. — Antoine Ricol du Pont (31).
1579. Mai 5. — Marc de la Goutte (32), grand-bailli de Devesset.
1643. Août 29. — Barthélémy d'Albon (33), commandeur de Mâcon.
Après cette date, le titre de commandeur de Sainte-Epine n'est plus porté que par le grand-bailli de Devesset.
Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888

Notes — Sainte-Epine-lez-Tournon


1. La rivière du Doux se jette dans le Rhône au-dessus de Tournon.
2. Sainte-Epine, II, n. 13, 13 bis, 14 et 15.
3. Sainte-Epine, V, n. 1.
4. Sainte-Epine, V, n. 2.
5. Sainte-Epine, III, n. 1.
6. Sainte-Epine, IV, n. 1.
7. Sainte-Epine, II, n. 3.
8. Sainte-Epine, IV, n. 2.
9. Sainte-Epine, IV, n. 3.
10. Sainte-Epine, NI, n. 4.
11. Sainte-Epine, III, n. 5.
12. Sainte-Epine, III, n. 5.
13. H 2153, folio 1014 et suivants.
14. Sainte-Epine, III, n. 5.
15. Devesset, titres de la commanderie, visite prieurale.
16. Sainte-Epine, V, n. 1 et 2.
17. Sainte-Epine, II, n. 2; IV, n. 3.
18. Sainte-Epine, I, n. 2 et 3.
19. Sainte-Epine, I, n. 7.
20. Sainte-Epine, I, n. 3 bis.
21. Sainte-Epine, I, n. 6.
22. Sainte-Epine, I, n. 8.
23. Sainte-Epine, II, n. 7 et 9.
24. Sainte-Epine, I, n. 15.
25. Sainte-Epine, III, n. 4 bis.
26. Sainte-Epine, II, n. 24. — Pons Pochon et Pons de Saint-Jeure d'Ay ne sont probablement que le même commandeur désigné, tantôt par son nom patronyme, tantôt par le nom du lieu de son origine.
27. Sainte-Epine, II, n. 11.
28. Même côte.
29. Sainte-Epine, II, n. 15.
30. Sainte-Epine, II, n. 13 bis et 16; III, n. 3.
31. Sainte-Epine, III, n. 5.
32. Sainte-Epine, II, n. 17.
33. Sainte-Epine, II, n. 20.

Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888

Les Chemins et Routes au moyen âge


Retenons aussi une variante d'itinéraire sur la descente du coteau rhodanien vers le Doux. Il est possible que celle-ci se soit aussi effectuée en direction de Saint-Jean-de-Muzols depuis le quartier des Grands Bois. Ce chemin, bien que non mentionné dans la documentation ancienne, présente tous les caractères d'un axe ancien remanié au XVIIIe siècle pour le rendre carrossable. Nous sommes en présence sur le cadastre napoléonien d'un chemin dévalant assez directement la pente, coupée par une route en lacets postérieure s'apparentant à un tracé de roulage. En outre, ce chemin abouti à la Domus Hospitale Pontem Dulcis (Pont-Doux) qui n'est autre qu'un membre de la commanderie des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem de Devesset généralement appelé de la Sainte-Epine. De là, le chemin permet de gagner très directement Tournon en ne passant pas par le pont qui constitue un détour de 7 à 8 kilomètres, distance non négligeable lorsque l'on chemine à pieds. Ce « raccourci » n'est toutefois praticable que lorsque le niveau des eaux du Doux est bas, situation qui se présente durant le tiers ou la moitié de l'année, en été et en hiver. Pourquoi le pont n'a-t-il pas été construit au niveau de ce passage à gué ce qui aurait eu pour effet de ne pas allonger artificiellement la distance ? Le lieu de construction du pont, en retrait de la vallée du Rhône s'explique, sans doute par des raisons techniques, comme la recherche d'appuis rocheux solides. En effet, il n'y en a pas dans la plaine alluviale qui s'étend en aval du lieu choisi pour la construction.
Sources: Réseau routier et organisation de l'espace en Vivarais et sur ses marges (1250-1450). Par Brechon, Franck — 2000 — Université Lumière Lyon 2


Trignan   (07)

Département: Ardèche, Arrondissement: Privas, Canton: Saint-Marcel-d'Ardèche - 07


Commanderie de Trigan
Plus d'informations sur la chapelle de Trigan


La baronnie d'Aiguèse, au nord-est du domaine de Saint-Paulet-de-Caisson, sur les flancs de riches coteaux, s'étagent les hameaux de Trignan (Artignan), anciennes possessions de la commanderie de Saint-Jean de Jérusalem, dans la vallée du Merlangon, et le village de
Saint-Just, le Legenate gaulois.
Sources: L. Bruguier-Roure — Dans le Gard — Société française pour la conservation et la description des monuments historiques, page 155. Paris 1890. — Bnf

Chapelle Saint-Sulpice de Trignan


Chapelle Saint-Sulpice de Trignan
Chapelle Saint-Sulpice de Trignan


L'histoire de cette chapelle est mal connue, peu de documents ayant été trouvés. Elle aurait été construite au XIIe siècle par les seigneurs de Baladun (ou Balazuc, famille de Pons de Balazuc, chroniqueur de la première croisade), sur l'emplacement d'un lieu de culte du VIIIe ou IXe siècle duquel proviendraient la plupart des pierres de remploi.

Dès le XIIIe siècle, elle est passée sous la dépendance des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui avaient installé, à la fin du XIIe siècle, une commanderie à Saint-Jean d'Artignan, à un kilomètre au sud-est.
Cette commanderie se trouvait près d'un gîte d'étape des pèlerins du Puy à Saint-Gilles. Elle a été réunie, en 1383 à celle de Jalès, jadis tenue par les Templiers dont l'ordre avait été supprimé par le pape en 1312, et le commandeur s'est alors installé à Jalès.


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