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Commanderies de l'Ordre de Malte
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Thévalles

La Commanderie de Thévalles de l'Ordre de Malte
Département: Mayenne, Arrondissement et Canton: Laval - 53

Domus Hospitalis Thévalles
Domus Hospitalis Thévalles

L'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, aussi nommé ordre de Malte, possédait au siècle dernier, dans le diocèse du Mans, dépendant du Grand Prieuré d'Aquitaine, dont le siège était à Poitiers, plusieurs commanderies, dont une des plus importantes parait avoir été celle de Thévalles, fondée par les seigneurs de Laval, et située paroisse d'Avesnière (1).
1. Les autres Commanderies dépendant de l'Ordre de Malte situées dans le diocèse du Mans étaient :
1° Commanderie d'Arteins, dans le Bas-Vendômois.
2° Commanderie de Guéliant, paroisse de Moitron. (Sarthe).
3° Commanderie de Quittay, paroisse de Saint-Georges-de-Buttavent.
4° Commanderie de Launay.
Les deux premières, ainsi que celle de Thévalles, étaient données à des Chevaliers ; les deux dernières, moins importantes, étaient réservées aux chapelains et servants d'armes.


Elle se composait de trois membres :
Thévalles, chef-lieu de la commanderie.
Le Breil-aux-Francs
Département: Mayenne, Arrondissement: Laval, Canton: Saint-Berthevin, Commune: l'Huisserie - 53

Domus Hospitalis Le Breil-aux-Francs
Domus Hospitalis Le Breil-aux-Francs

Ancienne propriété des Templiers, réunie à Thévalles à une époque indéterminée et située paroisse d'Entrammes.

Chevillé
Département: Sarthe, Arrondissement: La Flèche, Canton: Brûlon - 72

Domus Hospitalis Chevillé
Domus Hospitalis Chevillé

Les revenus de cette commanderie s'élevaient, suivant Expilly, à 4.500 livres et à 7.000 livres, en 1696, d'après M. La Beauluère (1).
1. Aux revenus des terres énumérées ci-dessous venaient s'ajouter celui des biens situés à Chevillé ou dans les environs, et le produit des dîmes perçues dans un grand nombre de paroisses dont la liste se trouve dans la déclaration des biens de cette commanderie, faite en 1575. Par le titulaire à cette époque, J. Peloquin.

La liste des commandeurs, publiée par Cauvin dans son Supplément à la Topographie du diocèse du Mans (2), contient vingt-six noms qui doivent être réduits à vingt-cinq, les chevaliers Leroux, Henri (1729) et de la Corbinière (1740) n'étant en réalité qu'un seul et même personnage (3).
2. Le Mans, Monnoyer, 1843, in-12, page 67.
3. Victor-Henri de la Corbinière, reçu le 17 octobre 1701, d'azur au lion d'or armé, lampassé et couronné de gueules (abbé Vertot, Histoire des Chevaliers de l'Ordre de Malte, tome VII),
Victor Henri Roux (Montrée de 1727).
Victor le Houx de la Corbinière (Décret de l'ordre de Malte de 1765).
Même observation en ce qui concerne la liste donnée par M. La Boauluère dans sa Notice historique sur la commune d'Entrammes. (Laval, Godbert, 1855, in-8, pages 30 et 31).
Cette liste est plus complète encore et contient 34 noms, mais les numéros 29, Victor-Henri Le Roux, 1729 30, le Chevalier de la Corbinière, 1741, et 31, Henri le Roux, 1749, sont toujours le même personnage, ainsi que le démontrent les pièces que nous reproduisons ci-dessous.


Les propriétés de cette commanderie situées dans la partie du diocèse du Mans qui forme aujourd'hui le département de la Mayenne, les seules qui doivent nous occuper ici, comprenaient, outre les habitations de Thévalles et du Breil-aux-Francs, un certain nombre de métairies qui se trouvent déjà portées dans la déclaration des biens de la commanderie faite en 1575 par le commandeur J. Peloquin et reproduite par Cauvin. (Loc. cil. pages 68 et s.)

Le château de Thévalles parait avoir été, pendant plusieurs siècles, le lieu choisi par les commandeurs pour leur résidence, mais l'état de délabrement dans lequel se trouvaient au XVIIe siècle les bâtiments servant d'habitation aux chevaliers pourvus de cette commanderie, les détermina à aller se loger au château du Breil-aux-Francs, où décédait, en 1702, le commandeur Gabriel Dubois de la Ferté, enterré dans la chapelle où se voit encore aujourd'hui sa pierre tombale portant son épitaphe et ses armoiries (4). Nous en donnons plus loin la reproduction estampée avec la plus grande exactitude.
4. La vie de messire Gabriel Dubois de la Ferté, gentilhomme angevin, chevalier de Malthe, commandeur de Théval près Laval, a été publiée par Joseph Grandet, curé de Sainte-Croix d'Angers, 1 volume in-12 de XX-177 pages, plus 6 folios non numérotés pour la table et le privilège. Paris, Pierre de Launay, 1712, avec un portrait de F. Chéreau. Au bas de ce portrait est gravé le quatrain suivant.
De la croix du Sauveur je tire ma noblesse.
J'en fus le Religieux, l'Enfant et le Soldat.
J'en fis tous mes plaisirs et toute ma richesse,
Par elle je vainquis le Grand Turc aux combats.
Cet ouvrage a été analysé par M. Célestin Port pour la rédaction de l'article qu'il a consacré au chevalier de la Ferté dans son Dictionnaire Historique, Géographique et Biographique de Maine-et-Loire, tome II, page 70.


Dubois de la Ferté (Gabriel), fils d'Antoine D., sieur des Forges et de la Bizolière, et de Marie Guaisdon, né à Angers, le 10 août 1644, fut, par suite d'une difficulté de parole qui l'éloignait du monde, destiné à l'ordre de Malte. Il y fut reçu le 26 octobre 1660, n'ayant pas même les 16 ans exigés pour l'inscription, revint le mois suivant en France et y fit trois campagnes à titre de gendarme de la maison du roi, retourna à Malte seulement en 1669, d'où le Grand Maître l'envoya au siège de Candie. Revint en France en 1674, où il assista à la bataille de Sénef, retourna faire ses vœux en 1678 et suivit dès lors la vie régulière de l'ordre, tenant la mer le plus souvent contre les infidèles. En 1685, il fut nommé provéditeur, puis capitaine de vaisseau jusqu'en 1696 où il vint prendre du repos en la commanderie de Théval près Laval. Il mourut le 27 décembre 1702 dans un séjour de passage au Breil-aux-Francs, annexe de sa commanderie, où l'on a retrouvé sa tombe.
Gabriel Dubois de la Ferté, reçu le 26 octobre 1660, de gueules à trois croix pattées d'argent. Diocèse d'Angers. (Abbé Vertot. Histoire des Chevaliers de l'ordre de Malthe, tome VII.)

Nous ignorons si son successeur, Charles Charbonneau de la Forte-Ecuyère, se décida à venir habiter ce logis qui lui-même était en fort mauvais état. Mais, à la mort de celui-ci, le chevalier Victor Henri de la Corbinière, devenu titulaire de la commanderie, s'empressait, avant d'en prendre possession, de faire constater sa situation par des experts.
Le procès-verbal de montrée, que nous possédons, se compose de 44 folios. Il est écrit sur papier timbré et débute ainsi :
« Le lundi dixième jour de mars mil sept cent vingt-sept.
« Nous, Jean Hesnard, maçon, René Coquillard, charpentier, et François Gaultier, couvreur, demeurant à Laval, paroisse de la Trinité, certifions à tous qu'il appartiendra, qu'à la requête de frère Victor Henri Roux, commandeur de Thévalles, en présence de Louis Frin, de l'ordre de Malte (5), son procureur général, suivant sa procuration attestée de Rozières, notaire royal, le premier janvier mil sept cent vingt-sept, experts commis par le sieur Charles (sic) Frin, en ladite qualité de procureur dudit sieur commandeur de Thévalles, maisons et terres en dépendant, pour procéder à la montrée et visite des bâtiments et terres dépendant de ladite commanderie de Thévalles, avons vu et remarqué, etc. »
5. Sans doute le chapelain de la commanderie. Celui-ci devait célébrer la messe dans la chapelle tous les jours sauf le dimanche et recevait pour cet office des émoluments s'élevant à la somme annuelle de 150 livres. (Abbé Foucault. Les Seigneurs de Laval, page 88).

Suit la description des divers bâtiments dépendant de la commanderie situés aux environs de la ville de Laval avec l'estimation des travaux à exécuter pour les mettre en état.
Le château de Thévalles, comprenant l'habitation du commandeur, avec chapelle et sacristie, le cimetière, la prison et les bâtiments de service, étables, fournil, cellier et pigeonnier, est tellement délabré que l'ensemble des travaux qui devront y être faits pour le rendre logeable, s'élèveront à la somme de 5,512 livres, 16 sous, 12 deniers. En effet, les pignons tombent, les murs sont lézardés, les carrelages sont pourris, et c'est à peine s'il en reste des vestiges. Les portes, même celles de la prison, n'ont plus de serrures les fenêtres n'ont plus de vitres et la toiture doit être refaite presqu'en entier enfin les murs de clôture, notamment celui du cimetière, sont en grande partie écroulés.

Reproduction photo-typographique d'après un estampage
Hic Iacet
Gabriel du Bois de la Ferté
Eques ord. s. ioann. Hierosolim.
Commandator de Thevale,
Quem Terra Marique Zelus Fedei
Et Morum Sanctitas
Commendabilem Fecere.
Semper Sibi Parcus,
Pauperibus Nunquam,
Vere Pauperum Pater.
Obiit 28 Decembre 1702 Ætat.

Pierre tombale de Gabriel du Boys de la Ferté
Au Breil-aux-Francs, près Laval. - BNF

Les experts visitent ensuite la métairie voisine de la Chouannière pour laquelle les dépenses s'élèveront à la somme de 546 livres 19 sous (6).
6. La Chaurimyère (Déclaration de 1575). La Chouannière (Dictionnaire topographique dit département de la Mayenne).

Le 11 mars ils se transportent au Breil-aux-Francs. Bien que le château, comprenant la tour de l'escalier au rez-de-chaussée, la grande salle, la cuisine et la cave ; au premier étage trois chambres, dont une est dite chambre du trésor, et diverses autres constructions, savoir une chapelle avec sacristie, l'écurie, le chenil, le pigeonnier, le cellier et les bâtiments de la ferme, paraisse en meilleur état, les travaux à exécuter atteindront le chiffre de 8773 livres 11 sous, dont 1883 livres 3 sous applicables à la ferme.

Ils visitent ensuite diverses métairies, la Roussière (7), paroisse de Parné, la Bouhourdière, même paroisse (8), la Cocherie, paroisse de Bonchamp (9), qui ont aussi un besoin urgent de réparations. Les travaux sont estimés à 3641 livres 10 sous pour la première, 800 livres 17 sous pour la seconde, et 2955 livres pour la troisième.
7. (Déclaration de 1575).
8. (Déclaration de 1575).
9. La Rocherie (Déclaration de 1575).


Le 13 mars les experts se rendent à la métairie de l'Eraudière, commune de Quelaines, pour laquelle on devra dépenser 3848 livres. (10)
10. Non comprise dans la déclaration de 1575. Les Raudières (Dictionnaire topographique du Département de la Mayenne).

Le 15 mars l'expertise continue, après un jour de repos, sans doute un dimanche, et on se rend à la chapelle Saint-Jean de-l'Hôtellerie, située paroisse de Grenoux (11).
11. Non comprise dans la déclaration de 1575.

Une de nos parentes, décédée en 1880, très âgée, se souvenait d'avoir été conduite, étant enfant, dans cette chapelle où l'on exposait sur l'autel chaque année, le jour de la Saint-Jean, une tête en cire représentant le chef décollé de St-Jean-Baptiste.

Cet édifice est compris aujourd'hui dans l'enclos du pensionnat de Haute-Follis. Depuis 50 ans environ il a cessé de servir de chapelle et a été converti en classe (Renseignement fourni par M. l'abbé Jausson, aumônier du pensionnat de Haute-Follis).

D'après M. l'abbé Foucault, cette chapelle aurait été détruite à l'époque de la Révolution. (Les Seigneurs de Laval, page 88).
Le village placé autour de la chapelle fait aujourd'hui partie de la commune de Laval à laquelle celle de Grenoux a été annexée. Mais la rue qui le traversait en a conservé le souvenir et porte encore le nom de rue Saint-Jean.

La chapelle Saint-Jean n'est pas mieux conservée que les autres bâtiments de la Commanderie. Les murs, tant de la chapelle elle-même que du clocher en pinade, doivent être recrépis, les lambris sont à renouveler en grande partie. Le carrelage est usé et ruiné enfin la toiture est à refaire en entier. Le tout pourra coûter environ 809 livres.

On visite ensuite la maison dite le Palais de Thévalles, placée en la ville de Laval, paroisse de Saint-Vénérand.
Ce palais bien humble, où les officiers de la Commanderie rendaient la justice, comprenait uniquement la salle d'audience et une petite pièce à côté. (12) Les réparations qu'il sera nécessaire d'exécuter s'élèveront à la somme de 407 livres 5 sous, et à 343 livres pour une petite maison attenante.
12. La Juridiction de la Commanderie de Thévalles, qui s'étendait sur plus de 40 paroisses, ressortissant à la barre épiscopale de Touvoie.
Nous n'avons pu retrouver la situation exacte de ce Palais.
Nous lisons dans les Essais historiques sur la ville de Laval et ses environs de M. Duchemin de Villiers (page 250, note 56) que « le Commandeur de Thévalles avait une maison, pour lui-même dans la ville, rue Renaise, à gauche en descendant, en face la rue des Béliers. » Il n'est pas question de cette maison dans le procès-verbal de montrée que nous venons d'analyser, soit que cette habitation n'appartînt plus au XVIIe siècle aux Commandeurs de Thévalles, soit qu'ils ne l'aient jamais occupée qu'à titre de locataires. Elle n'est du reste pas comprise dans la Déclaration de 1575.


Les experts s'aperçoivent qu'ils ont négligé de visiter les étangs dépendant de la Commanderie et situés près de Thévalles et du Breil-aux-Francs. Ils s'empressent de faire cette visite et fixent à 1802 livres les sommes à dépenser pour la réfection tant des conduites d'eau que des chaussées.
Puis ils closent, le 5 avril 1727, leur procès-verbal qui est signé René Coquillard, F. Gaultier, Jean Hesnard et L. Frin, de l'ordre de Malte.

Le surlendemain, 7 avril, ils affirment la régularité de leurs opérations devant le sénéchal de la Commanderie.
« Du dix-septième jour d'avril mil sept cent vingt-sept, par devant nous, François Leballeur, sénéchal des Commanderies de Thévalles, sont comparus en leurs personnes, Jean Hesnard, maçon, René Coquillard, charpentier, et François Gaultier, couvreur, tous experts, auxquels nous avons fait donner par nous, Pierre Chatizel, greffier des dites Commanderies, lecture de leur procès-verbal de montrée ci-dessus et des autres parties, en présence de M. François le Clerc, sieur du Moullin, procureur fiscal des dites Commanderies, et, le serment pris d'iceux tels experts, ont dit qu'il contenait vérité et ont signé avec nous, juge susdit et soussigné, les dits jour, mois et an que dessus. »
Signé: « Le Balleur, Chatizel, Jean Hesnard, François Gaultier, F. Clerc. »

Le chiffre total des dépenses que devait entraîner la mise en état des bâtiments dépendant de la Commanderie de Thévalles s'élevait à la somme énorme pour l'époque de 23.440 livres, trois sous. Aussi le nouveau commandeur dut-il renoncer à faire exécuter tous ces travaux. Il se borna à faire dans les fermes les réparations les plus urgentes et à rendre le château du Breil-aux-Francs susceptible d'être habité. Quant au château de Thévalles, dont la destruction avançait chaque jour, il n'entreprit même pas de l'entretenir, laissant le temps compléter sa ruine.

A la mort de Victor le Roux de la Corbinière, la Commanderie de Thévalles fut donnée au chevalier Alexis Binet de Montifroy qui, à son tour, de concert avec le Commandeur Jacques de Brémond, Receveur du Grand Prieuré d'Aquitaine, fit procéder, au mois d'août 1763, à une expertise dont furent chargés deux autres chevaliers, Claude Eugène de Beaureau et François-Louis de Cumont (13). Ceux-ci, prenant en considération l'état de ruine dans lequel se trouvait le château de Thévalles, furent d'avis qu'il y avait lieu de l'abandonner, afin de pouvoir consacrer les revenus modiques de la Commanderie à l'entretien de celui du Breil-aux-Francs, devenu depuis longtemps déjà la résidence des commandeurs.
13. François-Louis-Augusto de Cumont, chevalier profès de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandeur de Saint-Jean et de Sainte-Catherine de Nantes, inhumé à Angers, le 6 septembre 1779, âgé de 72 ans.

C'est seulement le 14 août 1765 que le chevalier Binet de Montifroy sollicita du Grand Maître de l'Ordre de Malte l'autorisation nécessaire. Sa requête, soumise au Grand conseil de l'Ordre, fut répondue favorablement par un décret que nous reproduisons ci-dessous. Il est écrit sur une feuille de papier in-folio, laquelle porte encore des traces du sceau de cire noire qui y avait été apposé.

FRATER EMMANUEL PINTO
Dei gracia sacra Domus Hosplis Sti Jois Jeros et militaris ordinis Sti Sepulchri Dom Magr Humilis pauperumque Jesu Xpi custos Vnisis et singulis pntes nra Iras visuris, lecturis, est audituris salm. Notum facimus, et testamur qlr infra scriptum Decretum extractum fuit ex libro Conciliorum in Cancella nra conservato, in quo similia notari et registrari soient quod quidem in hanc publicam formam extrahi, et redigi jussimus, ut ubique tam in judicio, quam extra eidem plena, et indubia fides adhibeatur ; cujus ténor est, qui sequitur videlicet.
Die XIV Mensis Augusti 1765, perlecto supplici libello commandeur fris Alexii Binet de Montifroy, Vendae Linguae Franciae, et Prioratus Aquitaniae Militis ; cujus est hic ténor videlicet.
Altsa Emraa.

Il Cavalière Fr. Alessio Binet de Montifroy comandere della Comda di Theval urnilisimo servre, e obbedmo Religioso di V: A: E: espone riverentemente, che vacata la detta Comda per morte del Comdere Fra Vittorio le Roux de la Corbinière, il Ricevitore nel Vendo Priorato di Aquitania Comdere Giacomo de Bremond partecipato dall' affittavolo della medesima dello stato in qui trovavasi allora quella Comda, si e creduto, per disimpegno del di lui impiego, nell obbligo di far visitare la Comda sudta, e formare un processo verbale dello stato di essa, il che fece eseguire in Agosto del 1763 ; per li Cavaleri e Comandere Fra Claudio Eugenio de Beaureau, e Fra Francesco Ludovico de Cumont coll' assistenza dell' agente Ragot ; Dalla quale visita, e Processo résulta, che il vecchio Castello di Theval si trova in pessimo stato, quasi del tutto rovinato, e da moltissimi anni abbandonato, di manieracche li commissarii sudd insinuarono la soppressione di quel Castello, alla riserva della capella e del abitazione del Gabellotto, tantoppiu che quasi da cento anni a questa parte li Comandere della detta Comda preselsero perloro residenza altro Castello di Breuil spettante alla stessa Comda, e come meglio si releva d'all' annesso processo verbale ; Cheppero l'ore si fa lecito ricorrere alla benignita dell' A: V: E: umilmente supplicandola degnarsi col vo Sagro conso accordargli la necessaria licenza perla soppressione della riferita parte del detto Castello di Theval ad effettocche possa con maggior utilita impiegare il tenue prodotto della Comda stessa nello ristabilimento degli altri beni della medesima notabilimente deteriorati e della grazia....

Magr Hosplis Hierlem communicentur preces W: Proc: nri cois aerarii, et Vendae Linguae Franciae. Datum in Palatio die XIX julii 1765. G. Belli Auditor.
Magr Hosplis Hierlem. Porrigantur preces nostro vendo Concilie Datum in Palatio die XII Augusti 1765 Fr. Carolus Ferruggia Audr.
Emus et Rmus Dnus Mags Magr et Vendum Concilium visa deliberatione Vendae Linguœ, capta die 3O elapsi Julii, et chirographo etiam Vdorum Procrum Cois Aerarii edito die 5 instantis mensis, unanimi voto petitam facultatem concesserunt et indulserunt ; ita tamen ut intactae remaneant Cappella et Conductoris habitatio.

Et quia ita se habet veritas. Ideo in hujus rei testimentum Bulla nra Maglis in cera nigra pntibus est impressa. Datum Melitae in convtu nro, die mense, et anno supradictis.
Registro in Cancella.
Baiul Aquilœ Franc. Guedes vicecan cellarius. (Sceau en cire noire)

TRADUCTION
Frère Emmanuel Pinto, par la grâce de Dieu humble Grand Maitre de la maison sacrée des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et de l'Ordre Militaire du Saint-Sépulcre de Notre Seigneur et protecteur des Pauvres de Jésus-Christ, à tous et à chacun de ceux qui verront, liront ou entendront nos présentes lettres, salut :
Nous faisons savoir et attestons que le décret ci-dessous transcrit a été extrait du registre des délibérations, conservé en notre chancellerie, sur lequel les décrets de même nature sont d'ordinaire notés et enregistrés. Nous avons ordonné d'extraire et rédiger celui-ci sous cette forme authentique pour que la même foi pleine et entière lui soit accordée en tous lieux, tant en justice qu'autrement, dont la teneur est ainsi qu'il suit :
Le quatorzième jour d'août 1765, lecture faite de la lettre suppliante du commandeur Frère Alexis Binet de Montifroy, de la vénérable langue française et du Prieuré militaire d'Aquitaine, dont la teneur est ainsi qu'il suit :

Altesse éminentissime
Le Chevalier Frère Alexis Binet de Montifroy, commandeur de la Commanderie de Thévalles, très humble serviteur et très obéissant religieux de votre Altesse éminentissime, expose révérencieusement que, quand cette commanderie fut devenue vacante par la mort du commandeur frère Victor le Roux de la Corbinière, le receveur du vénérable prieuré d'Aquitaine, le commandeur Jacques de Bremond, ayant appris par le fermier de ladite commanderie l'état dans lequel elle se trouvait, il se crut, pour remplir sa mission, dans l'obligation de faire visiter la susdite commanderie et de faire dresser un procès-verbal de cet état, ce qu'il fit exécuter au mois d'août 1763 par les chevaliers commandeurs, frère Claude Eugène de Beaureau et frère François-Ludovic de Cumont, avec l'assistance de l'agent Ragot. Desquels visite et procès-verbal, il résulte que le vieux château de Thévalles se trouve dans le plus déplorable état, presque entièrement ruiné et depuis de longues années abandonné, de telle sorte que les commissaires susdits conseillèrent la suppression de ce château, à la réserve de l'habitation du régisseur et de la chapelle, avec d'autant plus de raison que depuis près de cent ans les commandeurs de cette commanderie ont préféré prendre pour leur résidence un autre château [dit] le Breuil (le Breil-aux-Francs) dépendant de cette commanderie comme mieux conservé, ainsi qu'il résulte du procès-verbal annexé à cette lettre. C'est pourquoi le suppliant se permet de recourir à la bienveillance de Votre Altesse Eminentissime pour vous supplier humblement de daigner, ainsi que votre sacré conseil, lui accorder l'autorisation nécessaire pour la suppression de la partie susdite de ladite commanderie, afin de pouvoir, avec plus d'utilité, employer son faible produit à réparer les autres biens de cette commanderie notablement détériorés et de votre grace....
Nous, Grand Maitre des Hospitaliers de Jérusalem, ordonnons que cette supplique soit communiquée à notre procureur du Trésor commun et de la vénérable langue française.
Donné en notre palais le 19e jour de juillet 1765. G. Belli, auditeur.

Nous, Grand Maître des Hospitaliers de Jérusalem, ordonnons que cette supplique soit transmise à notre Conseil vénérable. Donné en notre palais, le douzième jour d'août
1765. Frère Charles Ferruggia, auditeur.

Nous, Eminentissime et Révérendissime seigneur Grand Maître, et notre Conseil vénérable, vu la délibération de langue vénérable prise le trentième jour du mois de juillet dernier, et aussi le chirographe des vénérables procureurs du Trésor commun, déposé le cinquième jour du mois courant, avons accordé et octroyé d'un vote unanime la faculté demandée, de façon toutefois à ce que la chapelle et l'habitation du régisseur demeurent intactes.

Et parce que telle est la vérité. C'est pourquoi, en témoignage de cette décision, notre Bulle magistrale en cire noire a été apposée sur le présent décret. Donné à Malte, en notre Conseil, les jours, mois et an sus-indiqués. Enregistré en la Chancellerie.
Le porteur de l'Aigle, François Guedes, vice-chancelier.

En exécution de ce décret, le commandeur Alexis Binet de Montifroy abandonna complètement le château de Thévalles dont la destruction avançait rapidement faute d'entretien.
Ses successeurs, les chevaliers Achille-Charles-Alexis de Kérouard, 1768, et Jean-Henri de la Laurencie, 1775, imitèrent son exemple. De telle sorte qu'à l'époque de la Révolution, le château, vendu comme bien national, se trouvait vraisemblablement déjà dans l'état où nous le voyons aujourd'hui, à la sortie du village du même nom, sur la droite de la route d'Angers, et ne comprenant plus que les pièces réservées pour l'habitation du fermier ou régisseur. Suivant M. l'abbé Foucault (Les Seigneurs de Laval, pages 88 et suivantes) la chapelle, qui existait encore en 1789, aurait été détruite pendant la Révolution.
Sources : E. Queruau-Lamerie. Procès-verbaux et documents. Département de la Mayenne, Commission historique et archéologique, page 235 à 248. Tome II, 1880-1881. Laval 1883 - BNF

Commandeurs
Gervais, qui avec Jean, commandeur d'Artins, reçut le don de Guy, fils d'Adam, XIIe siècle.
Bernard de la Rochère, du temps de Guy VI de Laval.
Jean Lemoine, 1353-1360.
Nicolas Séguin, 1395.
Guillaume Levoyer, 1411.
Alain de Boiséon, 1452.
Jacques de Chasteau Challon, 1477.
Guytereau, 1488-1493.
Léon Jau, 1512.
Louis Gourdeau, 1521.
François de Sousselles, 1527.
Léon Goullard, 1533.
René Lecirier, 1564.
Louis de la Roche dit la Boullaye, 1570.
Bertrand Peloquin, 1575.
Jean Grignon, 1578.
Claude de Liniers, 1592.
Adam Bellanger, 1594-1619.
Urbain de Salles, sieur de l'Escoublère, 1620.
Antoine Thomasset, sieur de la Boislinière, 1653.
Charles de Villiers, sieur de Lauberdière, 1668.
Charles du Plantis Landereau, 1675.
Gabriel du Bois de la Ferté, 1695 - 1702 (depuis 1634, les commandeurs sont établis à la Commanderie du Breil-aux-Francs à une lieue de Thévalles)
Charles Charbonneau de la Forte Ecuyère, 1704.
Victor-Henri Leroux, 1729.
Le chevalier de la Corbinière, 1741.
Alexis Binet de Montiffroy, 1765.
Achille-Charles-Alexis de Keronard, 1768.
Jean-Henri de la Laurencie, 1775.

Avenières
L'histoire de la paroisse de Notre-Dame d'Avenières appellerait volontiers celle de l'église de Saint-Pierre-de-la-Poterie, de la commanderie de Thévalles, du Breil-aux-Francs et de Chevillé, membres en dépendant. (1)
1. Le temporel de cette commanderie était, en 1675, affermé 3,600 livres : de plus, le preneur devait servir une rente de 50 livres à chacun des trois chapelins chargés de célébrer deux fois par semaine, le saint sacrifice de la messe dans les chapelles du Breil-au-Francs, laquelle appartenait auparavant aux Templiers, de Saint-Jean-de-l'Hôtellerie, près la commune de Haut-Follis, et de l'hôpital de la Régale de Thévalles.
Sources : Charles-Marie Maignan. Notice historique sur Notre-Dame d'Avénières, et relation de la cérémonie du couronnement de la Vierge, le 9 mai 1860. - BNF

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