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Commanderies de l'Ordre de Malte
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La commanderie de Lacapelle-Livron

Domus Hospitalis Lacapelle
Domus Hospitalis Lacapelle

Les Hospitaliers de Saint-Jean
La suppression de l'ordre des Templiers ne devait pas amener un changement important pour la Commanderie de Lacapelle-Livron.
La dévolution de leurs biens ayant été faite, pour la majeure partie, au profit des Hospitaliers de Saint-Jean, la Commanderie leur fut attribuée.
Aussi, de 1313 à 1790, sans interruption, les Hospitaliers occupèrent Lacapelle-Livron, qui devint l'une de leurs principales maisons.
Les plus illustres de leurs chevaliers en furent tour à tour les Commandeurs, soit avant leur élévation, soit pendant qu'ils occupaient les premières places de l'Ordre.
Il convient de noter également que l'un de leurs meilleurs chefs, Jean de Lavalette-Parisot, est né au petit château de Labro, à quelques kilomètres de Lacapelle.
La proximité de la Commanderie, la renommée de l'Ordre, ne furent certainement pas étrangères à la vocation de sa famille qui fournit plusieurs vaillants Chevaliers.
Elu Grand-Maître en 1557, Jean de La Valette soutint victorieusement le premier grand siège de Malte, en 1565.

1. — Ordre des Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem
L'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem est l'un des plus illustres et des plus célèbres ; son origine remonte à la première croisade. En 1048, les chrétiens résidant à Jérusalem firent construire une église destinée au culte catholique, à laquelle ils donnèrent Je nom de Sainte-Marie-Latine.
Par la suite, ils y joignirent un monastère, puis un hôpital desservi par des religieux nommés Hospitaliers.

En 1099, Gérard de Martigues, recteur de ces Hospitaliers sépara ces derniers des religieux de Sainte Marie-Latine et en forma un ordre distinct qu'il appela « Ordre de Saint Jean-Baptiste. » L'institution fut approuvée, en 1113, par le pape Pascal II.
Raymond du Puy, qui succéda à Gérard en 1118, en fut le premier Grand Maître ; il lui donna des statuts qui furent confirmés par le pape Calixte II en 1120.

Après la prise de Jérusalem par les Sarrasins en 1187, les Chevaliers se retirèrent à Margat, en Phénicie, puis à Saint-Jean-d'Acre. Cette ville ayant été prise également par les Sarrazins, l'Ordre occupa l'île de Chypre.

Puis, en 1309, les Chevaliers s'emparèrent de l'île de Rhodes où ils résidèrent jusqu'à 1522, soit 213 ans. C'est dans cette île que l'Ordre fixa ses règles et coutumes.

Les Chevaliers y subirent 2 sièges.
Le premier en 1480, où s'illustra le Grand Maître Pierre d'Aubusson, Commandeur de Lacapelle-Livron ; le second, en 1522, qui se termina, la veille de Noël, par une capitulation suivie de la perte de l'île. Ils obtinrent cependant les honneurs de la Guerre et emmenèrent une partie de la population avec toutes leurs galères.

Après la chute de Rhodes, le Grand-Maître Villiers de L'Isle-Adam se retira à Civita-Vecchia et Viterbe, puis à Nice. Le pape Clément VIII s'entremit pour transférer l'archipel maltais aux Hospitaliers. Charles-Quint signa cette cession le 24 mars 1530, à Bologne, concédant en fief perpétuel au Grand-Maître et à son Ordre les villes, châteaux, etc., des îles de Malte et de Gozo, avec tous les territoires de l'archipel et leurs juridictions.

En signe de vassalité, le jour de la Toussaint, l'Ordre devait présenter au vice-roi de Sicile, un faucon ou un épervier chaperonné de soie et bagué de vervelle, aux armes impériales ; l'évêque de Malte devait être choisi par le vice-roi parmi 3 candidats présentés par le Grand-Maître, et il était prévu que l'Amiral de l'Ordre appartiendrait, à l'avenir, à la langue d'Italie.

Le Grand-Maître fit son entrée solennelle, suivi des membres principaux, le 13 novembre 1530. C'est depuis cette date que les Chevaliers sont communément appelés Chevaliers de Malte. »

Assiégés en 1565, par les forces réunies de l'Empereur de Constantinople, Soliman II, de Dragut de Tripoli et d'Hassan d'Alger, les Chevaliers, placés sous le Commandement de Jean de La Valette-Parisot, résistèrent victorieusement.

Ce vaillant Grand-Maître, Quercinois d'origine et de naissance, fit lever le siège le 12 septembre 1565, sauvant ainsi le dernier bastion de la chrétienté vers l'Orient et l'Afrique.

Nous lui devons la construction de la ville qui porte son nom (La Valette) qui, encore aujourd'hui, est la capitale de l'île.
Puissance militaire et religieuse, doté d'une marine réputée, Etat souverain et international en même temps, l'Ordre, composé en majorité de Chevaliers d'origine française, atteignit son apogée à la fin du XVIIe siècle.

L'influence française dominait à Malte, et nombreux étaient les Chevaliers que le Grand-Maître mettait à la disposition du roi pour servir sur ses vaisseaux. De ce fait, les Maltais jouissaient d'une situation particulière en France, du point de vue droit en 1782, le Grand-Maître de Rohan publia un nouveau Code à leur usage dans lequel maintes coutumes françaises furent introduites.

Aussi, Malte était d'une grande importance pour le commerce français de la Méditerranée à cette époque, qui fut aussi celle de la plus grande prospérité de l'île.

Le premier grand coup fut porté à la puissance de l'Ordre par la Révolution française avec la suppression des privilèges d'abord, la confiscation de ses biens français ensuite, et ce, malgré les protestations du Grand-Maître de Rohan et de son Ambassadeur auprès du roi, de Guiran La Brillane, qui était en même temps Commandeur de Lacapelle-Livron.

Le second événement, qui ébranla l'Ordre, fut la prise de Malte, le 10 juin 1798, par Bonaparte.
Ce dernier se fit d'abord livrer tous les forts de l'île.

L'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean renonçait à tous ses droits de propriété et de souveraineté sur l'archipel maltais en faveur de la République française ; le trésor et la marine furent confisqués, les Chevaliers exilés.

Napoléon devait regretter un peu plus tard, la façon cavalière avec laquelle il avait chassé de Malte les Chevaliers, qui étaient français pour la majorité, et dont la plupart étaient favorables aux idées nouvelles.

Le Grand-Maître, Ferdinand de Hompsech, qui avait succédé à de Rohan, se retira à Trieste ; quelques temps après, il abdiqua en faveur de l'Empereur de Russie, Paul Ier.

Ce dernier fut reconnu par le pape et par les Chevaliers de l'Ordre, le 27 octobre 1798.
A la mort de ce prince, en 1801, son successeur l'Empereur Alexandre refusa d'accepter la charge.
Le pape Pie VII nomma alors un Italien, Jean Tommasi, en qualité de Grand-Maître. Ce dernier mourut en 1805 et il ne fut pas remplacé.
Le siège de l'Ordre fut officiellement transféré dans les Etats Romains le 12 mai 1827 ; puis le pape Grégoire XIV autorisa en 1831 son installation définitive à Rome, où il se trouve encore.

II. — Composition et Administration de l'Ordre au début du XVIIe siècle
Au début du 17e siècle, l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem est solidement installé dans l'archipel maltais. Le succès du siège de 1565 avait encore renforcé sa position et étendu sa réputation. Depuis 1530, ses membres étaient universellement connus sous le nom de « Chevaliers de Malte » ; nom qu'ils portent encore aujourd'hui. A cette époque, l'Ordre était gouverné et composé de la façon suivante :
— Un supérieur général qui portait le titre de Grand-Maître, Il était élu à vie par les dignitaires ou chevaliers d'élection réunis en conclave.
Pour l'assister dans sa lourde charge, le Grand-Maître disposait de huit baillis conventuels qui détenaient les hautes fonctions et étaient appelés « piliers de langue. »
— Des baillis capitulaires, des commandeurs ou baillis ordinaires, leur étaient subordonnés dans chacune de ces huit langues.
Voici la composition des huit piliers (langues) vers 1600.
Langue de Provence :
Chef : Le Grand Commandeur, Administrateur du commun trésor ; il était chargé-de l'Arsenal et remplissait les fonctions de Maître de l'Artillerie.
— Les prieurs de Saint-Gilles et de Toulouse.
— Le Bailli capitulaire de Manosque.

Langue d'Auvergne :
Chef : Le Grand Maréchal, qui commandait tous les religieux, y compris l'Amiral et ses galères, lorsqu'il était en mer.
— Le Prieur d'Auvergne.
— Le Bailli capitulaire de Lyon.

Langue de France :
Chef : Le Grand Hospitalier, avait la charge de tous les Hôpitaux.
— Les Prieurs de France, d'Aquitaine et de Champagne.
— Le Bailli capitulaire de la Morée.
— Le Trésorier Général.

Langue d'Italie : Chef : L'Amiral.
— Les Prieurs de Rome, de Lombardie, de Venise, de Pise, de Barlette et de Capoue.
— Les Baillis capitulaires de Sainte-Euphémie et de Saint-Etienne.

Langue d'Aragon - Catalogne et Navarre :
Chef : Le Grand Conservateur, qui était chargé de l'habillement et des magasins.
— Le Châtelain d'Emposte.
— Les Prieurs de Catalogne et de Navarre.
— Les Baillis capitulaires de Majorque et de Caspe.

Langue d'Angleterre :
Chef : Le Turcopolier, Commandeur de la Cavalerie.
Par la suite, à la suppression de cette dernière, il devint le chef des flottilles des gardes côtes.
— Le Prieur d'Angleterre.
— Le Bailli capitulaire de l'Aigle.

Langue d'Allemagne :
Chef : Le Grand Bailli, remplissait les fonctions de Directeur des fortifications.
— Les Prieurs d'Allemagne, de Bohême, de Hongrie, de Danemark.
— Le Bailli capitulaire de Brandebourg.

Langue de Castille, de Léon et de Portugal :
Chef : Le Grand Chancelier, qui scellait tous les actes de l'Ordre.
— Le Prieur de Castille et Léon.
— Le Prieur de Portugal.
— Les Baillis capitulaires de Lora, de Lango et de Neuves-Villes.

L'évêque de Malte et le Commandeur de Chypre étaient tous deux baillis capitulaires et communs à toutes les langues.

Ces huit piliers de langue formaient le conseil permanent du Grand-Maître et ils résidaient, en principe, auprès de lui, à Malte.
Vers 1600, il y avait en France, pour les 3 langues, 200 commanderies environ. On en comptait autant dans la péninsule ibérique et à peu près le même nombre pour l'Italie et l'Allemagne réunies.

* * *


La Commanderie de Lacapelie-Livron dépendait du Grand Prieuré de Saint-Gilles, dans la langue de Provence, dont elle était l'un des membres les plus importants.
Elle fut plusieurs fois commanderie magistrale, c'est-à-dire dépendant directement du Grand-Maître qui l'avait conservée dans ses bénéfices.
Les divers Commandeurs qui l'administrèrent furent, pour la plupart, des chefs illustres qui, par la suite, firent une brillante carrière.

On relève, dans la longue liste qui s'échelonne de 1313 à 1790 :
— 4 Grands-Maitres, dont les 2 qui furent élevés à dignité cardinalice pour les éminents services rendus à la religion.
— 8 Grands-Commandeurs ou Grands Prieurs.
— Un Ambassadeur auprès du Saint-Siège, puis du roi de France.

Puy d'Auzon


Domus Hospitalis Puy d'Auzon
Domus Hospitalis Puy d'Auzon

Le domaine de la Commanderie était immense et s'étendait sur plusieurs de nos communes actuelles.
La riche métairie du Puy d'Auzon , les terres et les bois de Mouillac, la majeure partie de Canteyrac, avec une pointe jusqu'à Varaire, appartenaient à l'Ordre.

En 1760, le revenu annuel de l'ensemble était de 18.835 livres ; le Commandeur était également commendataire de divers prieurés, avec les revenus suivants :

— Jamblusse : 1.000 livres
Département: Lot, Arrondissement: Cahors, Canton: Lalbenque - 46


Domus Hospitalis Jamblusse
Domus Hospitalis Jamblusse

— Loze : 1.000 livres
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Saint-Antonin-Noble-Val, Commune: Puylagarde - 82

Domus Hospitalis Loze
Domus Hospitalis Loze

— Mouillac : 1.500 livres
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement: Montauban, Canton: Saint-Antonin-Noble-Val - 82

Domus Hospitalis Mouillac
Domus Hospitalis Mouillac

— Lacapelle-Livron : 1.000 livres
— Labastide-Marsa : 900 livres (peut-être Mercat près de Lacapelle-Livron ?)

Par périodes, des petites commanderies comme Cas, Saint-Hugues, Trébaix, Carnac, furent directement rattachées à celle de Lacapelle-Livron.
La nomination des desservants des cures suivantes : Loze, La Trivale, Lacapelle, Mouillac, Saint-Géry, Saillagol, Lugan, Saint-Amans, bien que relevant de l'évêque de Cahors, était soumise à la présentation du Commandeur des Hospitaliers.

III. — Commandeurs de Lacapelle-Livron
L'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Quercy (1313-1790)

Haymond DE CAYLUS (1313-1314).
Fut le premier commandeur de Lacapelle-Livron, de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Dès 1313, Philippe-le-Bel avait prescrit à tous les débiteurs de la Commanderie de lui payer toutes les rentes des Templiers de la Juridiction de Lacapelle.

Olivier DE PENNE (1315-1317).
Déjà Commandeur de Lacapelle en 1301 ; il était d'ailleurs encore Chevalier du Temple en 1310 lorsque le pape Clément IV lui confia l'Administration de l'Hôpital d'Aubrac. Devenu Chevalier de Saint-Jean en 1312, il fut remis par la suite à la tête de la Commanderie de Lacapelle, et il réalisa, à ce titre, quelques achats de jardins et de vignes en 1315 et 1316.

Pierre DE LA VIE (1318-1332).
Donna à fief en juillet 1318 une pièce de terre à un habitant de Parisot. Le samedi après la St Marc de 1319, il concéda aux habitants de Lacapelle une devèse de 240 séterées (40 Hectares) et des terres à cultiver, moyennant une augmentation annuelle de rente de 10 livres. Les 40 vaches de la Commanderie furent également exclues de cette devèse.

DE CHALDAIRAC (1335-....)
Donne à bail, en 1335, une maison située à Lauzerte.

Guillaume DE GOZON (1340-1341)


Dieudonné DE GOZON (1345-1349) (27e Grand-Maître)
Commandeur de Lacapelle, puis Grand Commandeur de la Langue de Provence.

Retenu comme Chevalier d'élection du Magistère, étant dans le conclave, persuada de telle sorte les autres électeurs qu'il se fit élire par eux Grand Maître de l'Ordre en l'île de Rhodes en 1346. Il mourut le 7 septembre 1353 ayant été Grand-Maître 7 ans environ.
Pendant son Magistère, la Religion et les frères d'icelle eurent dispense du pape Clément VI de manger chair en la Septuagésime jusques à Carême, prenant à la charge de jeûner tous les mercredis en échange, jusqu'à la fête de St Jean-Baptiste.

Grimard DE CARAIGNE (1349-....)
Figure dans une vente confirmée le 2 juillet 1349 par Hugues de Connac, prieur de Saint-Antonin.

Raymond DE LESCURE (1354-1374)
Par convention du 12 juin 1354, passée avec les Consuls de Lacapelle, il fut convenu que le Commandeur aurait un juge 4 fois l'an pendant 2 jours et que ce dernier connaîtrait toutes les affaires criminelles commises par les forains, familiers et domestiques du Commandeur.
Les Consuls, de leur côté, seraient juges de toutes les affaires civiles et criminelles aux lieux de Lacapelle et Crouzeilles, en présence du bailli du lieu et du procureur du Commandeur s'il voulait y assister.
Il réalisa également quelques acquisitions de terres de 1357 à 1374. Il mourut en 1411, lors d'une expédition contre les Turcs, à Macri étant Grand Commandeur et Grand Prieur de Toulouse.
Pendant cette période à Lacapelle, il est signalé deux autres Commandeurs.

GAILLARD DE LABORIE
Est signalé en quailté de Commandeur de Lacapelle pour diverses acquisitions faites en 1368.

Jean DE VERNèDE-CORNEILLAN
Figure en 1369 comme étant à la tête de la Commanderie.

Jean DE VERNHE (1375-1381)
Le 23 mai 1375, il obtint du roi Charles V des lettres amortissant les rentes de Loze qu'il avait acquises.
Il acheta à Guillaume de Jean, seigneur de Saint-Projet, divers terrains situés à Loze.
En 1381, il figure dans un acte de location en faveur d'un habitant de Lauzerte.

Jean DE LESCURE (1381-1388)
En qualité de Commandeur de Lacapelle, fut nommé arbitre avec Jean de Gourdon, seigneur de Puylagarde, dans une affaire de biens dotaux, suivant un acte du 18 juin 1381.
Il figure comme Commandeur de Lacapelle et de Lagarde dans le cahier des reconnaissances faites par les censitaires de la Commanderie en 1388.

Bertrand D'ENTRAYGUES (1400-1402)
Fut chargé en 1402 de lever les dépouilles de Jean Vernhes, ex-précepteur de Trenays. La même année, avec Raymond Athon, fils de Pons, il figure dans un bail à fief en faveur d'Hugues de Cos, de Caylus.

SCOTT DE LESCURE (1381-1388)

Jean DE SAINTE-CROIX (1421-....)
Commandeur de Lacapelle en 1421, afferma le 19 juillet de la même année tous les revenus de la Commanderie moyennant 100 écus d'or par an.
Frère Guy Bensous, Commandeur de Montricoux, donna à nouveau fief au nom de Jean de Sainte-Croix Commandeur de Lacapelle-Livron une métairie sise au Barry de Cas (acte du 11 novembre 1421 - Gorret, notaire).

PONS DE CARDAILLAC (1437-1456)
Fut mis en possession de la Commanderie de Lacapelle le 24 juin 1437 par Guillaume de Brosio, Commandeur de Sainte-Hugues, au nom et pour Bertrand d'Arpajon, Grand Prieur de Saint-Gilles.
Vers 1450, il avait baillé à nouveaux cens à plusieurs tenanciers le territoire de Casenac, près de Castelnau-Montratier, membre dépendant da sa Commanderie.
Le 21 novembre 1454 il reçut la reconnaissance de Jean Rougiera, marchand de Toulouse, d'une somme de 40 écus d'or pour le prix de 50 cochons qu'il lui avait vendus.

Jean DE CASTELNAU (1457-1469)
Qualifié de Commandeur de Lacapelle-Livron, d'Espalion et Pézénas et de Gelasio et autres commanderies dans un lauzime de février 1466 ; il était un grand personnage de l'Ordre.
Il avait été Commandeur de Sainte-Hugues au début du siècle et il mourut à Lacapelle en 1469, étant Grand Commandeur.
En 1460, Jean de Castelnau reprit et bailla de nouveau à certains habitants de Lacapelle qui s'en étaient emparés, des maisons et de terres tombées en déshérence.
Il acensa les champs abandonnés et bailla à 3 familles les hameaux de Tondut, Méjanet, etc., à Saint-Peyronis.
Le 18 mai 1460 il donnait à Bertrand Coolhac la Commanderie d'Albinhac, membre de celle d'Espalion, au prix de 50 moutons d'or.
De 1462 à 1464, il eut avec la ville de Caylus un long procès devant le Parlement de Toulouse en revendication du territoire d'Orsières.
Il eut également des différends avec Olivier de Penne au sujet des biens de l'Ordre sis à Puylagarde en janvier 1462, puis en juin 1463 avec Jean de Jean, seigneur de Saint-Projet, pour l'affaire d'un sergent royal qui avait été enchaîné dans le cimetière de Loze.
Le 14 février 1462, il avait affermé pour 3 ans et pour 300 écus d'or tous les revenus du bois de Mouillac, Les infirmités l'ayant empêché de se rendre au chapitre de Rhodes, le 17 octobre 1466, il délégua ses pouvoirs à diverses personnalités importantes :
— Georges de Piousac, du Couvent de Rhodes.
— Jean Languissot, Prieur d'Angleterre.
— Jean Rams, Prieur de Chypre.
— Guillaume Richard, Commandeur de La Selve.
— Pierre d'Aubusson, Commandeur de Salmis.
— Jean d'Arlende, Commandeur de Trinquetaille et d'Avignon, etc.

Par un acte du même jour, il donne procuration aux frères déjà désignés et à Guy Pélissier, Commandeur de Guisano, pour accepter tous offices, charges et bénéfices que le Grand Maître et le Conseil de l'Ordre voudraient lui conférer.
Le 1er avril 1469, craignant sans doute qu'à cause de ses infirmités le Grand Maître ne lui enlevât la dignité de Grand Commandeur, il chargea plusieurs membres importants de l'Ordre d'en appeler au pape.
Le 22 juin 1469, il reçut dans l'ordre Raymond Garric, prêtre, et lui donna des revenus sur la Commanderie d'Espalion et le Groupe de Limosa. Son état s'étant aggravé, le même jour, il dicta son testament à son clerc Bertran Faucher. Ce testament, dont une copie a été conservée, nous donne une idée de ce qu'était ce vieux Commandeur qui, après avoir mené le combat contre les infidèles, puis une vie rude dans son château de Lacapelle, chassant le cerf et le sanglier dans ses bois de Mouillac ou se disputant avec les seigneurs voisins, allait achever sa course terrestre.
Ses restes furent retrouvés vers 1860 ; ils reposaient sur des tringles de fer dans un caveau à l'entrée de l'église de Lacapelle (ex-chapelle de l'Ordre)

Bernard DE MONTLEZIN (1469-1470)
Le 3 août 1470, les habitants de Lacapelle obtinrent le droit de dépaissance sur le Domaine du Puy d'Auzon ; il fut stipulé que s'ils venaient à créer une dévèse, les Commandeurs ne pourraient y envoyer leurs vaches.

Pierre DE FERRAND (1470-1476)
Le 12 janvier 1473, il procède par procureur à la reprise des bien de l'Ordre de Casenac, près Castelnau-Montratier, dont les habitants avaient procédé au partage. Le 24 avril 1473, il baille à plusieurs tenanciers le territoire de Trenays près Castelnau-Montratier ; ce bail fut approuvé par le chapitre de Saint-Gilles.
Commandeur de l'Hôpital de Rhodes, Lacapelle, etc., est qualifié de Grand Commandeur de Lacapelle dans une reconnaissance du 2 novembre 1474 au sujet d'une métairie sise sur le Causse de Caylus, au-dessus de Notre-Dame de Livron.

Jean D'ARLENDE (1476-....)
En 1476, il bailla à nouveau cens toute la terre de Mouillac depuis longtemps abandonnée. Il permit la dépaissance, mais il se réserva d'y couper son bois de chauffage et son bois d'œuvre pour les constructions.
Il était prévu que le Commandeur pouvait mettre dans les pâturages (sans jamais dépasser) 50 moutons, 4 bœufs. 12 porcs. Les emphytéotes ne pouvaient chasser ni lapins, ni perdrix, et ils devaient remettre au Commandeur un quartier de tout cerf, sanglier ou chevreuil tués.
Les 907 hectares de Mouillac furent répartis entre 10, tenanciers de Lacapelle, Loze et Lalbenque, moyennant 80 écus d'or, 23 setiers de froment, 10 d'avoine, 10 livres de cire, douze paires de gélines, puis, à chaque changement de Grand-Maître de Rhodes, siège du Supérieur Général de l'Ordre, 10 sous d'acapte et 10 sous de réacapte également à la mort de chaque tenancier.
Il devait v avoir 2 consuls chargés de lever la taille vovale et de désigner les gardes qui feraient le guet aux chatières de Lacapelle, quand besoin en serait. Enfin, le Commandeur, soucieux de la mise en culture des terres, exige que les 10 tenanciers aient au moins 24 paires de bœufs de labour (acte du 19/12/1476).

Pierre D'AUBUSSON (37e Grand-Maître de l'Ordre)
Commandeur de Lacapelle, élu Grand-Maître de l'Ordre le 17 juin 1476, il fut fait Cardinal par le pape Innocent VIII le 9 mars 1488, puis Légat en Asie en 1500.
Il mourut à plus de 80 ans, le 3 juillet 1503, après avoir tenu le Magistère pendant 27 ans et surpassé tous ses prédécesseurs en mérites et en vertus.
Il fit lever le siège de Rhodes après avoir repoussé pendant plus de trois mois l'armée impériale de Mahomet II. L'Empereur de Constantinople, qui l'avait investie le 24 mai 1480 avec 160 voiles et près de 100.000 combattants.
Pierre d'Aubusson, qui fut blessé plusieurs fois au cours des assauts, avait prononcé au début du siège une courageuse harangue qui a été conservée.
Pendant son magistère, le pape Sixte IV dispensa l'Ordre de l'austérité de la règle ancienne et les Chevaliers ne furent plus tenus qu'aux 3 vœux substantiels : obédience, pauvreté, chasteté.
Le 27 mars 1489, le Pape Innocent VIII lui avait adressé un bref qui supprimait les 2 ordres militaires du Saint-Sépulcre et Lazare et de Bethléem et Nazareth et les rattachait aux Hospitaliers de Saint-Jean. Il était précisé que les 2 Ordres supprimés devaient prendre la croix et l'habit des Hospitaliers et suivre leur règle et coutumes, et que ledit Grand-Maître et Cardinal ou ses successeurs pourraient librement disposer de leurs biens et les donner à qui bon leur semblerait de leurs dits Ordres.
Pierre d'Aubusson conserva la Commanderie de Lacapelle dans ses bénéfices, puisqu'en 1490 les consuls du lieu lui firent un procès, au sujet de l'usage de la tribune de l'église paroisisale, jusque-là réservée aux Commandeurs.
Dans la procédure, il est qualifié de Commandeur de Lacapelle, Grand-Maître de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Cardinal-diacre du titre de Saint-Adrian.
Il ne devait d'ailleurs pas voir la fin de ce procès, dont le jugement rendu le 23 juin 1540, maintenait le Commandeur en la possession de la tribune et de l'escalier et faisait défense aux habitants de le troubler dans son droit.

Bertrand D'ESPARBèS (1500-....)
Le 19 octobre 1500, il accepta une sentence rendue au sujet d'une propriété à Saint-Laurent qu'il revendiquait, en même temps que le seigneur de Saillac.
Il présenta, en avril 1504, à l'acceptation de l'Evêque de Cahors, un prêtre pour l'église Saint Jean de Mouillac.
Il fut mis en possession, en janvier 1513, par un procureur, de la Commanderie de Margas (1) qui avait été rattachée à celle de Lacapelle-Livron par une bulle du Grand-Maître Aimeri d'Amboise.
En 1509, il donne procuration à Frère Jean Gaufrety, recteur de Gorsas, pour assister avec le notaire à la plantation des bornes et limites du bois de Crouzelles, du côté de Varaire (2) et du bois d'Empierré, avec les habitants de Saillac (Acte G. Carreton, notaire à Lacapelle, du 12 octobre 1509).

Raymond DE RICARD (1524-1542)
Fait Chevalier de l'Ordre de 1483. - Consent en 1524, en qualité de Commandeur de Lacapelle, une lauzime pour des biens situés à Caylus.
Il fut condamné, le 10 juillet 1542, par le Parlement de Toulouse, à reconnaître à l'Evêque de Rodez, Georges d'Armagnac, le droit d'exercer sa juridiction épiscopale sur la paroisse de Saint-Peyronis.
Fut Grand Commandeur par la suite.

Jean BONIFFACI (1542-1543)
Bailli de Manosque, puis Commandeur de Lacapelle en 1542 et 1543.

Marc DE PLANE-CASSANHE (1543-1545)
Reçut le serment des consuls de Lacapelle en 1543.

BEZON DE GABRIAC (1546-1555)
Fut installé en qualité de Commandeur de Lacapelle le 13 juin 1546. — Le 1er novembre 1549, il reçut le serment des Consuls.
Par traité du 17 septembre 1555, passé avec le recteur de Vaylats, Astorg de Gauléjac, ils se partagèrent les dîmes d'Aubrelong.

Gaspard DE MALET (1555-1562)
Commandeur en 1555, il conclut un arrangement avec les Consuls le 23 mars 1556. Ces derniers reconnurent qu'en sa qualité de commandeur il avait tout la haute, moyenne et basse justice du lieu.
En janvier 1562 (3), un certain nombre de vassaux de la Commanderie se révoltèrent et mirent le feu à une ferme (peut-être une dépendance du Puy d'Auzon), puis le pillage suivit.

Henri DE PARISOT-LA VALETTE (1562-1565)
Il fut pris possession de la Commanderie, par procuration, par Guilhot, son père ; Henri de Parisot était à Malte auprès de son oncle, le Grand Maître.
Ce fut donc son père qui poursuivit les coupables de l'incendie de la ferme en janvier 1562. Les inculpés étaient : Ferran, syndic de la commune, Rous le fournier, Servière et Monget le cordonnier.
L'affaire se termina le 26 juillet 1563 par une transaction entre les inculpés et Guilhot de la Valette, comme procureur du prieuré de Saint-Gilles.
Chacun des coupables s'engagea à payer 10 sous d'or à la Toussaint prochaine.
Henri de Parisot-La Valette fut tué au siège de Malte en 1565.

Hugues DE LOUBENS-VERDALLE (1565-1582) (4), 52e Grand-Maître.
Dans un acte du 5 janvier 1580, il figure en qualité de Grand Commandeur de l'Ordre, Commandeur de Lacapelle, Pézenas et Laville-Dieu.
Elu Grand-Maître le 12 janvier 1582, fait Cardinal-diacre le 18 décembre 1587 par le pape Sixte V, il mourut le 4 mai 1595.

DE SEGREVILLE
Figure en qualité de commandeur en 1587.

Jean DE MARSA-SAILLAC (1598-1609)
Commandeur de Lacapelle, Cas, La Selve et Vaour, donne à cens, en cette qualité, des biens situés à Saint-Laurent, le 9 avril 1598.
Le 13 février 1609, en qualité de représentant du Grand-Maître Alof de Vignancourt, il obtint un arrêt du Conseil du roi par lequel l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem était séparé et distinct du Clergé de France et de la Juridiction et coercition des prélats au paiement des décimes.
Antoine DE PAULE (1617-1623), 56e Grand-Maître de l'Ordre, Chevalier de Malte en 1571.
Commandeur de Lacapelle dès 1617, il est mentionné avec cette qualité dans un arrêt du Parlement de Toulouse en date du 17 août de la même année.
Il fut élu Grand Maître de l'Ordre en 1623. A ce titre il présida, le 14 mai 1631, le chapitre général qui se réunit à La Valette pour procéder à une mise au point de l'ensemble des règles sur l'Administration de l'ordre de Malte.

B. D'AGOUT
En 1625, Frère Annibal de Blacas, procureur général de Frère Balthazar d'Agout, Grand Prieur de Saint-Gilles et Commandeur de Lacapelle-Livron ; a reçu de noble Charles de Gozon, seigneur de Saux, père et fils, le montant de l'afferme des membres de Trebaix et Carnac dépendant de Lachapelle (5).

Jean DE BERNY-VILLENEUVE (1637-....)
Bailly de l'Aigle, puis seigneur baron de Lacapelle en 1637.

Jean DE VERDELIN (1640-1672)
Il présenta le 26 mars 1641, à l'agrément de l'Evêque de Cahors, frère Didier, religieux de Saint-Jean de Jérusalem, en qualité de curé de Carnac.
En 1672, il intenta un procès à Pierre Martin, vicaire de Lacapelle en vue de le contraindre à prendre l'habit de l'Ordre.
Dans l'arrêt du Conseil privé du 26 août 1672 qui renvoie les parties devant le Grand Conseil, il est qualifié de Commandeur de Lacapelle-Livron, Grand Commandeur de Malte.

François DE BEON DE MASSEZ-CAZAUX (1675-1685)
Fut Grand Prieur de Toulouse, puis Commandeur de Lacapelle-Livron et du Temple de Bordeaux.
Le 17 avril 1676, il transigea avec le seigneur de Cas au sujet de la Justice de ce lieu.
Par contrat du 18 septembre 1685, passé devant Condamine, notaire à Toulouse, il fonda une nouvelle commanderie sous le nom de Beon-Cazaux.
Cette fondation fut confirmée après sa mort, par lettres patentes de juillet 1688.

Claude DE MORETON-CHABRILLAN (1710-....)
Figure en 1713, en qualité de Commandeur de Lacapelle, dans les reconnaissances des censitaires de Martiel.

Antoine DARBAUD-BRESSE (1720-....)
Signalé comme Commandeur en 1720.

François DE SADE D'EYGUIERES (1722-....)
Il afferma le moulin de Cas, le 25 octobre 1722.

Antoine DE SADE D'EYGUIERES (1723-...)
Commandeur en 1723.

Henri DE BOUCAUD (1730-....)
Commandeur de Lacapelle-Livron et Prieur de Saint-Amans depuis 1730. Le 23 décembre 1738, il fut parrain d'une cloche de l'église de Saint-Amans de Promilhargues.
Il fit procéder, le 14 juillet 1741, à l'arpentement de toute la commanderie.

DE PIOLANS (1748-....)
Commandeur en 1748. Son nom figure avec cette qualité et l'année précitée sur une cloche de Loze.

DE MORETON DE CHABRILLAN (1748-....)
Bailly, Commandeur de Lacapelle en 1748.

François-Henri DE GUIRAN-LABRILLANE (1757-1789)
Capitaine des galères de la religion ; a été installé le 24 août 1757 en qualité de Commandeur de Lacapelle.
Il fut bailli de Malte, puis Ambassadeur de l'Ordre auprès du Saint-Siège, à Rome (1778-1782).
Ambassadeur auprès du roi Louis XIV par la suite, à ce titre, il protesta pour la conservation de l'Ordre en France et en particulier contre la suppression des dîmes qui fut votée dans la nuit du 4 août 1789.
Il mourut peu après, très certainement à Paris, et fut remplacé en qualité d'Ambassadeur, par le bailli de Virieu, dès septembre 1789.
De Guiran ne paraît pas avoir résidé à Lacapelle de façon permanente après 1778, bien qu'il ait conservé le bénéfice et le titre de Commandeur du lieu (6).
Fut-il remplacé à la tête de la Commanderie après sa mort ? Il ne le semble pas. Le même procureur dut administrer le tout jusqu'à une date indéterminée, puisque nous relevons sur la liste des émigrés du Département du Lot du 4 septembre 1792 la simple mention suivante : « Le Commandeur de Lacapelle-Livron » (7).
Or, de Guiran étant mort, il ne pouvait être question que du dernier Chevalier de l'Ordre qui résidait à Lacapelle avant de partir pour l'exil.
Par la suite, la Commanderie fut vendue comme bien national (8).

* * *


IV. - la Révolution Française
Nous avons vu que la Révolution Française d'abord, Bonaparte ensuite, avaient porté à l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean des coups terribles pour leur prestige et avaient réduit considérablement leurs revenus et bénéfices.
En 1800, les Maltais se révoltèrent contre les Français et appelèrent à leur secours le roi de Naples, puis les Anglais. Ces derniers toujours habiles, prirent d'abord l'île sous leur protection en l'occupant ; depuis ils y sont toujours.
C'est en vain que le tsar Paul 17 fit état de son nouveau titre de Grand-Maître pour réclamer Malte. Son successeur Alexandre renonça vite à ses prétentions et se réconcilia avec le Royaume Uni.
Le 1er octobre 1801, lors des préliminaires de paix entre la France et l'Angleterre, qui furent signés à Londres, il était spécifié que l'Archipel Maltais devait être rendu à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
L'article 10 du traité d'Amiens (25 mars 1802) rappelait cette précision. Napoléon s'était montré intraitable sur cette question, persuadé que l'influence française avait tout à gagner de la réinstallation des Chevaliers à Malte.
Cette clause capitale ne fut pas exécutée et la longue lutte de onze années qui opposa l'Angleterre à la France n'a peut-être pas d'autre origine que la question maltaise.
L'article 7 du traité de Paris du 30 mars 1814 confirmait, fort sèchement d'ailleurs, cette mainmise habile : « L'île de Malte et ses dépendances appartiendront en toute propriété souverainement à Sa Majesté Britannique. »
L'Ordre était devenu errant et ses principaux membres se trouvaient séparés de leurs Grand-Maître du moment (Hompesch, à Triestfe - Paul 1er, en Russie).
Le pape jugea prudent de le recueillir dans ses états pour l'avoir sous la main, puis de procéder en 1803, à la demande des Chevaliers, à l'élection d'un nouveau Grand-Maître. Il choisit l'italien Jean Tommasi, mais à la mort de ce dernier, survenue en 1807, les difficultés réapparurent et, jusqu'en 1879, il ne fut pas remplacé. Toujours solide, administré par des Lieutenants pendant 72 ans, il traversa cette longue crise.
Aujourd'hui (9), l'Ordre Souverain de Malte n'est plus qu'un Ordre de chevalerie très recherché et fort apprécié ; il s'occupe encore de quelques hôpitaux et vient de prendre en charge, avec l'accord du Gouvernement français, 2 villages de lépreux en A. 0. F.
Il est administré par 70 religieux laïques, appelés Chevaliers de Justice ou Profès, qui résident à Rome et sont liés à l'Eglise par les trois vœux : chasteté, pauvreté et obéissance.
Sa souveraineté est reconnue par de nombreux Etats, et il est représenté par un Ambassadeur auprès du Saint-Siège.
Le dernier Grand-Maître, le Prince de La Rovère Chigi-Albani, est décédé en 1951 ; l'Ordre étant en difficulté avec le pape, il n'a pas encore été remplacé.
Gouverné par le Souverain Conseil du Grand Magistère, ayant à sa tête le Lieutenant de l'Ordre, il attend que le différend soit réglé pour procéder à l'élection d'un autre Grand-Maître.
Les difficultés avec le Vatican étant cependant en bonne voie d'apaisement, le Souverain Pontife vient de nommer un Préfet du Grand Magistère.
Actuellement, l'Ordre Souverain de Malte comprend, en dehors des Chevaliers de Justice ou Profès : des membres d'honneur et de dévotion (Grand-Croix et Chevaliers), qui doivent réunir les quartiers de noblesse exigés ;
— des membres magistraux (Grand-Croix et Chevaliers) ;
— des chapelains conventuels et d'obédience magistrale ;
— enfin, des donats de diverses classes.

Les dames sont admises en qualité de Grand-Croix et de Chevaliers d'honneur et de dévotion.
L'Association française, qui comprend 150 membres environ, est présidée par le Bailli, Prince Guy de Polignac.
L'église de l'Ordre est Sainte-Elisabeth du Temple et le Pavillon de Malte fait partie de l'Hôpital Saint-Louis.
Il existe également une Association des œuvres hospitalières françaises, un Comité français des œuvres missionnaires et une Société de l'Histoire de l'Ordre Souverain de Malte, dont les différents sièges sont à Paris.

* * *


La Commanderie de Lacapelle-Livron, comme toutes celles de France d'ailleurs, n'existe plus depuis 1790, époque à laquelle le dernier chevalier prit le chemin de l'exil.
La totalité du domaine a été vendue comme bien national dès la Révolution.
Ainsi furent dispersées et partagées les immenses étendues de Mouillac, Canteyrac, Cartayrou, etc., qui se composaient, en majeure partie de bois, mais aussi de bonnes terres et de métairies.
La maison du Puy d'Auzon et ses dépendances furent acquises par un ex-fermier de la Commanderie pour une poignée d'assignats qui représentait 1.200 francs. Ce dernier eut une triste fin ; abandonné par les siens, il mourut sur un char à bœufs qui le transportait à l'hôpital de Villefranche-de-Rouergue.
Les bâtiments principaux de la Commanderie passèrent entre les mains d'un certain Pierre Fraissinet, avec quelques terres.
L'immense domaine de jadis est réduit aujourd'hui à la moitié environ des grands bâtiments qui existaient encore à la Révolution et à une portion de terre attenante, d'une superficie de 4 hectares environ.
La chapelle des Chevaliers, devenue église paroissiale depuis la fin du XVe siècle, est classée monument historique.
La majeure partie des antiques constructions des Hospitaliers de Saint-Jean sont encore debout ; c'est la seule Commanderie du Quercy, et peut-être de France, qui possède des bâtiments aussi importants, en état et encore habitables.
Les grandes salles ne renferment plus les meubles d'antan ; tout a été dispersé dans la tourmente ou vendu peu à peu.
Seuls, les bâtiments donnent encore une idée de grandeur qui nous permet d'évoquer la puissance de l'Ordre et les qualités de constructeurs des Chevaliers de Saint-Jean.
Ils avaient des défauts, certes, mais ils furent toujours humains. Le pays environnant, qu'ils avaient mis en valeur, leur devait beaucoup.
Vieux français de nom et de souche, ils avaient parcouru une bonne partie du monde connu à cette époque, portant au loin la renommée de la vaillance française complétée par l'humanité et le désintéressement du Chevalier loyal.
Les mérites, la valeur d'un Pierre Aubusson et d'un Jean de La Valette-Parisot peuvent être mis en parallèle avec ceux des plus grands généraux de notre histoire.
Les qualités d'administrateur d'un Jean de Castelnau ou d'un Jean d'Arlende contribuèrent à la prospérité de ce coin du Quercy.
Le bailli de Guiran-la-Brillane fut un bon diplomate et un brillant représentant du Grand-Maître Emmanuel de Rohan, auprès du Saint-Siège pendant 4 années.
Aussi, en regardant du fond de la vallée de la Bonnette, les restes du vieux manoir aux murailles supportant encore quelques mâchicoulis, nos pensées vont vers ces vieux chevaliers qui, dans ce petit coin de France, se reposaient des fatigues, soignaient leurs blessures, en rêvant aux terres lointaines où ils avaient promené leur manteau noir orné de la croix blanche à huit pointes.
Les hommes passent ; leurs œuvres, leur esprit demeurent et leur survivent.

NOTES
1. MARGAS ou MARGAT. - Château fort Commanderie des Hospitaliers à la limite des principautés d'Antioche et de Tripoli.
2. Quelques-unes de ces bornes étaient en place il y a quelques années.
3. On relève dans l'« Histoire ecclésiastique des Eglises réformées », par Théodore de BèZE (tome II, page 371).
« En 1562, il y en avait bien d'autres aussi se renommons de la religion qui ne faisoient guère mieux, tesmoins ceux de Lacapelle-Livron, lesquels voulant se venger, se disaient-ils, du Commandeur du lieu abusant d'une nonnain leur sœur, le tuèrent en sa maison qu'ils pillèrent, et puis, se faisant braves du village, se rangèrent au camp de Duras. »
D'après les minutes de Carreton, notaire à Lacapelle, quelques rectifications sont à apporter à ce qui précède.
Il n'est pas fait état de nonnain et le Commandeur Gaspard de Malet ne fut pas tué dans la sédition puisqu'il porte pointe lui-même.
Il s'agit simplement de quelques vassaux révoltés qui mirent le feu à une grange de la Commanderie et se réfugièrent auprès des bandes de Duras qui sillonnaient le pays à cette époque.
L'affaire fut réglée en juillet 1563, Gaspard de Malet étant mort entre temps.
4. Pendant cette période, d'autres Commandeurs durent administrer Lacapelle, et l'on relève à ce sujet :
« Preuves de noblesse de Bernard de Gozon-Melac Le 2 septembre 1567, Bernard de Gazon se présenta au lieu du Crucifix en Quercy à Frère Emeric de la Pierre et à frère Jacques Esbrail, Commandeurs de La Capelle et de Mourions », etc.
5. Archives du château du Vigan - Liasse 13 - N° 23 (Communiqué par Mr. Lartigau).
6. Sur un vieux registre de la Mairie de Lacapelle figurait la mention suivante :
1786 : Vu par nous, procureur général d'Illustre seigneur notre frère, François, Henri de Guiran-Labrillane, Chef de l'Ordre de St Jean de Jérusalem, bailli, Grand-Croix de son Ordre. - Commandeur, seigneur - Baron de Lacapelle - Ambassadeur de la Religion auprès de Sa Sainteté.
7. « La Révolution en Quercy », par le Chanoine Sol.
8. Registre des délibérations de Lacapelle-Livron, 20 Frimaire, An II.
9. 1954.

Sources : M. Bertrand FRÉDEFON - Bulletin archéologique historique et artistique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, pages 25 à 49. - BNF

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