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Commanderies de l'Ordre de Malte
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Commanderie de Strasbourg
La commanderie de Saint-Jean de Strasbourg doit son origine à un noble citoyen de cette même ville, nommé Rullmann Merschwein. C'était dans son origine un monastère fondé au « Grunenwerdt », en l'honneur de la Sainte-Trinité, en 1150, par Wernher de Hunebourg, grand maréchal de l'évêché de Strasbourg, qui y plaça des chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin. Ceux-ci y restèrent jusqu'en l'an 1263, que le monastère de la Sainte-Trinité fut uni avec ses revenus, par l'évêque Henri à l'abbaye d'Altdorf, union confirmée par bulles du Pape Clément IV son successeur, du 18 août 1265, en vertu desquelles la règle de Saint-Benoît fut introduite dans cette maison; ces bulles se trouvent dans les archives de Saint-Jean.

Les bénédictins abandonnèrent le monastère vers le milieu du XIVe siècle et ne s'en servirent plus que comme d'une grange, pour y placer les grains de leurs fermiers. L'église, qui tombait en ruines, commença dans le même temps à devenir déserte; alors un noble et riche gentilhomme, habitant de Strasbourg, nommé Rullmann Merschwein, acheta pour cinq cent dix livres deniers l'église avec les édifices, cours et jardins en dépendant, de Frédéric abbé et des religieux d'Altorff. Le contract de vente fut confirmé le 29 novembre 1367 par Jean, évêque de Strasbourg, sous la condition que l'acheteur aurait soin de faire desservir cette église par des prêtres séculiers (1). Cette dernière condition n'eut pas lieu, quoiqu'Hélyot, « Histoire des ordres monastiques, tome 3, page 115 », écrive qu'elle fut desservie pendant quelques années par quatre prêtres séculiers; car dès que l'église et bâtiments furent mis en état d'être habités, Rulmann Merschwein qui avait employé tout son bien pour les rétablir, l'accorda en 1370, sous l'autorité du pape et de l'évêque, à des prêtres conventuels de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, pour y célébrer l'office divin, suivant les coutumes de leur ordre (2). Ces prêtres en prirent possession le dimanche de la passion de l'an 1371 (3).

Helyot écrit (4) que le grand prieur par ordre du grand maître, devait donner l'habit de l'ordre et la croix à Rulman Merschwein et à ses compagnons, qui furent reçus au nombre des religieux de cet ordre. Merschwein, selon Bosio (5), prit néanmoins un habit différent de celui des chapelains de l'ordre, car il dit que celui des novices était semblable quant à la forme à celui des avocats consistoriaux et des cubiculaires apostoliques de Rome, et qu'à leur profession on leur donnait un semblable à la « claia » ou robe que portent les chevaliers grands croix de l'ordre, et que sur cette robe ils mettent un manteau et sur ce manteau une mozette.
1. Archives de Saint-Jean.
2. Wimpheling, page 96.
3. C'est le 23 mars, Annal, manuscrit Insulae viridis.
4. Tome V, page 115.
5. Histoire, del ordre di Saint-Giovanni Hieroso, limin.

Il existe dans les archives de Saint-Jean des lettres originales de frère Conrad de Brunsberg, grand prieur de l'ordre de Saint-Jean en Allemagne, écrites en allemand et datées du 5 janvier 1371, par lesquelles il accepte la donation que Rulman Merschwein, bourgeois de Strasbourg, fait à l'ordre de Saint-Jean du monastère et de la maison de Grunenwerdt, situés hors des murs de Strasbourg, avec l'église, les maisons et jardins en dépendant, et avec une rente annuelle de cinquante livres deniers, dont le fondateur dotait la nouvelle maison, pour y faire célébrer et chanter l'office divin par des prêtres du même ordre; l'acte fut scellé du sceau du grand prieur d'Allemagne et des sceaux des frères Frédéric, comte de Zollern, commandeur de Villingen, le même qui succéda en 1394 dans le grand prieuré à Conrad de Brunsberg; Werner d'Eptingen, commandeur de Bâle; Guillaume de Girsberg, commandeur de Colmar, Jean de Grostein, commandeur de Dorlisheim; Conrad de Soultzmatt, commandeur de Soultz, et de Werner Schurer, commandeur de Sélestadt.

La commanderie, outre son fondateur, reconnait plusieurs bienfaiteurs, dont les principaux furent le même Conrad Brunsberg, grand prieur d'Allemagne, qui lui fit beaucoup de bien (1), et l'empereur Maximilien I que les annales de cette maison regardent comme un de ses insignes bienfaiteurs et protecteurs, lequel confirma ses privilèges et ses fondations, par son diplôme daté de Worms, 3 juillet 1495.
1. Ce fut Conrad de Brunsberg qui unit à la commanderie de Strasbourg les biens et revenus de l'ancien Tempelhoff d'Oberbergheim.

Wimpheling, qui écrivait en 1508, parle ainsi de cette commanderie: « Locus amoenus et regum romanorum apostolicaeque sedis legatoum habitatione dignus. Religio in ea hodie floret, humanae fragilitati consentanea, nec ulli molesta, Dominum Deum magis quam seipsam aut momentaneas voluptates amans; et sicut Dominus Deus in ipsa pie colitur, primumque regnum Dei illic et justitia ejus quaeritur, ita et juxta ejusdem Salvatoris nostri promissum temporalia ei non desunt, sed adjiciuntur. »

Raimond Bérenger, vingt-neuvième grand-maître de l'ordre de Saint-Jean, établi à Rhodes, sous lequel fut fait la première collection des statuts de l'ordre, par ses lettres latines datées de Rhodes 20 octobre 1370, approuva la donation, que Ruhlmann Merschwein avait fait à son ordre de la maison et de l'église de Grunenwertd.

L'empereur Charles V, par son diplôme daté de Worms 15 avril 1521, confirma la fondation de la commanderie de l'Ile-verte et l'union qui lui avait été faite de la commanderie de Sélestadt et de l'ancienne commanderie des Templiers située à une demi-lieue d'Oberbergheim, ou de Bergheim en Haute-Alsace, avec tous les biens qu'elle avait acquis depuis le temps de sa fondation, ainsi que les privilèges accordés par les papes et les empereurs. Ces lettres de Charles-Quint, écrites en allemand, furent confirmées et renouvelées par d'autres empereurs (Maximilien II, d'Augsbourg de 22 avril 1566; Rodolphe II, de Prague du 27 mai 1579; Mathias, du 16 octobre 1613; Ferdinand II, de Vienne du 12 juillet 1620 et de Ferdinand III du 3 avril 1631.) Tous ces diplômes sont conservées en originaux dans les archives de Saint-Jean.

Ruhlman Merschwein (1) était issu d'une ancienne famille patricienne de Strasbourg, qui avait été ennoblie en 1266 et qui se distingua dans cette république, tant dans les places militaires que dans les civiles. Il avait eu pour arrière grand père Henselin Merschwein, qui vivait en 1254; pour grand-père Pierre Merschwein, qui vivait en 1262 et pour père Jean Merschwein. Entre les frères, ou les cousins de Ruhlman Merschwein, on doit distinguer Jean Merschwein qui était en 1371 burgrave de Strasbourg et qui mourut avant l'an 1374. Nicolas Merschwein, fils de ce dernier, parait dans le nombre des stettmeister de Strasbourg en 1390 et 1412. Les annales de Saint-Jean disent que la maison de Merschwein s'éteignit en 1501 dans la personne de Jacques. Selon M. Schoepflin (2) ce fut vers 1520 dans la personne de Wolfgang (3).
1. On voyait autrefois dans le cloître du Grunenwerdt l'inscription suivante: An dont, MCCCLXXV sepultum progenici Merschwein, fundatorum hujus domus.
2. Alsatia illustrata II, page 657.
3. Jean Merschwein, religieux et custos de Saint-Jean, mourut en 1502. Philippe Merschwein, religieux de la même commanderie, mourut en 1510.

Ruhlmann Merschwein naquit l'an 1318. Il avait épousé Gertrude de Butenheim, d'une famille noble d'Alsace, dont il n'eut point d'enfants et qui mourut le 6 décembre 1370 avant son mari. C'était, suivant les annales de la commanderie, un homme doux, d'un esprit gai, d'une conversation aimable, mais d'une conscience timorée (4). Il eut pour directeur et confesseur le fameux dominicain Tauler, sous lequel il fit de grands progrès dans la dévotion, la piété et la spiritualité. Ce fut surtout après la mort de sa femme qu'il se donna entièrement à Dieu; il se retira alors dans la commanderie de Grunenwerdt, auprès des religieux qu'il y avait établis, et où il prit même l'habit de l'ordre. Wimpheling en parle ainsi:
« Fuit Rulmannus Delphinus, lingua nostra Merschwin, civis Argentoratensis miris visionum revelationumque gratiis illustratus; opuscula quaedam scripsit, licet in germanica lingua, devotis admodum utilia et ad contemplationem aptissima. »
4. Merschwein exerça pendant quelques années le négoce, et l'on trouve qu'il était échevin de la tribu des Marchands. Ce fut en 1347 qu'il quitta le monde et qu'il s'adonna à la piété.
Merschwein voulut que la nouvelle commanderie eut trois tuteurs, ou « Pflegers » laïcs, qui auraient l'oeil sur la stabilité et l'augmentation de la commanderie. Il voulut être lui-même le premier de ces tuteurs et il se donna pour adjoint, le 6 janvier 1371, Henri ou Hentzmann Wetzel et Jean Merschwein.


Ruhlman Merschwein, sans avoir fait d'études, écrivit cependant en allemand, vers l'an 1352, plusieurs ouvrages de spiritualité, qui respirent l'onction la plus affectueuse et qu'on conserve encore dans la bibliothèque de Saint-Jean dans un manuscrit in-folio. On y trouve aussi quelques-uns de ces mêmes écrits traduits en latin dans un autre manuscrit in-folio. Outre ces écrits, on y trouve aussi dans un manuscrit in-4º son traité allemand « Von den min felsen » rempli également de la sagesse céleste, et un autre in-12 sur la sortie spirituelle d'Egypte. Il écrivit aussi le cours de sa vie pendant les quatre ans qu'il nomme les années de sa conversion, où il décrit entre-autres ce qui lui arriva la veille de Noël 1356. Il y raconte, entre-autres, les merveilles que la grâce de Dieu opéra sur son âme et sur son coeur. On ne trouva ce dernier opuscule qu'à sa mort dans un coffre muni de son sceau, qui renfermait aussi les instruments de sa pénitence. Ruhlman Merschwein, après avoir rétabli l'église de la Trinité, fit bâtir à côté une autre qui fut dédiée en l'honneur de Saint-Jean-Baptiste patron de l'ordre.

Ruhlman Merschwein finit ses jours le 18 juillet 1382. Le Seigneur l'avait éprouvé auparavant par les souffrances d'une longue et douloureuse maladie, qu'il souffrit avec la plus grande patience. Son corps fut enterré dans le choeur de l'église de la Sainte-Trinité, à côté de sa femme, où l'on lisait autrefois l'épitaphe suivante:
« Anno Domini M.CCC.LXXXII.XV Kal. augusti, obiit Rulmannus Meerschwin, civis Argentinensis, fundator hujus domus. An. Domini M.CCC.LXX, in die beati nicolaï, obiit domina Gertrudis de Butenheim, uxor proescripti fundatoris. »

Lorsque l'église du Grunenwerdt fut détruite en 1633, les religieux de Saint-Jean demandèrent la permission de transférer ses os dans un autre lieu sacré: mais le Magistrat ne voulut pas le leur permettre. Ils reposent aujourd'hui avec beaucoup d'autres sous les fortifications de la ville.

L'empereur Maximilien I fut un de ceux, qui eut le plus d'affection pour la commanderie de Saint-Jean: on y conserve l'original allemand d'un diplôme daté de Worms, 3 juillet 1493, par lequel il confirma ses biens et ses privilèges. Ce prince, dans l'espace de huit ans, vint-sept fois loger à Strasbourg dans la commanderie; entre autres en 1496 en 1498, au mois d'août 1504, aux fêtes de Pâques et au commencement du mois de mai 1505, au mois de février et au mois de mars 1507. Ce fut aux fêtes de Pâques 1505 que le fameux prédicateur Geiler prêcha dans l'église de la commanderie en présence de l'empereur Maximilien, qui avait beaucoup d'affection pour le commandeur d'alors, et qui déposa dans sa commanderie son trésor et ses pierreries. En 1507, de retour de la diète de Constance, il envoya à la commanderie un ornement sacerdotal, brodé en or et orné de perles et autres pierreries, dont on se sert encore aux grandes fêtes, avec une lettre adressée au commandeur, où il lui donnait des marques particulières de son attachement et de sa protection particulière; il lui envoya en même temps son portrait, qu'on voit encore aujourd'hui dans la bibliothèque, et qui est partagé en deux tableaux. dont l'un représente cet empereur et dont l'autre porte ses différentes armoiries, avec cette inscription:
« Hanc, quam conspicio, sui effigiem cum augustae suae prosapiae insignibus ipse Maximilianus I austriacus, posteaquam Argentinae e domo Viridis Insulse ordinis Sancti-Joannis Hierosolymitani discessit ad comitia imperialia Constantiam, inde Domino Erhardo Kïenig, ejusdem domus tunc commendatori suo, intra octennium septenis vicibus ibidem hospiti percharo, dono misit die 29 julii anni M.D.VII, relectis in eadem Vividi Insula aliis cesareae munificentiae monumentis. »
1. Ce portrait se trouvait au Grunwerdt dans la petite salle à manger, au-dessus de l'entrée.


L'année 1507 fut la dernière année que Maximilien logea à la commanderie: il revint encore à Strasbourg en 1508, 1511 et 1516, mais il n'y logea plus parce que dans son dernier voyage un de ses domestiques avait été tué par le jardinier. Il logea alors dans la maison de Conrad Meyer qui fait le coin de la rue des prêtres et de celle des juifs.

Le fameux Geiler fut un des grands amis de la commanderie. On y conserve les lettres manuscrites qu'il écrivit à Conrad de Bondorf et les réponses de ce dernier. Beatus Rhenanus, dans la vie de Geiler, écrite en 1510, dit: « Joannes Geilerus eos coenobitas, qui de familia sunt divi Joannis Hierosolymitani religionis observanlissimi fréquenter visitavit. » Melchior Adam, auteur calviniste, répète le même éloge. Les johannites élevèrent dans le choeur de leur église un monument à Geiler, qui fut transféré en 1633 du Grunenwerdt à la cathédrale, où on le voit encore.

La commanderie de Saint-Jean fut toujours en grand honneur; c'est d'elle principalement qu'écrit Aeneas Sylvius: « Argentinoe sunt sacerdotitum oedes, quas nec reges incoluisse piguerit. » Conrad de Brunsberg, grand prieur d'Allemagne, qui mourut à Cologne le 10 décembre 1390, édifié de la vie de ces religieux, y faisait sa résidence ordinaire. Plusieurs cardinaux, les nonces du pape, y logèrent. De là Wimpheling a dit: « Locus amoenus et regum romanorum apostolicoeque sedis legatorum habitations dignus. »

Jérôme Gebwiller, qui écrivait en 1521, en parle ainsi: « Johannitarum Viridis InsuLae domus non postremi nominis habetur, quod summa temperantia ceterisque virtutibus severissime illic vivatur; nam hospitalitatem ac benevolentiam eorum in omnes, proecipue doctos et honestos viros, in pauperes quoque liberalitatem nemo ignorât. »
1. Le Magistrat de Strasbourg, dans une lettre écrite en 1478 au grand maître de Rhodes, Pierre d'Aubusson, lui parle avec éloge de l'observance régulière que l'on pratiquait dans cette commanderie. La bulle de Pie II, de 1462, en parle de même.

Voici les principaux de ceux qui logèrent au Grunenwerdt:

1. Le grand prieur Conrad de Brunsberg.
2. le pape Jean XXIII, qui avait été déposé au concile de Constance, ayant été arrêté à Mannheim, fut conduit à Strasbourg le 20 décembre 1417 où il fut gardé par cinquante hommes pendant quelques jours dans la commanderie.
3. On compte aussi dans le nombre de ceux qui logèrent au Grunenwerdt Louis, duc de Teck, patriarche d'Aquilée, et Nicolas de Tudisco, évêque de Palerme, envoyés du concile de Bâle en 1438.
4. Louis, cardinal et archevêque d'Arles, président du même concile en 1446.
5. Le cardinal Raymond, évêque de Gurck, légat du Saint-Siège en Allemagne en 1497, 1502, 1503.
6. L'empereur Maximilien.
7. François Cheregatt, nonce de Léon X en 1522.
8. Zacharias Delphinus, autre nonce du pape, qui vint à Strasbourg en 1561 pour exhorter le clergé de cette ville à rester fidèle dans leur attachement à la religion catholique.
9. Léopold d'Autriche, évêque de Strasbourg, y logea aussi, lorsqu'il se rendit de Molsheim dans cette ville en traîneau le 18 janvier 1609.
10. Lorsque les reliques de S. Norbert furent transférées en 1654 de Magdebourg à Anvers, elles furent déposées pour un jour dans la commanderie.
11. Le duc d'Antin ambassadeur extraordinaire du roi pour demander en mariage la fille de Stanislas, logea pendant six semaines à la commanderie en 1725. Ce duc y donna le 4 août un grand souper à toute la cour du roi de Pologne, le jour même qu'il fit la demande.

Le nombre des religieux de cette commanderie n'est pas fixé. Il dépend du commandeur et du chapitre de cette maison de recevoir ceux qui se présentent au noviciat et ensuite à la profession, s'ils les jugent capables. Le noviciat est d'une année: pendant ce temps le novice est habillé d'une soutane noire, et il porte dans la maison sur l'épaule gauche une pièce d'étoffe, fait comme l'épomite ou chaperon qu'ont les bacheliers dans les universités. A la profession il reçoit l'habit et la croix de l'ordre.

Les religieux profès sont habillés comme les prêtres séculiers, sinon qu'ils portent sur leurs manteaux la croix blanche à huit pointes de toile de lin, et sur la poitrine la croix d'or de l'ordre. Ils portent dans l'église sur un surplis, fait en forme de rochet, un camail noir sur lequel est cousu vers l'épaule gauche la croix de l'ordre, de lin.

Leur règle, qui est celle que professent les prêtres chapelains ou conventuels de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, n'a rien de fort particulier. Ils font les trois voeux de pauvreté, chasteté et obéissance, comme les chevaliers; leur office, qu'ils chantent au choeur comme les chanoines (1), est selon le rit romain, auquel ils joignent l'office propre des saints de l'ordre; ils vivent en commun avec leur chef, qui est commandeur. Celui-ci, ainsi que le prieur et le custos, sont élus par le chapitre. C'est le commandeur qui nomme parmi eux celui d'entre eux qui doit résider à Sélestadt pour y acquitter les charges de cette maison. C'est d'ordinaire le senior qui occupe cette place.
1. Titre que plusieurs papes, entre autres Pie IV, donnent aux prêtres de Saint-Jean.

Au commencement de l'année 1785 il y avait neuf religieux profès, en y comprenant le commandeur.

Dans le temps de la fondation, la commanderie était composée de sept religieux prêtres. Dans la suite ce nombre s'étendit et varia: il y eut des temps qu'il fut poussé jusqu'à seize et vingt. Voici le nom des douze, premiers religieux de cette commanderie:
1. Henri de Wolfach, premier commandeur. Mort en 1404.
2. Jacques, premier prieur. Mort en 1400.
3. Nicolas de Loffen, premier conventuel. Mort en 1402.
4. Bechtold de Schwartzach. Mort en 1381.
5. Nicolas de Geispoltzheim. Mort en 1381.
6. Hermelin d'Erstein. Mort en 1383.
7. Albert. Mort en 1383.
8. Dicteric Welsch. Mort en 1397.
9. Henri de Bernhardswiller. Mort en 1397.
10. Henri d'Andlau. Mort en 1398.
11. Nicolas de Zorn-Lapp. Mort en 1404.
12. Hugues Seltzelin, second prieur. Mort en 1404.

Cette commanderie, comme toutes celles de l'ordre, est exempte de la juridiction épiscopale, étant soumise immédiatement au Saint-Siège (1).
1. Dans cette exemption sont compris les commandeurs, prieur et conventuels, ainsi que les domestiques qui les servent. Le curé seul est assujetti à l'ordinaire pour les affaires qui regardent la paroisse de Saint-Marc, qu'il dessert.

Le grand prieur d'Allemagne a droit de visite tous les dix ans dans les commanderies de Strasbourg et de Sélestadt. Ce commandeur, qui prend le titre de commandeur de Strasbourg et de Sélestadt, est élu par les religieux et pris dans le nombre des capitulaires. En cas de vacance, le chapitre donne avis du décès au grand-prieur d'Allemagne, résidant à Heidersheim, et du jour auquel est fixée l'élection du nouveau commandeur. Le grand-prieur s'y trouve, ou il nomme un commandeur chevalier pour présider à l'élection sans cependant y avoir voix active, ni passive. Le président installe le nouvel élu en sa dignité, et l'élection doit être ensuite confirmée par lettres patentes du grand-prieur d'Allemagne.

Philibert de Naillac, grand-maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, conjointement avec le conseil de l'ordre, donna des lettres datées de Rhodes et du chapitre général, 4 octobre 1420, adressées à Erhard Thome, commandeur de Strasbourg et aux religieux de la même maison. Ces lettres confirment celles de Hugues, comte de Montfort, grand-prieur d'Allemagne, données dans le chapitre provincial du grand-prieuré, par lesquelles à la mort, ou la vacance du commandeur de Strasbourg, la libre élection de son successeur appartiendrait aux frères qui composent la maison de Strasbourg (1).
1. Il faut remarquer qu'il n'assiste à l'élection du commandeur de Strasbourg aucun commissaire du roi, comme c'est la coutume aux élections des chefs des autres églises tant collégiales qu'abbatiales d'Alsace. M. Bourst étant mort en 1693, le roi ne jugea pas à propos d'y envoyer ses commissaires pour assister de sa part à l'élection de son successeur, comme il le paraît par la lettre de M. de Bubésieux écrite en conséquence. Depuis ce temps, cette règle a eu lieu.

Le commandeur de Strasbourg jouit d'un privilège particulier, qui n'est pas commun ni dans l'ordre, ni dans les commanderies conventuelles: il a le droit, en vertu d'un bref de Clément VIII du 5 avril 1596, de porter la mitre, l'anneau, la crosse et les autres ornements pontificaux. Le nouveau commandeur, ayant été confirmé par le grand prieur, se fait bénir avec les cérémonies prescrites pour la bénédiction des abbés réguliers. Il porte soit à l'église, soit dehors, la croix d'or pectorale, au milieu de laquelle, entre la croisée, est celle de l'ordre en émail. Il office pontificalement de droit dans son église les fêtes solennelles, et hors de son église avec la permission de l'évêque diocésain. Dans les assemblées ecclésiastiques qui se font dans la cathédrale, il prend le rang immédiatement après l'abbé-prévôt de Neuviller, et avant tous les autres abbés crossés-mitrés du diocèse. Il confère aussi la tonsure et les quatre moindres aux religieux de sa commanderie. Le suffragant de Strasbourg ayant refusé de reconnaître ce dernier droit, en ne voulant pas conférer le sous-diaconat en 1697 à Jean Mauer, profès de la commanderie, qui avait reçu les quatre moindres du commandeur, l'affaire fut portée à la congrégation des cardinaux interprètes du concile de Trente. Ceux-ci, par leur réponse du 10 mai 1698, décidèrent que le commandeur de Strasbourg était en droit de conférer la tonsure et les ordres mineurs à ses sujets réguliers.

Une autre prérogative des religieux conventuels de Saint-Jean est celle de porter la croix d'or de l'ordre semblable à celle que portent les religieux-chevaliers; cette prérogative n'est pas ancienne. Elle ne leur fut accordée que par Antoine Manuel de Vilhena, grand-maître de Malte, dont les lettres sont datées du 19 janvier 1723. « Datun Militae in conventu nostro die XIX mensis jannarii 1723, ab incarnatione juxta stylum nostrae caucellariae; secundum vere cursum ordinarium 1724. » Cette différence de date provient de ce qu'à Malte et dans la chancellerie de l'ordre on ne commençait l'année qu'au 25 mars.

Cette prérogative leur fut accordée pour récompenser leur zèle religieux, la régularité qu'ils observaient dans le culte divin, « religionis zelus, peritia et observantia morum et vitae honestas, aliaque probitatis et virtutum mérita, quibus apud nos fide digno commendamini testimonio. » Ils portaient auparavant une croix d'argent.

Le commandeur de Strasbourg a rang, séance et voix aux chapitres provinciaux et autres assemblées qui se tiennent par le grand-prieur, grands-croix et commandeurs du grand prieuré d'Allemagne. Il y prend séance avec le commandeur de Cologne, qui comme lui est prêtre et du second rang de la religion.

Georges Schilling de Canstatt, grand-prieur d'Allemagne, dans un mémoire présenté en 1549 à Erasme, évêque de Strasbourg, juge délégué de l'empereur Charles-Quint, pour soutenir sa juridiction sur la commanderie de Strasbourg, assure que dans tous les temps aux assemblées de l'ordre, le commandeur de Strasbourg était assis à la droite du grand-prieur; que lorsqu'il se faisait représenter par un des religieux de sa maison, celui-ci y occupait la première place des prêtres, immédiatement après les chevaliers nobles, au-dessus des autres conventuels de la langue.

Ce mémoire remarque aussi que depuis un temps immémorial, le commandeur de Strasbourg était un des cinq commandeurs, auxquels étaient remis les clefs du coffret qui renfermait le grand sceau du grand-prieuré et du chapitre provincial.

Les commandeurs de Strasbourg ont été souvent nommés visiteurs des autres commanderies situées en Allemagne. C'est de cette maison qu'est tiré le vicaire général, nommé par le grand-prieur de l'église de Malte, lequel grand-prieur exerce la juridiction épiscopale sur tous les frères de l'ordre. Cette place est aujourd'hui occupée par M. Joseph Melchior Menweg, qui y fut nommé le 29 avril 1751, à la place de Jean-Baptiste Kenzinger, élevé à la dignité de commandeur.

La commanderie de Strasbourg a le privilège d'être exempte de faire le service à Malte. Elle jouit aussi des droits et privilèges qu'a l'ordre de Malte en France, d'être exempte de toutes charges, impositions ou dons gratuits (1), hormis les responsions dont elle est tenue envers l'ordre.
1. Le clergé du diocèse de Strasbourg ayant voulu en 1718 comprendre la commanderie de Saint-Jean dans le rôle du don gratuit qu'il paie au roi, il intervint un arrêt du Conseil d'état du 19 janvier 1719, qui décida que les privilèges de l'ordre l'en exemptaient.

Dès les premières années de la fondation de la commanderie de Saint-Jean, et même dès 1370 selon Koenigshofen, un noble de Strasbourg, nommé Conrad ou Cuntzelin zu der Megde, bâtit au Grunenwerdt, tout près de l'église de la Sainte-Trinité, un hôpital pour l'entretien, ajoute Speckle, de douze pauvres vieilles femmes. Il mourut le 30 avril 1392, et fut enterré avec Berthe Wetzelin, sa femme, dans l'église du Grunenwerdt, où l'on voyait autrefois l'épitaphe suivante, placée dans le cloître:
« An. Dom. M.CCC.XCII secundo Kal. maii obiit Cunradus zu der Megde, Armiger Argentinensis, fundator hujus hospitalis. Au. Dom. M.CCC.XCIV V. idus octobris, obiit domina Wetzelin uxor prescripti fundatori. »

Il paraît que cet hôpital fut administré par des religieuses du même ordre de Saint-Jean, du moins trouve-t-on entre les anciennes épitaphes du Grunenwerdt celle « de domina Margareta dicta Vagtin, soror ordinis nostri, morte en 1381; de domicella dicta Kegerin de Ehcuheim superiori, consoror nostra, morte en 1392; de soror Greta de Grostein, ord. S.-Johannis, morte en 1410, et soror Agnes Gensefusin. ord. predicti, morte en 1417. »

Ce fut aussi dans l'église du Grunenwerdt, que fut enterré Martial Formier ou Fourmier, docteur de l'un et de l'autre droit et auditeur des causes du sacré palais, qui avait été nommé, le 16 juin 1427, évêque d'Evreux en Normandie. Ce prélat s'étant rendu à Bâle dans le temps du concile, y tomba malade. S'étant fait transporter à Strasbourg, il y mourut, le 13 août 1439 dans la maison de Saint-Jean et non dans celle des Templiers, comme on le lit dans le onzième volume de la Gallia christiana. On voyait autrefois l'épitaphe suivante dans le choeur du Grunenwerdt: « An. Dont. M.CCCC.XXXIX, IV idus Angusti, obiit venerabilis pater dominus Marcialis episcopus Ebroicensis, provinciae Rothomagensis. »

On lisait autrefois dans le choeur du Grunenwerdt l'inscription suivante:
« Sepultura fratrum commendatorum ordinis S.-Johannis hujus domus. orate pro cis. »

Il y avait autrefois à Rhinau une commanderie de l'ordre de Saint-Jean, que Conrad de Brunsberg, grand prieur d'Allemagne, unit en 1373 à celle de Strasbourg. Les bâtiments furent détruits et absorbés en 1406 par le Rhin.

Commandeurs de la commanderie de Strasbourg
1. Henri de Wolffach, premier commandeur. Mort en 1404.

2. Erhard Thome ou Thomon, Mort en 1426.
3. Jean d'Enheim, Mort en 1439. Son épitaphe est à Tempelhof de Bergheim. Il existe entre les mss. de Saint-Jean. (A. .3) Johannis Janunsis summa quoe vocatur catholicon, per Heinricum collatori an. 1437 scripta, sub dom. Johanne de Eheimheim commendatore conventus S.-Johannis Argentinae. Il est écrit sur parchemin, in-fol.
4. Jean Amand Schmalerier. Mort en 1467. Il existe entre les mss. de S.-Jean. (B. 38, 1. et B. 79): Tractatus de mysterio vissae collectus a Joh. Amandi commendatore domus Viridis. [Ce commandeur figure, page 2, à l'Obituaire de Sélestadt, ms, 714 de la BC]
5. Pierre de Battlingen. Mort en 1468.
6. Nicolas Rauch de Baden, élu le vendredi avant Oculi en 1468. Mort en 1504.
7. Erhard Koenig d'Ettlingen. Mort en 1511.
8. Balthasar Gerhard. Mort en 1532. Ce Balthasar, voulant établir dans sa commanderie un maître ou professeur pour y enseigner la théologie de divinarum litterarum constituenda lectione, s'adressa à Wimpheling pour lui offrir cette place; mais ce dernier la refusa, tant à cause de son grand âge, que des devoirs qui le retenaient dans Sélestadt sa patrie. La lettre de Wimpheling, datée de 1513, se trouve imprimée dans le Christiani Druthmari gratnmatici expositio in Matthoeum evangelistam, folio 3, publié à Strasbourg en 1514.
9. Grégoire Beyth ou Byrth de Strasbourg, Mort en le 6 février 1549. Ce fut lui qui augmenta en 1542, les bâtiments de la commanderie de Grunenwerdt.
10. Henri Dreyer, élu en 1549, mais mort sans avoir été confirmé.
11. Martin Fabri, né à Fribourg, Mort en 1512. (Voyez sur lui, Pantaléon, Prosopographia, parte 3, page 335.)
12. Jean Holl de Fribourg, Mort en 1567. (Voyez sur Holl, Pantaléon, Prosopographia, parte 3, page 532.)
13. Erasme Sutter de Fribourg, Mort en 1578.
14. André Wilhelmi de Fribourg, Mort en 1696 le 25 janvier.
15. Conrad Wannemeyer de Saverne, élu le 20 mars 1595, premier infulé, en 1596. Mort en 1610. (C'est à dire décoré du privilège de porter la mitre.)
16. Nicolas Geyer de Dambach, élu coadjuteur en 1609. Mort en 1630.
17. Jean Jacques Pauli de Benfelden, Mort en 1659.
18. Pierre Rauch de Lauffenbourg, élu coadjuteur en 1651. Mort le 18 avril 1665.
19. Daniel Bourst de Sélestadt, élu le 2 mai 1665, enterré à Sélestadt. Mort le 3 septembre 1693.
20. Jean Barthelemi Kobel de Molsheim, élu le 10 septembre 1695, béni le 1 janvier 1705. Mort le 9 décembre 1718.
21. François Christoph Hirsinger de Kaysersberg, élu le 20 avril 1719. Mort le 9 novembre 1741, enterré à Sélestadt.
22. Jean-Baptiste Kentzinger d'Oberbergheim, élu coadjuteur le 4 mars 1738. Mort le 18 janvier 1751 à Sélestadt.
23. Jean Christophe Joseph Kleinclaus de Strasbourg, élu le 8 février 1751. Mort le mardi après les rois 1773.
24. François Joseph Ignace Goetzmann de Landser, élu coadjuteur le 13 août 1770, Mort le 5 mars 1783. Sous lui avait été élu coadjuteur Ferdinand Meyer, mort à Sélestadt le 30 décembre 1782.
25. Frantois Ignace Schneider de Rouffach, élu le 19 avril 1783. (1790. Almanach d'Alsace)

Prieurs de la commanderie de Strasbourg
1. Jacques, premier prieur, mort en 1400.
2. Hugues Setzelin, mort en 1404.
3. Conrad Hegenin, mort en 1411.
4. Werner Welsch, mort en 1419.
5. Jean d'Imlsheim, mort en 1445.
6. Jean Seltz, mort en 1447.
7. Mathieu Findeisen, mort en 1448.
8. Albert Piscatoris, mort en 1491.
9. Jean Kobel, mort en 1484. Il existe entre les mss., de Saint-Jean, (A. I et 2): Legenda, id est, lectiones breviarii secundum morem et consuetudhiem domus Viridis Insulae Argent, scripta 1473, per Fr. Joh. Kobel priorem. Ce sont deux volumes in fol. écrits sur parchemin.
10. Jacques Huchner, mort en 1492.
11. Thomas Erber, mort en 1539.
12. Jérôme Krantz. qui était prieur en 1575.
13. Mathieu Rudolphi, mort en 1615.
14. Laurent May, mort à Munich en 1651.
15. Jean Erb, mort en 1656.
16. Jacques Freisdorf, mort le 9 août 1671.
17. Jean Caspar Widmann, élu prieur le 8 janvier 1677. Mort à Sélestadt le 11 septembre 1712.
18. François Christophe Hirsinger, élu prieur le 21 juillet 1713, puis commandeur en 1719.
19. Jean Baptiste Kentzinger, élu prieur le 23 juillet 1720, puis commandeur.
20. Jean Schade, élu prieur le 23 avril 1742. mort en 1760.

« Les Johannites, dit le P. Laguille, (1), qui écrivait en 1725, se sont toujours maintenus dans Strasbourg avec une fermeté que la violence des novateurs n'a pu ébranler et avec un zèle, qui, dans ces temps malheureux, était presque toute la ressource des catholiques (2). Ils ont été forcés plus d'une fois de changer d'habitation, jusqu'à ce qu'ils ont été fixés par la grâce de Louis XIV dans l'église et le monastère de Saint-Marc où ils édifient de nos jours le public dans la régularité propre de leur institut. Nous sommes informés, écrivait le 22 janvier 1721, le grand-maitre de Malte, Marc Antoine Zondodari, aux commandeurs et religieux de la commanderie de Strasbourg, de la régularité avec laquelle votre communauté s'acquitte des devoirs de son état. »
1. Livre 27, tom. 4, page 118, de l'édition in-8º.
2. Tous les Johannites restèrent fermes dans leur religion à l'exception d'un seul de leurs prêtres nommé Wolffang Chunn, qui épousa en 1526 Aurélie de Mullenheim religieuse dominicaine de Saint-Marc: il en eut une fille, qui épousa le docteur Louis Rabbus.

La commanderie de Strasbourg fut dans un état florissant jusqu'aux temps du luthéranisme. Dès le 20 janvier 1525, le Magistrat fit notifier aux johannites de cesser de dire la messe dans leur église. Ce décret leur fut renouvelé en 1559, avec défenses de prêcher au peuple, d'administrer les sacrements aux moribonds, et de prendre des novices pour remplacer les religieux défunts. Le Magistrat plaça même en 1529 des gardes aux portes de l'église pour empêcher le peuple d'y entrer. Le commandeur, qui était alors Balthasar Gerhard, fut même obligé de payer ces gardes et de recevoir à sa table l'officier qui les commandait.

Le commandeur et les religieux de Saint-Jean n'obéirent pas à ces décrets: se mettant au-dessus des menaces du Magistrat, ils continuèrent, au péril de leur vie et de leur état, de faire l'exercice de la religion catholique dans leur propre église, qui devint même pendant quelque temps le seul asile des catholiques tant de la ville qu'étrangers, parce que le Magistrat parut pendant quelque temps plus équitable envers les Johannites, qu'il ne cessa cependant d'accabler d'impositions extraordinaires et de différentes charges vexatoires. En 1532 à la mort du commandeur Balthasar Gerhard, il ne se trouvait plus à la commanderie de Grunenwerdt que Georges Beyth qui fut élu commandeur, et Guillaume Hetter custos (mort en 1552.) Ce prieur et les autres religieux s'étaient retirés à Sélestadt, où fut transféré le noviciat.

L'Intérim de Charles-Quint ayant été reçu dans Strasbourg en 1549, l'office divin et public qui avait été interrompu depuis plusieurs années dans l'église du Grunenwerdt, y fut rétabli le 1 février 1550, mais cela ne dura pas longtemps. Le Magistrat prétendant n'avoir promis sa protection aux Johannites, ainsi qu'au reste du clergé, que pour dix ans, dont le terme devait expirer au 29 octobre 1559, fit signifier quelques mois auparavant aux Johannites qu'ils eussent à se désister de faire le service divin dans leur église.

Ceux-ci, plus fermes que le reste du clergé, continuèrent malgré ces défenses d'y célébrer la messe. Le Magistrat réitéra ses défenses, en ordonnant le 28 juin 1578 à Erasme Sutter, qui était commandeur, de cesser de dire la messe et de prêcher dans son église: « Cet ordre, dit le P. Laguille, d'après les archives de la ville, ne l'étonna pas: il continua ses saintes fonctions, résolu de sacrifier sa vie plutôt que d'interrompre des exercices, que la charité et la religion attendaient de son zèle. »

André Wilhelmi, qui le remplaça la même année 1578 dans la commanderie, fut aussi le successeur de son zèle et il continua à y célébrer l'office divin jusqu'au dernier dimanche de l'an 1579, qu'il y fut entièrement supprimé par les valets de ville, qui chassèrent à mains armées ceux qui fréquentaient cette église, en interdisant sous les plus graves amendes et sous peine de prison aux commandeur et Johannites l'administration des sacrements de baptême et de mariage, l'instruction de la jeunesse, et l'administration de l'Eucharistie, même secrète aux malades. Le Magistrat ne leur permit que la célébration des messes basses dans leur propre église, en y mettant cependant des gardes et continuant de charger leur maison d'impositions tant en blés qu'en argent et d'exacctions extraordinaires.

En 1619, le 14 décembre, le commandeur fut obligé de loger dans sa commanderie quatorze soldats de la ville en vertu d'un décret du Magistrat du mois d'avril précédent qui lui défendit en même temps d'y loger quelques étranger sans la permission du Magistrat.

Le Magistrat, voyant que tout cela ne détournait pas les religieux de Saint-Jean de leurs obligations, ayant d'ailleurs fait alliance avec Gustave Adolphe, roi de Suède, qui lui abandonna tous les biens ecclésiastiques, le Magistrat, dis-je, envoya à la commanderie le 16 (vieux style, 26 nouveau) novembre 1633 deux députés du grand sénat, porteurs d'un décret du même jour, pour notifier au commandeur Jean-Jacques Pauli et au custos Guillaume Waldeck (ce Guillaume Waldeck fut depuis tué en 1638 à Heitersheim par des soldats Suédois, qui le tuèrent d'un fusil dans l'intérieur de la porte du château du grand-prieur), qui était le seul des religieux qui était resté avec lui à la commanderie, de sortir le même jour de leur maison de Grunenwerdt pour se retirer dans la maison de la prévôté de Saint-Pierre-le-jeune. Le Magistrat, dans son décret, dont l'original est encore dans les archives de Saint-Jean, prétexta les dangers du temps et les raisons de la sûreté publique. Paraissant même user envers eux d'une espèce de modération, il leur assigna jusqu'à nouvel ordre, la prévôté de Saint-Pierre-le-Jeune pour logement et l'église des religieuses de Sainte- Madeleine pour y continuer l'exercice de la religion catholique, comme ils l'avaient ci-devant dans la leur. Il leur promit aussi de conserver sous bonne garde les eftets qu'ils laisseraient dans leur ancienne demeure, et qui leur seraient rendus en bon état à leur retour.

Les Johannites n'ayant pas voulu déférer à ces ordres, le Magistrat les fit sortir à main forte le même jour et conduire en ladite prévôté par une troupe de soldats et au travers d'un concours de peuple qui les accablait d'insultes et qui criait qu'il fallait les jeter dans la rivière. Le 18 mars suivant, on commença à démolir la commanderie avec la plus grande partie de ses bâtiments sous le faux prétexte que la place était nécessaire pour les fortifications, et contre la promesse que le Magistrat avait donné précédemment de n'y faire aucun tort. Les lits, les meubles, les tonneaux et autres effets de la commanderie furent, les uns transportés dans les hôpitaux, et les autres pillés par le peuple. La démolition de la commanderie étant achevée, on passa à celle de l'église de la Trinité et de Saint-Jean, qui fut également rasée la veille même de la fête de Saint-Jean-Baptiste 23 juin 1633. Les pierres, bois, tuiles, métaux et autres matériaux furent employés aux fortifications de la ville, au nouveau rempart qu'on établit dans son emplacement, et à d'autres édifices publics. Le commandeur ayant demandé quelques tuiles des édifices ruinés pour couvrir les toits de quelques maisons qu'il avait en ville, fut indignement refusé; trois de ses religieux avaient été même mis en prison le 26 mai précédent, parce qu'ils n'avaient pas voulu révéler certains secrets, dont on prétendait qu'ils étaient instruits; ils ne furent élargis que le 18 juillet suivant.

Le commandeur fut aussi obligé de remettre les clefs des archives aux officiers de la ville, et celle-ci lui défendit, sous les plus grandes peines, de recevoir de nouveaux religieux sans l'autorisation de l'ammeister régent. Ils furent cependant conservés et traités assez favorablement dans la suite, parce que le Sieur de Lisle, résident du roi à Strasbourg, les avait pris sous sa sauvegarde par lettres du 21 novembre 1634.

Dans ces entrefaites, Hartmann de Laun et le cardinal Frédéric de Hesse, tous deux grands-prieurs d'Allemagne, firent différentes instances près de l'empereur et de l'empire pour obtenir justice du procédé du magistrat de Strasbourg. Le grand-maître Paul Lascaris Castellard, par sa lettre écrite au roi au mois de mars 1641, implora même l'intercession du roi de France, que la ville de Strasbourg était dans le cas de ménager. Ces instances devinrent même plus pressantes, lorsque l'Alsace parvint à la France en 1648, par le traité de paix de Munster, dont même un article ordonnait expressément la restitution des parties lésées en pareil cas (1). Mais elles furent également inutiles et elles n'opérèrent rien autre chose, sinon la permission qu'obtinrent le commandeur et ses religieux de quitter la prévôté de Saint-Pierre-le-Jeune et de retourner dans leur ancienne demeure, où ils s'établirent dans le peu d'édifices qu'on y avait laissés à la destruction de leur commanderie. Ces édifices se réduisaient à deux corps de logis joints ensemble, qui formaient l'ancienne et la nouvelle infirmerie de la commanderie. Cela arriva le 12 octobre 1649, et quoiqu'éloignés de près d'une demi-lieue de l'église de Saint-Madeleine, située à l'autre extrémité de la ville, les Johannites ne manquèrent jamais d'y aller tous les jours pour y faire les fonctions du culte catholique.
1. Les Ambassadeurs de l'empereur à l'assemblée de Munster en écrivirent au Magistrat le 2 mars et le 31 du même mais 1649, ainsi que le roi de France au même Magistrat le 12 janvier 1650, pour solliciter cette restitution. L'ordre de Saint-Jean présenta aussi en 1653 un mémoire à la diète de Ratisbonne.

Enfin Strasbourg s'étant soumis en 1681 à Louis XIV et à la couronne de France, Daniel Bourst, commandeur de Strasbourg et sa commanderie crurent le temps favorable pour obtenir la restitution des biens et bâtiments de la commanderie, dont la ville s'était emparé. Ayant à cet effet présenté requête, conjointement avec l'ordre de Malte, à M. le marquis de Louvois, secrétaire et ministre d'état, ils en reçurent réponse, au mois de septembre 1683, par commission obtenue en chancellerie. Après deux ans de procédure, intervint arrêt contradictoire du même Conseil souverain, du onze juillet 1685, par lequel le Magistrat de Strasbourg fut condamné de rendre et restituer à l'ordre de Malte une maison et église équivalentes à celles qui avaient été démolies, les meubles et effets qui s'y étaient trouvés ou leur juste valeur, avec les dommages et intérêts échus depuis le jour de leur injuste détention.

Le Magistrat de Strasbourg se pourvut contre cet arrêt devant le Conseil privé du roi, où il allégua que la restitution demandée par la commanderie était contraire au traité de paix de Westphalie, qui en exceptait celle des bâtiments qui dans le temps de la guerre avaient été détruits pour la cause de la sûreté publique, et où il soutint qu'il était dans le cas de cette exception, puisque la commanderie n'avait été détruite que pour les fortifications soutint qu'il était dans le cas de cette exception, puisque la commanderie n'avait été détruite que pour les fortifications de la ville, dans un temps où il était de l'intérêt de la France qu'elle ne tomba sous la puissance de la maison d'Autriche. Sur cet exposé le Magistrat obtint un arrêt du Conseil privé du roi, en date du 25 septembre 1685, qui cassa et annula celui du Conseil souverain d'Alsace.

L'ordre de Malte, pour soutenir sa cause et la sentence du Conseil de Brisach donnée en sa faveur, envoya à Paris le 12 janvier 1686, un des religieux conventuels de Strasbourg, nommé François Christophe Hirsinger, qui devint depuis commandeur, pour la poursuite de ses prétentions, et qui s'y pourvut au Conseil du roi par requête en cassation. Le roi commit alors M. Jacques de La Grange, intendant d'Alsace, pour entendre les parties et terminer à l'amiable les différends qui s'étaient élevés entre l'ordre de Malte et la ville de Strasbourg. Sur quoi intervint une transaction passée le 17 juin 1687, par cette transaction, les commandeurs, prieur et conventuels de la commanderie de Saint-Jean de Strasbourg cèdent et transportent en toute propriété à la ville de Strasbourg la place et le restant des bâtiments de la commanderie du Grunenwerdt, en déchargeant ladite ville de toutes prétentions et indemnités à cet égard, tant celles qui lui compétaient que celles qui lui avaient été adjugées par l'arrêt de Brisach. La ville de son côté donne, cède et transporte propriétairement et avec toute garantie à l'ordre de Saint-Jean et à la commanderie de son nom l'église et le couvent de Saint-Marc, situés entre la porte Blanche et celle de Saverne, appartenant autrefois à des religieuses de l'ordre de Saint-Dominique, avec tous les bâtiments, jardins et cours qui en dépendaient. Cette transaction passée à Strasbourg entre les députés de la commanderie de Strasbourg et ceux du Magistrat, en présence du chevalier commissaire du grand-prieur d'Allemagne, fut confirmée le 23 Juin 1687 par le grand sénat de la ville, le 8 juillet par le roi, et le 26 septembre par Grégoire Caraffa, grand-maître de Malte.

Daniel Bourst, commandeur de Saint-Jean, prit possession le 29 juillet 1687 de la maison de Saint-Marc. Mais comme elle était déserte, et qu'il n'y avait qu'une habitation, où logeait l'ancien receveur de la fondation de Saint-Marc, il ne put y venir habiter avec ses confrères que le 18 septembre suivant. L'état où était l'église du même couvent de Saint-Marc, dans le choeur de laquelle on avait fait trois étages de grenier, l'un sur l'autre, séparé de la nef par un mur, dans la nef de laquelle on avait établi un magasin de paille et de foins et dont le jubé ou l'ambon servait de colombier; cet état, qui exigeait une grande et coûteuse réparation, retarda le rétablissement de l'office divin jusqu'au 29 août 1688, que Gabriel Haug, suffragant de Strasbourg et évêque de Tripoli, la consacra de nouveau ainsi que le grand autel sous l'invocation de Saint-Jean-Baptiste, patron de tout l'ordre. Les Johannites commencèrent le même jour à y célébrer l'office divin. Le lendemain 30, le même évêque fit la consécration des deux autels collatéraux de la nef. La dédicace de l'église s'y célèbre encore tous les ans le dimanche avant la Saint-Michel. La ville fit transporter, le 17 et 18 juin 1689, dans la nouvelle église de Saint-Marc les anciens bancs de l'église du Grunenwerdt, qui lors de sa destruction avaient été portés en 1633 dans l'église cathédrale.

Les johannites conservaient autrefois dans leur église du Grunenwerdt plusieurs têtes de saints et même des corps entiers, comme le remarquent sous l'an 1654 les auteurs de la translation de Saint-Norbert. Ces reliques furent transférées dans la nouvelle église de Saint-Marc, où elles sont encore aujourd'hui conservées. On remarque dans ce nombre une particule de la vraie croix conservée dans un reliquaire orné d'or et de pierreries, une partie du crâne de Saint Barthélémy, de la mâchoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, et surtout les corps des Saintes Isala et Artheinise, toutes deux compagnes de Saint Ursule, dont la première repose au grand autel du côté de l'évangile. Elles avaient été transportées de Cologne, en 1385, dans la commanderie, comme le prouve cette ancienne inscription, qui se trouvait autrefois dans une chapelle du cloître du Grunenwerdt dédiée en leur honneur:
« Hir ligent zwo heilige Jungfratien den XI tusent Megeden. Ein ist geuannt S. Arthemia, die ander S. Ysala. Sint von Kollen harbrocht dumb die Zit, also man zahlt von der Geburt Christi M.CCC.LXXXV, jor. »

C'est dans le choeur de cette église, où est le grand autel sous l'invocation de S. Jean-Baptiste et représentant le baptême de Jésus-Christ, que les Johannites célèbrent l'office canonial. Dans la nef il y a deux autels, l'un de la croix, du côté de l'évangile qui est l'autel paroissial, et l'autel de l'Assomption de la Sainte Vierge. Les orgues furent faits en 1764 par feu M. André Silbermann.

Ce fut François Christophe Hirsinger, commandeur, qui commença en 1719, année de son élection, à réparer et à augmenter considérablement les bâtiments de la commanderie tels qu'ils existent encore aujourd'hui, et qui furent achevés en 1721. Le duc d'Antin, ambassadeur du roi, y vint loger en 1723 avec une suite de plus de deux cents personnes. On y tint des chapitres généraux de la langue d'Allemagne en 1750, 1753 et 1754, dans le dernier duquel présida le grand prieur Jean-Baptiste de Schauenbourg.

C'est un religieux de Saint-Jean qui administre la cure de Saint-Marc, qui est la quatrième paroisse catholique de Strasbourg. De cette paroisse dépendent les trois faubourgs de la porte Blanche, de la porte de Saverne et de la porte de Pierre, avec toutes les habitations qu'ils renferment, en commençant à l'Ile verte, ou Grunenwerdt, inclusivement, entre les remparts et les fossés qui séparent la ville des faubourgs, jusqu'à la porte des juifs, et en y comprenant tous les cantons situés entre cette porte et celle de Pierre, qu'on nomme Finckmatt, Rausch et Kirchgarten. Cette paroisse, suivant le règlement fait le 8 juin 1718 par M. d'Anneau de Vizé, vicaire-général, s'étend aussi dehors la ville, où elle commence à la première cataracte du canal et d'où elle s'avance près de la tour du Grunenwerdt jusqu'à la porte Blanche, en y comprenant l'auberge de Saint-Arbogaste et en comptant tous les deux côtés, droit et gauche.

Peu avant la transaction de 1687, le roi avait demandé au Magistrat de remettre aux catholiques trois églises pour leur servir de paroisses. Dans ce nombre fut comprise celle de Saint-Marc, qui fut établie en paroisse par un règlement de M. Louis de Gony de Cartigny, vicaire général, du 12 janvier 1688. Les johannites firent pendant quelque temps difficulté d'en accepter la desserte ne voulant pas se charger de la cure à cause de leur exemption. Enfin sur la promesse, qu'on donna au commandeur, que cette charge ne porterait aucune atteinte aux privilèges et immunités de l'ordre, il en accepta la commission le 28 juillet 1692 et le premier août suivant, le religieux-curé, qu'il nomma à cet effet, commença à desservir la cure. Le roi paye pour cette desserte quatre cents livres par an.

La bibliothèque de la commanderie est précieuse par la quantité de ses manuscrits et de ses livres de la première impression. M. Witter, professeur de logique et de métaphysique en l'université protestante de Strasbourg, a donné le catalogue des premiers. On trouve celui des livres imprimés à la suite de « l'Armamentarium catholicum », publié en 1749, par M. l'abbé Weislinger.

Il faudra consulter l'histoire des ordres monastiques du P. Hélyot, tome 3, pages 115-120.

Les bienfaits, dont fut comblé la commanderie de Saint-Jean et les donations que lui firent les fidèles, excitèrent la jalousie de quelques personnes qui voulaient attaquer sa fondation, en démembrer les biens, et détruire l'ouvrage du généreux Merschwein et de ses coopérateurs. Hugues de Sartis, grand-prieur de France, qui avait été envoyé en Allemagne avec d'autres chevaliers, pour visiter l'ordre, par Antoine Fluvian, grand-maître de Rhodes, vint à Strasbourg en 1434, et non 1494, comme le dit Hélyot. Il y tint un chapitre provincial de la langue allemande, où l'on assura la stabilité perpétuelle et l'exemption de la commanderie de Strasbourg, de peur, dit le grand-prieur dans son décret daté du 5 septembre, que cet unique ornement de l'observance de la religion de Saint-Jean de Jérusalem ne fut obscurci: « Verentes ne secus contingeret, hoc unicum religionis nostrae observantiae sydus obscuretur. »

Depuis ce temps cette maison compta un grand nombre de religieux distingués autant par leurs vertus, que par leur science, entre lesquels elle compta plusieurs, tant chevaliers, qui vinrent y demeurer, qu'autres nobles qui y embrassèrent la règle conventuelle. Pour entrer dans la commanderie de Saint-Jean, il faut prouver d'être issu de père et de mère, grand-père et grand-mère, qui n'ont exercé aucun métier mécanique.

Le pape Pie II par son bref, daté de Viterbe, 14 des calendes de juillet 1462, accorda des indulgences « praeceptori, et fratribus in Grunenwerdt in suburbio civitatis Argentinensis Hospitatis Sancti Joannis Hierosolymitani [...] »

La cause de ces indulgences est ainsi portée par le pape: « Cum itaque sicut accepimus dilecti filii preceptor et fratres in Grunenwerde in Suburbio civitatis Argentinensis hospitatis S. Joannis Hierosotymitani in observantia regulari sedutum Domino exhibeant famutatum, etc. » Un des priacipaux bienfaiteurs de la commanderie de Saint-Jean de Strasbourg fut le même grand-prieur Conrad de Brunsberg, qui confirma cet établissement et lui donna des revenus considérables, et lui réunit les biens tant de la commanderie de Rhinau, que du Tempelhof de Bergheim. Cette dernière était une ancienne maison de Templiers, située à un quart de lieue d'Oberbergheim en Haute-Alsace, et qui, à l'extinction de cet ordre, avait été réunie à celui de Saint-Jean. Ce grand-prieur faisait sa résidence ordinaire au Grunenwerdt. Il mourut le 10 décembre 1390 a Cologne, où il fut enterré dans l'église de la commanderie de Saint-Jean et de Sainte-Cordule.

La commanderie du Grunenwerdt était agréablement placée et renfermait des bâtiments vastes et spacieux. On en peut juger par le double plan de cet édifice, que le P. Hélyot a fait graver dans son tome troisième et qui se trouve aussi dans la traduction allemande du même ouvrage, publiée à Leipzig en 1754.

Cette commanderie renfermait trois églises; la première et la plus vaste était celle de la Sainte-Trinité, détruite en 1633; à droite du côté du midi se trouvait celle de Saint-Jean également abattue avec le reste des bâtiments. La troisième était la chapelle de l'hôpital, à gauche du côté du nord, qui fut conservée avec le reste de l'hôpital, et qui formait les bâtiments où les Johannites rentrèrent en 1649.

L'anniversaire de la dédicace de l'ancienne église du Grunenwerdt se faisait le vendredi après Pâques. L'anniversaire de la dédicace du choeur et de la nouvelle église du Grunenwerdt se faisait le 28 octobre.

Joseph, comte d'Herberstein, commandeur de l'ordre de Malte, prieur de Hongrie et commandant impérial de Carlstatt en Croatie, eut en 1688, le dessein de fonder à Carlstatt une commanderie de cinq à six prêtres du même institut que celle de Strasbourg, et qui devait en dépendre. Le commandeur de Strasbourg avait même déjà envoyé deux de ses religieux l'un à Rome et l'autre à Carlstatt pour consommer ce nouvel établissement. Mais il n'eut pas lieu par la mort du comte d'Herberstein arrivée en 1689.

Les premiers statuts de la commanderie de Saint-Jean de Strasbourg furent dressés en 1468 à la mort du commandeur Pierre de Battlingen. Alors « wir die Brader, prior und ganz convent des Hausses zum Grunenwerdt zu Strasburg », sous l'autorité de Jean d'An, grand-prieur d'Allemagne, et assistés des trois « pflegers » séculiers de la commanderie, qui étaient Georges Zorn de Boulach, Frédéric de Rust et Cunon de Kageneck, dressèrent ces statuts en allemand, le vendredi avant « Oculi » 1468, et ce avant de procéder à l'élection d'un nouveau commandeur qui fut Nicolas Rauch de Baden.

Les seconds statuts sont ceux de l'année 1482, qui furent dressés le 5 décembre de la même année par Jean Geiler de Kaysersberg, prédicateur de la cathédrale, Jean Simler, doyen de Saint-Thomas, le P. Emeric, religieux de l'observance de Saint-François, licencié du droit canon, et Pierre Mengis, prieur de la Chartreuse, qui avaient été nommés arbitres pour terminer les différends qui s'étaient élevés entre le commandeur et ses religieux. Celui-ci se nommait Nicolas de Bade: ceux-ci étaient alors au nombre de quatorze. Ils prouvent qu'il y avait alors des religieux non seulement à Strasbourg, mais aussi à Sélestadt et à Bergheim, où ils étaient envoyés par le commandeur.

La visite faite en 1495 porte que les Johannites chanteraient toutes les heures canoniales, qu'on y chanterait par jour deux grand-messes et qu'on y en lirait six, et que tous les jeudis de chaque semaine on y distribuerait l'aumône aux pauvres qui la demanderaient, jusqu'à la concurrence de 78 sacs de grains par an.

Après la mort d'André Wilhelmi de Fribourg arrivée le 25 janvier 1595, les religieux des deux commanderies de Strasbourg et de Sélestadt, qui n'étaient plus qu'au nombre de quatre, s'assemblèrent au mois de février, où ils dressèrent de nouveaux statuts au nombre de XXIII et écrits en latin. Il y fut statué:
1. qu'à la vacance du commandeur, du prieur et du custos, tous les religieux profès des deux commanderies auraient voix à l'élection pour le successeur;
2. que personne ne sera reçu à la profession, s'il n'est d'une science suffisante, né d'un légitime mariage, de parents honnêtes et catholiques, âgé de plus de vingt ans, et après le noviciat d'un an, et qu'il ne pourra être choisi que par l'élection du commandeur et des autres religieux, ou de leur majeure partie;
3. que le nombre des religieux, sans compter le commandeur, ne pourra être moindre de dix;
4. qu'entre ces dix, il y en aura quatre qui résideront continuellement à Strasbourg;
5. et six à Sélestadt, parce qu'il leur était libre d'exercer dans cette dernière ville le culte catholique;
6. que le prieur de Sélestadt enverra tous les ans un de ses religieux aux quatre grandes fêtes et à la Purification, à l'Assomption et à la Saint Jean-Baptiste à Bergheim pour y faire office;
7. ?
8. ?
9. que le custos résidera à Strasbourg et le prieur à Sélestadt; 10. ?
11. ?
12. que le commandeur ne pourra pas résigner sa commanderie en faveur d'un autre sans le consentement de son chapitre;
13. que le commandeur ne pourra faire aucunes aliénation, achat, vente, échange, donations, baux perpétuels etc. des biens immeubles de la commanderie sans consentement de son chapitre;
14. que le commandeur tiendra tous les ans au mois d'août un chapitre général, où il délibérera avec ses confrères, sur tous les articles qui peuvent intéresser l'utilité de la commanderie et de l'ordre;
15. que les comptes des revenus se rendront quelque temps avant le chapitre général par devant le commandeur, le prieur, le custos et deux autres religieux, dont l'un sera nommé par le commandeur et l'autre par les conventuels des deux maisons etc.

Ces statuts n'ont pas été confirmés par le grand-prieur, mais ils renferment des règlements sages et utiles propres à entretenir la paix et la concorde entre le chef et ses religieux.

Avant le luthéranisme il y avait d'ordinaire dix-huit à dix-neuf prêtres à Strasbourg, neuf à Sélestadt, qui y tenaient également l'office divin et canonial, et deux à Oberbergheim. Il y avait de plus à Strasbourg quatorze tant pauvres qu'infirmes et vieillards qui étaient entretenus dans l'hôpital, et quatre jeunes gens, qui vêtaient instruits dans la piété et les lettres, jusqu'au temps qu'ils étaient en état d'entrer dans un ordre, ou d'embrasser les ordres sacrés. On y faisait aussi tous les jours des aumônes au pauvre tant en pain et nourriture, qu'en argent et en vêtements. On y faisait aussi l'aumône aux étrangers et aux pauvres passants.

On lit dans une lettre de MM. les commandeurs et chevaliers procureurs du commun trésor, datée de Malte, 19 avril 1724, aux commandeurs et conventuels de la commanderie de Strasbourg et Sélestadt:
« Les privilèges et immunités de vos commanderies seront toujours inviolables. Nous vous envoyons la note de la taxe imposée nouvellement sur les commanderies de Strasbourg et Sélestadt, vous connaitrez qu'elles n'ont point été surchargées et que nous sommes toujours occupés du soin d'observer une égale proportion, lorsque les besoins de la religion l'obligent d'exiger des secours de ses enfants... La comanda di Strasbourg et Schlettstadt paya per l'ultima tassa imposta, l'anno 1723, fiorini d'oro 77; a tutto aprile 1724, fiorini 38, 16; a tutto aprili, fiorini 38, 16. »

La commanderie de Sélestadt fut unie à celle de Strasbourg en 1399 par Hesson Schlegelholtz, grand-prieur d'Allemagne, et confirmée en 1417, par Philipert de Naillac, grand-maître de l'ordre de Saint-Jean. (Voyez mes notes sur la commanderie de Sélestadt.)

« Wir bruder Conrad von Brunsberg Meister Sant Johannes ordens in Tulschlanden », « pour l'augmentation du culte divin », « der in unseren und unsers Ordenshauss in dem Grunenwerdt zu Strasbourg under der Wagner in der Vorstadt einjeglich und l'oblich gestifft, und sonderlich das der commandur und die Bruder, und die Kirchen des Spithals dasselben Heusser in leiblich Narungr und anderin noturft desto fUrbasser haben », pour lui et ses successeurs accorde au commandeur et frères de la commanderie et hôpital de Saint-Jean du Grunenwerdt et à perpétuité, entre-autres « die Kirche zu Hugschwir, und die Kirche zu Buhl Strassburger Bisthumbs und unser Huss Zu Bergheim, denn man spricht den Tempelhoff, Basler Bisthums, mit aller erren, nuzen, gefallen und zugehordten », avec plusieurs autres biens de l'ordre situés à Dorlisheim, Villingen et autres lieux.

Ces lettres de donation sont datées de Strasbourg de l'an 1388 et du 25 août.

La commanderie de Saint-Jean de Rhinau, qui était une dépendance de celle de Dorlisheim, fut vendue et cédée pour deux mille cent florins, en l'an 1373, et à charge d'acquitter ses dettes, à Henri de Wolffach, commandeur, et à la commanderie de Grunenwerdt de Strasbourg par Jean de Grostein, commandeur de Dorlisheim, du consentement et sous l'autorité de Conrad de Brunsberg, grand-prieur d'Allemagne.
1. C'est au titre de la commanderie de Rhinau que celle de Strasbourg est aujourd'hui décimatrice pour la moitié du ban d'Osthausen et collatrice de la cure. Les Johannites vendirent en 1338 le droit de patronage d'Osthausen, les dîmes en dépendantes et la cour seigneuriale de Huttenheim à la commanderie de Rhinau. (Alsatia illustration, tome II, page 257)

Cette vente et cession fut confirmée par lettres de Jean Fernandès d'Héredia, grand-maître, du 12 mai 1383. Il faut remarquer que le grand-prieur de Brunsberg avait reçu précédemment, par une bulle dudit grand-maître, donnée au chapitre-général de Rhodes, le 12 mars 1382, l'autorisation d'unir et d'incorporer aux commanderies conventuelles les biens et maisons des commanderies chevalières qu'il jugerait nécessaire pour l'entretien des prêtres qui y demeuraient. En 1406 le Rhin emporta les bâtiments de l'ancienne commanderie de Rhinau et une grande partie des biens y attenant.

Depuis ce temps, et surtout depuis la guerre des Armagnacs, qui firent beaucoup de tort en 1444, il ne reste à la commanderie que peu de revenus provenants de celle de Rhinau.

Quoique suivant la fondation de la commanderie de Strasbourg elle ne doit de responsion à l'ordre que six florins ou gilden, elle donne cependant tous les ans six florins d'or, le florin évalué à 20 batz.

La responsion de Sélestadt est de 128 florins d'or et 22 albos, le florin évalué 20 batz et l'albos à cinq pfennigs, monnaie de Strasbourg, ce qui fait 171 florins, 5 schellings, 10 pfennings. Elle paye de plus 171 florins 6 schellings, 1 pfenning pour les frais militaires; 25 florins, 1 schellings, 8 pfenning pour frais de logement, et 4 florins pour frais de chapitre, ce qui fait en tout, pour la responsion annuelle de Sélestadt, 213 florins, 3 schellings et 7 pfennings.

Par lettres de Philibert de Naillac, grand-maître, datées de Bâle 19 octobre 1417, renouvelées le 4 octobre 1420, au chapitre général de Rhodes, la commanderie de Saint-Jean de Strasbourg, à la mort de chaque commandeur, doit remettre au receveur du grand-prieuré d'Allemagne, pour le trésor commun de l'ordre, la somme de cent florins d'or pour droit de mortuaire ou Toifall, ce qui fut observé depuis l'an 1426 jusqu'en 1633. Alors ce droit fut aboli et remplacé depuis 1633 jusqu'à nos jours par la même somme de cent florins d'or, que chaque nouveau commandeur paye au grand-prieur d'Allemagne pour droit de confirmation.

On trouve presqu'à la tète d'un livre imprimé en 1514 à Strasbourg sous ce titre: « Christiani Drutmari gramatici expositio in Matthoeum evangelistam, folio 3, une lettre de Jacques Wimpheling, adressée Balthasari Gerhardo, domus Johannitarum viridis Insulae Argentinensis commendatori », qui commence ainsi:
« Laudo, admodum reverende pater, consilium vestrae paternitatis de divinarum litterarum tempore a sacrificiis psalmisque libero instituenda lectione. Qua pestilens otium noverca virtutum vitabitur, domum vestram honesti viri avidius petent, bonorum fratrum fervor in Deum augebitur, interior homo sapientior erit, tentationes facilius snperabuntur, mutua concordia fovebitur... ad hanc lectionem inchoandam vehementer afficior: sed me tum senium, tum obsequium, quod patriae meae impendo, retrahit... Ex Selestadio penultima aprilis anno Christi XIII supra sesqui millesimum. »

On trouve aussi à la tête de la Summa sylvestrina, imprimée à Strasbourg en 1518, une lettre d'Ottomar Luscinius de la même année, qui commence ainsi: « Venerando patri et domino Balthasari Gerhardo domus S. Joannis viridis Insula Argent. Commendatori meritissimo Ottomarus Luscinius Argentinensis... Et à la fin: Poindre quo felicius sylvestrinum hoc opus prodiret in lucem, plurimum illi arbitratus sum accedere ornamenti, si nomen tuum gestet in fonte, apud hosce, qui simul cum integerrimis moribus, pias colunt litteras, decantatissimum: neque id inhuria, quando quidem quo eruditionem subditi tui conjungant pietali, nobis id muneris jam pridem dedisti, ut pomeridiana quapiam horula, qua a re divina feriantur, bonas litteras iis audientibus profitemur. Verum quam pium opus feceris, quanttumve in rem eorum cedat, eorumque conveniat instituto, Hieronyminianum illud verbum plane indicat: Ama, inquit, scientiam scripturarum et carnis vitia non amabis. »

Le vénérable père Dominique de Jésus-Marie, prévôt ou supérieur général des Carmes déchaux de la congrégation d'Italie, mort en odeur de sainteté, vint à Strasbourg en 1621, à son retour de Vienne, où il vint à la commanderie saluer, au nom de l'empereur Ferdinand II, l'évêque de Strasbourg, Léopold Guillaume d'Autriche, qui y logeait alors. Il y obtint de la commanderie la tête d'une des onze mille vierges et l'os d'une autre sainte de la même compagnie, comme le prouve une lettre italienne qu'il écrivit à ce sujet au commandeur de Rome le 3 décembre 1622, qu'on conserve encore aujourd'hui dans les archives de la commanderie.

La commanderie de Saint-Jean a eu, depuis le temps de sa fondation jusqu'en 1699, trois administrateurs, ou protecteurs séculiers, pris dans le corps de la noblesse de Strasbourg, qui prenaient le titre de « Tutores, ou Lohnherr, ou Pfleger. »
Ce furent en premier:
1. Ruhhnann Merschiwein, fondateur de la commanderie, se donne deux autres adjoints le 5 janvier 1371. Il mourut le 18 juillet 1382.
2. Conrad zu dir Magde, nommé en 1382, mort le 30 avril 1392. Son épitaphe et celui de sa femme se trouvait au Grunenwerdt.
3. Nicolas Junge, en 1392. mort en 1408.
4. Nicolas Merschwein, en 1408, mort le 21 janvier.
5. Jean Sturm, en 1420.
6. Nicolas Bernard Zorn de Boulach, en 1447. Mort le 24 juin 1460.
7. Georges Zorn de Boulach, en 1460 et 1469.
8. Henri Beger de Geispoltzheim, en 1472. Mort le 15 octobre 1479.
9. Adam Zorn, stettmeister en 1479 et 1511.
10. Jacques Zorn de Plobsheim, en 1425.

Ce fur en deuxième:
1. Henri ou Heintzmann Wetzel, mort le 1 novembre 1387. Son épitaphe se trouvait au Grunenwerdt.
2. Nicolas Zorn de Boulach, nommé en 1387. Mort le 5 octobre 1389.
3. Jean de Kageneck, prefectus aulae episcopalis, nommé en 1389. Mort le 30 août 1498. Son épitaphe au Grunenwerdt.
4. Pierre Blumelin, en 1408.
5. Jean Ecchard, en 1420 et 1454.
6. Frédéric de Rust, en 1460. Mort en 1473.
7. Jean Rodolphe d'Endingen, en 1473. Mort en 1494.
8. Conrad ou Cuntz Merschwein, en 1494.
9. Caspar de Boulach, en 1507. Mort le mardi après la Saint-Marc 1516.
10. Jean Bock, en 1525 et 1527.

Ce furent en troisième:
1. Jean Merschwein, burgraff de Strasbourg, tuteur en 1371. Mourut quelques temps après, avant 1374.
2. Nicolas de Zorn-Lapp, en 1374. Ce fut lui qui avec Jean de Kageneck et Nicolas Junge, réglèrent en 1393 le serment que devait prêter chaque tuteur pour défendre la fondation de Saint-Jean, contre tous qui l'attaqueraient. Il mourut le 11 mai 1393. Son épitaphe au Grunenwerdt, ainsi que celle de sa femme.
3. Paul Mosung, en 1393 et 1394.
4. Adam Loselin, en 1405 et 1408.
5. Burcard de Mullenheim-Rechberg, en 1408 et 1420.
6. Nicolas Lentzlin, en 1447. Mort le 29 décembre 1460.
7. Conrad ou Cunon de Kageneck, en 1460 et 1469.
8. Nicolas Zorn de Bulach, en 1492 et 1500.
9. Guillaume Bocklin, en 1492 et 1500.
10. Balthassar Bocklin, en 1507.
11. Louis Bocklin, en 1511 et 1525.

Les tuteurs suivants, d'accord avec le Magistrat, eurent avec le commandeur et le custos les clefs du coffre où était l'argent, des archives, du trésor et des ornements de l'église, ce qui fut l'objet des plaintes du commandeur présentées au Magistrat le premier dimanche de l'avent 1536.
Ce furent en premier:
1. Jacques Sturm, stettmeister, luthérien, en 1552.
2. Hildebrand de Mullenheim, en 1557. Mort le 3 juin 1559.
3. Adolphe de Mittelhausen, stettmeister, élu le 3 juillet 1559 par le commandeur et les deux autres tuteurs.
4. Wolfgang Sigismond de Wurmser, stettmeister, élu en 1568. Mort en 1573.
De 1573, jusqu'en 1600, il ne fut point nommé de tuteurs.
5. Hugues Sturm de Sturmeck, en 1600. Mort en 1616.
6. Bernard de Kageneck; stettmeister et luthérien, nommé, ainsi que les suivants, par le seul commandeur, le 5 janvier 1617. Il vivait encore en 1642.
7. Philippe Jacques Wurmser de Vendenheim, stettmeister et luthérien, en 1659. Mort en 1676.
8. Georges Thierri Zorn de Plobsheim, stettmeister et luthérien, nommé le 25 avril 1678, mort en 1688. Dernier tuteur.

Ce furent en deuxième:
1. Jean Jacques Widergrun de Stauffefiberg, stettmeister en 1554 et 1559.
1. Jacques Bocklin, en 1568.
3. Jacques de Pfaffenlapp, en 1600. Mort vers 1615.
4. Nicolas Jacques Wurmser de Schaffolsheim, nommé, ainsi que le suivants, le 5 janvier 1617 par le seul commandeur.
5. Joachim de Berstett, stettmeister et luthérien, en 1633. Mort vers 1642.
6. Jean Bernard Volz d'Altenau, stettmeister et luthérien, nommé le 18 novembre 1643. Mort 1659.
7. Henri Balthasar de Kippenheim, stettmeister et luthérien, nommé le 2 novembre 1659. Mort 22 février 1679.
8. Jean Guillaume de Kippenheim, stettmeister et luthérien, nommé le 9 mars 1679. Mort en 1699. Dernier tuteur.

Ce furent en troisième:
1. Ullmann ou Rullmann Baecklin de Baecklinsau, stettmeister, luthérien, en 1552 et 1573. Il vivait encore en 1573.
2. Georges Wurmser de Schaffolsheim, catholique, nommé par le commandeur et les autres tuteurs. Il vivait encore en 1611. Mort vers 1640.
3. Jean Christophe de Wildenstein, catholique, nommé, ainsi que les suivants, par le seul commandeur, le 18 novembre 1643. Mort le 5 novembre 1660.
4. Jean Frédéric de Wangen, catholique, nommé le 22 février 1661. Mort 1688. Dernier tuteur.
Sources: Nouvelles Oeuvres Inédites de Grandidier — Ordres Militaires et Mélanges Historiques — Strasbourg. Editeur-Libraire H. Huffel — M.D.CCCC. Colmar

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