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Commanderies de l'Ordre de Malte
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Commanderie de Saint-Maulvis
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Commune: Sainte-sergée - 80

Domus Hospitalis Saint-Maulvis
Domus Hospitalis Saint-Maulvis

Le commandeur était seigneur de Saint-Maulvis, chef-lieu de baillie, ayant toutes justices sur 22 villages, plaids de quinzaine en quinzaine à Saint-Maulvis. Cette commanderie appartenait déjà à l'ordre de Saint Jean de Jérusalem avant 1179, elle était très importante et son chef-lieu consistait en un château de forme quadrangulaire, tenant lieu d'hôtel seigneurial, avec dépendances, écuries, étables et jardins, le tout entouré de murailles en pierre de taille. Cet enclos renfermait l'église, le cimetière et 22 journaux de terre il tenait à la rue Normande, à la mare Hénocq, à la rue de la Maladrerie et à la rue de l'église vers Epaumesni).
Durant la guerre de Cent ans Saint-Maulvis fut entièrement détruit et brûlé, à l'exception de la forteresse occupée par des « gens d'armes » (1350), en sorte que le pays resta inhabité pendant seize ans. Les revenus de la commanderie s'étant considérablement amoindris, le Grand prieur de France, Guillaume de Mailloc, pour remédier à cet état de choses, convoqua, en 1357, un chapitre général à Paris et il fut décidé qu'on donnerait à frère Nicolas de Follebarbe la jouissance de la commanderie pour dix ans, « moyennant 1000 livres une fois payées, et une redevance annuelle de 18 livres, 10 sols tournois, pour tailles et pitances. » Nicolas de Follebarbe concéda pour neuf ans à Jean des Janvisie droit de quêter, appartenant au bailliage « pour les grans pènes, travaulx et missions soutenus pour garder ce droit », à la charge de payer 30 livres tournois de rentes annuelles (27 juin 1357).

Nicolas de Follebarbe mourut avant de s'être acquitté de sa mission et fut remplacé par Jean de Courchon. En 1373, le revenu global de la commanderie s'élevait à 854 livres, 17 sols parisis, entièrement absorbés par les charges et l'entretien de cinq frères (206 livres pour Saint-Maulvis seulement).
A cette époque, les terres du domaine consistaient en 400 journaux, rapportant 3 sols du journal ; au XVIIIe siècle, elles étaient diminuées de moitié ; elles étalent situées aux lieux dits la Caurroie, le bois Ferret.
Jean de la Vicogne ayant succédé à Jean de Courchon, eut le « vacant » pour une année à la condition de pourvoir à tous les frais, d'entretenir vingt bêtes à laine « desquelles bestes les laines seront à son proffit et les corps desdites bestes demeureront à la volonté du Grand prieur, de laisser 4 pourceaux surannez, 3 truyes, 1 ver et 16 autres pourceaux aagiez de demi an ou de plus, 6 vaques, 2 génisses, 1 tor et une autre aumaille au lieu de tor si tor n'y avoit, 9 jumens enharnaquez de carrue, de fers, de traits, de coliers et 2 cars avec une autre jument desharnaquie », en un mot de laisser toutes les choses qu'il avait trouvées. Le même document nous apprend qu'à cette date (1380), il en coûtait pour le « vivre et entretiennement de V frères et II donnés, pour chascune personne XII deniers le jour, valent VIxx VI livres, pour robes et nécessitez, pour chascun VIII livres: somme LVI livres »

Les membres dont se composait la commanderie de Saint-Maulvis étaient, au XIIIe siècle Nesle-l'Hôpital, Yzengremer, Vraignes, Camps, Hescamps, Romescamps, Sarnois. A la chute des Templiers, s'ajoutèrent les Rosières et Brocourt (27 avril 1313).
Romescamps avait été légué à la commanderie par Perotte de Lignières, qui laissa en outre aux frères « son corps et ses biens » (2 avril 1254).
Les revenus de la commanderie s'élevaient:
En 1583, à 4.800 livres.
En 1668, à 9.396 livres, 6 sois, 3 deniers.
En 1787, à 23.402 livres.
En 1748, il y avait un fermier de la basse-cour du château.

Les principaux commandeurs sont:
Le chevalier Jean du Fay, qui fit faire un censier pendant la trêve entre le roi de France et les Anglais octobre 1447.
Pierre d'Aubusson, qui devint grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et se signala au siège de Rhodes (1480), ou il reçut cinq blessures ; le pape Innocent VIII lui décerna le titre de « bouclier de l'Eglise » et lui donna la pourpre romaine, pour le récompenser de ses services.
Philippe de Villiers de l'Isle-Adam, mort à Malte en 1534, nommé commandeur en 1510 ; au décès de Nicole de Montmirel, il vainquit la flotte du Soudan d'Egypte, fut nommé grand prieur de France, puis grand maître de l'ordre, en 1521 ; il se rendit célèbre par sa belle défense de Rhodes contre Soliman.
Jean de Courtenay (1548).
Louis de Mailloc (1570).
Claude de Saint-Phal (1663).
François de Broc Saint-Marc (1665).
Louis Feydeau de Vaugieu (1699).
Charles-Alexandre de Grieu (1741).
Charles-Marie du Roux de Varennes (1783-1791), dernier commandeur.

Il y avait à Saint-Maulvis un fief très important, appelé le fief de l'Hospital, relevant de Wiry. Il appartenait dès le XIIIe siècle à la famille Sarpe, qui eut pour représentant Bernard en 1302 ; ses descendants conservèrent la seigneurie jusqu'à Enguerran, dit Cugnard, dont la fille, Antoinette, épousa, en 1466, Jean de Biencourt, seigneur de Poutraincourt. Ce dernier, à la mort de son beau-frère, Antoine, reçut le fief de l'Hospital et quatre autres petits fiefs en avancement d'hoirie (1e mai 1481), à la charge de foi et hommage, de 60 sols parisis de relief, 20 sols de chambellage, aide, quint et requint, envers l'ordre de Saint Jean de Jérusalem. Ses successeurs furent constamment en lutte avec les commandeurs pour l'exercice de certains droits seigneuriaux ; de nombreux procès naquirent, qui furent toujours au désavantage de la famille de Biencourt.
Le fief de l'Hospital consistait en un manoir seigneurial, existant déjà en 1440, reconstruit en 1540 et détruit au XVIIIe siècle ; il était bâti sur 6 journaux d'enclos ; ses dépendances comprenaient un pré, appelé le petit pré ; 34 journaux de terre, dont 15 au lieudit le Val de Meige, VI prés d'une contenance totale de 10 journaux environ, des droits et censives sur 8 masures construites sur 10 journaux, le tout pouvant rapporter, au XVIIe siècle 171 livres, 8 chapons, 6 poules.

La famille de Biencourt conserva jusqu'à la Révolution ce fief important avec quatre autres petits fiefs, parmi lesquels se trouvent le fief Féret, le fief Wiry et le fief d'Avoine, qui relevaient de Wiry. Cette famille était autorisée à jouir de la chapelle se trouvant dans le chœur de l'église, du côté de l'épître, sans avoir le droit d'y mettre ses armoiries ; l'eau et le pain bénits lui étaient présentés après le commandeur.
Charles de Biencourt ayant fait élever sur la place de Saint Maulvis un poteau à carcan, un arrêt du Grand Conseil en ordonna la suppression (1740).

Le fief de Saint-Maulvis, dans lequel il faut voir, très probablement, le fief de l'Hospital, fut acquis en octobre 1231 par Jean de Picquigny, seigneur de Fluy ; il était à Florimond de Biencourt en 1557.

Un fief, qui doit être le même que le précédent, fut acheté, en avril 1291, par Jean de Briquemesnil.
Petit fief à Lionnel du Hamel en 1557.
Fief à Robert d'Yseu, qui le vendit le 13 juin 1354.
Fief du Fresne Bacquet, tenu d'Airaines, à Charles Jolly, en 1678.
Fief Belleperche à Quentin d'Aigneville en 1557 ; à Nicolas, en 1600 ; puis à son neveu, Antoine d'Aigneville ; à N. d'Halloy d'Andainville, au XVIIe siècle.

Fief tenu du seigneur de Fresnoy, à Ferdinand de Beaurain en 1749.
Petit fief à Claude d'Aigneville, qui le vendit le 18 janvier 1542 à Nicolas de Fontaines, seigneur d'Etréjust.
Fief à Madeleine Levasseur, puis à Claude-François Creton, son neveu, président au grenier à sel d'Amiens (1756).
Fief de l'ancien moulin d'Avesnes, tenu de Picquigny ; on trouve aussi le fief du Vieux moulin d'Avesnes, relevant d'Avesnes-Chaussoy (1687).
Fief de Razoire, tenu de Saint-Maulvis.
En 1337 on mentionne Hue, châtelain de Saint-Maulvis.

L'église, du XVIe siècle, compromise par des travaux maladroits exécutés en 1776, s'écroula en 1845 à l'exception du clocher et du chœur ; le clocher est une des plus magnifiques tours de la contrée ; sa hauteur a été malheureusement réduite à plusieurs époques par suite d'ouragans ou de coups de foudre ; il est du commencement du XVIe siècle, de forme carrée, bâti en pierre du pays, muni de puissants contreforts qui montent jusqu'à sa toiture, et de cinq larmiers gothiques, contournant les contreforts.
L'étage inférieur de la tour est voûté sur croisée d'ogives.
Le portail, du XVIe siècle, a sa porte en deux ventaux séparés par un trumeau, avec linteau en anse de panier, et surmontée d'un tympan, qui est décoré dans le style et était orné autrefois de statues ; de chaque côté se voient des dais sculptés ; les baies ont conservé leurs meneaux ; une tourelle, placée à un angle de la tour, sert d'escalier.
Le chœur resté debout, après la chute de la nef, se termine en abside demi-circulaire.

A l'intérieur, on remarque une cuve baptismale du XVe siècle en pierre du pays, un bénitier en pierre du XVIIIe siècle, représentant un ange déroulant entre ses mains une banderole.
Les boiseries du chœur sont du XVIIe siècle ; le maître-autel est de la même époque.
Dans la sacristie un meuble porte une croix de Malte.
L'église servait de sépulture à la famille de Biencourt et aux commandeurs et chevaliers de Malte ; sous le clocher une pierre tombale du XIIIe siècle très fruste recouvre le corps de Jean de Mende, hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem.
A l'entrée du cimetière se voit une gargouille sculptée très ancienne.

Lieux-dits : Les Courts Jains, la Corroy, le Moulin Féret, la Fosse de Devins, la Motte, les Terres Halloy, la Justice, le Bois Rasoir ; les rues Normande, du Quartier du Roi, de la Maladrerie, des Carrons.
Sources : Dictionnaire historique et archéologique de la Picardie. Arrondissement d'Amiens, Canton Oisemont, Picquigny, Poix et Villers-Bocage. Paris, Amiens 1919. - BNF

Commanderie de Oisemont
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Oisemont - 80

Domus Hospitalis Oisemont
Domus Hospitalis Oisemont

Le fief du Moulin de la Tour d'Oisemont, situé sur une hauteur, non loin du château, était possédé par la Commanderie ; il était loué 600 livres en 1787.
Les Templiers avaient à Oisemont une importante commanderie, dont l'origine remonte à la fin du XIIe siècle. Elle était déjà florissante, en 1205, lorsque le comte de Ponthieu lui fit une donation. Aélis, comtesse d'Eu, leur octroya, en 1220, un chariot à 4 chevaux de bois mort, à prendre chaque année dans la forêt d'Eu. En outre de biens considérables, la Commanderie exerçait sa juridiction sur 8 pays, et possédait en d'autres de nombreuses censives.
Les chevaliers avaient bâti, près de l'église, une véritable forteresse, qui fut détruite, en 1346, par le roi d'Angleterre. Lors de la chute du Temple, en 1312, les revenus et propriétés de la maison d'Oisemont passèrent, en grande partie, aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dont l'établissement subsista jusqu'à la Révolution.
La Commanderie resta chef-lieu de baillie, et son domaine comprenait, en 1373, « quatte quarrées de terre valant IIIIe L journeulx, le journel prisié 111 sols parisis, soit 67 livres 5 sols », plus 28 livres pour la halle et la vicomte d'Oisemont, ainsi que pour le four 23 livres de redevances en nature, 2 moulins rapportant 16 livres ; 34 livres de dîmes en nature, du bois pour son usage, en tout environ 335 livres. De ces 450 journaux de terre, il en restait à peine la moitié en 1783, affermée 5.000 livres.
Les dépenses, à la fin du XIVe siècle, se montaient à 26 livres par frère ou prêtre, au nombre de huit. Les terres que les chevaliers faisaient valoir eux-mêmes furent données à bail par le Commandeur François Haste, en 1394, moyennant cent francs d'or.

La guerre de Cent ans ruina presque entièrement la maison d'Oisemont. En 1370, le bourg fut dévasté par le duc de Lancastre et le château incendié ; on le rebâtit en 1372. En considération des maux que les habitants avaient soufferts, le Commandeur, Robert de Juilly, les affranchit du droit de « mortage » et le chapitre de l'Ordre, tenu à Paris, les déchargea d'une partie de leurs redevances, pour les aider à relever leurs demeures (1370).
Un siècle plus tard, les maisons bâties en dehors de l'enceinte et appartenant à l'Ordre ne produisant aucun revenu, leurs locataires les ayant abandonnées, en raison des guerres et du brigandage, qui régnaient dans la contrée, le Commandeur les fit entourer d'un mur pour les protéger.

La misère était si grande, a cette époque, qu'il n'y avait plus que quatre prêtres à la Commanderie, qui desservaient les églises et les chapelles dont les Hospitaliers avaient les dimes et le patronage.
Le nombre des maisons, qui était de 200 en 1459, était réduit à 60, presque toutes dans le bourg ; elles étaient situées « rue de l'Ostellerie, rue de Boville, rue de Blangy, qui deschent en le rue de Canchie, en le rue de Wailli au bourc, en le rue qui deschent du bourc en le rue de Canechières, en deux rues qui deschendent de Wailly en le rue de Canechières, en le rue Cache Corneille, en la rue de Fontaines commenchant au bourc en le Noefve rue (rue Neuve) »
En 1576, le Conseil d'Etat fit remise à frère Artus de Piennes, commandeur, « de tout ce qu'il doit des décimes jusqu'à la fin de 1598, attendu les ravages exercés par les Anglais dans la dite commanderie. »

La baillie d'Oisemont possédait sur ses tenanciers les droits de haute, moyenne et basse justice, de relief, de chambellage, de vif herbage d'une bête vive sur vingt « laquelle devait être mâle pourveu qu'elle ne soit noire, cornue ne billatre. »
« Si les sujets, hostes et manans ne payaient leurs censives, le Commandeur pouvait faire dépendre les « huis et fenêtres de dessus les frocs des maisons et ceux qui devaient ne pouvaient les rependre sans avoir acquitté la censive. » Outre ces droits, la Commanderie avait encore ceux de mesurage des grains dans le bourg et sur le marché, de hallage, d'étalage, de pesage de fil et de laine, de dime de laine à raison de 2 sols par dépouille de mouton, le droit d'élanguage ou de languéiage des porcs qui « se rendaient à Oisemont pour être vendus au franc marché et à la foire des Engelés, et, vers le XVIIIe siècle, on établit le droit des pieds forchus. »
Ces redevances étaient affermées, en 1787, 1974 livres pour neuf années.
La Commanderie avait une coutume locale qui fut rédigée en 1507, en 6 articles, et dans laquelle se trouvait le suivant: « Les nouveaux bourgeois étaient tenus de porter la potence. »

Chaque année, les habitants d'Oisemont offraient au Commandeur un chapon et une poule pour droit de four, « huis ouvert et réséandise », qui constituait le droit de bourgeoisie. Moyennant le paiement d'un denier par an pour chaque bête à laine, ils pouvaient en avoir 19 chez eux.

De son côté le Commandeur devait donner tous les jours un plat de viande de sa table, pour l'aumône, avec un petit pain bénit, le Jeudi-Saint, il lavait les pieds aux pauvres, les invitait à diner, leur remettait à chacun 3 deniers et « le dit jour, après dîner, le dit Commandeur étoit tenu de trouver le vin à faire la scène, là où il fault, environ 8 à 10 lots de vin et tout chascun qui y venoit avoit une miche bénite, sans aultre espices. »
Les principaux Commandeurs furent Templiers
Richard (1205-1209).
Arnould de Guise (1277).
Raoul l'Anglois (1296).
Jean de Crèvecœur (1301-1302).
Nicolas de la Celle (1303).
Guillaume de la Place (1305-1307).

Ordre de Saint-Jean de Jérusalem 1355
Frère Jacques de la Vallée 1372.
Frère Philippe Dyvost, prêtre 1388.
Eustache Haste 1408.
Hue de Sarcus 1509.
Le chevalier des Ursins 1525.
Le chevalier Jacques de Bourbon 1587.
Louis de Mailloc 1594.
Le chevalier Adolphe de Vignacourt 1629.
Philippe de LongviIlers Poincy, vice-amiral 1662.
Jacques de Carrei-Mercey 1752.
Claude de Rouvroy-Saint-Simon 1783.
Charles-Gabriel de Cardevac d'Havrincourt.

La Commanderie avait pour revenus
904 livres en 1495.
4.500 livres en 1583.
21.000 livres en 1757.
28.000 livres en 1783.
13.779 livres en 1789.

L'église a été incendiée en 1787, et a été en grande partie reconstruite en 1805 ; elle était en pierres et les raccommodages sont pour la plupart en briques. Elle a conservé un portail roman de la fin du XIIe siècle, avec voussures en plein cintre et moulure à zigzags, portées sur des colonnes dont les chapiteaux sont à feuillages, et le tout surmonté d'une grande fenêtre.
Le clocher carré, de 1687, s'élève sur la dernière travée du bas-côté sud, vers le chœur.
L'intérieur est formé d'une nef et de deux collatéraux, séparés par des arcades en tiers-point, supportées sur des piliers sans caractère ce qui reste des anciens chœurs, nef et bas-côté indique le XIIIe siècle.
L'église possède un confessionnal en bois sculpté du XVIIe siècle et une cloche du XVIe.

Epaumesnil
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie - 80
Spissum menile, XIIe siècle ; Espesmaisnil, 1170 ; Espermaisnil, 1301 ; Espemaignil, 1337 ; Espeau Mesnil, 1415.
Paroisse du doyenné d'Airaines, puis d'Hornoy en 1693 ; archidiaconé de Ponthieu, diocèse d'Amiens. Vocable Saint-Martin.
Présentateur : le commandeur de Saint-Maulvis.
Décimateur le même commandeur, qui payait au curé une portion congrue de 300 livres.
Revenus de la cure, 327 livres en 1728 ; de la fabrique, 230 livres 10 sols, en 1699 ; 435 livres 10 sols, 6 deniers, en 1705.
La fabrique percevait en outre 20 sols chaque année, pour le luminaire d'une messe basse à perpétuité, fondée par le chanoine Lucas, qui avait donné à l'église une chasuble de damas noir.
La coutume d'Epaumesnil était la même que celle de Saint-Maulvis.

Le fief de la Commanderie appartenait à la commanderie de Saint-Mautvis ; il était tenu d'Hélicourt et consistait en 6 journaux de terre affermés 70 livres, en 1749, plus des cens et des rentes foncières perçus sur quelques masures.

Fontaine-le-Sec
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie - 80
Fontanæ Siccæ, 1183 ; Fontaines les Secqnes, 1507 ; Fontaine Sel, 1685.
Vicariat de la paroisse d'Oisemont, desservi par un prêtre appartenant à l'ordre de Malte. Une ordonnance épiscopale du 20 juillet 1722 permit de célébrer la messe à haute voix, dans la chapelle de Fontaine-le-Sec, les dimanches et fêtes.
Doyenné d'Oisemont, archidiaconé de Ponthieu, diocèse d'Amiens.
Vocable Saint-Nicolas, évêque de Myre en Lycie.
Décimateurs : la commanderie d'Oiserriont avait des revenus qui s'élevaient, en 1373, à 6 muids de grains, perçus sur des terres qui appartenaient jadis aux Templiers et provenaient d'anciennes fondations faites par des seigneurs de Fontaine-le-Sec à cet ordre militaire.
Au XVIIIe siècle, le Commandeur recevait quelques dîmes novales.
Le prieuré de Saint-Pierre et Saint-Paul à Abbeville possédait sur ce village une branche de dîme, affermée 440 livres en 1729.
Fief
La commanderie d'Oisemont tenait en roture des terres situées sur le chemin de Fontaine-le-Sec à Fay ; elles rapportaient, en 1373, 6 muids de grain ces droits provenaient probablement des Templiers.

Foucaucourt-Hors-Nesle
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie - 80
La seigneurie de la deuxième partie était au commandeur de Saint-Maulvis.
Un fief important appartenait, en 1780, à Florimond Marié de Toulle, qui reconnaissait le tenir du commandeur de Saint-Maulvis ; d'après son aveu, il se composait d'une maison et d'un herbage planté d'arbres fruitiers, plus une autre masure et 21 journaux 73 verges de terre, pour lesquels il payait en tout 10 mesures d'avoine, mesure de Saint-Maulvis, 2 livres 4 sols 8 deniers et une poule.
De la même Commanderie dépendaient encore :
Un petit fief de 5 journaux de terre, situé près le chemin de Senarpont à Abbeville et la sente qui conduit de Rambures à Meunières ; ce fief appartenait, en 1780, à Mademoiselle de Riencourt et provenait de son aïeul maternel, Antoine de Cacheleu.

Forceville-en-Vimeu
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Oisemont - 80

Domus Hospitalis Forceville
Domus Hospitalis Forceville

La commanderie d'Oisemont y possédait des dîmes novales ; elle devait entretenir l'église et payer le vicaire.
Quelques années après, Hippolyte de Monthomer, veuve de Hugues, eut à soutenir un procès avec le commandeur de Saint-Maulvis, parce que la chapelle avait été élevée en forme d'église avec clocher et porte sur rue, vis-à-vis de l'ancienne chapelle. Par transaction du 23 décembre 1630, la nouvelle chapelle fut substituée à l'ancienne et une portion de celle-ci fut arrangée pour le logement du chapelain. Vocables Sainte-Catherine, et, en 1789, Saint-Gilles.
Décimateurs : le chapitre de Notre-Dame, à Longpré-les-Corps-Saints, avait un petit dîmage sur le territoire de Forceville ; la commanderie d'Oisemont y possédait des dîmes novales elle devait entretenir l'église et payer le vicaire.
La coutume de Foucaucourt était semblable à celle de Saint-Maulvis.
La commanderie de Saint-Maulvis avait sur le territoire de Foucaucourt des biens dont l'origine remontait aux Templiers.
Un fief important appartenait, en 1780, à Florimond Marié de Toulle, qui reconnaissait le tenir du commandeur de Saint-Maulvis ; d'après son aveu, il se composait d'une maison et d'un herbage planté d'arbres fruitiers, plus une autre masure et 21 journaux 73 verges de terre, pour lesquels il payait en tout 10 mesures d'avoine mesure de Saint-Maulvis, 2 livres 4 sols 8 deniers et une poule.
De la même Commanderie dépendaient encore :
1° Un petit fief de 5 journaux de terre, situé près le chemin de Senarpont à Abbeville et la sente qui conduit de Rambures à Meunières ce fief appartenait, en 1780, à Mademoiselle de Riencourt et provenait de son aïeul maternel, Antoine de Cacheleu.
2° un autre fief possédé, en 1780, par Louise de Canteleu et venant de la succession de Charlotte de Canteleu, veuve de Frouet d'Outremencourt, qui en fournit l'aveu le 21 juillet 1676 pour ce fief, il était de 18 sols, 8 deniers.
3° un petit fief de 2 journaux, traversé par le sentier de Meunières à Rambures et relevant de Villeroy.
4° le fief de Brimeu consistant en terres labourables et 100 livres de censives ce fief, souvent désigné Brimeux-lès-Foucaucourt, était en 1520, à Jean Rohault, sieur de Bellencourt, et resta dans sa famille jusqu'à Philippe Rohault, mort en 1671.

Vicariat d'Oisemont, desservi par un prêtre de la commanderie d'Oisemont ; doyenné d'Oisemont, archidiaconé de Ponthieu, diocèse d'Amiens. Décimateur le curé d'Oisemont, curé de Fresne, qui percevait pour la Commanderie les dimes novales et celles des enclos de Fresne et de Tilloloy.
En 1732, à la suite d'une contestation entre les habitants et le curé, celui-ci accorda les dîmes à son vicaire à la condition qu'il instruirait gratuitement les enfants de Fresne et de Tilloloy.

Fresnes-Tilloloy
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Oisemont - 80
Un fief à la commanderie d'Oisemont contenait 26 journaux de terre loués, en 1717, pour 9 ans, moyennant 525 livres.

Fresneville
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Saint-Maulvis - 80
Un petit fief, à la commanderie de Saint-Maulvis, comprenait un domaine situé au lieu-dit le Rideau de la commanderie.

Fresnoy-Andainville
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Oisemont - 80
L'abbaye de Saint-Germer de Fly avait également une petite portion de dime sur ce village, ainsi que la commanderie de Saint-Maulvis.
Revenu de la cure, 60 livres en 1728.

Ecoreaux
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Oisemont, Commune: Frettecuisse - 80

Domus Hospitalis Ecoreaux
Domus Hospitalis Ecoreaux

Ecoreaux ou Ecoreau ; Colreium, 1219 ; Carriaux, Carrières, 1373 ; Les Correaux (Cassini), 1552 ; Escorreauxs, 1733 Correauses, 1748.
Sur la carte de l'IGN, sous la commune de Frettecuisse, il y a un lieu-dit « Vallée des Correaux » Les Carreaux sur la carte de Cassini.


Chapelle des Templiers à Ecoreau

Vestiges de la chapelle des Templiers.
Les templiers ont possédé au lieudit Ecoreaux cette chapelle fondée en 1234 par Gilles de Rivière, seigneur de Rivière et de Frettecuisse. La fondation fut confirmée par son fils Raoul. Les ruines sont classées aux monuments historiques depuis 1926. BNF

Très ancienne maison des Templiers, qui date presque de la fondation de l'Ordre ; elle fut réunie à une époque indéterminée à celle de Mouflières. Au XIVe siècle, elle comprenait un manoir et dépendances, 230 journaux de terre, 40 journaux de bois, appelés le Bois Ducrocq, le tout rapportant 78 livres parisis ; elle était tenue de donner chaque année 6 muids 8 setiers de grains à l'abbaye de Saint-Michel du Tréport, 7 sols au seigneur de Belleperche et 3 setiers d'avoine à la dame de Dreux.
Pierre de Saint-Just en fut le dernier précepteur du Temple ; emprisonné avec de nombreux frères, il rapporta, lors de son procès, qu'il existait à Ecoreaux une potence, destinée probablement à affirmer le droit de haute justice des chevaliers.
A l'abolition des Templiers, Ecoreaux fut donné aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui le rattachèrent plus tard, au XVe siècle, à la commanderie d'Oisemont.
En juin 1373, Philippe Dyvort s'intitulait commandeur de Mouflières et des Courraux : il afferma, cette année même, 17 journaux de terre à Ecoreau.
Cette maison rapportait, en 1599, 15 muids de grains, moitié blé, moitié avoine, et était louée, en 1786, 2.700 livres.

L'habitation, y compris la chapelle, les granges, étables, écuries, jardin, s'étendait, en 1749, sur 5 journaux 50 verges de terrain ; elle était occupée, en 1495, par le censier, et tombait en ruine en 1783.
La chapelle, qui subsiste encore, dans un état lamentable, et qui sert aujourd'hui de grange à la ferme, a été construite par les Templiers, qui avaient fait de cette maison un centre important.
Plusieurs auteurs la considèrent comme étant la chapelle Sainte Marguerite, fondée, en 1334, par Gilles de Rivières, dont nous avons parlé à l'article de Frettecuisse nous ferons remarquer qu'il serait peut-être difficile de trouver dans cet édifice l'empreinte du XIVe siècle ; dans ces conditions, il faudrait chercher ailleurs la chapelle Sainte-Marguerite. Celle qui nous concerne appartient aux petits oratoires que bâtissaient les Templiers sur les fiefs importants qu'ils possédaient. A la chute de l'Ordre, les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem assurèrent le culte à Ecoreaux.

La chapelle d'Ecoreaux, du XIIIe siècle, en belle pierre blanche, a 15 mètres de long sur 7 mètres 32 de large, elle est divisée en deux travées et était autrefois voûtée en pierre. Le chevet plat et la nef sont éclairés par six fenêtres en lancettes. Quant au portail, il se compose d'une baie encadrée de trois colonnettes recevant les retombées des trois voussures. Les chapiteaux, très endommagés, représentent des feuilles d'eau.
A l'intérieur, on remarque une jolie petite piscine.
Un cimetière existait auprès de cette chapelle des fouilles, pratiquées en 1827 et plus récemment donnèrent des fragments d'armes et des ossements.

Heucourt
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie, Commune: Heucourt-Croquoison - 80
Hoecort, 1164 ; Heucuria, 1166 ; Heuecorte, 1166; Haocurt, 1176 ; Huecort, 1177 ; Escurt, 1279 ; Heuencourt, 1301 ; Hocourt, 1369 ; Heunecourt, 1648 ; Haucourt, 1733.
Paroisse du doyenné d'Airaines, archidiaconé de Ponthieu, diocèse d'Amiens. Vocable Saint-Martin.
Présentateur l'abbé de Selincourt ; l'autel d'Heucourt avait été retiré de mains laïques par l'évêque d'Amiens Thibaut et par lui donné à l'abbaye de Selincourt en 1177.
Décimateurs la commanderie de Saint-Maulvis pour 1/3 et le curé pour le reste ; cette dîme lui provenait en partie du don fait à l'abbaye de Selincourt en 1177, par Girold Famine, Bernard Cotin et Mathieu.
Revenus de la cure, 350 livres en 1730, puis 400 livres à la fin du siècle.
Le curé avait, en 1532, la sixième gerbe sur le fief Cambos, à Airaines.
Fief à la commanderie de Saint-Maulvis.

Inval-Boiron
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Andainville - 80
La deuxième seigneurie, mouvant du duché d'Aumale, pouvait consister en prés et terres labourables, elle était située sur la rive gauche du Liger et était membre de la commanderie de Saint-Maulvis, en 1507.
Dans un acte de 1219, il est dit que Gauthier de Piérrecourt, possesseur de cette partie d'Inval, donnait aux lépreux du Quesne une mine annuelle de blé, mesure d'Arguel, à prendre au moulin d'Inval (qui me contingit).

Lignières-en-Vimeu
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Oisemont - 80
Cette paroisse du doyenné d'Oisemont n'existait pas en 1301 ; vers la fin du XVe siècle elle devint secours de Mouflières archidiaconé de Ponthieu, diocèse d'Amiens.
Le curé de Mouflières, qui desservait Lignières, était à la nomination du commandeur d'Oisemont.
Décimateurs au XIVe siècle, les Templiers de la maison de Mouflières possédaient presque la totalité des dîmes en nature à
Lignières. Après la chute de l'Ordre, ces dîmes passèrent aux Hospitaliers d'Oisemont.

Mouflières
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Oisemont - 80

Domus Hospitalis Mouflières
Domus Hospitalis Mouflières

Présentateur le commandeur d'Oisemont.
Décimateurs: La commanderie d'Oisemont avait les 2/3 des dîmes et une ferme seigneuriale, louée, en 1787, 2400 livres annuellement, pour un bail de 90 ans.

Les Templiers possédaient dans ce village des biens importants qu'ils avaient acquis, en 1185, par suite de l'échange, que fit avec l'abbaye de Séry Baudoin de Gant, proviseur du diocèse d'Amiens. L'ordre du Temple abandonna le fief de Busménard ou Rohastre, pour la ferme de Mouflières. Thibault, évêque d'Amiens, ratifia cette convention le 28 mars 1186. La maison créée alors fut réunie plus tard à celle d'Oisemont ; elle avait pour membre les Correaux, annexe de Frettecuisse.
A la chute des Templiers, en 1311, elle passa aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui la conservèrent jusqu'à la Révolution. Le presbytère, l'église et le cimetière faisaient partie du domaine de la commanderie et s'étendaient sur un journal et demi de terrain.

Cette maison était située près de l'église, sur le chemin de Lignières à Oisemont ; elle rapportait, à la fin du XIVe siècle, 4 livres, 6 sols, 8 deniers et ses 500 journaux de terre donnaient 75 livres de revenu.
En 1459, il n'y en avait plus que 300 journaux aux lieux-dits: la Voie de Villeroy, le chemin de Cannessières, le Caufouret, la Haie Poiret, la Planquette, le Vaudemont, affermés alors « 30jallées » de blé.
Par suite de quelques conversions en cens et en rentes perpétuelles, ces 300 journaux étaient réduits, en 1599, à 166 journaux de terre, loués 90 setiers de blé, et, en 1783, 2400 livres.
Les dîmes de Lignières et Mouflières étaient « baillées » au XIVe siècle pour 13 muids 6 setiers de grains, moitié blé, moitié avoine, à la mesure d'Oisemont, valant 28 livres 6 deniers, plus les dimes d'agneaux et d'herbages, estimées 8 livres.
La totalité des revenus montait à 115 livres.
Le commandeur était seigneur de Mouflières et avait justice haute, moyenne et basse.
Les Templiers avaient construit sur leur domaine une petite chapelle, qui fut détruite durant les guerres anglaises.
On connaît un précepteur de Meunières Arnould de Guise (1280-1290).

La seigneurie, tenue du Roi, à cause du comté de Ponthieu, appartenait, avant la fin du XIIIe siècle, aux de Cayeux, seigneurs de Senarpont, et elle resta dans cette famille jusqu'à la donation qu'en fit Guillaume de Cayeux à l'abbaye de Séry ; elle passa ensuite, en 1185, aux mains des Templiers, qui la conservèrent jusqu'à la chute de leur ordre (1311).
Réunie à cette époque à la commanderie d'Oisemont, elle demeura la propriété des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem jusqu'à la Révolution.

L'église et sa tour, en partie du XIIIe siècle, ont du être construites par les Templiers, indépendamment de la chapelle, qu'ils avaient érigée pour leur usage personnel. C'est un joli édifice en pierres, qui a subi des remaniements à diverses époques.
La façade a été refaite en partie en briques ; elle est surmontée d'un clocher carré en charpente, couvert en ardoises ; les fenêtres de la nef ont bien conservé leur mouluration.
Le chevet plat est percé d'une grande baie contournée par un larmier.
A l'intérieur il n'y a qu'une nef, voûtée en bois recouvert d'enduit, avec entraits et poinçons apparents. Les fonts baptismaux sont du XIVe siècle ; la cuve, de forme octogonale, est supportée par un fût de colonne.

Nesle-l'Hôpital
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie - 80

Domus Hospitalis Nesle-l'Hôpital
Domus Hospitalis Nesle-l'Hôpital

Nigella, 1159 ; Nigella Hospitalis, 1301 ; Neele l'Ospital, 1301 ; Net l'Hopital, 1720.
Paroisse du doyenné d'Oisemont, archidiaconé de Ponthieu, diocèse d'Amiens. Vocable Saint-Martin.
Présentateur, le commandeur de Saint-Maulvis, avait autrefois le droit de présenter à la cure cette prérogative cessa de lui appartenir au milieu du XVIIe siècle pour être dévolue à l'archidiacre de Ponthieu.
Décimateurs: le commandeur de Saint-Maulvis.

La commanderie de Saint-Maulvis avait une seigneurie à Nesle-l'Hôpital, sur la partie qui dépendait du bailliage d'Amiens, et ce village fut ainsi nommé parce que la seigneurie appartenait presque entièrement à l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem ; leurs biens consistaient en un bois, 21 journaux 37 verges de terre en labour et larris, ainsi qu'une autre pièce de terre près le chemin de Rambures ; ces propriétés provenaient d'achats et d'antiques fondations qui remontaient au XIIe siècle.
Elles rapportaient, en 1373, 48 livres 16 sols et donnaient, avec les cens, 350 livres, en 1663, et 600 livres, en 1783.
A cette date, ces revenus étaient produits par 30 journaux de labour, 100 arpents de bois, qui avaient été réunis an chef-lieu de la commanderie, au XVIIe siècle.

Le Livre Vert des commanderies de France (Archives Nationales, S 5543) dit qu'à la fin du XIVe siècle « il y a une charrue de mauvaise terre et est la maison baillée à ferme à un séculier, qui a les dites terres, le four de ladite ville de Nesle, les hostelaiges du moutier, 4 journaux de pré, 1 journal de bois pour 32 livres par an »
Le commandeur avait toute justice dans sa seigneurie ; il avait le droit de travers, que lui contesta, vainement, en 1366, Jean de Cayeux, seigneur de Senarpont, le droit de « pourveoir seul de karolleurs et joueurs d'instruments, tant pour l'église que pour faire danser les jeunes gens le jour de la feste »

Au XVe siècle, la maison que possédait la commanderie dans ce village, cessa de faire partie de son domaine ; ce n'était plus à cette époque qu'une vieille masure, qui fut donnée à cens et à rente perpétuelle, pour éviter les réparations qu'elle demandait. Le locataire était tenu de fournir chaque année tout ce qu'il fallait le jour de Pâques aux églises de Nesle et de Foucaucourt, ainsi que les petits cierges aux ténèbres des mercredi, jeudi et vendredi de la semaine sainte.

Le commandeur avait l'obligation de réparer le chœur de l'église et devait donner au prieur de Senarpont une rente déjà stipulée dans une charte de Thierry, évêque d'Amiens (1159) et se montant à cette époque à 8 livres et demie, monnaie de Provins, pour le droit de présentation à la cure.

La seigneurie de la partie de Nesle-l'Hôpital qui était tenue du bailliage d'Airaines, relevait du Roi, à cause de son comté de Ponthieu, en châtellenie et demi-pairie son chef-lieu consistait, en 1377, en un manoir et dépendances, qui furent estimés 700 livres tournois, en 1557.

Le fief du Mesnilet, relevant de la commanderie de Saint-Maulvis, consistait en une maison, 24 journaux de prés situés « contre la rivière qui fluait de Nesle à Blangy. » Antoine de Monchy, seigneur de Senarpont, le possédait en 1584.

Neuville-au-Bois
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Oisemont - 80
Nova Villa juxta nemora, 1202 ; Novavilla ad Boscum, 1231 ; Novavilla ad Nemus, 1284 ; La Noeufville au Bois, 1507 ; Neuville au Marché lès Oisemont.
D'après le P. Ignace, Neuville-au-Bois serait la patrie de sainte Godeberte, qui y naquit vers 640 et mourut à Noyon vers 700 dans le monastère qu'elle y avait fondé.
La chapelle était desservie par un prêtre de la commanderie d'Oisemont.
La maison du Temple d'Oisemont avait acquis et accusé 22 journaux de terre après en avoir payé l'amortissement au sire de Long.
Vers 1283 l'abbaye de Saint-Valery prétendit que ces biens étaient de sa mouvance à titre de fiefs et d'arrière-fiefs, elle les fit saisir ; le différend fut porté devant le Parlement qui jugea en faveur des Templiers et confirma leurs droits de justice et autres, à la charge de payer chaque année aux religieux, en leur maison de Citerne, une livre de poivre et autant à l'élection de chaque nouvel abbé.
Philippe le Hardi ratifia cet accord en 1284.
En 1373, les revenus, de ces terres s'élevaient à 18 livres de rente.
Lors de la suppression de l'ordre du Temple, ces 22 journaux passèrent aux Hospitaliers de Saint-Jean, qui y avaient des dîmes novales. Le commandeur d'Oisemont était tenu « le jour de la fête au marché de donner dîmes à tous les officiers de la religion et à chacun d'eux une paire de gants et sy doibt avoir ung joueur d'instrument pour foire danser jeunes gens. »
L'Hôpital d'Oisemont avait 5 quartiers de terres à Neuville.

Haute et Basse Rosière
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Neuville-Coppegueule - 80

Domus Hospitalis Rosière
Domus Hospitalis Rosière

Novavilla, 1183 ; Nuevile, 1301 ; Noeufvitle sous Saint-Germain, 1456 ; Nœuvitle prez Senarpont, 1507 ; Neufville sous Bresle, 1657.
Les Templiers possédaient à Neuville-Coppegueule deux établissements importants, qui remontaient presque à l'origine de l'Ordre : la Haute Rosière, située près de la forêt d'Arguel, était le plus considérable ; c'était le siège d'une maison du Temple et il se composait alors d'un petit manoir, d'une chapelle et d'autres dépendances.
Au XIVe siècle, les revenus de ces deux fiefs ne s'élevaient qu'à 45 livres, tant en bois, prés qu'en menues redevances ; ils étaient affermés en 1373, pour 6 muids de grains, moitié blé, moitié avoine, mesure d'Aumale, évalués 25 livres 4 sols.

Les Rosières comptaient, en 1663, 600 journaux de terre en deçà et au-delà de la rivière de Bresle, dont un tiers était en labour, un autre tiers en pâturages et larris et le troisième tiers en bois, loués le tout 1000 livres par an.
En 1783, elles formaient deux fermes, qui rapportaient 2400 livres, 600 bottes de foin, 30 livres de truites et 200 écrevisses.
La commanderie avait en outre quelques censives sur 9 masures, situées à NeuvIlle-Coppegueule.
Vers 1749, la Haute Rosière, consistant en une maison, chambres, écurie, granges, étables, lieu pourpris, fut louée, avec 55 journaux de terres labourables, 6 journaux de prés, à la Basse Rosière, pour la somme de 840 livres.

La Basse Rosière s'étendait sur les « aunoys de Rosière »
En 1339, Thomas de Follebarbe, commandeur de Saint-Maulvis, eut de longs démêlés avec l'abbaye de Selincourt, qui lui reprochait des emprises sur ses terres de la vallée ; il y eut une transaction suivie d'un bornage.
Vers 1672, la pèche de la rivière passant dans la Basse Rosière fut donnée à bail, moyennant 5 douzaines de truites payables « 2 douzaines dans le carême et les 3 autres au besoin du commandeur » les truites devaient avoir au moins un demi pied, à défaut de truites d'un pied, mesurées depuis « la teste jusqu'à la queue » au cas où on ne « pourroit fournir les dites truites, on devoit payer 60 sols pour chaque douzaine fournie en carême et 40 sols pour chacune des 3 autres. »

A la chute de l'ordre du Temple, ces deux établissements passèrent aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem et furent rattachés à la commanderie de Saint-Maulvis.

Senarpont
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Oisemont - 80
Le fief du Moulin de l'Espinoy appartenait à la commanderie d'Oisemont. Il était chargé « d'ung millier de harencgs sors, du Couroy, envers la ville de Boullogne, moictié laieté et moictié oeufvé, deus au jour des brandons et rendus sous les halles dudit Senarpont avec 19 sols 4 deniers parisis, pour la moutarde. »

Rotteleux
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Oisemont - 80
Ce fief était tenu du quint de Senarpont ; il se composait d'un moulin et d'un bois, appartenant à la commanderie d'Oisemont.

Villeroy
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Oisemont - 80
Quand le domaine de Villeroy échut aux Templiers, ceux-ci l'entourèrent d'une muraille, qui fut très probablement ruinée pendant l'invasion anglaise ; les traces de ce mur consistent aujourd'hui en levées de terre et en fossés entourant presque entièrement le village et peuvent être facilement suivies. Les Templiers y avaient droit de haute et basse justice et avaient élevé un gibet au lieudit la Justice. Il y eut un incendie considérable à Villeroy, en 1789.

Croixrault
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie - 80
Le Fief de la Commanderie. Le commandeur d'Oisemont prenait à Croixrault des censives et des droits seigneuriaux sur cent journaux de terre.

Fourcigny
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie - 80
Une famille de chevalerie portait le nom du village et plusieurs membres se rencontrent au XIIIe siècle. Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem prirent exactement la suite des seigneurs du nom et conservèrent la seigneurie jusqu'à la Révolution.
La commanderie relevait de Villedieu-la-Montagne

Fouilloy et Escles

Domus Hospitalis Fouilloy et Escles
Domus Hospitalis Fouilloy et Escles

Le domaine non fieffé constituait une ferme de 200 journaux dont 70 sur Fouilloy (Oise) et 3 journaux sur Escles (Oise), territoires contigus.
Le domaine fieffé comprenait toutes les maisons du village et les terres tenues par les censitaires.
Les commandeurs, contrairement aux feudataires du comte d'Aumale, qui n'avaient que la moyenne et la basse justice, exerçaient la haute justice dont les appels rassortissaient au bailliage de Neufchâtel.

Frettemolle
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Hescamps - 80
Fracta Mola, 1199 ; Fraytemote, 1301 ; Frestemole, 1429 ; Froidemolle, 1526-1726.
Décimateur: 1/6 au commandeur de Saint-Maulvis.

Beaurepaire
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Fourcigny - 80

Domus Hospitalis Beaurepaire
Domus Hospitalis Beaurepaire

La commanderie y possédait diverses extensions et la famille de Riencourt prétendait à la seigneurie à cause d'extensions de son fief Graville.
La chapelle de Notre Dame des Sept-Douleurs date de 1867 ou 1868.

Hescamps
Département: Somme, Arrondissement: Amiens, Canton: Poix-de-Picardie - 80

Domus Hospitalis Hescamps
Domus Hospitalis Hescamps

La seigneurie d'Hescamps était aux mains de trois seigneurs le commandeur de Saint-Maulvis, les seigneurs de Poix et les seigneurs de Sarcus.
Le commandeur avait haute justice et était seul voyer.
La commanderie d'Hescamps était de « l'Hôpital ancien », c'est-à-dire qu'elle ne venait pas aux Hospitaliers par l'intermédiaire des Templiers.
Les terres consistaient en 202 journaux en cinq pièces.
En 1789, les trois seigneurs étaient les suivants : le commandeur de Saint-Maulvis avait une moitié indivise des censives sur les masures et quelque domaine sur les terres à champs le marquis de Grasse, seigneur de Sarcus, avait un quart indivis sur les masures et la moitié indivise sur les terres à champs ; le prince de Poix avait l'autre quart des censives sur les masures et l'autre moitié indivise sur les terres à champs ; le fief de la commanderie était affranchi de tout service féodal, les deux autres étaient mouvants de la terre et seigneurie de Bretencourt, réunie à la principauté de Poix, de sorte que le prince de Poix était à la fois seigneur par indivis de son fief et seigneur dominant de ce même fief et de celui du marquis de Grasse.
Il y a un lieu-dit : La Plaine de la Commanderie.
Sources : Dictionnaire historique et archéologique de la Picardie. Arrondissement d'Amiens, Canton Oisemont, Picquigny, Poix et Villers-Bocage. Paris, Amiens 1919. - BNF

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