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Commanderie de Corbeil

Le Prieuré de Saint-Jean-en-L’île-lez-Corbeil

Chapelle Saint-Jean de Corbeil
Chapelle Saint-Jean de Corbeil — Sources: Jack Bocar



Commanderie de Saint-Jean-de-l’Isle-les-Corbeil
Département: Essonne, Arrondissement: Evry, Canton: Corbeil-Essonnes — 91

Saint-Jean-de-l’Isle-les-Corbeil
Saint-Jean-de-l’Isle-les-Corbeil

C’est dans la seconde moitié du XIIe siècle, que les frères de l’Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem commencèrent à posséder quelques terres et certains droits seigneuriaux dans la ville de Corbeil et aux environs. Hugues, archevêque de Sens, dans des lettres de l’année 1176, déclare qu’un illustre personnage, du nom de Thierry Galeran, en renonçant au monde, a donné, d’après le conseil de ses amis et avec l’approbation du roi son maître, à ces mêmes frères de l’Hôpital tout ce qu’il possédait au vieux Corbeil, « apud vetus Corbolium », en droits de justice et de seigneurie, avec un clos de vignes, un pressoir, des hôtes et quelques censives.

En 1184, les Hospitaliers reçurent, à titre d’aumône, d’Alice de Bergeres, huit arpents de terre dans l’île de Corbeil, « apud Corbolium in insula », où ils ne devaient pas tarder à bâtir leur maison.

En effet, cette maison, avec une chapelle, existait l’année suivante, comme on peut le voir d’après une charte de Maurice, évêque de Paris, de l’année 1185, relative à une donation faite par Cécile de Bruyères à l’Hôpital de Corbeil, de deux arpents de pré à Corbeil, appelés ensuite les Prés de Saint-Jean. Cette charte est datée de Corbeil, de la maison des frères de l’Hôpital, le jour de la dédicace de leur chapelle, « die dedicationis eorum capelle. »

Quelques années après, en 1188, nous voyons la reine Alix, mère de Philippe-Auguste, accorder aux Hospitaliers le droit d’avoir deux moulins à fouler draps dans l’ile de Corbeil, défendant à quiconque et s’interdisant à elle-même d’en construire d’autres pour le même usage.

Un autre moulin, appelé Courbreton (?), près Corbeil, « molendinum de Correcebretum juxta Corbolium », leur fut donné en 1192 par Milon de Savigny. Ils acquirent encore, dans les dernières années du XIIe siècle, un four banal sis à la tête du Pont-sur-Essonne, « ad caput pontis super Essonam », et des rentes foncières à Lanorville, « apud Norvillam. »

Mais ce qui donna une grande importance à la maison de l’Hôpital de Corbeil, ce fut la fondation d’un prieuré que la reine Isburge, veuve de Philippe-Auguste, y établit en 1223. Il nous reste un vidimus d’une bulle du pape Honoré, de l’année 1225, qui approuve et confirme cette fondation sur les bases convenues entre la Reine et Guerin de Montaigu, alors Grand-Maître des Hospitaliers. On voit par cette bulle que l’Ordre devait entretenir dans l’église de l’Hôpital de Corbeil, « in ecclesia Hospitalis de Corbolio », treize frères prêtres, afin de prier pour la Reine, son défunt époux et leurs prédécesseurs;
Que chaque jour, trois de ces religieux diraient trois messes de requiem, à l’intention de ces derniers;
Qu’il serait choisi parmi eux un Prieur capable d’administrer les affaires spirituelles et temporelles du couvent;
Qu’il serait accordé par la Reine, pour la nourriture et l’entretien de chaque religieux une pension annuelle de douze livres;
Que le nombre des religieux devait toujours être complet; car s’il arrivait qu’il fût au-dessous du chiffre fixé, leur pension cesserait d’être payée, etc.;
La bulle confirme en outre la réunion qu’avaient faite les Hospitaliers, de leur maison de Tigery, au nouveau prieuré, pour en accroître les revenus.

En lisant ce que l’abbé Lebeuf, Duchêne, Delabarre et autres historiens ont écrit sur le prieuré de Saint-Jean-en-l’Ile, on pourrait croire que ce fut la fondation de ce prieuré qui emmena les Hospitaliers à Corbeil. Nous avons vu par les titres ci-devant rapportés qu’ils y étaient bien avant ce temps, et que la maison et la chapelle qu’ils y possédaient, servirent à l’installation du nouveau prieur et de ses religieux.

Dès ce moment, la maison de l’Hôpital prit le nom de Prieuré de Saint-Jean-en-l’ile-lez-Corbeil, et devint un des principaux établissements de l’Ordre dans la Langue de France. Les Grands-Prieurs, qui au XIIIe siècle étaient presque tous prêtres, faisaient leur résidence habituelle dans la maison de Corbeil. Ils y tenaient leurs chapitres, comme on peut le voir dans un assez grand nombre d’actes datés de Corbeil, avec cette mention « in nostro capitulo generali. »

Mais ces jours de prospérité et de gloire pour le Prieuré de Saint-Jean, ne devaient pas toujours durer. Après avoir été mis en possession des biens des Templiers, les Hospitaliers crurent devoir transporter de Corbeil à Paris, dans la maison du Temple, le siège de leur Grand-Prieuré de France. Il n’en fallait pas davantage pour que le Prieuré de Saint-Jean vit pâlir son étoile et décroître sa renommée avec son importance, surtout au milieu des temps malheureux qu’on venait de traverser. Une grande mortalité avait régné à Corbeil et dans les environs vers le milieu du XIVe siècle. Presque tous les censitaires de l’Hôpital étaient morts. Le prieur ne recevait presque plus rien de ses revenus. A bout de ressources, il allait être obligé de congédier la plus grande partie de ses religieux. C’était la ruine de son établissement; mais heureusement elle fut conjurée par Guillaume de Mailg, alors Grand-Prieur de France, qui convoqua en 1353 un chapitre général à Corbeil. Sur sa proposition, le chapitre « considérant que par six prestres qui resteraient au Prieuré, le divin service ne pourroit estre faict, et que honte, deshonneur, vitupéré et dommage seroit à toute la religion, si ung tel lieu comme la maison et Prieuré de Corbeil, qui est le plus noble et le plus principal et honneste membre du Prieuré de France, decheoit, » le chapitre, disons-nous, décida que le Prieuré de Saint-Jean devait être maintenu dans son ancien état et qu’il lui serait adjoint la maison de Savigny-le-Temple, dont les revenus d’un recouvrement certain compenseraient les pertes qu’il avait essuyées.

En 1370, Robert de Juilly, Grand-Prieur, obtint du Grand-Maître de l’Ordre, toujours pour subvenir aux besoins du Prieuré de Saint-Jean, de lui faire appartenir le vacant des prébendes des églises de Noyon, de Saint-Quentin, de Péronne et de Roye, dont jouissait, comme nous le verrons, la commanderie d’Eterpigny. On y ajouta encore au XVe siècle d’autres revenus, et notamment les biens de l’ancienne commanderie de Melun qui avait été supprimée.

Malgré cela le Prieuré ne pouvait se soutenir, le nombre des religieux allait toujours en décroissant; il était de huit au XVIe siècle, et n’était plus que de cinq au siècle suivant. D’un autre côté beaucoup d’abus s’étaient glissés dans la maison par l’inobservation des règlements et par défaut de surveillance des Grands-Prieurs. Ceux-ci nommaient précédemment le Prieur de Corbeil et le choisissaient toujours parmi ceux qui avaient des droits à obtenir ce bénéfice. Plus tard on laissa les religieux élire entre eux leur Prieur, qui jouissait comme un véritable titulaire de tout le temporel de la commanderie. Cet abus qui dura assez longtemps fut enfin dénoncé à Malte, au conseil des chevaliers de la Langue de France, où on décida qu’a l’avenir le Prieuré de Saint-Jean-en-l’Ile serait attaché à la dignité de Trésorier général de l’Ordre. Cette décision prise en 1631 fut approuvée par le pape Pie IV en 1639. Elle rencontra toutefois quelque opposition de la part des ministres du roi, mais Louis XIV finit par lui donner son approbation dans des lettres patentes du 10 décembre 1644.

Sous les Grands-Trésoriers les affaires du Prieuré n’en marchèrent pas mieux. Presque toujours absents à cause de leurs fonctions, ils devaient confier à des mandataires le soin des intérêts qu’ils avaient à Corbeil. L’administration des chevaliers de Rocourt et de Talhouet excita en 1564 des plaintes assez graves. On reprochait à M. de Rocourt d’avoir laissé un Monsieur Juselin incorporer des terres du Prieuré dans son domaine de Chantemerle (Chantemerle, entre Essonnes et le Prieuré de Saint-Jean-en-l’ile, carte de Cassini) et à M. de Talhouet, qui avait succédé à M. de Rocourt, d’avoir toléré cette usurpation, de ne jamais visiter le Prieuré et d’y laisser tomber tout en ruine. Les chevaliers de la Langue de France ordonnèrent au Grand-Prieur de faire une enquête sur tous ces faits. Celui-ci chargea de cette mission le chevalier de Fleurigny. Pendant ce temps-là, M. de Talhouet adressa au Grand-Prieur un long mémoire où il se disculpait des choses qu’on lui reprochait. Il envoya en même temps le président de Talhouet, son neveu, pour plaider sa cause près du Chapitre qui devait s’assembler. L’affaire s’arrangea et il fut convenu que M. de Talhouet ne toucherait rien des revenus du Prieuré aussi longtemps que tout n’y fut remis en bon état et que les réparations qu’il y avait à faire aux bâtiments ne fussent entièrement soldées.

Les bâtiments qui composaient le Prieuré étaient assez considérables et renfermés dans un grand enclos. Au milieu se trouvait l’église, à gauche le cloître et les chambres des religieux, à droite la maison du Prieur, en face un très-grand bâtiment appelé le Palais, où habitait le Grand-Prieur, lorsqu’il résidait à Corbeil, et qui servait aussi alors à la réunion des chapitres.

Le procès-verbal de visite du Prieuré en 1495, nous montre l’église « sumptueusement edifflée et grande et à croisées, bien entretenue de murailles, verrieres et couverture, avecq un beau clochier couvert partie d’ardoises et de plomb à deux cloches grosses. »

Chapelle Saint-Jean de Corbeil

Chapelle Saint-Jean de Corbeil
Chapelle Saint-Jean de Corbeil — Sources: Jack Bocar

Dans une visite précédente, en 1456, on décrit ainsi son intérieur et les ornements qui s’y trouvaient: « Au meillieu du grant hostel est assis un tabernacle et ciboire dedans, ouquel repose lebegnoist corps denostre Seigneur en hostie estans en une boiste d’ivoire, avecque ça une couppe d’argent dorée et une croix dessus et ung crucifix ferré de leton pesant un marc et demi ou environ. »
« Sur ledit grand hostel, une table de bois doré belle et notable et bien ouvrée, en quoy est l’Assomption Nostre-Dame et les Apostres et sur ladite table à chascun bout une Sainte-Ymaige de nostre Dieu et de Saint Jehan-Baptiste. »
« Autour dudit hostel environné de hucherie faictebien richement, plusieurs ymaiges tout neuf bien et richement faict. Item quatre colompnes de métal à quatre angles dessus de métal neufz bien et richement fais par le prieur frère Jehan Foulon. »
« Sur le grant hostel quatre petis chandeliers de métal tous neufz faitz par ledit prieur dessus dit. »
« En la closture dudit grant hostel, deux grans chandeliers de cuivre. Item deux courtines bandées à bandes de bleu et de rouge faites de nouvel par le prieur. »
« Au côté dextre, une chaisere contenant trois sièges pour le prestre, diacre et soubdiacre, labour de hucherie bien richement, esquelles y a ung crucefix, deux ymages de Nostre-Dame et de Saint-Jehan-Baptiste et de Saint-Jehan l’évangéliste armoiés des armes du Roy et de la Royne, des armes de l’Ospital, de Monseigneur le Grand-Prieur et du Prieur. »
« Sur la tombe de la Royne deux petits chandeliers de cuivre de vielz estat, (Cette tombe était celle de la reine Isburge, fondatrice du Prieuré de Saint-Jean-en-l’Ile) »
« Autour du grand hostel a sept fenestres de voirrieres belles et notables. »
« Au corps de l’esglise a ung jubé faict de bois sur lequel y a ung crucefix et une horloge toute neufve faicte par ledit Prieur. »
« Au cuer tout environné en chaises de costé et d’aultre, et au moitan un lustrain de bois et ung banc à seoir les choriés. »
« En ladicte esglise y a douze fenestres de voirieres et huict croisées de voulte belles et notables. »
Le même document mentionne qu’il existait alors dans les jardins du Prieuré « une chapelle ancienne, nommée la chapelle Nostre-Dame, en laquelle a une chasse de cuyvre, ouvrage de Lymoges, dessus un très-bel autel de pierre. »

Autour du Prieuré et sur les bords de la rivière d’Estampes, s’étendait une belle prairie de plus de cent arpents qui allait jusqu’à la maison de Chantemerle.
L’Hôpital possédait aux environs de Corbeil quelques vignes au clos Lecomte, à Boucornu, aux roches de Saint-Jean et au Tartaret. Ces vignes servaient à faire le vin qu’on consommait au Prieuré.
Il possédait encore 200 arpents de terre arable sur Corbeil aux Coquibus; sur Essonnes près le bois des Granges, sur Villabé, à la Coudraye, à la Saussaie, aux masures de Vaux etc.
210 arpents de bois dans la forêt de Senard appelés le bois de l’Hôpital, vers Tigery; le bois de Saint-Jean ou de la Motte du Parc sur la route de Mongeron.
520 arpents de bois dans la forêt de Rougeau.
Le bois de Langlée (104 arpents) entre Breviande et Boissise-la-Bertrand.
Il appartenait à l’Hôpital dans le faubourg Saint-Jacques à Corbeil un pressoir et plusieurs maisons, qui lui provenaient des Templiers auxquels ces immeubles avaient été donnés en 1267 par une dame du nom de Marguerite de la Grange (Jean de la Barre, Antiquités de Corbeil, page 25.)

Il y avait aussi dans la ville un grand hôtel nommé La-Queue-du-Renard, entre la rue du Blanc-Pignon et celle des Rosiers, aboutissant à la rue du Petit-Saint-Jean. Cet hôtel avait été l’objet d’une donation faite en 1440 au Prieur de Saint-Jean-en-L’Isle, par Jean de L’Isle et Isabeau sa femme, à la condition de faire célébrer dans l’église du Prieuré, après leur mort, chaque année et à perpétuité, un service solennel pour le repos de leurs âmes.

L’Hôpital avait la haute, moyenne et basse justice dans le domaine dépendant de son Prieuré. Il jouissait de cens et de redevances foncières sur plusieurs maisons et héritages à Corbeil, Chantemerle, Fontenay-en-Brie et lieux environnants. Il percevait des droits de dîme à Mormant et à Vilbert.

Un de ses plus grands revenus était un droit de minage qui rapportait plus de 50 muids de grain par an. Ce droit se prenait sur tous les grains qui se vendaient au marché ou sur les ports, dans toute la prévôté de Corbeil; il avait été concédé au Prieur de Saint-Jean-en-l’Ile, en 1224, par le roi Louis VIII, au nom de sa mère, la reine Isburge.
Les biens et revenus que nous venons d’énumérer rapportaient au Prieuré, en 1783, 21,500 livres.

Passons maintenant aux membres ou maisons qui ont dépendu de ce Prieuré et qui formaient ce qu’on appelait la commanderie de Corbeil. C’étaient:

Domus Hospitalis Tigery

Domus Hospitalis Tigery
Domus Hospitalis Tigery

La maison de Tigery dont nous avons déjà parlé, l’Hôtel des Clos dans la paroisse de Saint-Pierre-lez-Corbeil (Saint-Pierre-du-Perray), la maison de Champagne, près Corbeil.

La maison de Montauger

Domus Hospitalis Montauger
Domus Hospitalis Montauger

(commune de Lisses)

Savigny-le-Temple

Domus Hospitalis Savigny-le-Temple
Domus Hospitalis Savigny-le-Temple

Les anciennes commanderies de Savigny-le-Temple

Domus Hospitalis de Ozouer-le-Voulgis

Domus Hospitalis Ozouer-le-Voulgis
Domus Hospitalis Ozouer-le-Voulgis

De Melun, la terre et seigneurie d’Ozouer-le-Voulgis
Et la maison du Clos-Bruneau à Paris.

Voici maintenant le revenu général du prieuré de Corbeil à diverses époques. Le Livre-Vert nous le donne comme étant de 695 livres 2 sols 8 deniers en 1373. Il ne pouvait suffire à l’entretien de son personnel, composé alors d’un prieur, de cinq frères prêtres et de quatre donnés, dont la nourriture coûtait 863 livres par an.
En 1456, ce revenu était de 400 livres, défalcation faite des charges.
En 1583, il s’élevait à 3,000 livres.
En 1634, à 8,500 livres.
En 1704, à 43,000 livres.
En 1757, à 44,000 livres.
En 1783, à 35,000 livres.

Noms des Prieurs-Commandeurs de Corbeil
1185. Frère Ansel, magister domui Hospitalis de Corbolio.
1228. Frère Gilles de Besencourt, prieur.
1239. Frère Pierre d’Orléans, prieur.
1259. Fr Girard, prieur.
1287. Frère Anselme, prieur.
1295. Frère Renier de Lapion, prieur.
1330. Frère Guy de Bauchisy, prieur.
1355. Frère Thomas Mouton, prieur.
1363. Frère Jean de Hesdin, prieur.
1370. Frère Eustache De Laistre ou De Latre, prieur.
1381. Frère Jean de Fresnoy, prieur.
1396. Frère Guillaume Guilleraut, prieur.
1406. Frère Urbain Paulmier, prieur.
1409. Frère Jean Soubaut, prieur.
1440. Frère Jean Martel, prieur.
1446. Frère Jean Foulon, prieur.
1470. Frère Jean Leroy, prieur.
1482. Frère Nicole Lesbahy, prieur.
1505. Frère Etienne Bernard, prieur.
1515. Frère François de Bourdon, prieur.
1526. Frère Guillaume Quignon, prieur.
1544. Monseigneur François de Lorraine, Grand-Prieur de France. (Quoiqu’il ne fût pas prêtre, il put devenir prieur de Saint-Jean-en-l’Ile en vertu de dispenses accordées par le Grand-Maître de l’Ordre et approuvées par le Saint-Siège.)
1562. Frère Pierre Ourier.
1576. Frère Michel de Sevre, chevalier, Prieur de Champagne.
1599. Frère Jacques de Harlay, chevalier, ambassadeur de l’Ordre en France.
1629. Frère Léon-François de Neuville d’Alincourt, chevalier.
1632. Le chevalier de Villeroy.
1644. Frère Jean Hac.


Grands Trésoriers Commandeurs
1644. Le chevalier Maximilien de Dampont.
1648. Le chevalier François de Gourcelles-Rouvray.
1652. Le chevalier Nicolas de Paris-Boissy. 1654. Le chevalier Henri du Chatelet de Moyencourt.
1655. Le chevalier Philippe de Meaux-Rocourt.
1661. Le chevalier François de Talhouët, commandeur de Moulins et de Loudun, au Prieuré d’Aquitaine.
1671. Le chevalier Artus Chenet de Mus, commandeur des Espaux au même Prieuré.
1672. Le chevalier Charles Duval de Coppeauville.
1674. Le chevalier Adrien de Vignacourt.
1690. Le chevalier Nicolas de Chevestre de Cintray.
1700. Le chevalier Jean du Hamel.
1706. Le chevalier Charles de Choiseul d’Esquilly, commandeur de Ruetz au Prieuré de Champagne.
1716. Le chevalier Laurent de Martel, du Prieuré d’Aquitaine.
1719. Le chevalier François-Marie Desbans de Mareuil.
1721. Le chevalier Jean-Baptiste de Briçonnet.
1724. Le chevalier François Dauvet des Maretz.
1743. Le chevalier Louis de Brilhac, commandeur des Espaux au Prieuré d’Aquitaine.
1749. Le chevalier Eustache de Vauquelin-Deschenes.
1750. Le chevalier Jean-François de Boully de Turquan, commandeur de la Feuillée, au Prieuré d’Aquitaine.
1758. Le chevalier Alexandre de Grieu.
1765. Le chevalier Anne de la Magdeleine de Ragny, commandeur de Ruetz au Prieuré de Champagne.
1782. Le chevalier François de Paul Lefebvre d’Ormesson.
1786. Le chevalier Jacques-Armand Rogres Lusignan de Champignelles.


Domus Hospitalis de Tigery
Département: Essonne, Arrondissement: Évry, Canton: Saint-Germain-lès-Corbeil — 91

Domus Hospitalis de Tigery
Domus Hospitalis de Tigery

La maison qu’on appelait le plus souvent l’Hôpital de Tigery, était un fief où l’Ordre avait la haute, moyenne et basse justice. Le domaine se composait d’une ferme située sur le chemin de Tigery à Sénart avec cent arpents de terre. Il s’y trouvait une chapelle nommée la chapelle de Saint-Genefort, où l’on disait la messe une fois par semaine.

Tigery était le plus ancien membre du Prieuré de Saint-Jean-en-L’Isle. Dans la bulle du Pape Honoré qui confirme, en 1225, la réunion de cette maison au prieuré qu’on venait de fonder; il est dit que Tigery était alors tenu par un frère de l’Ordre du nom de Durand qui devait en jouir jusqu’à son décès.
Le revenu de la maison de Tigery était en 1757 de 500 livres.

L’Hôtel des Clos
Département: Essonne, Arrondissement: Évry, Canton: Saint-Germain-lès-Corbeil — 91

Hôtel des Clos
Hôtel des Clos

C’était le nom qu’on avait donné à un petit domaine seigneurial dans la paroisse de Saint-Pierre-du-Perray, près Corbeil, et situé non loin du bois de Rougeau. Il se composait d’une maison avec 70 arpents de terre, et relevait de la terre et seigneurie de Livry. Après avoir appartenu à Jean Février, ecuyer, il fut vendu par celui-ci, en 1480, à Etienne Février, son frère, qui le recéda ensuite à Nicole Lesbahy, prieur de Saint-Jean-en-l’Ile. La maison ayant été détruite par un incendie, le Prieur Lesbahy arrenta, en 1484, les terres du domaine à Jean Pymart, moyennant une redevance annuelle de douze setiers de blé et de six setiers d’avoine, sous la réserve de la foi et hommage faite pour lui et ses successeurs.

La Grange de Champagne

La Grange de Champagne
La Grange de Champagne

Il n’y avait là d’abord qu’une grange dîmeresse qui avait été donnée avec quelques terres aux frères de l’Hôpital par un nommé Pierre, chanoine de Saint-Spire à Corbeil, ainsi qu’il résulte des lettres de l’official de Paris de l’année 1231. Cette grange était située au territoire de Champagne, près Corbeil, « in territorio de Campania juxta Corbolium », sur la route de Paris (On ne trouve Champagne près Corbeil sur aucune carte; mais les anciens titres portent que la maison qui avait ce nom était située sur la route de Paris). Par contre il existe un Champagne-sur-Seine à l’Est de la forêt de Fontainebleau (Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: Moret-sur-Loing — 77)

Les Hospitaliers y bâtirent ensuite une maison et avaient réuni là, à la fin du XIVe siècle, plus de cent arpents de terre, avec une dîme qu’on appelait la dime des Bordes de la Quarantaine de Champagne.

La maison fut détruite pendant les guerres du XVe siècle. Le domaine redevint ce qu’il était avant, c’est-à-dire une simple grange qui, avec les terres, était affermée en 1476 douze livres tournois.

Domus Hospitalis Montauger
Département: Essonne, Arrondissement: Évry, Canton: Évry-Sud — 91

Domus Hospitalis de Montauger
Domus Hospitalis de Montauger

Ce domaine, composé d’une maison, d’une chapelle et d’une trentaine d’arpents de terre, faisait partie des biens qui furent achetés, comme nous le verrons plus loin, au commencement du XIIIe siècle, par les frères de l’Hôpital, des moines de la Charité de l’ordre de Cluny. Cette acquisition était à peine faite, qu’un procès s’éleva entre les nouveaux propriétaires de Montauger et Bauduin de Corbeil; celui-ci prétendait avoir la haute et basse justice sur la maison et les terres que les Hospitaliers venaient d’acheter. On finit pourtant par s’entendre; une transaction eut lieu en 1210 et, moyennant trente-neuf livres parisis et un muid de froment qu’il reçut, Bauduin renonça à tous ses droits et spécialement au panier de raisins qui lui était dû chaque année sur les terres de Montauger, « panerio rascemorum territorii Montis Ogeri. »

Un autre désaccord survint en 1222 entre les Hospitaliers et les religieux du couvent du Fossé, sur la perception des dîmes provenant des moines de la Charité, aux territoires de Montauger et de Boucornu. Les religieux consentirent à l’abandon de tous leurs droits en faveur de l’Hôpital, à la condition de recevoir chaque année une double pièce de vin du territoire de Montauger, au temps des vendanges, et du premier pressurage des vins de l’Hôpital

Les guerres du XVe siècle, qui avaient ravagé le pays, avaient entièrement ruiné le domaine de Montauger. Les vignes avaient été arrachées, la chapelle était détruite, la maison inhabitable. Il ne restait plus à Montauger qu’un seul habitant, le fermier de l’Hôpital: « et au villaige qui est tout en ruyne n’y a personne qui y demeure que ung bon homme et sa femme, qui doit rendre des maisons et terres de l’Ospital quatre francs. »

Lorsque la guerre ou un autre événement avait ruiné et détruit un de leurs domaines, il arrivait parfois que les Hospitaliers, voulant éviter des frais de reconstruction, jugeaient plus profitable de le donner à cens et à rente perpétuelle. C’est ce qu’ils firent à l’égard de leur maison de Montauger qu’ils arrentèrent, en 1487, à Pierre Versoris, avocat au parlement de Paris, moyennant une redevance annuelle de 42 écus sol. Le domaine comprenait alors plus de cent arpents de terre.

Après Pierre Versoris, la terre de Montauger passa à Balthazar Chahu, seigneur de La Papotière, et après celui-ci à Lazare Pena, écuyer, seigneur de Moustiers, ainsi que le constatent divers actes de foi et d’hommage rendus au Prieur de Saint-Jean-en-l’Ile, en 1613 et 1640.

Domus Hospitalis de Savigny-le-Temple
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Melun, Canton: Savigny-le-Temple — 77

Domus Hospitalis de Savigny-le-Temple
Domus Hospitalis de Savigny-le-Temple

Ancienne commanderie des Templiers. La terre et seigneurie de Savigny-le-Temple fut donnée aux Templiers par Louis VII, à son retour de la Terre-Sainte. La charte de donation est datée d’Orléans, l’an 1149. Le Roi, pour récompenser les frères de la chevalerie du Temple de leurs services rendus en Terre-Sainte à la cause de la religion, et aussi pour les aider à faire le bien et à secourir les pauvres pèlerins, dont le nombre allait toujours en augmentant, déclara leur faire donation de sa maison de Savigny, au-dessus de Melun, « villam nostram que appellatur Saviniacum supra Melodunum », avec toutes ses dépendances, pour en jouir librement, comme le souverain en jouissait lui-même. De plus, il leur accorda trente livres de rente, à prendre sur les cens qu’il recevait à Etampes, « apud Stampas », chaque année à la saint Remi.

L’église de Savigny

église de Savigny-le-Temple
Domus Hospitalis église de Savigny

C’est sans doute vers la même époque que l’église de Savigny fut donnée aux Templiers; car nous trouvons des lettres de l’année 1168, de Guillaume III, archevêque de Sens et commissaire député du Saint-Siège, par lesquelles il enjoint à tous les prêtres du diocèse de Melun, de ne recevoir dans aucune paroisse ceux de Savigny, sans la permission des Templiers, à qui la dite église avait été donnée, et de ne chercher à diminuer en quoi que ce soit leurs droits de paroisse, sous peine d’excommunication.

Parmi les donations faites aux Templiers dans le XIIe siècle, nous remarquons celle d’un croisé du pays, Gaudefroy de Nandy. La charte qui la renferme est datée de Saint-Jean-d’Acre, au moment du siège, en 1191. Gaudefroy y déclare donner à Dieu et aux frères de la chevalerie du Temple de Salomon une terre à deux charrues, « terram ad duas carucas », dans le territoire de Savigny, « in terra Savine », à prendre de l’autre coté du bois, vers Nandy, ou dans tout autre endroit, au choix des Templiers. Les témoins de cette donation sont également des croisés, seigneurs des environs de Savigny; Hugues de La Ferte-Alais, Bochard de Moigny, Guillaume de Saint-Martin et Hugues de Marchais.

Saint-Leu

Domus hospitalis Saint-Leu
Domus Hospitalis

Quelque temps après, nous trouvons des lettres d’Alix, reine de France, de l’année 1197, approuvant et confirmant l’abandon fait en forme d’aumône, à la maison du Temple, par Hugues de Chamilly et Gille, sa femme, de tout ce qu’ils possédaient en vassaux, terres et cens à Savigny et à Saint-Leu, village voisin, « apud Saviniacum et sanctum Lupum », sous la réserve toutefois des fiefs de Simon de Forges, de Gillon de Noisement, de Joscelin et de Guillaume du Châtellier, « de Castellario. »

Des portions de dîme sont encore données aux Templiers sur les territoires de Savigny et des villages environnants, en 1177 par Gui de Melun, chanoine de Sens, en 1205 par Raoul Morin, en 1211 par Guillaume du Châtellier, en 1229 par Adam de Milly, en 1230 par Eudes Leuverdys, chevalier, etc.

Les acquisitions de terres continuèrent au XIIIe siècle, de sorte que le domaine de Savigny comptait plus de 1500 arpents, au moment où l’ordre du Temple fut supprimé.

Sous les Hospitaliers, la commanderie de Savigny-le-Temple continua de prospérer et devint l’un des plus beaux domaines du pays. L’hôtel du commandeur, vulgairement appelé le Château ou la Grande-Cour, était situé près de l’église. D’un côté se trouvaient la basse-cour et la ferme du château, de l’autre une chapelle dédiée à Saint-Jean, en face un grand bâtiment où le bailli de Savigny, au nom du Commandeur, rendait la justice du lieu et de son ressort qui comprenait: Villebohet ; La Grange-du-Bois et autres dépendances de Savigny.

Saint-Leu, Noisement
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Melun, Canton: Perthes, Commune: Fleury-en-Bière — 77

Saint-Leu, Noisement
Domus Hospitalis

Forges peut-être: Commune: Fleury-en-Bière — 77

Le Plessis-le-Roi

Domus Hospitalis de Plessis-le-Roi
Domus Hospitalis

Le Commandeur avait dans les lieux que nous venons de nommer, la haute, moyenne et basse justice. Il était le collateur de la cure de Savigny, et grand décimateur de la paroisse.

La rivière de Barlory passait devant le château et traversait une grande partie des terres, en faisant tourner le moulin banal de la commanderie, appelé le moulin Follet. Le Commandeur avait le droit de pêche dans cette rivière comme celui de chasse dans toute la seigneurie.

Les terres du domaine de Savigny étaient divisées et reparties en plusieurs fermes. Il y avait la ferme du Château, la ferme de la Malaquinerie, sur le chemin de Melun à Corbeil, la ferme de la Grange-du-Bois, près de Villebohet, la ferme de la Barre, dans la rue de Savigny à Moissy, la ferme des Mesnys et la ferme du Plessis. Ces trois dernières fermes avaient été acquises par voie d’échange, le 17 juin 1656, de Nicolas Fouquet, chevalier, comte de Melun, vicomte de Vaux, ministre d’Etat et procureur général du Roi au parlement de Paris, à qui les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem avaient donné en contre-échange, cent vingt arpents de terre à Maincy et à Rubelles.

De toutes ces fermes, il n’existait plus, au siècle dernier, que celle du Chateau, à laquelle les terres des autres avaient été réunies.

La commanderie avait un grand nombre de censives et de rentes foncières sur des maisons et des terres à Savigny, ainsi qu’à Gaudrée, Rougeau, Croix-Fontaine, etc.

Les fiefs qui relevaient de la seigneurie du temple de Savigny étaient, d’après une déclaration de 1692, au nombre de sept.
Le premier et le plus important, était la terre et seigneurie de Saint-Leu, avec la haute, moyenne et basse justice, consistant en maisons, terres, cens, et possédée à l’époque dont nous parlons, par M. De Santeuil, conseiller du Roi, et trésorier de France.

Venaient ensuite: le fief de Coulevrin, situé à Savigny, et consistant en une cinquantaine d’arpents de terre;

Le fief de Forges, appartenant au président De La Grange, situé aussi sur Savigny, entre Saint-Leu et Saint-Port, et consistant en un grand hôtel, en la moitié des moulins de Forges, et en quelques terres à labour;

Le fief de la Souche, près Saint-Port, comprenant 21 arpents de bois à M. Antoine de Linois, conseiller et secrétaire du Roi, seigneur et baron de Saint-Port et de Sainte-Assise;

Le fief du Petit-Plessis-le-Roi, dans le finage de Savigny, consistant en maison, terres, pâtures et autres héritages, possédé par M. le président De La Grange, à la charge d’une rente de 25 livres, payable chaque année à la commanderie;

Le fief de Champlatreux, également sur Savigny, appartenant à Mme Delamarre, comprenant cens, bois, arrière-fiefs et une maison, sise sur le chemin de Corbeil à Melun;

Enfin, un autre fief qui ne portait aucun nom, et qui avait pour objet une pièce de terre sur Savigny.
Le revenu de la terre de Savigny était de sept mille livres, en 1792.

L’Domus Hospitalis de Melun
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Canton: Melun — 77

Domus Hospitalis de Melun
Domus Hospitalis de Melun

Melun, ancienne commanderie de l’Hôpital. Cette maison a été comme celle du Temple de Savigny, une fondation royale. A la fin du XIIe siècle, les Hospitaliers avaient à Melun une maison, nommée la maison de Guillaume Lefebvre, « Willelrni Fabri », que Robert, comte de Melun, leur avait donnée en 1195.

Quelques années après, en 1200, Alix, reine de France, comfirmait une donation que leur avait faite Drogon de Latre, « de atrio », d’une rente de onze sols parisis, sur un moulin, au pont de Melun, qu’on appelait Moulin-de-l’Oiselet.

Mais les Hospitaliers ne s’établirent dans cette ville, que lorsque Philippe-Auguste leur eut donné des terrains pour y bâtir leur maison. En effet, le Roi, par des lettres de l’an 1210, déclara concéder pour le salut de son âme et de celle d’Alix, sa mère, à la maison de l’Hôpital de Jérusalem, des terres ou champs, « plateas », à Melun, près de l’école des Juifs, « juxta scolam Judeorum », avec des vignes qui se trouvaient entre ces champs et la rivière.

C’est sur ces terrains, situés en dehors de l’ancienne porte Saint-Jean, touchant aux fossés de la ville, et sur la paroisse de Saint-Aspais, que les Hospitaliers, avec la bienfaisance royale, élevèrent leur maison. Ils voulurent ensuite y établir une chapelle et un cimetière; mais les religieux du couvent de Saint-Pierre-de-Melun s’y opposèrent, comme ayant le patronat de l’église de Saint-Aspais. Un long débat à ce sujet s’engagea entre eux, et dura plusieurs années. Enfin, les parties voulant terminer leur différend, choisirent pour arbitres, Gombert, abbé de Prouilly, et l’abbé de Saint-Remi de Sens. Ceux-ci, par une sentence qui porte la date de 1236, décidèrent que les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem pourraient avoir leur chapelle et leur cimetière, à la condition que cela ne porterait aucun préjudice aux droits de l’église de Saint-Aspais. On voit intervenir, dans cette sentence, un nommé Drogon, de Fontainebleau, qui, pour obtenir le consentement des religieux de Saint-Pierre, à ce que sa femme puisse être, après sa mort, enterrée dans la chapelle de l’Hôpital, constitue, au profit de leur couvent, une rente annuelle de quarante sols parisis; en garantie de laquelle il offre d’affecter et d’hypothéquer une de ses maisons à Melun ou à Paris.

Leur établissement étant terminé, les chevaliers de Saint-Jean tirèrent parti des terrains qui leur restaient, et dont ils n’avaient pas eu besoin pour leurs constructions. Ils les arrentèrent à diverses personnes, moyennant une faible redevance annuelle. On y bâtit des maisons, et on vit là se former bientôt la rue de la Pêcherie, autrement dite des Pêcheurs, la rue Neuve, la rue de la Juiverie ou des Juifs, etc.
Une déclaration, faite en 1692, de ces arrentements porte qu’ils comprenaient: rue de la Pêcherie, 19 maisons; rue Neuve, 44 maisons; rue de la Juiverie, 26 maisons; au faubourg de la porte Saint Jean, 5 maisons et 2 jardins; sur la douve des fossés de la ville, 6 jardins; sur la rue allant à Poignet, 9 jardins.

Il dépendait de la commanderie de Melun, au XIVe siècle, plusieurs maisons, celles de Passy, de Rubelles et de Maincy.

La maison de Passy, située dans la paroisse de Bombon, qui comptait une cinquantaine d’arpents de terre, n’existait plus à la fin du XVIIe siècle.

La maison de Rubelles, sise dans la grande rue du village, fut incendiée en 1492, et ne fut pas rebâtie. Les terres dépendant de cette maison et de celle de Maincy, ont été échangées, en 1656, comme nous l’avons dit, contre d’autres terres situées à Savigny-le-Temple.

Enfin la maison de Maincy, qui avait été achetée en 1287 par les Templiers d’Adam De Melun, n’était plus au siècle dernier qu’une petite grange, servant à renfermer le produit d’une dîme que l’Hôpital recueillait sur son territoire.

Un état des revenus de la Commanderie de Melun, en 1319, renferme certains détails que nous croyons devoir rapporter ici:
Le produit des arrentements dans la ville de Melun, était alors de 43 livres 2 sols 6 deniers par an; celui des quêtes et aumônes rendait à peu près le même chiffre.
Les vignes de Misery et de Boissettes étaient louées vingt-cinq sols l’arpent.
Les maisons de Rubelles et de Passy avec les dîmes de Maincy, Milly et Montereau-sur-Jard, rapportaient 59 setiers de froment et 53 setiers d’avoine, valant le setier de froment 6 sols 8 deniers, et le setier d’avoine 4 sols 4 deniers.
Il y avait alors au chef-lieu de la commanderie, un commandeur, nommé frère Jean Capy, un autre frère, prêtre, pour desservir la chapelle; un troisième qui servait de clerc, un donné, un valet et une chambrière. La nourriture et l’entretien de ces six personnes coûtaient par an, 53 livres 14 sols, chiffre à peu près égal au revenu de la commanderie évalué à 60 livres.

Les guerres du XIVe siècle causèrent la ruine de plusieurs commanderies. De ce nombre, il faut citer celle de Melun. Aussi jugea-t-on à propos de la supprimer et de réunir ses revenus au Prieuré de Saint-Jean en l’Ile-lez-Corbeil.

Dans le procès-verbal de la visite prieurale faite en 1436, du Prieuré de Corbeil et des membres qui en dépendaient, voici ce qu’on lit relativement à l’ancienne commanderie de Melun: « Hors la ville de Melun, près des fossés d’icelle, une place en laquelle souloit avoir belle chappelle et grande, et à l’entour belle maison qui, du temps des guerres, ont esté du tout desmoliz; et de présent n’a qu’une chappelle bien et souffisament entretenue et aornée et desservie toutes les sepmainnes de quatre messes. A iceluy appartient plusieurs membres, lesquels sont totalement en ruyne et desolacion. »

La chapelle disparut à son tour au XVIe siècle. Dans une déclaration faite en 1692 par le commandeur De Cintray, de tout ce que l’Hôpital possédait dans le comté de Melun, il est dit que cette chapelle avait été détruite pendant les guerres civiles et le siège de Melun au mois de septembre 1590.

Il ne restait plus au siècle dernier de l’ancienne commanderie de Melun, que des cens ou rentes et quelques dîmes à Melun, Mormant et Maincy, qui rapportaient, en 1757, seize à dix-sept cents livres par an.

Domus Hospitalis Ozouer-le-Voulgis
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Melun, Canton: Tournan-en-Brie — 77

Domus Hospitalis Ozouer-le-Voulgis
Domus Hospitalis Ozouer-le-Voulgis

Cette maison eut pour origine une grange avec des terres, que les frères de l’Hôpital acquirent au commencement du XIVe siècle. Des lettres du mois d’avril 1303, du prévôt de Melun, portent que Rely d’Ozouer, écuyer, a amorti, comme mouvant de son fief, à religieux homme frère Ithier de Nanteuil, Grand-Prieur de France, et à ses frères, une grange avec ses dépendances; laquelle avait appartenu auparavant à Etienne Le Judin, sise à Ozouer-le-Voulgis, frontant au chemin d’Ozouer à Melun.

Par suite d’améliorations et d’agrandissements successifs, cette grange devint une ferme qui comptait, au siècle dernier, une centaine d’arpents de terre. Une déclaration du 12 mars 1686, fournie à la Chambre des Comptes par le chevalier Adrien de Vignacourt, trésorier de l’Ordre et commandeur de Corbeil, nous montre que cette ferme, connue sous le nom de l’Hopitau, était le siège de la seigneurie du lieu; que le Commandeur y avait la haute, moyenne et basse justice, avec droit de pêche dans la rivière. Cette déclaration est faite sous les protestations de droit, qu’elle ne pourra tirer à conséquence ni servir d’acte dérogeant aux privilèges et exemptions de l’Ordre de Malte.
Le revenu de la terre et seigneurie d’Ozouer-Le-Voulgis était, en 1757, de 400 livres. Il montait, en 1783, à 1,500 livres.

Maison du Clos Bruneau, à Paris
Cette maison se désignait plus souvent sous le nom du Petit-Corbeil. Voici ce qu’un historien Jean De La Barre, nous apprend sur son origine: « La maison du Petit-Corbeil, en laquelle on tenoit anciennement les escoles de decret, avoit esté bâtie par frère Gilbert Ponchet, religieux de la maison de Saint-Jean-en-l’Isle (Gilbert Ponchet était commandeur de Montdidier en 1382). Il étoit docteur en droit canon, et vulgairement appelé Gilbert de Corbeil, à cause du lieu de sa naissance, qui a donné le nom à cette maison. Par son testament, il avoit ordonné que le loyer de cette maison seroit distribué et partagé par moitié, entre les religieux de Saint-Jean-en-l’Isle et ceux de Saint-Jean-de-Latran, avec lesquels il se retiroit du temps qu’il faisoit ses estudes. Cette jouissance, par indivis, a duré jusques en l’année 1482, que les religieux de Saint-Jean-de-Latran de Paris quittèrent à ceux de Saint-Jean-en-l’Isle, tout le droit qu’ils y avoient. Le prieur qui fist cette acquisition, s’appeloit frère Nicolas Lesbahy (De la Barre, Antiquités de Corbeil, page 212. »
Le revenu de la maison du Petit-Corbeil était, en 1783, dé 700 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

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