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Commanderies de l'Ordre de Malte
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Commanderie de Laigneville
Département: Oise, Arrondissement: Clermont, Canton: Laigneville - 60

Domus Hospitalis Laigneville
Domus Hospitalis Laigneville

Il y avait à Laigneville une petite commanderie du Temple qui, outre son chef-lieu, ne possédait qu'un seul membre. Pour en augmenter l'importance, les Hospitaliers jugèrent à propos, au XVIe siècle, d'y réunir les biens d'une ancienne maison qu'ils avaient dans la ville de Douai, appelée Maison de Saint-Sanson, et qui avait appartenu auparavant à la commanderie de Hautavesnes, puis à celle de Chevru en Brie.
Les titres qui nous sont restés sur la maison de Laigneville sont peu nombreux. Nous avons pourtant trouvé une charte au dos de laquelle on lit cette inscription :
Vente de la terre et seigneurie de Laigneville. Ce sont des lettres du roi Philippe-Auguste du mois de février 1222, par lesquelles ce monarque confirme et amortit la cession faite aux frères de la chevalerie du Temple par Philippe de Fayel et Ansou son frère, tous deux chevaliers, de tout ce qu'ils possédaient à Laigneville, apud Lengnevillam, d'une place plateau, et d'un cens de douze deniers à Mouchy, apud Monci : (Monchy-Saint-Eloi (Oise), arrondissement Clermont, canton, Liancourt), ainsi que de tout ce qu'ils avaient dans le fief de Guiard de Croy.

A l'époque dont nous parlons, les Templiers possédaient déjà à Laigneville des biens qu'ils avaient achetés des religieux de la Charité-sur-Loire, ordre de Cluny.
Leur prieur, nommé Gaudefroy, par ses lettres de l'année 1209, avait vendu aux chevaliers du Temple, pour le prix de huit mille livres, tout ce que le couvent possédait en terres, justice et seigneurie à Laigneville, apud Lanevillam.
Lagny-le-Sec Lanyacum Siccum : (Lagny-le-Sec, arrondissement Senlis, canton, Nanteuil-le-Houdouin)
Sennevières, Seneverias : (Sennevières, commune de Chevreville, arrondissement Senlis, canton, Nanteuil-le-haudouin)
La Hérupe, Hurupam : (La Hérupe, commune de Montreuil-aux-Lions (Aisne), arrondissement, Château-Thierry, canton, Charly)
Villers, près Gandelu, Vilers prope Gandeluz : (Villers-le-Vast, près de Gandelu, commune de marigny-en-Orxois, arrondissement et canton, Château-Thierry)
Queudes, Cubitos : (Queudes (Marne), arrondissement, Epernay, canton Sézanne)
Trouan, Troan : (Trouan-le-Grand et Trouan-le-Petit, (Aube), arrondissement Arcis-sur-Aube, canton, Ramerupt)
Chapelle-Vallon, Capellam Galonis : (Aube), arrondissement, Arci-sur-Aube, canton, Méry-sur-Seine)
Belleville, Bellamvillam : (Belleville (Aube), commune de Prunay-et-Belleville, arrondissement, Nogent-sur-Seine)
Montbazin, Montem Boisin : (Montbazin, commune de Courboin (Marne), canton, Condé-en-Brie)
Haulmé, Homiacum : (Haulmé et Tournaveaux (Ardennes), arrondissement Mézières, canton, Monthermé)
Gué d'Heuillon, vadum Dalionis : (Le Gué d'Heuillon, commune de Saint-Martin d'Heuille (Nièvre), arrondissement Nevers, canton, Pougues)
Chevru, Chevrotum : (Chevru (Seine-et-Marne), arrondissement, Coulommiers, canton, La Ferté-Gaucher).
Cette cession comprenait les moulins de Passy, molendina de Puiciaco
De Venizy, de Venesiaco : (Venizy (Yonne), arrondissement, Joigny, canton, Briéno-l'Archevêque)
De Longwé, de Longo vado : (Longwé (Ardennes), arrondissement et canton, Vouziers)
et tout ce que le prieuré de Sait-Julien de Sézanne : (Sézanne, (Marne), arrondissement Epernay) possédait dans la châtellenie de Provins, avec la grange de Pressigny, granchia de Pressigniaco..

En 1235, un seigneur du nom d'Eudes Carpentier de Laigneville, préoccupé du salut de son âme, se voua pour sa vie, se contulit ad mortem, à la maison de la chevalerie du Temple de Jérusalem, et à cette occasion déclara par des lettres données sous le sceau de l'official de Beauvais, du mois de novembre de la même année, faire aumône à la maison du Temple de tous ses biens, même de ceux qu'il acquerrait par la suite, sans aucune réserve, sauf ce qui était nécessaire à sa subsistance et à son entretien. En retour de cette libéralité, les Templiers déclarèrent le recevoir en leur confraternité.

La maison de Laigneville était située dans la grande rue du village. Elle comprenait une chapelle dédiée à saint Georges, avec cour et un grand jardin ; le tout clos de murs et aboutissant à la rue Leroy.
Devant l'hôtel de la commanderie se trouvait un grand enclos dans lequel il y avait un pressoir banal, et à deux cents pas plus loin un moulin à eau pour moudre blé, établi sur la rivière de Brèche.
Le Commandeur était seigneur de Laigneville, et avait toute justice sur les hommes du lieu, qui étaient, en 1495, au nombre de vingt-cinq.
Audit Lagneville sur les hommes qui sont XXV habitantz la religion a toute juridiction et justice levée. (Visite prieurale de 1495).
Le revenu du Temple de Laigneville était :
En 1495 de 84 livres. 8 sols.
En 1757 de 2575 livres.
Et en 1783 de 3500 livres, y compris le rapport du domaine d'Anchouarre, dont nous allons parler.

Anchouarre
Sur le bord de la montagne de Laigneville, on voyait une maison, jadis nommée la ferme d'Anchouarre, dont dépendait une centaine d'arpents de terre, situés aux triages d'Anchouarre, de Rébocart, de Landival et des Venelles, ainsi que plusieurs prés dans la rue Aveline.
Cette ferme était une dépendance de la commanderie, et leurs revenus, comme nous l'avons dit, se confondaient ensemble.

Commanderie de Laigneville
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Saint-Samson de Douai
Département: Nord, Arrondissement et Canton: Douai - 59

Domus Hospitalis Saint-Samson
Domus Hospitalis Saint-Samson

C'était un hôpital dont la fondation remontait au commencement du XIIIe siècle, et était due à Guillaume, archevêque de Tessalonique en Macédoine. Ce prélat était probablement natif de Douai ou descendait d'une famille originaire de cette ville, car nous voyons dans l'acte de fondation daté du mois de juin 1218, qu'il donna à l'hôpital de Saint-Sanson de Constantinople, une maison qui provenait de son patrimoine, située dans l'intérieur de Douai, intra Ducacum, pour y recevoir et secourir les pauvres.

L'administration de cet hôpital fut d'abord confiée à des femmes, aux sœurs de l'archevêque, nommées Marguerite et Liéiarde, sous la surveillance et la direction, pour le spirituel, du chapitre de Saint-Amé de Douai, qui y établit une chapelle dont les oblations et les dînes se partageaient entre lui et le curé de Saint-Albin, dans la paroisse duquel cette chapelle se trouvait.

Vers 1230, plusieurs frères de Saint-Sanson quittant leur hôpital de Constantinople, vinrent à Douai prendre la direction de leur maison. Ils voulurent y mettre un chapelain pour desservir leur petite église. Mais le chapitre de Saint-Amé s'opposa à son installation, par la raison que cette église ou chapelle était un bénéfice dont ils jouissaient depuis la fondation de l'Hôpital. Ce différent fut porté à la cour de Rome, et le pape Grégoire IX, tout en reconnaissant que la direction de la maison de Douai devait rester aux frères de Saint-Sanson, décida néanmoins que la desservance de la chapelle, avec le profit des oblations et des revenus attachés serait conservée par le chapitre de Saint-Amé.

Cette décision contraria beaucoup les frères de Saint-Sanson, et refroidit leur zèle, au point que plusieurs se retirèrent et que la discipline se relâcha parmi ceux qui restèrent. D'un autre côté les revenus de l'Hôpital avaient beaucoup diminué à la fin du XIIIe siècle. Beaucoup de biens avaient été usurpés, d'autres ne rapportaient presque plus rien. Un tel état de choses rendait le service de la maison presque impossible.

L'Hôpital de Constantinople n'était pas en position de venir au secours de sa succursale de Douai. Lui-même manquait de ressources, et l'éloignement ne pouvait faire espérer un secours continu et suffisant.
Il fallait donc prendre un parti, et sur l'avis des personnes recommandables qu'ils consultèrent, les frères de Saint-Sanson résolurent de demander leur réunion à l'ordre de l'Hôpital-Saint-Jean-de-Jérusalem. Ils présentèrent à cet effet une requête au pape Clément V qui, par sa bulle du 8 août 1309, fit droit à leur demande.


La maison de Saint-Sanson de Douai, devenue la propriété des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, eut d'abord pour administrateur un frère de l'Ordre ; ce qui lui fit donner le nom ne Commanderie de Saint-Sanson.
La maison était située sur la paroisse de Saint-Albin, et a donné à la rue où elle se trouvait, le nom de rue de Saint-Sanson, qu'elle conserve encore de nos jours.
Sa chapelle était dédiée à la Sainte Vierge et à Saint-Sanson. Elle passait au XIIIe siècle pour être très riche en ornements et objets précieux. Elle possédait notamment une grande croix d'argent qui renfermait de nombreuses reliques, et à laquelle les frères de Saint-Sanson attachaient le plus grand prix. Ils crurent devoir en constater l'état par une déclaration solennelle qu'ils publièrent vers 1236.

Voici cette pièce :
Nos A. preceptor Hospitalis Sancti Samsonis in Duaco et fratres nostri omnibus Christi fidelibus ad quos hec presens pagina pervenit, salutem in Christo.
Noverit universitas nostra quod in hac sancta cruce argentea incluse sunt reliquie multe ut pote de Cruce Domini, de corona Domini, de prosepe Domini, de presepio Domini, de columpna Domini, de cifo Domini, de mensa super quam manducavit Dominus ad cenam, de petra super quam jejunavit Dominus, de sudario Domini, de sicone Domini, de spongia Domini, de petra calvarie, de altare Domini, de panno in quo Dominus fuit involutus, de sepulcro Domini, de vestimento Beale Marie Virginis, de camisia dicte Marie, de cingulo Beate Marie, de tunica Domini, de Sancto Johane Baptista, de Sanctis Apostolis Petro et Paulo, Andrea et Jacobo; de vestimento Beati Johanis Evangeliste, de brachio Sancti Luce evangeliste et Sancti Marci evangelisle, de Sancto Matheo apostolo et evangelista, de sancto Martino; de manna que pluit de Celo.
Ad istius rei testimonium paginant istam sigillo capituli nostri ad vos dirigirnus roboratam.


La maison de Saint-Sanson nous a laissé des censiers fort curieux du commencement du XIVe siècle. L'un d'eux, qui date de 1307, nous donne les quartiers et rues de Douai, où se trouvaient les maisons, au nombre de plus de cent, sur lesquelles l'Hôpital de Saint-Sanson percevait alors des cens et des rentes foncières. Il n'est pas sans intérêt de connaître ces anciennes dénominations locales.
Nous les reproduisons ici, telles que nous les trouvons écrites dans le manuscrit :
Dehors le Porte d'Arras.
Dehors ou dedens le porte d'Eskierchin.
En le Basse rue dedens le Porte d'Eskierchin.
A Deuwioel, en la rue qui va au Pont Sainte-Marguerite.
Entre le Pont Sainte-Marguerite et le Porte à Lestanque.
En la rue dedens le porte du pont de pierre.
En le Couture rue des Bouloires, sous le grant-rue d'entre les deux portes d'Eskierchin, en le rue Le Pendeur en le rue Ricordane, en le rue don Canel.
En le grant rue Saint-Aubin.
En la rue du moustier Saint-Aubin à la porte d'Oscre.
Ou Prêt.
En Basse rue Saint-Aubin.
En le rue que on dist à Le Fontaine au Havet.
En le Saunerie.
En le Macheclerie en la ruelle derriere les maisiaus.
Es vies maisiaus.
En le rue des Draskiers.
En la rue qui va de Saint-Pierre.
Ou maisiel as porées.
Dehors la porte des Wés en le rue des Taneurs.
En la neuve rue ki est contre la rue del Aubelet.
En le rue de Biaurepaire.
En le rue Maulevaut.
En le rue Fait en paille.
En le rue Pain apelle.
Devant le Temple priès de la porte.
En le grant rue Saint-Jakeme joingnant à le rue de Paris, à le rue de Le mote, sur le touket de le rue Fait en paille et sur le touket de le rue Carpentiere joingnant sur le grant rue.
En le rue de Laubelet.
En le rue Saint-Jehan.
Derriere La Magdelaine.
Dehors la porte de Canteleu.
En le rue des Escos.
Dehors la porte du markiet devant le Wés sour le touket si que on va à Barlet.
A Barlet.
Ou Cardonnoy.
En le premiere rue de Barlet au les devers la ville.
En la rue au chierf sur les halles des merchiers.
Entre le Porte au Chierf et le Porte Saint-Eloi.
Dehors le Porte Saint-Eloi.
En le rue Le Priestre de Saint-Nicolay.
A la porte du Cardonnoy joingnant as murs de la ville.
En la rue con dist de Le Sauch qui va de le rue de Laubiel as fours des euwes.
A le Porte Launoist.
En la paroisse Saint-Amet devant le Pont Bailleu.

Il y avait encore des cens et redevances foncières qu'on percevait sur des terres dans les villages des environs de Douai :
A Sin
Corbehem
Courcelles
Brebiers
Le Hargerie
Hennin
Roucourt
Plachi vers Lambres
Kyeri
Eskierehin
Esvin
Ostricourt
Dorignies
Fressaingh
Escarpel
Estrées, etc.

Le montant de ces cens portait 46 livres en argent, 66 chapons, 4 rasières d'avoine, 3 muids et 4 rasières de blé, à cinq sols la rasière, ce qui donnait 10 livres.
D'après le même censier de 1307, le domaine consistait, outre la maison de l'Hôpital :
En trois maisoncheles sous le fossé entre le porte d'Eskierchin et le porte du Pont de Pierre valant par an, quant elles sont luwées XXX sols.
Une maisonchele et un jardin en le Cousture, valant XLV sols par an et trois porées le semaine.
Trois maisons dales Lospital valant par an quand elles sont toutes luwées XI livres.
Et en VIII muis X rasieres II coupes de terre ahanaule pour cascune rasiere de terre XII sols valant LXIII livres et XVIII sols.
Le revenu général de la maison de Saint-Sanson, au moment où les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en prirent possession, était de 150 livres environ. Les charges annuelles montaient à 72 livres, I sol. 2 deniers, dont 30 livres pour l'entretien et les réparations des bâtiments et maisons appartenant à l'Hôpital.
En 1757, Saint-Sanson rapportait chaque année 925 livres, et en 1783, 1500 livres.
La Commanderie de Laigneville, avec ses dépendances, avait de revenu:
En 1583, 1.050 livres
En 1734, 3.195 livres
En 1757, 4.300 livres
Et en 1783, 6.460 livres.

Commandeurs de Laigneville
1371. Le chevalier Robert de Juilly, Grand-Prieur.
1376. Frère Guillaume de Senlis.
1411. Frère Jehan Berthier.
1495. Frère Pierre Cartier.
1509. Frère Jehan Féron.
1519. Frère Pierre Paillart.
1526. Le chevalier François Des Lyons, dit Des Espaulx.
1530. Le chevalier Antoine Des Lyons.
1546. Le chevalier Jehan Du Hamel.
1556. Frère Florent Petit.
1567. Frère Guillaume Le Brest.
1582. Frère Robert Eudes.
1626. Le chevalier Claude Perro.
1635. Le chevalier Antoine de Rosnel.
1640. Le chevalier Robert de Pigrai.
1655. Frère Jacques Asselin.
1678. Le chevalier Henri Coquebert de Nevelon.
1684. Le chevalier Jean-Baptiste de Gorillon.
1709. Le chevalier Jean-Baptiste Moyssant, prêtre conventuel.
1728. Frère Nicolas Labouret, prêtre conventuel.
1747, Le chevalier Etienne-Jean-Nicolas Cabuil.
1755. Le chevalier Pierre Denier, prieur de Saint-Jean-de-Latran.
1776. Frère François Aufrye, servant d'armes.
1786. Frère Lambert Wathour, chapelain conventuel.

Commandeurs de Saint-Sanson
1303. Frère Jehan d'Ypre.
1318. Frère Rogier Dufour.
1582. Frère Jehan Boullet.
1583. Frère Claude de Goix.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Excursion à Laigneville le 13 avril 1924

La visite archéologique commença par celle de l’ancien Moulin de la Commanderie, situé « à deux cents pas du mur clôturant le parc du Commandeur »
On y retrouve les corps de logis et bâtiments annexes indiques dans l’inventaire général de 1793, et le chemin pavé conduisant jadis à Monchy. Plusieurs autres moulins se réclament de la Commanderie, mais les 200 pas indiqués dans l’inventaire se vérifient seulement pour celui qui fut l’objet de notre visite.

De là, grâce à la bienveillante autorisation de M. et Mme Dailly, on se rendit à l’église de Monchy par le château.
En passant M. le Président nous en fit une rapide esquisse historique. Depuis un temps fort reculé, il existait un château à Monchy-Saint-Eloi. Au XIVe siècle, Marie, femme de Pierre Domeliers, tenait à Monchy un « Manoir »

En 1740, Mgr Poterat, Evêque de Grasse, fit construire un château flanqué de, 4 pavillons et entouré de fossés muraillés où coule la Brèche, et qui existent encore. Le château actuel est moderne et a abrité sous le second Empiré Marguerite Bellanger, favorite de Napoléon III.

L’église de Monchy-St-Eloi, que l’on visita ensuite, est bâtie sur l’emplacement de l’ancienne chambre où logeait saint Eloi, nous dit la tradition. C’est la chapelle actuelle de droite, où se trouve le très curieux chapiteau de la Flagellation, et d’autres malheureusement un peu trop restaurés, de l’époque du XIIe siècle. Les autres parties sont plus modernes la nef avec un bas-côté, est de 1667. A l’extérieur, à noter la corniche beauvaisine qu’on retrouvera à Laigneville, avec ses arcatures et contre-arcatures.

On repasse ensuite par le parc du château si bien agencé, et l’on arrive à la Commanderie de Laigneville. On constate ; « de visu » l’exactitude du travail donné à la dernière conférence, par M. l’abbé Glad sur les bâtiments de la ferme. On admire ces neuf travées soutenues par de puissants contreforts ; chaque travée, composée d’une arcade légèrement ogive, surmontée d’une élégante fenêtre ogive trilobée, géminée. En pénétrant dans la grange, on se rend compte de la disposition intérieure, qui comprenait un rez-de-chaussée et un étage qu’éclairaient les fenêtres ogivales.

A côté de la ferme, et y attenant, est la chapelle de l’Ancien Commandeur. Petite, trop petite chapelle, oh combien ! Elle est formée de trois travées avec voûtes, où l’on voit un blason de l’ordre de Malte, avec la croix dominant le croissant.
De la maison du seigneur commandeur, il ne reste rien, mais le jardin et « le petit parc fort joli, avec pièce d’eau au milieu subsistent toujours la terre résiste aux bouleversements des choses... Et une piste cycliste a remplacé l’allée des moines... »

Et maintenant, il s’agit de grimper à l’église de Laigneville, si haut perchée sur là colline ! On y monte d’autant plus volontiers que c’est une des églises les plus intéressantes de la région. Elle est bâtie à même la carrière, et l’angle du croisillon sud est formé d’un seul bloc de pierre s’élevant jusqu’à 1a fenêtre, elle-même, taillée dans ce bloc !

La partie la plus ancienne est ce qui forme aujourd’hui, le transept. C’était un chœur formé de deux travées terminé jadis par un cul-de-four et flanqué au sud d’un croisillon. On éleva ensuite dans le cours du XIIIe siècle le croisillon nord, puis la nef.

Au XIVe siècle, on supprima le cul-de-four, et l’on agrandit l’église en prolongement du chœur primitif et du croisillon sud. On bâtit alors un chœur de quatre travées disposées autour d’un pilier central.
Au XIIIe siècle, la nef reçut des voûtes sexpartites, avec arcades latérales et on la consolida par le renforcement des murs entre les contreforts déjà très épais.
Restait la visite de l’extérieur et du clocher, et, malgré l’étroitesse de l’escalier qui conduisait à ce dernier, on n’hésita pas à en faire l’exploration. On put ainsi admirer, au-dessus de la nef, une voûte de pierre, en berceau brisé, comme à Montataire, les deux étages du clocher dont un seul est visible du dehors, et la cloche qui répond au nom de Louise.
En redescendant, on admira la vieille porte de l’église, du XIIIe siècle, avec ses curieux dessins à clous, et l’on se disposait à contempler le magnifique panorama qui, de cette hauteur, se déroulait à nos yeux, quand la pluie, qui jusque-là nous avait épargnée, se mit à tomber généreusement !
Mais au penchant de la colline, d’aimables Sociétaires nous attendaient qui nous firent les honneurs d’une hospitalité charmante, dont nous sommes heureux de les remercier ici en notre nom à tous. Le Secrétaire P. Paillard.

Quelques notes sur la Commanderie de Laigneville
Département: Oise, Arrondissement: Clermont, Canton: Laigneville - 60

Domus Hospitalis Laigneville
Domus Hospitalis Laigneville

Dans ces quelques notes, il n’est question que de la Commanderie de Laigneville. Ce modeste travail aura deux parties la première donnera l’historique de la Commanderie la deuxième, la description des terres et bâtiments qui la composaient.

Première partie historique
Le domaine de Laigneville ne se bornait pas au territoire actuel de la commune ; il s’étendait aussi sur Monchy et Saint-Waast, et englobait déjà Sailleville. Ce domaine était partagé en, plusieurs fiefs ayant divers propriétaires dont le plus important semble être le Prieuré de Saint-Christophe-en-Halatte. Les religieux de La Charité-sar-Loire possédaient aussi quelques terres. Mais ayant, paraît-il, mal administré les biens temporels de sa communauté, le Prieur de La Charité, criblé de dettes, dut vendre un certain nombre de ses fiefs pour faire quelque argent, et, entre autres, ce qu’il possédait à Laigneville. Ce furent les Chevaliers du Temple, qui, en l’année 1209, achetèrent pour 10.000 livres tournois, tout ce que le couvent avait sur ce domaine, en terres, justice et seigneurie ; ils y établirent une petite Commanderie qu’ils firent d’abord valoir eux-mêmes, comme les y obligeait leur Règle mais, peu à peu, la richesse et la paresse aidant, ils ne travaillèrent plus, et se contentèrent de louer leurs terres et d’en percevoir les revenus.

Les titres concernant Laigneville sont peu nombreux, On a pourtant trouvé une Charte, au dos de laquelle on lit « Vente de la terre et seigneurie de Laigneville » Ce sont des lettres du roi Philippe-Auguste, du mois de février 1222, par lesquelles ce monarque confirme et amortit la cession faite aux Frères de la Chevalerie du Temple, par Philippe Fayel et Anson son frère, tous deux Chevaliers, de tout ce qu’ils possédaient à Laigneville (apud Leugnevillam), d’une place (plateam) et d’un cens de 12 deniers à Monchy (apud Monci)

En 1235, an seigneur du nom d’Eudes Carpentier, de Laigneville ; préoccupé du salut de son âme, se vouait pour la vie (se contulit ad mortem) à la Maison de la Chevalerie du Temple, et, à cette occasion, déclara, par des lettres données sous le sceau de l’Official de Beauvais, du mois de novembre de la même année 1235, faire aumône à la Maison du Temple, de tous ses biens, même de ceux qu’il acquerrait par la suite, sauf ce qui était nécessaire à son entretien. En retour de cette libéralité, les Templiers déclarent le recevoir en leur Confraternité.
En 1282, un arrêt du Parlement, rendu après enquête, attribue la haute justice de Laigneville au Commandeur dudit lieu.

Tant qu’ils occupèrent la Terre-Sainte, les Templiers furent fidèles à leur mission mais, à mesure qu’augmentaient leurs richesses, leur ferveur première diminua et lorsque la Palestine fut définitivement perdue en 1291, ils revinrent en Europe, et se répandirent dans leurs Commanderies, où l’oisiveté acheva ce qu’avait commencé la richesse.

Il n’entre pas dans ce sujet de parler du fameux ; procès des Templiers ce qu’il nous faut savoir seulement, c’est que le 13 octobre 1307, Philippe le Bel fit arrêter tous les Templiers de France et, six jours après, commencèrent les interrogatoires et les tortures. Tout le monde connaît la fin de cette terrible affaire. Dans le procès figurent :
1. Jean de Laigneville, prêtre, âgé de 50 ans ou à peu près, du Grand Prieuré du Temple de Paris.
2. Pierre de Laigneville, âgé de 20 ans ou à peu près. 3. Frère Nicolas de Sailleville.
4. Frère Nicolas de Laigneville.
5. Frère Tossanes de Laigneville.

On cite également, dans la déposition de Guido de Ferrariis, les Frères Réginald et Jean, chapelains de la Commanderie de Laigneville. Nous ne savons quel fut leur sort.

Philippe le Bel ordonna le séquestre de tous les biens que les Templiers avaient en France ; il s’empressa d’en donner l’administration à ses officiers, baillis et prévôts. Le Pape Clément V réclama contre cette usurpation de l’autorité ecclésiastique : les Templiers étaient un Ordre religieux leurs biens avaient été donnés pour un but religieux, à savoir le secours de la Terre-Sainte. Mais Philippe le Bel fit la sourde oreille, et continua à laisser à ses officiers la garde et l’administration des biens du Temple. Il y eut des détournements les seigneurs voisins usurpèrent ce qu’ils purent le matériel d’exploitation fut vendu ou volé ce fut une ruine. Cet état de choses dura quatre ou cinq ans, jusqu’en 1312, où le Concile de Vienne prononça la suppression des Templiers, et donna leurs biens aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dévoués comme les Templiers à la défense de la Palestine. Cet Ordre qui, plus tard, prit le nom de « Chevaliers de Rhodes », puis enfin de « Chevaliers de Malte » réorganisa les Commanderies, au grand dépit de Philippe le Bel qui se voyait frustré de ce qu’il avait désiré en attaquant les Templiers, c’est-à-dire leurs biens et leur argent. Les Commanderies les plus importantes étaient tenues par les Chevaliers de l’Ordre ; les moins importantes, Laigneville était de ce nombre, étaient tenues par les frères, chapelains ou les servants d’armes. Ces Commanderies étaient données par le Grand Maître aux frères à qui l’âge et la santé ne permettaient plus les fatigues de la guerre.
La Commanderie de Laigneville possédait certains droits d’usage dans la forêt d’Halatte, droits qui furent confirmés par un mandement de Guillaume Vicomte de Melun, le 19 février 1394.

Sur un registre spécial contenant les procès-verbaux de la visite prieurale, on lit, pour l’année 1495 « Audit Laigneville, sur les hommes qui sont 28 habitants, la religion a toute juridiction et justice levée. »

A cette époque, le revenu de la Commanderie de Laigneville était :
– De 84 livres 8 sous en 1757
– De 2.575 livres et en 1783
– De 3.500 livres, y compris le domaine d’Anchpuarre, « séant sur le bord de la montagne de Laigneville, laquelle a masure avec 6 pièces de terre en 4 trièges (1), savoir Anchouarre, Rebocourt, Landival et les Venelles. »
Ces six pièces de terre, avec quelques prés vers la rue Aveline, formaient une centaine d’arpents, dont les revenus se confondaient avec ceux de la Commanderie.
1. Triège, canton de bois, partie distincte d’un bois.
Sources : Dictionnaire analogique de la langue française : répertoire complet des mots par les idées et des idées par les mots. BNF


La Commanderie de Laigneville possédait encore l’ancienne Maison de Saint-Samson de Douai, qui fut réunie à l’Ordre du Temple en 1309, mais ne fut attribuée à Laigneville qu’au XVIe siècle.

Enfin la Commanderie possédait des biens :
– Aux Ageux, dans l’Oise
– A Soigny, dans la Marne
– Dans le Nord, à Auberchicourt, à Breuil-les-Marchiennes, à Courcelles-les-Lens, à Cuincy, à Dorignies, à Flers, à Lambres, à Lescarpelle, à Sire-la-Noble
– Et dans le Pas-de-Calais, à Brebières et à Corbehem.

La Commanderie de Laigneville, avec toutes ses dépendances, donnait, comme revenu :
– En 1583, 1.050 livres
– En 1734, 3.195 livres
– En 1757, 4.300 livres
– Et en 1783, 5.460 livres.

Le 10 décembre 1792, le Commissaire du district de Clermont venait saisir les registres, dissoudre la Communauté, et déclarer ses propriétés en biens nationaux.
Comme appendice à ce qui vient d’être dit sur l’histoire de la Commanderie de Laigneville, il n’est peut-être pas sans intérêt de noter que nous avons les noms des Commandeurs de cette Maison de l’Ordre des Chevaliers de Malte ; les voici depuis l’année 1371.
1371. Le Chevalier Robert de Juilly, Grand Prieur.
1376. Frère Guillaume, de Senlis.
1382. Frère Lancelot, dit Poule, Chevalier.
1411. Frère Jehan Berthier.
1495. Frère Pierre Cartier.
1509. Frère Jehan Féron.
1519. Frère Pierre Baillart.
1526. Le Chevalier François de Lyons, dit des Espaulx.
1530. Le Chevalier Antoine des Lyons.
1546. Le Chevalier Jehan du Hamel.
1556. Frère Florent Petit.
1556. Frère Guillaume le Bret.
1582. Frère Robert Eudes.
1626. Le Chevalier Claude Perrot.
1635. Le Chevalier Antoine de Rosnel.
1640. Le Chevalier Robert de Pigrai.
1655. Frère Jacques Asselin.
1678. Le Chevalier Henri Coquebert de Névelon.
1684. Le Chevalier Jean-Baptiste de Gorillon.
1709. Le Chevalier Jean-Baptiste Moyssant, prêtre conventuel.
1728. Frère Nicolas Labonret, prêtre conventuel.
1747. Le Chevalier Etienne Jean Nicolas Cabuit.
1755. Le Chevalier Pierre Druier, Prieur de Saint-Jean-de-Latran.
1776. Frère François Aufraye, servant d’armes.
1786. Frère Lambert Wathour, Chapelain conventuel.

Deuxième partie bâtiments et terres de la commanderie
1 – Bâtiments. Les bâtiments comprennent trois divisions
a) L’habitation du Commandeur.
b) La ferme et ses dépendances.
c) Le moulin de la Commanderie.
a) L’habitation du Commandeur.

– Les « Archives de l’Oise » décrivent ainsi l’hôtel de la Commanderie de Laigneville en 1729 « Ledit hôtel seigneurial se consistant en plusieurs bâtiments, cours, et jardins y tenant, le tout fermé de murailles, séant en la grande rue de la ville, d’un côté à ladite rue, d’autre côté au pré ci-après déclaré, d’un bout à Robert Framery, d’autre bout à ladite rue Leroy, le tout contenant ensemble 4 arpents. »

Commanderie de Laigneville
Image de la commanderie.
Image: D. René Parmentier. BNF

Dans un très intéressant rapport de la Société Archéologique de Senlis, de l’année 1875, auquel il a été fait maints emprunts dans ce travail, le rapporteur, après avoir donné la citation qu’on vient d’entendre, ajoute « Cet hôtel est encore en partie debout aujourd’hui. C’est un bâtiment de deux étages, au toit aigu, divisé en 9 travées par 8 contreforts puissants qui montent aux deux tiers de la hauteur de l’édifice. Chaque travée est composée, au rez-de-chaussée, d’une arcade légèrement ogive, surmontée d’une petite fenêtre ogive trilobée, géminée, d’un profil simple et peu saillant ; l’entrée est à la cinquième travée l’ensemble est lourd. A la tête de ce bâtiment, il y a une petite chapelle à 3 travées, à abside ronde ; à l’intersection des voûtes du chœur, il y a un blason sur lequel on distingue encore une croix ancrée, issant d’un croissant, et adextrée et senestrée d’une étoile ; en chef, une espèce de lambel. Les divisions intérieures sont complétement dénaturées le bâtiment aujourd’hui à usage de ferme. »

Je crois en effet (c’est une opinion personnelle peut être erronée), je crois que l’habitation de la Communauté était autrefois ce bâtiment long qui vient d’être décrit ; il est sur la rue, et se termine au Sud, par la Chapelle. Il est fort probable qu’on n’aurait pas construit si beau pour de simples granges. Et cependant, l’inventaire fait l’an II de la République Française, indique ce bâtiment comme faisant partie de la ferme. Il est possible que, dans la suite des temps, ce qui autrefois était habitation a été transformé en grange et grenier.
Sur le plan que M. le Docteur Parmentier a fait photographier, il y a distinction entre les bâtiments de la ferme, et l’habitation du Commandeur. Le lotissement fait pour la mise en vente en 1792, indique cette différence.

Voici, d’ailleurs, l’inventaire de l’hôtel du Commandeur, tel qu’on le trouve aux Archives de la Préfecture : « Un corps de logis faisant partie de ladite Commanderie où logeait le ci-devant Commandeur, composé d’une maison, salle, cuisine, plusieurs chambres, cabinet au-dessus et un grenier, une écurie, une remise, un petit bâtiment pour laver la vaisselle, un escalier, un garde-manger, une petite chambre pour laquelle il y a une cave, une fontaine, une maison, une petite chambre où logeait le garde, une autre fontaine à laver, un lieu d’aisances, deux rouillis (1), le tout couvert en tuiles et en bon état, et un cellier couvert en chaume. »
1. Dans les descriptions de maisons, on trouve assez peu de rouillis (la loge ou toit à porc)

Un jardin potager dans lequel il y a une pièce d’eau ; une petite partie de bois traversée par deux allées qui se croisent ; un petit parc fort jolie entouré de pièces d’eau, avec une dans le milieu, et planté d’allées de peupliers d’Hollande et autres arbres, contenant au total, les bâtiments, cour, jardin, potager, bois et parc 261 verges 3/4, tenant le tout, d’un côté au sud, au citoyen Pouillet, par une enchâsse aux jardins et bâtiments de la ferme d’un côté au nord aux Aulnois et héritage de Charles François ; d’un bout à l’est à la voirie du marais d’autre bout à l’ouest à la rue de la ville.

Une pièce de terre faisant partie de la pièce de terre devant la ferme, dans laquelle il passe une route pavée, avec deux rangées de poiriers, qui forme une avenue qui communique de la porte de la Commanderie à la grande route de Paris à Amiens, les dites deux rangées de poiriers sont de 33 en tout. D’autre bout, tenant à la grande route de Paris, sur la bordure de laquelle il existe huit ormes estimés 70 livres. Ladite pièce de 82 verges (en deux bandes) estimée séparément au principal 800 livres.
Lesdits bâtiments, jardin, parc, et la pièce de terre en poiriers ci-dessus, estimés en principal 15 mille livres (Bâtiment en bois couvert de chaume) appartenant à Bernard Minguet ci-devant garde. »
Ce relevé et estimation, ainsi que celui qui va suivre, a été fait l’an II de la République Française, le 20, prairial, par Louis-Pierre Bellet, commissaire-expert, demeurant à Senécourt, commune de Bailleval.

Laigneville Chapelle
Chapelle de Laigneville
Chapelle de Laigneville. Image Jacques Bocar

b) La terre de la Commanderie.
Article premier.
– Le corps de ferme composé d’une maison, chambres, fournil, un beau grenier dessus, une grande porte couverte qui sert d’entrée, une grange à bled, une remise, une ci-devant chapelle, une grange à avoine, une étable à vaches, deux rouillis à porcs, une autre remise, deux bergeries, une autre étable à vaches, une grange, une écurie, un colombier et un puits dans la cour, tous lesdits bâtiments couverts en thuile et en très bon état un petit jardin potager et un autre en herbage, tenant à la ferme, contenant au total, les bâtiments et jardins 132 verges d’un côté à l’est au citoyen Pouillet, et par une enchâsse au parc et petit bois de la Commanderie ; d’autre côté à l’ouest de la rue de la ville d’un bout au sud, à la rue Jean Fleury d’autre bout au nord, aux bâtiments, cours et jardin de ladite Commanderie.

Laigneville Portail
Domus Hospitalis Laigneville
Domus Hospitalis Laigneville. Image Jacques Bocar

Article 2.
– Une pièce de terre située devant la grande porte de la ferme, sur laquelle pièce de terre, il y a deux bâtiments appelés le grand et le petit pressoir ; et une cave devant la porte de la maison, qui est enclavée dans la terre qui, reste avec la Commanderie.

Article 3.
– Vu une autre pièce faisant partie de la pièce ci-devant et contenant 126 verges.

Article 4.
– 25 arpents 71 verges, au lieu-dit « les Fossés Blancs », tenant au grand chemin de Beauvais, tenant au sud à la ferme de Thierry tenant de la terre du Moulin de Laigneville.

Article 5.
– Ariège de l’église, 17 arpents 9 verges.

Article 6.
– Ariège du Gorguet, 2.044 verges 1/2, de l’autre côté du chemin de Beauvais.

Article 7.
– Ariège de la Haute-Bruyère, en plaine, entre les chemins de Mello et de Rousseloy, 836 verges.

Article 8.
– Ariège au lieudit « le Puits », 24 arpents 45 verges, forme l’angle avec le grand chemin de Mello.

Article 9.
– Ariège Dupuis (coupé par le grand chemin de Mello), 836 verges 1/2.

Article 10.
– Ariège de la « Petite Couture », 461 verges, bordé par le grand chemin de Paris à Amiens, et côtoyé par la voirie du Bois Bernier ; et 70 verges de pré enclavé dans le bois.

Article 11.
– Ariège d’Enchoire, 2.155 verges l/2, bordé par le chemin d’Enchoire, pas loin de la cavée d’Enchoire, et d’un côté à la remise et à la terre du moulin.

Article 12.
– Ariège au lieu-dit « la Justice », 14 arpents 67 verges (sur le chemin de Rousseloy) où en face l’ariège des 50 arpents.

Article 13.
– Ariège au lieu-dit « les Venelles », 4 arpents 66 verges, d’un côté à la terre du moulin de Laigneville, d’autre côté au rideau.

Article 14.
– Terre en friche 7 arpents 89 verges, au lieu-dit « le larry Georges », d’un côté au rideau, d’autre bout au bois de la ci-devant seigneurie de Nogent.
Ledit corps de ferme formant l’article 1 premier, et les terres des 13 articles suivants, estimé 2.176 livres de revenu annuel, et, en principal, la somme de 50,000 livres, »

c) Le moulin de la Commanderie.
– Sur la rivière de Brèche, a 200 pas du mur clôturant le parc du Commandeur, est le moulin. Il reste quelques vieux bâtiments, mais l’ensemble a été grandement modifié une maison d’habitation neuve a remplacé l’ancienne détruite par un incendie le cours de la rivière a été dévié, en sorte que l’intérêt archéologique a diminué. Il reste, pour le moulin, comme pour la Commanderie elle-même, des documents qui font partie de l’inventaire général de 1793. Voici ces documents :

« Extinction du Moulin
– Le trente août et autres jours suivants 1793, l’an II de la République Française une et indivisible, j’ay Jean Pierre Durant, arpenteur géomètre de la ci-devant maîtrise des eaux et forêts de Clermont, y demeurant, département de l’Oise, en vertu de la délibération à moy remise, en date du 28 du présent mois, des citoyens administrateurs du Directoire du District de Clermont, laquelle porte entre autre chose, que, par moi soussigné, il sera procédé à l’extinction du moulin, terres et prés dépendant du Moulin de Laigneville dont jouit le citoyen Deschamps, appartenant ci-devant à l’Ordre de Malte :
1° – En principal et revenu dudit moulin.
2° – En celle de revenu annuel de terres et prés, et que sur mon rapport, lesdits biens seront mis en vente en la forme prescrite par les décrets.

En conséquence de ladite délibération, je me suis ledit jour transporté au moulin de Laigneville, où étant arrivé, j’y ait trouvé le citoyen Alexis Deschamps, meunier dudit moulin et marchand farinier, auquel ayant fait part de ladite délibération, je l’ai prié de m’accompagner et de me procurer toutes les indications relatifs à ma mission, à quoi obtempérant, j’ai procédé à la visite et examens des bâtiments, cour, jardins et prés adjacents audit moulin.

Article premier dudit rapport.
– J’ai reconnu que le principal corps de logis est construit en pierres de taille et moellons, ayant 46 pieds de longueur sur 26 pieds de largeur, le tout hors œuvre, la couverture duquel est en mansardes et couvertes en thuilles ; qu’il est composé au rez-de-chaussée dudit moulin, à côté duquel est une cuisine, un petit cellier, une étable à vaches et un fournil au-dessus desquels est le plancher aux meubles, une chambre à coucher et autres endroits pour le service dudit moulin, et au-dessus est un grenier, les planchers étant de planches de bois blanc, à la réserve de celui de la chambre qui est en plâtre, observant qu’à côté duquel bâtiment, avers le jardin, est un toit à porcs.

Article 2.
– A la suite dudit bâtiment, et y tenant vers le Levant, est un autre bâtiment fait depuis quelques années par le dit citoyen Deschamps, paraissant n’avoir été fait que pour mettre à couvert la roue du moulin, et la conserver, lequel bâtiment à 10 pieds 1/2 de largeur, sur 22 pieds 3 pouces de longueur, construit en bonnes pierres de tailles et moellons, couvert en thuillès au-dessus du rez-de-chaussée est un appartement servant à y déposer des farines, et au-dessus est un petit grenier, le plancher étant de bonnes planches de bois blanc.

Article 3.
– A la suite du principal corps de logis, vers l’occident, est un hangar, fait aussi depuis quelques années, couvert en thuilles, paraissant avoir été fait pour mettre le foin à couvert, et servir de décharges, au-dessus duquel est une fenalliére ou fenil (1), lequel hangar a 15 pieds de largeur sur 21 pieds 1/2 de longueur.
1. fenil : Local où l’on rentre le foin pour le conserver.

Article 4.
– A la suite dudit hangar est un bâtiment servant de grange, ayant 44 pieds de longueur sur 21 pieds 1/2 de largeur, lequel a été aussi fait depuis quelques années par ledit citoyen Deschamps, laquelle grange est couverte en thuille, et les murs d’ycelle, faits en bons moellons et pierres de taille.

Article 5.
– Vis-à-vis le principal corps de logis, vers le midi est un autre bâtiment servant d’écurie, ayant 35 pieds t/2 de longueur sur 16 pieds 8 pouces de largeur, lequel est construit de murs de moellons, les chaînes et encoignures de pierre de taille, au-dessus de laquelle écurie est une fenallière et grenier pour y resserrer les foins, lequel bâtiment est couvert en chaume, et suivant la déclaration dudit citoyen Deschamps, il a été en grande partie rétabli et construit par lui, et fait partie de la prisée dudit moulin.

Article 6.
– Ledit citoyen Deschamp nous a ensuite déclaré que l’emplacement des bâtiments ci-dessus, la cour, le jardin et prés dépendant et faisant partie dudit moulin, contient environ 4 arpents, joignant des deux côtés et bout à la rivière et au canel de décharge et par hache à un pré au citoyen Poulliet, maître de la poste aux chevaux, et au citoyen Eloy Duchâtel, provenant de M. Jean de Wuarty le tout traversé par le chemin ou la voierie qui conduit dudit moulin à Monchy-Saint-Eloi.

Article 7.
– Un, autre demi-arpent de pré, sur partie duquel est construite la grange désignée en l’article 4, etc.

Article 8.
– Une pièce de terre, au lieu-dit « Landival », de 10 arpents environ, traversée par le chemin de Rousseloy et Bury.

Article 9.
– Une autre pièce de terre, dite pièce du moulin, au lieudit « les Rouges Tortues » de 7 arpents environ.

Suivent deux observations du citoyen Deschamps, demandant :
1° – Qu’on lui fasse compte, outre la prisée dudit moulin, de la valeur des bâtiments faits par lui (art ; 2, 3, 4, 5) 3° – Qu’il était de justice de lui accorder une indemnité au moins de 3.000 livres, pour raison du chemin qu’il a fait faire, conduisant dudit moulin à la grande route, dans un terrain fangeux, qui était impraticable lorsqu’il a pris à bail ledit moulin, lequel chemin solide et bon, donne aujourd’hui une valeur considérable au moulin. En marge, de la main de Deschamps qui a signé, je consens à être remboursé des bâtiments désignés aux art. 3, 3 et 4 du présent procès-verbal, sur le prix de l’estimation y portée, sans préjudice à la plus-value de la prisée. Le 9 pluviôse, 3e année républicaine. Signé Deschamps.

De tout ce que dessus, j’ai fait et rédigé le présent rapport pour être déposé au Secrétariat du Directoire du District de Clermont, lequel, je certifie sincère et véritable, et que les terres et prés, indiqués et dénommés audit rapport, sont comptés à raison de 11 pouces pour pied, 22, pieds pour verges et de 100 verges pour arpent, qui est la mesure locale du lieu, comme aussi d’avoir employé, aux dites estimations, voyage, retour, et rédaction dudit rapport, la quantité de 5 journées.
En foi de quoi ai signé Durant, »

En note on lit : total des revenus de terre et prés, 460 livres, ce qui donné au principal, non compris le moulin et les bâtiments, déduction faite du 5e, pour contribution à 22 fois le revenu net, une somme de 8.096 Livres pour les terres et prés. Signé : Durant.

Que reste-t-til de tous les bâtiments décrits dans le rapport de l’an 2 de la République ? Tout fut mis en vente et divisé en 43 lots dont nous avons encore l’énumération. De la maison du Commandeur, il ne reste pas grand-chose : un château moderne a été bâti dans la cour principale, sise sur la rue de la ville ; mais le parc est encore reconnaissable ; les divisions, telles qu’elles étaient en 1792, sont visibles ; les pièces d’eau existent encore, mais très négligées ; les larges fossés qui entouraient le parc sont encore marqués, sauf ceux qui touchaient à la voirie du marais.

De la ferme, il reste la plupart des bâtiments ; on a dû, à plusieurs reprises, les réparer ; mais le corps principal longeant la rue de la ville est encore debout.
La petite chapelle du Commandeur sert aux offices paroissiaux depuis 1836, l’église étant trop éloignée du pays. Laigneville situé autrefois sur la côte, autour de l’église, s’est développé le long de la grande route de Paris à Amiens, et il ne reste plus de maisons sur le plateau longeant l’ancien chemin de Beauvais. L’établissement du chemin de fer, comme on le devine, a modifié l’aspect du pays. Le chemin qui reliait le moulin à la grande route est coupé par la voie. Le marais a été un peu assaini, et des maisons d’habitations y sont construites. Laigneville a perdu sa physionomie campagnarde ; c’est aujourd’hui un village d’ouvriers d’usines.
Sources : M. l’Abbé Gad. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique de Clermont-de-l’Oise. Senlis 1924. BNF

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