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Commanderies de l'Ordre de Malte
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Commanderie de Blaudeix

Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Jarnages - 23

Domus Hospitalis Blaudeix
Domus Hospitalis Blaudeix

Blaudeix dépendait, au XIIIe siècle, de l'Ordre, des Templiers.
On relève, au cours des siècles : domus de Blaudes, templum de Blaudesio, domus de Bliaudey
Ou constate également que « Humbaud de la Boyssade a été reçu, dans la chapelle du Temple de Blaudeix, par Humbert de Comborn et Obligé, selon les rites, de cracher sur le crucifix » (1).
1. Sur l'initiation des Templiers, cf. l'article de M. Laborde Mémoires tome XXXIII, page 161.

Après la dissolution de l'Ordre des Templiers, l'église de Blaudeix passe sous le patronage de l'Ordre de Malte qui construit un château à Blaudeix et depuis cette époque on trouve pour Blaudeix, les formes suivantes : Blodeis (1400), Blodeyx (1450), Biodeys (1534 et 1600), Bloudeys (1576), Bladeysio (1595), Blaudeis (1640), Bloudelz (1672), Blodeix (1682), Blaudeix (1700).

Le Château
Les bâtiments de la Commanderie étaient construits sur le plan monastique. Ils enveloppaient une cour dont l'église délimitait le côté Nord.
Le château comprenait un grand corps de logis consistant au rez-de-chaussée, en trois grandes pièces toutes pourvues de cheminée, dont deux seulement pavées, la troisième étant à usage de cuisine. Il y avait aussi trois antichambres ou cabinets.
Les fenêtres donnant sur la cour étaient vitrées, mais en 1683, toutes les vitres manquent, les fenêtres donnant sur l'extérieur sont « grillées »

Le château avait trois étages semblables. Dans les chambres du premier étage, les poutres étaient soutenues par des piliers de bois, en raison du poids du blé qui se trouvait dans les pièces supérieurs (en 1732, il y avait, dans les pièces du second étage, 200 setiers de blé et, dans les greniers placés encore au-dessus, autant d'avoine).
Pour atteindre ces chambres, il fallait emprunter les « degrés de pierre » de la tour carrée. L'une des chambres possédait un cabinet « en forme de colombier »

Des fossés entouraient tous les bâtiments ainsi qu'une grande muraille percée de deux portes, l'une, l'entrée du château : grand portail avec imposte et marteau de fer, près de laquelle était une tour ronde et l'autre, plus petite, pour la métairie.
A l'extrémité de la cour, entre les bâtiments et l'église, s'élevait une tour avec un grand portail en pierre de taille « à passer bœufs et charrettes et, à côté du portail, une a dire porte pour faire entrer les personnes à chevaille » L'étage de la tour comportait deux greniers à grains.
Au milieu de la basse-cour se trouvait, un puits.
Joignant l'église, une écurie couverte en tuiles plates pouvait contenir 5 à 6 chevaux. Suivaient deux étables de 8 toises de long et 3 de large, puis la boulangerie couverte de bardeaux et comportant deux fours.
Sous la boulangerie, s'étendait une cave voûtée de 4 toises de long et 2 toises et demie de large et, en un coin de la boulangerie, s'élevait une tour ronde de trois étages : l'un voûté, les deux autres sans plancher et sans porte.
La grange formait un seul bâtiment avec une étable, ensemble de 60 pas de long et 18 pas de large, couvert de paille.
Près du château, se trouvait la métairie de la commanderie, consistant en une chambre basse de 4 toises au carré, avec sa cheminée, son tour, sa fenêtre aux trois barreaux de fer, en une autre petite chambre et en une étable.

Le commandeur possédait, en outre, derrière le château:
— un jardin avec deux pêcheries, entouré de murailles fort hautes avec deux tours.
— une vigne de 12 « journées »
— une haute futaie (chênes et ormes), appelée La Garenne de (10 séterés) proche de la commanderie et joignant le chemin de Ladapeyre à Parsac.
— le bois taillis de La Trémouille.
— le bois de Cotte-noire (6 séterés).
— le bois de Charmarue (30 séterés) qui « joutte » le bois de Mme de La Dauge, le communal de Rougnat et les terres de La Cube.
— le bois de Blaudeix (100 séterés).
— les trois étangs de « Claveroux » (800 alevins), des « Forges » ou de la Fage (600 alevins), de « Roullat » ou de Rouillat (800 alevins).
— le moulin banal de La Roche, affermé 61 setiers de seigle, mesure de Jarnages, au XVIIe siècle, et 36 livres au XVIIe siècle.
— la forge « bannerre » du village de Puyrougier.
Le commandeur levait des dîmes sur les paroisses de Blaudeix, Ladapeyre, Ajain, Domeyrot, Clugnat et Jalesches.

Tout habitant devait au Commandeur, chaque année:
— « un arban à faucher s'il sait faucher et a dard.
— s'il n'a dard il doit faner le pré du Commandeur.
— à chaque fête de Noël, charrier le bois du Commandeur.
— entre la fête de la Saint-Michel et la Saint-Martin, une vinade s'il a une paire de bœufs et un tombereau.
— s'il est seulement journalier, il ne devait que 5 sols par vinade et un arban à bras.
— à la fête de Noël, le droit de feu qui consiste en 2 sols, 1 setier d'avoine, 1 géline au XVIIe siècle et, au XVIIIe, 2 sols, 1 setier d'avoine, 2 poules, 2 arbans, et 1/3 de vinade.
— à chaque autre fête : 1 geline.
— aiguiser les ferrures pour le labourage, ferrer les bêtes à la forge banale moyennant 1 setier de seigle pour une paire de bœufs (en 1600, Jehan Guilhomin confesse que, plusieurs fois, il a payé moins en marchandant et en composant avec « le faure »).

Les habitants doivent encore:
— « de 10 gerbes, 1 gerbe, et conduire la dîme en la grange du Commandeur.
— de 10 aigneaux, 1 aigneau si on en a au moins 10 et, jusqu'à 5, on doit un demi aigneau ; si on en a moins de 5, on n'en doit point.
— le dimanche après la Pentecôte ; amener brebis et agneaux « au-dedans les portes du lieu de Blaudeix »
— le dimanche après la Saint-Michel, amener « dans les portes de l'hostel de Blodeys, un pourceau des pourceaux premiers-nés en la dite année s'il y en a plus d'un et, s'il n'y en qu'un, on ne doit rien »

Le Commandeur percevait encore les droits de lods et ventes s'élevant à 3 sols 4 deniers par livre.
A chaque contrat de vente, on lui devait 1 livre de cire.
A chaque mariage, on lui devait « 4 jambes de porc et 4 pains blancs »

— Quand un homme venait « faire demeurance et résidence dans la commanderie, par mariage, il devait 4 deniers plus tout ce que les autres doivent et devenait guaitant (guetteur) de la commanderie »
D'autre part, les habitants de Rameix, de Rougnat (paroisse d'Ajain) relevaient du Commandeur, pour tous les biens qu'ils possédaient et qu'ils tenaient en serve et mortallable condition, tandis que ceux de Moulantier et de Puy-Gaillard (paroisse d'Ajain également) ne tenaient du Commandeur de Blaudeix que la moitié de leurs biens et relevaient, pour l'autre moitié, du seigneur d'Ajain.

Les redevances auxquelles ils étaient soumis étaient celles qui s'imposaient aux tenanciers en serve condition. Il faut noter cependant qu'à la Saint-Martin, ils allaient quérir, aux vignobles de Montluçon ou de La Châtre, le vin du commandeur ; qu'ils recevaient alors, comme dédommagement de ce dernier voyage, un boisseau de blé et que, en outre, s'ils semaient des raves, ils devaient donner une poule au Commandeur, le jour de Noël.

Au nombre des tenanciers du Commandeur de Blaudeix, propriétaire à Ajain, il faut citer:
Noble Jean-Louis Beaufils seigneur de Peyzat, en la paroisse de Glénic, doyen de l'élection de la Marche, qui possédait un domaine à Rougnat et Gilbert Picaud, seigneur de Bedjun, en la paroisse de Toulx-Sainte-Croix, avocat en Parlement, demeurant à Issoudun-en-Berry, mais qui tient du Commandeur, deux domaines situés l'un à Puy-Gaillard, l'autre à Rougnat (commune d'Ajain).

En 1771, 45 villages dépendent en serve condition du Commandeur qui perçoit les dîmes, les droits de lods et vente, de succession mortaillable, de chasse, de pèche, de forge, de moulin banal, de charnage, de vinade, d'arban, de feu.
Il jouissait de tous les droits seigneuriaux qu'on peut avoir sauf ceux de haute justice laquelle appartient au roi, puis au Vicomte d'Aubusson, « à cause de d'échange avec sa Majesté »

Le Commandeur, par contre, devait faire aumône d'un pain d'une livre, trois jours par semaine : les dimanches, mardis, et mercredis, à l'heure de midi, devant la porte de l'église, dès le premier mardi de mai jusqu'au jour de Saint-Jean-Baptiste.
Cette aumône était une lourde charge pour la commanderie : elle absorbait tout le produit de la métairie. C'est pourquoi, à partir de 1629, le commandeur cessa de faire la distribution de pain, d'où procès et obligation faite à celui-ci d'effectuer l'aumône de la « manière accoutumée » Le Commandeur n'en fit rien. L'affaire alla devant le Parlement qui confirma les jugements précédents.
En 1757, le fermier Joseph Felder est poursuivi par le commandeur Joseph-Laurent de Beaumont de Brison, pour avoir négligé de distribuer aux pauvres de la terre de Blaudeix, les 48 setiers de blé « mesure de Jarnages » qui leur étaient dus annuellement.

Commandeurs de Blaudeix
— Jean Grimeau, vers 1480 (2).
— Louis de Lastic, 1534-1537.
— Gilbert, de Serpans, 1549.
— Guy Pot de Rhodes, 1595.
— Charles-Sylvain de Fougères, 1683.
— De Parnac, 1703.
— Charles-François de Lescheraine, vers 1719.
— Bertrand de Mouton de Chabrillan, 1733.
— Arnaud de Chambolle, 1736.
— N. de La Roumagère, 1740.
— De Beaumont-Brison, 1745.
— Joseph-Laurent de Brison, 1753.
— Amable de Saint-Julien, 1769.
— Louis Rosalie François de Lobas, 1773.
— Alexandrie de Fricon, 1788.
2. Son tombeau était dans l'église de Lavaufranche près Le maître autel. Leclerc (Dictionnaire...) donne une partie de son épitaphe.

La Commanderie de Blaudeix comprenait avec le château, l'église paroissiale, celle de Rimondeix et la chapelle Sainte-Marie-Madeleine.

L'Eglise de Blaudeix

Domus Hospitalis Blaudeix
Domus Hospitalis Blaudeix

L'Eglise de Blaudeix
Au XIIe siècle, elle n'était, qu'une chapelle de l'Ordre des Templiers et relevait de l'église matrice de Rimondeix. Après la dissolution de cet Ordre, l'église passe sous le patronage de l'Ordre de Malte et elle a alors, l'église de Rimondeix sous sa dépendance.

Rimondeix
Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Jarnages - 23

Domus Hospitalis Rimondeix
Domus Hospitalis Rimondeix

1549
A cette date, le Commandeur Gilbert de Sebpans a fait exécuter des verrières ornées de ses armes et « marchanda avec un verrier de Montluçon à 4 solz le pied du verre en carré, sans les écussons qui coûtèrent 3 livres la pièce »

1616
Il est précisé que « l'église a 13 cannes de long sur 3 cannes et demie de large »
Elle est complètement voûtée. Elle possède une croix processionnelle « en forme des Templiers », un reliquaire en cuivre sans reliques si ce n'est trois pierres « pour mettre dans les yeux (deux blanches et une verte », une statue de saint Claude en albâtre, et une boîte de cuivre élevée haut et entourée d'un pavillon de damas, laquelle boîte contenant le Saint-Sacrement.

1683
« L'église de Blaudeix est enclose dans le circuit de la Commander » Elle est toute voûtée et son chœur est carré, Son maître-autel est garni d'un « grand cadre en menuiserie et d'un beau devant d'autel en cuir doré à fleurs » Il supporte un grand crucifix de bois et une croix peinte en rouge où sont « les images de saint Jean-Baptiste, saint Blaise et Saint-Antoine »
Dans la nef, un second autel est dédié à Notre-Dame, avec sa statue en bois peint, une croix processionnelle, un reliquaire sans reliques.
Dans le chœur, une armoire, dans la muraille, « a une porte de fer à jour et un coffre de bois contenant les ornements »
Au bas de l'église sont les fonts baptismaux, dans un grand bassin de cuivre posé dans une pierre creusée et couvert de bois.
Il y a « 2 belles cloches »

1685
Les visiteurs recommandent de « remettre en état l'harbouttant qui est du côté du septentrion »

1699
L'église possède « un vieux reliquaire de leton avec les reliques de saint Blaise », un rétable doré, un tabernacle de bois doré, au-dessus duquel est la « Représentation de la Vierge tenant un enfant Jésus entre ses bras », le tout de bois doré.
Près du tabernacle ; une statue de saint Blaise en bois doré et peint.
Une bannière est ornée, d'un côté, de la Sainte-Croix et de l'autre, de saint Blaise.
Deux cloches de fonte sont bien sonnantes.
Deux bancs appartiennent au Commandeur.

1718
Cinq devants d'autel en cuir doré sont achetés pour la somme de 35 livres.

1732
Les visiteurs conseillent la commande d'une statue de saint Pierre en bois ou en pierre.

1733
Ils constatent d'importantes acquisitions : le pupitre du chœur, la chaire ; le confessionnal et la grande porte de l'église.
De plus, le Commandeur a remplacé le tabernacle de bois peint par un « tabernacle de fines sculptures, avec diverses figures et un retable qui fait le fond au dit tabernacle, le tout doré d'une fort belle dorure »
Il est dit, d'autre part : « environ le milieu de l'église, un autel à la romaine, contre la muraille du côté nord, est dédié à Notre-Dame »
Les fonts-baptismaux en pierre sont scellés à un pilier.
Les visiteurs conseillent de placer, sur l'autel, la statue de saint Blaise ; de faire ôter le petit autel (le 3°) qui est sur la droite de la nef, « lequel est indécent et inutile »

1753
Le tabernacle est peint avec des fils d'or ; sur la niche est, en bois peint, la « Représentation de la Vierge »
Les deux cloches sont, suspendues dans la charpente, au-dessus de la voûte.
Le cimetière est hors de l'enceinte du château.

1771
On note que « les statues de la Viergie et de saint Blaise sont très antiques »

1775
Il est conseillé « de faire changer les vitres des vitraux du chœur qui sont peints à l'ancienne mode et de faire mettre en place des grands carreaux de verre qui rendront l'église plus claire »
Les visiteurs notent, pour la première fois, que l'église a deux portes, l'une communiquant avec le château et réservée à l'usage du Commandeur ; l'autre donnant sur l'extérieur et servant aux paroissiens.

1782
Un vitrier suisse a remis un vitrage neuf à l'église, pour la somme de 27 livres.

1786
L'église est en bon état.
L'autel et le tabernacle sont ornés de colonnes et moulures dont « une partie dorée et le surplus peint en gris-blanc » La niche du Saint-Sacrement est supportée par deux anges. Au-dessus de l'autel, un grand tableau entouré d'un cadre de bois représente saint Jean-Baptiste dans le désert ; à l'extrémité, est un grand crucifix de bois.

Etat actuel de l'église de Blaudeix (3)
3. Cette église a été visitée à l'Excursion du 19 Juin 1949. Cf. La Notice de M. Laborde Mémoires... Mém. Tome XXX pages 395 et suivantes, et aussi, L. Lacrocq, Eglises de Françe — Creuse.

Extérieur
C'est une simple nef, sans chapelle, entièrement bâtie en pierres de taille ; elle date du XIIe siècle, avec des remaniements au XIVe siècle. Mur Sud : 5 contreforts sans redans, avec un couronnement très en talus. Dans 2 de ces contreforts, sont encastrées des impostes de piliers ou des chapiteaux de porte décorés de palmettes, de bourgeons et de larges feuilles en volutes, celles-ci sur deux rangs. Ces sculptures pourraient provenir de l'église romane qui a précédé l'église actuelle.
Entre les contreforts, s'ouvrent deux longues baies très étroites (10 cm d'ouverture) et une petite porte surmontée d'un tore (1). La corniche présente des modillons unis.
Le mur Nord ressemble au mur Sud, mais il n'a qu'une seule baie.

Le portail est en tracé brisé avec des boudins et des colonnettes à chapiteaux isolés ornés de crochets.
Les trous de hourds et les ouvertures rectangulaires des pignons indiquent que l'église a été fortifiée et surélevée.
1. Un tore est une moulure pleine au relief arrondi qui se présente sous forme d'anneau ou de baguette plus ou moins épaisse. Utilisé en architecture de l'Antiquité au Moyen Age, le tore n'est pas seulement un anneau à la base d'une colonne ; seul ou en faisceau, accompagné ou non par d'autres ornements, il épouse comme un cordon la courbe d'un arc, l'ouverture d'une baie, le tracé d'une ogive mais il est aussi rectiligne. Il est également désigné sous le nom de boudin.

Intérieur
L'église a quatre travées voûtées d'ogives à liernes, la dernière formant chœur à chevet droit.
Les nervures à profil torique retombent sur des colonnettes à chapiteaux pentagonaux ornés au-dessus du tailloir, de crochets, de feuilles en volutes, reçues à 2 mètres du sol par des culots nus pentagonaux.
Trois clefs de voûte représentent des rosaces, et celle du chœur, l'agneau portant la croix.
Le chevet est percé d'un triplet de baies allongées, très étroites (20 cm), plein cintre. La baie du milieu est placée sur un plan supérieur.
A leurs parties inférieures, elles ont toutes trois, de même que les baies des murs latéraux, 3 ou 4 marches.

Mobilier
Une grille en fer forgé (XIIe siècle d'après Louis Lacroq (1). Cette grille, derrière laquelle se trouve un puits creusé dans l'épaisseur du mur Sud, est formés de 6 rangées verticales de volutes ; elle est classée M.H par arrêté du 30 Octobre 1914.
1. Louis Lacrocq

Un autel en chêne sculpté correspond à celui signalé en 1786. Le tabernacle est placé dans un pinacle à crochets. Le devant d'autel comprend 6 colonnettes complètement dégagées réunies par des arcades trilobées à l'intérieur desquelles se trouvent, au centre : Jésus bénissant, la dextre levée et tenant un livre dans la main gauche et, dans les autres arcades, les quatre évangélistes avec leurs attributs à leurs pieds.
Deux grandes piscines taillées, chacune, dans un monolithe, l'une ronde, l'autre octogonale, ont toutes deux un pied cylindrique.
Enfin L'église possède encore une vieille statue de saint-Blaise (XVIIe siècle), une cloche datée de 1556 (M.H 25 Juin 1925) et une châsse en cuivre avec émaux champlevés (XIIIe) (classée M. H. Arrêt du 30 Octobre 1914).
Elle mesure 23 cm de long 15 cm de haut et 12 cm, d'épaisseur. Son toit est à deux versants.
La face principale est ornée d'un ovale et de deux médaillons. Dans L'ovale : le Christ en majesté, vêtu d'une tunique rouge sur fond bleu, auréole bleu-ciel, siège vert.
Les deux médaillons, émaillés eux aussi, représentent des anges.
Sur le toit ; 2 médaillons vides et 2 pierres.
La face opposée présente la même disposition mais tous les médaillons sont vides.
Sur l'une des faces latérales, un médaillon vide également.
L'autre face latérale n'existe plus.
Toutes les faces de la châsse, y compris les deux versants du toit, tous les médaillons sont entourés d'une bordure travaillée au repoussé, formée de trois rangées de billes (celles de la rangée centrale étant les plus grosses).

Ce qui reste de Blaudeix de l'époque de la commanderie.
L'église, sa grille, son maître-autel, la statue de saint-Blaise, la piscine octogonale, la cloche, la châsse.

En dehors de l'église
Une partie d'une tour du château contiguë à l'église est maintenant incorporée dans des bâtiments de construction plus récente.
Dans le mur de cette tour, une meurtrière formée d'un trou circulaire surmonté d'une fente verticale étroite (canonnière et archère).
La haute margelle du puits, taillée dans un monolithe, et qui se trouvait dans le mur du château a été transportée sur un puits dans un pré au village de La Coterie (Commune de Blaudeix).
Près de l'église, côté Sud, le puits du château demeure, donc maintenant sans sa margelle.
Un petit ruisseau porte encore le nom de « Gasne des Templiers »

L'Eglise de Rimondeix

Domus Hospitalis Rimondeix
Domus Hospitalis Rimondeix. Sources : Wikipedia

D'abord église appartenant aux Chevaliers du Temple, ensuite possession de l'Ordre de Malte, elle dépend de la Commandent de Blaudeix. Son vocable est saint Jean-Baptiste.

1549
On note « la réfection du campanile et la refonte des cloches tombées avec le campanile abattu par un orage » et diverses réparations à la maison de la commanderie.

1616
Il est précisé que l'église mesure 11 cannes sur 3.

1699
L'église possède deux autels avec chacun un devant en cuir dore, aux armes du Commandeur. Sur le maître-autel, est une statue de bois de Notre-Dame ; sur l'autel latéral, une statue de saint Pierre.

1732
Les visiteurs constatent que l'église « n'est, depuis longtemps, qu'une annexe de Blaudeix, qu'en conséquence on n'y entend plus de confession » Il n'y a pas lieu d'entretenir la cuvette des fonts baptismaux et de meubler l'édifice d'un nouveau confessionnal.

1733
L'église mesurée, cette fois-ci, non en cannes comme au XVIIe siècle, mais en pieds, il est précisé qu'elle en compte 58 de long sur 14 et demi de large.
Elle possède deux images de toile dans des cadres, un petit vase en manière de châsse avec les reliques de saint Pierre.

1753
Pour la première fois, on note « un maître-autel en pierre un tabernacle peint de plusieurs couleurs, avec une croix de bois au-dessus et, de chaque côté, une statue de bois, la Vierge à l'Enfant et saint Pierre, un cocher en pointe couvert de bardeaux, avec deux cloches pendantes d'inégale grosseur. »

1771
La nef et le clocher menacent ruine.

1775
Les Commandeurs visiteurs enjoignent à M le Commandeur de Blaudeix de faire tous ses efforts, à Paris, afin de tâcher de faire réunir à l'église de Blaudeix, celle de Rimondeix qui n'en est éloignée que d'un quart de lieue, ce qui ferait un grand avantage pour l'intérêt de la commanderie.

1786
L'autel de pierre de 1753 est remplacé par un autel « en menuiserie » avec devant d'autel en cuir doré neuf.
Le tabernacle n'a ni niche, « ni consoles », mais seulement quelques moulures dorées.
Les fonts baptismaux sont dans la nef du côté de l'épitre et dans une embrasure pratiquée dans le mur.
Au-dessus de la nef plafonnée, le clocher est construit « en pavillon » couvert de bardeaux.
Le cimetière est attenant au côté nord de l'église.

Etat actuel de l'église de Rimondeix - Extérieur (4)
C'est une simple nef terminée par une abside demi-circulaire romane qui repose sur une base de 32 cm. de saillie et 40 cm. de haut. Cette abside est percée d'une baie romane munie d'un tore et d'un cordon extérieurs, entre deux contreforts plats et droits. Les murs latéraux modernes sont dépourvus de la corniche qui soutenait la toiture.
Sur le mur sud, sont pratiquées deux fentes de 10 cm. de large sur 1 m 50 de haut qui indiquent l'authenticité de la paroi.
4. Cette église a été visitée à l'Excursion du 19 Juin 1949. Cf. la Notice de M. Laborde, Mémoires Tome XXX, pages 368 et suivantes et aussi Louis Lacrocq, Eglises de France — Creuse.

Une porte demi-circulaire, d'une extrême simplicité, s'ouvre sur la façade et une autre porte rectangulaire moderne sur le côté droit.
La baie de l'abside et les deux fentes du mur sud sont les seules ouvertures qui éclairent l'église.

Extérieur
La nef est lambrissée. L'abside seule a conservé sa voûte en cul de four, reposant sur une corniche semi-circulaire.
Une tore ininterrompu, terminé par des bases à tore, biseau et bandeau, encadre la baie qu'un trumeau partage verticalement.
Des peintures représentant le Christ en majesté dans un médaillon ovale, puis les quatre évangélistes accompagnés de leurs attributs recouvrent cette voûte d'abside.
Deux arcs en plein cintre, dont l'un en retrait, marquent l'entrée du chœur et retombent de chaque côté sur des colonnes à chapiteaux ornés, l'un de trois masques humains au menton proéminent (ces masques ont d'après les uns des moustaches longues et recourbées en volutes ; d'autres ont cru y voir des serpents enroulés s'échappant de leur bouche).
L'autre chapiteau n'est orné que d'un seul masque humain.
La base des colonnes est moulurée d'une partie concave et d'un tore.
A droite de l'autel, dans le mur, le baptistère avec son couvercle de bois, derrière une grille et, devant cette grille, une seconde piscine plus petite.

L'ébrasement des deux fenêtres latérales est considérable puisque, à l'intérieur, l'ouverture est de l m. 05 contre 10 cm à l'extérieur.
Dimensions : abside : long. 3 m 65, largeur 2 m 35 ; nef : long. 17 m 15, largeur 4 m 85.
En dehors de l'église, sont encore visibles les fossés qui entouraient le sanctuaire, le cimetière et la maison de la commanderie ; ils n'existent plus que sur trois côtés et ont 3 m de large.

Mobilier
2 Statues du XVIIe siècle : La Vierge à l'Enfant et saint Pierre et un beau bénitier circulaire sur pied monolithe.

* * *

Formes Diverses du Nom de Rimondeix
Rimiondeys 1282, Rimondesio 1440, Rimondeys 1450, Rimondoix 1472, Raymondayx 1482, Reymondeix 1590, Rymondeys 1610, Rimondeyx 1670, Rimondaix 1700.

Chapelle Sainte Marie-Madeleine
Cette chapelle de l'Ordre de Malte, située dans la paroisse de Rimondeix, était une annexe de l'église paroissiale et dépendait alors de la commanderie de Blaudeix.

1549
Il est dit : « La chapelle Sainte-Marie-Magdeleine aux Puy-molleras est un simple oratoire.

1616
Simple oratoire de dévotion, sans y avoir obligation d'aucune chose si ce n'est d'y célébrer la messe le jour de la Sainte.

1682
On signale, « sur l'autel, un tableau représentant la sainte et une autre représentant sainte Barbe »

1683
Il est précisé que la chapelle a 6 toises de long et 2 de large, qu'il faut « remettre l'harboubtant qui est du côté septentrion »

1699
La chapelle est en très bon état. (Les portes, les vitres, la couverture ont été refaites aux dépens du Commandeur).
Outre les tableaux déjà cités, la chapelle est pourvue de 2 statues de la sainte et d'un devant d'autel en cuir doré aux armes du Commandeur de Blaudeix.

1717
La chapelle est bien entretenue : un nouveau devant d'autel en cuir doré est acheté pour la somme de 7 livres.

1719
On signale seulement les dimensions des deux statues de sainte Marie-Madeleine, l'une à 1 pied de haut et l'autre 1 pied et demi.

1721
Les visiteurs demandent au Commandeur l'achat d'un nouveau tableau de la sainte et d'une figure de la même sainte, en bois ou en pierre « pour mettre dans le fond » et de lambrisser le plafond « pour empêcher qu'il pleuve et neige sur l'autel »

1732
Les mesures de l'édifice sont, cette fois, traduites en pieds : 30 sur 13.

1733
L'autel a été « reculé au fond »
Au-dessus de l'autel, un grand tableau neuf « de la longueur de l'autel », sur lequel est peinte la sainte.
Le lambris vient d'être refait et aussi un pan de muraille de « 20 pieds de long environ, depuis la petite porte jusqu'au fond de la chapelle »

1753
L'autel a 2 gradins. Sur l'un, se trouvent une croix de cuivre haute de 10 pouces, avec son christ, aussi de cuivre ; sur l'autre gradin, 2 statues : l'une dorée et argentée (sainte Marie-Madeleine) haute de 2 pieds 1/2 ; l'autre (la Vierge) haute de 1 pied 1/2.
Sur « la pierre, derrière l'autel, sont trois tableaux de la même sainte »
Une cloche est « pendante dans le pignon, au-dessus de la grande porte »

1767
Des signes de grand abandon sont relevés : portes et couverture en très mauvais état et le nouveau curé déclare « qu'il ignore les obligations auxquelles il est tenu envers la chapelle, laquelle servait de refuge aux contrebandiers ainsi qu'aux faux-sauniers »

1771
La chapelle est de nouveau en bon état.
La messe est dite le jour de la Sainte-Madeleine et le dimanche suivant.

1775
visiteurs enjoignent au Commandeur, de faire les démarches nécessaires pour obtenir « la suppression de la chapelle en la faisant démolir ou en l'abandonnant aux habitants d'un village voisin, s'ils la veulent »

1783
L'abandon de la chapelle est obtenu en faveur de « ceux qui ont dévotion »

1786
On constate qu'elle est effectivement entretenue par les habitants du village de Puymolleras.

Etat actuel de la chapelle Sainte Marie-Madeleine
Elle est située sur une petite éminence à l'extrémité du village de Puymollerat commune de Parsac, dont elle forme la limite puisque le pré contigü au mur du chevet appartient à la commune de Rimondeix ; c'est que la chapelle et le village faisait partie, jusqu'au XIXe siècle de la paroisse, de Rimondeix.

Extérieur
Mur nord : aucune ouverture.
Mur sud : une petite porte, au tiers de la longueur du mur et une petite baie de part et d'autre de cette porte.
Mur est : chevet droit percé d'une baie.
Mur ouest : grande porte et, au-dessus, dans le pignon, la trace de l'ouverture qui renfermait encore, au siècle dernier la cloche.
Vers 1900, a été élevé, sur la nef, un petit clocher couvert d'ardoises, dans lequel a été placée la cloche qui a été fêlée à cette occasion. Ce clocher a remplacé le clocher-mur primitif.
Do part et d'autre de la grande porte, deux petits contreforts à peine saillants terminent les murs nord et sud.

Intérieur
Elle est lambrissée.
Sous la petite fenêtre rectangulaire, à droite de l'autel, une niche-crédence est rectangulaire, elle aussi.
Au milieu de la nef, devant la balustrade, une pierre funéraire avec, sculptés en relief, une épée et un écu (sans doute, la pierre tombale d'un chevalier). Près de la grande porte : autre pierre funéraire, avec des attributs qui semblent la représentation d'outils indiquant qu'il s'agit de la pierre tombale d'un artisan.
Vers 1900, lors de la transformation du clocher, quelques modifications ont été apportées à l'intérieur de la chapelle.
Les deux pierres tombales se trouvaient alors de chaque côté de l'autel.
Le maître-autel de pierre est remplacé par un autel de bois. On se débarrasse alors du premier en l'abandonnant au carrefour du village où, quelque temps après, profitant de travaux de terrassement provoqués par la pose d'un pylône, on enfouira la table d'autel tandis que le support de celle-ci, enterré seulement en partie, fait officie de table des morts.
Cette pierre est curieuse, avec sa section horizontale cordiforme.
Lors de ma visite, en 1961, j'avais trouvé comme objets mobiliers un bénitier et une piscine (tous deux en granit) une petite croix, deux vases, un missel, trois statues de bois (deux sur l'autel, lui aussi de bois et une plus petite sur une console rustique, simple pierre saillante dans le mur).
Lors de ma visite de 1962, une statue et le bénitier manquent.

Cette chapelle, avec son plafond éventré, ses murs qui ne restent debout que grâce au soutien de puissants lierres, ses dalles et son autel couvert de plâtras et de tuiles émiettées, sa nappe souillée, ses statues vermoulues recouvertes de vêtements en lambeaux et parée de colliers et de couronnes de verroterie, m'ont inspiré un sentiment de grande pitié devant un si total abandon, alors que les vêtements et les bijoux des statues Puimouilleras 1738, Puy Molherat 1786, Le Puy Mouillerot 1800.

Formes Diverses du Nom de Puymouillerat
Lepuis Moulierat 1610, Peymolorat 1615, Puismouillerat 1676, Puimouilleras l738, Puy Molherat 1786, Le Puy Mouillerot 1800.

* * *

Il serait souhaitable que la châsse de Blaudeix et les statues de Rimondeix, vestiges de l'époque de l'Ordre de Malte, soient mises en sécurité et protégées des intempéries et des hommes.

Sources Archives du Rhône
1674 — H 1017 — (registre) in-4° 9 feuillets, Inventaire des titres de Blaudeix.
1534-1537 — H 1018 — 2 pièces parchemin, Jugement.
1745-1749 — H 1019 — 1 pièce parchemin et 62 pièces papier.
Pièces de procédure. H 1020 (suite) H 1021 (suite).
1549-1719 — H 1022 — 4 cahiers. Procès-verbaux des améliorissements.
1733-1786 — H 1023 — 5 cahiers in-4° et in-folio papiers. Procès-verbaux d'améliorissements.
1711-1778 — H 1024 — 8 pièces papier. Prise de possession et procès-verbaux de constats de réparation
1580-1773 — H 1025 — 1 pièce parchemin, 14 pièces, papiers. Baux et prises de possession.
1730 — H 1026 — 2 cahiers in-4°. Pièces de procédure. H 1027, H 1028, H 1029, H 1030, H 1031 (suite).
1600 — H 1032 — (registre) in-4°, 4 et 130 feuillets. Terrier.
Archives de la Creuse
1697 et 1770 — 7 H 1, 7 H 3, 7 H 3, 7 H 4 Blaudeix.

Sources : Andrée Louradour. Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques, page 40, à 59, 35e volume. Gueret 1963-64-65. BNF

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