Etude de M. Léopold Niepce
Situation topographique du Grand-Prieuré d'Auvergne
La plus importante de cette étude, c'est-à-dire à la situation topographique de chacune des 56 commanderies, de leurs membres et annexes qui formèrent, en dernier lieu, la vaste circonscription territoriale qu'on appelait le Grand-Prieuré d'Auvergne avec l'indication du revenu de chacune de ces subdivisions.Cet état se trouve aux archives départementales du Rhône, dans l'ancien fonds de Malte. Il forme un cahier de soixante pages, sur papier fort, non rogné, d'une écriture assez bonne, et non relié. Son auteur a été probablement un agent comptable de l'Ordre, lequel l'aura dressé pour avoir constamment sous la main un tableau complet des revenus et des charges de chaque partie des commanderies. Il a pour titre :« Estât de la consistance, situation, valeur, revenu et des charges de toutes les commanderies du Grand-Prieuré d'Auvergne, tiré sur les visites faites en 1615, 1685, avec le temps des « améliorissements » et renouvellement des Terriers et le nom des modernes commandeurs, avec l'estat des fermes d'à présent ».
Ce précieux document est complètement inédit et je suis fondé à penser que dans les temps relativement modernes, il n'en a pas été dressé, ni publié de semblable. Toute fois, ce serait une grave erreur de croire que les circonscriptions des commanderies qui figurent dans l'état que je donne plus loin ont toujours été les mêmes. Ces circonscriptions ont dû être modifiées, plus d'une fois, dans le cours des siècles, par suite de l'accroissement de la fortune immobilière des Hospitaliers par des donations (1), des acquisitions, comme par la réunion à leur Ordre des biens des Templiers et de ceux d'autres Ordres religieux supprimés successivement par la Papauté. Je n'indiquerai pas ici ces divers changements (2). Je me réserve de les donner plus tard dans un travail spécial, en cours de préparation, contenant l'histoire de chacune de nos commanderies et celle de leur consistance particulière en domaines, en cens, rentes et dîmes de toute nature.
1. Les statuts de l'Ordre avaient prévu le cas où des biens-immeubles seraient donnés à l'Ordre, et voici entre autres les termes de l'ordonnance du Grand-Maître Raymond Bérenger (1365-1374) à ce sujet : « Nous ordonnons que tous les biens immeubles qui seront donnés par séculiers aux Frères de notre Ordre ne seront ni vendus ni aliénés sans la permission du Maître et seront unis au baillage ou à la commanderie dans les confins de laquelle ils seront situés ».
2. En 1688, Louis XIV sur la demande de François-Paul de Béon de Massez-Cazaux, commandeur de la Capelle-Livron et du temple de Bordeaux, et avec l'approbation du Grand-Maître, créa une commanderie exceptionnelle qu'on qualifia de « commanderie juspatronat", en faveur du commandeur susmentionné et qui était aussi Grand-Prieur de Toulouse. Ce privilège lui fut concédé en « reconnaissance de la grâce que Dieu lui avoit faite d'estre parvenu à l'âge de 74 ans de sa réception et de se trouver, depuis quelques années, le plus ancien religieux de son Ordre dans toute la chrestiente où il a rendu ses services, tant en mer qu'en terre, avec assiduité dans tous les emplois dont il a esté honoré ».
Le roi permit que cette commanderie restât entre les mains des parents du Grand-Prieur « tant qu'il y en aura de sa race qui en seront digues et capables ». (Lettres patentes de juillet 1668.)r
Déjà, dans un chapitre précédent, j'ai relaté la confiscation des biens des Templiers, en 1307, la dissolution de ce grand Ordre prononcée par le pape Clément V au concile de Vienne en 1311, sous la pression non dissimulée de Philippe-le-Bel et la remise de ses biens aux Hospitaliers par le roi qui se dessaisit avec tant de regrets de la riche proie sur laquelle il avait fait mainmise. Déjà, j'ai pu donner aussi l'analyse d'une permission du juge royal de Velay (Vallavie) et non de Valence, comme il est dit, par erreur, dans cet ordre, de faire publier les lettres patentes du roi touchant la mise en possession de ces biens ; de même, j'ai reproduit également une analyse des lettres des commissaires du roi portant permission aux « sous-commis » et fermiers de ces biens « de laisser voir exhiber au Prieur d'Auvergne tous les titres des dits Templiers et de le nourrir et recevoir lui et ses gens ». Mais alors je ne savais pas que les lettres patentes du roi du 28 mars 1312 (nouveau style 1313), portant l'ordre de la remise des biens des Templiers aux Hospitaliers fussent encore conservées à la Bibliothèque nationale, dans le Ms 9035 du fonds latin. J'aurais pu m'en procurer une copie, mais ayant sous la main celle qui vient d'être donnée par M. Charles Tranchant (3), je crois devoir la reproduire ici, car c'est un monument presque inconnu et qui doit avoir sa place dans cette étude :
3. M. Charles Tranchant a public en 1882 dans les bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest, 2e trimestre, p. 452, un excellent travail ayant pour titre : « Procès-verbal de remise de maisons diverses des Templiers aux chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans le Poitou (le dimanche avant les Rogations, 20 mai de l'année 1313.) Cet acte, comme on le voit ne concerne que le Poitou, mais les lettres patentes du roi mises en tête de ce procès-verbal sont les mêmes que celles qui furent adressées alors à toutes les sénéchaussées et à tous les baillages et ne diffèrent entre elles que par leurs adresses. Ajoutons aussi cette observation de M. Augustin Chassaing, à qui je dois la communication du mémoire de M. Tranchant « que la remise des biens des Templiers aux Hospitaliers s'est faite partout de la même manière et en même temps ».
[Texte en latin non reproduit] Voir la remise des biens Templiers du Poitou aux Hospitaliers de Saint-Jean.
Grand Prieuré d'Auvergne - topographie
Les Grands-Prieurs, en recevant ces grandes possessions enlevées aux Templiers, eurent nécessairement pour devoir de modifier les circonscriptions des commanderies sur les territoires desquelles se trouvaient des domaines ayant appartenu à l'Ordre du Temple et dont il importait de faciliter l'administration, dans l'intérêt du Trésor commun. Alors, les commandeurs sans exception, après avoir retenu, sur le produit de ces biens, le simple nécessaire pour leur nourriture et leur vêtement, étaient obligés de verser le surplus dans la caisse du Trésor ; mais par suite de graves abus, le Pape Clément V, exigea en 1321, que les commandeurs payassent un droit fixe qu'on-appela « responsion", et en 1365, le Chapitre général supprima les commandeurs infidèles et désigna un simple chevalier dans chaque Grand-Prieuré, sous le titre de Receveur, pour exiger les taxes et autres droits fixes dus par les commandeurs. En 1776, les « responsions » s'élevaient à une somme d'environ 500,000 livres, d'après un remarquable travail publié, à Malte, en 1789, par ordre du Grand-Maître, et qui a pour titre « Observations sur le commun Trésor ».Tous les actes concernant le remaniement des circonscriptions territoriales des commanderies du Grand-Prieuré d'Auvergne nous manquent. (4).
4. Cette lettre royale n'est, sauf les variantes nécessaires de forme, que la reproduction d'un arrêt rendu par le Parlement de Paris, en 1312, inséré dans le registre des Olim. (Note de M. Tranchant).r
Je n'ai pu retrouver jusqu'à présent qu'un seul titre portant des conventions intervenues, en 1313, entre les Grands-Prieurs d'Auvergne et de France au sujet des limites de certaines commanderies situées dans ces deux Grands-Prieurés. Ce monument est inédit, et il m'a paru assez important pour être reproduit ici dans toute sa teneur. Mais cet acte a dû être modifié, sans doute, après un court espace de temps, car, comme on le verra par les notes que j'y ai jointes, la plupart des domaines qui y sont mentionnés, ont appartenu, en dernier lieu, au Grand-Prieuré de Champagne, et M. Mannier dans son étude sur le Grand-Prieuré de France; n'en cite aucun comme ayant fait partie du Grand-Prieuré de France, même à une époque très lointaine. On peut donc croire que ce traité de 1313 n'a été peut-être que provisoire. Voici ce traité :
"Nos Offîcialis Matisconensis notum facimus universis praesentes litteras inspecturis, quod Joannes Baillide, clericus curiae nostrse gioratus ad hoc a nobis deputatus, videt et de verbo ad verbum legit et diligenter inspexit prout nobis actulit quas duas litteras sanas et intégras non vitiatas, non concellatas, non abolitas omni suspicione carentis sigillo praepositurae Parisiensis sigillatas prout prima facie apparet quarurn ténor sequitur in haec verba.
"A tous ceux qui ces présentes lettres verront, Jean Ployeban, garde de la Prévôté de Paris, Salut :
"Sachent tuit que nous l'an de grâce mil trois cent et treize, le jour après Reminiscere, veymes unes lettres scellées de deux sceaux contenant cette forme. L'an de grâce mil trois cent et treize le trente jour de janvier fut regardé et accordé entre les proudomes de L'hospitâl dou Priouré de France et de celi d'Auvergne d'aucuns contens qu'estoient meus entre eux pour raison d'aucunes mesons, jadis dou Temple, qui estoient en débat et en question, à scavoir à qui des dits Prieurés elles dévoient être adjoutées, et à cet accord faire, furent pour le Priouré d'Auvergne et pour le Priour d'y celuy religieuses personnes frère Estienne de Raniol, frère Boran Ventre et frère Guillaume de Byamont, et pour celui de France le Prior et les prodommes et fut enfi accordé c'est à scavoir que des dites mesons dou débat etoit les Bordes de Juissi et ses appartenances lequelles sont « Tètes, Pougan, Chevron, Presigur, Laginele, à la Blanche et le pressoir de Sancergues seront tournées et adjoutées au devant dit Priouré d'Auvergne ».
« – Item sont tournées par devers le dit Priouré d'Auvergne la Baillie « d'Espinais » et ses appartenances, c'est à scavoir « Valeneey » et « Bonnande", mes « Villelon » et « Sauvignies » sont tornés au Priouré de France coment que les sont de les appartenances « d'Espinas ».
« – Item le « Lieu-Dieu du Fresne » avec le « mulin » et le « granche » que sont de les tournés au Priouré d'Auvergne.
« – Item par devers le dit Priouré de France sont tournées « Villemeson » et ses appartenances, c'est à scavoir « Mogues", « Champalement", « Buches", « Saint Romain", « Gran sur Layre", « Billy", « Delez", « Danse", « Esouelly » près de « Villemeson", La « Maisonnette de Villers sur Buiron", les vignes et les rentes de « Vinan » vers Sancerre.
« – Item au dit Priouré de France sont adjoutées la Baillie de « Chalon sur la Saône » et ses appartenances, c'est à scavoir « Bois Verdenois", outre la Saône, « Syry", « Buissy en Chacort", « Monteret", « Bissy » outre la Saône, « Rogepont » et « Montbelet", encore au dit Prieuré de France soit adjouté « 'Vacon", « Angoulesme » et ses appartenances lesquelles ne sont orendroit senes mais elles seront en temps et en lieu.
« – Item si autre chose y avoit au temps à venir ou soint orendroit entre les gens des deux Priours de sus dits contentieuses ou un débat dont mention n'est faitte en cest présent écrit, il en soit accordé par les deux Priours dessus dits, en lieu et en temps sant tout pour portion pour li maison comme pour « Angolesme » et autres parties quelles quelles soient, pourquoy en témoin que les choses dessus dites ayent ainsy été faittes et accordées et rectifiées par la bouche de très religieux et honnestes frère Antoine de Neglastel, grand commandeur de l'hospital de la mer et lieutenant de notre seigneur le Mestre et couvent de là la mer, nos frère Symon le Rat, priour de France, dessus dit et nous frère Estienne de Rancol de Namone, avons mis nos sceaux en cest présent escrit, avons mis le scel de la Privouté de Paris, l'an et le jour susdits in hujus rei testimonium prius diligenti collatione de praedictis litteris ad praesens transcriptum per dictum juratum notarium prout nobis retulit cujus relationis super his et aliis plenariam fidem adhibemus sigillum nostrum prsesentibus litteris duximus apponendum. Data Visionis praedicta die. sabatti post pascha anno Domini millésimo trecentesimo quarto decimo, facta est collatio per me Joannem Bailleliarum sub hoc signo.
Noms modernes de ces diverses commanderies
Les Bordes
Les Bordes, près de Jussy-le-Chaudrier, probablement Saissi, hameau, commune de Saxey-Bourdon, canton Sait-Saulge, arrondissement Nevers. Saxy s'appelait en latin Saxiacum, Saissiacum.Cette commanderie à subi, avec le temps, de nombreuses transformations.
Jussy le Chaudrier
Parmi les plus célèbres, notons la commanderie des Bordes à Jussy le Chaudrier, près de Sancergue.Chaudrier est à lui tout seul un mystère, nom d'une famille qui a beaucoup donné, au milieu du XIII e siècle, on trouve plusieurs gentilshommes qui ont ce patronyme.
C'est peut-être aussi une déformation de chaudronnier, ou encore le nom d'un moine qui possédait ces terres.
On trouve des traces de cette commanderie dans des documents datant de 1170.
Elle est située à l'Ouest du village dans un lieu-dit appelé « Les Bordes » d'où le nom que l'on rencontre parfois avec ce nom de « commanderie des Bordes ».
La première mention date de 1170r
Elle comprend encore deux éléments distincts :
Une chapelle comprenant une unique nef, avec une abside. La salle basse est formée d'ogives avec au centre un pilier hexagonal.
Une Tour correspondant au corps de logis de la commanderie, elle est située à l'ouest de la chapelle.
Elle est assez typique de l'architecture imposante et grossière de cette époque.
La commanderie des Bordes était de la province d'Auvergne et possédait sous sa dépendance, d'autres établissements comme Vireville à Mornay ou Francheville à Brécy, mais aussi à Bourges et La Guerche.
Pougan
Pougues-les-Eaux, arrondissement de Nevers (58). Poga. Bogua. Les Templiers avaient des biens sur cette commune.(Pougues-les-Eaux, Poga en 1199 Pogna 1287, Pouget 1365). (Dict. topographique du département de la Nièvre de M. de Soultrait, p. 150).
Cheuron
Cheuron, hameau de la commune de Charrin (58), canton de Fours, arrondissement de Nevers.Presigur
Parigny, hameau su la commune d'Alligny (58), canton et arrondissement de Cosne (ce Parigny est cité dans l'inventaire de Villemoison, arch. De l'Yonne.)rSancergues
Sancergues (18), arrondissement de Sancerre (Cher.) 1134 hab. Au sud on trouve la commanderie des Bordes et celle de Jussy-le-Chaudrier.L'Espinasse
Espinais (42), Espinassy, commune Changy (Saône-et-Loire), résidence primitive du commandeur, transférée ensuite à Maçon.Sanviguies
Sanvignes (71), arrondissement de Charolles, canton de Toulon-sur-Aroux, 1751 hab.Lieu-Dieu-du-Fresne
Cher, canton Vailly (18), arrondissement Sancerre appelé d'abord L'Hôpital du Fresne.Les Templiers établissent une Maison dans un lieu qui s'appelait Fresne ou Frayne et qui changea de nom sous leur influence pour s'appeler Lieu-Dieu.
Les Templiers restèrent jusqu'en 1321 et furent remplacés par les Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem ou de Malte, prieuré d'Auvergne.
Cela dura jusqu'à la révolution.
Elle fut ensuite fortifiée par les Hospitaliers. C'était sans doute en 1469, date où jean de Bridiers était commandeur de l'Hospital du Lieu-Dieu du Fresne. C'est lui qui fit réparer et fortifier l'ancienne maison avec l'accord du roi Louis XI.
On retrouve un Goddefroy en 1145 qui fait don de sa personne et donne aussi aux Templiers de l'hôpital du Fresne son cheval et ses armes
On trouve encore des décors dans les fenêtres et les sculptures de Templiers dans la Chapelle du château.
Villemeson
Villemoison (58), hameau sur la commune de Saint-Père, près Cosne, Nièvre, membre de la commanderie de Sauce et d'Auxerre, du Grand-Prieuré de France. Lorsque Villemeson passa aux Hospitaliers, la commanderie de Sauce avait pour membres Auxerre, Tourbenay, Coulange et les Temples de Vallan, Serain et Villemeson, plus, trois annexes. Pendant les guerres des XIVe et XVe siècles, les commandeurs de Sauce durent se réfugier à Auxerre.(Villemoison est ainsi désigné dans le Dictionnaire topographique du département de la Nièvre, de M. de Soultrait, Villemoison : ferme de la commune de Saint-Père, dont le nom primitif n'est plus en usage. Villemosain en 1180. (Frater Gervasius preceptor de Villa Mosonis 1241. Villemoson 1344, Villemuzon 1611, Villemoison 1792).
Mogues
Mougues (58), hameau sur la commune Parigny-les-Vaux, canton Fougues, arrondissement de Nevers (Domus milicie Templi de Moga 1244.) (Archives nationales fonds de Villemoisson).Champallement
Nièvre, arrondissement de Clamecy, canton Brinon 1060, Campus allemanus ; (Champallemant 1263. Campus Alemandi 1287, Champt, Aliman, cette seigneurie tirait son nom de la famille Allemand).Dans la Nièvre se trouvait aussi à Arbrouse une maison donnée aux Templiers en 1190, par Guy de Noyers, pendant qu'il était au siège de Ptolémaïs. (Lavirotte, Statistique des Etablissements des Templiers et des Hospitaliers).
Biches
Biches (58) Nièvre, arrondissement de Château-Chinon, canton de Châtillon, Hameau de la commune siège de la commanderie laquelle a donné son nom au bois de la commanderie (Lavirotte, Statistique des Etablissements des Templiers et des Hospitaliers).? Gran-sur-Layve
Gien (45). Loiret chef-lieu, arrondissement, ancien comté; baillage-prévôté.Billy-sur-Oisy (58)
Canton et arrondissement de Clamecy.Oisy s'appelait en latin Anciacus. Anse est une forme légèrement modifiée d'Ansi.
Billy, Delez, Danse, désigne une même localité et on doit lire Billy de Laz d'Anse. r
? Escouelly, près Villemoison.
Corvol L'Orgueilleux
La Soueille, ferme, commune de Corvol L'Orgueilleux (58), canton de Varzy, arrondissement de Clamecy, Nièvre.Villiers-sur-Beuvron
La Maisonnette de Villiers-sur-Beuvron (58), hameau commune de Beuvron, canton et arrondissement de Clamecy (s'appelait Villiers-sur-Beuvron).Chalon-sur-Saône
Chalon, Saône-et-Loire (71), chef-lieu d'arrondissement, commanderie fondée au XIIe siècle par les Templiers, cédée plus tard au Grand-Prieuré de Champagne.Ses membres étaient, en dernier lieu, le Temple de Sainte Catherine, paroisse de Montbellet, près Maçon, le Temple de Sevrey, près Chalon-sur-Saône.
Bois Verdenois outre la Saône, probablement près Verdun (Saône-et-Loire).
Sevrey
Sevrey (71), arrondissement et canton de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) chef-lieu de commune."Le commandeur du Temple de Châlon doit au seigneur de Sevrey et à ses officiers un fromage qu'ils vont chercher, avec fanfare et musette, le jour de l'Ascension au lieu de la commanderie du Temple, proche Sevrey, contre le bois ». (Description du Châlonnais Courtépée, T. IV, p. 193).
Buxy
(Buxum (71), Buxiaum Bus-siacum en Chaonois ou Chonois) Saône-et-Loire, chef-lieu de commune et canton : Le Temple de Buxy était près les bois. (Courtépée, t. IV.)rMonteret
Montret (71), à 2 lieues de Louhans (Saône-et-Loire) sur la route de Chalon à Louhans, chef-lieu de canton, appelé anciennement Monteray.Rougepont
Rougepont (71). Commune de Jugy (Saône-et-Loire) sur le ruisseau le Merderix, ancienne limite du Châlonnais et du Maçonnais, ferme, dont les ruines ont été rasées après 1830, membre de la commanderie de Sainte-Catherine, près Maçon.Montbellet, en latin Mons Belleti, XIIe siècle, canton Lugny (Saône-et-Loire), chef-lieu de commune, dîmes à Saint-Oyen (Saint-Ouin).
Tels furent ces échanges, en 1313, et il est important aussi de noter que lorsque, après sa fondation, l'Ordre des Hospitaliers eut acquis de nombreux biens dans toute la chrétienté et forma de grandes circonscriptions territoriales appelées commanderies, sous la direction d'un « Préceptor ou Rector Hospitalis", il ne se préoccupa nullement des lignes de convention qui séparaient alors les royaumes et les empires. Son empire à lui s'étendait sur tout l'univers chrétien. Il ne relevait d'aucun souverain, d'aucune puissance séculière. Le pape seul était son chef et l'Ordre lui devait toute obéissance. Aussi, sans tenir aucun compte des frontières tracées par les souverains, il divisa la chrétienté en vastes circonscriptions territoriales qui eurent le nom de Grands-Prieurés, lesquels furent subdivisés en commanderies, dont les domaines étaient souvent, en de ça et en de là, des limites de deux Etats différents. Ainsi, le Grand-Prieuré de France dépassait, au nord, les frontières de la France et comprenait presque toute la Belgique, c'est-à-dire le Hainaut, le Brabant et le pays de Liège. De même aussi, le Grand-Prieuré d'Auvergne avait des commanderies dans la Savoie et en Suisse, comme dans la comté de Bourgogne, qui ne fut réunie que plus tard à la couronne de France. Mais, le Temple de Genève cessa d'exister le jour où Calvin s'empara du pouvoir dans cette ville. « La maison fut usurpée par les gens de la religion et ils en ont fait un grand bastion pour la défense de la ville ». (Terrier de 1675.) En annexant à la France les provinces de la Franche-Comté, Louis XIV voulut que les commanderies qui s'y trouvaient, jouissent des mêmes privilèges et franchises, que ses prédécesseurs et lui-même, avaient accordés aux maisons situées sur l'ancien territoire français. On peut consulter à cet égard, des lettres patentes de ce souverain, données en mars 1680, et les arrêts d'enregistrement de ces lettres par le Parlement de Besançon et la Chambre des Temples de Dole.
En Franche-Comté l'Ordre avait aussi des établissements
A Besançon, les Templiers y avaient une Maison, dont le Commandeur nommait à la Cure d'Avanne (70) à celle de Dammarie (?) et à celle de Damartin-le-Templier (70).Sources : Histoire critique et apologétique de l'Ordre des chevaliers du Temple de Jérusalem, dits Templiers De Claude Mansuet Jeune.r
S'il y avait un commandeur, il devait aussi y avoir une chapelle, malheureusement, les documents sont rares et manquent cruellement. Mais, il est plus que possible que les Templiers aient eu une grande Maison à Besançon. Si l'on se refaire au Procès, nous trouvons : BISUNCIO (Frère de Besanzon), p. 632. Lorsque l'on sait que les Frères donnaient leur nom et la Maison où ils étaient affectés. De plus, les Maisons de Haute-Saône, font toutes références à la Maison Mère, celle de Besançon.
Dole
A Dole (39), près de cette ville est une église où il ya deux chapelles l'une du titre de Saint-Denis qui est du patronage du Commandeur de Dole, l'autre du patronage laïc. Le Commandeur nomme à la Cure d'Eclangeot. La chapelle Saint-Denis se trouvait à Falletans (39). Hameau « Le Temple » : Ancienne commanderie des Templiers dite de Saint Denis fondée de 1132 à 1134 par Renaud III Comte de Bourgogne, démantelée et vendue nationalement en 1791.Sources : Histoire critique et apologétique de l'Ordre des chevaliers du Temple de Jérusalem, dits Templiers De Claude Mansuet Jeune.r
On peut supposer que les Templiers avaient une chapelle dans leur Maison de Dole (39 - Jura), cette Maison du Temple était située dans la Grande Rue, et, si l'on se refaire à la déposition que fait Hugues de Pairaud le 9 novembre 1307 : Je fut reçu dans la Maison du Temple de Lyon par mon oncle, Frère Humbert de Pairaud, il y a 40 ans à la foire des Rois passé, en présence de Frère Henri de Dole et d'un autre Frère appelé Jean, qui fut ensuite précepteur de La Muse (Laumusse 01), et de quelques autres dont je ne me souviens pas les noms.
Salins
A Salins (39), Maison du Temple de Salins-les-Bains, le Commandeur nomme à la Cure de Pasquier (39).Salins-les-Bains comporte plusieurs édifices historiques dont on peut donner une liste non exhaustive : la maison et hôtel particulier des Templiers (13e siècle).
Sources : Histoire critique et apologétique de l'Ordre des chevaliers du Temple de Jérusalem, dits Templiers De Claude Mansuet Jeune.r
Romagne
A la Romagne (21) dont le Commandeur est Patron de l'Eglise Paroissiale de Bart de celle de Barges & de celle de Janrupt (?).Villedieu-en-Fontenette
A la Villedieu-en-Fontenette (70) dont le Commandeur nomme à l'Eglise Paroissiale de Presle (?) à celle de Meurcour (70) à celle de Dampierre-lès-Montbazon (70) à celle de Fontenois-la-ville (70) à celle de Lavigney (70) de même qu'à l'Eglise Paroissiale de Villedieu-en-Fontenette.Sources : Histoire critique et apologétique de l'Ordre des chevaliers du Temple de Jérusalem, dits Templiers De Claude Mansuet Jeune.r
Chazot
Chazot (25), fut un établissement templier, rattaché à la commanderie de Villedieu-en-Fontenette. Il comprenait une chapelle, appelée encore Temple au XVIIe siècle, au moment où elle fut reconstruite en partie. La chapelle des templiers.Arbois
Arbois (39) avait aussi une Maison du Temple dont le Commandeur a une chapelle dans l'église de Chaisot et nomme à l'Eglise de Villedieu proche Versel conjointement avec celui de Besançon. Les terres de Montagna et de Villers le Templier appartenaient aussi à l'Ordre.Sources : Histoire critique et apologétique de l'Ordre des chevaliers du Temple de Jérusalem, dits Templiers De Claude Mansuet Jeune.r
Salles
Salles (70) (château dans la paroisse de Chantes, près de Scey — Haute-Saône - 70). rLe 13 décembre 1698, Jean-Baptiste Desmaretz de Vaubourg, intendant de justice, police et finances en Franche-Comté, sur la demande de Balthazard de Pons, commandeur de Villedieu-en-Fontenette, dut rappeler les lettres patentes de 1680, aux agents du Trésor et leur défendre de comprendre ces commanderies dans les taxes mises « à cause de la dernière guerre » sur tous les biens de la province. M. Desmaretz de Vaubourg disait, entre autres, dans sa déclaration « que les commandeurs, des commanderies assises dans cette province n'ont pu jusqu'à présent se prévaloir des dits privilèges tant, parce qu'ils ont toujours esté à Malte, qu'à cause que les guerres presque continuelles, leur ont osté-les moyens d'agir ».
Mais revenons sur nos pas, c'est-à-dire à l'époque de l'union des biens du Temple, à ceux des Hospitaliers. Cette union, comme on l'a déjà vu plus haut, exigea le remaniement presque général des circonscriptions des commanderies, afin que l'égalité de valeur et de revenu, surtout, existât entre toutes. Ce fut un grand travail, et dont les éléments, en ce qui concerne le Grand-Prieuré d'Auvergne, ne se retrouvent pas dans le fonds de Malte des archives du Rhône. Mais on peut voir dans le beau cartulaire des Templiers du Puy-en-Velay publié en 1882, par M. Augustin Chassaing, que, lors de l'union des biens des Templiers à ceux des Hospitaliers, on ne conserva aucune des circonscriptions territoriales établies parles chevaliers du Temple pour leurs Maisons. Ainsi, en ce qui concerne le Temple de Saint-Barthélemy du Puy, lequel occupait un rang supérieur aux simples commanderies, comme Prieuré, et dépendait du Grand-Prieuré de Provence qui siégeait à Montpellier, on en détacha, entre autres, « Chantoin", commune de Bains, pour le rattacher à la commanderie de Sainte-Anne (Haute-Vienne) du Grand-Prieuré d'Auvergne.
Haute-Loire
Bains
commanderie de Saint-Jean de Chantoin.Chantoin (43) (Bains (43) ; Haute-Loire)
C'est vers 1170, que Pons, vicomte de Polignac, cède aux Templiers ce qu'il possède au manse de Chantoin, en paiement de 50 marcs d'argent donnés à l'Ordre par Armand, son père. Au XIIIe siècle, d'autres donations, achats ou échanges, ne tardent pas à augmenter les possessions primitives, aux lieux des Chazeaux, Collange, les Garnaux, Belvezet, la Glutonie, Rossignol.
Le domaine de Chantoin est une ancienne possession templière. Vers 1170, Pons de Polignac donna à l'Ordre de Malte tous ses droits qu'il possédait sur le domaine. En 1779, ce dernier couvrait 240 hectares.
En 1313, tous ces biens Templier, passent aux Chevaliers de Saint-Jean.
Le Puy-en-Velay
(43). Saint-Julien-Chapteuil, commanderie Saint-Barthélemy de la Chapelette.Deux Frères Templiers de cette Maison sont connus : Frère Guillaume, en 1210 et 1215, et Frère Bernard, en 1217. Ce dernier assiste comme témoin à la vente faite aux Templiers par Julien, d'une rente sise aux Chazaux, près du Chantoin, moyennant 7 Livres du Puy. La chapelle du lieu dédiée à Saint-Barthélemy, apôtre, est mentionnée en 1217.
L'établissement dépend de la commanderie Saint-Barthélemy du Puy.
Il n'est pas compris dans l'héritage destiné aux Hospitaliers de Saint-Jean après la suppression de l'Ordre du Temple.
L'importance du domaine (La Boria de la Chapela de Saint-Marsal) est encore signalée en 1408, dans un compois du Puy. De nos jours, seuls la chapelle Saint-Barthélemy et le toponyme rappellent le souvenir de cet ancien établissement Templiers.
Sources : Le diocèse du Puy-en-Velay des origines à nos jours, De Pierre Cubizollesr
Bessamorel
Bessamorel (43), canton d'Yssingeaux, qui fut uni à la commanderie de Chanonat (Puy-de-Dôme). rLe bourg de Bessamorel existait avant le 12ème.
Il y avait une commanderie des Templiers, passée aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, ruinée par les protestants en 1574.
En 1789 relevait de la province du Velay.
Yssingeaux
Selon l'abbé H. Colly, non loin d'Yssingeaux (43), sur le flanc nord de « l'Ardhenez", les Templiers possédaient une Maison exerçant à l'égard des voyageurs un rôle de rassurante protection. Après 1313, cette Maison templière, ne fut pas donnée en héritage aux Hospitaliers de Saint-Jean.Sources : Le diocèse du Puy-en-Velay des origines à nos jours, De Pierre Cubizolles
Les autres membres de ce Prieuré des Templiers étaient
Les Bineyres
Les Bineyres (43), (commune de Bains); Les Templiers possédaient dans ce village de « Les Bineyres » des droits d'alleu et de fief qui leur furent aumônés par André de Fay, en 1210, lors de sa réception comme frère, et des rentes qu'ils acquirent, vers - 1213, d'Hugues Pelestor.Seneujols
Seneujols (43) (canton de Cayres); En 1210, lorsqu'il fut reçu dans l'ordre, Armand Portafaix donna aux Templiers sa part dans la forêt de Mirmande, et de plus, Armand de Mirmande, chanoine de Saint-Agrève, leur transféra les droits d'alleu et de fief qu'il possédait à Séneujols et dans ses dépendances, en y ajoutant la faculté de couper dans la même forêt tout le bois de chauffage, de construction et de travail pour la fabrication ou l'entretien des instruments aratoires, dont pourraient avoir besoin la préceptorerie de Saint-Barthélemy du Puy et les autres commanderies du Temple.Cette forêt de pins et de hêtres, aujourd'hui bien amoindrie, couvrait les deux versants du rideau de montagnes qui sépare Séneujols et l'ancien château de Mirmande, et chaque versant portait, le nom de celle de ces localités qui lui fait face. r
En 1212, Guillaume de la Rode et, les Templiers — ceux-ci comme ayants droit d'Armand Portafaix — partagèrent entre eux cette forêt. — A Séneujols, les chefs de famille, vassaux du Temple, étaient au nombre de neuf.
En 1285, tous ensemble à Chantoin, ils rendirent hommage au précepteur de Saint-Barthélemy, en lui baisant les pouces, et, à genoux et les mains jointes, lui jurèrent fidélité sur l'Evangile.
Solignac-sur-Loire
Solignac-sur-Loire (43) (arrondissement du Puy); Le Temple de Solignac, les Templiers y avaient des prairies qui, en 1425, n'avaient pas encore perdu son nom : « los Prats del Temple ».Freycenet
Saint-Jean de Nay, commanderie Saint-Jean-Baptiste de Freycenet (43).Cette Maison du Temple sise sur la Grande Vois, est d'origine templière, (domus Milici Templi), elle est mentionnée en 1282, par le cartulaire des Templiers du Puy.
Une visite prieurale de 1616, décrit les immeubles, comprenant notamment une tour carrée, dont le rez-de-chaussée abrite une chapelle voûtée, dédiée à Saint-Jean-Baptiste, des bâtiments agricoles, un four et deux moulins sur le ruisseau du Say. Le domaine de Freycenet avait déjà en 1282 une grange.
Cette exploitation produit annuellement trente setiers de seigle, soit 100 HL, et trente chars de foin. Il y a aussi 12 journaux de pâturages (près de 4 Hectares) et des bois.
Sources : Le diocèse du Puy-en-Velay des origines à nos jours, De Pierre Cubizolles
Belvezet
Belvezet (43) (commune de Sain-Jean-Lachalam)C'est vers 1170, que Pons, vicomte de Polignac, cède aux Templiers ce qu'il possède au manse de Chantoin, en paiement de 50 marcs d'argent donnés à l'Ordre par Armand, son père. Au XIIIe siècle, d'autres donations, achats ou échanges, ne tardent pas à augmenter les possessions primitives, aux lieux des Chazeaux, Collange, les Garnaux, Belvezet, la Glutonie, Rossignol.
Marlheltes
(commune de Marines).Montredon
Bellevue-la-Montagne, commanderie de Montredon (43).Cette commanderie primitivement desservie par les Templiers, est dirigée en 1213, par Etienne de Mazard, commandeur. Ce bien Templier, passe aux Hospitaliers de Saint-Jean en 1313.
Ce domaine possédait un grand manoir, dit château, des bâtiments, un moulin et de nombreuses terres. Les Templiers étaient en possession de la chapelle, cette même chapelle fut érigée au XIe siècle. Elle à été défigurée au fils des siècles, mais, reste tout de même d'un grand intérêt architecturale roman du Velay.
Le château manoir, brûla au XVIe siècle, ce château était sous les Hospitaliers la résidence du commandeur.
Sources : Le diocèse du Puy-en-Velay des origines à nos jours, De Pierre Cubizolles
Chanteduc
Laval-sur-Doulon, commanderie de Chanteduc (43).Concernant cette ancienne Maison Templière, les documents sont rares pour ne pas dire inexistants. Une visite prieurale de 1616, mentionne des bâtiments ruinés, des prés, des champs, des bois. Il devait y avoir aussi, des dîmes, cens, rentes et des droits dans des hameaux ou villages environnants.
Une autre visite prieurale de 1669, mentionne qu'il n'y a ni maison, ni chapelle, mais simplement quelques terres de peu de valeur.
On sait, qu'elle passe aux Hospitaliers de Saint-Jean en 1313.
J'avais espéré, un moment, trouver dans un manuscrit, conservé aux archives nationales (S, n° 5543) la liste des commanderies du Temple unies à celles des Hospitaliers du Grand-Prieuré d'Auvergne; mais l'un des savants conservateurs de ce grand dépôt, M. Pierre Bonnassieux a bien voulu me mander le 28 décembre 1882, que ce volume ne concerne que le Grand-Prieuré de France et qu'un autre manuscrit (S. 5546), quoique spécial au Grand-Prieuré d'Auvergne, offre malheureusement de grandes lacunes. Le premier date de 1373 et M. Maunier y a puisé les renseignements suivants :r
"En 1373, la misère était devenue générale et si grande que la plupart des commanderies ne rapportaient presque plus rien. Beaucoup d'entre elles avaient des charges supérieures à leurs revenus. Dans une situation aussi critique, le Pape Grégoire XI qui portait le plus vif intérêt aux affaires de l'Hôpital demanda au Grand-Prieur de France, un état détaillé des biens et du personnel de ses commanderies. Cet état fut dressé, mais avant de l'envoyer à Rome, le Grand-Prieur en fit faire une copie pour être conservée dans les archives de l'Ordre, à Paris. Ce document, écrit sur parchemin, formait un registre in-folio qui, à cause de la couleur de sa couverture, fut appelé le Livre Vert. Il se trouve aujourd'hui aux archives nationales, coté S, n° 5543. Il lui manque presque la moitié de ses feuillets. En tête de ce document se trouve la liste des commanderies qui existaient en 1373, dans le Grand-Prieuré de France. Elles sont rangées par diocèses avec l'indication de leur origine, soit de l'Hôpital ancien, soit du Temple ».
Je ne reproduirai pas ici cet état puisqu'il est étranger au Grand-Prieuré d'Auvergne; toutefois, je ferai remarquer que les commanderies venant des Templiers étaient au nombre de 72 et que les Frères de Saint-Jean-de-Jérusalem possédaient dans le Grand-Prieuré de France 36 Hôpitaux.
Mais je peux, grâce à l'exquise obligeance de M. Augustin Chassaing (l), juge au Tribunal civil du Puy-en-Velay, donner au moins une liste des maisons du Temple et des Hospitaliers de l'Auvergne, rédigée avant la réunion des biens des deux Ordres. En m'adressant cette liste, le savant écrivain, voulut bien y ajouter les notes suivantes :
"Jusqu'ici personne ne s'est préoccupé pour l'Auvergne, c'est-à-dire pour les deux anciens diocèses de Clermont et de Saint-Flour (démembré en 1317 de celui de Clermont), de la distinction fondamentale des commanderies du Temple et de Saint-Jean de Jérusalem. Les Fouillés publiés par M. Bruel (1), sont bien postérieurs à la suppression de l'Ordre du Temple, et à l'époque de leur rédaction, les commanderies des deux Ordres étaient depuis longtemps confondues, mélangées, rattachées, celles du Temple à d'autres de Saint-Jean et réciproquement, de façon à constituer pour les titulaires des majorats suffisamment rémunérateurs. Ces Pouillés font partie du Tome III des Mélanges historiques de la collection des documents inédits de l'histoire de France publiés par le ministère de l'Instruction publique ».
1. M. Augustin Chassaing vient de faire paraître un excellent travail qui a pour titre « Cartulctire des Templier du Puy-en-Velay » contenant en grande partie, des chartes provenant de la commanderie de Sain-Jean, la chevalerie du Puy, dépendance du Grand Prieuré d'Auvergne. J'ai été heureux de lui emprunter quelques passages.r
M. Chassaing prépare en ce moment le Cartulaire des Hospitaliers de Saint-Jean de la Chevalerie, et rend, en cela, un service signalé à l'histoire du Grand-Prieuré d'Auvergne, encore si peu connue.
Cet ouvrage a pour titre, Pouillés des diocèses de Clermont et de Saint-Flour du XIVe au XVIIIe siècle, publiés par M. Alexandre Buel, archiviste aux archives nationales, etc., Paris, Imp. Nat. 1882.
La découverte aux archives nationales, par M. Bruel, d'un registre dont se servait un archidiacre de Saint-Flour, au XIVe siècle, nommé Guillaume Trascol, (Guillelmus Trascolli) pour recueillir les procurations qui lui étaient dues dans son archidiaconat, a été le point de départ de son travail. « Nous avons été ensuite assez heureux, ajoute M. Bruel, pour recueillir plusieurs Pouillés latins auxquels se joignent des comptes de décimes qui vont du XVe au XVIIIe siècle; ils permettent d'établir une comparaison avec le registre de G. Trascol et de montrer la place que l'archidiaconat de Saint-Flour tenait dans l'ancien diocèse de Clermont ».
"Cette distinction d'origine des commanderies, ajoute le savant écrivain, ne peut être résolue que par des documents antérieurs à 1312 et nécessairement fort rares. J'ai été assez heureux pour en découvrir un qui nous aidera à serrer, de près; la solution du problème. C'est le compte de Jean de Trie, bailli d'Auvergne, en 1293. Dans ce compte, un chapitre est consacré aux « acrementa", c'est-à-dire aux nouveaux acquêts, et deux sous-chapitres donnent les sommes payées d'abord par les Précepteurs du Temple, ensuite par les commanderies de Saint-Jean. Ces deux listes ne sont malheureusement pas complètes, mais elles n'en, constituent pas moins une rare et précieuse assise pour le travail de reconstruction que vous vous proposez. Je crois donc vous rendre service en vous adressant la copie parte « in qua » de ce compte inédit, et j'y joins la liste des noms modernes que j'ai presque tous retrouvés. Je vous signale, en même temps, d'autres commanderies dont l'existence est connue d'ailleurs, et l'ensemble de tous ces noms représentera, je pense, toutes les commanderies ou, à peu près, qui figurent dans les procès-verbaux de visites du XVII siècle ».
Voici le précieux document que M. Augustin Chassaing a bien voulu adresser à M. Léopold Niepce pour la rédaction du Grand Prieuré d'Auvergne :
"Rotulus super acrementis Alvernie traditus per Johannem de Trya, Ballivum Alvernie super hoc inquisitorem deputatum cum Petro dicto Le Gras, in quo nomina et partes summe computate in recepta computorum Alvernie de termino Omnium Sanctorum nonagesimo tercio continentur ».
De préceptoribus milicie Templi et Domorum Alvernie
De Preceptore de la Fulhosa (1), XXVII libras V solidos II denarios.De Preceptore de Vihac, CXLVI libras.
De Preceptore de Chassac, XII libras.
De Preceptore de Parinhac LVII libras, IIII denarios.
De Preceptore de La Mercha, XX libras, II sols.
De Preceptore de Paluel, IX libras, VI denarios.
De Preceptore de Turreta, LXVII libras, XI sols, VII denarios.
De Preceptore de la Ranzeira, XXIIII libras, IX sols, IIII denarios.
De Preceptore de la Bastida, XXI libras, X sols.
De Preceptore Monti Ferrandi, XXXV libras, XIX sols, V denarios. (2)
De Preceptore de Cellis, XX libras, IX denarios.
De Preceptore de la Garda, IIII libras, VI sols.
De Preceptore d'Isda, XXVI libras.
De Preceptore de Montfort, XII libras. (3)
De Preceptore de Chanonac, XLV libras, XI solidos, VI denerios.
De Preceptore de Ponte Veteri, IX libras, VI solidos.
De Preceptore de Pallihac, VI libras, VI solidos, IX denerios.
De Preceptore de La Forest, LXVII libras, VI denerios.
De Preceptore de Chambot, XXXIV solidos.
De Preceptore dal Mahes d'Escola, LVI solidos.
De Preceptore de Oloeus, XXVI libras, XVIII solidos, X denerios.
1. La Fouillouse fut une commanderie importante des Templiers. Culhat en était une dépendance et passa en 1313 avec la commanderie de la Fouillouse à celle des Hospitaliers de Saint-Jean de Ségur à Montferrand. Le commandeur de cet hôpital se qualifiait commandeur de Culhat.
2. Montferrand.
— Celte commanderie, d'après M. Ambroise Tardieu, aurait été la plus considérable des maisons des Templiers en Auvergne. Là, dit-il, se tenaient les assemblées ; elle était située dans la rue du Temple. La chapelle conventuelle fut détruite en 1787
— les bâtiments furent vendus en 1793, on les a réparés de nos jours. (1882).
— Commandeurs du Temple : Bernard de Sartiges, 1287-1288;
— Pierre de Madic, 1294;
— Bertrand de Charnier, 1309.
3. Outre ces commanderies du Temple indiquées dans le compte de Jean de Trie de 1293, M. Chassaing espère en découvrir encore d'autres dans un autre compte, conservé aux archives nationales, et qui a pour auteur un autre bailli d'Auvergne et antérieur à la suppression de l'Ordre du Temple. En attendant, ce savant et obligeant écrivain, a bien voulu me signaler encore trois autres petites commanderies bien inconnues, appelées Bleyle et Fareyrolles en fait c'est Blesle.
"Pierre de Madic, précepteur des maisons de la milice du Temple, en Auvergne, transige le 10 septembre 1292, avec Robert Dauphin, comte de Clermont et Hugues Dauphin, seigneur de Listoing, son frère, sur la justice du village de Fareyrolles (Arch. nationales P. 1370, cote 2629).
"Jean Rodier, clerc de Blesle, légua par son testament du 4 août 1286, 30 sols tournois à l'Hôpital Saint-Jean de Bleyle « ad dealbandum et ad reparundum parietes dicti Hospitalis in quo pauperes colliguntur » (Bleyle, Blasilia, chef-lieu de canton, arrondissement de Brioude, Haute-Loire).
Sources : M. Chassaing : Pouillés des diocèses de Clermont et de Saint-Flour du XIVe au XVIIIe siècle, publiés par M. Alexandre Buel, archiviste aux archives nationales, etc., Paris, Imp. Nat. 1882.
"Farreyrolles, commune de Léotoing, canton Blesle, Maison du Temple d'abord, puis commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, après 1312 ».
Noms modernes de ces diverses Maison du Temple en Auvergne
Le 10 septembre 1295, un accord est signé entre Pierre de Madic, Précepteur des Maisons du Temple en Auvergne, d'une part, et Robert Dauphin, comte de Clermont, et Hugues Dauphin, seigneur de Léontoing, et d'autre part, concernant la justice de Farreyroles. C'est tous ce que nous ayons retrouvés sur cette Maison templière.Cette maison possédait une chapelle, un logis, des bâtiments agricoles, des terres, des cens, dîmes, rentes et autres droits dans les hameaux ou villages environnants.
Dans une visite prieurale de 1616, il est dit : la chapelle et les bâtiments sont ruinés. Il est cité aussi, le pré de La Prade, la terre de la Vigne-Vieille, le bois du Commandeur.
Suite à une autre visite prieurale, en 1683, il est fait mention de la chapelle et du « château", qui devait être le logis du Précepteur.
La Maison de Farreyroles passe aux Hospitaliers de Saint-Jean à titre d'héritage en 1313.
Puy-de-Dôme
La Fouillouse
Temple de La Fouillouse (63), commune de Culhat, canton de Lezoux, arrondissement de Thiers (Puy-de-Dôme).La commanderie de Culhat au XVIIIe siècle, Archives départementales du Puy-de-Dôme.
Le siège de la commanderie, situé à l'origine en dehors du village, au lieu-dit La Fouilhouze, s'est déplacé, probablement au cours du XIVème ou du XVème siècle. En effet, en 1615, l'ancienne chapelle, qui fut fortifiée au bas Moyen Age, était le seul vestige de la commanderie templière qui occupait ce lieu. Délaissé après le procès du Temple ou partiellement détruit au cours de la guerre de Cent ans, ce site est abandonné progressivement ; le siège de la commanderie est alors installé dans le centre du fort de Culhat. La chapelle de La Fouilhouze ne disparaîtra définitivement qu'au XIXe siècle.
Chanonat
Chanonat (63), chef-lieu de canton et arrondissement de Clermont-Ferrand.Le Petit Pérignat
Le Petit Pérignat (63), commune d'Aubière, canton de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).La Tourette
Temple de La Tourette (63), commune d'Issac-la-Tourette, canton Combronde, arrondissement de Riom (Puy-de-Dôme).La Ronzière
Temple de La Ronzière (63), commune de Chadeleuf, canton de Champeix, arrondissement d'Issoire (Puy-de-Dôme).La Bastide
Temple de La Bastide (63), commune de Chanonat, canton et arrondissement de Clermont-Ferrandr.Montferrand
Temple de Montferrand (63), canton et arrondissement de Clermont-Ferrand.Pontvieux
Temple de Pontvieux (63), commune et canton de Tauves arrondissement d'Issoire.Olloix
Temple d'Olloix (63), canton Saint-Amand-Tallende, arrondissement Clermont-Ferrand.NOTA
— « Dans cette liste ne figurent pas Carlat (15), canton de Vic-sur-Cère, arrondissement d'Aurillac (Cantal) qui était certainement une commanderie des Templiers, fondée en 1128, par Raymond-Bérenger, 3e comte de Barcelone, époux de Douce de Carlat (Dict. hist. et stat. du Cantal), par Deribier du Châtelet, Aurillac. - 1859, t. III, p. 48.)."Ni « Le Bourdeille ou le Bourdelle, commune de Saint-Georges-de-Mons, canton de Manzat, arrondissement de Riom (Puy-de-Dome).
Les Templiers y possédaient une Maison, d'après M. Ambroise Tardieu (Dict. hist. du dép. du Puy-de-Dôme) et, depuis 1312, elle serait devenue membre de la commanderie de Chanonat.
Ni « Lieuson, lieu détruit, commune d'Olloix (63), canton de Saint-Amant-Tallende, arrondissement de Clermont-Ferrand, entre Saint-Saturnin et Olloix, sur le plateau, ancien cimetière du moyen-âge ; église suivant la tradition (Dict. hist. du Puy-de-Dôme, Ambroise Tardieu, p. 199) ».
Ni « Ferreyrolles, commune de Léotoing, canton de Blesle, arrondissement de Brioude (Haute-Loire) ».
Ni « Chantaduc (43), commune de Laval, canton de La Chaise-Dieu, arrondissement de Brioude ».
"Ni Donne (15), commune de Saint-Simon, canton et arrondissement d'Aurillac (Dictionnaire du Cantal, t. V, arrondissement de Saint-Simon) ».