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Études réalisées sur les Templiers

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Guingamp

Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement et Canton: Guingamp - 22

Domaine du Temple de Guingamps
Domaine du Temple de Guingamps



Les Templiers étaient des religieux militaires, personne ne l'ignore ; mais, ce que l'on sait moins aujourd'hui, c'est que si saint Nicolas fut autrefois le patron particulier des marins, il fut également celui des militaires : il y a là un rapprochement favorable à ma thèse. La preuve de cette dévotion particulière des militaires envers saint Nicolas ressort manifestement de mes notes. En effet, sur cinquante-six villes fortes, ou paroisses anciennement défendues par une forteresse quelconque, quarante-deux appartiennent à la colonne saint Nicolas et trente-sept à l'article des Templiers : vingt-quatre de ces localités sont comprises dans les deux catégories ; parmi elles je citerai Callac, Carhaix, Guémené, Guérande, Hennebont, Josselin, La Guerche, Lannion, Moncontour, Montfort, Nantes, Ploërmel, Rieux, Rochefort, Sarzeau. A ces anciennes places fortes, pourvues dans leur sein ou dans leur voisinage, de templeries et d'établissements, rues, villages, etc., au nom de saint Nicolas, si l'on ajoute Dinan, Dol, Fougères, Guingamp, Morlaix, Redon, Rennes, Uzel, Vannes, Vitré, autres anciennes places fortes classées à l'article saint Nicolas seulement, on conviendra qu'en Bretagne le culte de l'évêque de Myre dans les places de guerre fut à peu près général. En quelques lieux, à Nantes et à Hennebont notamment, certaines parties des fortifications furent placées sous le patronage de ce saint ; il y eut une tour Saint-Nicolas ; celle d'Hennebont existe encore et existera longtemps, à la grande satisfaction des antiquaires, grâce à la solidité de ses épaisses murailles qui conservent des traces apparentes des sièges de la Ligue, par les boulets de canon qui y sont demeurés incrustés. D'autres villes eurent sans doute leur tour Saint-Nicolas, circonstance qui aura donné lieu au vieux refrain militaire que chacun a entendu chanter : Les Anglais n'auront pas la tour de Saint-Nicolas.

Le fait de l'existence fréquente dans les mêmes lieux, d'établissement des Templiers et de ceux consacrés à saint Nicolas, ou portant son nom, est constaté par mon travail. Ainsi, en la colonne consacrée aux Templiers, on relève cent quarante-huit communes, et cent dix, en la seconde colonne spéciale à saint Nicolas ; mais on remarque que sur ces cent dix communes il y en a quarante-trois qui font partie de la première catégorie, celle des Templiers ; c'est-à-dire, qu'il existe en Bretagne au moins quarante-trois communes où se trouvent réunis les vestiges ou les souvenirs traditionnels d'anciennes templeries, et des édifices ou lieux-dits, etc. Sources : Infos Bretagne

Les Templiers
ARTHUR II, quatrième duc de Bretagne, 1305 — 1312, fut le paisible successeur de son père, Jean II.
Toutefois, la destruction de l'ordre des Templiers, par Philippe-le-Bel, l'un des faits les plus remarquables du commencement du XIVe siècle, se lie à l'histoire de la Bretagne, et en particulier à celle de Dinan, car les Templiers possédaient une commanderie en cette ville, et plusieurs terres dans le pays dinannais. On aperçoit encore les restes de gothique arabe de la maison principale de l'ordre, sur la place des Cordeliers, n° 7.
L'autre était une maison située rue de la Ferronnerie, également n° 7.

On sait que les Templiers se propagèrent dans toute la chrétienté. Ils s'étaient couverts de gloire pendant les Croisades, et le caractère religieux, dont leurs mœurs guerrières portaient l'empreinte, servit au développement de leur institution.

C'étaient d'admirables cavaliers, les rivaux des mameluks, aussi intelligents, lestes et rapides, que la pesante cavalerie féodale était lourde et quelquefois inerte.

La foi des chevaliers du Temple et la pureté de leurs mœurs furent, au dire de beaucoup d'historiens, profondément altérées par de trop grandes richesses. D'autres ont cru à leur innocence et affirment qu'ils succombèrent sous le coup de la calomnie. En 1310, Ravenna, Mayence et Salamanca, ces trois grandes cités, les déclarèrent innocents.

Il y a, dans l'histoire des nations, des époques couvertes d'un voile obscur qu'aucun effort de l'esprit humain ne saurait faire disparaître, et on se demandera longtemps encore si cette grande association chevaleresque était coupable des crimes que Philippe-le-Bel lui imputait, ou si elle fut la victime de l'ombrage que sa puissance inspirait à la royauté.

Toujours est-il que ces deux maisons, dont la première ci-dessus mentionnée, possédait une chapelle, dédiée à saint Nicolas, furent saisies par deux commissaires du roi, Pierre de Bailleux et Jean Robert. Mais les habitants de Dinan, à l'exemple des bourgeois de plusieurs autres villes de Bretagne, chassèrent ces deux personnages, « disans qu'au monarque n'appartenoit point avoir les biens d'iceux Templiers, aincois (mais qu'ils) appartenoient et estoient confisquez au duc de Bretagne leur prince et seigneur. »

Un an après ce commencement de catastrophe (1309), qui devait amener et l'extinction de l'ordre et le supplice du grand-maître, Jacques Molay, Arthur convoqua, à Ploërmel, les Etats de son duché. Ce fut la première fois que la partie de la population qui n'appartenait ni au clergé ni à l'ordre de la noblesse, y fut appelée.

On ne sait pas si cette admission fut faite en considération du nouveau règlement relatif au tierçage et au past-nuptial, impôt qui pesait plus lourdement sur la troisième classe, connue sous le nom de Tiers-Etat ; quoiqu'il en soit, elle fut admise à délibérer dans cette première assemblée générale. Par ce grand événement le pouvoir souverain devient actif et militant pour la défense des faibles et le maintien de la paix publique, du moins à l'intérieur, et on y voit le gage d'une civilisation à venir. Dans cette attente, la ville de Dinan envoie un Député aux Etats, à Ploërmel.

Arthur II mourut, laissant trois fils : Jean III, qui lui succède ; Guy, comte de Penthièvre, et Jean de Montfort, dont le nom célèbre nous occupera bientôt de sa fatale renommée.

JEAN III, dit le Bon, succéda ainsi que nous venons de le dire, à son père, 1312-1341, et fut le cinquième duc de Bretagne.

Ce prince mérita le surnom de Bon, car il sut éloigner les motifs de querelle entre son duché et la France, et maintenir le pays dans un état de paix. Seulement, le roi de France, Philippe-le-Bel, s'étant occupé de la réformation des monnaies, et le duc Jean s'étant écarté de la prescription imposée par le roi, celui-ci le fit poursuivre, considéré qu'il était, comme vassal. Mais le Duc, en 1315, ayant convoqué une assemblée des Etats à Rennes, parvint à s'affranchir de cette prétendue vassalité. Philippe ne réussit pas mieux lorsqu'il voulut contraindre les neuf évêchés de Bretagne à déclarer qu'ils ne reconnaissaient que lui pour seigneur. Son attente fut déçue, et les évêques, les seigneurs et le Tiers-État protestèrent hautement contre cet empiétement et contre toutes les autres prétentions du roi. Ainsi fut encore annihilé cet acte de souveraineté que le roi de France voulait exercer sur la Bretagne.

Jean III, d'accord avec le pape Clément V, donna la maison-commanderie des Templiers de la place des Cordeliers, au couvent des Cordeliers de Dinan, à condition que ces religieux secourraient la Terre-Sainte par le rachat des captifs.

Le reste du règne de ce prince se passa pour Dinan sans laisser de traces, ou du moins l'histoire ne cite aucun fait qui lui soit applicable.

En 1340, Jean III, rétabli d'une blessure reçue à la bataille que Philippe de Valois avait gagnée sur les Flamands, alla à Paris trouver le monarque, qui le remercia de sa pure courtoisie, pour l'avoir suivi à cette bataille avec un renfort de huit mille bretons.

Jean III mourut un an après ce voyage, et emporta dans la tombe les regrets de son peuple (1341). Mais ne laissant point de postérité, il maria sa nièce, Jeanne de Penthièvre, avec Charles de Châtillon, comte de Blois, neveu du roi de France, et désigna le nouvel époux pour son successeur : cette prescription va livrer la Bretagne à des discordes sanglantes.

C'est sous le règne de ce duc que fut rédigée une compilation des dispositions législatives consacrées soit par l'usage, soit par des actes écrits.
Cette compilation est connue sous le nom d'anciennes coutumes. Sources : BNF

Chapelle Saint-Nicolas
Nous devons compter parmi les établissements religieux de Dinan la maison ou plutôt l'espèce de forteresse, située sur la place des Cordeliers, presque vis-à-vis le beau portail du Petit-Séminaire actuel.

Cette maison, dont les restes accusent une architecture civile gothico-arabe, ainsi que nous l'avons mentionné ailleurs, servait aux Templiers, L'époque de sa fondation nous est inconnue.

Nous savons seulement que le duc Jean III, au commencement du XIV siècle, donna au couvent des Cordeliers, lors de la suppression de cet ordre, tous les biens possédés à Dinan par ces chevaliers. Chose exceptionnelle toutefois, car en général les biens des Templiers, après la destruction de ceux-ci, passèrent à l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem ou de Malte.

Cette maison, qui était simplement une petite commanderie, (1) renfermait dans son enceinte assez étendue, (2) une chapelle dédiée à saint Nicolas. A ceux qui s'étonneraient que ces chevaliers aient mis leur chapelle sous l'invocation de ce Saint de préférence à celle de saint Georges, leur patron, nous répondrons qu'entre tous les Saints pris communément comme protecteurs à cette époque, celui-ci était très vénéré et très populaire.On le nommait emphatiquement le Saint du peuple, le Saint de la bourgeoisie naissante auquel s'adressaient tout le peuple paisible, tous les travailleurs qui gagnaient leur pain quotidien, le marchand qui offrait ses denrées, le marin balloté par les flots. Il était l'ami du prisonnier et de l'esclave ; les jeunes filles nubiles, les écoliers, les orphelins pouvaient être certains qu'il les regardait du haut des cieux. En Italie, en Russie, en Grèce et dans toute l'Europe catholique on rencontre des églises, des chapelles et des autels placés sous l'invocation de saint Nicolas. Si Dinan n'a plus sa chapelle et ses chevaliers, il a encore son autel et ses dévots.
1. — Les commanderies moins importantes que les prieurés du Temple ou de Malte, étaient dirigées par au commandeur et présentaient la plus grande analogie avec les prieurés des monastères, dit le savant M. Albert Lenoir. C'étaient des propriétés de l'ordre, des métairies que faisaient valoir les religieux sous la direction d'un chevalier qui en avait le bénéfice (beneficium equitum).
La commanderie de Dinan possédait dans le territoire dinannais plusieurs grandes pièces de terre, et dans la ville diverses rentes sur des maisons.
2. — L'enceinte de cette Commanderie était un lieu privilège pour les ouvriers et les artisans : ils étaient exempts de maltrise. Ces chevaliers prenaient également soin des reclus (prisonniers), car il ne faut pas oublier ce que l'institution de cet ordre avait d'admirahle : « lis devoient estre armés de foy au dedans, de fer au dehors ; ez églises, moines ou hermites ; ez batailles, durs et feroces ; mais pleins de benignity envers poures et souffreteux. Garde-malades la nuict, soldats le jour, jamais de rançon pour eux, pas un pan de mur, pas un pouce de terre ; vivants ou morts : toujours au Seigneur. »
(Traduction d'une lettre de Saint Bernard)


Quant à la chapelle proprement dite, nous ignorons et dans quel style elle était construite, et si elle affectait la forme ronde ou octogone, comme celles élevées ordinairement par ces chevaliers. Cependant, nous serions portés à croire, par le genre de construction de la maison dont on voit encore une partie, qu'elle devait avoir un type particulier, qui presque toujours s'alliait avec une ornementation tout à la fois riche et sévère. - Chapelle Saint-Nicolas
Sources : Etude de Odorici, Luigi. Recherches sur Dinan et ses environs. Dinan 1857. BNF

Suite de cette Etude : BNF

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