Les Templiers   Commanderies par département   Les Croisades

Maisons et Commanderies de l'Ordre du Temple en France

    Département de la Seine-Saint-Denis

    Bondy (93)

    Domaine du Temple de Bondy
    Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Bobigny, Canton Bondy - 93


    Domaine du Temple de Bondy
    Domaine du Temple de Bondy


    En 1284, vente par Jean et Pierre de Clacy, frères d'Emmeline et fils du chevalier Jean de Clacy - dit aussi Jean de Bondy - pour le prix de 200 livres et 15 sols parisis 62 arpents à Bondy. Ces terres étaient situées en bordures du chemin de Meaux, 22 arpents aux Bois du Roi et aux Courtillières (ou Courtillion) face au Buisson de Bobigny, c'est à dire de nos jours à l'intersection des routes nationale RN3 et RN 186.

    Donation de 1267 par Henri VI de Grandpré seigneur de Livry-en-l'Aunoye et sa femme Laure de Montfort de 280 arpents, dits « les bois du roi situés au nord est de Bondy (en fait Pavillons-sous-Bois), forêt exempte de gruerie, avec tout ce qu'ils possédaient à Clichy, en fiefs, arrière-fiefs, pressurages de vins et autres droits seigneuriaux.
    Dans cette donation sont inclus 14 arpents au bois du Château Gobillon. Au XVIIe siècle, ces bois étaient dit « la Croix Gauthier. »

    Domaine du Temple de Bondy
    Les Templiers achètent à Mathieu de Montmorency en 1269, soixante arpents de terre arable, situés à Bondy, apud Bondies.
    Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


    Clichy-sous-Bois (93)

    Maison du Temple de Clichy-sous-Bois
    Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Le Raincy, Canton: Le Raincy - 93


    Maison du Temple de Clichy-sous-Bois
    Maison du Temple de Clichy-sous-Bois


    Clichy était sous les Templiers un chef-lieu de commanderie. La maison se trouvait sur le chemin qui descendait de Clichy-sous-Bois à l'abbaye de Livry. Il en dépendait une seigneurie assez importante en terres, cens, rentes, avec la haute, moyenne et basse justice, tant à Clichy que dans les environs.

    L'abbé Lebeuf parle des Templiers comme seigneurs de Clichy, à la fin du XIIe siècle ou au commencement du XIIIe. Nous n'avons trouvé aucun titre qui les concerne avant 1261. C'est 1a vente à eux faite, cette année-là, par Eudes de Bosay et André de Clichy, du fief de Rosay, situé à Clichy-en-Launois, aujourd'hui Clichy-sous-Bois, avec des terres, des vignes et censives à:

    Chauconin-Neufmontiers
    Département:Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Claye-Souilly - 77


    Chauconin-Neufmontiers
    Domaine du Temple de Chauconin-Neufmontiers



    Montfermeil
    Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Le Raincy, Canton: Tremblay-en-France - 93


    Domaine du  Temple à Montfermeil
    Domaine du Temple de Montfermeil



    Livry
    Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Le Raincy, Canton: Livry-Gargan - 93


    Domaine du Temple à Livry-Gargan
    Domaine du Temple de Livry


    Du consentement du comte lie Grandpré qui, la même année, leur accordait l'amortissement de ce fief, relevant de lui.

    Bondy
    Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Bobigny, Canton: Bondy - 93


    Bois des Templers entre Bondy et Livry
    Bois des Templers entre Bondy et Livry


    Mais la terre et seigneurie de Clichy n'acquit quelque importance, que lorsque Henri de Grandpré, seigneur de Livry, et Laure de Montfort, son épouse, eurent donné, en septembre 1267, aux Chevaliers du Temple de Paris, 380 arpents de bois, appelés le Bois du Roi, entre Bondy et Livry (Bois des Templers entre Bondy et Livry), franc et exempt de gruerie, avec tout ce qu'ils possédaient à Clichy, en fiefs, arrière-fiefs, pressurages de vins et autres droits seigneuriaux.

    C'est alors que les Templiers fondérent leur maison de Clichy. Le premier titre qui en fait mention, est une vente faite au mois d'avril 1270, par Jean Boileau, et Marguerite, sa femme, aux Templiers de Paris, pour les besoins de la maison de Clichy, de cinq arpents de terre pour le prix de dix livres parisis.

    En 1277, Philippe le hardi accorda aux hommes du Temple, demeurant à Clichy, le même droit d'usage qu'il avait déjà accordé aux habitants de Livry, dans ses bois de Livry, pour le pâturage de leurs bestiaux et pour y prendre le bois de chauffage, dont ils avaient besoin.

    Les Templiers firent encore en 1284, de Jean et de Pierre de Clacy, écuyers, fils de Jean de Clacy, chevalier, une acquisition de soixante-deux arpents de bois, entre Livry et Bondy, près du chemin de Paris à Meaux, pour le prix de 200 livres et 15 sols parisis.
    Mais nous voyons en 1290, une grave contestation s'élever entre les Chevaliers du Temple et le seigneur de Livry, qui était alors Pierre de Chambly. Celui-ci prétendait que la haute, moyenne et basse justice de Clichy lui appartenait avec les garennes. Les Templiers soutenaient que tout cela était à eux, comme ayant été compris dans la, donation faite par le comte de Grandpré, en 1267.

    Une transaction mit fin à ce débat. On délimita par des bornes la seigneurie des Templiers, où ils conservèrent la haute, moyenne et basse justice, moyennant une indemnité de 800 livres tournois, qu'ils payèrent à Pierre de Chambly. De plus, ce dernier eut le droit exclusif de chasser la grosse bête dans toute la terre de Clichy, et dans les bois du Temple, qui provenaient du comte de Grandpré; les Templiers ne devant avoir que (la garenne et la chace au lievre, au counin, au goupil, et à toutes les aultres bestes au pié clos).

    Gagny
    Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Le Raincy, Canton: Gagny - 93


    Seigneurie du Temple de Gagny
    Domaine du Temple de Gagny


    Il dépendait de la maison de Clichy, au XIIIe siècle, la terre et seigneurie de Gagny, qui avait été donnée en 1272 aux Templiers de Paris, par Pierre, seigneur de Gagny, sous la condition de lui accorder sa sépulture dans leur église.

    Le domaine de Clichy comprenait 650 arpents de terre, dont les cinq sixièmes environ étaient en bois:
    Le bois Notre-Dame, 43 arpents;
    Le bois aux Fontenelles, 22 arpents;
    Le bois au Martel, 50 arpents;
    Le bois de la Butte, 15 arpents;
    Le bois de la Croix-Gaultier, 399 arpents;
    Le bois du Château Gobillon, 14 arpents;
    Total: 543 arpents.
    Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

    Maison du Temple de Clichy
    Clichy est un domaine sandionysien depuis une donation de Dagobert en 636 (Roblin 1971 page 180). En 1193-1194, Philippe Auguste assigne, en échange de Pierrefonds, des revenus sis à Montreuil et Clichy à Gaucher de Chatillon qui donne le lieu à sa soeur Alix, épouse de Guillaume de Garlande (Delaborde 1916 nº451 page 547).

    En 1261, les Templiers achétent à Eudes de Rosay et André de Clichy le fief du Rosay et acquiert l'héritage de Raoul de Marne. En 1267, Henri de Grandpré, seigneur de Livry, cède au Temple 280 arpents de bois et de terres, ainsi que les droits afférants, y compris les droits de justice (Blaise 1962b pages 4-7, Dejouy 1977 page 16).

    Le règlement du différent survenu, vers 1300, entre Pierre de Chambly, sire de Livry, et les Templiers de Clichy mentionne le chemin de Clichy à Gagny, entre les bois et les champs, la voie de Clichy à Montfermeil, la voie de Clichy à Chelles, appelée voie Munoise, et le chemin de Clichy à Vaujours (Astruc 1988 page18). En 1319, les Hospitaliers entrent en possession de ce fief (Dejouy 1977 page 16, Peyre 1980a page 14).

    La seigneurie est louée toute entière à partir de 1492 (Blaise 1962b page 6). Au 18e siècle, il existe un autre fief: tenu anciennement par le marquis de Livry, il est alors possédé par un fermier général, Le Bas de Courmont (Maréchal 1978 page 7).

    La paroisse est attestée à l'époque capétienne.
    Le domaine du Raincy est partagée entre Livry et Clichy en 1790, mais une partie du territoire communal est rattaché à la nouvelle commune du Raincy créée en 1869. Des terrains distraits de Gagny sont réunis à Clichy en 1953.
    Héron Claude 2007 Service du patrimoine culturel de la Seine-Saint-Denis

    Maison du Temple de Clichy-sous-Bois
    Cette commanderie semble avoir été créé après 1290 car à cette date ses biens étaient encore gérés par le trésorier parisien Jean de Tour (ancien nom de Saint-Prix dans le Val d'Oise) Elle se trouvait sur le hauteur du chemin qui descendait de Clichy-sous-Bois à l'abbaye de Livry. Il en dépendait une seigneurie située à Clichy-en-l'Aunoye avec Justice haute, moyenne et basse justice et droits afférents. Elle avait été constituée en 1261 lors de la vente du fief de Rosay à Clichy-en-l'Aunoye réalisée par Eudes de Bosay et André de Clichy. Les bois, terres, vignes et censives étaient réparties dans les localités de Chauconin (Seine et Marne) Gonesse (Val d'Oise) Gagny, Livry, Montfermeil et Bondy (Seine Saint Denis).

    C'est le frère Mathieu de « Bosco-Audemari », originaire du diocèse de Beauvais, que nous trouvons comme maître de la maison de Clichy, en 1307; il raconte cette chose quelque peu étrange, qu'il faisait célébrer la messe trois fois la semaine en la chapelle de sa maison, jusqu'au jour où le visiteur de France, Hue de Perraud, étant venu à passer, avait emporté calice et ornements, et donné l'ordre de ne plus célébrer la messe « Domus de Clichiaco »

    Dans le récit d'une réception faite par Hue de Perraud en janvier 1304, en la chapelle de la maison du Temple de Clichy, au diocèse de Paris, nous trouvons le nom sinon d'un autre précepteur de la maison, du moins du « in capella domus Temple de Clichi Parisiensis diocesis », frère Jean de Ménouville. Cette admission aurait eu lieu en présence de Jean de Tour le trésorier, du frère Jean Bouceau, prêtre, chapelain du trésorier, du frère Adam de Sarcelles, oncle du nouveau Templier et précepteur du Temple de Lagny-sur-Marne.
    Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

    Procès des Templiers, tome I, page 101
    Item, quod fere omnes sunt illiterati et simplices, unde petunt habere consilium virorum prudentum et sapientum. Dixerunt eciam quod muiti sunt qui volunt venire ad defensionem ordinis, sed non permittitur eis, de quibus nominaverunt fratrem Raynaldum de Vossinhaco militem Lemovicensis diocesis, et fratrem Matheum de Clichiaco Parisiensis diocesis.

    Procès des Templiers, tome I, page 102
    Declaraverunt insuper eis quod facultatem dederant omnibus qui dixerant se velle defendere dictum ordinem, veniendi ad eos, et adhuc dabant; et preceperunt quod prefati fratres, Raynaudus de Vassinhaco et Matheus de Clichiaco, adducerentur ad presenciam eorumdem, quandocumque voluerint.

    Procès des Templiers, tome I, page 126
    Post hec, eadem die Mercurii revenimus ad dictam capellam adherentem aule episcopali predicte, ubi convenerunt omnes domini commissarii supradicti. Quibus nos notarii prefati in scriptis reportavimus responsiones quas iidem fratres fecerant nobis notariis antedictis, et ibidem fuerunt adducti ad eorum presenciam predictus frater Matheus de Clichiaco, qui dixit quod volebat dictum ordinem defendere pro posse suo, ac predicti fratres Reynaldus de Pruino et P. de Bononia presbyteri, Guillelmus de Chambonnet, et Bertrandus de Sartigiis milites, et frater Robertus Vigerii.

    Procès des Templiers tome, I, pages 575, 576
    Vidit eciam recipi fratrem Guillelmum de Gonessa Parisiensis diocesis, servientem, qui fuit missus tunc ultra mare, per fratrem Gerardum de Villaribus militem, tunc preceptorem Francie, circa instans festum nativitatis beati Joannis Baptiste erunt septem anni vel circa, in capella domus Templi de Latinhiaco Sicco Meldensis diocesis, presentibus fratribus Daniele de Parisius presbytero, Radulpho de Taverni tunc preceptore dicte domus, et Humberto de Gayneio Belvacensis diocesis, quos credit vivere, in quorum recepcionibus, vel post, nichil vidit nec scivit fieri illicitum. Ipse autem receptus fuerat in capella domus Templi de Clichi Parisiensis diocesis, per fratrem Hugonem de Penrando, in festo Conversionis sancti Pauli proximo preterito fuerunt VII anni, presentibus fratribus Johanne de Turno tunc thesaurario Templi Parisiensis, Adam de Cercellis tunc preceptore Templi de Lathiniaco super Maternam, avunculo ipsius testis, deffunctis, et Johanne de Menovile custode tunc dicte domus de Clichi, servientibus, et Johanne Bocelli presbytero, capellano dicti thesaurarii, et duobus aliis quorum nomina et cognomina ignorat, in hunc modum

    Procès des Templiers tome, II, page 284
    Item anno, indictione, pontificatu, anno, mense et die predictis, in ipsius inquisitoris, nostrum notariorum publicorum et infrascriptorum testium presencia constitutus frater Matheus de Bosco Audemari Belvacensis diocesis, magister domus de Clichiaco, eodem modo juratus, et interrogatus de tempore et modo recepcionis sue, dixit per juramentum suum quod receptus fuit apud Latigniacum Siccum Meldensis diocesis, per fratrem Johannem de Turno tunc thesaurarium Templi Parisius, presentibus fratre Johanne de Besencuria et fratre Nicolao Flamingo, fratribus ordinis predicti, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.

    Procès des Templiers, tome I, page 658
    Clichiaco voyez Clissi - Frère Matheus de Clissi, page 101, 102, 114, 126
    Clissi - Frère Matheus de, voyez Clichiaco

    Procès des Templiers, tome II, page 523
    Clichiaco - Domus Temple de Clichiaco, page 284
    Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.


    Clichy-sous-Bois
    Voici, en dernier lieu, une fiche concernant les pièces d'un procès relatif à une chapelle dans la commanderie de Clichy-sous-Bois Notre-Dame des Anges. Mémoire ou résumé des droits de M. Legrand, prieur de France, sur la Chapelle de N.-D. des Anges (alias des Angevins) située dans la commanderie de Clichy en l'Aulnois (Clichy-sous-Bois, arrondissement de Pontoise).

    Fondation en 1235 en souvenir des marchands d'Angers attaqués par des voleurs et délivrés par l'intercession de la Vierge. Elle était desservie par les abbés de Livry au 17e siècle, qui se la disputaient avec l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem elle subit des réparations en 1754.

    Cette chapelle qui recevait en ces temps de grandes offrandes est encore l'objet d'un culte très soutenu par les Parisiens et les localités sises au nord de la capitale.
    (Catalogue Saffroy, n° 17689)
    Sources : L'Abbé Courage. Mémoires de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin. Pontoise 1918 BNF


    Gagny (93)

    Domaine du Temple de Gagny
    Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Raincy, Canton: Gagny - 93


    Domaine du Temple de Gagny
    Domaine du Temple de Gagny


    — Une propriété à Gagny donnée en 1272 par Pierre de Gagny, sous la condition de lui accorder sa sépulture dans l'église. Elle comprenait 66 arpents, une maison et un pressoir. On ignore ce qu'ils sont devenus.
    — Le bois Notre-Dame, 43 arpents (localité ignorée)
    — Le bois aux Fontanelles, 22 arpents (localité ignorée)
    — Gagny 17 arpents au lieu dit Les Bruslis sur vente de Nicolas Delamarre.
    Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

    Le Château de Gagny
    Le musée de souvenirs que constitue notre région, vient de s'enrichir de la découverte d'un plan du XVIIIe siècle, tiré des Archives Nationales, représentant le château féodal de Gagny, l'une de nos plus anciennes forteresses locales, construite selon toute apparence an début du XIIIe siècle.
    Cet édifice, qui ne doit pas être confondu avec le château sur l'emplacement duquel s'élève aujourd'hui la Mairie de Gagny, émergeait du vaste étang du parc des Sources, aménagé en vue de sa construction. Ses ruines disparurent vers 1765.

    Il avait été donné en 1272 aux religieux du Temple, de Clichy-sous-Bois (Clichy-en-l'Aulnois), avec ses dépendances, fiefs et arrière fiefs, par Guérin de Gagny, chevalier, qui lui-même s'était engagé dans l'ordre des Templiers (1), alors en grande vénération.
    1. A. Hustin. Histoire de Gagny.

    Ses héritiers avaient solennellement confirmé cette importante donation et accepté de ne conserver de ce domaine que leur part en usufruit, leur vie durant. Son fils, Pierre de Gagny, avait obtenu la promesse d'être inhumé dans leur église (2).
    2. A. Hustin. Histoire de Gagny.

    Dans le cours du XIVe siècle, le château fut dévolu, ainsi que la Commanderie de Clichy, sous la dépendance de laquelle il resta jusqu'à la Révolution, aux religieux de l'ordre de Malte, et dans la suite, aliéné à la charge d'une rente perpétuelle à percevoir sur tous les héritages qui composaient le fief, au profit de cet ordre nobiliaire. En conséquence de cette réserve subsista un vestige de copropriété d'où il résulta que le prince de Conti, puis M. de Crussol, grands prieurs de l'ordre de Malte, se trouvèrent dans la nécessité de faire dresser en 1730 et 1785, des plans détaillés de l'ancien fief de Guérin de Gagny qui constituent pour l'histoire de cette commune des documents de premier ordre.

    Le château fut cédé en 1706, pour le prix de 84.650 livres, par M. de Billy, fils de Madeleine de Férary qui le tenait de son père, Dominique de Férary. La vente en fut consentie à la condition que l'acquéreur, messire Joseph Blondel, chevalier du Saint-Sépulcre de Jérusalem, accepterait le marché que M. de Billy venait de conclure avec un entrepreneur de Paris pour faire réparer les bâtiments du château, moyennant un prix convenu de 14.650 livres. Il y a lieu de croire que cette condition ne fut pas remplie, et que la forteresse s'achemina, faute d'entretien, vers une rapide destruction.

    En 1725, le château de Gagny passe aux mains de M. de La Bouexière, financier connu pour ses prodigalités et le faste avec lequel il avait meublé et décoré sa maison du faubourg Montmartre à Paris, dont les glaces et les trumeaux lui avaient coûté cent mille livres, et l'ornementation des cheminées vingt-cinq mille (3).
    3. Capefigue. Histoire des Fermiers Généraux.

    Soit que les bâtiments du château de Gagny fussent devenus inhabitables, soit que le séjour de ses tours massives lui parût triste ou incommode, M. de La Bouexière abandonna cette demeure et prit possession du prieuré de Maison Rouge, plus logeable et mieux situé, qu'il obtint par bail emphytéotique de cinquante ans, à des conditions qui seront relatées ailleurs, et parmi lesquelles la suppression du prieuré comme établissement religieux lui fut accordée.

    L'ancienne forteresse de Guérin de Gagny, depuis longtemps sans raison d'être sous son aspect anachronique, fut définitivement délaissée. Lorsque M. Emmanuel Hocquart, petit fils par sa mère de M. de La Bouexière fit transformer en 1765 le château de Montfermeil, son entrepreneur, Lécluse, accepta en même temps d'enlever ce qui restait des matériaux du château de Gagny.

    L'étang qui l'entourait, créé et alimenté par les eaux de la fontaine Saint-Fiacre, que la pente naturelle du sol conduisait en cet endroit, avait été asséché.
    Depuis longtemps d'ailleurs, on avait comblé la partie étroite de la pièce d'eau qui séparait l'île de la terre ferme, du côté de la rue de Montfermeil, afin de permettre aux voitures l'accès du château, et de créer une cour spacieuse, de laquelle la carte Delagrive, ainsi que l'ancien plan cadastral de Gagny, indiquent les dimensions et le contour extérieur, en partie conservés par la parcelle n° 1427 de la section A du village, qui forme maintenant plusieurs propriétés (4).
    4. La création de cette cour offrit l'inconvénient de modifier le parcours de la rue de Montfermeil et d'obliger les habitants à un détour incommode. La cour bordait au sud la rue Gossec. Des diverses propriétés construites aujourd'hui sur cet emplacement, la plus importante est celle de M. Gaiffe, 41, rue de Montfermeil.

    Suivant le plan des Archives Nationales auquel nous nous référons principalement, la citadelle affectait la forme d'un trapèze dont chacun des angles comportait une grosse tour. Elle est représentée, placée entre deux gerbes de jets d'eau d'un goût discutable, situées l'une au Nord, l'autre au Sud du château.

    Une rue dite de l'Etang marque aujourd'hui l'endroit le plus profond de l'ancienne pièce d'eau qui se développait le long et au bord même de la rue de Montfermeil. Mais rien ne distingue plus l'emplacement du château des terrains avoisinants. Toutefois, étant donné sa position dans l'axe de la cour qui le précédait, on est fondé à le placer sur les deux parcelles du même plan cadastral n° 1511 et 1513.

    Il semble qu'aucun des historiographes de notre région n'ait eu connaissance du plan des Archives Nationales (5) dressé lorsque le prince de Conti voulut se rendre compte de l'état des Commanderies du Grand Prieuré de France confiées à son administration (6).
    5. Archives Nationales — Seine-et-Oise, tome III, page 251.
    6. Ce plan reproduit également l'ancienne église de Gagny. Le dessin, recueilli par nos soins, est déposé aux Archives de la Société Historique du Raincy, à la disposition de MM. les Sociétaires.


    On observe que la forteresse de Gagny, spécimen remarquable de l'architecture militaire du moyen âge, avait subi peu de modifications depuis le XIIIe siècle. Des ouvertures pratiquées dans les bâtiments d'habitation et les tours, pour laisser pénétrer l'air et la lumière, en avaient quelque peu modernisé l'aspect qui, en perdant de sa sévérité primitive, était devenu plus accueillant. On ne peut s'empêcher de regretter qu'elle ne soit parvenue intacte jusqu'à nous, car elle présentait, en même temps que l'image la plus pittoresque, le modèle achevé des châteaux construits antérieurement à la découverte de l'artillerie, mais où cependant les armes à jet et les engins de siège de cette époque avaient atteint la perfection et la variété les plus complètes.

    Contentons-nous d'en avoir rappelé l'existence, déterminé l'emplacement, reproduit l'aspect (7), et formons le vœu que quelque chercheur consciencieux nous offre prochainement l'histoire complète du château de Gagny, ainsi que de la construction plus moderne édifiée sur le même emplacement après la disparition de la forteresse, et que la carte Delagrive indique avec la plus parfaite netteté.
    7. Voir l'Echo du Raincy du 3 janvier 1931.

    Presque tous ces châteaux, nombreux au moyen âge, ont disparu sans qu'aucun dessin ni aucun plan en aient été conservés (8).
    8. C'est ainsi que la forteresse qui constituait le chef-lieu du fief du Beauzay, à Montfermeil, n'a laissé d'autre souvenir que le tracé du pourtour extérieur de ses fossés de protection, indiqué sur le plan cadastral de la commune de Montfermeil, section C du bois Thysbé.
    Suivant l'avis éclairé de M. le Commandant Bailly-Maître, de qui les études d'architecture militaire du moyen-âge, font autorité, la forteresse du Beauzay, d'après sa forme et ses dimensions, aurait été construite sous Philippe-Auguste. Le fief du Beauzay, bien que situé sur le territoire de Montfermeil, échappait à l'Influence des seigneurs de cette localité. Ses propriétaires avaient pour suzerains les seigneurs de Pomponne.


    Le château de Gagny était protégé par de fortes murailles émergeant de l'étang. Une seconde ligne de défense se dressait en arrière de la première, comportant à chacun de ses angles une tour menaçante, faisant saillie extérieure. Enfin, à l'intérieur, près de la paroi de l'enceinte, le donjon, suprême refuge de la garnison, dressait sa silhouette redoutable et commandait les alentours.

    On ignore si, à l'origine, la citadelle était reliée à la terre ferme par un pont, quelles en étaient les défenses, et si une issue masquée permettait à la garnison, serrée de trop près à l'intérieur du donjon, de s'échapper en gagnant la campagne.

    Les habitants de Gagny vécurent durant les longues années d'insécurité du moyen âge sous la protection de cette citadelle à l'intérieur de laquelle ils accoururent sans doute bien des fois, à l'appel du tocsin, quittant la charrue pour prendre les armes et participer à la défense commune. Respectons et conservons ces souvenirs qui mettent en lumière l'énergie et l'esprit de solidarité dont nos pères ont longtemps continué la tradition.
    Sources : Noël, Lucien. Montfermeil et sa région : fragments historiques. BNF


    Rosny-sous-Bois (93)

    Domaine du Temple de Rosny-sous-Bois


    Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Bobigny, Canton: Montreuil - 93


    Domaine du Temple de Rosny-sous-Bois
    Domaine du Temple de Rosny-sous-Bois


    Un fragment historique du même temps porte en outre que toutes les fois qu'une taille était imposée par le roi, Rosny y était compris pour 50 livres, et qu'il y avait aussi une assise générale (placitum generale), oû tous les habitants du village devaient se trouver et payer une petite somme à titre d'amende.

    Si vous joignez à cette petite somme la quote-part de chacun dans les 50 livres de taille, dans les 60 de redevance à l'abbé, puis-la dîme, le droit de champart (partage dans les champs) et une foule d'autres menues contributions, vous pourrez juger de la position du laboureur en ces temps de détresse.

    Quant aux religieux, ils étaient aussi tenus à une redevance à l'autorité supérieure comme contribution de leur propriété ; mais cette redevance était peu ruineuse : ils devaient à l'hôtel de ville six oies blanches tous les ans.
    Voici ce qu'on lisait à ce sujet, il y a un siècle, dans un des manuscrits de l'abbaye :
    « Ecclesia sanctæ Genovefæ parisiensis tenetur, singulis annis, reddere præposito parisiensi, nomine domini régis, sex anseres albos pro feodo de Rooniæco, in festo nativitatis beatæ Mariæ, de quibus fratres militiæ Templi tenentur reddere nobis unum, in festo nativitatis beatæ Mariæ, et fratres Vincennarum, in festo assumptionis beatæ Mariæ. »
    Les religieux du Temple faisaient hommage de ces oies à l'abbaye de Sainte-Geneviève, parce que les Templiers possédaient quelques vignes à Rosny ; et les Grammontins du bois de Vincennes lui payaient aussi pareille redevance, parce qu'ils tenaient des Templiers droit de cens et de justice sur un labourage de Montreuil, dont les religieux de Grammont avaient la jouissance.
    Sources: La Bédollière, Emile, Histoire des environs du nouveau Paris. Illustrations de Gustave Doré ; cartes topographiques dessinées et gravées par Ehrard, page 192. - Bnf

    Rosny-sous-Bois
    Le plus ancien document qui constate d'une manière positive l'existence du Temple à Paris est une charte de Mathieu II, comte de Beaumont.
    (Voyer Recherches sur les anciens comtes de Beaumont-sur-Oise, par M. Douetd'Arcq, Amiens, 1855, in-4°, page 3)
    Par cette charte de 1152, le comte de Beaumont donne à Dieu et aux frères du Temple de Salomon, Deo et fratribus templi Salomonis, un four et une maison à Paris. Cette maison avait appartenu à Frogier l'Asnier (domum Frogerii Asinarii ante barras sitam), qui a donné son nom à la rue nommée aujourd'hui à, tort Geoffroy l'Asnier.
    Un acte de 1175 prouve que les Templiers avaient des biens assez considérables dans la censive de Saint-Éloi, et une charte de 1183 (Archives de l'Empire, L. 879) nous les montre possesseurs de terres à Rosny-sous-Bois et aux environs. A dater de cette époque, les donations se multiplient, et les chartes sont en assez grand nombre pour que l'on puisse suivre pas à pas les agrandissements territoriaux de l'ordre à Paris.

    C'est ainsi que dans une donation de 1152, l'acte est souscrit par deux Templiers, (Testes affuerunt... de fratribus templi : F. G. de Drusencurt, F. Walerannus) sans indication de leur dignité. Il est probable que la division en commanderie n'était pas encore établie. En 1183, un grand dignitaire apparaît comme signataire dans un accord entre l'ordre et l'abbaye de Sainte-Geneviève à propos de terres sises à Rosny ; il s'intitule : Amions frattum templariorum in Francia commorantium dictus mugister. C'est le futur preceptor francie.
    En effet, en 1209, on voit A. de Colours prendre ce titre : domus Templi in Francia preceptor. L'acte où je trouve cette mention (1) est doublement précieux, car il est le premier où il est parlé de la Commanderie de Paris.
    1. Voici cet acte :
    Ego frater A. de Coloors domus Templi in Francia preceptor. Notum facimus tam presentibus quam futuris quod Guibertus major Rodoniaci et sui heredes tenent unum feodum apud Rodoniacum de fratribus Templi et ex eo debent persolvere annuatim in die Assumptionis beate Marie fratribus Templi unam albam aucam et cum prefatus G. vel sui heredes persolverunt servicium quod debent de feodo illo debent habere quicquid exierit ex eo in omnibus proventibus et justiciis sicut debet habere dominus terre et debent premere ad torcular septimam ollam.
    Preterea sepedictus G. quitavit quicquid Mercator frater ejus vendidit de feodo illo. Quod ut ratum et inconcussum permaneat presens scriptum sigilli nostri munimine fecimus roborari. His interfuerunt fratres nostri videlicet fr. Robertus de Chanville preceptor parisius et frater Hodomus. Actum Parisius anno gracie M. CC. nono, mense januarii.

    Sources : Lebeuf, Jean. Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris. Tome 2, page 463 et 474. Paris 1864 - BNF


    Saint-Denis (93)

    Maison du Temple de Saint-Denis


    Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement et Canton: Saint-Denis - 93


    Maison du Temple de Saint-Denis
    Maison du Temple de Saint-Denis


    Bien que la maison du Temple de Saint-Denis ne soit pas désignée dans le Procès, le fragment de compte suivant, de l'an 1295: « de preceptore beati Dyonisii super abbatem beati Dyonisii », autorise à en supposer l'existence.
    « Mémoire sur les opérations financières des Templiers, par M. Léopold Delisle, p. 182. »
    Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.


    Stains (93)

    Seigeurie du Temple de Stains


    Département: Seine-Saint-Denis, Arrondissement: Saint-Denis, Canton: Stains - 93


    Seigeurie du Temple de Stains
    Seigeurie du Temple de Stains


    La terre et seigneurie de Stains, village près de Gonesse, relevait de la Maison du Temple de Gonesse. La mouvance de ce fief avait été cédée aux Templiers, en janvier 1239, par Gervais de Chaumont, du consentement de Guillaume de Flaucourt, seigneur dominant, pour le prix de douze livres parisis.
    Cette terre appartenait alors à Henri Basset ; elle passa ensuite dans les familles Poulain et Desfriches, et fut vendue, en 1602, à un avocat de Paris, Antoine Matharel.
    Un aveu du 11 juillet 1633, nous apprend qu'elle était possédée alors par Achille Du Harlay, conseillé au Parlement de Paris, petit-fils du célèbre président de ce nom.
    Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France - Eugène Mannier - Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Haut-page