Les Templiers   Commanderies par département   Les Croisades

Maisons et Commanderies de l'Ordre du Temple en France

    Département du Rhône

    Belleville-sur-Saone (69)

    Maison du Temple de Belleville
    Département: Rhône, Arrondissement: Villefranche-sur-Saône, Canton: Belleville, Commune: Taponas - 69


    Maison du Temple de Belleville
    Maison du Temple de Belleville


    Belleville ou Belleville-sur-Saône était chef-lieu d’une commanderie réunie à celle de Mâcon.
    Les Templiers y eurent une maison.
    Un inventaire des titres de cet établissement, dont les originaux doivent exister aux archives de Lyon, en relate plusieurs dont la plus ancienne charte remonte à 1223, et le premier terrier à 1374.
    Sources: César Lavirotte - Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne - Membre de la Société française pour la conservation des Monuments - 1852.

    Belleville ou Belleville-sur-Saône
    Belleville, avec ses annexes de Dombes et chapelle de Saint-Jean-des-Essarts, à 2 lieues de Villefranche (Villefranche-sur-Saône 69), ledit membre de Mâcon est situé en Beaujolais, à 4 lieues de son chef Mâcon et à 7 lieues de Lyon.
    Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d’Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

    Belleville ou Belleville-sur-Saône et le Procès
    Pons du Puits, de Lyon, frère sergent du Temple, qui était en Chypre et y subit son interrogatoire en 1310, nous apprend qu’il avait été reçu en une maison du Temple de France qu’il appelle «  Bellavilla in Francia  », en 1300 ou environ, par le visiteur de France en personne, alors frère Hue de Perraud, en présence du dauphin d’Auvergne Gui, chevalier du Temple, et d’autres, dont Pierre d’Albon, sergent.
    Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les comminssions pontificales des diocèses de France. La plupart de ces informations sortent des archives départementales, de la bibliothèque nationale et des textes rédigés par Michelet sur le Procès des Templiers.

    Evrard des Barrès - 1147-1150
    Le Pape touché de ces raisons, se mit au fait de l’affaire, obligea ce Seigneur de retourner avec sa femme, et le dispensa de son voeu, à condition de faire quelques fondations en conséquence; Humbert fonda l’Abbaye de Belleville-sur-Saône, Ordre de Saint Augustin, en 1159. Après la mort d’Alizé il prit l’habit de religion à Cluny, où il mourut en 1174. Evrard des Barrès

    Ennemond


    Domaine du Temple de Ennemond
    Domaine du Temple de Ennemond


    La Maison du Temple de Belleville est rattachée à la commanderie de Mâcon de l’Ordre du Temple.
    Elle a sans doute été fondée par Humbert III de Beaujeu à son retour de croisade. La chapelle est dédiée à sainte Catherine.
    A la fin du XIIe siècle, les Templiers de Belleville possèdent un domaine à Peyzieux, près de Thoissey, où ils construisent une chapelle dédiée à saint Ennemond. En ruine en 1611, cette chapelle est restaurée par l’Ordre de Malte.
    Sources: Musée du diocèse de Lyon

    Taponas
    Département: Rhône, Arrondissement: Villefranche-sur-Saône, Canton: Belleville, Commune: Taponas - 69


    Domaine du Temple de Taponas
    Domaine du Temple de Taponas


    Le petit village de Taponas, situé sur les bords de la Saône, n’était autrefois qu’une annexe de Saint-Jean-d’Ardières, après avoir été peut-être, à son origine, une dépendance de l’antique Lunna (1).
    1. Voir la notice de Belleville-sur-Saône, tome Ier, page 56.

    Sur son territoire, en effet, ont été découverts de nombreux objets qui paraissent remonter à l’époque où la petite cité, à laquelle a succédé Belleville, était dans toute sa splendeur.

    Dans un ancien pouillé du XVe siècle, il est fait mention de l’église de Taponas qui dépendait de l’abbaye de l’Ile-Barbe et était dédiée à saint Jean et à saint Germain.

    Vers 1458, le sire de Beaujeu « ou ses officiers permirent à Barthélemy Michet, de Genouilleux, de bâtir un port qui devait être appelé Delorme-Clenchon, pour passer la rivière de Saône à char et charrette, du village de Genouilleux, étant en l’empire, au village de Taponas, étant au royaume, moyennant 50 sols de cens et servis annuels, à condition qu’il y entretiendrait des bateaux. Ce port s’appelle à présent port Chassy (ou Chasse) » (2).
    2. AUBRET.

    Taponas, qui était de l’élection et du ressort de la sénéchaussée de Villefranche, dépendait, pour la plus grande partie, de la justice de l’Écluse (3) et de la prévôté de Belleville.
    3. Voir la notice sur la commune de Saint-Jean-d’Ardières, tome II, page 449.

    Le 13 mars 1539, noble Jean de Garadeur, en donnant le dénombrement de ses terres, déclara qu’il avait droit de justice sur une partie de Taponas et de Saint-Jean-d’Ardières. En 1604, Benoît Aujas, contrôleur du magasin à sel, dut racheter des commissaires du duc de Montpensier « les cens, servis, rentes, lods et autres droits seigneuriaux que la seigneurie de Belleville avait sur ses maisons, prés, granges et terres assises à Taponas » Jusqu’à la Révolution, cette paroisse eut les mêmes seigneurs que le marquisat de l’Ecluse, situé au territoire de Saint-Jean-d’Ardières.

    « Le fief de Laye appartenait de toute ancienneté à la famille de Ponceton. On trouve un acte de foi et hommage du 10 mars 1494 rendu au duc de Bourbon, par noble Guillaumede Ponceton, sieur de Franchelins et secrétaire du dit duc, pour son fief de Laye près Belleville, et les deux tierces parties des dîmes de Franchelins. Peu après la fin du XVIIe siècle, cette famille se trouva ruinée et ses biens furent vendus par décret. Le fief de Laye fut acquis par l’hôpital de Villefranche. » (La Roche La Carelle).
    Au sud de la commune, est un vaste bâtiment qui, malgré les travaux de réfection dont il a été l’objet, laisse deviner une ancienne origine ; de nos jours encore, il est désigné sous le nom de Commanderie.
    En vue de donner une explication satisfaisante de cette dénomination on a eu recours à diverses hypothèses plus ou moins fantaisistes.
    La plus vraisemblable est celle qui consiste à considérer cet établissement comme une succursale de la commanderie de Malte, installée à Belleville.
    — Au sud-est du bourg, la Saône forme deux îles dont l’une, dite de Taponas, appartient au département du Rhône.
    Rhône MM. E. de Rolland et D. Clouzet. Dictionnaire illustré des communes du département du Rhône, tome II. Lyon 1903 BNF
    Sources : Ogier, Théodore. La France par cantons et par communes. Département du Rhône. Arrondissement de Villefranche : Canton d’Anse. Lyon 1892 BNF


    Lyon (69)

    Maison des Templiers de Lyon



    Maison des Templiers de Lyon
    Maison des Templiers de Lyon


    Dans un acte, le Temple de Lyon est ainsi décrit: « Domus hospitalis apud Lugdunum sita, quae quondam fuit «  militiae Templi  », una cum capella, grangiis, stabulis, et aedificiis, quibuscumque vineis, hortis et aliis sitis infra clausum dicte Domus, que ad dictum hospitale pertinebant, prout protenditur, juxta aquam Sagonae, protendendo videlicet a clausura domus fratrum Praedicatorum inferius versus domum Franchicheri, via intermedia publica et de la Franchicheri versus domos Sancti Anthonii existentes inter l'Aberour et domum Templi, ex altera, et juxta domos et hortum Sancti Anthonii, ex altera, et juxta domos de hortum exeuntes versus domo Praedicatorum horto dicti Templi contiguo ex altera »

    Cette description de l'emplacement occupé primitivement à Lyon par l'ancienne commanderie des Templiers, est précieuse aussi pour la topographie de Lyon, en ce quelle indique très clairement que tout l'espace qui forme actuellement une grande partie de la ville, depuis Saint-Nizier jusqu'à Bellecour était occupé, en 1315, par La Commanderie des Templiers de Lyon, Il y avait à proximité, le couvent des Jacobins et la commanderie de Saint-Antoine. La via «  intermedia publica  » dont parle l'acte de cession de 1315, n'était autre que la rue Mercière (Mercatoria), mais dont le tracé a été modifié, de nos jours.
    Sources: Léopold Niepce - Le Grand prieuré d'Auvergne 1883

    Commanderie des Templiers de Lyon


    La seule preuve réelle d'une possession templière à Lyon provient de actes du Saint-Siège et du concile de 1316, je site: «  En 1316, 23 cardinaux se voyaient enfermés sur ordre du régent de France, le comte de Poitiers, futur Philippe V le Long, dans le cloître des Frères Prêcheurs, c'est-à-dire les Dominicains (dits aussi Jacobins en raison de l'église St Jacques qu'on leur avait donnée à Paris, et autour de laquelle ils avaient installé leur communauté). Le couvent de Lyon, où se tint le conclave de 1316, avait été édifié en 1236 sur des terrains situés derrière la maison des Templiers. L'ensemble du monastère s'étendait de l'actuelle place des Jacobins jusqu'à la place Bellecour. Les cardinaux furent enfermés afin qu'ils procèdent à l'élection du nouveau Pape, Jean XXII.  »

    Bien que le Procès ne dise rien de l'importance de la maison que les Templiers avaient à Lyon, cette importance ne saurait être mise en doute, si l'on songe que Lyon était l'une des grandes étapes désignées sur le chemin de Marseille, de l'Italie et des pays d'outremer.

    La maison du Temple de Lyon devait donc avoir une certaine étendue; un passage du Procès nous dit seulement qu'elle possédait une chapelle: « in capella domus Templi Lugdunensis »

    En 1307, ce fut un habitant de la ville qui reçut l'ordre de s'emparer des Templiers qui pouvaient être à Lyon; il s'appelait Barthélemi Chevrier « Bartholomeus Caprarii » et était échanson du roi.

    En des temps plus heureux, le Temple de Lyon avait cependant donné asile à plus d'un personnage, dont le visiteur de France, le chevalier du Temple Hue de Perraud, qui avait été reçu en la maison même (Epiphanie 1263 environ), par son oncle paternel, également chevalier du Temple, frère Humbert (ou Imbert) de Perraud. Un des Templiers témoins de la réception, frère Jean, devait être, dans la suite, précepteur du Temple de Laumusse; quant à Hue, on sait qu'après avoir passé quarante-cinq années de sa vie dans l'ordre du Temple, il devait manquer de courage à la fin de sa carrière, lors du malheureux procès.

    Un autre Templier, celui-là plus modeste, Martin de Laumusse, sergent, l'un des précepteurs du palais de l'Ordre en Chypre, avait été reçu, lui aussi, en la maison du Temple de Lyon, vers 1291 ou 1292, par Hue de Perraud que nous venons de citer.
    Sources: Trudon des Ormes: Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

    Procès des Templiers, tome I, page 455


    Cum autem in crastinum dictus Ancelinus fuisset factus miles per dominum Anricum de Villariis, quondam archiepiscopum Lugdunensem, in capella domus templi Lugdunensis, et missa celebrata, induissent eum vestes ordinis, mantello nondum tradito, et essent in una camera dicte domus, duo milites ordinis Templi, quorum nomina ignorat, duxerunt ipsum Ancelinum, presente ipso teste, ad quendam alium locum dicte domus secretum, et nullus de amicis ipsius fratris Ancelini secutus est eum nec intrare potuit, quia firmaverunt portas. Cum autem fecissent per magnum spacium, et ipse testis et alii exterius existentes admirarentur de tanta mora, dicti duo milites, apertis januis, redierunt cum bono vultu ad locum unde receperant dictum fratrem Ancelinum, et ipse frater Ancelinus, nunc habens mantellum eidem [sic], subsequebatur eos adeo alteratus et inmutatus in vultu et turbatus et intristissimus corde, videbatur, habens occulos tumidos et lacrimosos, quod ejus aspectus fuit ipsi testi et aliis amicis eorum assistentibus quasi horibilis et terribilis.

    Procès des Templiers, tome II, page 362


    Frater Hugo de Paraudo miles dicti ordinis, et visitator Francie, juratus ad sancta Dei evangelia, ab eo corporaliter tacta, in causa fidei de se et aliis dicere veritatem, et requisitus de tempore et modo sue recepcionis, dixit per juramentum suum quod fuit receptus in domo Templi Lugdunensis, per fratrem Hymbertum de Paraudo patruum suum, in festo Magorum immediate preterito fuerunt quadraginta quatuor anni, presentibus fratre Henrico de Dola et quodam alio fratre vocato Johanne, qui postea fuit preceptor de la Muce, et quibusdam aliis de quorum nominibus non recolit.
    Sources: Procès des Templiers, publié par M. Jules Michelet, tome 1 et 2 - Imprimerie Nationale - Paris - M. DCCC. LI.

    Le Temple de Lyon


    — L'Ordre du Temple fonde à Lyon une commanderie à une date indéterminée, sans doute au XIIe siècle, puisqu'une transaction entre l'Ordre, l'Archevêque de Lyon et le Chapitre est datée de 1208.

    — Les documents sur les Templiers de Lyon sont rares et les dates varient selon les sources.
    — Leur domaine est situé sur la rive droite de la Saône au nord de Belle-Cour et au sud de l'église Saint-Nizier; il comprend chapelle, maisons, terres agricoles dont une vigne, granges, étables [....]

    — En 1235 est aménagé un port sur la Saône, qui devient le plus riche port fluvial de l'Ordre en France.
    Du Temple de Lyon dépendent la Grange-Blanche à l'est de Lyon, la Maison du Temple de Montluel et ses propriétés, la Maison d'Ecorcheloup près de Dagneux.

    — En 1274 le Grand Maître de l'Ordre, Guillaume de Beaujeu, assiste au Concile de Lyon.

    — En 1307 pour éviter les arrestations décidées par le roi Philippe le Bel, les Templiers militaires s'enfuient et font halte à la Grange-Blanche avant de rejoindre leurs commanderies de Pommier, Bellecombe, Montmiracle, tandis que le commandeur et les plus âgés sont arrêtés.

    — En 1312, le pape Clément V à Lyon, en présence du roi Philippe le Bel, prononce la dissolution de l'Ordre du Temple et transfère leurs biens aux Hospitaliers de l'Ordre de Saint-Jean.

    — En 1315, l'Ordre de Saint-Jean vend au Duc de Savoie le domaine du Temple et lui achète des terres situées près de leur commanderie de Vaulx. Une rue est ouverte qui relie le domaine à la Saône et porte le nom de rue de Savoie.

    — En 1407, le Duc de Savoie donne le domaine aux Célestins.
    — En 1562 les troupes huguenotes saccagent le domaine.

    — En 1772 le couvent des Célestins est fermé sur ordre du Pape. L'archevêque de Lyon, Malvin de Montazet, souhaite voir le domaine revenir au diocèse: le Duc de Savoie fait valoir ses droits, reconnus par un jugement de 1784.

    — En 1785 le domaine du Temple est vendu: le nouveau propriétaire ouvre une rue des Templiers et construit des maisons et un théâtre (aujourd'hui Théâtre des Célestins).
    Sources: Musée du diocèse de Lyon

    Les Templiers à Lyon


    Quai, place et rue des Célestins
    Le quai : du quai Saint-Antoine au quai Tilsitt.
    La place : entre les rues d'Egypte et des Célestins.
    La rue : du quai des Célestins à la place de ce nom.

    Nous verrons plus loin, quand nous parlerons du Port-du-Temple et des Templiers, que le vaste emplacement, qui comprend tout le quartier des Célestins, appartint d'abord à l'ordre religieux et militaire des Templiers. Mais cet ordre aboli en 1312, la maison et les magnifiques jardins des Templiers de Lyon furent adjugés aux Chevaliers de Malte, qui plus tard les cédèrent en échange aux ducs de Savoie.

    En 1407, Amédée VIII, duc de Savoie, qui fut ensuite antipape sous le nom de Félix V, céda, par une charte datée de Bourg, 22 février, la maison du Temple aux Célestins pour qu'ils y fondassent un monastère. Les Célestins, institués en Italie, par Pierre de Mouron, autour de 1250, n'avaient pénétré en France qu'en 1300. Pierre de Mouron, leur fondateur, étant devenu pape sous le nom de Célestin V, les religieux prirent le nom de Célestins. Ils s'installèrent donc audit lieu, et
    le premier prieur fut le Père Jean Gerson, frère du célèbre chancelier de l'Université de Paris.

    La dernière heure du couvent des Célestins allait sonner. En 1779, la maison de Lyon fut supprimée et les religieux furent sécularisés. L'Archevêque de Lyon, Mgr Malvin de Montazet, réunit alors leurs biens à ceux du clergé de son diocèse. Mais Victor Amédée, duc de Savoie, revendiqua la propriété donnée à telles et telles conditions par Amédée VIII, son aïeul. De là un grand procès que perdit l'Archevêque, et un arrêt du 12 janvier 1784 envoya le roi de Sardaigne en possession du couvent en litige.

    Un an après, cette propriété était aliénée à un sieur Devouge, qui acheta la totalité de ces terrains au prix de 1.500.000 livres. Pour donner aussitôt de l'importance au quartier et retirer de plus considérables bénéfices, le nouveau propriétaire fit percer des rues et construire une salle de spectacle. Cette dernière idée fut mise à exécution en 1792.
    Mais le théâtre, comme l'ancien monastère, a été plusieurs fois incendié. Il a été récemment reconstruit à neuf.

    Sur le quai étaient autrefois les places Port-du-Roi et Port-du-Temple ; depuis 1855, tout a été réuni sous le nom des Célestins.

    Place de la Commanderie - Du quai Fulchiron à la rue Saint-Georges


    L'ordre religieux et militaire de Saint-Jean-de-Jérusalem fut fondé au XIe siècle. Il devint vite prospère et se répandit un peu partout. Il était divisé en huit groupes appelés Langues ; chaque Langue se subdivisait en prieurés, les prieurés en bailliages, et les bailliages en commanderies. La commanderie était donc une sorte de couvent, auquel était toujours annexé un hôpital, et où vivaient ces religieux-soldats, les chévaliers de Saint-Jean de Jérusalem, appelés successivement chevaliers de Rhodes et de Malte.

    Ils vinrent s'établir à Lyon vers l'an 1209, mais on ignore le lieu où ils se fixèrent d'abord. Ce n'est que vers 1315 qu'ils s'établirent à côté de l'église Saint-Georges. Dans la suite, la Commanderie devint grand-bailliage et chef-lieu de la Langue d'Auvergne, c'est-à-dire l'une des plus considérables de France.

    A la Révolution, elle fut vendue comme bien national. C'était une grande maison flanquée de deux grosses tours, qui avait ses pieds dans la Saône et une poterne sur la rivière. En 1860, elle fut démolie pour faire la place qui porte son nom. Elle avait vécu trois cent soixante-deux ans, puisqu'elle avait été construite en 1498 par le commandeur Humbert de Beauvoir. Sur la porte d'entrée, il y avait cette inscription :
    ? C'est l'entrée de la maison de Monsieur Saint-Jean-Baptiste et du bon chevalier Monsieur Saint-Georges, laquelle maison a été faicte et accomplie par messire Humbert de Beauvoir, chevalier de l'ordre dudit Monsieur Saint-Jean-Baptisle de Jérusalem et commandeur de céans. Faict le premier jour d'octobre 1498 ?
    — Voyer pour plus amples détails, les Anciens couvents de Lyon.

    Rue Port-du-Temple - Du quai des Célestins à la place des Jacobins


    Les terrains sur lesquels nous nous trouvons, avant d'appartenir aux religieux Célestins, appartenaient aux Chevaliers du Temple. — Voyer Célestins et Templiers. — La Saône, qui baignait ces propriétés, avait certains lieux d'abordage, appelés Ports. Il y en avait un près des Templiers, c'était le Port du Temple ; cette rue en conserve le souvenir. — Nous avons déjà constaté — Voyer Monnaie — qu'autrefois la rue Port-du-Temple n'était pas là, mais dans la rue de la Monnaie.

    Avant 1855, la rue qui nous occupe s'appelait Ecorche-Boeuf, et ce nom fait allusion à une ancienne fête populaire. Il y avait autrefois une fête des Merveilles, célébrée par une procession splendide. Le clergé et le peuple se rendaient à l'Ile-Barbe, et tous descendaient la Saône dans des barques, en chantant des litanies. Quand on était arrivé vers le Pont de Pierre, on laissait du haut de l'arche du pont, appelée arche des merveilles ou arc merveilleux, tomber un boeuf, qu'on pourchassait aussitôt et dont on s'emparait. On le tirait de l'eau au Port du Temple, et l'on allait l'abattre et l'écorcher dans un abattoir voisin. De là l'ancien nom de cette rue.
    Sources: L'Abbé Vachet Adolphe - A travers les rues de Lyon. Lyon 1902 - Bnf

    Lyon - 1380-1422. Règne de Charles VI


    1407, 25 février. Le duc de Savoie, Amédée-le-Pacifique, établit à Lyon, dans le palais qu'il possédait, et qui avait d'abord appartenu aux Templiers.
    Sources : Péricaud, Antoine. Notes et documents pour servir à l'histoire de Lyon, page 33. Lyon 1839. — BNF

    Pièce N° 14


    1470, dimanche 8 juillet. — Lyon (Hôtel-de-Ville).
    Procès-verbal d'une délibération des consuls au cours de laquelle il fut décidé d'accorder au prieur et au couvent des Célestins (4) 10 livres, en argent ou en chaux, pour les aider à réparer le mur situé devant le couvent, le long de la Saône.
    (Archives municipales de Lyon, BB 15, folio 107 v° 108 r°)

    Lyon


    Le dimanche VIIIe jour de juillet l'an « et lieu que dessus. » (Folio 107 v°). (Bas du folio 108 r°). Pour les frères Célestins (6). »
    4. Les Célestins ont été construits sur l'emplacement de la maison des Templiers, vendue par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem au comte de Savoie qui, en 1407, fit don du terrain à l'ordre des Célestins.

    Lyon


    Pièce N° 13
    [Peut-être 1425], 23 octobre. — Thonon.
    Lettre du duc de Savoie [Amédée VIII], aux conseillers de la cité de Lyon les priant de faire réparer promptement la voie publique, qui se trouve devant la maison des frères Célestins de sa maison du Temple et qui a été défoncée par un débordement de la Saône, à la suite duquel ceux-ci lui ont adressé une plainte (2).
    (Archives municipales de Lyon, AA 25, n° 64)
    (Original sur papier. — Traces de scellement en cire rouge, au dos.)

    Egregii amici carissimi, devotorum oralorum nostrorum fratrum Celestinorum domus nostre Templi « de Lugduno queremoniam (2) recepimus continentem quod, impetu fluctuun (3) Sagone, via publica, ante dictam « domum, est disruta et lacerata, cedens, nedum in ipsorum, quymo (4) eciam rei publice delrimentum, « ad cujus tenemini reffectionem, et, nisi tempestive succurratur, majus scandalum proinde eveniet « pro triplo non reparandum, vestram amiciciam requirentes etortantes quatinus circa festinam « reparacionem et restauracionem dicte vie procedere velitis pleno cum effectu et in hoc, ultra « debitum nobis facietis complacenciam specialem, per latorem nobis rescribentes quidquid feceritis « in premissis et si qua possumus vobis grata.
    Omnipotens vos conservet. Scriptum Thononii, « die XXIII octobris. »
    Dux Sabaudie et cetera. »
    1. Nos recherches dans le fonds des Célestins aux Archives du Rhône ont été vaines.
    Nous avons aussi consulté l'ouvrage de Cuaz sur les Célestins et tous les autres travaux sur ce sujet, mais nos recherches ont été infructueuses. — Nous publions une délibération très postérieure (de 1470) qui témoigne de la sollicitude du Consulat pour ce couvent.
    2. Sic, pour querimoniam.
    3. Sic, pour flactuum.
    4. Sic, pour qui immo.
    La lettre n'est d'ailleurs pas postérieure à Amédée VIII, vu l'écriture et le nom du secrétaire. Elle doit être de 1425, année signalée par de grandes inondations, comme le prouve une délibération du 26 mars 1426 publiée par nous dans le Bulletin Franco-Italien de juillet-octobre 1911.
    (Cf. le tirage à part : Louis Caillete Maurice Mignon : Contributo alla Storia delle Relazioni tra la Francia e l'Italia. Lione ed il Capitano taliano
    « Le Borne Caqueran » (Grenoble, typ. et lith. Allier frères, 1911, in-4°, page 46, 1e col.)
    Mais il y eut dans la suite d'autres inondations qui endommagèrent le mur refait, comme le prouve la délibération de 1470.

    Sources : Le chanoine J.-M. Lavanchy. La Sainte Maison de Thonon et le prieuré de Saint-Jeoire (près Chambéry), page 560. Chambéry 1918. — BNF


    Montchosson (69)

    Domaine du Temple de Montchosson


    Département: Rhône-Alpes, Arrondissement et Canton: Lyon, Commune: Saint-Genis-les-Ollières - 69


    Domaine du Temple de Montchosson
    Domaine du Temple de Montchosson


    Entre Lyon, et tout près de Grèzieux ou Grèzieu-la-Varenne, sur la carte de Cassini, Mont Chausson.
    Les Templiers de Vaux y possédaient un grand domaine qui se constituait en maisons, chapelle, grange, bois, terres, près, justice, cens et dîmes.
    La chapelle se situait dans la paroisse de Sainte-Consorce, les chanoines de Saint-Just de Lyon devaient une rente au précepteur du Temple de Vaux.
    Sous les Hospitaliers, les différents biens du Temple de Vaux rapportaient 4 729 livres.
    Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.


    Pommier (69)

    Maison du Temple de Pommiers
    Département: Rhône, Arrondissement et Cantons: Lyon, Commune: Jonage - 69


    Maison du Temple de Pommiers
    Maison du Temple de Pommiers


    A quelques lieues de Charvieu-Chavagneux, les Templiers de Vaux possédaient une Maison qui se constituait d’une maison d’habitation, d’une chapelle, d’un grand domaine, dîmes, vignes, près, bois. La chapelle était sous le vocable de Saint-Georges.

    Sous les Hospitaliers, les revenus s’élevaient à 380 livres.
    Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d’Auvergne - Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors - Bâle - Genève - 1883.

    Pommiers
    Il a existé jadis à Pommiers un prieuré de templiers ; plus tard il passa sous la dépendance de l’abbaye de l’Ile-Barbe ; et avant la révolution c’étaient MM. les comtes de Lyon qui percevaient la dîme comme ayant succédé aux, droits de cette abbaye. Dans ces temps, Pommiers était paroisse dans le Beaujolais et avait pour seigneur haut justicier Mgr le duc d’Orléans. Les officiers de la prévôté de Villefranche étaient obligés d’y aller tous les ans pour y tenir les assises le jour de la Saint-Barthélemy, patron de la paroisse, et les habitants de Pouilly, Ouilly, Beligny et Limas devaient aussi s’y trouver. Pour indemnité de son déplacement, le prévôt recevait annuellement du prieuré douze bichets de blé froment.

    La paroisse possédait un prieuré qui, après avoir appartenu aux Templiers, passa à l’abbaye de l’Ile-Barbe. « Avant la Révolution, c’étaient MM. les comtes de Lyon qui percevaient la dîme comme ayant succédé aux droits de cette abbaye. Dans Pommiers était paroisse dans ces temps, le Beaujolais et avait pour seigneur haut justicier Monseigneur le duc d’Orléans. Les officiers de la prévôté de Villefranche étaient obligés d’y aller tous les ans pour y tenir les assises, le jour de la Saint-Barthélemy, patron de la paroisse, et les habitants de Pouilly, Ouilly, Beligny et Limas devaient aussi s’y trouver. Pour indemnité de son déplacement, le prévôt recevait annuellement du prieuré douze bichets de blé froment. » (Ogier.)
    Pommiers possédait plusieurs fiefs.
    Sources: Rhône MM. E. de Rolland et D. Clouzet. Dictionnaire illustré des communes du département du Rhône, tome II. Lyon 1903 BNF

    Pommiers
    Ancien prieuré dépendant de l’Ile-Barbe, ayant appartenu à l’ordre des Templiers.
    L’église de Pommiers semble remonter au XIe siècle. On croit qu’elle fut fondée par Guichard III, seigneur de Beaujeu, dont on voit les armoiries à la voûte de l’abside.
    Sources : Varnet, François-André. Géographie du département du Rhône. BNF


    Templiers (Les) (69)

    Les Templiers
    Département: Rhône, Arrondissement: Lyon, Canton: Rontalon, Commune: Saint-Martin-en-Haut - 69


    Les Templiers
    Domaine du Temple


    Au bas de la montagne, à la conjonction des communes de Saint-André, de Saint-Martin et de Rontalon, un petit hameau, dit le Templier, rappelle que l'ordre puissant du Temple fut possessionné dans le pays. Cette terre, comme tant d'autres, après la suppression des Templiers, alla grossir le patrimoine des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

    Au pied de Rochefort passe la belle route qui relie Saint-Symphorien-sur-Coise à Lyon. Toute cette partie déclive est sillonnée de petits cours d'eau, tributaires du Curtillier et de l'Arquilière, eux-mêmes affluents du Garon. Aux Rieux, s'embranche le chemin de Rontalon.
    Le piéton peut aussi gagner ce village en suivant les vieux chemins tout bossues de granit, soit par les bois de Tiremanteau, soit par le hameau du Paradis.
    Tiremanteau, situé sur l'ancienne route, nous rappelle le temps où être dévalisé en voyage était aussi fréquent que de subir maintenant un arrêt d'une heure dans la marche des trains. Quant au Paradis, il perpétue le nom d'une commanderie des Templiers, dont quelques pierres de taille représentent les derniers vestiges. Une des cloches de l'église provient de la commanderie du Paradis.
    On trouve sur la carte de Cassini et de l'Ign: Tiremanteau. On trouve aussi sur l'Ign un lieu : Les Templiers, et sur Cassin: Tempier, serait-ce ici, Paradis ?
    Sources : Monsieur, Josse. Aux environs de Lyon ; préface de M. Coste-Labaume ; édition illustrée de 250 dessins de J. Drevet. Lyon 1892. BNF


    Ville-sur-Jarnioux (69)

    Département: Rhône, Arrondissement et Canton: Villefranche-sur-Saône - 69


    Ville-sur-Jarnioux
    Domaine de Ville-sur-Jarnioux


    A l’ouest de Jarnioux, et à une distance d’environ quinze cents mètres, se trouve le bourg de la commune actuelle. Ici encore, on peut se lancer dans la voie des suppositions ; le nom de ville viendrait dit-on de villa, car les seigneurs de Jarnioux avaient dans cette localité une maison de plaisance ou rendez-vous de chasse. D’un autre côté, la tradition veut qu’il y ait jadis existé un établissement de templiers, et l’église actuelle aurait été élevée sur l’emplacement du prieuré.

    Jusqu’en 1869, Ville-sur-Jarnioux et Jarnioux n’ont formé qu’une seule commune dont Ville était le chef-lieu. Toutefois l’histoire de cette localité se confond avec celle de Jarnioux, qui était le siège de la seigneurie.
    D’après la tradition, un monastère de templiers aurait existé jadis à Ville-sur-Jarnioux ; l’église, restaurée en ces dernières années, occuperait même, dit-on, l’emplacement de l’ancien prieuré.

    A quelque distance de Ville, comme on dit dans le pays, par abréviation, se trouvent deux petits oratoires : l’un, au nord du bourg, est dédié à saint Roch. Il fut érigé au XVIe siècle, sans doute à l’occasion des pestes qui désolaient la région ; l’autre, au nord-ouest du village, est dédié à saint Clair, il est entouré d’un ancien cimetière.
    Sources dictionnaire des communes du Rhône.

    Chapelle Saint-Clair
    Il est fort vraisemblable que le site de Saint-Clair du XIVe au XVIe siècle ou (Saint-Roch) ait abrité un établissement des templiers dont le prieuré aurait laissé la place à la chapelle actuelle.
    La construction initiale parait remonter au XIVe siècle, époque coïncidant avec la destruction des chevaliers du temple.
    Ce dont on est sûr, c’est qu’elle a été reconstruite avant 1773, date d’une pétition mentionnant ces travaux.
    La façade et le porche actuel datent du XVe et XVIe siècle.

    Rontalon

    Département: Rhône, Arrondissement: Lyon, Canton: Mornant - 69
    Signalons le hameau du Paradis où fut érigée jadis une commanderie de Templiers et le bois de Tire-Manteau dont le nom significatif dispense de tout commentaire.
    Sur le blason de la commune il y a une croix des chevaliers de Malte Rontalon


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