Les Templiers   Commanderies par département   Les Croisades

Maisons et Commanderies de l'Ordre du Temple en France

    Département du Gers

    Cadeillan (32)

    Domaine du Temple de Cadeillan


    Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: Fezensac - 32


    Domaine du Temple de Cadeillan
    Domaine du Temple de Cadeillan


    De la commanderie de Montsaunès dépendait, dès l'origine, le membre de Cadeillan, situé dans la partie méridionale de la Gascogne. Ici, le seul document qui nous reste de la domination des Templiers dans cette localité est un acte qu'ils semblent avoir légué en partant à leurs vassaux de Cadeillan, comme pour inspirer leurs regrets.

    C'est une charte par laquelle Bernard de Revel, précepteur de Montsaunès, concédait aux habitants les droits d'usage de pâturage dans les bois du Temple, en n'exigeant en retour que la redevance annuelle d'une galline grasse et suffisante.
    10 avril 1305 - Archives de Cadeillan

    A une petite distance de Cadeillan, l'Ordre de Saint-Jean possédait en paréage avec le roi la ville de Plantier ou de Saint-Jean du Planté.
    Après la suppression du Temple, les chevaliers réunirent ces deux domaines et en formèrent la Commanderie de Plantier, qui subsista jusqu'au XVIe siècle, époque où elle fut réunie à celle de Montsaunès. Mais ce ne fut pas du reste la dernière transformation de cette petite circonscription de l'Ordre.
    Dans la première moitié du XVIIe siècle, elle fut de nouveau reconstituée; vers la fin de ce siècle, elle fut supprimée une seconde fois Cadeillan fut réunie à Montsaunès et le Plantier fut adjoint, malgré son éloignement, à la commanderie de Lugan, située dans le Rouergue.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M. A. Du Bourg (1883)

    Domaine du Temple de Cadeillan


    Sa situation stratégique en a fait depuis le Haut Moyen Age le siège de deux Commanderies d'Ordres de Chevalerie, disposant d'un château, sis au Lieu dit Le Casteret, disparu depuis, et d'une église, demeurée en son emplacement actuel.

    Cadeillan fut une Commanderie de l'Ordre des Templiers, jusqu'à la dissolution de l'Ordre en 1312 par le Pape Clément V, sous le règne de Philippe le Bel.
    C'est en 1305 que le Commandeur de Montsaunès, Bernard de Revel, donna à Cadeillan le statut de Commune.

    De 1312 à la révolution, Cadeillan fut une Commanderie de l'Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, devenu, après la prise de l'île de Rhodes par les Turcs en 1522, l'Ordre des Chevaliers de Malte (1530).

    L'église actuelle possède, peintes au plafond, au-dessus du choeur, les deux croix de l'Ordre des Chevaliers de Saint Jean et de l'Ordre de Malte. Elle renferme la tombe de Pierre de Carsalade du Pont, seigneur de Cadeillan, Chevalier de l'Ordre de Saint Louis, qui possédait une maison forte au lieu-dit « Au Pont. » Le tabernacle de l'église, en bois doré, date du XVIIIème siècle.
    Sources: Lombez Tourisme


    Castelnau-d'Anglès (32)

    Domaine du Temple à Castelnau-d'Anglès


    Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Montesquiou, Commune: Castelnau-d'Anglès - 32


    Grange d'en Martin
    Grange du Temple d'en Martin


    Au sujet de différends survenus entre les moines de Berdoues, propriétaires de la Grange de Fonfrède, entre Brétous et Montesquiou, et les Templiers de Bordères qui avaient reçu de Bertrand de Montesquiou et de Raymond-Aymeric III, son fils, des terres dépendant de la Grange d'En-Martin dans Castelnau-d'Anglès et Sainte-Arailles.
    Sources: Bulletin de la Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers. Année 1901 A2. Auch 1900-1924

    Ferme de Lagrange


    Lagrange (c'est un lieux-dit, sur la commune de Castelnau d'Anglès. Les Templiers avait très probablement une ferme dont il reste la grange (d'Enmartin), qui a été remaniée au fil des siècles. On peut aussi apercevoir une grosse tour carrée que les Templiers édifièrent au XIIIe siècle.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

    Grange du Temple d'en Martin


    En Armagnac, dans le département actuel du Gers, on relève la présence d'une commanderie à La Cavalerie, ou La Cavalerie près de Castéra-Verduzan, et d'une grange à En Martin, dans la commune de Castelnau-d'Anglès.
    Sources: Jacques Dubourg, Les Templiers dans le Sud-Ouest, page 35.


    Cavalerie (La) (Gers) (32)

    Maison du Temple La Cavalerie
    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Valence-sur-Baïse, Commune: Ayguepinte - 32


    Maison du Temple La Cavalerie
    Maison du Temple La Cavalerie


    Cette Commanderie, située dans le comté d'Armagnac, faisait jadis partie, comme son nom l'indique, du domaine des Templiers. Mais sa fondation ne me paraît pas antérieure à l'organisation des différentes circonscriptions administratives du Grand-Prieuré de Toulouse pendant le XIIIe siècle. Elle devait sans doute former dans son origine un membre plus ou moins important de la Commanderie du Temple de Brulhes (Temple-sur-Lot).
    Après avoir hérité des domaines des Templiers et les avoir adjoints momentanément à leurs propres Commanderies, les Hospitaliers se virent bientôt après forcés de modifier cet état de choses, en multipliant le nombre de leurs circonscriptions, afin de faciliter l'administration et la surveillance de leurs nombreuses seigneuries. C'est ce qui arriva pour la Cavalerie.
    L'ancien château des Templiers devint, vers 1330, le centre d'une Commanderie, qui ne tarda pas à acquérir une très grande importance, grâce à l'adjonction de diverses possessions de l'Ordre de Saint-Jean dans les environs.

    Sous l'autorité du Commandeur de la Cavalerie se trouvèrent même réunies pendant toute la durée du XVIe siècle les Commanderies du Temple de Brulhes et de la Capelle-Livron, qu'on rétablit dans le siècle suivant lorsqu'on eut vu les inconvénients produits par cette accumulation de revenus dans la même main.

    Nous ne pouvons constater l'existence de la Commanderie pendant les XIVe et XVe siècles que par quelques actes insignifiants et par la mention de quelques-uns des chevaliers qui la gouvernèrent durant cette période. En 1491, nous voyons le Commandeur, Pons de Raffin, octroyant à ses vassaux de la Cavalerie la faculté d'avoir des fours dans leurs maisons pour leur usages particulier.

    Maison du Temple La Cavalerie
    La petite ville de la Cavalerie, située dans la juridiction de Vic-Fezensac, avait avec cette dernière de fréquent rapports; c'est là que les vassaux des chevaliers allaient vendre leurs denrées et chercher leurs approvisionnements.
    Aussi voyons-nous en 1510 le Commandeur, s'appuyant sur des privilèges concédés dans le principe, contraindre les consuls de Vic à alléger le droit de « souquet » qu'ils prélevaient sur ses vassaux quand ces derniers se rendaient au marché de la ville.

    Le château et les dépendances de cette commanderie se trouvaient placés sous la suzeraineté des seigneurs de Pardailhan. Nous voyons en l'année 1545 « noble et puissant homme, François de Béarn, chevalier, et noble et illustre dame Amée de Pardaillan », mettre le chevalier Pons d'Urre en possession de la commanderie de la Cavalerie et le sommer, quelques années après, d'avoir à leur rendre l'hommage qu'il leur devait (1548).

    Les archevêques d'Auch eurent de temps à autre des démêlés avec les Commandeurs. Déjà, en 1497, ils disputèrent sans résultat aux Hospitaliers le patronat de la cure d'Ayguetinte, dépendance immédiate de la Cavalerie. Mais ce fut surtout au sujet des dîmes de certaines paroisses que le débat fut le plus persistant.

    Car ces différents se poursuivirent, malgré un accord conclu en 1510; en 1623, nous trouvons encore la guerre allumée entre les deux partis; l'archevêque d'Auch porta plainte au Parlement de Toulouse contre le Commandeur, dont les gens avaient troublé ses serviteurs dans la perception des dîmes contestées La cour mit un terme définitif à ces longues discussions, en consacrant les droits et les immunités des chevaliers de Saint Jean.

    Vers la fin du XVI siècle, la Cavalerie fut érigée en Chambre prieurale; mais elle ne resta pas longtemps dans l'apanage des Grands-Prieurs. Car, en 1620, nous pouvons constater le rétablissement de la Commanderie.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

    Cavalerie d'Ayguetinte
    Pour l'ancienne Commanderie de la Cavalerie d'Ayguetinte, les pouillés d'autrefois nommaient son chef « Præceptor Militiæ Templi. » Cela avait grand air. Le præceptor, c'est en effet celui qui rappelle la règle, un prêtre régulier, et qui commande. Dans le langage du pays, on l'appelait « lo Commenday » Et ceux à qui il commandait étaient aussi des réguliers, successeurs des moines-soldats. Or qu'en est-il advenu ? Il ne subsiste, à la tête d'une communauté monacale squelettique, que le très banal « Dauxion abbé D'Ayguetinte » Quelques mérites que l'on accorde à la progression sociale de la famille Dauxion, celui qui détient Ayguetinte au milieu du XVIIIe siècle ne peut être qu'un faux abbé. Ses ascendants ont acheté, comme d'autres achetèrent les seigneuries laïques de Bautian et Mazères, une abbaye et le titre y afférent. La dernière déclaration fiscale devant le Parlement de Navarre sera le fait de sa veuve, et le commis de service qui a enregistré ce dénombrement n'est pas allé jusqu'à la qualifier d'abbesse.

    1783. Dernière déclaration, devant le Parlement de Navarre : la veuve de Gérard Dauxion, dame de Saint-Mathieu, dénombre les biens de l'antique Commanderie de la Cavalerie, sise juridiction d'Ayguetinte. Il s'agit bien de la Commanderie de l'ordre de Malte.
    Sources : Francis CASTEX. Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire et scientifique du Gers, page 193, 196, année XCV. Auch juillet 1994 - BNF

    La Commanderie de La Claverie, près Ayguetinte
    Entre le Castéra et Ayguetinte se trouvent le petit hameau de La CIaverie et, à quelques mètres de celui-ci, la résidence des anciens commandeurs.

    Elle comprend un groupe de bâtiments contigus et disposés en rectangle de façon à former une cour intérieure de 20 mètres de long sur 17 mètres de large. L'un des petits côtés du rectangle est formé par les écuries et le château, celui qui lui fait face par les granges et le cellier ; l'un des grands côtés, par la chapelle, et l'autre enfin par les volières, les caves et de secondes écuries (1).
    1. C'est grâce à une matrice cadastrale du Castéra-Verduzan, datée de 1772, que j'ai pu établir un plan dans lequel j'ai pu déterminer la véritable affectation des divers bâtiments.

    Point de murs d'enceinte, les murs extérieurs des diverses constructions en tenant lieu; point de fossés, un escarpement naturel du terrain les rendant inutiles. Les seuls appareils de défense consistaient en quelques étroites meurtrières percées de ci de là dans les murs des divers bâtiments.

    La Commanderie (c'est encore ainsi qu'on la désigne dans la région) était donc moins un château-fort qu'un manoir. Elle donne l'impression d'une confortable maison de campagne pour laquelle les constructeurs ont pris certaines dispositions en vue de protéger la sécurité des habitants et de les mettre à l'abri d'un coup de main tenté par des aventuriers.

    Une seule entrée située entre la façade de la chapelle et l'un des angles fermé par l'écurie, donne accès dans la cour, et c'est dans cette cour que s'ouvrent tous, les différents corps de bâtiments énumérés plus haut.

    La hauteur des murs qui l'entourent, le ciel azuré qui lui sert de voûte, le voisinage pieux de la chapelle, le calme qui règne dans cette cour, lui donnent cet air à la fois mystérieux et sévère que possèdent les cloîtres de nos yeux monastères.

    Il semble, en y pénétrant, que vos pieds foulent un sol béni ; aussi vous faites instinctivement silence, votre imagination s'élance vers le passé et vos regards errant dans cette petite enceinte cherchent vainement les traces des hommes illustres, dont tout, autour de vous, semble pleurer l'absence.

    Visitons d'abord la petite chapelle qui, la première, tente notre curiosité. Avant d'y pénétrer une chose nous frappe, c'est que la plupart des pierres, de taille qui ont servis à la construire portent des marques de tâcherons ; celle que l'on rencontre le plus fréquemment affecte la forme d'un A gothique.

    Les murailles portent en outre des traces de remaniements successifs ; c'est ainsi que des ouvertures ont été aveuglées d'un côté pour reparaître d'un autre.

    On y pénètre aujourd'hui par une petite porte dont l'arc en tiers-point possède un gros, tore pour tout ornement. Ce qui frappe en y entrant, c'est sa simplicité toute bernardine. La pauvreté de son ornementation et le délabrement dans lequel elle se trouve actuellement lui donnent un air de tristesse qui impressionne péniblement le visiteur.

    Ses murs sont nus et barbouillés d'ocre ; seuls, quelques bouquets de feuillage, quelques fleurs desséchées pendent lamentablement à droite et à gauche depuis les dernières rogations ; ses fenêtres, si étroites qu'elles ressemblent à des meurtrières ; le plafond, tout en planches, éventré en maints endroits, laisse apercevoir la toiture ; il s'interrompt brusquement à la hauteur de l'entrée du chœur pour former une voûte à plein cintre laquelle est ornée de peintures criardes ayant pour sujet quelques vulgaires motifs d'ornementation. L'oeil s'arrête à peine sur quelques figures de pierre encastrées sans symétrie dans les murs et qui paraissent appartenir à une époque très antérieure ; quelques-unes sont grossièrement ébauchées, tandis que d'autres, au contraire, sont finement sculptées et assez expressives.

    L'autel, une simple pierre supportant postérieurement deux gradins de bois vermoulu, est on ne peut plus simple ; il est surmonté cependant d'un tableau de 2 m 50 de hauteur sur 1 m 90 de largeur, représentant saint Georges et qui constitue l'ornementation la plus importante du chœur.

    Deux, choses seulement paraissent présenter un réel intérêt dans le modeste temple de la Cavalerie, ce sont deux tombeaux construits face à face le long des murs de la nef et que l'on désigne dans la contrée sous le nom de « tombeau des commandeurs. » On y remarque, en effet, deux enfeus. Chacun d'eux comprend une table, formée de plusieurs pierres de taille et surmontée d'une arcade ogivale. Leur construction est identique et leurs dimensions sont égales ; tous les deux mesurent 2 m. 50 de longueur, 3 m. 50 de hauteur et 0 m. 70 de profondeur, mais, par contre, leur ornementation architecturale diffère, sensiblement.
    La partie antérieure de celui de droite est originalement décorée de différents motifs d'architecture, tandis que la partie antérieure de celui de gauche est complètement nue. Ce dernier possède cependant plusieurs de ces tètes grossièrement sculptées dont j'ai parlé plus haut. Elles durent avoir été trouvées par des laboureurs du voisinage et apportées aux commandeurs qui les firent servir sans, doute à l'ornementation de leur petite chapelle (2).
    2. L'église du vieux Castéra, qui dépendait de la Cavalerie, possède un enfeu ayant les mêmes formes et les mêmes dimensions ; aussi n'est-il pas téméraire de supposer qu'ils doivent tous avoir été construits sous la direction d'un même chevalier architecte.

    Au sortir de l'église, une voie de 1 m. de largeur et formée de petites dalles de pierre nous conduit, en traversant la cour, au bas de l'escalier du château. On l'appelle « le petit chemin du commandeur, » sans doute parce que ce petit chemin était celui que suivaient les commandeurs lorsqu'ils sortaient de leurs appartements pour se rendre à la chapelle.

    Le château est une simple tour carrée, aux murs épais, mais ne possédant ni mâchicoulis ni échauguettes. Les seuls appareils de défense dont elle est munie se trouvent au deuxième étage et consistent en sept à huit meurtrières.

    On entre au rez-de-chaussée par une porte qui donne sur la cour, et il est éclairé par deux fenêtres grillées qui s'ouvrent du même côté, au-dessus d'un profond escarpement. Il se composait de quatre pièces ; la principale, qui est pourvue d'une vaste cheminée, d'un four et d'un évier, devait servir à la fois de cuisine et de boulangerie. Ni les unes ni les autres ne présentent rien de remarquable ; aussi sortons dans la cour, si vous voulez bien, et gravissons ensemble l'escalier qui conduit au premier étage.

    C'est un escalier tout en pierre, à marches droites et, tournant à angle droit. Bien que sa construction soit des plus simples et des plus modestes, l'harmonie de ses dimensions et la façon élégante dont il s'avance vers le milieu de la cour lui donnent, un cachet particulier, Il serait encore en parfait état si les deux pilastres qui terminaient inférieurement sa rampe de pierre n'avaient disparu. D'ailleurs les propriétaires actuels du château ont trouvé plus commode un escalier en bois, d'une simplicité qui n'exclut pas l'élégance, qu'ils ont fait construire intérieurement.

    Sur le palier d'arrivée on se trouve en face d'une porte rectangulaire, aujourd'hui murée, et qui donnait accès dans les appartements du commandeur. Le linteau porte en relief un écusson entouré d'une torsade ; mais les armes ont été grattées et, à leur place, la date 1789 qui s'y étale victorieusement prouve que le vandalisme révolutionnaire est passé par là (3).
    3. On trouve fréquemment dans les environs des pierres de bornage de plus d'un mètre de hauteur et qui portent elles aussi des traces de grattage.

    C'est au premier étage, sans doute, que se trouvaient les appartements du commandeur. Ils se composaient de quatre pièces et la principale, qui donne entrée dans toutes les autres, occupe à elle seule la moitié environ de la surface totale.

    D'ailleurs, tandis, quel les propriétaires actuels ont fait subir aux autres pièces quelques récents travaux d'aménagement, la pièce principale est restée ce qu'elle était jadis. C'est même, avec un respect quasi religieux que les nouveaux hôtes du château vous introduisent dans ce qu'ils appellent « le salon du commandeur » C'est une grande salle carrelée de briques et pourvue d'une vaste cheminée dont l'ouverture ne mesure pas moins de 2 m. 20 de largeur sur 1 m. 70 de hauteur.
    Cette cheminée est toute en pierre et le chambranle supérieur, bien que dépourvu d'étagère, est orné de quelques gracieuses sculptures.

    La salle est insuffisamment éclairée par une seule fenêtre haute de près de trois mètres et percée comme une niche dans un mur de 1 m. 20 d'épaisseur. Un meneau horizontal, et absolument dépourvu de moulures, la partage transversalement en deux parties. Il existe encore au même étage deux autres fenêtres, dont la construction est identique à celle que je viens de décrire.

    Le deuxième étage (où nous conduit un étroit escalier intérieur) est partagé en deux pièces d'égales dimensions, mais qui sont absolument nues. On y remarque, cependant, quelques meurtrières plongeantes et verticales ; chacune d'elles est percée à niveau du plancher et dans le mur d'allège d'une petite baie rectangulaire. Au dehors, ces meurtrières échappent aux regards et l'œil ne s'arrête que sur les petites ouvertures qui sont placées au-dessus.

    Il y avait autrefois un troisième étage qui a disparu ; les murs ont été démolis à leur partie supérieure et le toit a été reconstruit. Quelques meurtrières, qu'affleure aujourd'hui la toiture, prouvent cependant que ce troisième étage existait et qu'il possédait des meurtrières semblables à celles que possède encore le second étage.

    Je descendis donc dans la cour et je pénétrai successivement dans tous les autres locaux qui comprennent, comme je l'ai déjà dit : des granges, des écuries, des celliers, des caves, des volières, etc. ; mais tout ayant été remanié à l'intérieur, je n'y surpris rien de très intéressant : des tronçons d'escaliers de pierre, quelques vieilles, portes étroites, quelques meurtrières, c'est là tout ce qu'on y voit aujourd'hui.

    Je remarquai, cependant, que les meurtrières ne ressemblaient point à celles que je venais de voir sur les murs du château ; au lieu d'être placées au-dessous d'une baie et dans une sorte de niche voûtée en berceau surbaissé, celles-ci présentent intérieurement une simple ouverture rectangulaire, évasée, terminant inférieurement par un plan incliné, et sont tout juste assez spacieuses pour contenir un défenseur.

    Le propriétaire actuel, M. Salesses, me disait qu'il y a une dizaine d'années, il existait dans la grange un cachot souterrain donnant accès dans une galerie voûtée, laquelle allait déboucher à quelques mètres plus loin et en dehors de l'enceinte des bâtiments ; mais, hélas ! Un pressoir a été construit sur ledit cachot et l'ouverture de la galerie elle-même a été comblée.

    Telles sont toutes les particularités qui m'ont paru intéressantes et que je me permets de signaler à tous ceux qui iront visiter l'ancienne résidence des commandeurs de la Claverie.
    M. Gilbert BREGAIL. La commanderie d'Ayguetinte. Revue de Gascogne : bulletin mensuel du Comité d'histoire et d'archéologie de la province ecclésiastique d'Auch, page 63 et suivantes, tome XXXVI. Auch janvier 1895 BNF

    Gélotte


    Gélotte
    Domaine du Temple de Gélotte


    Bien que le « dîmaire de Gelotte » appartînt à « Monsieur le chapitre Sainte-Marie d’Auch, » il est prouvé que Gelotte était une dépendance de la Cavalerie, successivement commanderie du Temple et de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
    Il en est fait mention dans l’inventaire général conservé aux archives de Malte, du grand prieuré de Toulouse. Outre Gelotte, Castagnes, les tours de Castillon et l’Hespitalet en Beaucaire ont aussi fait partie du domaine des Templiers et de l’ordre de Malte.
    En 1620, par acte du 20 mai, Me Papon, notaire d’Ayguetinte, retint l’acte d’affermé des tours de Castillon et du membre de l’Hespitalet fait par frère Denis de Polastron, chevalier de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et commandeur de la Cavalerie, au profit de Sire Antoine Picon.

    Mais le temps marchait : les redevances féodales, si régulièrement établies dans le passé, devenaient désormais de plus en plus lourdes aux populations, à mesure que le pouvoir monarchique, absolu, centralisé, étendait sa domination. D’un autre côté, le fisc livrait déjà la France à une armée d’employés si souvent trop zélés. Il arriva un moment où la communauté de Gelotte, à l’exemple de Lectoure, du Mas Fimarcon, de Valadrouze, de Benquet, se refusa à payer la dîme levée jusque-là au profit du commandeur de la Cavalerie.

    Les habitants de Lectoure se sont persuadés pendant quatre ans m’avoir endormi de leurs contes ; il a fallu un arrêt pour les dissuader. Cet exemple n’a pas peu servi à faire faire des réflexions aux habitants du Mas ; je les ay reçus à résipiscence ; ceux de Benquet m’ont amusé trois ans par des défenses et des désistements alternatifs ; j’ay accepté de transiger avec eux, et la transaction écrite sur le registre du notaire, ils refusèrent de la signer. Toutes ces lenteurs sont devenues en 1785 un motif de confiance pour les habitants de Valadrouze, et successivement de Larroque. Gelotte avait également délibéré en 1785, mais sa confiance n’était pas encore suffisamment affermie ; ce ne fut que l’année dernière qu’elle se livra à la contagion de l’exemple. C’est cette succession d’hostilités, Monsieur, qui m’a déterminé à faire enfin le voyage de Paris pour en arrêter le cours. Les arrêts affichés à Gelotte les 4 et 5 may doivent vous avoir appris quelle en a été l’issue.
    Sources : Revue de Gascogne : bulletin mensuel du Comité d’histoire et d’archéologie de la province ecclésiastique d’Auch, page 199 et 202. Tome 10. 1869 Auch. BNF


    Cavalerie (La) (Gers) (32)

    du Temple La Cavalerie ou Claverie d'Armagnac
    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Valence-sur-Baïse, Commune: Ayguepinte - 32


    Maison du Temple La Cavalerie
    Maison du Temple La Cavalerie


    Entre le Castéra Verduzan et Ayguetinte, la maison templière de la Cavalerie est fondé par les Seigneurs de Pardailhan entre le XIIe et le XIIIe siècle. Austère et d'une robuste simplicité, elle comprend un groupe de bâtiments contiguës et disposés en rectangle pour former une cour intérieure d'une vingtaine de mètres de long. L'un des petits cotés est fermé par une solide tour de garde carrée à trois niveaux; celui qui lui fait face par une grange fortifiée, une écurie et un chai. L'un des grands cotés est occupé par un haut mur rempart tandis que l'autre côté est défendu par une chapelle forteresse. On rentre dans la cour par un lourd portail entre chapelle et tour. L'ensemble défensif permet aux habitants du petit village de la Cavalerie de se mettre à l'abri lors d'un coup de force extérieur; il procure aussi à la petite communauté des frères soldats du Christ toute la quiétude nécessaire à leur mission monastique.


    La Claverie d'Armagnac
    La Claverie, image d'Archives - Sources: Association Les Amis de la Commanderie


    Mais la Commanderie est aussi un petit centre d'économie: exploitation agricole et viticole, halte pour les pèlerins de saint Jacques de Compostelle, élevage et dressage de chevaux combattants; comme quelques centaines d'autres commanderies rurales en France, elle contribue à accomplir l'idéal moyenâgeux de l'ordre Templier: protéger les chemins vers Jérusalem et défendre par les armes, la chrétienté partout où elle est menacée.

    La commanderie est dirigée par un chevalier commandeur. Il est de condition noble, organise et gère une petite communauté d'une dizaine de frères. Sous ses ordres, des chevaliers nobles également, sont eux-mêmes assistés de sergents et écuyers de condition plus modeste. Des frères occupent les fonctions essentielles de forgeron, maréchal ferrant, boulanger et chapelain. Les taches agricoles sont organisées par les moines mais laissées le plus souvent à des corvéables ou à une main d'oeuvre extérieure. Il en est de même pour le travail de la pierre dévolue aux compagnons itinérants.


    Porte Romane
    Porte Romane - Sources: Association Les Amis de la Commanderie


    Un frère chapelain est chargé de conduire les nombreux offices et services qui rythment très précisément la vie de ces moines soldats, des matines à 5 heures du matin jusqu'au primes à minuit. On pénètre dans la chapelle par une porte étroite donnant sur la cour. Un gros tore horizontal en pierre sous l'arc en tiers-point impose l'humilité. La porte peut être barrée solidement par l'intérieur grâce à des cavités profondes dans l'épaisseur du mur. L'ornementation est des plus modeste: les badigeons à la chaux sur la pierre obéissent aux règles de simplicité toutes bernardines. Le sanctuaire est formé d'une abside voûtée en cul de four et d'une travée de choeur en plein centre. Le chevet est éclairé par trois fenêtres romanes étroites set évasées intérieurement et extérieurement. Une grande pierre plate au bord inférieur chanfreiné tient lieu d'autel. Dans l'encoignure formée par les gros pilastres et les murs de la nef, deux piédestaux surmontés portent des statues mariales. La nef, d'une dizaine de mètres de long est pourvue de quatre meurtrières rectangulaires largement évasées vers l'intérieur.

    L'épaisseur des murs, la rudesse du gré des pierres, l'étroitesse des ouvertures donnent au lieu une rigueur, une austérité à la fois monastique et militaire que la lueur des bougies vient à peine adoucir.
    Sources: Association Les Amis de la Commanderie La Claverie d'Armagnac

    La commanderie de La Cavalerie
    Le 16 juin dernier, vivement intéressés par la lecture d'un fort curieux mémoire de leur confrère M. Brégail (1), le président et l'un des vice-présidents de la Société archéologique du Gers sont allés visiter ce qui reste de la commanderie de La Cavalerie, possession des Templiers d'abord, puis siège très important des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans notre pays (2).
    1. Soirées archéologiques, III, 1894, page 130.
    2. Il y aurait à faire une très importante histoire de cet établissement et de ses dépendances. Le très riche fonds de Malte, aux Archives départementales de la Haute-Garonne, fournirait des renseignements considérables et de premier ordre. M. Antoine du Bourg, aujourd'hui Dom du Bourg, n'a fait qu'effleurer le sujet dans son Histoire du Grand Prieuré de Toulouse.
    Dans le chapitre XX de cet ouvrage, qui a pour titre Commanderie de La Cavalerie, on peut lire (page 353) :
    Les membres de cette circonscription étaient :
    1° Ayguetinte (annexe de La Cavalerie)
    2° Sainte-Christie et ses annexes, Saint-André d'Esquerens et Saint-Jean-de-Barcagnères (près de Castillon)
    3° Riscle
    4° Saint-Jean-de-Somonville
    5° Abrin et son annexe Aurens
    6° Nomdieu et ses annexes : Sainte-Foy, Ponsac, Bonnefond, Saint-Vincens
    7° Arpentian et La Grange-Martin.
    Dans un autre article, cette énumération sera complétée d'après un magnifique cadastre des dépendances de La Cavalerie en 1780, que possède M. Albert Descamps, ancien député du Gers que peu de temps, les visiteurs se sont contentés d'étudier la chapelle ; et il leur a paru nécessaire de la décrire avec soin.


    La petite église romane de La Cavalerie, bâtie sur une hauteur qui domine la vallée de l'Auloue, au nord du Castéra-Verduzan, est d'une austère et robuste simplicité (3). Elle est du XIe ou du XIIe siècle, mais plutôt du XIe siècle. A cette époque les moines guerriers ne songeaient guère à embellir de sculptures délicates leurs maisons ou leurs Maisons. Bien asseoir leurs possessions, les assortir de chapelles aux murs solides, consacrer leurs revenus à batailler pour la foi en Palestine et partout où il était nécessaire, telle était leur mission.
    3. Ce caractère se retrouve dans les petites églises de cet ordre encore debout :
    l'Hôpital Sainte-Christie (commune de Cravencères)
    Abrin (commune de Castelnau-sur-l'Auvignon)
    Nomdieu (Lot-et-Garonne).
    Voir sur celle-ci l'ouvrage de M. Tholin, l'Architecture religieuse de l'Agenais.


    Le sanctuaire attire tout d'abord l'attention. Plus étroit que la nef de quelques centimètres (largeur de la nef 5 mètres 86, largeur du sanctuaire 5 m 70), il est formé d'une abside voûtée en cul-de-four et d'une travée de chœur à plein cintre (longueur du sanctuaire 6 m 50), Un arc doubleau et un arc triomphal séparent la travée du chœur de l'abside et le sanctuaire de la nef. Ces arcs sont formés par deux fortes plates-bandes concentriques et portées par des pilastres rectangulaires ; à l'arc triomphal, du côté de la nef et du côté de l'abside, la grande arcature repose sur des consoles qui s'amortissent en dentelures. Un simple bandeau chanfreiné suit le haut des murs et des pilastres à la naissance des arcs et des voûtes. L'abside est éclairée par trois fenêtres romanes à plein cintre, étroites et évasées vers l'intérieur et l'extérieur ; celle du milieu est très allongée.

    La nef a dix mètres de long ; elle est pourvue de trois fenêtres rectangulaires, une dans le mur du nord et deux dans celui du midi. La porte principale était dans le mur du couchant qui n'existe plus. On voit cependant à droite et à gauche les trous de la barre qui maintenait solidement la fermeture (4). Une petite porte percée dans le mur du nord, carrée à l'extérieur, à plein cintre à l'intérieur, faisait communiquer l'église avec la cour de la commanderie qui tient la place des cloîtres dans les monastères.
    4. Ce moyen d'assurer la clôture des églises, des châteaux et des maisons, très commun en Gascogne, a mis en usage le verbe barra (fermer). Aujourd'hui, barra la porto ne signifie point mettre la barre en travers de la porte pour l'assujettir solidement, mais simplement fermer la porte.

    Eglise de la commanderie


    Eglise de la commanderie en 1900
    Eglise de la commanderie en 1900 - Sources: Bnf


    Si on fait le tour de l'église on remarque, au rond-point, des contreforts entre les fenêtres en face de l'arc doubleau du sanctuaire et de l'arc triomphal. L'absence de contreforts aux murs de la nef donne à penser qu'elle ne fut jamais voûtée. M. Brégail a observé de nombreuses marques d'appareils ; « celle que l'on rencontre le plus fréquemment, dit-il, affecte la forme d'un A gothique. »

    Dans les deux encoignures formées par les gros pilastres de l'arc triomphal et les murs de la nef on remarque deux piédestaux rectangulaires sur bases cubiques surmontés, en guise de chapiteau, d'une simple pierre plate chanfreinée ; ils sont contemporains de l'église et portaient des statues.

    Un petit autel, bien dans les proportions de l'édifice et de la même époque, occupe le fond du sanctuaire. Sur la table, formée d'une seule pierre au bord inférieur chanfreiné, du côté de l'épître, on peut voir qu'il a été creusé une ouverture cruciforme fermée avec un blocage maçonné. Il est à peu près certain que cette entaille a été faite pour placer des reliques. La liturgie veut, en effet, que l'autel contienne des reliques ; et, quand le prêtre commence la messe, il se met sous la protection des saints dont les reliques sont là (per merita sanctorum quorum reliquia hic sunt)

    On a rarement occasion de constater comment les reliques étaient disposées à l'intérieur de nos vieux autels. Les découvertes fort importantes, faites il y a une vingtaine d'années dans l'autel roman de Valcabrère, près de Saint-Bertrand-de-Comminges (5), et aussi la pensée que de pieux chevaliers protecteurs du Saint-Sépulcre et de tous les grands pèlerinages de la chrétienté devaient être riches en reliques, doivent faire désirer qu'on fasse des recherches dans l'autel de l'église de La Cavalerie. Ces recherches doivent être faites par un archéologue, mais assisté d'un membre du clergé, afin que, s'il y a bien là des reliques, elles soient reconnues par l'autorité compétente et traitées avec le respect qui leur est dû.
    5. Découverte de reliques dans l'autel de l'église de Valcabrère (Haute-Garonne), par M. B. BERNARD (Caen, 1888, in-8°, 15 pages avec dessins). Extrait du compte-rendu du congrès tenu par la Société française d'archéologie à Nantes, en 1886.)

    Deux enfeus ont été largement ouverts en brèche dans les murs de la nef. Sous une arcade en tiers points et à la hauteur d'un autel sont posées des dalles ou pierres plates qui couvrent le tombeau (6). Le plus ancien de ces enfeus, celui du nord, avec son tore sans méplat, ses colonnettes à chapiteaux, le double et robuste relief de son tom beau, est du XIIIe siècle. Celui du midi, avec son mince méplat sur les tores, ses bases prismatiques, est du XIVe siècle. Sur la devanture du tombeau de cet enfeu on a placé une large bande de pierres sculptées à faible relief et qui sont de deux sortes : les unes représentent une arcature trilobée, avec des trèfles ; les autres, des quatre-feuilles dans des losanges par des rectangles. Ces pierres disparates semblent avoir appartenu à deux monuments, en sorte que cet édicule, dont les pierres sont d'ailleurs quelque peu disjointes, pourrait bien n'être pas intact à l'intérieur. Il n'en est pas de même de l'enfeu du nord ; celui-ci semble n'avoir jamais été ouvert. Il y aurait intérêt à voir l'intérieur de ces tombeaux pour constater le mode de sépulture. A Abrin, dans la fosse d'un édicule de ce genre, on a trouvé les ossements de plusieurs cadavres ; il est donc probable que c'étaient des charniers.
    La voûte de l'abside est ornée de peintures fort bien conservées.

    Dans la partie supérieure ce sont des rosaces. Celle du milieu représente le Saint-Esprit sous la forme d'une colombe entourée de rayons ; les autres nous montrent, attachées à un bouton central, des palmettes recourbées comme si on leur avait imprimé un mouvement de rotation. Plus bas, entre des colonnes torses ornées de pampres et de raisins, on a peint des encadrements contenant des palmettes s'enroulant des deux côtés d'une tige.
    6. M. Brégail a donné les dimensions de ces édicules : longueur 2 m 50, hauteur 3 m 50, profondeur 0m70.

    Au-dessous de l'imposte qui sépare la voûte du mur, est une bande de palmettes enroulées deux à deux ; enfin, entre chaque fenêtre, deux pilastres accostent un encadrement dont la peinture intérieure a disparu. Un même motif d'ornementation entoure les rosaces et forme les encadrements : des guirlandes de feuilles imbriquées, reliées par des perles. Ces colonnes torses, ornées de pampres et de raisins, et la disposition symétrique de l'ensemble appartiennent à l'art classique et ne paraissent pas remonter plus haut que le XVIIe siècle.

    Un tableau peint sur toile, dont il ne reste que quelques morceaux, fut placé au centre du rond-point après la confection des peintures. Il représentait un guerrier en pied, avec casque à plumes blanches : c'était saint Georges, le patron de l'église.

    Les visiteurs n'ont pu étudier à loisir les bâtiments de la commanderie ; mais en voici une description faite en 1780, et que nous avons extraite des registres que possède M. Descamps : Avons trouvé ledit château contigu à ladite église située sur un plateau assez élevé et presque à tenant le village de la cavalerie qu'est aussi sur le même plateau, consistant en une maison de forme de carré long qui est au couchant. Au midi est l'église, au levant est une belle grange que ledit seigneur commandeur vient de faire construire à neuf, dans laquelle on peut enfermer tout au moins cent quarante charrettes de foin.
    Au nord est le logement des bordiers avec les écuries. Toutes ces bâtisses forment une belle cour carrée dans laquelle on entre par un grand portail entre l'église et le château qui est au midi de ladite cour, que ledit seigneur vient de faire refaire à neuf, au-dessus duquel portail d'entrée sont les armes du roi et de la religion accolées en signe de la sauvegarde et protection spéciale sous laquelle nos rois ont toujours pris et mis les maisons comme les biens de l'ordre de Malte.

    Le grand portail construit par le commandeur de Malvin de Montazet n'existe plus ; mais du château il reste une simple tour carrée aux murs épais, a dit M. Brégail. Au Moyen-âge, l'architecture militaire n'était pas fort compliquée en Gascogne. A l'abri des gros murs, dans la sécurité la plus complète, les moines guerriers, habitués à la vie dure qu'on mène à la guerre, n'avaient pas besoin d'un grand confort. De là ils ont dirigé pendant des siècles les affaires des vastes et nombreuses possessions qui dépendaient de la commanderie. Ils ont centralisé là leurs revenus, pour les employer aux besoins de la guerre contre les mécréants.
    Sources : PAR M. ADRIEN LAVERGNE. Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers. VIe année, IVe trimestre 1905. Auch 1905 - Bnf


    Enmartin, En Martin (Grange) (32)

    La Grange d’En Martin


    Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Pardiac-Rivière-Basse, Commune: Castelnau-d’Anglès - 32


    Domaine du Temple d’En Martin

    Domaine du Temple d’En Martin


    Castelnau-d’Angles


    Outre l’église paroissiale Saint-Pierre de Castelnau, il y avait sur le territoire :
    1° La chapelle de Sainte Catherine, au cimetière, près du chemin qui conduit du village au château. Il n’en reste pas vestige.
    2° L’église de Saint-Jacques, avec cimetière, au quartier de Baluhet.
    3° L’église de Saint-Nicolas, près la grange d’Enmartin.
    4° La grange d’Enmartin, avec chapelle domestique.
    5° La salle de Rambos avec l’église de Saint-Luper.

    La Grange d’En Martin ou d’Enmartin


    — Cette grange est à l’extrémité nord-est de la paroisse de Castelnau-d’Angles, tout proche des limites de Saint-Arailles. Ce domaine fut donné aux chevaliers de la Milice du Temple, par Arsieu II, baron de Montesquiou, en échange de la salle de Rambos et de l’église de Brélous, en Saint-Arailles. Cet acte d’échange est de l’année 1250.

    Les chevaliers passèrent accord avec l’archevêque d’Auch relatif à l’établissement des dîmes de ce domaine. Cet accord est passé entre l’archevêque Hispan et Vital d’Orleix, commandeur de la maison du Temple de Bordères, au diocèse de Tarbes. Il règle que les religieux ne paieront que la moitié des dîmes sur le blé et le lin ; leurs serviteurs, résidant sur le territoire de la grange d’Enmartin, paieront sur le blé et le vin. Cette charte est de l’année 1256.

    En 1315, la grange d’Enmartin fut attribuée aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
    Ce domaine relevait de la commanderie de la Cavalerie, et les revenus étaient perçus par le granger de Vic-Fezensac. En dernier lieu ces revenus étaient affectés aux chapelains et servants d’armes de la langue de Provence. La grange a été vendue lors de la suppression de l’ordre de Malte.
    Ce n’est plus aujourd’hui qu’une métairie dont les bâtiments ruraux sont adossés à une grosse tour carrée du style du XIIIe siècle. Sur toutes les limites de la terre on retrouve de grandes bornes en pierre de taille sur lesquelles était gravée la croix de Malte.

    L’église Saint-Nicolas, située sur le territoire de la grange d’Enmartin, a été ruinée depuis longtemps ; il ne reste plus qu’un pan de mur du sanctuaire et des traces de son cimetière.
    Sources : Revue de Gascogne : bulletin mensuel du Comité d’histoire et d’archéologie de la province ecclésiastique d’Auch, tome XXXVIII, page 153. Auch 1897. BNF

    Rambos-Enmartin
    Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: Vic-Fezensac - 32
    Ce domaine est à l’extrémité septentrionale du territoire de Castelnau, sur un coteau qui domine à l’est la petite vallée de la Guiroue. Dès les temps les plus reculés il y avait en ce lieu une église sous le vocable de Saint-Luper.
    Les terres et l’église de Rambos avaient été données au XIIe siècle par le baron de Montesquiou et l’archevêque d’Auch à la Milice du Temple.
    En 1250, pour cause de convenances, le baron, l’archevêque et les Templiers firent échange. La suzeraineté de Rambos revint à l’archevêque. Les Templiers eurent la grange d’Enmartin.
    Le baron de Montesquiou eut Brétous et les territoires en dépendant. En 1279 cet échange fut définitivement confirmé.
    Sources : Revue de Gascogne : bulletin mensuel du Comité d’histoire et d’archéologie de la province ecclésiastique d’Auch, tome 38. Auch 1897. BNF

    Brétou


    Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Argelès-Gazost, Canton: La Vallée des Gaves, Commune: Arrens-Marsous - 65


    Domaine du Temple de Brétou
    Domaine du Temple de Brétou


    La Généalogie de la maison de Montesquiou (Preuves, page 24) a publié un acte du 22 janvier 1279, par lequel Raymond Aymeri de Montesquiou fait une libéralité aux Templiers de la maison de Bordères. Cet instrument explique que le Temple de Bordères possédait les territoires de Brelas (aujourd’hui Brétou), chapelle reconstruite à la fin du XIIIe siècle en la paroisse de Saint-Arailles) et le territoire d’Arambas (Rambaz, en Castelnau-d’Angles) ; qu’ils ont cédé ces territoires à Raymond Aymeri, lequel leur a donné en échange le territoire de Martin. Des difficultés s’étant élevées sur les limites des terres ainsi données, le seigneur de Montesquiou a fait poser des bornes et creuser des fossés, distinguens et declarans per signa in circuitu posita atque valla, et la propriété est définitivement fixée.

    Les Templiers y forment un de ces établissements ruraux que l’on nommait granges ; le lieu s’appelle depuis lors La grange En Martin, nom qu’il porte encore aujourd’hui. Ils y bâtissent suivant l’usage une grosse tour carrée dont les murs ont 1m 50 d’épaisseur, en petit appareil, et subsistent encore jusqu’à la hauteur de huit ou dix mètres.

    Elle sert depuis longtemps d’étable et de grenier. Les bornes plantées en 1279 sont de fortes pierres taillées, sortant de plus d’un mètre au-dessus du sol et ornées autrefois d’un écusson à la croix du Temple, que l’on a fait disparaître au temps de la Révolution. Les fossés sont encore entretenus presque partout. La chapelle, entièrement ruinée à la même époque désastreuse, était entourée d’un cimetière où les laboureurs ont trouvé une tombe en pierre, datant par conséquent du XIIIe siècle au moins.

    Des mains des Templiers, La grange En Martin a passé dans celles des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui l’ont conservée jusqu’à la confiscation. C’était le bénéfice d’un chevalier qui, de temps en temps, venait la visiter et acquitter des obits dans la chapelle, où il disait la messe en posant une épée sur le coin de l’autel, suivant le rit ancien de son ordre.

    Le domaine compris entre les bornes et les fossés renfermait 72 hectares ; il était affermé au dernier siècle moyennant 1400 livres.

    La grange En Martin est dans la commune de Castelnau-d’Angles, au fond d’une vallée arrosée par une fontaine abondante. De la route qui suit la plaine de l’Osse on aperçoit la vieille tour des Templiers.
    Sources: Adrien Lavergne - Revue de Gascogne : bulletin mensuel du Comité d’histoire et d’archéologie de la province ecclésiastique d’Auch, page 197. Auch 1878. Bnf


    Gimbrède (32)

    Maison du Temple de Gimbrède
    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Miradoux - 32


    Maison du Temple de Gimbrède
    Maison du Temple de Gimbrède


    A une petite distance de Golfech sur les limites de la Gascogne les Templiers possédaient jadis la ville et le donjon de Gimbrède. Une obscurité absolue nous dérobe les origines de leur établissement. L'incendie qui dévora le château de Gimbrède et dont nous aurons l'occasion de parler dans la suite, anéantit complètement les archives de cette vieille commanderie. Aussi sommes-nous obligés de passer sous silence l'existence tout entière du Temple de Gimbrède, que nous pouvons constater par la simple mention de quelques-uns de ses commandeurs dans de vieux inventaires. Lorsque les documents contenus dans ses archives commencent à nous initier à son histoire, nous la trouvons au pouvoir des hospitaliers, qui lui avaient conservé son titre de commanderie.

    De sa vieille tour du Temple, le commandeur de Gimbrède étendait son autorité à:
    Saint-Jean-de-La-Lanne
    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Fleurance, Commune: Goutz - 32


    Domaine du  Temple à Saint-Jean-de-La-Lanne
    Domaine du Temple à Saint-Jean-de-La-Lanne


    Cuq
    Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Agen, Canton: Astaffort - 47


    Domaine du  Temple à Cuq
    Localisation: Domaine du Temple à Cuq


    Miradoux
    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Miradoux - 32


    Domaine du  Temple à Miradoux
    Localisation: Domaine du Temple à Miradoux


    Rouillac
    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Miradoux - 32


    Domaine du  Temple à Rouillac
    Localisation: Domaine du Temple à Rouillac


    Lieux
    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Miradoux, Commune: Barbonvielle - 32


    Domaine du  Temple à Lieux
    Localisation: Domaine du Temple à Lieux


    Caudecoste
    Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Agen, Canton: Astaffort - 47


    Domaine du  Temple à Caudecoste
    Domaine du Temple à Caudecoste


    Le plus ancien acte que nous fournissent les archives est un accord conclu le 17 mai 1340 entre le Commandeur et les consuls de Gimbrède; ces derniers demandaient à leurs seigneurs pour favoriser la foire et les marchés de la ville, d'accorder aux marchands étrangers qui s'y rendaient les mêmes exemptions et les mêmes privilèges dont ils jouissaient dans les villes voisines (cette foire tenue chaque année le jour de fête de Saint George et ces marchés ayant lieu tous les mardis, avaient été concédés au précepteur et à la communauté par un Lieutenant du Roi en Languedoc).

    Le chevalier Guillaume de la Tour, « procureur de noble et puissant seigneur Bertrand de Cancezio, chevalier de Saint-Jean, précepteur de Gimbrède, accéda aux voeux des habitants, mais stipula en retour que, pendant 15 jours dans le mois d'août, lui et ses successeurs auraient seuls le droit de faire vendre du vin dans les tavernes de la ville. »

    La place de Gimbrède était située au milieu des domaines et sous la suzeraineté des vicomtes de Lomagne, qui peut-être l'avaient donné dans le principe à l'Ordre du Temple. Nous trouvons dans les archives un extrait fait pendant le XVe siècle d'une transaction, conclue vers 1280, entre Elye de Talleyrand comte de Périgord, agissant au nom de sa femme, Philippia de « Peyratort », vicomtesse de Lomagne et le Commandeur du Temple de Gimbrède, assisté de celui d'Argentein, au sujet des juridictions de Gimbrède et de Rouillac que réclamaient les deux parties. Il fut convenu que pour le lieu de Rouillac (32) la haute seigneurie appartiendrait à la vicomtesse et le reste de la Juridiction par indivis entre les deux compétiteurs, tandis que les Templiers auraient en entier la haute, moyenne et basse justice du lieu de Gimbrède, tout en étant tenus à l'hommage envers leur suzerain.

    Magister Templier de Gimbrède.
    1160-1161. Gaston de Castelmauron
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

    Gimbrède
    Lire l'article de Madame Ingrid Carlander sur Gimbrède


    Isle-Jourdain (32)

    Domaine du Temple de l’Isle-Jourdain
    Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: L’Isle-Jourdain - 32


    Domaine du Temple de l’Isle-Jourdain
    Domaine du Temple de l’Isle-Jourdain


    Citons entre autres la donation que firent aux Templiers, le 22 novembre 1231, Folquier de la Tour et sa femme, dame Longue, fille de Bernard de l’Isle, de leur château de Patras, situé « dans le bourg de l’Isle-Jourdain, entre les barrières de la ville et « l’égise Saint-Martin. »

    Le Prieur de cette dernière église, Pierre de Montaut, disputa, quelque temps après, la possession de ce fief aux Templiers, dont les droits furent consacrés par jugement des consuls de l’Isle, présidés par Arnaud de Galician, viguier de cette ville pour le seigneur Jourdain (20 avril 1240).

    Malheureusement l’Isle-Jourdain eut à souffrir des guerres de religion (son seigneur était chef des protestants). Son église fut démolie et reconstruite 3 fois en 8 ans. Plus tard en 1621, Richelieu ordonna la démolition du château fort et des murailles et fit combler les fossés.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg 1883. BNF

    Isle-Jourdain
    Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Lévignac - 31


    Isle-Jourdain
    Isle-Jourdain


    On a vu l’ardente dévotion que saint Bertrand avait vouée au patron de l’église de son baptême. Il persuada à son frère, Raimond, sire de L’Isle, d’en faire un Prieuré sous la dépendance immédiate des chanoines réguliers de Saint-Etienne de Toulouse, qui y entretiendraient un petit essaim de religieux. Environ deux cents ans plus tard, le Pape Jean XXII (Jacques d’Euse, natif de Cahors), que le mariage de son neveu avait apparenté à la Maison de L’Isle, éleva ce Prieuré de Saint-Martin à la dignité de Collégiale, par une bulle (1) datée d’Avignon le 22 février 1318.
    1. Une copie sur parchemin de cette bulle est conservée aux Archives paroissiales, ainsi que celle des statuts de cet important Chapitre, qui ne comprenait pas moins de 12 chanoines, 24 chapelains, 2 diacres, 2 sous-diacres et 6 minorés.

    Ce grand bienfait, qui transformait presque L’Isle-Jourdain en ville épiscopale, n’est pas le seul dont elle soit redevable à l’administration prospère des neveux de saint Bertrand.
    Dès l’an 1134, onze ans après la bienheureuse mort de leur oncle, le sire Bernard 1er Jourdain, de concert avec Guillaume de L’Isle, archevêque d’Auch, et Vital de Iscio (Islio), seigneur d’Endoufielle, frère de ce dernier, font venir les Templiers et leur donnent l’église de Larmont, située entre Segouflelle et Lévignac (2).
    2. Du BOURG, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse, note 14. Les touristes admirent encore cet édifice.

    Au siècle suivant, c’est dans sa ville même que Bernard II de Jourdain établit cet Ordre militaire et hospitalier, dont saint Bernard 1091-1153) avait composé la règle, et qui couvrait la France de ses commanderies (3).
    3. Le 22 novembre 1231, dame Longue de L’Isle, fille du sire fondateur et femme de Foulquier de La Tour, donne aux Templiers de L’Isle-Jourdain le château de Patras situé entre le Barry et l’église Saint-Martin. Du Bourg, Histoire de Malte, page 73.

    — Après la suppression de cet Ordre (6 mai 1312), leur maison « Iisloise » passa dans la chambre prieurale de Toulouse. Au siècle suivant, les hospitaliers de Saint-Jean l’érigèrent en une commanderie séparée, qui finalement fut réunie à celle de Larmont.
    — Les chapiteaux sculptés qui servent maintenant de bénitiers à notre église paroissiale viennent, paraît-il, des Hospitaliers ainsi que la grande cloche qui est au-dessus de la tour de l’église. Elle porte cette inscription : Sancte Johannes, O. P. N. Anno MVCXLVIII (1518)

    Bien que les Templiers et les Frères de Saint-Jean, leurs successeurs, eussent alors leur hospice à L’Isle-Jourdain pour abriter et protéger les pèlerins, alors si nombreux, qui se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle en Espagne ou à Saint-Gilles en Provence, les Pères du Saint-Esprit de Montpellier vinrent fonder chez nous un hôpital pour le soin des malades. Cet Ordre, approuvé par le Pape Innocent III en 1198, avait aussi des Sœurs pour les enfants en bas-âge. Ces religieux portaient le costume ecclésiastique marqué d’une croix de toile blanche à douze pointes.
    Sources : Bénac, Jean-Marie. Saint Bertrand de l’Isle (1040-1123) : évêque de Comminges (1073-1123). Auch 1923. BNF

    Domaind du Temple de L’Isle-en-Jourdain
    En 1167, un chevalier gascon, Athon d’Escorneboeuf, vint donner à la sainte milice du Temple, à Pierre d’Astugue, Maître de la province Toulousaine, avec sa personne, son riche fief de Tizac situé à Gaillarville, près de la Save.
    Cette donation fut faite avec l’assentiment de son suzerain Guillaume de Montpezat qui y ajouta celle d’une somme de 480 sols qu’Athon lui devait pour ce fief.
    Quelque temps après, ce dernier la confirmait solennellement dans l’abbaye de Bonnefont, en présence de sa femme Alazais et de ses filles Marie et Alamane, entre les mains de Guillaume, archevêque d’Auch, d’Arnaud, évêque de Comminges, et de Gérard, évêque de Toulouse 3.
    3. Archives de Marestang, L I.

    La puissante famille de Marestang, témoigna en maintes circonstances sa bienveillance à la maison de Gaillartville ; un de ses membres, par une charte que les archives ne nous ont point conservée, fit cession aux Templiers de la seigneurie sur une portion de son territoire.
    En 1263, nous assistons à la réception du chevalier Bernard de Marestang comme donat dans l’Ordre du Temple (1).
    Les archives nous ont conservé le souvenir de nombreux bienfaits accordés aux Templiers par les seigneurs de l’Isle. Citons entre autres la donation que firent aux Templiers, le 22 novembre 1231, Folquier de la Tour et sa femme, dame Longue, fille de Bernard de l’Isle, de leur château de Patras, situé « dans le bourg de l’Isle-en-Jourdain, entre les barrières de la ville et l’égise Siint-Martin (2). »
    Le Prieur de cette dernière église, Pierre de Montaut, disputa, quelque temps après, la possession de ce fief aux Templiers, dont les droits furent consacrés par jugement des consuls de l’Isle, présidés par Arnaud de Galician, viguier de cette ville pour le seigneur Jourdain (20 avril 1240) (3).
    1. 2. 3. Archives Marestang, L. I.

    En même temps que les chevaliers du Temple étaient, comme nous l’avons vu plus haut, en butte aux attaques acharnées des seigneurs de l’Isle, ces derniers avaient dû entraîner dans leur parti un des anciens protecteurs des religieux ; je veux parler de Bernard de Marestang ; nous le voyons leur disputer leurs droits sur le château et la place de Gaillartville (4). Toutefois ce seigneur ne tarda pas à rendre ses bonnes grâces aux Templiers, comme nous allons le constater.
    4. Archives Marestang, L. I.

    Les places de Marestang et de Gaillartville, avaient sans doute subi quelque désastre non mentionné dans l’histoire de la période que nous venons de parcourir. Toujours est-il que les seigneurs de ces deux villes résolurent d’unir leurs efforts et leurs ressources pour élever à leur place une bastide. Le 1er novembre 1270, une transaction était conclue entre noble Bernard de Marestang et Hugues de Radulphe, Commandeur de Toulouse : la juridiction sera partagée également entre les deux seigneurs qui s’engagent à bâtir une nouvelle ville à frais communs : chacun d’eux aura dans l’intérieur de l’enceinte une motte pour y construire son château avec ses fossés. Ils s’engagent à ne jamais réclamer de droits de questes et d’albergues des futurs habitants, qui ne seront tenus d’aider Bernard de Marestang « que dans le cas ou il voudrait faire le « voyage d’Outremer ou marier quelqu’une de ses filles, et cela, à la connaissance des consuls et du commandeur. »
    Les seigneurs se réservent de régler postérieurement les libertés qu’ils accorderont aux habitants (1).
    Sources : Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France. Toulouse 1883 BNF

    Sous l’administration de la Maison de L’Isle
    Nous n’avons pas à revenir sur les origines de la cité lisloise, que les Itinéraires romains appelaient Buconis parce qu’elle trouvait à l’orée de la grande forêt de Bouconne. C’est apparemment saint Sernin ou Saturnin, disciple de saint Pierre et premier évêque de Toulouse, qui y alluma le flambeau de la foi chrétienne et donna à la localité le patronage de sainte Anne, mère de la T. S. Vierge, qu’elle a toujours conservé. Saint Clair, apôtre de Cologne, martyr de Lectoure, et plus tard saint Orens, le plus célèbre évêque d’Auch (396-446), répandirent aussi la semence évangélique le long de la voie romaine qui unissait Toulouse à Auch. Au printemps de l’an 508, sainte Clolilde et son royal époux traversèrent Buconis et y jetèrent probablement les fondements de l’église de Saint-Martin, qui devint aussitôt paroissiale.

    On a vu plus haut l’ardente dévotion que saint Bertrand avait vouée au patron de l’église de son baptême. Il persuada à son frère, Raimond, sire de L’Isle, d’en faire un Prieuré sous la dépendance immédiate des chanoines réguliers de Saint-Etienne de Toulouse, qui y entretiendraient un petit essaim de religieux. Environ deux cents ans plus tard, le Pape Jean XXII (Jacques d’Euse, natif de Cahors), que le mariage de son neveu avait apparenté à la Maison de L’Isle, éleva ce Prieuré de Saint-Martin à la dignité de Collégiale par une bulle (1) datée d’Avignon le 22 février 1318.
    1. Une copie sur parchemin de cette bulle est conservée aux Archives paroissiales, ainsi que celle des statuts de cet important Chapitre, qui ne comprenait pas moins de 12 chanoines, 24 chapelains, 2 diacres, 2 sous-diacres et 6 minorés.

    Ce grand bienfait, qui transformait presque L’Isle-Jourdain en ville épiscopale, n’est pas le seul dont elle soit redevable à l’administration prospère des neveux de saint Bertrand. Dès l’an 1134, onze ans après la bienheureuse mort de leur oncle, le sire Bernard I de Jourdain, de concert avec Guillaume de L’Isle, archevêque d’Auch, et Vital de Iscio (lslio), seigneur d’Endoufielle, frère de ce dernier, font venir les Templiers et leur donnent l’église de Larmont, située entre Segouflelle et Lévignac (2).
    Du Bourg, Antoine, Histoire du Grand Prieuré, note 14. Les touristes admirent encore cet édifice.
    Sources : 2. Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France. Toulouse 1883 BNF

    Au siècle suivant, c’est dans sa ville même que Bernard II, Jourdain établit cet Ordre militaire et hospitalier, dont saint Bernard (1091-1153) avait composé la règle, et qui couvrait la France de ses commanderies (3).
    3. Le 22 novembre 1231, dame Longue de L’Isle, fille du sire fondateur et femme de Foulquier de La Tour, donne aux Templiers de L’Isle-Jourdain le château de Patras situé entre le Barry et l’église Saint-Martin. Du Bourg Histoire des chevaliers de Malte, page 73.
    — Après la suppression de cet Ordre (6 mai 1312), leur maison lisloise passa dans la chambre prieurale de Toulouse. Au siècle suivant, les hospitaliers de Saint-Jean l’érigèrent en une commanderie séparée, qui finalement fut réunie à celle de Larmont.
    — Les chapiteaux sculptés qui servent maintenant de bénitiers à notre église paroissiale viennent, paraît-il, des Hospitaliers ainsi que la grande cloche qui est au-dessus de la tour de l’église. Elle porte cette inscription : Sanete JoJuinnes, O. P. N. Anno MV CXL VIII (1518).


    Le 8 septembre 1288, en la fête de la Nativité de Notre-Dame, le sire Jourdain IV, marchant sur les traces de son père, fit une deuxième fondation religieuse dans sa capitale. Il obéit en cela aux instances de son oncle l’évêque Bertrand, qui avait quelque temps administré la sirerie et qui venait de s’immortaliser par la construction du choeur de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse. Les nouveaux moines, appelés à faire l’édification des Lislois, étaient les Franciscains, vulgairement appelés Cordeliers à cause de leur costume. L’évêque Bertrand les avait vus à l’oeuvre à Toulouse, dont le monastère fondé du vivant de saint François d’Assise, avait eu pour supérieur le célèbre thaumaturge saint Antoine de Padoue. La Custodie lisloise fut établie en dehors des fortifications, mais près de la porte de Toulouse.

    Bien que les Templiers et les Frères de Saint-Jean, leurs successeurs, eussent alors leur hospice à L’Isle-Jourdain pour abriter et protéger les pèlerins, alors si nombreux, qui se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle en Espagne ou à Saint-Gilles en Provence, les Pères du Saint-Esprit de Montpellier vinrent fonder chez nous un hôpital pour le soin des malades.
    Sources : Bénac, Jean-Marie. Saint Bertrand de l’Isle (1040-1123) : évêque de Comminges (1073-1123). Auch 1923. BNF


    Lalanne-Arqué (32)

    Fief du Temple de Lalanne-Arqué


    Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Masseube - 32


    Fief du Temple de Lalanne-Arqué
    Fief du Temple de Lalanne-Arqué


    Lalanne-Arqué Située dans le comté d'Astarac, cette petite ville était une ancienne dépendance du Temple de Boudrac. Quant et par qui fut donné le fief de Lalane ?

    C'est une question que les archives laissent sans réponse. Pendant le XIIIe siècle, les chevaliers du Temple, voulant construire une bastide sur ce territoire, assez improductif pour eux, implorèrent l'assistance du comte d'Astarac ; un traité de paréage, dont nous ne trouvons que la mention dans des documents postérieurs fut conclu entre le noble comte et le commandeur de Boudrac. En retour de la moitié de la juridiction que lui cédait le Templier et de l'hommage dont il prenait l'engagement pour l'avenir, le suzerain se chargeait des frais de construction de la bastide.

    Au commencement du XIVe siècle, nous trouvons la petite ville de Lalane signalant son existence par la revendication énergique de ses droits, qu'elle croyait menacés par ses seigneurs et le commandeur, Baymond-Guillaume de Benque obligé de transiger, pour lui et pour le comte d'Astarac, avec les consuls de la communauté naissante (1306).

    Boudrac


    Département: Haute-Garonne, Arrondissement et Canton: Saint-Gaudens, Commune: Cazaril-Tambourès - 31


    Domaine du Temple de Boudrac
    Domaine du Temple de Boudrac


    Mais ici, comme pour Boudrac et probablement par la même cause, les archives sont presque muettes sur ce petit établissement du Temple. Un procès que les chevaliers de Saint-Jean eurent à soutenir, en 1696, contre le duc de Boquelaure, comte d'Astarac, qui leur disputait la juridiction de Lalane, vient seul jeter un peu de jour sur son passé; les Hospitaliers réunirent tous les débris du naufrage de leurs archives, firent faire des enquêtes et, quoique n'ayant pas pu retrouver le traité du XIIIe siècle, ils réussirent à faire reconnaître leurs droits et à se faire déclarer, comme par le passé, seigneurs hauts justiciers du lieu de Lalane en paréage avec leur puissant compétiteur.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

    Fief du Temple de Lalanne-Arqué


    Dans l'Histoire du Grand Prieuré de Toulouse l'auteur signale qu'il n'a pas découvert dans le fonds de l'Ordre de Malte, aux Archives départementales de la Haute-Garonne, l'acte de paréage survenu, le 17 juillet 1278, entre Bernard, comte d'Astarac, et les Templiers pour le lieu de Lalanne-Arqué. Ce document a certainement échappé à ses investigations, car il se trouve dans le dossier d'un procès survenu, vers 1696, entre le duc de Roquelaure, comte d'Astarac, et les bayles et consuls de Lalanne-Arqué et de Cabas, dossier classé dans la liasse I. Cabas. C'est une copie du vidimus délivré par le juge de Rivière aux bayles et consuls de la communauté de Lalanne-Arqué, probablement pour le procès contre Roquelaure.

    L'acte de paréage établi en 1278 n'est, à vrai dire, qu'un canevas, car il ne contient que les notes prises par le notaire Bacon en présence des parties. La mort frappa ce notaire avant qu'il eût pu rédiger en due forme l'acte de paréage. Son successeur crut devoir respecter dans leur simple teneur les notes prises par Bacon, lesquelles lui parurent suffisantes pour constituer un instrument complet, quoiqu'il ne contînt aucune des formules sacro-saintes dans lesquelles on noyait au moyen-âge les faits principaux d'un contrat. Nous allons l'analyser, ce qui en facilitera la lecture.

    Le 17 juillet 1278, « les chevaliers du Temple voulant construire une bastide sur ce territoire [de Lalanne-Arqué], assez improductif pour eux, - dit l'auteur de l'Histoire du Grand Prieuré, page 221, - implorèrent l'assistance du comte d'Astarac. »

    Ils chargèrent les précepteurs d'Argenteins, Bordères et Vieuzos de traiter avec ce dernier. Les procureurs du Temple et le comte d'Astarac convinrent de fonder la bastide sur les terres de Lalanne-Arqué et sur celles, limitrophes, de Coumes, en ne prenant sur ces dernières, qui appartenaient au comte, que ce qui serait nécessaire.

    Tous les revenus temporels et les produits de Lalanne et de Coumes, l'administration et la confiscation par autorité de justice des biens meubles et immeubles, seront par moitié. Il est toutefois réservé que, en matière criminelle, après que les personnes prévenues de crime auront été reconnues coupables par la cour et les bayles du comte et du précepteur, la peine encourue par le criminel sera prononcée par le comte ou son bayle. Et dans ce cas, tout stadium (1) et confiscation des biens meubles et immeubles appartenant aux condamnés et situés dans la bastide ou dans les territoires de Lalanne et de Coumes se feront par moitié; en ce qui concerne les immeubles de ces condamnés situés au-dehors, ils seront attribués suivant la coutume du lieu où ils se trouvent.

    Tout ce qui précède étant indivis, aucun des contractants ne devra agir en justice contre cette indivision.

    Les Templiers reconnaissent tenir du comte les terres et les droits ci-dessus comme d'un seigneur souverain. Et ils concèdent que l'on appelle de leur cour au comte lui-même.

    Les Templiers retiennent pour leur Ordre, du consentement du comte, la maison et la grange entourées de fossés qu'ils ont à Lalanne, ainsi que la vigne et le champ voisin qu'ils veulent complanter en vigne sans que le comte puisse y avoir part; de son côté, le comte peut construire une maison et planter une vigne sans que le Temple puisse y avoir part.

    Le comte a sur les habitations de la bastide de Lalanne le droit d'usage qu'il possède dans le reste de la comté là où il existe, mais seulement dans les deux cas suivants: s'il lui était fait une injure manifeste; s'il lui était fait violence par chevauchée. Dans les autres cas, il ne doit chasser personne de la bastide, ni rien exiger de ses habitants.
    1 Nous n'avons pu trouver ce mot. Ne faut-il pas lire vadium: vadimonium, fidejussio, pignus, poenu, muleta, etc. - V. Du Cange, au mot vadium.
    Sources: Bulletin de la Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers, année 1912 A13. Editeur: L. Cocharaux Auch 1900-1924


    Lamaguere (32)

    Chapelle templière de Lamaguère


    Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: Saramon - 32


    Chapelle templière de Lamaguère
    Chapelle templière de Lamaguère


    Fortaner de l'Olmède, qui figure dans l'acte solennel signé au château d'Aulin, dans les circonstances rappelées par la charte, habitait le château de L'Omède (maintenant L'aumède), dont les ruines se montrent encore au-dessus d'un mamelon, sur la rive droite de l'Arrats, entre Lamaguère, qui possède une antique église romane des Templiers, et Tachoires, où les chevaliers du Temple eurent une Commanderie dépendante de Bordères, et sujette à des redevances envers le Grand-Prieuré de Toulouse, ainsi que l'attestent divers papiers encore conservée.

    Maison du Temple de Tachoires


    Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: Saramon - 32


    Maison du temple de Tachoires
    Maison du temple de Tachoires


    Le château de L'Omède, dans la paroisse de Tachoires, affecte la forme d'un T. Les deux extrémités de la traverse, à l'ouest, constituent deux tours encore partiellement debout, et la baste, de forme rectangulaire, forme le principal corps de bâtiment, ayant l'entrée au levant.

    Le castrum, village primitif de Tachoires, occupait un mamelon culminant, à l'est de l'église actuelle, bâtie sur le penchant d'une colline, sur la rive droite de l'Arrats. Le cimetière paroissial est toujours près de l'emplacement de l'ancienne église saint Pierre de Tachoires, où l'on ne voit plus qu'une chapelle funèbre.

    Des pans coupés terminent, au levant, le chevet de l'église moderne de Tachoires, pourvue, au couchant, d'une tour rectangulaire avec flèche en pointe à huit faces couvertes en ardoise. A l'intérieur, comme à l'extérieur, l'édifice prend la forme d'une croix latine, grâce aux chapelles du nord et du midi.

    La Commanderie s'élevait au sud-ouest de l'église actuelle, au lieu encore désigné sous ce nom, sur le bord de la route de Simorre à Seissan.

    Il faut remarquer à la face médidionale de l'église de Tachoires, l'inscription patoise où nous croyons lire 1551. E LO 5 ION DEU MES DE MAI, c'est-à-dire: 1551, et le 5e jour du mois de mai.
    — L'autre inscription indique la construction récente de l'édifice: 1852.

    La première pierre inscrite provient de l'ancienne église dont elle rappelait, probablement, quelque restauration.
    Sources: Cartulaire de Berdoues, publié et annoté par l'Abbé Cazauran, chanoine honoraire d'Auch. Paris Picard 1905


    Lectoure (32)

    Domaine du Temple de Lectoure


    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Lectoure - 32


    Domaine du Temple de Lectoure
    Domaine du Temple de Lectoure


    Les Templiers possédaient quelques biens à Lectoure même et dans sa juridiction l'église Saint-Jean-de-Somonville. Les archives nous conduisent tout d'abord dans cette ville où Davin de Roaix, « curateur et garde des biens du Temple dans la sénéchaussée de Toulouse », arrive le 16 mai 1313 avec une délégation du sénéchal pour mettre les Hospitaliers en possession des biens qui leur avaient été adjugés. En présence de Guillaume de Larochan, bailli de Lectoure pour le roi d'Angleterre et des consuls de la ville, devant la porte de l'ancienne maison du Temple, il en donne l'investiture à Bernard de Saint-Maurice, précepteur de Castelsarrasin et procureur de Raymond d'Olargues, lieutenant du Grand-Maître dans le Grand-Prieuré de Saint-Gille.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

    Domaine du Temple de Lectoure


    La commanderie armagnacaise de La Cavalerie (de nos jours La Claverie, en Vic-Fezenac) se détacha sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, de celle de Brulhes vers 1330.
    Elle avait pour Membre les commanderies de Sainte-Christie, de Manciet, de Riscle, d'Abrin entre Condom et Lectour, et la commanderie de Saint-Jean-de-Somonville dans la juridiction même de Lectoure.

    Manciet avait été une Maison du Temple rattachée à la Maison du Temple de Bordères avant de devenir une commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
    Sources: Revue de Gascogne, bulletin mensuel de la Société Historique de Gascogne, tome XXIV. Auch, janvier 1883


    Manciet (32)

    Maison du Temple de Manciet


    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Nogaro - 32


    Maison du Temple de Manciet
    Maison du Temple de Manciet


    Par cet acte, il donnait en indivis aux Templiers et aux Hospitaliers comme compensation de son pèlerinage, tous ses droits « sur le lieu de Manciet », où s'élevait jadis une célèbre « place forte » excepté les dîmes et les pouvoirs ecclésiastiques qu'il laissait à l'archevêque d'Auch ; pour cette charte il supprimait tout le droit de péage exigé, jadis en son nom de tout voyageur traversant le territoire de Manciet.

    Après avoir réglé le paiement de ses dettes, ordonné différentes restitutions et plusieurs legs pieux, le mourant confiait l'exécution de ses dernières volontés à l'archevêque d'Auch, à l'évêque de Tarbes et à ses féaux chevaliers, Garsie de Novaille, Odon d'Audongs, Wilhelm de la Gingue, Raymond-Arnaud de Coaraze.

    Avant de mourir, Guillaume-Raymond de Moncade ordonna, par une missive, conservée dans les archives, à Raymond-Arnaud le de Legagnos, « son chevalier et fidèle bailli de Gavarred », de mettre les Hospitaliers et les Templiers en possession du lieu de Manciet et de son territoire. Nous trouvons encore dans cette même liasse un mandement adressé par ce même prince « à ses chevaliers et hommes de Manciet », leur prescrivant d'avoir à reconnaître pour leurs seigneurs du Temple et de l'Hôpital.

    La seigneurie et le territoire de Manciet avaient été affectés aux Templiers de Bordères et aux Hospitaliers de Sainte-Christie, qui les possédèrent par indivis. Mais ils ne devaient pas jouir longtemps en paix de leur nouvelle possession.
    La Croisade contre les Albigeois avait engendré un nouvel Ordre religieux et militaire, comme de la première croisade étaient issues les deux milices de l'Hôpital et du Temple.

    C'était celui des chevaliers de la Foi, de la Paix ou de l'Epée, dont Amanieu de Grezinhan, archevêque d'Auch, avait été le fondateur, en 1230. Leur but était de lutter contre l'hérésie, de combattre l'usurpation des biens ecclésiastiques, de faire respecter là trêve de Dieu et de réprimer les brigandages qui désolaient le pays. Revêtus d'un habit blanc, portant sur la poitrine une croix rouge brodée en sautoir et composée d'une crosse et d'une épée, ces chevaliers formaient une milice, dépendant des archevêques d'Auch, qui favorisèrent de tout leur pouvoir ses progrès. Est-ce d'après l'avis de l'archevêque Amanieu, ou est-ce en suivant ses propres inspirations qu'agit, en cette circonstance, Guillaume II de Moncade, vicomte de Béarn; les archives ne nous l'apprennent pas; toujours est-il qu'il crut pouvoir faire entrer le nouvel Ordre en paréage avec ceux du Temple et de l'Hôpital, et qu'il leur donna une portion de la seigneurie de Manciet.

    Forts de cette donation, les chevaliers de la Paix vinrent s'établir sur ce territoire et se mirent en devoir de relever de ses ruines la vieille place de Manciet.

    Le Prieur de l'Hôpital et le Précepteur du Temple de Bordères adressèrent aussitôt leurs réclamations au Saint-Siège contre cette audacieuse usurpation, le Pape Grégoire IX délégua, par une bulle, datée des Ides d'Octobre, 10e année de son pontificat (15 Octobre 1236), le prieur de Saint-Marie d'Auch, l'archidiacre de Gimoës et l'official de Carcassonne, pour étudier la question et terminer le différend. Les juges ayant cité les deux parties à leur barre, les chevaliers de l'Epée, peu confiants sans doute dans la justice de leur cause, firent défaut, tandis que les principaux dignitaires des maisons du Temple et de l'Hôpital dans la contrée se présentèrent, produisant les chartes de donation qui établissaient leurs droits. Aussi, la sentence rendue à Manciet, le lundi après la Pentecôte, de l'année 1239, ordonna-t-elle aux chevaliers de la Paix d'avoir à remettre, à leurs adversaires, le château de Manciet avant la fête de Saint-Jacques. Les chevaliers, ayant déclaré ne pas vouloir se soumettre à l'arrêt qui les frappait, les délégués du Saint-Siège fulminèrent l'excommunication contre eux.

    Tout porte à croire que les chevaliers gascons étaient soutenus dans leur résistance, qui se prolongea pendant de longues années, par Amanieu de Grezinhan, leur fondateur et leur premier Grand-Maître. Mais après lui, son successeur, Espaing de Massac, reçut de Rome une bulle où le Pape Innocent IV le sommait de faire exécuter la sentence de 1239 (8e jour des calendes de février, an 3 du Pontificat, 25 Janvier 1245, et mit fin, peu de temps après à ces débats, en confirmant solennellement la première sentence (1246). Les chevaliers de l'Epée, ayant perdu leur principal appui, durent se soumettre et abandonnérent à leurs compétiteurs la ville et le territoire contestés.

    Domaine du Temple de Manciet
    D’après les conseils de Garsias, archevêque d’Auch, de Guillaume de Biran, évêque de Tarbes, et de Pierre, abbé de Cluny, il dicta son testament que nous pouvons lire dans le Gallia Cristiana et dans l’Histoire du Béarn, par Marca, et dont une copie fut déposée dans les archives de la commanderie de Sainte-Cristie.
    Par cet acte, il donnait en indivis aux Templiers et aux Hospitaliers, comme compensation de son pèlerinage, tous ses droits « sur le lieu de Mancied, où s’élevait jadis une célèbre « place forte, » excepté les dîmes et les pouvoirs ecclésiastiques qu’il laissait à l’archevêque d’Auch ; pour cette charte il supprimait tout le droit de péage exigé, jadis en son nom de tout voyageur traversant le territoire de Mancied.
    Après avoir réglé le paiement de ses dettes, ordonné différentes restitutions et plusieurs legs pieux, le mourant confiait l’exécution de ses dernières volontés à l’archevêque d’Auch, à l’évêque de Tarbes et à ses feaux chevaliers, Garsie de Novaille, Odon d’Audongs, Wilhelm de la Guingue, Raymond-Arnaud de Coaraze.
    Sources : Du Bourg, Antoine, Ordre de Malte : Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France. BNF

    Arnaud-Guilhem de Biran
    Evêque de Tarbes
    Arnaud-Guilhem de Biran était déjà évêque de Tarbes en l’année 1200. Avant d’arriver à l’épiscopat, il avait été abbé de Sordes. Cet évêque est cité dans le pacte de mariage de Petronille, comtesse de Bigorre, avec Guy de Montfort, fils de Simon de Montfort, comte de Toulouse, en 1216. Son nom se trouve inscrit dans l’acte de donation faite en 1223 aux Templiers du lieu de Manciet (Gers), par Raymond de Moncade, vicomte de Béarn, en rachat du voyage en Terre-Sainte.
    Son sceau est attaché aux coutumes d’Albigeois, données à Pamiers, le 1 décembre 1212, par Simon de Montfort.
    (Archives nationales, J. 890, n° 6.)
    Sources : Lacave La Plagne Barris. Sceaux gascons du moyen âge : (gravures et notices), publiés pour la Société historique de Gascogne. Paris 1888-1892. BNF

    Hôpital de Sainte-Christie


    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Grand-Bas-Armagnac, Commune: Sainte-Christie-d'Armagnac - 32


    Hôpital de Sainte-Christie
    Hôpital de Sainte-Christie


    Après la suppression de l'Ordre du Temple, le précepteur de Sainte-Christie eut seul la seigneurie de Manciet. Mais bientôt après, cette commanderie fut supprimée et ne forma plus qu'un membre de celle de la Cavalerie. Outre le territoire de Manciet, l'Hôpital de Sainte-Christie possédait, sur la rivière de Barsalonne, des moulins qui lui avaient été donnés par dame Amate (ou Mathe), comtesse d'Armagnac; cette dernière fut ensevelie, ainsi que nous l'apprend un document de 1622, dans l'église de Sainte-Christie: « en laquelle son tombeau paroît encore avec des marques qui tesmoignent qu'il estoit somptueusement basty. »

    Le précepteur était de plus seigneur spirituel des paroisses de Saint-André-d'Esquerens, et de Saint-Jean-de-Barcanères, situées près de Castillon. Dans les dépendances de cette dernière, il possédait aussi l'église et le dîmaire de « Sainte-Marie-que-Diù-no-sap » et devait pour cela l'hommage aux seigneurs de Barcanères, ainsi qu'une paire d'éperons dorés à chaque mutation.

    Dans la période postérieure à la suppression de cette préceptorerie, nous ne trouvons à extraire des archives que le procès soutenu par le Commandeur de la Cavalerie contre le roi de Navarre, qui lui réclamait l'hommage pour les terres de Manciet, et terminé en faveur du premier par arrêt du Parlement en 1539.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

    L'hôpital primitif de Barcelonne


    Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Adour-Gersoise, Commune: Barcelonne-du-Gers - 32



    Domus Hospitalis Barcelonne-du-Gers
    Domus Hospitalis Barcelonne-du-Gers


    Le moyen âge eut ses pèlerinages de dévotion... Les croisades ! Et le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, de Santiago, capitale de la Galice ! Le pape Léon III, c'est-à-dire au commencement du IXe siècle, à la prière d'Alphonse le Chaste, roi de Galice, transféra l'évêché d'Ira dans la ville de Compostelle, où le corps de saint Jacques, le bienheureux apôtre de l'Espagne, retrouvé à Ira, venait d'être transféré. Depuis cette époque, les miracles sans nombre que firent ces reliques rendirent ce lieu si célèbre, qu'après le pèlerinage de Jérusalem et de Rome il n'y en eut point au monde d'aussi renommé. Les princes chrétiens Contribuèrent puissamment à ce renom, en établissant, de toutes parts, des hôpitaux pour loger et nourrir les pèlerins de Saint-Jacques. M. Adrien Lavergne a retracé les Chemins de Saint-Jacques en Gascogne (1).
    1. Voyez, Les Chemins de Saint-Jacques en Gascogne, par M. Adrieu Avergne, 1887

    Notre chemin est celui passant par Notre-Dame du Puy, Sainte-Foy-de-Conques, Saint-Pierre-de-Moissac. Après Moissac, les pèlerins faisaient halte à Auvillars, ensuite, à Miradoux, Lectoure, Condom, Eauze, Manciet, l'hôpital de Sainte-Christie, Nogaro, Arblade-Brassal ou Comtal ; de là, la voie passait, non loin de Violes, et prenait, dans cette contrée, d'après les Comptes consulaires de la ville de Riscle, le nom de « chemin de Sainte-Quitterie »
    Elle rencontrait l'hôpital de Causset ou Gosset, « l'hospitalium de Cosseto, Cauffeto, Caufeyo, Coffeido. »

    Les Templiers de Manciet auraient-ils fondé l'hôpital de Causset ou Gosset durant la période de 1118 à 1312 ? Nul n'ignore que les Templiers eurent à Manciet une commanderie, dont l'établissement datait de la première moitié du XIIe siècle.
    L'Ordre des Templiers fut aboli le IIe des nones de mai 1312, au Concile de Vienne, en Dauphiné, par le pape Clément V. — Quoi qu'il en soit, nous savons qu'après la suppression des Templiers, les Pères du Concile, adhérant à l'avis du pape Clément V, décidèrent que « les biens appartenant aux Templiers, ayant été donnés pour la défense des Saints-Lieux, il fallait leur conserver la même destination ; qu'il était juste de les transporter aux chevaliers hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (d'abord Ordre de Rhodes, et puis Ordre de Malte). » Or, après l'annexion, le corps des hospitaliers fut partagé en huit langues, c'est-à-dire en huit provinces ou nations.
    La langue de Provence comprenait trois grands prieurés: Saint-Gilles (Gard), Toulouse (Haute-Garonne) et Manosque (Basses-Alpes).
    Chacun de ces grands prieurés érigèrent des commanderies: le grand prieuré de Toulouse compta, parmi ses membres, la commanderie de la Cavalerie et la commanderie de l'hôpital de Sainte-Christie. L'hôpital de Causset ou Gosset, s'il n'a pas été fondé de 1118 à 1312, devrait-il son existence aux hospitaliers de Sainte-Christie ?

    Ce qui nous inclinerait à croire que, sinon les Templiers de Manciet, du moins les hospitaliers de Sainte-Christie, ont fondé l'hôpital de Causset ou Gosset, c'est, entre autres bons arguments, le qualificatif conservé par la tradition du lieu: « Cosset » « à las Crotz »

    Or, nous savons que le costume des hospitaliers consistait « en un habit, en temps de guerre, dit soubreveste, rouge, en forme de dalmatique, avec une croix blanche à huit pointes qu'ils portaient sur la poitrine et derrière le dos »

    Le Causset ou Gosset possédait une église, un cimetière. Il y a déjà quelques années, l'ouverture d'une marnière mit à découvert des tombeaux, mais sans caractère, du moins au dire des voisins. Il possédait aussi des biens-fonds: à Mondino, à la Magine, aux Artiquabols, au Busquet, à la rue de l'Hospitau.

    Le chanoine Monlezun nous fait observer que tous les hôpitaux connus dans la province, avant 1300, et la plupart de ceux que l'on fonda aux XIV et XVe siècles n'eurent guère d'autre destination que celle d'offrir aux voyageurs l'albergue, albergade droit de gîte. On les bâtissait de préférence sur les chemins des grands pèlerinages, presque toujours en Gascogne, sur les chemins de Rome ou de Saint-Jacques. Après 1300, on commença à mêler aux voyageurs les malades et les infirmes, et peu à peu, à mesure que les hôtelleries s'élevèrent, ceux-ci restèrent seuls en possession des hôpitaux.
    Sources: Bulletin de la Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers. 1902 A4. Auch 1900-1924


    Marestaing (32)

    Maison du Temple de Marestaing


    Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: L'Isle-Jourdain - 32


    Maison du Temple de Marestaing
    Maison du Temple de Marestaing


    Gaillarville



    Domaine du Temple de Gaillarville
    Domaine du Temple de Gaillarville


    En 1167, un chevalier gascon, Athon d'Escorneboeuf, vint donner à la sainte milice du Temple, à Pierre d'Astugue, Maître de la province Toulousaine, avec sa personne, son riche fief de Tizac situé à Gaillarville, près de la Save.

    Cette donation fut faite avec l'assentiment de son suzerain Guillaume de Montpezat qui y ajouta celle d'une somme de 480 sols qu'Athon lui devait pour ce fief. Quelque temps après, ce dernier la confirmait solennellement dans l'abbaye de Bonnefont, en présence de sa femme Alazaïs et de ses filles Marie et Alamane, entre les mains de Guillaume, archevêque d'Auch, d'Arnaud, évêque de Comminges, et de Gérard, évêque de Toulouse.

    La puissante famille de Marestaing, témoigna en maintes circonstances sa bienveillance à la maison de Gaillarville ; un de ses membres, par une charte que les archives ne nous ont point conservée, fit cession aux Templiers de la seigneurie sur une portion de son territoire.
    En 1263, nous assistons à la réception du chevalier Bernard de Marestaing comme donat dans l'Ordre du Temple.
    Les archives nous ont conservé le souvenir de nombreux bienfaits accordés aux Templiers par les seigneurs de l'Isle.

    En même temps que les chevaliers du Temple étaient, comme nous l'avons vu plus haut, en butte aux attaques acharnées des seigneurs de l'Isle, ces derniers avaient dû entraîner dans leur parti un des anciens protecteurs des religieux ; je veux parler de Bernard de Marestaing, nous le voyons leur disputer leurs droits sur le château de l'Isle et la place de Gaillarville.
    Toutefois ce seigneur ne tarda pas à rendre ses bonnes grâces aux Templiers, comme nous allons le constater.

    Moulin-de-Marestaing



    Maison du Temple de Marestaing
    Domaine du Temple de Moulin-de-Marestaing


    Les places de Marestaing et de Gaillarville, avaient sans doute subi quelque désastre non mentionné dans l'histoire de la période que nous venons de parcourir.
    Toujours est-il que les seigneurs de ces deux villes résolurent d'unir leurs efforts et leurs ressources pour élever à leur place une bastide.
    Le 1er novembre 1270, une transaction était conclue entre noble Bernard de Marestaing et Hugues de Radulphe, Commandeur de Toulouse: la juridiction sera partagée également entre les deux seigneurs qui s'engagent à bâtir une nouvelle ville à frais communs: chacun d'eux aura dans l'intérieur de l'enceinte une motte pour y construire son château avec ses fossés. Ils s'engagent à ne jamais réclamer de droits de questes et d'albergues des futurs habitants, qui ne seront tenus d'aider Bernard de Marestaing « que dans le cas où il voudrait faire le voyage d'Outremer ou marier quelqu'une de ses filles, et cela, à la connaissance des consuls et du commandeur. » Les seigneurs se réservent de régler postérieurement les libertés qu'ils accorderont aux habitants.

    En effet, deux ans plus tard, les deux seigneurs faisaient planter leur pal sur l'emplacement de la bastide qu'ils allaient construire et qu'ils appelèrent Marestaing-Neuf. Les archives nous ont conservé la charte de libertés concédées aux futurs habitants par les deux fondateurs, Bernard de Marestaing et le précepteur Pierre de Béziers. En voici les principaux traits:
    « Les seigneurs commencent par énumérer les donations en terre qu'ils font à leurs vassaux et les redevances qu'ils en exigent: Chaque habitant devait avoir sa terre, son pré, son jardin et enfin dans l'enceinte de la ville un espace de terrain de 4 cannes de large sur 8 de long pour y construire sa maison dans le bref délai de quatre mois. »

    Après avoir mentionné les droits qu'ils se réservaient, tels que ceux de forge et de four, les fondateurs exemptent les habitants de l'albergue et de tout droit de leude dans leur territoire. Ils dressent ensuite pour la nouvelle ville le code de justice, où tous les méfaits depuis le simple délit jusqu'au crime, depuis l'injure ou le coup de poing jusqu'à l'adultère et l'homicide, sont indiqués avec la peine qu'ils comportent, code dont l'application était réservée à une cour composée du représentant des seigneurs et des consuls. Ces derniers, élus par les habitants avec le consentement des premiers, devaient jurer en prenant possession de leur charge « de garder loyalement la ville et ses coutumes, les seigneurs et leurs droits. » Ce document n'était sans doute qu'un projet écrit en langue vulgaire par quelque chapelain du Temple, pour être communiqué à la population; car, dans le dernier paragraphe, les seigneurs promettent, pour eux et pour leurs successeurs, d'observer ces coutumes « et d'en faire dresser une charte, aussi bien qu'ils le pourront avec le concours d'hommes érudits. »

    Aussi la date n'est-elle pas indiquée, mais, comme l'un des fondateurs fut Pierre de Béziers, qui n'occupa la préceptorerie de Toulouse que de 1262 à 1273, nous pouvons facilement combler cette lacune.

    Une pièce, trouvée dans les archives, nous permet d'assister au fonctionnement de cette nouvelle organisation municipale. Le samedi après l'octave de la dédicace de Saint-Michel de l'année 1294, la cour des consuls de Marestaing siégeait solennellement pour juger deux serviteurs du seigneur Bernard, accusés « d'avoir troublé le bon état de la terre du roi de France par plusieurs entreprises criminelles, d'avoir tramé une conspiration contre leur seigneur et maître, dans le but de le livrer aux mains des ennemis. » C'était sans doute quelque épisode de la guerre qui avait éclaté à cette époque dans les provinces du sud-ouest entre la France et l'Angleterre. Ces crimes prouvés et avoués, les quatre consuls, les saints évangiles posés devant eux, condamnèrent les coupables « à courir la ville, à être dépouillés de leurs biens au profit du Seigneur Bernard et à être suspendus par le cou (per gulas) aux fourches patibulaires, jusqu'à ce que la mort s'en suive. »

    Marestaing et les Hospitaliers
    Comme nous l'avons vu tout à l'heure, Marestaing et l'Isle-en-Jourdain passérent, après la suppression de l'Ordre du Temple, dans la Chambre prieurale de Toulouse. Ce membre fut érigé en commanderie séparée vers le milieu du XVe siècle mais cent ans plus tard, elle rentra de nouveau dans l'apanage des Grands-Prieurs. Elle en fut détachée une seconde fois vers la fin du XVIIIe siècle pour être réunie à la commanderie de Larmont.

    Liste des commandeurs Hospitaliers de Marestaing
    première période. commandeurs ville ou de particuliers du membre de gaillar-Marestaing.
    xxxx-1212. Boson.
    xxxx-1213. Loup Anerius.
    xxxx-1220. Lobannes.

    Deuxième période
    (Vers 1450 érection de Marestaing en Commanderie séparée).
    1479-1486. Pierre du Puy.
    1511-1513. Dominique de Ponsin.
    1510-1529. Fourtanie de Polastron.
    1529-1531. Pétronet de Polastron.
    1531-1534. Claude de Gruel de Labourel.
    1537-1541. Jean de Gruel de Labourel.
    1541-1544. Dominique de de Bigorre trésorier du Grand-Prieuré.
    1541-1537. Etienne d'Arzac.
    1557-1503. Antoine de Thézan Venasque.
    1563-1564. Guillaume de la Motte.
    xxxx-1570. Marc de la Roque de Fontanille.
    (Réunion en Grand-Prieuré.)
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)

    Vous pouvez lire une étude approfondie sur la Maison des Templiers de Marestaing réalisée par Jean Castan.
    Ou allez sur le site de la ville de Marestaing.


    Miradoux et Castelarroy (32)

    Domaine de Miradoux et Castet-Arrouy


    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Miradoux - 32


    Domaine de Miradoux et Castet-Arrouy
    Domaine de Miradoux et Castet-Arrouy


    On ne peut donner de date pour ces domaines qui appartenaient très probablement aux Templiers. Le choix que je fais en attribuant ces métairies au Temple, s'appui sur le fait que ces biens ont été soustraient de la Maison du Temple de Golfech et que le premier commandeur Hospitalier est nommé en 1686.

    On désignait sous ce nom un domaine composé de la métairie de « Randé » et de la « Bourdette », situées dans la juridiction de Miradoux, et de celles de « Borducq » et de « Rauquine », situées dans territoire de Castet-Arrouy.

    Dans le XVIIe siècle, elles avaient été distraites de la commanderie de Golfech, pour former une circonscription dont les revenus étaient affectés au trésor de la vénérable Langue de Provence. Cette commanderie, qui subsista jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, était affermée à des chevaliers de l'Ordre, qui l'administraient directement et portaient, comme ailleurs, le titre de commandeurs. Vers 1780, les métairies de Saint-Pastou furent réunies de nouveau à Golfech.

    Commandeur Hospitaliers de Saint-Pastou
    1686-1693. Jean de Laroquain d'Ayguebère.
    Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


    Plieux (Gimbrède) (32)

    Domaine du Temple à Plieux


    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Lectoure-Lomagne - 32


    Domaine du Temple à Plieux
    Domaine du Temple à Plieux


    Plieux, d'origine Templier, ce membre de la Maison du Temple de Gimbrède, nous est connu par cette querelle qui survint sous les Hospitaliers de Saint-Jean.
    Nous voyons surgir au XVIe une autre lutte plus sérieuse, plus violente, et d'autant plus intéressante à étudier qu'outre le tableau vivant des moeurs de l'époque, elle nous présente, comme acteurs, des personnages historiques.
    Il s'agissait des dîmes de la paroisse de Lieux (sans doute Plieux).
    Les Hospitaliers en avaient joui, paraît-il, jusqu'alors, sans avoir été inquiétés par des compétitions rivales ; mais en 1535 elles leur furent disputées par messire Jehan de Goût, seigneur temporel de cette localité.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


    Romival (la) (32)

    Chapelle du Temple de La Romival


    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Fleurance, Commune: Goutz - 32


    Chapelle du Temple de La Romival
    Il m'est impossible de localiser la Salvetat


    Peut-être est-ce le lieudit (Salles) sur la carte de Cassini, entre En Jouan et Le Bétet ; ne figure pas sur la carte IGN
    A une lieue au Nord-Ouest de Goutz était située la paroisse de la Salvetat ; sur son territoire s'élevait jadis une chapelle votive, appelée Notre-Dame de la Romival. Son dîmaire avait été donné aux Templiers qui l'avaient sans doute réuni à leur commanderie d'Agen.

    Hospitaliers


    Les Hospitaliers, après en avoir pris possession, en firent un membre de Goutz. Il s'était formé autour de cette chapelle un petit hameau sans importance, mais à qui les anciens actes donnent le titre ambitieux de ville.

    En 1565 le commandeur de Goutz acheta de François de Salustes, seigneur de Canel, au prix de 3270 livres ses droits sur la ville de la Romival dont ce dernier s'était rendu acquéreur deux ans auparavant.

    L'inventaire nous montre Jean Rigal, Commandeur de Goutz, disputant au chapitre d'Auch la possession intégrale des dîmes de la Romival, qui lui fut maintenue par arrêt du Parlement de Toulouse (1615). Nous lisons dans les visites de la commanderie, la description de cette petite chapelle où nous signalerons « au-dessus des gradins de l'autel, une niche où est l'image de la Sainte-Vierge et aux coustés deux petits tableaux peints à la mosaïque sur le bois, et dans la muraille du cousté de l'Evangile un tombeau affecté à la maison de Cérillac. »
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.

    Hôpital de Goutz


    Il existait à Goutz, une commanderie d'Hospitaliers au milieu du XIIIe siècle qui fut complètement ruinée au XVIe siècle. La motte entourée de fossés visible encore à la fin du XXe siècle est considérée comme base de la commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem attachée au grand prieuré de Toulouse.
    Les commandeurs fonderont une bastide qui s'appellera la bastide de Biterde. Une procédure d'expropriation pour cause d'utilité publique, datant de 1292 fera jurisprudence. Ils fondèrent une école ou l'on apprenait la chirurgie et la fabrication des remèdes, plantes médicinales préparées dans le vin et l'eau-de-vie qui deviendra l'armagnac. On y préparera un diplôme pour rentrer à l'école de médecine de Montpellier.
    Source: wikipedia


    Rouillac (Gers) (32)

    Domaine du Temple de Rouillac


    Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Miradoux - 32


    Domaine du Temple de Rouillac
    Domaine du Temple de Rouillac


    La place de Gimbrède était située au milieu des domaines et sous la suzeraineté des vicomtes de Lomagne, qui peut-être l'avaient donné dans le principe à l'Ordre du Temple.

    Nous trouvons dans les archives un extrait fait pendant le XIIIe siècle d'une transaction, conclue vers 1280, entre Elye de Talleyrand comte de Périgord, agissant au nom de sa femme, Philippia de « Peyratort », vicomtesse de Lomagne et le Commandeur du Temple de Gimbrède, assisté de celui d'Argentein, au sujet des juridictions de Gimbrède et de Rouillac que réclamaient les deux parties. Il fut convenu que pour le lieu de Rouillac la haute seigneurie appartiendrait à la vicomtesse et le reste de la Juridiction par indivis entre les deux compétiteurs, tandis que les Templiers auraient en entier la haute, moyenne et basse justice du lieu de Gimbrède, tout en étant tenus à l'hommage envers leur suzerain.
    Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse - Toulouse - 1883.


Haut-page