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Maisons et Commanderies de l'Ordre du Temple en France

    Département des Côtes d'Armor

    Brelevenez (22)

    Eglise de Brelevenez


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Lannion, Canton: Lannion - 22


    Eglise de Brelevenez
    Eglise de Brelevenez


    Les Hospitaliers, héritiers des Templiers, avaient quelques rentes à Lannion, c'était les derniers vestiges des « Hospites in Lennion » qu'avaient recouvrés les Chevaliers du Temple du duc Pierre Mauclerc en 1217 (D. Morice, Histoire de Brest). Ceci confirme en partie la tradition locale, d'après laquelle la monumentale et si curieuse église de Brelevenez, dans un faubourg de Lannion, aurait été construite par les Templiers, on prétend même y avoir découvert des pierres tombales des Chevaliers du Temple.

    Eglise de Brelevenez



    Eglise de Brevelenez-Pierre tombales
    Eglise de Brevelenez-Pierre tombales


    Dans la paroisse de Commana (commune du canton de Sizun) se trouvait le membre de Saint-Jean de Mougoult. Là s'élevait une chapelle en l'honneur de saint Jean-Baptiste, reconstruite en 1659, renfermant trois autels, entourée d'un cimetière et accompagnée d'une « belle fontaine avec niche pour la statue de saint Jean. » Le commandeur avait ses armoiries dans la maîtresse-vitre et en nommait le chapelain, qui était en 1617 dom Jean Gorret (visite de 1617).

    Eglise de Brelevenez



    Eglise de Brelevenez
    Eglise de Brelevenez - Sources image Jack Bocar


    A côté, les eaux des deux étangs de Mougoult faisaient tourner le moulin de la Commanderie. Les villages de Mongoult, Kerhamon-Moal, Penanroz, Kerdreinbraz, Peintrés, Quillidiec et Kerfornérit, avec une vingtaine de tenues, relevaient du commandeur; le dernier de ces villages est signalé en 1160 comme appartenant déjà, aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem; il est appelé dans la charte « Kaerfornerit in Commana. » Notons encore les dîmes de Mougoult, qui étaient en 1691 affermées 213 livres (déclaration de 1697). La chapelle Saint-Jean de Mougoult subsiste toujours, aussi bien qu'un manoir portant le même nom, l'Annotateur d'Ogée nous apprend qu'elle est maintenant sous le vocable de Saint-Jean-du-Doigt (Dict de Brest).
    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


    Caillibotière (22)

    Maison du Temple La Caillibotière


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Pléneuf-Val-André, Commune: Plurien - 22


    Domaine du Temple La Caillibotière
    Domaine du Temple La Caillibotière


    Je vous livre une étude de M. Alexandre Morel, sur la Maison du Temple La Caillibotière. J'ai lu ici et là, que cette Maison se trouverais dans la ville de Plurien, il n'y a pas de textes qui précisent son emplacement dans cette ville, pas plus le nom de rue du Temple, commanderie, ou Caillibotière. J'ai placé une image de la carte IGN, ou La Caillibotière est visible. Je ne peux pas dire si cet endroit est une Maison ou un moulin. Sur la carte de Cassini, il y a une référence de moulin.

    Le site de la Caillibotière est une ancienne commanderie templière, puis hospitalière, dont il reste encore quelques vestiges cachés sous la végétation. Ils sont implantés sur une terrasse surplombant le vallon du Frémur, situé dans la commune de Plurien, à une vingtaine de kilomètres au NE de Saint-Brieuc. Cet établissement est mentionné pour la première fois dans un procès-verbal de 1313 et apparaît ensuite dans les sources jusqu'au XVIe siècle où le « Manoir de La Caillibotière érigé par Templiers » tombe en ruine. Mis à part ces quelques renseignements, les sources textuelles sont très lapidaires en ce qui concerne l'état des bâtiments et leurs usages durant les époques médiévale et moderne. Ainsi, cette recherche vise à déterminer le processus d'intégration de la commanderie dans le paysage et de retrouver le plan disparu ; ceci apportera également une monographie complète d'une commanderie bretonne jusqu'alors peu étudiée. Cette étude s'inscrit dans le cadre d'un master d'Histoire et d'Archéologie médiévale, dirigé à l'Université Rennes 2 par Pierre-Yves Laffont.

    L'opération menée en juillet 2016 sur le site de la Caillibotière a consisté en un relevé topographique d'une surface de 11 000 m2, dont l'objectif était d'établir une cartographie du site pour replacer et étudier les vestiges d'au moins deux bâtiments au sein de leur environnement. Le relevé a permis de mettre en évidence un espace d'environ 5 000 m2, clôturé sur les côtés est et ouest par deux chemins excavés, la face nord étant limitée par le coteau dont le pendage du même côté disparaît aujourd'hui dans la retenue d'eau créée à la fin du XXe siècle.
    Au sein même de cet enclos apparaissent deux espaces terrassés, créés en mettant à profit le pendage naturel et aménagés par un réseau de talus et de chemins.
    La terrasse ouest, mise au jour par la dévégétalisation lors du relevé, mesure environ 2 500 m2 et est dépourvue de vestiges apparents.
    La plate-forme mesure aux alentours de 2 000 m2. En légère pente vers le NE, elle supporte deux structures.
    Le premier de ces bâtiments est de plan rectangulaire selon un axe E-O, mesure 18 m de long pour 10 m de large, avec une probable entrée au niveau du gouttereau sud.
    Le deuxième bâtiment, situé au SE du premier selon une orientation légèrement désaxée, mesure 5,5 m de long et 3,5 m de large. Outre les aménagements terrassés, le site présente deux chemins excavés, l'un à l'est des bâtiments, en direction de la chapelle Saint-Sébastien située au NE en contrebas du site, l'autre délimitant le côté ouest de la plus grande terrasse.
    Une fonction défensive peut également être proposée pour ces chemins de par leur morphologie. En effet, ils peuvent atteindre une largeur de près de 2 m pour une profondeur de 3,5 m, facilitant ainsi le contrôle des voies d'accès à la commanderie.

    Dans la continuité de ce relevé et dans l'optique d'appréhender la nature et l'état de conservation des vestiges, une demande de sondages sera effectuée pour l'année 2018. A terme, l'étude de cet établissement aspire à se placer comme l'un des jalons d'une approche archéologique renouvelée concernant les ordres religieux et militaires en Bretagne.
    Alexandre Morel, « Plurien (Côtes-d'Armor). La commanderie de La Caillibotière », Archéologie médiévale, 47 - 2017, 220. Référence électronique
    Alexandre Morel, « Plurien (Côtes-d'Armor). La commanderie de La Caillibotière » [notice archéologique], Archéologie médiévale La Caillibotière


    Creac'h (Le) (22)

    Domaine du Temple Le Créac'h


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Ploufragan, Commune: Plédran - 22


    Domaine du Temple Le Créac'h
    Domaine du Temple Le Créac'h


    C'était dans la paroisse de Plédran, au diocèse de Saint-Brieuc, que se trouvait le Temple de Créhac, signalé en 1182 comme possession des Templiers, sous le nom de « Crihirac (ancien évêché de Bret, VI, 138) »; le véritable nom de cet établissement semble bien être Le Créac'h modernisé en Créhac. Le commandeur de la Nouée avait là une chapelle « fondée de saint Jean-Baptiste, avec assemblée le jour de la feste de ce Bienheureux, et droits et prééminentes uniques et anciens en icelle chapelle - déclaration du Temple de la Guerche en 1681. »

    Chapelle du Chréahc



    Chapelle du Chréahc, image Jack Bocar
    Chapelle du Chréahc


    Ce sanctuaire, reconstruit à la fin du XVIIe siècle, subsiste de nos jours et offre de remarquable un certain nombre de pierres tombales, formant son pavé, et sur lesquelles sont gravés des instruments d'art et de métiers, que certains auteurs ont regardé soit comme des emblèmes de franc-maçonnerie, soit comme des insignes de Templiers. « Gaultier de Mottay, répertoire archéologique, 171. »

    Dans le village nommé le Temple, avoisinant cette chapelle, les tenanciers étaient obligés, outre les rentes habituelles, d'entretenir une croix de fer au lieu le plus éminent de leurs maisons, comme marque et intersigne de la seigneurie. « Bulletin de l'association bretonne, IV, 201. »

    Dans les environs, les Templiers possédaient en 1182 divers biens dont les noms défigurés par les copistes sont difficiles à retrouver: « Cleerfonten », « la Rochochert », « Sencheco », « le Montfrocher », « Ilfiniac », « unam villam quam dederunt duo filii Cahat - Ancien évêché de Bret, VI, 138. »

    Pierre tombale Chréahc



    Créahc, image Jack Bocar
    Pierre tombale Chréahc


    Pierre tombale Chréahc



    Créahc, image Jack Bocar
    Pierre tombale Chréahc




    Ogée, dans son Dictionnaire de Bretagne, dit que de son temps la haute justice de « Clairefontaine » s'exerçait en Plédran, voilà bien le « Cleerfonten » de la charte.

    Il existe également en Plédran un village de La Roche et « Sencheco » pourrait bien être « Saint-Quihouët en Plaintel »; là, se trouvaient un château et une chapelle dédiée â Saint-Jean, qui passent pour avoir à l'origine appartenu aux Templiers. « Jollivet, Les Côtes du Nord, I, 346. »

    « Le Montfrocher » semble avoir disparu, mais « Ilfiniac » est la paroisse d'Yffiniac qui posséde toujours une chapelle de Saint-Jean; quant au village que donnérent les fils de Cahat, il faudrait une grande chance pour le retrouver.

    A cause de son Temple de Créhac le commandeur avait aussi un moulin à Créhac, une dîme sur les terres environnantes et une juridiction s'étendant dans les trois paroisses de « Plédran, Plaintel et Plémy. » Le seigneur de Saint-Quihouët en Plaintel lui devait chaque année 4 boisseaux de seigle, 3 boisseaux d'avoine, 3 poules et 52 sols monnaie. « Déclaration du Temple de la Guerche en 1681 »

    Le Temple



    Bien du Temple à Le Temple
    Domaine du Temple


    Sur le territoire de Hénon, les Templiers jouissaient dès 1182 des villages du « Verger (il y a trop de noms Verger dans les Côtes-d'Armor pour être sûr du bon) » et du « Temple », subsistant encore et désignés dans la charte donnée en leur faveur par ces mots: « La Verger a Ploehmic et alteram villam in eadem Ploehmic - ancien évêché de Bret, VI, 138. »
    Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


    Dinan (22)

    Maison du Temple de Dinan


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement et Canton: Dinan - 22


    Maison du Temple de Dinan
    Maison du Temple de Dinan


    Arthur II, quatrième duc de Bretagne, 1305—1312, fut le paisible successeur de son père, Jean II.
    Toutefois, la destruction de l'ordre des Templiers, par Philippe-le-Bel, l'un des faits les plus remarquables du commencement du XIVe siècle, se lie à l'histoire de Maison du Temple de Dinan

    la Bretagne, et en particulier à celle de Dinan, car les Templiers possédaient une commanderie en cette ville, et plusieurs terres dans le pays dinannais.
    On aperçoit encore les restes de gothique arabe de la maison principale de l'ordre, sur la place des Cordeliers, n° 7.
    L'autre était une maison située rue de la Ferronnerie, également n° 7.

    On sait que les Templiers se propagèrent dans toute la chrétienté. Ils s'étaient couverts de gloire pendant les Croisades, et le caractère religieux, dont leurs mœurs guerrières portaient l'empreinte, servit au développement de leur institution.

    C'étaient d'admirables cavaliers, les rivaux des mameluks, aussi intelligents, lestes et rapides, que la pesante cavalerie féodale était lourde et quelquefois inerte.

    La foi des chevaliers du Temple et la pureté de leurs mœurs furent, au dire de beaucoup d'historiens, profondément altérées par de trop grandes richesses. D'autres ont cru à leur innocence et affirment qu'ils succombèrent sous le coup de la calomnie. En 1310, Ravenna, Mayence et Salamanca, ces trois grandes cités, les déclarèrent innocents.

    Il y a, dans l'histoire des nations, des époques couvertes d'un voile obscur qu'aucun effort de l'esprit humain ne saurait faire disparaître, et on se demandera longtemps encore si cette grande association chevaleresque était coupable des crimes que Philippe-le-Bel lui imputait, ou si elle fut la victime de l'ombrage que sa puissance inspirait à la royauté.

    Toujours est-il que ces deux maisons, dont la première ci-dessus mentionnée, possédait une chapelle, dédiée à saint Nicolas, furent saisies par deux commissaires du roi, Pierre de Bailleux et Jean Robert. Mais les habitants de Dinan, à l'exemple des bourgeois de plusieurs autres villes de Bretagne, chassèrent ces deux personnages, ? disans qu'au monarque n'appartenoit point avoir les biens d'iceux Templiers, aincois (mais qu'ils) appartenoient et estoient confisquez au duc de Bretagne leur prince et seigneur. ?

    Un an après ce commencement de catastrophe (1309), qui devait amener et l'extinction de l'ordre et le supplice du grand-maître, Jacques Molay, Arthur convoqua, à Ploërmel, les Etats (de son duché). Ce fut la première fois que la partie de la population qui n'appartenait ni au clergé ni à l'ordre de la noblesse, y fut appelée.

    On ne sait pas si cette admission fut faite en considération du nouveau règlement relatif au tierçage et au past-nuptial, impôt qui pesait plus lourdement sur la troisième classe, connue sous le nom de Tiers-Etat ; quoiqu'il en soit, elle fut admise à délibérer dans cette première assemblée générale. Par ce grand événement le pouvoir souverain devient actif et militant pour la défense des faibles et le maintien de la paix publique, du moins à l'intérieur, et on y voit le gage d'une civilisation à venir. Dans cette attente, la ville de Dinan envoie un Député aux Etats, à Ploërmel.

    Arthur II mourut, laissant trois fils : Jean III, qui lui succède ; Guy, comte de Penthièvre, et Jean de Montfort, dont le nom célèbre nous occupera bientôt de sa fatale renommée.

    Jean III, d'accord avec le pape Clément V, donna la Maison des Templiers de la place des Cordeliers, au couvent des Cordeliers de Dinan, à condition que ces religieux secourraient la Terre-Sainte par le rachat des captifs.

    Chapelle Saint-Nicolas


    Nous devons compter parmi les établissements religieux de Dinan la maison ou plutôt l'espèce de forteresse, située sur la place des Cordeliers, presque vis-à-vis le beau portail du Petit-Séminaire actuel.

    Cette maison, dont les restes accusent une architecture civile gothico-arabe, ainsi que nous l'avons mentionné ailleurs, servait aux Templiers.
    L'époque de sa fondation nous est inconnue.

    Nous savons seulement que le duc Jean III, au commencement du XIV siècle, donna au couvent des Cordeliers, lors de la suppression de cet ordre, tous les biens possédés à Dinan par ces chevaliers. Chose exceptionnelle toutefois, car en général les biens des Templiers, après la destruction de ceux-ci, passèrent à l'ordre de
    Saint-Jean-de-Jérusalem ou de Malte.
    Sources: Recherches sur Dinan et ses environs, Luigi Odorici, conservateur de la bibliothèque et du Musée. Dinan 1857. - popup


    Kerhars (22)

    Domaine du Temple de Kerhénoret


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Guingamp, Canton: Plouha, Commune: Saint-Gilles-les-Bois - 22


    Domaine du Temple de Kerhénoret
    Domaine du Temple de Kerhénoret


    La tradition a conservé le souvenir d'une ancienne templerie en Saint-Gilles-le-Vicomte, mais elle l'appelle Kerhénoret et la place au lieu de Kerhas, à moins d'un kilomètre du bourg.
    « La vérité est que des fouilles faites en cet endroit on 1825 ont amené la découverte de plusieurs objets marqués au coin de l'Ordre du Temple (sic). Deux ans plus tard on y découvrait encore un vase rempli de sous tournois. Les champs qui recelaient ces diverses curiosités s'appellent encore le Grand et le Petit Cloitre, nom qui donne une certaine autorité à la tradition. » Il est d'ailleurs bon de remarquer que ce lieu de Kerhars figure, en effet, dans la charte de 1182 donnée en faveur des Templiers; il y est appelé « Keraart. »

    Les Templiers (village de Kerhars) et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (Kerdanet et la chapelle Saint-Jean du Temple) possédaient jadis des biens à Saint-Gilles-les-Bois.
    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

    Voir les chartes Conan IV, duc de Bretagne, relatives aux biens des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.


    Lanouée (22)

    Maison du Temple de Lanouée


    Département Côtes-d'Armor, Arrondissement et Canton: Dinan, Canton, Commune: Yvignac-la-Tour, Lieu-dit: Brusvilly - 22


    Maison du Temple de Lanouée
    Maison du Temple de Lanouée


    Lanouée, qu'on doit reconnaître dans le « Lanhoe » de la charte de 1182 et qu'on appelait tantôt « La Noueix », tantôt la « Nouaye », parfois même « Lannoeix », était une très ancienne Maison de l'Ordre du Temple. Cet établissement se trouvait en la paroisse d'Yvignac, au diocèse de Saint-Malo, et s'étendait aux environs de Dinan. Ce fut dans la chapelle du Temple de Lanouée qu'en 1294 Pierre de Launay fut reçu templier par Pierre de Villiers, assisté de quatre autres frères de l'Ordre du Temple, Hugues Poulet, d'Auvergne, Guillaume Battan et Jean de Fougères.

    Chapelle de Lanouée



    Maison du Temple de Lanouée
    Localisation: Maison du Temple de Lanouée - Soures Monumentum


    Nous avons dit que dans le courant du XIVe siècle la commanderie de Lanouée fut unie a celle de la Guerche; aussi, en 1395, voyons-nous frère Nicolas Séguin prendre le titre de commandeur du Temple de la Guerche et de Lanouée.
    Au XVIIe siècle la membre de Lanouée - comme on disait alors - consistait en: « la maison noble et principal manoir dudit lieu, corps de logis avec cour au devant, jardin clos de murailles, chapelle située proche ladite maison, bois de « haulte fustaye », etc., le tout s'entre-joignant et contenant ensemble, quinze journaux de terre. »

    La chapelle de Lanouée était dédiée a saint Jean-Baptiste, il n'en reste qu'une petite ruine. En 1708, son maître-autel était décoré d'un grand crucifix qu'accompagnaient les statues de saint Jean et de saint Martin; une arcade romane accostée de deux autels, séparait le choeur de la nef. Il est probable que cet édifice était de même style et de même époque que l'église paroissiale d'Yvignac, intéressant monument du XIIe siècle, qu'on prétend être l'oeuvre des Templiers.

    Non loin de là, deux pièces de terre, portant les noms de « Grande et Petite Justice », rappelaient les anciennes fourches patibulaires de la commanderie; sur une lande voisine se trouvait « une masse de moulin ruisnée », enfin une métairie dépendait du manoir.

    Chapelle de Lanouée



    Chapelle de Lanouée
    Chapelle de Lanouée - Sources: image Jack Bocar


    Le commandeur levait la dîme sur toutes les terres tenues dans son fief de Lanouée, en Yvignac et Trébédan. Il jouissait d'ailleurs de plusieurs fiefs, s'étendant en douze paroisses: Yvignac, Corseul, Saint-Carné, Plénée-Jugon, Vildé-Guingalan, Bourseul, Tramain, Plouer, Taden, Plorec, Quéver et Dinan.

    Remarquons-y en Yvignac le bailliage de Lanouée; en Corseul celui de Treffort; en Plénée-Jugon le fief du Temple, et en Plorec celui du Temple-ès-Saulneufs.
    Notons en outre qu'en Bourseul se trouve le village de l'Hôpital; en Tramain, le village des Croix et l'ancien manoir du Temple aliéné dès le XVe siècle; en Plorec, également un manoir appelé le Temple; et en Corseul, Plouer et Taden, trois villages portant le nom de Vildé.

    Il nous faut de plus signaler deux localités en lesquelles les Chevaliers du Temple eurent de toute antiquité des droits: Vildé-Guingalan et Vildé-Goëllo. Comme tous les Vildé « Villa Dei », c'est aux Templiers que la paroisse de Vildé-Guingalan doit son origine; son nom « Guengalan » figure dans la charte de 1182. Sur son territoire se voit encore le village de la Commanderie, et l'église paroissiale demeure dédiée à saint Jean-Baptiste.

    Chapelle de Lanouée



    Chapelle de Lanouée
    Chapelle de Lanouée - Sources: image Jack Bocar


    Quant à Vildé-Goëllo, c'est un gros village de la paroisse de Quévert; la charte de 1182 l'appelle l'aumônerie de Goëllo, « Elemosina de Gouelou. » Le fief de Vildé-Goëllo s'étendait non seulement en Quévert, mais aussi dans la ville même de Dinan.

    A côté du village de Vildé-Goëllo, s'élevait le manoir du Temple dont les ruines portent de nos jours le nom de Prieuré de saint jean. Ce nom lui vient de la chapelle qui en dépendait à l'origine et qui n'existe plus; on l'appelait Saint-Jean de l'Aublette, et le village de l'Aublette avoisine en effet celui de Vildé-Goëllo. La croie de Lanviais, en Quévert, est également un dernier vestige du séjour des Chevaliers en cette contrée; c'est une belle croix de carrefour du XVIe siècle, dans les sculptures de laquelle on reconnait des Chevaliers, représentés agenouillés et priant.
    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

    Chapelle de Lanouée


    Lanouée, cette annexe ou membre du Temple de La Guerche, avait une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, un cimetière, le clos de la justice, un moulin, des bois, des fiefs et des dimes s'étendant dans dix paroisses Yvignac, Bourseul, Saint-Carné, Piénée-Jugon, Vildé-Guingalan, Corseul, Tramain, Plorec, Quévert et Dinan.

    Entre autres balliages, Lanouée avait ceux du Temple en Plénée, de Lanoué et de Guingalay en Yvignac, de Treffort en Corseul, du Temple-es-Saulneuts en Plorec, et de Vildé-Go?llo en Dinan.
    Lanouée avait aussi la chapelle de Saint-Jean de Loublet en Quévert.
    La chapelle de Lanouée est maintenant convertie en grange. Nous avons vu dans ses fenêtres plusieurs crânes humains, tirés du cimetière qui avoisinait cette chapelle.
    En 1294, Pierre de Launay fut re?u Templier dans la chapelle de Lanouée par Pierre de Villiers, en présence des frères Hugues Poulet, d'Auvergne, Guillaume Battant et Jean de Fougères.
    Evêché de Bret., tome page 95 et 208. Pouillé de Rennes, tome 3, page 75.
    Sources: Mémoires de la Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, page 25, deuxième série, tome IV. Saint-Brieuc 1890. - Bnf


    Merleac (22)

    Chapelle de Merléac


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Uzel - 22


    Chapelle de Merléac
    Chapelle de Merléac


    Cette chapelle de Saint-Jacques à Merléac, était une possession de l'Ordre du Temple, dès la fin du XIe siècle, les Templiers étaient en possession de cette chapelle ainsi que de l'hospice qui était tout près de cet endroit.

    En la paroisse de Merléac, au village de Saint-Léon, la belle chapelle Saint-Jacques passe pour avoir été fondée par les Chevaliers du Temple. Dans les curieuses peintures du moyen-âge qu'on y voit encore, on prétend découvrir des Templiers ; « ce qui ne saurait surprendre, dit M. Jollivet, attendu qu'il existe, tout près de la chapelle, des ruines ayant appartenu à un établissement de moines de cet Ordre célèbre, et que l'on nomme encore le Temple des Moines Rouges (Jollivet, Les Côtes-du-Nord, tome IV, page 431). »
    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


    Montbran (22)

    Temple de Montbran


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Dinan, Canton: Matignon, Commune: Pléboulle - 22


    Le Temple de la Caillibotière
    Temple de Montbran


    Ce membre de la commanderie de la Nouée portait à l'origine le nom de Temple de Montbran ou de Tréhen ; d'après deux anciennes déclarations, l'une faite en 1424 et l'autre en 1499, voici de quoi il se composait au XVe siècle:
    Le Temple de Montbran ou de Tréhen, en Pléboulle, au diocèse de Saint-Brieuc, avec le bailliage du Chemin-Chaussée;
    — Le Port-à-la-Duc et la Ville-Morhen en Pléhérel.

    Caillibotière


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Dinan, Canton: Matignon, Commune: Pléboulle - 22


    Domaine du Temple de Caillibotière
    Domaine du Temple de Caillibotière


    — Le Temple de la Caillibotière en Plurien.

    Le Temple


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Pléneuf-Val-André - 22


    Domaine du Temple à Hénanbihen
    Domaine du Temple


    — Le Temple en Hénanbihen.

    Temple d'Hénansal


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Conton: Lamballe, Commune: Henansal - 22


    Domaine de Temple d'Hénansal
    Domaine de Temple d'Hénansal


    Le Temple-Rugeart ? en Hénansal

    Temple de Saint-Alban


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Conton: Lamballe, Commune: Saint-Alban - 22


    Domaine du Temple de Saint-Alban
    Domaine du Temple de Saint-Alban


    Fougeray


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Conton: Lamballe, Commune: Saint-Alban - 22


    Domaine du Temple de Fougeray
    Domaine du Temple de Fougeray


    — Le Temple de la Lande et le Temple-Fougeray en Saint-Alban.
    Sur la carte de Cassini, il y a un lieu: Landes de Palaron, au dessu de Saint-Alban
    — Le Temple-Prestan en Planguenoual: Peut-être est-ce l'Hôpital à Planguenoual ?
    En savoir plus sur Planguenoual

    Temple de Pléneuf


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Conton: Pléneuf-Val-André - 22


    Domaine du Temple de Pléneuf
    Domaine du Temple de Pléneuf


    Peut-être est-ce Les Temple entre : Les Rues et Le Souchet carte IGN et entre Les Rues et La Souchie carte de Cassini


    Voyons ce que nous savons de chacune de ces localités.
    Il y avait dés 1201, à, Montbran, une Templerie et une chapelle sous le vocable de la sainte Croix. « Monasterium Sancte Crucis de Munbran - Sources: Anciens évêchés de Bret. »

    La tour de Montbran



    Ruines de la Tour de Montbran - image Jack Bocar
    La tour de Montbran


    Aujourd'hui on retrouve dans la paroisse de Pléboulle les villages du Temple et de Montbran et, à côté d'eux, la tour de Montbran et la chapelle Sainte-Croix. Cette tour est un fort curieux monument du XIIe siècle: octogone extérieurement avec quatre faces plus larges que les autres et cylindrique à l'intérieur, haute d'environ dix mètres, elle est assise sur un rocher dominant une courbe décrite par la rivière du Frémur. Le rez-de-chaussée n'a pour toute ouverture qu'une sorte de barbacane percée dans la face Nord; à l'étage supérieur une baie s'ouvre vers l'Ouest; à l'intérieur on voit la place de l'escalier occupant l'angle Nord-est. Cette construction est formée de moellons largement noyés dans un mortier de chaux renfermant des coquilles.

    Jadis, autour de cette tour, se développaient les bâtiments de la Templerie, protégés par un terrassement qui subsiste encore, le tout formant une enceinte fortifiée.

    Montbran cadastre



    Montbran, Cadastre
    Montbran, Extrait du cadastre de 1826 (AD 22) Sources: Montbran


    Tout près de la voie gallo-romaine d'Aleth à Carhaix franchit la Frémur sur un pont également gallo-romain dont on reconnaît les débris. A l'ombre de la tour et du village de Montbran se tient chaque année, à la fête de Sainte-Croix, en septembre, une foire « si ancienne que les échanges s'y font encore en partie en nature, si considérable que c'est une ville entière qui s'y dresse sous toile pendant plusieurs semaines. »
    Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


    Planguenoual (22)

    Domaine du Temple de Planguenoual


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Pléneuf-Val-André - 22


    Domaine du Temple de Planguenoual
    Domaine du Temple de Planguenoual


    Nous n'hésitons pas à le reconnaître dans l'ancien manoir de Saint-Prestan « aujourd'hui village de Planguenoual » possédé en 1535 par Jacques de la Moussaye.

    Membre du Temple de la Caillibotière


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Pléneuf-Val-André - 22


    Domaine du Temple de Caillibotière
    Domaine du Temple la Caillibotière


    D'après la déclaration de 1681, le commandeur de Lanouée avait encore en Planguenoual, « sur une lande, un emplacement de moulin. »

    Lanouée


    D?partement C?tes-d'Armor, Arrondissement et Canton: Dinan, Canton, Commune: Yvignac-la-Tour, Lieu-dit: Brusvilly - 22


    Domaine du Temple de Lanouée
    Domaine du Temple de Lanouée



    Il n'est point fait, dans ce qui précède, mention d'Erquy, paroisse en laquelle s'étendait cependant le bailliage de la Caillibotière. Il est probable que les Templiers tenaient ce qu'ils avaient en Erquy d'une famille Ménassac, établie au XIIIe siècle en cette localité, et dont la donation est rappelée dans la charte de 1182 par ces mots: « Eiemosina Anger Manasac et Thome fratris ejus. »
    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


    Pleboulle (22)

    Maison du Temple de Pléboulle


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Dinan, Canton: Pléneuf-Val-André, Commune: Pléboulle - 22


    Maison du Temple de Pléboulle
    Maison du Temple de Pléboulle


    Non loin de Montbran s'élèvent le village du Temple et la chapelle Sainte-Croix entourée de son cimetière, où se voient un calvaire et plusieurs pierres tombales du XVe siècle. Cette chapelle se compose d'un choeur à chevet droit du XIVe siècle avec une maîtresse vitre à réseau quadrilobé; la nef, reconstruite au XVe siècle, est séparée du choeur par une arcade ogivale soutenant un petit campanile et reposant sur des colonnes octogones. Du côté de l'évangile, une chapelle seigneuriale s'ouvre sur le sanctuaire par deux arcades s'appuyant sur un pilier octogonal. La porte principale, à l'Ouest, est ogivale, à triple voussure et à pieds droits ornés chacun de quatre colonnettes. Au-dessus apparaît un écusson couché, surmonté d'un heaume à tête de paon et présentant « l'aigle éployée à deux têtes de la famille du Guesclin. C'est, en effet, à Pierre du Guesclin, seigneur de Plancoët au XIVe siècle, qu'est due en partie la construction de cette chapelle. Après l'abolition de l'Ordre du Temple, les seigneurs de Plancoët s'étaient emparé de la plus grande partie des possessions des Templiers dans leur quartier. »

    Chapelle Sainte-Croix



    Sainte-Croix, image Jack Bocar
    Chapelle Sainte-Croix, image Jack Bocar


    Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem n'héritèrent donc que d'une minime portion du Temple primitif de Montbran. Ils eurent, entre autres choses, à l'embouchure du Frémur, le village de Port-à-la-Duc mentionné dans la charte de 1182, sous le nom de « Portaradur »

    Ce hâvre de Port-à-la-Duc se trouve de chaque côté de la rivière, moitié en Pléboulle et moitié en Pléhérel. Dans cette dernière paroisse se retrouve aussi le village de la Ville-Morhen, dépendance de Montbran en 1424. Toutefois, en 1681 le commandeur du Temple de la Nouée n'avait plus que quelques rentes sur certains habitants de Pléboulle et de Pléhérel, notamment sur le seigneur du Papeu.

    Chapelle Sainte-Croix



    Sainte-Croix, image Jack Bocar
    Chapelle Sainte-Croix, image Jack Bocar


    Vraisemblablement à, la suite de la ruine du Temple de Montbran, les Chevaliers Hospitaliers, héritiers des Templiers, choisirent la Caillibotière comme chef-lieu de leurs possessions dans cette partie de la Bretagne.
    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


    Plelo (22)

    Maison du Temple de Plélo


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Châtelaudren - 22


    Maison du Temple de Plélo
    Maison du Temple de Plélo


    Le Temple de Plélo, dans la paroisse de ce nom, au diocèse de Saint-Brieuc, était certainement fort ancien, quoique son nom ne semble pas figurer dans la charte de 1182. Comme la plupart des établissements des Templiers, il perdit beaucoup en passant aux mains des Hospitaliers. Au commencement du XVIe siècle, Plélo se trouvait uni à la commanderie de Pontmelvez, et à la fin du même siècle, il passa avec elle aux mains du commandeur de la Feuillée.

    Le Temple de Plélo consistait en 1697 en ce qui suit:
    « Le village du Temple de « Pléloc'h » et la chapelle Saint-Jean du Temple, avec ses issues et bois fustayes en dépendant; laquelle chapelle appartient au commandeur (de la Feuillée), qui la fait desservir par tel chapelain qu'il lui plaît et prend les oblations qui tombent en icelle, et est seul fondé à y avoir armoiries, banc et enfeu. » On voyait néanmoins en ce sanctuaire, au-dessous du blason du commandeur de la Salle, celui du seigneur de Saint-Bihy, mais par tolérance dudit commandeur. »

    Le seigneur de Saint-Bihy se disait, en effet, fondateur de la chapelle de Plélo, sous prétexte qu'il avait contribué à la reconstruire: il fallut plusieurs arrêts pour le forcer à rendre les cloches, les ornements, la clef de la chapelle dont il s'était emparé, mais il trouva moyen de garder les arbres qui en couvraient le placitre.

    « Ce sanctuaire était tellement fréquenté, que le pape Benoit XIII accordait encore, par un bref de 1626, une indulgence aux pèlerins qui y feraient leurs dévotions au jour de la fête du patron. »

    La chapelle Saint-Jean du Temple subsiste encore en Plélo: c'est une construction en partie du XIIIe siècle, en plus grande partie du XVIe. Sa porte principale, avec accolade, est surmontée des armoiries des sires de Quelen, seigneurs de Saint-Bihy. Le même écusson se retrouve à l'intérieur de l'édifice, à côté de celui de l'Ordre de Malte. Les sculptures de la charpente et des sablières sont curieuses à voir, et trois autels garnissent l'intéressant sanctuaire.

    Non loin de cette chapelle est une croix de granit du XVIe siècle; elle présente sur l'une de ses faces la Sainte Vierge avec l'Enfant-Jésus, et sur l'autre saint Jean tenant un agneau sur un coussin; la hauteur de ce petit monument est de plus de quatre mètres.

    Une juridiction « haute, moyenne et basse, dont les appellations assortissent directement au parlement de Bretagne, » s'exerçait au bourg de Plélo. Le commandeur de la Feuillée jouissait aussi en cette paroisse d'un moulin et d'un étang, d'une demi-douzaine de tenues et d'une dîme de grains.

    Mais au XVIIe siècle, l'ancienne importance du Temple de Plélo avait disparu depuis longtemps; on reconnaissait cependant encore un canton de plus de deux lieues de diamètre, limité de toutes parts par des chemins; c'était ce qui avait formé le fond du fief. Mais si les anciens tenanciers acceptaient encore la juridiction, ils soutenaient n'être tenus à aucun cens, et nul titre n'établissait le contraire. L'année d'interrègne qui s'était écoulée au XIVe siècle entre la saisie des biens du Temple et leur remise aux Hospitaliers, avait été mise à profit; ces biens et leurs archives étant restés à l'abandon pendant ce temps, il en était résulté des envahissements scandaleux.

    Le membre de la Villeblanche, en la paroisse de Bocqueho (Voyez l'étude de Michel Duval sur les marchés de Bretagne) figure sous son nom breton « Caerguen », aussi bien que « Bocqueho » lui-même « Boocerhut », parmi les biens des Templiers en 1182. Il faisait partie du Temple de Plélo, mais ne rapportait plus aux siècles derniers que quelques rentes au commandeur de la Feuillée. Certains vestiges rappellent cependant à la Villeblanche qu'un établissement considérable a dû s'y trouver. M. de Barthélémy signale, entre autres choses, une large voie pavée conduisant directement à un ancien grand marché aux chevaux, « Marc'hallac'h », depuis longtemps disparu, mais qui fut au moyen-âge l'un des principaux lieux d'échange de la Bretagne. Il pense que les Templiers avaient la police de ce marché et le devoir de veiller à la sûreté des grandes voies qui y conduisaient.

    De Plélo dépendait aussi, d'après les aveux de 1532 et 1540, le membre de Beschepoix, en la paroisse du Vieux-Bourg de Quintin. On y rencontre encore les ruines d'une belle chapelle dédiée à saint Jean, et dont le chevet est percé d'une superbe fenêtre de style flamboyant; l'écusson des Hamon s'y voit au-dessus de la porte latérale, et la tradition veut qu'un membre de cette famille, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, ait fait bâtir ce sanctuaire.

    Voilà tout ce que nous avons pu recueillir sur ce vieux Temple de Plélo, devenu un membre sans importance de l'Ordre de Malte, uni d'abord à la commanderie de Pontmelvez, puis avec celle-ci à la commanderie de la Feuillée.
    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

    Commanderie des chevaliers de Malte Le Paraclet


    Une très belle étude de la commanderie hospitalière du Paraclet, elle reçu en héritage des Templiers le Temple de Plélo.
    Le site du Palacret est situé en Bretagne, dans le département des côtes d'Armor, sur le territoire de la commune de Saint Laurent.
    Pendant plus de 4 générations il fut la demeure de ma famille ; et dès ma jeunesse j'ai voulu connaître ce que fut son histoire au fil des siècles ; malheureusement je constatais, rapidement, que l'histoire de ce site restait encore à écrire.
    Et c'est donc ce que je vais tenter de faire en transcrivant sur ce site internet, au fur et à mesure, le résultat de mes recherches.
    Yves Le Moullec - Le Paraclet


    Plouaret (22)

    Maison du Temple de Plouaret


    Département Côtes-d'Armor, Arrondissement Lannion, Canton Plouaret - 22


    Maison du Temple de Plouaret
    Maison du Temple de Plouaret


    Les Chevaliers Hospitaliers, héritiers des Templiers, prétendaient être fondateurs de l'église paroissiale de Plouaret, au diocèse de Tréguier ; aussi, en 1720, le commandeur de la Feuillée en prit-il possession le 30 mai. Le procès-verbal de cette prise de possession déclare l'église de Plouaret « fort belle et magnifique, avec quantité de chapelles et d'autels, et dans le portail au-dessus de la porte, une petite chapelle de Notre-Dame fermée de balustres et dans laquelle on monte par un escalier au-dedans de l'église, et dans ladite chapelle est la figure de la Vierge toute dorée et tout le portail est peint. Dans le cimetière est la chapelle Saint-Hervé et s'élèvent deux croix avec crucifix, et à dix pas dudit cimetière est un pilier de pierre aux armes de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. »

    A un quart de lieue de Plouaret, les commandeurs possédaient une chapelle garnie de trois autels et portant le nom de Saint-Jean du Temple ; ce sanctuaire a disparu, mais sa fontaine subsiste encore au village de Saint-Jean.
    Par ailleurs, l'Ordre de Malte avait à Plouaret une juridiction haute, moyenne et basse, exercée au bourg du Vieux-Marché, huit tenues de terre, une dîme et quelques rentes.

    Possession des Hospitaliers de Saint-Jean


    Département Côtes-d'Armor, Arrondissement Lannion, Canton: Plestin-les-Grèves, Commune: Plounévez-Moëdec - 22


    Hôpital de Keramanac'h
    Hôpital de Keramanac'h


    A quelque distance de Plouaret, en la paroisse de Plounevez-Moëdec (Commune du canton de Plouaret), se trouve isolée dans la campagne la belle chapelle Notre-Dame de Keramanac'h, appartenant également aux Chevaliers Hospitaliers, qui donnérent au village voisin son nom de Village des Moines (Ker Menec'h). En 1617, on appelait encore ce sanctuaire Saint-Jean de Kermenec'h, et on y signalait trois autels, le principal « avec son retable fait de marbre où est despeinte la Passion de Nostre-Seigneur », et dans la verrière « en supériorité les armoiries de l'Ordre, celles du commandeur de la Salle, et par sa permission celles du seigneur de Coëtedren. »

    La chapelle de Keramanac'h est une construction très soignée du XVe siècle; elle se compose d'une nef avec un seul collatéral; son porche au sud est fort beau et orné des statues des Apôtres, d'un groupe de l'Annonciation et de l'effigie d'un seigneur agenouillé et présenté à la Vierge par son saint patron. Le chevet de l'édifice est occupé par une maitresse-vitre vraiment superbe, dont la rose flamboyante repose sur de multiples meneaux; au sommet est la bannière de Bretagne, et au-dessous les armoiries de l'Ordre de Malte et celles de plusieurs gentilshommes des alentours.

    Chapelle des Hospitaliers de Keramanac



    Chapelle des Hospitaliers de Keramanac
    Chapelle des Hospitaliers de Keramanac - Sources tregor.fr


    Le retable signalé en 1617 subsiste encore au-dessus du maitre-autel en granit sculpté; il se compose de charmants bas-reliefs non pas en marbre, mais en albâtre; au centre, Jésus crucifié est accompagné de la sainte Vierge et de saint Jean; de chaque côté, sous des dais délicatement fouillés à jour, apparaissent diverses scènes de la Passion terminées par celles de la Résurrection.

    Enfin un beau jubé en bois sculpté, surmonté des statues de Notre-Dame et de saint Jean, séparait jadis le choeur de la nef de cette jolie chapelle; il existe toujours, mais a été transféré naguère à l'église paroissiale de Plounévez-Moëdec.

    Dans cette même paroisse, le commandeur de la Feuillée avait en 1697 aux environs de Keramanac'h seize tenues et levait une dime.

    En Loguivy-Plougras (Commune du canton de Plouaret), le même commandeur possédait le membre de Toulguidou, dépendant aussi de Plouaret. Ce n'était plus en 1607 qu'un assemblement de quatorze tenues avec une petite dîme; mais la tradition locale soutient que les Chevaliers du Temple avaient fondé la remarquable chapelle de Saint-Emilion, aujourd'hui église paroissiale de Loguivy-Plougras; le clocher de ce sanctuaire est une des plus élégantes constructions de Basse-Bretagne, et l'église, restaurée avec art de nos jours, ne le dépare d'aucune façon. La tradition est d'ailleurs confirmée par la présence des armoiries de l'Ordre de Malte, sculptées sur les murailles et peintes dans les verrières de cette église. Nous savons d'ailleurs qu'en 1697, le commandeur de la Feuillée possédait « la chapelle de Saint-Jean de Loguivy, en la trêve de Loguivy, paroisse de Plougras, et en recueillait les oblations. »

    Rappelons aussi qu'il y a une trentaine d'années, des fouilles exécutées en Loguivy-Plougras, en un lieu nommé Menec'h Ru (les Moines Rouges), firent découvrir des fondements de constructions antiques et des emplacements d'enclos; l'opinion populaire, qui n'abandonne jamais dans ce pays le souvenir des Templiers, n'hésita pas à attribuer à ceux-ci les débris mis au jour.

    Aumônerie de Penvenan bien Hospitaliers


    La charte de 1160 signale l'aumônerie de Penvenan (Commune du canton de Tréguier) « Eleemosina de Pennguenan. » En 1697, les Chevaliers n'avaient plus dans la paroisse de Penvenan qu'une douzaine de tenues; à côté, le membre de Coatreven, en la paroisse de ce nom, était encore moins important et ne rapportait que quelques rentes au commandeur de la Feuillée. Enfin une paroisse de la même région, Louannec - célèbre par le souvenir de saint Yves qui en fut recteur - figure dans la charte de 1160 et semble avoir fait partie de la même commanderie que les paroisses précédentes.

    Dans la paroisse de Ploumilliau (Commune du canton de Plestin), les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem avaient deux chapelles, dépendant l'une de la commanderie de Plouaret, l'autre de celle de Pont-melvez.

    La chapelle appartenant au commandeur de Plouaret s'appelait Saint-Jean de Brézehant ; mentionnée encore en 1727, elle n'existe plus, croyons-nous, maintenant; le nom seul de Brézehant est demeuré aux vastes landes qui l'entouraient. Six tenues seulement dépondaient en 1697 du membre de Brézehant.
    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


    Plurien (22)

    Chapelle du Temple de Plurien à la Caillibotière


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Pléneuf-Val-André - 22


    Chapelle du Temple de Plurien
    Chapelle du Temple de Plurien


    C'est dans la paroisse de Plurien, au diocèse de Saint-Brieuc, que se trouvent les villages des Haute et Basse Caillibotières. En 1681, le manoir qu'avaient élevé les Templiers en ce lieu, était complètement ruiné, mais le commandeur de la Nouée y possédait encore un petit domaine d'une douzaine de journaux de terre, là se voyaient de « vieilles murailles », derniers débris du manoir, subsistant dans un enclos appelé la Templerie.
    A côté, un moulin et un petit étang appartenaient également au commandeur qui jouissait d'un fief s'étendant alors en neuf paroisses, savoir: « Plurien, Pléhérel, Pléboulle, Hénanbihen, Hénansal, Pléneuf, Erquy, Planguenoual et Saint-Alban.

    Chapelle de Plurien



    Chapelle de Plurien, image Jack Bocar
    Chapelle de Plurien, image Jack Bocar


    Dès l'an 1182 les Templiers possédaient des biens dans les deux paroisses d'Hénanbihen et de Hénansal: « Elemosina Gaufredi Coeron scilicet suum molendinum de Vaal Ourugun et terra sua de Viridario de Heenan, la Vil Barbe, la Bochin, San Sanson... Lanhane Cuncar - Sources: Anciens évêchés de Bretagne, VI, 138. »

    Le Temple d'Hénanbihen
    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Dinan, Canton: Pléneuf-Val-André - 22


    Le Temple d'Hénanbihen
    Le Temple d'Hénanbihen


    Ce Geoffroy de Corron, vivant en 1145, avait son château, dont il portait le nom et dont les restes subsistent dans la forêt de Corron, en Saint-Alban, paroisse limitrophe des deux Hénan.

    Nous retrouvons aujourd'hui en Hénanbihen le village du Temple et le hameau de Saint-Samson dont la chapelle, aujourd'hui détruite, avoisinait la voie romaine de Corseul à Erquy, et en Hénansal les villages du Verger et de Launay-Congar, ce dernier voisin de la Ville-Barbé et du moulin des Vaux.

    Remarquons aussi qu'en 1424 le bailliage du Chemin-Chaussée dépendait de Montbran ; or le Chemin-Chaussée est une ancienne station gallo-romaine qui doit son nom à la voie de Carhaix à Aleth, cette voie partageant encore maintenant le village entre Hénansal et la Bouillie. Enfin signalons la dîme de la Hauteville que levait, en 1681, le commandeur de la Nouée dans la paroisse d'Hénanbihen.
    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


    Pont-Melvez (22)

    Maison du Temple de Pont-Melvez


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Guingamp, Canton: Callac - 22


    Maison du Temple de Pont-Melvez
    Maison du Temple de Pont-Melvez


    La commanderie de Pont-Melvez sise en la paroisse de ce nom, au diocèse de Tréguier, figure sous la dénomination de « Penmaelvas » parmi les biens des Chevaliers du Temple, énumérés en la charte de 1182.

    De tous les membres unis à la commanderie de la Feuillée, Pont-Melvez fut le dernier à conserver son autonomie. Nous connaissons même les noms de quelques-uns de ses commandeurs avant son union à la Feuillée; en voici la liste: Frère Yves Fournier, chevalier de Rhodes, reçut on 1432 des lettres de sauvegarde du duc Jean V; il y est traité de « gouverneur de l'ospital de Pomelven. »

    Frère Raoul de Véronne donna, le 20 août 1500, procuration au commandeur de la Feuillée pour arrenter sa propre commanderie de Pont-Melvez; il paraît encore en 1513 avec le titre de « preceptor de Pontmelvé. »

    Frère Jacques Aymer, Chevalier de Saint-Jean de Jérusalem comme les précédents et les suivants, rendit aveu au roi le 21 décembre 1532 pour sa commanderie de Pont-Melvez; il était en même temps commandeur de Quimper et de Plélo.

    Frère Jean de la Barre fit au roi la déclaration de Pont-Melvez en 1540 et lui prêta serment de fidélité, en qualité de commandeur, le 11 avril de la même année.

    Frère Jean Garçon, dit Guyonnière, précéda le suivant et mourut vers 1557.
    Frère Gilles Berrambault, tout à la fois comme ses prédécesseurs commandeur de Pont-Melvez, Quimper et Plélo, fit à son tour hommage au roi le 21 avril 1561. Il vivait encore en 1577 et semble avoir été le dernier à posséder Pont-Melvez indépendant; vers la fin du XVIe siècle, en effet, cette commanderie fut définitivement unie à celle de la Feuillée.

    La commanderie de Pont-Melvez consiste - dit la déclaration de 1697 - « en la paroisse dudit Pont-Melvez en entier, delaquelle le sieur commandeur est seul seigneur spirituel et temporel; ladite paroisse est entièrement tenue à titre de quevaise et disme de tous les grains à la 6e et 7e gerbe; et doibt chaque quevaisior, le jour Saint-Clément, 3 sols et 2 deniers audit commandeur sur chaque charette lui appartenant.

    « La juridiction de la commanderie, haute, moyenne et basse, s'exerce au bourg dudit Pont-Melvez par séneschal et autres officiers; sur les landes de Pont-Melvez contenant 500 journaux et appartenant à ladite commanderie s'élèvent quatre grands piliers de pierre signe de haute juridiction. Et sont les nouveaux mariés de ladite paroisse, la première année de leurs noces, incontinent l'issue de la grande messe, le lundy de Pasques ensuivant, tenus de saulter trois fois en la rivière du Léguer au lieu accoustumé, en présence dudit commandeur et de ses officiers, sous peine de 60 sols d'amende. »

    Ce saut dans la rivière - parfois assez désagréable à Pâques, - des nouveaux mariés de Pont-Melvez, est un des rares devoirs féodaux de forme pittoresque que nous trouvions usités dans nos commanderies de Bretagne.

    C'est à saint Jean-Baptiste qu'est dédiée l'église paroissiale de Pont-Melvez. Le commandeur en était « fondateur et prééminencier, y ayant banc, accoudouer, escabeau, les armoiries de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et les siennes, et seul droit d'enfeu et de prières nominales. » Edifice du XVIe siècle, cette église se compose de trois nefs terminées par un chevet droit garni d'une belle maitresse-vitre de grande dimension et de style flamboyant. « Dans le cimetière on voit encore adossée à la tour de l'église une statue de granit du XIVe siècle représentant saint Jean l'Evangéliste. »

    A un quart de lieue du bourg se trouvait le manoir noble de Pont-Melvez ; on y arrivait par une longue avenue de chênes. La maison occupait une cour close de murailles et bien pavée avec un grand portail d'entrée. Sur ce portail, comme sur la principale porte du logis, étaient en 1720 sculptées les armes de l'Ordre de Malte et du commandeur de Ses maisons.

    Construit en forme d'équerre avec escalier en bois et à balustres dans l'angle intérieur, le manoir de Pont-Melvez comprenait au rez-de-chaussée un salon, une cuisine et une chambre, et au-dessus une salle et quatre chambres dont l'une était destinée à conserver les archives de la commanderie; un cabinet servait de colombier. Autour du logis s'étendaient dans la basse-cour les écuries et les étables; au-delà étaient un bois de décoration, un étang, les moulins de Penanpont et du Redou, et quelques pièces de terre.

    Il paraît qu'au XVIIe siècle il n'y avait pas de presbytère à Pont-Melvez. Le commandeur, qui avait le droit de présenter le vicaire chargé en son nom de desservir la paroisse, fut condamné en 1688 à fournir un logement à ce prêtre; comme il n'habitait pas alors le manoir de Pont-Melvez, il offrit d'y loger son vicaire, et en 1720 Julien Ollivier, curé ou vicaire de Pont-Melvez, « se contentait de lajouissance du manoir », mais il n'avait pas naturellement celle de la retenue affermée en 1697 150 livres plus quatre charretées de foin.

    Le manoir de Pont-Melvez ne subsiste plus, mais on en retrouve les ruines entourées de ses anciennes douves ; la métairie voisine (jadis la retenue) porte toujours le nom de la Commanderie. « La chapelle qui dépendait de cet établissement, près duquel existait une fontaine miraculeuse, vient d'être restaurée; elle a pour patron saint Jean l'Evangéliste. »
    Quoique les aveux que nous avons lus ne parlent point de ce sanctuaire, il devait, en effet, exister néanmoins, le manoir de Pont-Melvez étant assez éloigné de l'église paroissiale; d'ailleurs les commandeurs, étant souvent prêtres, avaient coutume d'avoir toujours une chapelle dans leur résidence.

    Nous avons dit que féodalement toute la paroisse de Pont-Melvez appartenait au commandeur; on y trouvait 26 villages et 110 tenues dépendant de lui; il affermait, en outre, les dîmes de la paroisse plus de 1.000 livres et ses moulins 465 livres; de sorte que Pont-Melvez était d'un plus grand rapport que la paroisse de la Feuillée.

    Il nous faut indiquer maintenant quels étaient - en dehors de la paroisse de Pont-Melvez - les autres biens dépendant de la commanderie ; nous nous servirons pour cela des aveux de 1532 et 1540 rendus par les commandeurs Jacques Aymer et Jean de la Barre, et nous utiliserons pour les détails les déclarations postérieures.

    Keraudy


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Lannion, Canton: Plestin-les-Grèves, Commune: Ploumilliau - 22


    Bien du Temple à Keraudy
    Domaine du Temple de Keraudy


    Keranzaodi, carte de l'IGN ou Kerzaudy carte de Cassini ?
    Une partie de ces possessions se trouvaient à une certaine distance de Pont-Melvez dans les diocèses de Tréguier et de Léon. Ainsi en Ploumilliau était le membre de Saint-Jean de Keraudy ; il avait pour chef-lieu le village de ce nom et sa chapelle devenue l'église tréviale de Keraudy ; celle-ci est un édifice du XVIe siècle, existant encore quoique placé depuis un certain temps sous le vocable de Notre-Dame.
    Mais on a pu remarquer déjà que plusieurs églises appartenant à l'Ordre de Malte étaient indifféremment appelées Saint-Jean ou Notre-Dame, parce que les Chevaliers honoraient tout spécialement la Mère de Dieu et le Disciple bien aimé dont les statues ornaient les autels de tous leurs sanctuaires. Il est probable qu'à l'origine le moulin à eau du Mousteren Ploumilliau appartenait aussi aux Chevaliers.

    Kerjean


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement et Canton: Lannion, Commune: Ploulec'h - 22


    Domaine du Temple de Kerjean
    Domaine du Temple de Kerjean


    Ploulec'h, paroisse voisine de Ploumilliau, renfermait le membre de Kerjean composé du village de ce nom et de quatorze tenues. Le commandeur de la Feuillée y possédait, en outre, le moulin du Pontel et y levait une dîme.

    Lanion possession des Templiers


    Enfin les Hospitaliers, héritiers des Templiers, avaient quelques rentes à Lannion ; c'était les derniers vestiges des « Hospites in Lennion » qu'avaient recouvrés les Chevaliers du Temple du duc Pierre Mauclerc en 1217.
    Ceci confirme en partie la tradition locale, d'après laquelle la monumentale et si curieuse église de Brélevenez, dans un faubourg de Lannion, aurait été construite par les Templiers ; on prétend même y avoir découvert des pierres tombales des Chevaliers du Temple.

    Mougau


    Département: Finistère, Arrondissement: Morlaix, Canton: Landivisiau, Commune: Commana - 29


    Domaine du Temple de Mougau
    Domaine du Temple de Mougau


    Dans la paroisse de Commana se trouvait le membre de Saint-Jean de Mougau. Là s'élevait une chapelle en l'honneur de saint Jean-Baptiste, reconstruite en 1659, renfermant trois autels, entourée d'un cimetière et accompagnée d'une « belle fontaine avec niche pour la statue de saint Jean. » Le commandeur avait ses armoiries dans la maîtresse-vitre et en nommait le chapelain, qui était en 1617 dom Jean Gorret.

    A coté, les eaux des deux étangs de Mougau faisaient tourner le moulin de la Commanderie. Les villages de Mougau, Kerhamon-Moal, Penanroz, Kerdreinbraz, Peintres, Quillidiec et Kerfornérit, avec une vingtaine de tenues, relevaient du commandeur ; le dernier de ces villages est signalé en 1160 comme appartenant déjà aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem ; il est appelé dans la charte « Kaerfornerit in Commana. »
    Notons encore les dîmes de Mougau, qui étaient en 1697 affermées 213 livres. La chapelle Saint-Jean de Mougau subsiste toujours, aussi bien qu'un manoir portant le même nom ; l'Annotateur d'Ogée nous apprend qu'elle est maintenant sous le vocable de Saint-Jean-du-Doigt.

    En Plouigneau et en Lannéaou, sa trêve, le commandeur de Pont-Melvez avait également des villages et des tenues, et levait une dîme. Ses armoiries étaient en 1720 peintes sur le maître-autel de l'église de Lannéaou, et au milieu de la nef apparaissait alors un jubé, « grand balustre de bois séparant le haut du bas » et orne des statues de la sainte Vierge et de saint Jean.
    Ar Rechou à Plounérien possession des Templiers

    Ar Rechou


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Lannion, Canton: Plestin-les-Grèves, Commune: Plounérin - 22


    Domaine du Temple d'Ar Rechou
    Domaine du Temple d'Ar Rechou


    Non loin de là, la paroisse de Plounérin renfermait le membre de Saint-Jean d'Ar Rechou. Cet établissement est mentionné dans la charte de 1182, donnée en faveur des Templiers, sous le nom de « Le Rachoou »; aussi est-il appelé en 1617 le Temple du Rechou. Il s'y trouvait au village du Rechou une chapelle dédiée à Saint-Jean, dont les oblations revenaient au commandeur qui la faisait desservir « par qui il veut. » Ce commandeur y avait ses armoiries et autres intersignes seigneuriaux, et jouissait aux environs de Plounérin de treize tenues, d'une dîme, d'un étang et d'un moulin appelés étang et moulin du Temple.

    Squiffiec et Kermanac'h possession des Templiers


    La commanderie de Pont-Melvez avait des « rentes et héritages » au village de Pratledan, en la paroisse de Coatréven, et quelques rentes aussi dans les paroisses de Plouisy et Squiffiec ; en cette dernière, les Templiers possédaient en 1182 le village de Runellec et peut-être aussi celui de Kermanac'h.

    Runellec


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Guingamp, Canton: Bégard, Commune: Squiffiec - 22


    Domaine du Temple de Runellec
    Domaine du Temple de Runellec


    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

    Voir le site de la Commanderie de Pont-Melvez.

    Voir les chartes Conan IV, duc de Bretagne, relatives aux biens des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.


    Runan (22)

    Domaine du Temple de Runan


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Guingamp, Canton: Pontrieux - 22


    Domaine du Temple de Runan
    Domaine du Temple de Runan


    On croit reconnaître Runan dans le « Runargant » de la charte donnée aux Templiers en 1182. Notre-Dame de Runan - jadis trêve de Plouëc, aujourd'hui église paroissiale - se trouvait, en effet, « assise dans le fief du Palacret. » Aussi le commandeur hospitalier de la Feuiilée en prit-il possession le 5 juin 1720 en qualité de commandeur du Palacret. C'était déjà un sanctuaire très fréquenté des pèlerins, lorsqu'en 1414 le duc de Bretagne Jean V y créa une foire en faveur des habitants.

    Eglise de Runan



    Eglise de Runan
    Eglise de Runan - Sources: Jack Bocar


    L'église de Runan est un fort bel édifice qui vient d'être habilement restauré; ses trois nefs sont couvertes d'écussons, comme la robe d'une grande dame au temps de la chevalerie. Dans sa magnifique fenêtre flamboyante du chevet, la verrière présente les armes de la reine-duchesse Anne de Bretagne, bienfaitrice du lieu, et plus bas les blasons de tous les gentilshommes des alentours; aux siècles derniers, les armoiries de l'Ordre de Malte et celles de plusieurs commandeurs du Palacret s'y trouvaient également. Dès 1438, le commandeur de Keramborgne fit aussi sculpter son blason, tenu par des lions, au-dessus des fenêtres. En 1617, cette église renfermait sept autels, et il s'y faisait « un très beau service journellement, car il y tombe de grands biens. » La statue de Notre-Dame de, « toute dorée », et dans une superbe niche, était accompagnée de celle de saint Jean.

    Le trésor contenait: « une croix processionnelle, un soleil magnifique, des calices, ciboires et encensoirs, le tout en argent. » Il y avait quatre cloches dans la tour; dans le cimetière se trouvait un reliquaire, un « grand calvaire avec figures de saints », une chaire pour prêcher en plein air, et un oratoire avec autel où l'on disait la messe les jours de pardons, à cause de la multitude des pèlerins.

    Notre-Dame de Runan



    Notre-Dame de Runan
    Notre-Dame de Runan - Image Internet


    Malgré sa richesse, la fabrique de Runan ne devait au commandeur du Palacret que 24 sols de rente, et « pour les offrandes du lieu 100 sols, à la Nativité de Notre-Dame. » Par ailleurs, ce commandeur avait certains droits sur la halle de Runan, et jouissait de treize tenues et d'une dîme.

    Kerdanet


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement et Canton: Guingamp, Commune: Pommerit-le-Vicomte - 22


    Domaine du Temple de Kerdanet
    Domaine du Temple de Kerdanet


    C'était en Pommerit-le-Vicomte que se trouvait le membre de Kerdanet. Son chef-lieu était le village de Kerdanet en la trêve de Saint-Gilles-le-Vicomte faisant partie de la paroisse de Pommerit. Il existe encore actuellement un manoir de Kerdanet, édifice du XVIe siècle, relié au manoir voisin de la Garde par un souterrain voûté en granit de 160 mètres de longueur. Mais si ce manoir a jamais appartenu aux Chevaliers, depuis bien des siècles ils ne le possédaient plus, car il n'en est point fait mention dans leurs archives.

    Quant à la chapelle de Kerdanet - aujourd'hui détruite - elle se trouvait dans le village de ce nom et s'appelait Saint-Jean du Temple. Dans son vitrail on voyait en 1617 l'écusson du seigneur du Cleuziou, « par tolérance du commandeur de la Salle » qui avait même autorisé ce gentilhomme à placer un banc dans le sanctuaire; au siècle suivant on y signalait les armoiries de l'Ordre de Malte et celles du commandeur de Belthomas. En 1697 le commandeur de la Feuillée laissait au curé de Saint-Gilles un tiers des oblations de Kerdanet.
    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902

    Voir les chartes Conan IV, duc de Bretagne, relatives aux biens des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.


    Saint-Alban (22)

    Chapelle du Temple de Saint-Alban


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Pléneuf-Val-André 22


    Chapelle du Temple de Saint-Alban
    Chapelle du Temple de Saint-Alban


    En Saint-Alban sont les villages du Temple et de la Lande, et auprès de ce dernier la chapelle Saint-Jacques, ne voilà-t-il pas le Temple de la Lande mentionné en 1424 ?

    Cette chapelle Saint-Jacques, dont la construction est du aux Templiers d'après la tradition, est un intéressant édifice du XIIIe siècle, composée d'une nef à chevet droit; sa tour inachevée couvre un superbe porche garni intérieurement d'arcades trilobées reposant sur des colonnettes à, chapiteaux feuillagés.

    Eglise de Saint-Alban



    Eglise de Saint-Alban, image Jack Bocar
    Eglise de Saint-Alban, image Jack Bocar


    Il existe aussi en Saint-Alban un village de l'Hôtellerie, ancien manoir où nous sommes portés à, reconnaître la maison mal appelée. « Losteliritelier » dans la charte de 1182 ; l'Hôtellerie-Abraham, bâtie sur le bord du chemin gallo-romain d'Aleth à Carhaix était déjà sécularisée au temps de saint Guillaume qui y reçut l'hospitalité.

    Hôtellerie de Saint-Alban


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Pléneuf-Val-André 22


    Domaine du Temple d'Hôtellerie
    Domaine du Temple d'Hôtellerie


    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


    Saint-Maudez (22)

    Domaine du Temple de Saint-Maudez


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Dinan, Canton: Plancoët - 22


    Domaine du Temple de Saint-Maudez
    Domaine du Temple de Saint-Maudez


    Le calvaire de Saint-Maudez, passe pour avoir été dressé par les Templiers. II est orné de statues de chevaliers à la longue chevelure, qui sont représentés agenouillés et priant, les mains jointes.

    Son prieuré, fondé vers les années 500, et sa chapelle Saint-Jouan ou Saint-Jean, sont sous la tutelle des bénédictins de Saint-Malo-de-Dinan. Ils font partie des biens de l'abbaye de Marmoutier.
    La tradition prétend que ce prieuré aurait appartenu primitivement aux Templiers. Certains lieux-dits tels que Templiers, Saint-Jouan semblent révéler la présence jadis des Templiers.

    L'église est composée d'une nef à deux transepts. La tour est de 1875. Le choeur et le transept sont de 1902.
    « Mobilier : Maître-autel du XVIIIe siècle ; statues anciennes de saint Maudez, sainte Vierge et saint Marcou et, parmi les modernes, celle de saint Yves ; dans la chapelle des fonts, Crucifix ancien en pierre provenant d'une croix ; à l'extérieur, statue ancienne de saint Maudez, croix monolithe de grande hauteur et croix des Templiers » (R. Couffon).

    L'église abrite un bénitier creusé dans une colonne romaine, une crucifixion en bas-relief de granit du XVe siècle et une Vierge à l'Enfant, en bois, du XVIe siècle.
    Sources: Infos Bretagne


    Temple-au-Jard (Le) (22)

    Le Temple du Jard ou de Pléneuf


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton et Ville: Pléneuf-Val-André - 22


    Le Temple de Pléneuf
    Le Temple de Pléneuf


    En Pléneuf (Pléneuf-Val-André) se trouve le Temple-au-Jard qui peut bien être ce Temple-Rugeart que la déclaration de la commanderie de La Nouée de 1424 met en Hénansal.
    Sources: Guillotin de Corson (Abbé) - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne - Nantes - Librairie Ancienne et Moderne L. Durange - 1902


    Vildé-Guingalan (22)

    Domaine du Temple de Vildé-Guingalan


    Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement et Canton: Dinan - 22


    Domaine du Temple de Vildé-Guingalan
    Domaine du Temple de Vildé-Guingalan


    Vildé-Guingalan (Guengalan) est, au XIIème siècle, le siège d'une commanderie de l'ordre du Temple. Elle relève de celle de La Nouée, à Yvignac.
    Le prieuré-cure de Vildé-Guingalan dépend de l'abbaye de Beaulieu.
    Guengalan et Bidon (probablement Vildé-Guingalan dans les Côtes-d'Armor et Vildé-Bidon en Ille-et-Vilaine) sont cités en 1182 dans une charte du duc de Bretagne énumérant les biens des Templiers en Bretagne (Anciens évêchés, VI, 140).

    Les Templiers qui possédaient une Commanderie relevant de celle de Lannouée, en Yvignac, construisirent une chapelle pour les besoins du petit établissement. La chapelle devint plus tard une église.

    Le Vildé-Goëlo



    Domaine du Temple de Vildé-Goëlo
    Domaine du Temple de Le Vildé-Goëlo


    Note : à signaler qu'une autre fondation templière voisine s'appelait Le Vildé-Goëlo.
    Sources : http://www.infobretagne.com/vilde-guingalan.htm - Infos Bretagne


    Ville-Basse (La) (22)

    Département: Côtes-d’Armor, Arrondissement: Lannion, Canton: Tréguier, Commune: Troguéry - 22


    Domaine du Temple de Ville-Basse
    Domaine du Temple de Ville-Basse


    Aux environs de Tréguier, au fond d’une anse formée par le Jaudy, les Gualès avaient déjà leur beau château de Mézaubran, avec une chapelle dédiée à Saint-Joseph d’Arimathie, près d’un chêne magnifique qui existe encore. En face, de l’autre côté de la rivière, était le manoir de Kerinon, ainsi qu’une chapelle bâtie par les Trinitaires à Kerscarbot.
    Les seigneurs du Hallay habitaient Trolong, et les du Rumain le château de ce nom en Hengoat. Pouldouran, presque entièrement entouré d’eau, était un château-fort d’une certaine importance.
    Les Templiers avaient tout auprès la commanderie de la Ville Basse (Cassini), avec la chapelle de Sainte-Anne en Troguéry.
    Ce hameau ne figure plus sur la carte de l’IGN.
    Sources : France, Pierre (abbé). Saint Yves : étude sur sa vie et son temps (2e édition). Saint-Brieuc 1893. BNF


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