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Chartes de la commanderie Magistrale du Temple de La Rochelle — (1139-1268)

Les chevaliers du Temple avaient à la Rochelle une maison magistrale considérable et une grande puissance territoriale. L'intérêt historique qui s'attache aux chartes de cet établissement est manifeste. Cette commanderie magistrale, qui relevait du grand prieuré d'Aquitaine, remonte en effet presque à l'origine de l'Ordre. Etabli en 1118, cet Ordre religieux et militaire avait reçu sa règle du concile de Troyes en 1128, et la plus ancienne charte des Templiers de la Rochelle date de 1139. Les destinées de la ville naissante sont liées aux progrès de la commanderie. A la suppression de l'Ordre en 1314, les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem ou chevaliers de Malte, dont l'Ordre prit naissance en, 1048, rivaux puis successeurs des Templiers, héritèrent de leur influence comme de leurs biens (1). Leur souvenir s'est perpétué jusqu'à nous. Les noms de Rue et Cour du Temple et Cour de la Commanderie désignent encore aujourd'hui la situation de leur maison, paroisse Saint-Barthélémy. Il subsiste quelques vestiges de leur église. Des pierres tombales ont été mises à nu par les travaux de pavage, le 19 avril 1865, celle de frère Loys Gudin, religieux de Saint-Jean-de-Jérusalem, bourgeois de la Rochelle, veuf de Jehanne Grand, Marie Gudine, femme de sire Estienne Chastenier, échevin de la Rochelle, et la tombe du seigneur de Bonnemieen Oleron (2). 1. Le 12 août 1224, les bourgeois et habitants de la Rochelle prêtèrent serment à Louis VIII. Sur 11,749, classés par seigneurie, 1,572 étaient hommes du Roi 144 avaient pour seigneurs les Templiers, 14 les Hospitaliers, et 17 les religieuses de Sainte-Catherine. Archives Nationales. — Ephémérides historiques de La Rochelle 2. Voir La Rochelle et ses environs (1866), page 261. — Epigraphie Santone et Aunisienne (1871), page 107. — Ephémérides historiques de la Rochelle, II — Histoire des Rochelais, tome I.

Le livre La Rochelle et ses environs (pages 201 à 204) contient quelques détails inédits sur la topographie du Temple de la Rochelle, d'après le procès-verbal de visite de cet établissement dressé le 23 juillet 1682 par frère Gabriel Dauvet des Mavetz, chevalier de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, grand prieur d'Aquitaine, commandeur de Saint-Etienne de Reneville, accompagné du frère Laurancin, religieux du même Ordre, de Moreau, notaire, et de Didier Poirel, porteur de la procuration du frère François de la Rochefoucauld de Bayers, commandeur de la commanderie du Temple de la Rochelle. Un porche, surmonté d'une niche richement sculptée contenant la statue de saint Jean Baptiste, donnait entrée dans la commanderie. L'église, entièrement ruinée en 1668, avait été relevée en 1670 par les soins du commandeur Alexandre-Bernard de Loménie de Brienne. Un second procès-verbal du 4 septembre 1756 à la requête de frère Louis des Touches, chevalier magistral, atteste l'importance des revenus de cette puissante commanderie, dite de Saint-Jean-du-Perrot.
Les archives départementales de la Charente-Inférieure possèdent les volumineux Terriers de la commanderie magistrale du Temple de la Rochelle (1675) et ceux des commanderies de Bourgneuf et Thairé (1786). M. L. Delayant, qui a bien voulu nous ouvrir ses riches cartons historiques, a recueilli les noms suivants: Aimeri, Eble, Raoul et Savari de Mauléon. — 1221, G. Brochard. — 1268, Pierre Daulége. — Bérenger. — «  P. de Capdolio  ». — P. Charpentier. — Arnaud des Moulins. — 1249, P. Dubois. — 1249, Faure. — Michau. — Remet. — 1250, Foulques de Saint-Micheau. — 1270, Jean le Franceis. — Arnaud de Froidefond. — «  Gaifferius  », etc.
Arcère remarque qu'au-dessous du maître des chevaliers du Temple d'Aquitaine, magister militiœ Templi in Aquitania, venait le procureur de chaque maison qui prit le titre de prœceptor, puis celui de commandeur. Cette hiérarchie était commune aux Templiers et aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Arcère mentionne en 1270 Guillaume Daulège, précepteur, Lemerius Boez en 1207, Arnaud en 1218, Boson en 1244, Hélie de Burzaten 1250, Guillaume «  de Letigio  » en 1291, Hélie du Puy en 1399, Philibert de Naillac, commandeur du Temple, Nicolas de Raval, commandeur de Saint-Jehan-du-Perot.
Tous les titres de la commanderie magistrale du Temple de la Rochelle conservés à la bibliothèque de cette ville ne sont pas inédits ; sept ont été intégralement imprimés. Nous avons cru devoir publier uniquement les textes, qui, par leur date, donnent une idée suffisante de la richesse de cet Ordre militaire et religieux. La charte la plus ancienne date de 1139 ; la plus récente, d'octobre 1268. Trois sont en langue vulgaire. La plus curieuse d'entre elles est d'octobre 1208, par conséquent antérieure à la plus reculée du chartrier d'Aufrédi (1219) publiée en 1863. Les deux autres sont de 1249 et 1268, époque à laquelle le français commençait à devenir la langue des actes notariés.

Si l'intérêt historique de ces documents est considérable et leur authenticité incontestable, la pureté des textes laisse parfois à désirer. Dans l'absence des originaux, il a fallu se contenter de copies dues au bénédictin Fonteneau et aux oratoriens Jaillot et Arcère. La sûreté de leur érudition garantit la fidélité des transcriptions. Toutefois les études philologiques étaient loin d'être au XVIIIe siècle ce qu'elles sont à notre époque. Des altérations d'orthographe dangereuses dans les chartes latines, le sont encore plus pour les textes en langue vulgaire. Toute rectification devient difficile et périlleuse. Une conjecture risque d'être substituée au texte véritable. Une correction devient une nouvelle infidélité. Huit de ces copies de copies ont été adressées à M. Rédet, qui a bien voulu les confronter avec les manuscrits de dom Fonteneau. Ces transcriptions avaient été faites par le jeune auxiliaire de l'archiviste de la Charente-Inférieure, Marie-Mathieu-Eugène Decombredet (3), tué dans l'insurrection du 18 mars 1871, après avoir pris, part dans le 120e d'infanterie, aux combats de Châtillon, Champigny, Villiers, le Bourget et Montretout.
3. Marie-Mathieu-Eugène Decombredet, fils de Jean Decombredet, maître maçon, et de Jeanne Sorin, naquit à la Rochelle, le 17 novembre.1848. Après de bonnes études primaires, il travailla chez un peintre-vitrier et se livra avec succès au dessin linéaire et d'imitation. Sa santé délicate ne lui permit pas de poursuivre cette carrière. Il fut alors attaché, comme homme de peine, aux archives départementales de la Charente-Inférieure, le 30 décembre 1867 ; il y compléta son instruction sous la direction bienveillante de l'archiviste, jusqu'au 1er décembre 1869 ; jour auquel, malgré sa faible constitution, il fut appelé sous les drapeaux. Attaché à la défense de Paris, avec le 120e régiment d'infanterie, il prit part aux combats de Châtillon, de Champigny, de Villiers, du Bourget et de Montretout, et se fit remarquer par ses chefs. Son régiment fut désarmé par la Commune, pendant l'insurrection du 18 mars 1871. Decombredet disparut, probablement tué. Toutes les démarches faites depuis cette époque pour obtenir des renseignements sur lui sont demeurées infructueuses. L'archiviste a consigné l'expression de ses regrets dans ses rapports annuels au Conseil général. Le Bulletin religieux a publié l'hommage rendu à sa mémoire par M. Avril de la Vergnée. On doit à Decombredet une Monographie de la commune de la Jarne, étude qui lui mérita une mention très-honorable de l'Académie des arts, sciences et belles-lettres de Saintes. Il fit plusieurs vues de l'église de Bourgneuf, lithographiées dans les Annales de l'Académie de la Rochelle (section littéraire, n° 14,1868), et divers dessins héraldiques, d'une remarquable exactitude. — Jean-Charles-François Decombredet, frère aîné d'Eugène, boursier du lycée de la Rochelle, est mort des suites d'une campagne en Cochinchine dans la marine de l'Etat. Le père s'est tué le 13 juin 1874, en tombant des échafaudages d'une maison en construction, rue Chaudrier, 52. La Charente-Inférieure du 18 juin a reproduit les paroles prononcées sur sa tombe par M. de Richemond. La maison louée à la Rochelle, rue du Minage, par la famille Decombredet présente un intérêt archéologique assez grand pour avoir fixé l'attention des artistes. Elle a été notamment reproduite par le crayon de M. D. Lancelot et par celui de M. O. de Rochebrune, récemment promu chevalier de la Légion d'Honneur pour ses aquatinte.
Communiqué par M. Meschinet de Richemond.

I. 1139

— Confirmation faite aux Templiers de la Rochelle du don des maisons qu'ils possédaient déjà par Aliénor, reine de France, duchesse d'Aquitaine, à Lorris, en Gâtinois, en présence de son sénéchal Raoul de Vermandois, de son bouteiller Guillaume, de son chancelier Mathieu, et de son connétable Mathieu.
— Confirmation du don des moulins de la Rochelle.
— Affranchissement des maisons occupées à la Rochelle par les Templiers.
— Autorisation de recevoir des donations dans l'étendue de sa seigneurie, sous la réserve du service et de l'hommage.
Le règne d'Aliénor ayant commencé le 22 juillet 1137, la troisième année du règne nous reporte après le 22 juillet 1139.

IN NOMINE sancte et individue Trinitatis. Amen. Ego Helionordis, Dei gralia regina Francorum et ducissa Aquitanorum, Notum fieri volumus cunctis fidelibus tam futuris quam presentibus quod nos, pro remedio anime nostre et antecessorum (1) nostrorum et pro remedio animarum antecessorum Ludovici regis Francorum et ducis Aquitanorum mariti nostri, Deo et militibus Templi presentibus atque futuris, qui ad defensionem sancte Christianitatis contra infideles paganos sunt constituti, donavimus et in eternum concessimus molendinos quos apud Rochellam habebam et quos Isembertus de Castro Julii in vita sua ibi tennerat et quos Ganganus de Tauniaco ex dono comitis pictavensis reclamabat et ipse Ganganus eos predictis militibus Templi donaverat. Preterea militibus Templi donavimus et in eternum concessimus domos quas apud Rochellam habebant, videlicet in occupatu suo, id est infra clausuras suas liberas prorsus et quietas ab omni consuetudine, infractione et tolta et tailla et violentia ministerialium nostrorum, excepto teloneo nostro. Quicumque autem eisdem militibus Templi de feodo nostro aliquid dare voluerit unde nostrum servitium hominium nostrum non perdamus, illud volumus et concedimus.
Item predictis militibus Templi donavimus et concessimus ut omnis res proprie ipsorum militum per totam terram nostram secure et libere sine omni consuetudine et sine omni exactione, sive per terram, sive per aquam vadant et veniant.
Quod ut perpetuum stabilitatis obtineat munimen scripto commendavimus et sigilli nostri autoritate et nominis nostri caractere subjecto firmavimus.
Actum publice Lorriaco, millesimo CXXXIX° anno incarnationis Domini regni nostri III°, astantibus in palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa.
Signum Radulfi viremand, comitis et dapiferi nostri. S. Guillelmi buticularii. S. Mathei camerarii. S. Mathei constabularii.
1. N.L. Bourgeois, doyen de l'Académie de la Rochelle, dans ses Recherches historiques sur l'empereur Othon IV, fait remarquer une singularité de cette pièce.
« Aliénor y dit que ce don et autres détaillés dans la Charte, sont faits pour le salut de son âme et de celle de cinquante-cinq de ses ancêtres, ainsi que pour le salut des âmes des aïeux de Louis, roi des Français et duc d'Aquitaine, son mari et seigneur. Il fallait que cette Princesse eût exactement calculé toute sa généalogie.  » (Pages 62 et 63.) — C'est simplement une faute de copiste que n'a pas reproduite le manuscrit de dom Fonteneau. Les cinquante-cinq ancêtres (antecessorum LV nostrorum) sont uniquement la reproduction anticipée des deux premières lettres du nom de Ludovici.


Louis le Jeune renouvelle ou plutôt confirme ce don la même année: Concessimus molendinos quos apud Rupellam habebamus et quos Ysembertus de Castro Julii in vita sua ibi tenuerat
— Champollion, Documents historiques, II, page 24.
D. Fonteneau, tome XXV, page 287, d'après une copie prise sur l'originai par C.-H Jaillot, supérieur de l'Oratoire de la Rochelle.
— Transcription collationnée par M. Rédet, archiviste honoraire de la Vienne, chevalier de la Légion d'Honneur.

II. 1188 — Niort

— Richard, comte de Poitou, duc d'Aquitaine, concède aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem de la Rochelle, la maison et les terres que leur a données Guillaume Cotrel, libres de tout droit, et il renonce au cens de dix sous qui lui avait été payé jusqu'alors par cet Ordre et déclare qu'à l'avenir quiconque recevrait un gîte dans l'hospice de la Rochelle ne serait plus tenu à aucun devoir de cens, de tailles, de milice ou autres, et ne répondrait plus qu'au maître ou à son procureur des crimes commis par lui dans la maison.

RICARDUS, Comes Pictavorum et Dux Aquitanorum, Filius régis Anglie, Omnibus ad quos presens scriptum pervenerit, salutem.
Noverint universi, quod ego, pro salute anime mee, nec non et animarum Henrici regis Anglie, patris mei et Alienordis Regine, matris mee, et omnium antecessorum meorum et successorum, donavi et concessi fratri Garnerio, Magistro hospitali de Anglia, et eis qui per temporum successiones Magistri hospitalis in Anglia futuri sunt, apud Rochelam, domum Willelmi Cotrel et omnes possessiones, que ipsius fuerunt eo tempore, quo se et sua hospitali concessit, scilicet sive in Rochela, sive extra Rochelam ; ita autem a predictis fratribus hospitalibus predictam domum et possessiones prenominatas in perpetuum libere et quiete volo et precipio possideri, ut a census prestatione, scilicet VI solidorum, que mihi hactenus prestiterunt nomine Domus, liberi sint et absoluti : hospes autem eorum quicumque fuerit, qui modo, vel in posterum domum predictam inhabitaverit, liber sit ab omni exactione census, tallie, exercitus et omnium aliorum servitiorum sive consuetudinum, nec aliquo fori facto respondeat, nisi coram predicto magistro hospitalis Anglie, vel coram eo quem loco suo constituerit. Si alii etiam quilibet extranei in predicta domo foris fecerint, quodcumque fuerit delictum, non respondeat, nisi coram predicto Magistro, vel ejus procuratore.
Ita autem predictas possessiones liberas et quietas dono et concedo predictis fratribus hospitalibus, ut liberius donare possumus et ipsi liberius accipere.
Hoc autem actum est anno ab incarnatione Domini M. C. LXXX. VIII°, apud Niorcium. His testibus Willelmo de Mandevill. Comite de Exess. Roberto de Bloeto. Andreas de Chauvingieio, Guitone de Toarz. Hugone, Archiepiscopo et Willelmo de Rupibus et Willelmo de Chalona, militibus. Clericis magistro Willelmo de Longo Campo et Magistro Philippo servientibus. Girardo Chotardo preposito Pictavie et Petro Bertini et Gaufrido de Chauvingieio, camerario et aliis multis.
D. Fonteneau, tome XV, page 291, et tome II page 739, d'après l'original.
— Copie collationnée par M. Rédet.
— D. Massiou a publié quelques lignes de cette charte, tome II, pages 99 et 100, Histoire de la Saintonge et de l'Aunis.

III. Vers 1189

— 0thon, duc d'Aquitaine, comte de Poitou, confirme la donation des moulins de la Rochelle, faite aux Templiers par ses prédécesseurs.
Otho Dux Aquitanie, Comes Pictavie, presentibus et futuris, salutem.
Sciatis me concessisse et presenti carta confirmasse fratribus Templi, molendinos de Rupella ita libere et quiete possidendos, prout melius et liberius eos unquam habuerunt. Quare volo et firmiter precipio quod concessio ista et stabilis et rata in perpetuum conservetur.
Testibus Episcopo Xantonensi (1), Abbate de Gratia Dei (2), A. de Chauvigne, Sal. de Furnival, et pluribus aliis.
1. Testis est Henricus episc. in lilteris Othonis II... Notatu dignæ sunt hæ Othonis ducis litteræ. Gallia Christiana, II, 1072.
2. Paganus, 1182-1191. — Daniel, 1191-1212. — Gall. Christ. II, 1398.

D. Fonteneau, tome XXV, page 293, d'après un vidimus de 1457, aux archives du Temple de la Rochelle.
— Copie collationnée par M. Rédet.
Imprimé page 60 des Recherches historiques sur l'empereur Othon IV, par N.—L. Bourgeois. (Amsterdam, 1775.)

IV. 1190, 20 février

— Confirmation par Othon, duc d'Aquitaine, comte de Poitou, des donations faites aux Templiers de la Rochelle.
Otho, dux Aquitaine, comes Pictavie, omnibus senescallis, prepositis, baillivis et fidelibus suis litteras istas videntibus, salutem.
Sciatis me redidisse et quittasse et presenti carta confirmasse Templariis molendina sua de Ruppella et omnes possessiones et jura sua per totam terram meam, ut ita integre et pacifice omnia predicta habeant et teneant, sicut tenebant die qua dominus rex Anglie Ricardus, avunculus meus fuit primo coronatus.
Quare volo et firmiter precipio quod nullus molestiam illis seu gravamen aliquod seu violentiam vel injuriam inferre presumat.
Teste Gofrido de la Cella, apud Suriacum (1) vigesima die februarii.
1. J'avoue ne pas connaitre ce Suriacum. Peut-être faut-il lire Sivriacum, Sivray. Voir l'ouvrage cité de Bourgeois, page 43. Nous avons suivi, pour la date de cette pièce et de la précédente, le catalogue des Manuscrits de dom Fonteneau ; mais Bourgeois leur en assigne une différente, pages 58, 60, 61.
D. Fonteneau, tome XXV, page 207, d'après un vidimus de 1457, aux archives du Temple de la Rochelle.
— Transcription collationnée par M. Rédet. — Imprimé page 60 des Recherches historiques.

V. Entre 1180 et 1199.

— Transaction entre Nicolas de Glocester et les Templiers, au sujet de leur chai des Sept-Moulins.
Sciant, tam futuri quam presentes, quod Fratres Templi, propter cayurn suum de Septem Molendinis, quem Nicholaus de Glocestria injuste et temerario ausu prostravit, in Curiam tandem venerabiles fratres Templi et ipse Nicholaus et ibidem Fratres Templi justo judicio et recta consideratione proborum hominum cayum suum et rectitudinem suam, coram omnibus in curia assistentibus, viriliter obtinuerunt et in eodem loco, Petrus Bertini die ilio senescallus in Pictavia, una cum Roberto de Montemirali, Fratres Templi de ilio cayo, integerrime et de rectitudine illorum fratrum saisiverunt in loco Domini regis et suo.
Hujus rei testes sunt Willelmus de Malleone, Abbas Sancti Johannis, Hugo de Alemnia.....(1) de Surgeriis (2), Gaufridus de Chavim, Bernardin de Ruiec. Idem de Rufec et fratres ejus, Aimericus scilicet et idem Petrus, quoque Bertini senescallus, atque Robertus de Montemiral (3), in curia et presentia quorum res ista definita fuit.
Testes etiam sunt innumerabiles qui afluerunt.
Hoc autem totum factum et concessimi fuit in manu Fratris Helie de Podyo, preceptoris in domo Templi de Rochella et Fratris P. Arn. capellani et ceterorum fratrum Templi qui affuerunt. Et ut hoc tantum firmiter et absque ulla controversia ex omni parte eternaliter observetur, Ego Petrus Bertini, senescallus Pictavie, presentem cartulam in testimonium sigillo meo munivi, et si quis contra hoc insurgere presumpserit, pro certo sciat se odium Domini regis et Senescaldi Pictavensis promeruisse ; tali si quidem pacto factum est hoc quod ipsos fratres Templi nullo modo liceat ultra extendere nisi per voluntatem Domini Regis vel ballivorum suorum.
1. Les points existent dans la copie du P. Jaillot.
2. Surgères, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Rochefort, prieuré et chapitre de Saint-Gilles ; château des Fonsèques et des la Rochefoucauld.
3. Robert de Montmirail, maire de la Rochelle en 1199.

Copie du P. Jaillot, d'après les archives du Temple de la Rochelle.

VI. 1199

— Confirmation par Aliénor aux Templiers des exemptions à eux concédées par Eble de Mauléon. — Don de la chaussée du Perroc, jusqu'au domaine des Hospitaliers.
ALIENOR, Dei Gratia regina Anglie, ducissa Norman. Aquitan. comitissa Andegaviæ, archiepiscopis, episcopis, comitibus, vice comitibus, baronibus, prepositis, baillivis et omnibus fidelibus suis, tam futuris quam presentibus, ad quos præsens carta pervenerit, Noverit universitas vestra et nos concessisse et presenti carta confirmasse pro salute pie memorie anime regis Richardi filii nostri et regis Henrici, quondam Domini nostri, et pro salute nostra et prædecessorum et successorum nostrorum, militibus Templi, quod hommes sui de Rochella sint quieti de equitatibus, exercitibus, de bienniis et eschogarlis et de omnibus et hoc idem concedimus eis de omnibus hominibus eorum..... (1) præterea dedimus eisdem militibus et hac carta nostra confirmavimus universas domos et plateas, quas ipsi in Rochella, aut homines sui ab eis habendas et tenendas imperpetuum liberas et quietas ab omni censu et ab omnibus consuetudinibus, quas in eis habuimus. Concedimus etiam et confirmamus donationem quam eis fecit Eblo de Malleone de centum solidis de redditibus singulis annis Rochellæ, eis reddendis in perpetuam elemosynam. Præterea damus eis et confirmamus calceam de Perroc et molendina, quæ fecerunt vel facturi sunt circa eamdem calceam et placeam, ex utraque parte, usque ad metas terræ fratrum hospital.
Istis testibus Petro Bertini senescallo pictav. Hugone Bruni. Rad... (1) comite ang. domino Henrico, episcopo xanton.
Datum apud Sanctum Johannem Angeliacensem anno Incarnati Verbi millesimo centesimo nonagesimo nono.
1. Les points existent dans la copie du P. Jaillot.
Copie du P. Jaillot, d'après les archives du Temple de la Rochelle.

VII. 1196, 26 mai.

— Confirmation par Richard, roi d'Angleterre, de la donation faite par Othon aux Templiers.
Ricardus, Dei gratia rex Anglie, dux Normannie, Aquitanie, comes Andegavie, archiepiscopis, episcopis, abbatibus, comitibus; baronibus, justiciis, vice comitibus, senescallis, prepositis, baillivis et omnibus ministris et fidelibus suis, Salutem.
Sciatis nos contiessisse et presenti carta nostra confirmasse fratribus militie Templi Jerusalem conventiones factas inter ipsos et charissimum nepotem nostrum Othonem de molendinis de Rupella, sicut continetur in carta ejusdem nepotis nostri quam manibus habent. Quare volumus et firmiter precipimus quod eædem conventiones eisdem templariis bene et pacifice teneantur, secundum tenorem carte ejusdem nepotis nostri quam manibus habent, prohibentes ne quis eos super hoc disturbet.
Testibus Willelmo, filio Radulphi tunc senescallo Normanie ; Gaufrido de Cella, tunc senescallo Wasconie ; Willelmo marescallo ; Willelmo de Stagno ; Giraudo de Fornival ; Britio camerario ; Petro Savari et pluribus aliis.
Data per manum magistri E. Sar. decani, tunc agentis vicem cancellarii, XXV die maii apud insulam anno VII regni nostri.
1. Les points existent dans la copie du P. Jaillot.

D. Fonteneau, tome XXV, page 303, d'après l'original. — Transcription collationnée par M. Rédet. — Publiée page 63 des Recherches historiques sur l'empereur Othon IV, par Bourgeois, qui fait les réflexions suivantes:
1° Les Templiers, sans cesse attachés à leurs intérêts, eurent si peu de confiance dans le don ou la confirmation d'Othon, qu'au retour du Roi son oncle, ils sollicitèrent encore de lui une nouvelle approbation pour leurs moulins de la Rochelle...
Cette pièce: 1° prouve évidemment qu'Othon avait usé de la qualité et des pouvoirs de duc d'Aquitaine et de comte de Poitiers, dans l'absence du roi Richard son oncle et que conséquemment il fallait reporter à ce temps-là ceux des actes émanés de lui qui n'étaient point datés.
2° Il est également prouvé qu'Othon n'a point donné les moulins de la Rochelle aux Templiers, qu'ils avaient seulement fait des conventions entre eux à ce sujet, comme l'avance le roi Richard dans sa charte de confirmation... Aussitôt que Richard eut été relâché par l'Empereur, les Templiers se firent accorder un privilège dont la charte est datée de Spire le 5 janvier de l'an Ve de son règne, ce qui dénote l'année 1194, et où il prend les titres de roi d'Angleterre, de duc de Normandie et d'Aquitaine.
3° Par le 25 mai de la septième année du règne de Richard, il faut entendre l'an 1196.
4° Enfin il résulte une autre preuve bien forte du temps qui s'était passé entre les pièces ci-dessus émanées de l'oncle et du neveu, de ce que Geoffroi de la Celle a été témoin dans l'un des deux actes du neveu qui ne peuvent être du même instant ; autre preuve qui en recule encore la date, c'est qu'il fut également témoin à celui de l'oncle. Or il avait eu le loisir, dans l'espace intermédiaire, d'exercer la charge de sénéchal de Guienne, ce qui est expressément mentionné dans le titre de Richard. (Gaufrido de Cella tunc senescallo Wasconiæ)

10 juillet 1190

Pour compléter l'argumentation de Bourgeois, et surtout en raison de son intérêt topographique, la charte suivante trouve ici sa place naturelle:
— Richard, roi d'Angleterre, confirme aux Templiers de la Rochelle la donation du Perroc qui leur avait été faite par Aliénor. RICARDUS, Dei gratia rex Anglie, dux Normannie, Aquitanie, comes Andegavie, archiepiscopis, episcopis, abbatibus, comitibus, baronibus, justiciaviis, vicariis, baillivis, prepositis et omnibus ministris et fidelibus suis totius terre sue, salutem.
Sciatis nos concessisse et presente carta nostra confirmasse domui hospitalis servientibus et fratribus ejusdem domus apud Rochellam commorantibus donationem illam quam fecit eisdem fratribus Alienor, mater nostra, regina Anglie, ducissa Normannie et Aquitanie, comitissa Andegavie, pro anima sua et antecessorum et successorum nostrorum, videlicet locum quemdam qui dicitur Peroc, qui est inter mare et Rochellam. Prediclus autem locus pertingit versus orientem usque ad illam partem insule, quam dicta Alienor mater nostra sibi et nobis retinuit, versus occidentem usque ad veterem portum porrigitur qui divisionem facit inter predictam insulam, et terram Poirache, versus meridiem usque ad mare, contra aquilonem usque ad bessam que dicitur Bessa regine.
Sic inter IIII istas metas predicta insula concluditur ita donationem factam a domina matre nostra concedimus et presenti carta libere et absolute consignamus.
Testibus Walterio Rothom, Johanne Ludunensi archiepiscopis, Johanne Ebroicensi, Ragusio Bath. Episcopo, Walket de Ferri ères, Johanne de Pratell, Willelmo de Tilieres, Andrea de Chavigneio et pluribus aliis.
Datum per manum Johannis de Alene Lexoviensis Archidiaconi vice-cancellarii nostri. Apud Lugdunum supra Rhodanum, X die julii anno primo regni nostri.
D. Fonteneau, tome XXV, page 299, d'après une copie prise sur l'original par C.-H. Jaillot.
— Transcription collationnée par M. Rédet.
— Publiée par Arcère, tome II, pages 503 et 504.


« Cette pièce, extrêmement curieuse, dit Bourgeois, confirme une donation faite à la Maison du Temple de la Rochelle et à tous les Frères qui la desservaient, par la Reine Aliénor, d'une certaine étendue de terrain appelé Peroc, nom qu'il porte encore et que le peuple a corrompu (Perrot).
Richard, devenu Roi d'Angleterre, donna cette charte de confirmation, étant déjà en voyage pour passer dans la Palestine. Elle est datée: Apud Lugdunum supra Rodanum, X die Julii, anno primo regni nostri, ce qui tombe sous l'année 1190 ; mais cette date est un peu embarrassante, en ce que son père était mort le 6 juillet de l'année précédente, et par conséquent l'année devait être révolue au 10 ; il faut ou que ce soit une erreur, ou bien que les Rois d'Angleterre ne comptent pas comme les nôtres, de l'instant du trépas de celui auquel ils succèdent (1). Nous apprenons par là qu'il s'était mis en route pour la Terre-Sainte, lorsque, au mois de Mai, il séjourna à Saint-Jean-d'Angely, et qu'il y signa la charte touchant l'abbaye de la Grâce-Dieu, car il ne retourna pas depuis en Angleterre. Il ne s'embarqua pourtant qu'au mois de Septembre suivant. Il n'y a plus moyen, après de telles preuves, de soutenir que, avant 1190 ou même 1191, autre que Richard ait pu se qualifier de Duc d'Aquitaine et Comte de Poitiers, puisque voici les titres qu'il prenait dans la charte que je viens de citer: Ricardus, Dei gratia Rex Angliæ, Dux Normanniæ, Aquitaniæ comes Andegaviæ. Or cela dissipe tous les doutes. » Page 59.
1. On sait qu'en effet ils datent de leur couronnement.

VIII. 1205

— Transaction entre les Templiers et Garin de Jart au sujet d'une maison limitrophe de leurs domaines et ayant des vues sur leur terrain, charte passée sous les sceaux du commandeur Lemerius Boez et du Maire de la Rochelle, Pierre de Faye. Alexandre Aufredi, le fondateur de la nouvelle aumônerie, figure au nombre des témoins.
Notum sit tarn futuris quam presentibus quod murus ille qui est a posteriori parte domus Garini de Jart sedet in propria terra Templi, scilicet pro familiaritate quam fratres Templi habebant cum prefato Garino et pro servitio quod ipse Garinus eis inde exhibuit, pariter et precibus proborum hominum, permiserunt et concesserunt eidem Garino et heredibus ejus eternaliter ut murum illum conficerent et levarent quantum eis esset necessarium ad domum suam claudendam, et facerent in eo fenestras necessarias ad lumen faciendum domui sue, scilicet tales per quas aliquis intrare non posset vel exire.
Donum istud fecit frater Lemerius Boez, tunc temporis magister militie Templi pictavensis, consensu et assensu aliorum fratrum, fratris scilicet Helie de Burzac, tunc temporis preceptoris domus Templi de Rochella, fratris P. de Capdolio, tunc temporis capellani ecclesie Templi, fratris P. Berengerii sacerdotis, fratris Arnaudi de Frigido-Fonte, fratris Theobaudi Secher, fratris P. Manent, fratris P. Carpentarii, fratris Arnaudi de Molendinis, fratris P. Plater, tali conditione quod jam dictus Garinus et heredes sui in predicto muro deforis aliquid construere non possent quod rebus Templi nocere posset, nec etiam ipsi fratres vel eorum successore lumen domus jam dicti Garini et heredum suorum possent nullatenus obumbrare.
Hujus autem rei testes sunt Gaufridus de... agina archipresbiter de Rochella, P. de Burco novo, prior domus helemosinarie de Rochella, Willelmus de Metulo, prior de Parigniaco, P. de Faya tunc temporis majoris communie de Rochella, Benedictus Judeus, qui tunc temporis vicem senesealci pictavensis apud Rochellam gerebat, B. de Rofec, Xanson de Bello-Loco, Hugo Bernardi, Willelmus Odris, Aimericus de Cahurcio, Willelmus T...di, Alexander Aufredi (1), Aimericus Heli, Willelmus de Faya, Willelmus Salomon, Ricardus Bataille, Willelmus Bos, Reginaldus Bos, Heli de Gloscestre et alii plures.
Et ne aliqua de cetero in ter fratres domus Templi de Rochella et Garinum de Jart et heredes suos, similiter et alios homines domum illam possidentes posset insurgere lis et controversia et semper donum istud firmum et stabile permaneat, Ego frater Lemerius Boez, magister militiæ Templi pictavensis sigilli mei munimine presentem cartam corroboravi.
1. L'abbé Cholet a résumé l'histoire d'Aufredi par une inscription gravée sur une table de marbre blanc dans le péristyle de l'hospice fondé par ce généreux citoyen, et publiée dans La Rochelle et ses environs, page 243.
D. Fonteneau (sans date), tome LII, page 751. D'après l'original.
— Transcription collationnée par M. Rédet.

Ancien pont de Saint-Sauveur

Pont Saint-Sauveur, La Rochelle
Sources: Bibliothèque de La Rochelle
Construit par Isambert vers 1200, remplacé vers 1740 par un pont de bois.
D'après un dessin fait en 1740 par Bournaud, réduit par M. de Richemond et gravé par M. Sadoux.

IX. 1207

— Transaction entre les Templiers et les Hospitaliers, au sujet du pont de Saint-Sauveur.
Notum sit omnibus tam posleris quam modernis quod cum in ter P. de Burgo novo, tunc temporis Priorem et Fratres Domus helemosinarie de Rochella ex una parte et Fratres Templi de Rochella ex altera, gravis esset diutius controversia agitata super pontem de Rochella et aliis edificiis que ad ipsum pontem pertinebant, dictis Priore et fratribus de donatione Isemberti bone memorie Magistri scolarum Xanctonensis (1) ipsum possidentibus: tandem post multas altercationes facta est talis compositio inter eos quod P. Prior et fratres Domus supra dicte templi de Rochella medietatem habendam per omnia in ponte etreddidi..... et omnibus augmentis que ibi circumquaque sive superius sive inferius essent quibuslibet modis aux..... nerent, voluerunt et concesserunt fratres templi de Rochella ut prime LX libre pictavenses que de redditibus ejusdem pontis et edificiorum exirent, Priori et Fratribus domus helemosinarie redderentur, ad debita persolvenda quibus pro magistro scolarum jam dicto erant plurimum obligatio.
Hoc etiam pactum fuit inter partes quod quando vellent circa pontem edificare, communiter mitterent in edificiis construendis usque ad ducentas libras andegavenses ita quod neque templarii helemosinarios vel helemosinarii templarios ad majores possent missiones compellere, nisi ipsis ponte sua invicem communicatirent et si forte aliquid de redditibus ejusdem pontis vel de edificiis ad ipsum pertinentibus in venditionem vel impignerationem veniret, Helemosinarii templariis et templarii helemosinariis tantum modo possent vendere vel impignorare et non aliis personis.
Concesserunt etiam dicti fratres Templi quod modis omnibus pro posse suo perquirerent a Domino rege Anglie super concessione et confirmatione hujus rei duas cartulas ejus sigillo roboratas propriis laboribus et expensis, excepto quod et fratres ad expensas pro cartulis faciendas VIII marcas argenti darenl, si tanta vel major esset medietas expensarum, si vero minor esset medietas VIII marcarum secundum minus medietatem mittent expensarum et non secundum majus illarum autem cartularum altera debet reddi priori et fratribus domus helemosinarie, altera sub custodia fratrum Templi reponi.
Hec autem omnia sicut in prescripta compositione conlinentur fratres Templi bona fide, sine omni dolo et malignitate et sub pacis oculo se observaturos concesserunt, ut igitur hec compositio majorem auctoritatem haberet et firmius teneretur, frater Willelmus Oculus bovis, Magister Militie Templi citra mare in cujus presentia recitata fuit eadem compositio et firmata nec non Petrus de Burgo novo, tunc prior domus helemosinarie de Rochella, eamdem sigillorum suorum munimine roboraverunt.

Sunt autem ex parte templariorum testes frater Gaifferius et frater Bos, tunc preceptor templi apud Rochellam et Willelmus prior de Parigniaco et Magister Willelmus de Elemosina et alii plures, ex parte vero Prioris et fratrum Domus Elemosinarie, Aimericus Ogerius capellanus de Marcanto et Willelmus, de Capella, frater ejus et Radulfus..... et frater Oliverius et frater Bonaud et frater Ramnulfus et frater Aimericus de Rupeforti et multi alii.
Hoc autem factum est anno Verbi incarnati M. CC. VII. Domino Johanne regnante in Anglia ; Philippo in Francia, Henrico Episcopo Xantonensi tunc existente. 1. Isambert, écolâtre de Saintes, avait construit, à la Rochelle, le pont de Saint-Sauveur, détruit en 1735, dont nous publions la reproduction d'après le dessin du P. Arcère; celui de Saintes démoli en 1846 avec l'are de triomphe romain qu'il encastrait.
— Voir note de M. le Comte. de Clervaux, d'après Duffus Hardy, lue à la réunion des Sociétés savantes, à la Sorbonne.
— Par lettres patentes du 18 avril 1202, Jean Sans-Terre confia à Isambert la construction du pont de Londres.
— Il signe deux chartes imprimées l'une par Arcère, tome II, page 661, et l'autre dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, tome XIX, page 135.
Copie du P. Jaillot, à la bibliothèque de la Rochelle. (Voir D. Massion, II, met 197.)

X. 1208

— Confirmation par Guillaume de la Roche, chevalier, sire de Machecoux, aux Templiers de la donation faite par Guillaume de Tournay, augmentée de la terre d'Elie Bernard, chevalier.
El nom de sainte Trinité, je Willaume de la Roche, chevaler, sire de Machegouz, fais à saver à toz ceaus qui sunt et qui sunt à venir, qui ceste presente chartre veiront et oiront, que je, de ma prope volunté, por le salu de m'arme et de mon père et de ma mère et de mes ancesors et de mes successors, o l'otrei et o la volunté de Sébile ma femme et de Letice ma fille et de Gardrat, mon frère, ai confermé et otréié en pure et en pardurable aumosne à Deu et al frères de la chevalerie dau Temple, tote icelle aumosne enterignement que Willaume de Tornay, chevaler, mis horns, lor a donné, c'est à saver sor le pas de Tornay, terres et bois, à tenir et à aver, as desus diz freres dau Temple, pardurablement de mei et de mes hers et de Gardret, mon frere et de ses hers, franchement et quitement, à tote lor volunté faire enterignement.

E par desus ice, lor ai otréié la terre Helyes Bernart, chevaler, mon home, qui est sor icel meisme pas de Tornay, devant l'aube espine, laquelle i tent del desus dit Willaume de Tornay, à tenir et à aver pardurablement, o totes franchises, se il conquerre la poent.
C'est à saver que li devant dit frere ne devant herberger es devant dites choses, nul de mes homes ne des mon frere, sans noz congiez.
E por ce que sus iceste chose aucuns ne dotast ne doter peust, vesti et saisi les devant diz freres de la devant dite aumosne par ceste presente chartre, laquelle... (1) saeler de mon sael.
Ce fut fait l'an de l'incarnation nostre Saignor M. CC et V... (1) octovre.
1. Déchiré.

« L'original de cette pièce est dans les archives du Temple de la Rochelle ; au bas pend un cordon de fil blanc à deux branches où était attaché un sceau qui est perdu »
D. Fonteneau.
— Copie de M. Rédet d'après les manuscrits de D. Fonteneau, tome XXV, page 305 ; tome LII, page 741.

XI. 1216

— Vente faite par Pierre Humbert, bourgeois de la Rochelle, et Florence, sa femme, à Robert de Moullent, de dix livres de cens sur une place et une maison sises devant la porte du Temple. Alexandre Aufredi figure au nombre des témoins. — La charte portait les sceaux de l'archidiacre de la Rochelle, du maire Galerne et du prévôt de la Rochelle, Hélie du Breuil.
Noverint omnes presentes litteras inspecturi, quod ego Petrus Humberti, burgensis de Rochella, assensu et voluntate Florentie uxoris mee, vendidi Roberto de Moullent X libras pictavinorum quas habebam censuales super illa platea et super illa domo in qua tunc temporis manebat P. Armoins, que platea et que domus sunt ante portam Templi in reuga etiam Templi, videlicet inter domum Rufi defuncti et domum P. Giraudi, tenendas et habendas a prenominato R. et ejus heredibus in perpetuum, pacifice et quiete, et ad omnem voluntatem suam inde libere faciendam, tam in vita quam in morte, septies viginti libris pictavinis, quas habui et recepi.
Concessi etiam et presentibus litteris confirmati, quod eumdem Robertum et ejus heredes, super hac venditione a me sibi facta per me, vel me per alium aliquem de cetero non vexarem, renoncians etiam in hoc facto omni exceptioni et omni privilegio et omni canonici juris et legum auxilio.
Prenominatas enim X libras censuales, Ego Petrus dicto Roberto et ejus heredibus teneor garire ad usus et consuetudines Rochelle.
Factum fuit hoc anno gratie MCC. sexto decimo.
Ne autem super premissis posset in posterum aliqua calumpnia suboriri ad petitionem partium, Ego G., tunc temporis archipresbyter de Rochella presentibus litteris sigillum meum apposui et Ego J. Gualerne, tunc Major, sigillum communie de Rochella (1), et ego Helias dau Bruil, clericus, prepositus etiam de Rochella, sigillum prepositure presentibus litteris apponendum duxi.
Hujus rei testes sunt Alexander Aufredi, Girardus de Camera, W. de Monmirail, Philippus Leger, Pascaudus de Rofflac, J. de Sancto Amando, Hugo Taillenderius et plures alii.
1. Les diverses matricules des maires de la Rochelle ne s'accordent ni entre elles ni avec les chartes sur le nom du premier magistrat de la commune en 1216. Nous trouvons dans les titres originaux, J. Galerne et Mangou de Melle et Claude de Courselle, dans les nomenclatures. Copie du P. Jaillot, d'après les archives du Temple de la Rochelle.

XII. 1217

— Cession faite aux Templiers par Guillaume Maingot, en expiation des torts qu'il avait eus envers eux.
Humana industria contra oblivionis incommodum litterarum adinvenit remedium ut si quid a memoria hominum caderet, beneficium litterarumad notitiam revocaret. Ideoque presenti scripto commendare volumus et presentibus et futuris notum fieri decrevimus quod Willelmus Maingoti, filius Willelmi Maingoti et domine Berte filie G. de Rancone juxta assertionem templariorum plurimis exactionibus et injuriis eorum homines diu vexaverat quos usque ad sua tempora liberos habuerant. Tandem divina inspiratione et amicorum suorum ammonitione, pro redemptione anime sue et parentum suorum, predictis Templariis homines suos liberos habendos et etiam possessiones eorum liberas et quietas ab omni violentia in omni terra sua concessit, scilicet ab host et a talliata et a calvacata et de bien, et de eschauquata (1) et ab onerum injuria, hoc etiam concessit W. filius ejus.
Hujus rei testes sunt Hugo, capellanus Templi de Rupela, Harnaudus, fratres militie Templi, domina Bartolomea, uxor predicti Willelmi, Guillelmus Girbertus, Guillelmus Jordan, Symon Lœas, milites, Stephanus Thomas, Magister Guido, clerici. Nicolaus Seguinus, Pocardus, W. Daguet.
Ut vero hæc presens quarta in majori auctoritate haberetur, sigilli sui impressione earn communiri fecit.
1. Bians, biains, biennium, corvées tant d'hommes que de bêtes.
— Le guet, d'où échauguette, guérite.
Archives du Temple de la Rochelle, d'après la copie du P. Jaillot.

XIII. 1217

— Sentence contre Arnaud, chapelain de Saint-Félix, qui n'avait pas tenu compte d'un jugement contre Guillaume Maingot en faveur des Templiers. — Cession aux Templiers d'une maison à Saint-Félix ; auprès de l'église.
Universis Christi fidelibus presentem paginam inspecturis, Helias de Partiniaco Veteri et Girbertus Sancti Laurentii et Robertus Sancti Pauli de Partiniaco, Priores, quondam judices detegati a Domino Papa, salutem, in satutis Auctore.
Universitati vestre notum facimus quod cum Amandus capellanus sancti Felicii esset convictus in presentia nostra super quadam inobedientia de sibi infunctis a judice ordinario, scilicet ab Henrico Episcopo Xantonensi utpote qui vilipendebat sententiam latam ab eodem judice ordinario in Willelmum Maingoti nobilem virum pro dampnis ab eodem Willelmo illatis fratribus militie Templi de Rochella, jam dictus sacerdos humiliavit se ipsum predictis fratribus super premissa inobedientia veniam postulando.
Qui fratres illius miserti petitioni sue condescenderunt, tali quidem pacto quod dictus sacerdos prelibatis fratribus quiptavit in perpetuum sine aliqua contradictione in posterum facienda quandam querelam quam habebat adversus eos super quadam domo, que est apud sanctum Felicium prope ecclesiam, que fuit quondam Herberti Hylarii sacerdotis et super quibusdam ortis et quadam terra a servitute libera.
Fratres vero super humilitate ejusdem sacerdotis complacentes dederunt ei caritative, proborum virorum consilio et admonitione mediante, quinquaginta solidos savariorum veterum.
Et ut hoc ratum habeatur in perpetuum cartarn istam ad petitionem partium sigillorum nostrorum munimine fecimus roborari.
Anno Gratie M°. CC° XVII° mense julii.

XIV. Vers 1218

— Traité fait entre les Templiers et les héritiers d'Aimeri Roy, au sujet de quelques fiefs lègués par ce dernier aux Templiers, et dont ses héritiers leur disputaient la possession.
Notum sit omnibus tam presentibus quam futuris quod cum controversia esset inter Fratres Templi de Rochella et Ramnulfum Regem et Mauricium fratrem ejus, super rebus et possessionibus quas Aimericus Rex, patruus predictorum fratrum, sciticet Ramnulfi et Mauricii, pro anima sua parentumque suorum contulerat predictis fratribus Templi, contigit quod defuncto Ramnulfo Rege, predictus Mauricius, qui heres dicebatur possessionum Ramnulfi Regis cum predictis fratribus Templi, utriusque partis amicorum consilio, in hunc modum composuit, quod ipse Mauricius et R. frater ejus fratribus Templi intulerant, penitus finivit et quiptavit fratribus Templi quidquid juris se habere dicebat in possessionibus quas predicti fratres Templi possidebant, scilicet a Tadon, a Sechebot, a Longeleigne en Aitré, et omnibus rebus aliis, super quibus contencio et controversia fuerat inter ipsos fratres Templi et predictos Mauricium et Ramnulfum.
Fratres vero Templi dicto Mauricio et heredibus ejus dederunt et concesserunt domum de Atreio et duo torcularia, que in eadem domo erant, in perpetuum pacifice possidenda, reddendo inde fratribus Templi V solidos pictavenses censuales annuatim jure domini in pascha Domini.
Tali quidem pacto, quod dictus M. dictam domum et torcularia non poterit dare, neque vendere neque impignorare ecclesie, neque domui alterius reiigionis, neque etiam alienare alicui homini, quamdiu fratres Templi de dicta domo et torcularibus eidem Mauritio tantum dare voluerint quantum et alter. Sed ut pax ista firma esset et stabilis, Gaufridus archipresbyter Rochelle et Petrus de Alemannia, frater ejus, qui locum domini Savarici de Maloleone, tunc temporis senescalli Pictavensis et Vasconie, tenebat, in quorum presentia pax ista fuit prolocuta et firmata, ad petitionem utriusque partis, presenti cartule sigillorum suorum robur apposuerunt et munimen.
Huic rei interfuerunt et testes sunt predicti G. archipresbyter Rochelle et P. de Alemannia, frater ejus. Helias de Nuaille. Hugo de Affrei, Simon Quintinus, Jordanus de Rupe. Hugo, capellanus de Rupe, frater ejusdem Jordanis. P. Bertinus. Theobaudus de Branda. Willelmus Baudricius. Aufrei tunc temporis prepositus de Aitreio. Frater Boso, tunc temporis preceptor Domus templi de Rochella. Frater P. Plateit. Frater Arnaudus Tortus et plures alii.
Copie du P. Jaillot, d'après les archives Temple de la Rochelle.
— Publié par D. Massiou, tome II, page 456, qui ne reproduit pas le nom des témoins.

XV. 1218

— Transaction entre les Templiers et Aimeri de Maillé, au sujet d'une aumône due sur des terres entre Chavagne et Usseau. — Charte passée sous les sceaux de l'archidiacre de la Rochelle et du prévôt de Nieul.
Noverint omnes presentes litteras inspecturi quod ego Aimericus de Malliaco, miles, traxi in causa fratrem Arnaudum, tunc temporis preceptorem et fratres domus Templi in Rupella, super quadam helemosina in terris et boschis et pratis et rebus aliis que sunt apud borderiam inter Chavegnes et Usseau a Petro Jarri bone memorie perpetualiter dicte domui data et concessa.
Super quibus rebus, ego quasdam consuetudines et exactiones et servitia alia michi ab eadem domo et ab ejusdem domus fratribus querebam persolvi.
Huic autem questioni mee fratres dicte domus omnino contradicebant, dicentes quod in illis rebus super aliqua consuetudine mihi vel exactione vel servitio aliquo non tenebantur.
Quod etiam verum esse ipsi per testes probaverunt omni exceptione majores.
Hinc est quod ego querelam illam omnino quitari eisdem.
Dedi etiam dicte domui Templi et fratribus ejusdem quidquid juris me habere dicebam in rebus superius memoratis.
Ad majorera autem hujus rei certitudinem ad petitionem mei et alterius partis, dominus G. tunc temporis archipresbyter de Rupella et P. Rufus, tunc prepositus de Niolio, coram quibus causa illa fuerat agitata, presentibus litteris sigilla sua apposuerunt.
Actum anno gratie M° CC° octavo decimo.
Copie du P. Jaillot, d'après les archives du Temple, à la Rochelle.

XVI. 1231

— Concession par les Templiers à Guillaume Bœuf d'une place que tenaient, avant l'incendie de la Rochelle, J, Daunac et Arbert François. Universis Christi fidelibus, presentem cartulam inspecturis, Willelmus Bos, humilis clericus, Salutem in salutis Auctore.
Universitati vestræ notifico me a fratre G. de Breis, domorum Templi militiæ in Aquitania preceptore, recepisse plateam hujusmodi donationis quam J. Daunac et Arbertus Franciscus tenebant ante combustionem villæ de Rochella (1), sitam in introïtu... Willelmi de Voerta et introïtu domus Templi de Rochella, adherentem portallo et in cellario dicte domus, quam... dictus frater G. domorum Tempti in Aquitania preceptor humlis mihi contulit et concessit de consensu et voluntate... tunc temporis preceptoris in Rochela et aliorum fratrum, ad vitam meam habendam et pacifice possidendam, reddendo inde præceptori domus dicte vel ejus mandato annuatim per duos terminos censuales.
Et in cujus rei testimonium quia sigillum... non habebam, sigillo venerabilis viri P. Raimundi, tunc temporis archipresbiteri in Rochella, presentem cartulam quam eidem super hoc contuli feci ad instanciam ejusdem G. roborari.
Actum publice, anno Domini M° ducentesimo trigesimo primo.
1. Dans une lettre, écrite en 1230 et conservée dans les Archives de l'Abbaye de Fontevrault, il est parlé de nombreuses maisons qui avaient été arses (brûlées) de l'arson dau fuec qui fust en la Rochelle en la feste de sainte Marie Madeléne (22 juillet). (Ephémérides historiques de la Rochelle.)
Copie faite sur l'original des archives de la commanderie du Temple, par le P. Jaillot.
— Bibliothèque Rochelaise, 1993, folio 4.

XVII. 1249

— Concession par les Templiers à Guillaume et Giraud Arbert et à Girard Vender, d'une partie de la Besse-à-la-Reine.
Ge frère Foques de Saint Michea, commanderers adonques dau maisons de la Chevalerie dau Temple en Aquitaine, fois assaveir à toz ceaus qui ceste présente chartre veiront et oiront, que ge ai veu une chartre saielée dau saea frère P. Bos, comandor adonques de la maison dau Temple en la Rochele, en Itau forme:
Ge frère P. Bos, comanderers adonques de la maison de la chevalerie dau Temple en la Rochele, fois assaveir à toz ceaus qui ceste presente chartre veiront et oiront, que ge, ob l'otrei et ob la volunté dau frères de nostre maison, c'est assaveir de frère Michea lo chapelain, et de frère W. Faure et de frère P. lo Tresorer et de frère Renou lo Claver et de frère P. dau Bois et daus autres frères dela dite maison, avom baillé et otréé à Willame Arbert et à Girault Arbert et à maistre Girart Vender, borgeis de la Rochele, une partie de nostre Besse (1) que nos aviom en la Rochele, qui est apelée la Besse à la Raine et duret cele partie que nos lor avom baillé dès la place W. Blundea, eissi cum la Besse s'en passet à travers jusqu'an la terre de l'ospitau de l'autre part et duret cele partie que nos lor avom baillé, des la place W. Blundea eissi cum la Besse s'en passet à travers jusqu'au la terre de l'ospitau de l'autre part et d'iqui s'en vait joignant a la terre de l'ospitau jusqu'au mur de la vile, qui est pres de la chenau dau II molins, sauves V braies que nos en aviom baillé à Hervé lo blaieter qui se tenent d'une part à la maison qui fut fahu P. de Roflac et duret de lonc iceles V braies jusqu'an la terre de l'ospitau et duret la dite Besse de lonc de l'autre part des la maison audit W. Blundea par davant, devers la rue joignant à la terre au conte de Peiters jusqu'au mur de la vile dessus dit et duret de travers des ladite terre lo conte de Peiters jusqu'an la terre de l'ospitau de l'autre part.
E ob tot iceu, lor avom baillé et otréé ceu que nos aviom defors le davant dit mur jusqu'au bacious qui sunt de l'autre part de la dite chenau à tenir et à espleiter et à charger et descharger granx vaisseas et petiz en la chenau dessus dite et les portes de la dite chenau nos ne poiriom pas mermer ou temps qui est à venir.
E totes icestes choses dessus dites, nos lor avom baillé et otréé, à tenir et à aveir durablement, à eaus et à lor herz et à lor commandement et à faire tote lor volunté, délivrement à vie et à mort, por cent sol de cens rendant chascun an à nos et à nos sucessors ou à nostre comandement por les IIIj quarterons de l'an, de la moneie qui sera prise censaus par la vile de la Rochele, c'est assaveir XXV solz à chascun quarteron, c'est encore assaveir que nos et noz successors somes tenu à garir aus davant diz borgeis et à lor herz et à lor comandement les davant dites choses que nos lor avom baillé si cum dessus est dit, quites et délivres de tot cens et de totes costumes et de toz devers et de toz empaitremenz, ob les C solz de cens rendant, qui dessus sunt noméz, sauve la seignorie dau Temple come de censi, aus us et costumes de la Rochete.
E par ceu que ceste chose seit plus ferme et plus estable ge frere P. Bos comanderers dessus nomez, lor en ai donné ceste presente chartre saelée et confermée de mon saea.
Ceu fut fait l'an de l'incarnation Jehu Crist M CC et X LIX, on meis de feurer.
Nos donques veue, et oie la chartre dessus dite, ob l'assentement et ob la votunté dau dit frere P. Bos et de noz freres voguismes et otreasmes lo bail et l'acensement dessus dit et toz les diz et la tenor de ceste chartre et volons que seit ferme et estable durablement.
E à maire fermeté de ceste chose, nos en avom saelé et confermé ceste presente chartre de nostre saea en l'an de l'incarnation Jehu Christ M. CC. et cinquante, on meis de Novembre.
1. Le 10 juillet 1203, une lettre patente du roi Jean d'Angleterre à son sénéchal du Poitou portait donation aux frères de la Milice du Temple de la Rochelle, du cours d'eau appelé la Besse de la Reine, en échange du cours d'eau enlevé à leurs moulins du Perrot pour les fortifications de la ville. C'est vers cette époque que le faubourg ou plutôt l'île du Perrot (quartier Saint Jean) fut annexé à la ville.
Copie de l'abbé Cholet, à la bibliothèque de la Rochelle.

XVIII. Janvier 1268

— Vente à la Commanderie du Temple par Gautier de Vouhé.
Ge Gauter de Vohé, chevalers, fois assaver à toz ceaux qui ceste presente chartre veiront et oiront que come je fusse en la fei et en la ligance aus seignors dau Temple de la Rochele de trente et dous serters de froment de rende à la mesure Saint-Martin sus loz diet molins de la Rochele qui sunt près de l'église Saint-Sauveor et de sept livres et dimée de rende en deners sus loz dous molins qui sunt à l'entrant dau Perrot on quaus chouses de lad. ligance, je aveie L sols peitevins de rende en deners miens propres, ci par raison d'icele ligance esteint deu aus diz seignors dau Temple dis livres de pleit à muance de teneors et loz en fussent encores deu à muance de seignor non pas d'ome les tiers daud. dis livres de plait et loz en fust encores deu de treis en treis an un roncin de sexante sols de servize e toz icez devers dessus diz, sauve la ligance deussent vendre per iusticiam ceaus qui dessous mei teneint quant preneient ons chouses de lad. ligance et je eusse porveu et esgarde bien et diligentement et por leisir que greve chouse fust et peust estre à mei et aus miens de faire et de paier les deners dessus diz por tam petit cum je preneis mien propre en lad. ligance, ainz fusse en peril et en dote de jor en jor de prendre le tot si dreiz et jugemenz en fust faiz entre mei et les diz seignors dau Temple, por au mesmement que cil qui dessoz mei teneeint en la dite ligance n'esteint pas de mon lignage ne nul deveir ne m'en fezeint, Ge Gauter de Vohé, chevaler dessus nommez, fois assaver à toz que les devant diz cinquante sols de rente et tote la partie et tote la dreiture enterinement que je avoie et preneie et aveir et prendre poeie et deveie ons chouses de lad. ligance par quauque manere que ceu fust ou peust estre ; ge ob l'assentement et ob la volonté de Willelme de Joffrei et de Thebaut de Vohé, mes freres et de Hugues de Vohé, vallet, mon oncle, ai vendu et livré et quipté et otroié a frere Pere Daulège, commandeor adonques de la maison de la chevalerie dau Temple de la Rochele et aus autres seignors dau Temple et m'en sui devestuz et dessasiz de tot en tot et les en ai vestu et saisi et mis en pleneire et corporau possession et en pazible et perpetuau sazine à tenir et à prendre et à aveir et à expleiter à domaine et perpetuauté aud. comandeor et aus autres seignors dau Temple et à loz successors et à loz comandement à faire tote lor volunté delivrement et plenerement et perpetuaument sans contredit et sans demande et sans requeste et sans dreiture, nule que ge, ne mi heir, ne mi successor, ne autres por nos i puissiom faire, ne prendre, ne aveir, ne demander en nul temps, mais por nul manere por vent et does livres et dimée de la moneie corant que li diz commandeors et li autre frere de la dicte maison m'en ont doné et paié intérinement en deners contéz, les quaus deners, ge egui et recegui et m'en tengui et tient por bien paiez et ai renoncié à tote exception de non n'ombrée et de non recegue peccune et de menor priz et m'ont quipté et absout de la fei de lad. ligance et ge Willelme de Vohé, et ge Goffrey de Vohé, et ge Thibaut de Vohé, vallet, frere aud. monsire Gauter, et ge, Hugues de Vohé, vallet, oncle aud mons[re] Gauter, faisom assaver à toz que icil mons[re] Gauter de Vohé a fait lad. vende et totes lesd. convenances et chascune partie par notre volonté et par notre congé et par notre assentement et volontez, otreiom que tot deit et remaiget ferme et estable perpetuaument, sans ceu que nos ne autres por nos, ne notre heir, ne notre successor puissom jamais venir encontre par nule manère et avom renoncié en icest notre fait, ge Gauter de Vohe, chevaler et ge Willelme et ge Joffrei et ge Thibaut de Vohe, frere et ge Hugues.de Vohe, oncles aud. mons[re] Gauter dessus nommé, à toz benefices et privileges de croiz donnée et à donner et de minor eage et à tot bail et à tot droit escrit et non escrit et à toutes chouses enterinement qui nos porroient ajuer et avenir en contre, fust encore d'église ou encore laye, et avons juré sur le saint évangiie nostre seignor a tenir et a garder toz les diz et la tenor de ceste chartre durablement, sanz jamais venir encontre, et en garentie de ceste chouse, noz en avons doné audit comandeor et aus freres de la dite maison et a lor successors ceste presente chartre, laquau sire Ponz de Pont adonques arcediacre d'Aunis saiela et confirma à noz requestes de son saiau et ge Gauter de Vohe dessus nommés y apposai le mien propre saiau en maire garentie de vérité. Ceu fut fait l'an de l'incarnation Jeshu Crist mil deux cenz et soixante et ouit, on meis de Janver.
Copie de J.-B.-E. Jourdan, à la bibliothèque de La Rochelle.

Divers actes ou chartes

Voici une liste de chartes déjà imprimées qui ont rapport au même sujet. Si dans celles que nous publions aujourd'hui il y a quelques incorrections nous espérons qu'on n'en rendra pas responsable l'éditeur, par les raisons indiqués plus haus.
1139
Charte de Louis VII.
(Champollion-Figeac, Documents inédits, tome II, page 24)
Entre 1145 et 1153
Cession par Eble de Mauléon aux moines de l'abbaye de Vendôme de propriétés situées à Saint-Georges d'Oleron.
(Champollion-Figeac, Documents inédits, tome II, page 26)
1190
Confirmation par Richard, roi d'Angleterre, du don du Perrot fait par Aliénor aux Hospitaliers.
(Arcère, tome II 503. — D. Massiou, tome II, 117)
1203
Lettre patente de Jean-Sans-Terre aux Templiers. Concession de la Besse-à-la-Reine.
(Duffus Hardy, Lettres patentes, page 22)
1214
Jean-Sans-Terre donne aux Templiers le cours d'eau de Lafond.
(Duffus Hardy, Chartes, page 196)
1221
Lettre de Gualerne, maire de la Rochelle, à Henri III, roi d'Angleterre pour se plaindre des violences des Templiers.
(Champollion, Lettres des Rois, tome I, 31. Le pontificat de Ponce ne dépasse pas 1221).
1222
Bulle du pape Honorius contre l'insolence des Templiers.
(Hymer, tome I, page 88; Arcère, tome II, 662; Massiou, tome II, 230)
1232
Don de 60 sols de cens aux Templiers, par Amauri de Vilers.
(Revue de l'Aunis, 1869.)
1270
Traité entre les Templiers de la Rochelle et plusieurs abbés, concernant les canaux nécessaires à leurs marais dans l'île de Marans.
(Arcère, tome II, 631. — D. Massiou, II, 461)
M. Rédet a publie en 1854, d'après les originaux, dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, tome XV, page 83, les quatre chartes dont suit l'indication:
1229
Cession par Aimeri Acharies et ses frères aux Hospitaliers de Saint-Jean du Perrot d'une pièce de terre située devant la porte de l'hôpital de Fontsèche.
1230
Cession aux mêmes par Gauvaing, de Taunay-Charente, d'une terre située au bourg de Fontsèche.
1238
Accord entre les Hospitaliers de Saint-Jean du Perrot et Josselin Proost, au sujet d'une aumône.
1242
Don par Jeanne, la Grasse aux Templiers de la Rochelle d'un marbotin de rente sur sa maison sise en cette ville.

Histoire des chartes de la commanderie de La Rochelle

Les chevaliers du Temple avaient à la Rochelle une maison magistrale considérable et une grande puissance territoriale. L'intérêt historique qui s'attache aux chartes de cet établissement est manifeste.

Cette commanderie magistrale, qui relevait du grand prieuré d'Aquitaine, remonte en effet presque à l'origine de l'Ordre. Etabli en 1118, cet Ordre religieux et militaire avait reçu sa règle du concile de Troyes en 1128, et la plus ancienne charte des Templiers de la Rochelle date de 1139. Les destinées de la ville naissante sont liées aux progrès de la commanderie.

A la suppression de l'Ordre en 1314, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem ou chevaliers de Malte, dont l'Ordre prit naissance en 1048, rivaux puis successeurs des Templiers, héritèrent de leur influence comme de leurs biens (1). Leur souvenir s'est perpétué jusqu'à nous.

Les noms de Rue du Temple, Cour du Temple et Cour de la Commanderie désignent encore aujourd'hui la situation de leur maison, paroisse Saint-Barthélemy.

Le livre La Rochelle et ses environs (pages 201 à 204) contient quelques détails inédits sur la topographie du Temple de la Rochelle, d'après le procès-verbal de visite de cet établissement dressé le 23 juillet 1682 nous dit:

Un porche, surmonté d'une niche richement sculptée contenant la statue de saint Jean Baptiste, donnait entrée dans la commanderie.

L'église, entièrement ruinée en 1668, avait été relevée en 1670 par les soins du commandeur Alexandre-Bernard de Loménie de Brienne.

Un second procès-verbal du 4 septembre 1756 à la requête de frère Louis des Touches, chevalier magistral, atteste l'importance des revenus de cette puissante commanderie, dite de Saint-Jean-du-Perrot.

Les archives départementales de la Charente-Inférieure possèdent les volumineux Terriers de la commanderie magistrale du Temple de la Rochelle et ceux des commanderies de Bourgneuf et Thairé.

M. L. Délayant, qui a bien voulu nous ouvrir ses riches cartons historiques, a recueilli les noms suivants:

Aimeri, Eble, Raoul et Savari de Mauléon.

1221, G. Brochard.
1268, Pierre Daulége. Bérenger. « P. de Capdolio » P. Charpentier. Arnaud des Moulins.
1249, P. Dubois.
1249, Faure. Michau. Remet.
1250, Foulques de Saint-Micheau.
1270, Jean le Franceis.
Arnaud de Froidefond.
« Gaifferius », etc.

Archère remarque qu'au-dessous du maître des chevaliers du Temple d'Aquitaine, magister militiœ Templi in Aqaitania, venait le procureur de chaque maison qui prit le titre de prœceptor, puis celui de commandeur.
Cette hiérarchie était commune aux Templiers et aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Arcère mentionne en:

1270 Guillaume Daulège, précepteur, Lemerius Boez
1207, Arnaud,
1218, Boson,
1244, Hélie de Burzaten,
1250, Guillaume « de Letigio »,
1291, Hélie du Puy,

1399, Philibert de Naillac, commandeur du Temple,
Nicolas de Raval, commandeur de Saint-Jehan-du-Perot.

Tous les titres de la commanderie magistrale du Temple de la Rochelle conservés à la bibliothèque de cette ville ne sont pas inédits ; sept ont été intégralement imprimés. Nous avons cru devoir publier uniquement les textes, qui, par leur date, donnent une idée suffisante de, 1a richesse de cet Ordre militaire et religieux.

La charte la plus ancienne date de 1139 ; la plus récente, d'octobre 1268. Trois sont en langue vulgaire. La plus curieuse d'entre elles est d'octobre 1208, par conséquent antérieure à la plus reculée du chartrier d'Aufrédi (1219) publiée en 1863. Les deux autres sont de 1249 et 1268, époques à laquelle le français commençait à devenir la langue des actes notariés.

Si l'intérêt historique de ces documents est considérable et leur authenticité incontestable, la pureté des textes laisse parfois à désirer. Dans l'absence des originaux, il a fallu se contenter de copies dues au bénédictin Fonteneau et aux oratoriens Jaillot et Arcère. La sûreté de leur érudition garantit la fidélité des transcriptions. Toutefois les études philologiques étaient loin d'être au XVIIIe siècle ce qu'elles sont à notre époque. Des altérations d'orthographe dangereuses dans les chartes latines, le sont encore plus pour les textes en langue vulgaire. Toute rectification devient difficile et périlleuse. Une conjecture risque d'être substituée au texte véritable.

(1). Le 12 août 1224, les bourgeois et habitants de la Rochelle prêtèrent serment à Louis VIII. Sur 13,749, classés par seigneurie, 1,572 étaient hommes du Roi ;
141 avaient pour seigneurs les Templiers,
14 les Hospitaliers,
17 les religieuses de Sainte-Catherine.
Sources: Archive Nationales. — Ephémérides historiques de La Rochelle.

Les Chartes

J'ai retranscrit trois chartes en vieux français dans leur totalité, je pense qu'elles ne sont pas trop difficiles à lire.

1139. — Confirmation faite aux Templiers de la Rochelle du don des maisons qu'ils possédaient déjà par Aliénor, reine de France, duchesse d'Aquitaine, à Lorris, en Gâtinois, en présence de son sénéchal Raoul de Vermandois, de son bouteiller Guillaume, de son chancelier Mathieu et de son connétable Mathieu. Confirmation du don des moulins de la Rochelle. Affrenchissement des maisons occupées à la Rochelle par les Templiers. Autorisation de recevoir des donations dans l'étendue de saseigneurie sous la réserve du service et de l'hommage. Le règne d'Aliénor ayant commencé le 22 juillet 1137. la troisième année du règne nous reporte après le 22 juillet 1139.

1249. — Concession par les Templiers à Guillaume et Giraud Arbert et à Girard Vender, d'une partie de la Besseà-la-Reine.

1180. — Transaction entre Nicolas de Glocester et les Templiers, au sujet de leur chai des Sept-Moulins.

1189. — Othon, duc d'Aquitaine, comte de Poitou, confirme la donation des moulins de la Rochelle, faite aux Templiers par ses prédécesseurs.

1190. — 20 février, Confirmation par Othon, duc d'Aquitaine, comte de Poitou, des donations faites aux Templiers de la Rochelle.

1190. — le 10 juillet. Richard, roi d'Angleterre, confirme aux Templiers de la Rochelle la donation du Perroc qui leur avait été faite par Aliénor.

1196. — le 26 mai, Confirmation Par richard, roi d'Angleterre, de la donation faite par Othon aux Templiers.

1199. — Confirmation par Aliénor d'Aquitaine aux Templiers des exemptions à eux concédées par Eble de Moélon: Don de la chassée du Perroc, jusqu'au domaine des Hospitaliers.

1203. — Lettre patente de Jean-Sans-Terre aux Templiers. — Concession de la Besse-à-la-Reine.

1205. — Transaction entre les Templiers et Garin de Jart au sujet d'une maison limitrophe de leurs domaines et ayant des vues sur leur terrain, charte passée sous les sceaux du commandeur Lemerius Boez et du Maire de la Rochelle, Pierre de Faye, Alexandre Aufredi, le fondateur de la nouvelle aumônerie, figure au nombre des témoins.

Les témoins sont en forme latinisée — Pour le Temple de la Rochelle:
Fratris Lemerius Boez — Magister militie Templi (pictavensis) Aquitaine ou Poitou.
Fratris Helie de Burzac, prectoris domus Templi de Rochella.
Fratris P. de Capdolio, capellani ecclesie (chapelain de l'église du Temple).
Fratris P. Berengerii, sacerdotis (Prètre).
Fratris Arnaudi de Frigido-Fonte,
Fratris Theobaudi Secher,
Fratris P. Manent,
Fratris P. Carpentarii,
Fratris Arnaudi de Molendinis,
Fratris P. Plater.

1. — Chartes

1208. — Confirmation par Guillaume de la Roche, chevalier, sire de Machecoux, aux Templiers de la donation faite par Guillaume de Tournay, augmentée de la terre d'Elie Bernard , chevalier.

El nom de sainte Trinité, je Willaume de la Roche, chevaler, sire de Machegouz , fais à saver à toz ceaus qui sunt et qui sunt avenir, qui ceste présente chartre veiront et oiront, que je, de ma prope volunté, por le salu de m'arme et de mon père et de ma mère et de mes ancesors et de mes successors, o l'otrei et o la volunté de Sébile ma femme et de Letice ma fille et de Gardrat, mon frère, ai confermé et otréié en pure et en pardurable aumosne à Deu et al frères de la chevalerie dau Temple, tote icelle aumosne enterignement que Willaume de Tornay, chevaler, mis homs, lor a donné, c'est à saver sor le pas de Tornay [Le Pas de Tornay], terres et bois, à tenir et à aver, as desus diz frères dau Temple, pardurablement de mei et de mes hers et de Gardret, mon frère et de ses hers, franchement et quitement, à tote lor volunté faire enterignement.

E par desus ice, lor ai otréié la terre Helyes Bernart, chevaler, mon home, qui est sor icel meisme pas de Tornay, devant l'aube espine, laquelle i tent del desus dit Willaume de Tornay, à tenir et à aver pardurablement, o totes franchises, se il conquerre la poent. C'est à saver que li devant dit frère ne devant herberger es devant dites choses, nul de mes homes ne des mon frère, sans noz congiez. E por ce que sus iceste chose aucuns ne dotast ne doter peust, vesti et saisi les devant diz frères de la devant dite aumosne parceste présente chartre, laquelle... « Ici, il y a une déchirure sur l'acte » saeler de mon sael. Ce fut fait l'an de l'incarnation nostre Saignor M. CC et V... « ici, il y a une autre déchirure sur l'acte » octovre.
« L'original de cette pièce est dans les archives du Temple de la Rochelle ; au bas pend un cordon de fil blanc à deux branches où était attaché un sceau qui est perdu » D. Fonteneau. — Copie de M. Rédet d'après les mss. de D. Fonteneau, t. xxv, p. 305; t. ni, p. 741.
1214. — Jean-Sans-Terre donne aux Templiers le cours d'eau de Lafond.

1217. — Cession faite aux Templiers par Guillaume Maingot, en expiation des torts qu'il avait eus envers eux. Il cède une maison

1217. — Sentence contre Arnaud, chapelain de Saint-Félix, qui n'avait pas tenu compte d'un jugement contre Guillaume Maingot en faveur des Templiers: Cession aux Templiers d'une maison à Saint-Félix, auprès de l'église.

1218. — Traité fait entre les Templiers et les héritiers d'Aimeri Roy, au sujet de quelques fiefs légués par ce dernier aux Templiers, et dont ses héritiers leur disputaient la possession. Ces fiefs étaient à: Tadon ; Sechebot ; Longeleigne ; Aitré.

1218. — Transaction entre les Templiers et Aimeri de Maillé, au sujet d'une aumône due sur des terres entre Chavagne et Usseau. Charte passée sous les sceaux de l'archidiacre de la Rochelle et du prévôt de Neuil.

1221. — Lettre de Gualerne, maire de la Rochelle, à Henri III, roi d'Angleterre, pour se plaindre des violences des Templiers.

1222. — Bulle du pape Honorius contre l'insolence des Templiers.

1231. — Concession par les Templiers à Guillaume Boeuf d'une place que tenaient, avant l'incendie de la Rochelle, J. Daunac et Arbert François. Concession faire sous le sceau de Fratre G. de Breis, precetore domorum Templi militeae in Aquitania.

1232. — Don de 60 sols de cens aux Templiers, par Amauri de Vilers.

1242. — Don par Jeanne, la Grasse aux Templiers de la Rochelle d'un marbotin de rente sur sa maison sise en cette ville.

2 — Chartes

1249. — Concession par les Templiers à Guillaume et Giraud Arbert et à Girard Vender, d'une partie de la Besse-à-la-Reine.

Ge frère Foques de Saint Michea, eommanderers adonques dau maisons de la Chevalerie dau Temple en Aquitaine, fois assaveir à toz ceaus qui ceste présente chartre veiront et oiront, que ge ai veu une chartre saielée dau saea frère P. Bos, comandor adonques de la maison dau Temple en la Rochele, en itau forme:

Ge frère P. Bos, comanderers adonques de la maison de la chevalerie dau Temple en la Rochele, foisassaveir à toz ceaus qui ceste présente chartre veiront et oiront, que ge, ob l'otrei et ob la volunté dau frères de nostre maison, c'est assaveir de frère Michea lo chapelain, et de frère W.

Faure et de frère P. lo Tresorer et de frère Renou lo Claver et de frère P. dau Bois et daus autres frères delà dite maison, avom baillé et ôtréé à W illame Arbert et à Girault Arbert et à maistre Girart Vender, borgeis de la Rochele, une partie de nostre Besse (1) que nos aviom en la Rochele, qui est apelée la Besse à la Raine et duret cele partie que nos lor avom baillé: dès la place W. Blundea, eissi cum la Besse s'en passet à travers jusqu'an la terre de l'ospitau de l'autre part et duret celé partie que nos lor avom baillé, des la place W. Blundea eissi cum la Besse s'en passet à travers jusqu'an la terre de l'ospitau de l'autre part, et d'iqui s'en vait joignant à la terre de l'ospitau jusqu'au mur de la vile, qui est près de la chenau dau II molins, sauves V braies que nos en aviom baillé à Hervé lo blaieter qui se tenent d'une part à la maison qui fut fahu P. de Roflac et duret de lonc iceles V braies jusqu'an la terre de l'ospitau et duret la dite Besse de lonc de l'autre part des la maison audit W. Blundea par davant, devers la rue joignant à la terre au conte de Peiters jusqu'au mur de la vile dessus dit et duret de travers des ladite terre au conte de Peiters jusqu'an la terre de l'ospitau de l'autre part.

E ob tot iceu, lor avom baillé et otréé ceu que nos aviom defors le davant dit mur jusqu'au bacious qui sunt de l'autre part de la dite chenau à tenir et à espleiter et à charger et descharger granz vaisseas et petiz en la chenau dessus dite et les portes de la dite chenau nos ne poiriom pas mermer ou temps qui est à venir.

E totes icestes choses dessus dites, nos lor avom baillé et otréé, à tenir et à aveir durablement, à eaus et à lor herz et à lor commandement et à faire tote lor volunté, délivrement à vie et à mort, por cent sol de cens rendant chascun an à nos et à nos sucessors ou à nostre comandement por les IIIJ quarterons de l'an, de la moneie qui sera prise censaus par la vile de la Rochele, c'est assaveir xxv solz à chascun quarteron, c'est encore assaveir que nos et noz successors somes tenu à garir aus davant diz borgeis et à lor herz et à lor comandement les davant dites choses que nos lor avom baillé si cum dessus est dit, quites et délivres de tôt cens et de totes costumes et de toz devers et de toz empaitremenz, ob les Cens solz de cens rendant, qui dessus sunt noméz, sauve la seignorie dau Temple come de censi, aus us et costumes de la Roehele.

E par ceu queceste chose seit plus ferme et plus estable, ge frère P. Bos, comanderers dessus nomez, lor en ai donné ceste présente chartre saelée et confermée de mon saea.

Ceu fut fait l'an de l'incarnation Jehu Crist M CC et X LIX, on meis de feurer.

Nos donques veue, et oie la chartre dessus dite, ob l'assentement et ob la volunté dau dit frère P. Bos et de noz frères voguismes et otreasmes lo bail et l'acensement dessus dit et toz les diz et la ténor de ceste chartre et volons que seit ferme et estable durablement. E à maire fermeté de ceste chose, nos en avom saelé et confermé ceste présente chartre de nostre saea en l'an de l'incarnation Jehu Christ M. CC. et cinquante, on meis de Novembre.

Copie de l'abbé Cholet, à la bibliothèque de la Rochelle.
(1). Le 10 juillet 1203, une lettre patente du roi Jean d'Angleterre à son sénéchal du Poitou portait donation aux frères de la Milice du Temple de la Rochelle, du cours d'eau appelé la Besse de la Reine, en échange du cours d'eau enlevé à leurs moulins du Perrot pour les fortifications de la ville.

C'est vers cette époque que le faubourg ou plutôt l'île du Perrot (quartier Saint-Jean) fut annexé à la ville.

« Dans une lettre, écrite en 1230 et conservée dans les Archives de l'Abbaye de Fontevrault, il est parlé de nombreuses maisons qui avaient été arses (brûlées) de l'arson dan fuec qui fust en la Rochelle en la feste de sainte Marie Madeléne (22 juillet) ». [Ephémérides historiques de la Rochelle.]

3 — Chartes

1268. — Vente à la Commanderie du Temple par Gautier de Vouhé.
Ge Gauter de Vohé, chevalers, fois assaver à toz ceaux qui ceste présente chartre veiront et oiront que come je fusse en la fei et en la ligance aus seignors dau Temple de la Rochele de trente et dous serters de froment de rende à la mesure Saint-Martin sus loz dict molins de la Rochele qui sunt près de l'église Saint-Sauveor et de sept livres et dimée de rende en deners sus loz dous molins qui sunt à l'entrant dau Perrot on quaus chouses de lad.

ligance, je aveie L sols peitevins de rende en deners miens propres, ci par raison d'icele ligance esteint deu aus diz seignors dau Temple dis livres de pleil à muanee de teneors et loz en fussent encores deu à niuance de seignor non pas d'ome les tiers daud dis livres de plait et loz en fust encores deu de treis en treis an un roncin de sexante sols de servize e toz icez devers dessus diz, sauve la ligance deussent vendre per « iusticiam » ceaus qui dessous mei teneint quant preneient ons chouses de lad.

ligance et je eusse porveu et esgarde bien et diligentement et por leisir que greve chouse fust et peust estre à mei et aus miens de faire et de paier les deners dessus diz por tam petit cum je preneis mien propre en lad.

ligance, ainz fusse en péril et en dote de jor en jor de prendre le tôt si dreiz et jugemenz en fust faiz entre mei et les diz seignors dau Temple, por au mesmement que cil qui dessoz mei teneeint en la dite ligance n'esteint pas de mon lignage ne nul deveir ne m'en fezeint, Ge Gauter de Vohé, chevaler dessus nommez, fois assaver à toz que les devant diz cinquante sols de rente et tote la partie et tote la dreiture entérinement que je avoie et preneie et aveir et prendre poeie et deveie ons chouses de lad.

ligance par quauque manere que ceu fust ou peust estre ; ge ob l'assentemet it et ob la volonté de Willme de Joffrei et de Thebaut de Vohe, mes frères et de Hugues de Vohé, vallet, mon oncle, ai vendu et livré et quipté et otroié a frère Père Daulège, commandeor adonques de la maison de la chevalerie dau Temple de la Rochele et aus autres seignors dau Temple et m'en sui devêstuz et dessasiz de tôt en tôt et les en ai vestu et saisi et mis en pleneire et corporau possession et en pazible et perpetuau sazine à tenir et à prendre et à aveir et à expleiter à domaine de son saiau et ge Gauter de Vohe dessus nommés y apposai le mien propre saiau en maire garentie de vérité.

Ceu fut fait l'an de l'incarnation Jeshu Cristmil deux cenz et soixante et ouit, on meis de Janver.

Copie de J.-B.-E. Jourdan, à la bibliothèque de la Rochelle.
1270. — Traité entre les Templiers de la Rochelle et plusieurs abbés, concernant les canaux nécessaires à leurs marais dans l'île de Marans.

1317. — Confirmation de l'acte de session par les frères de Saint-Jean de Jérusalem à Aimery Goumar, chevalier, seigneur d'Echillais, d'une maison sise au dit lieu d'Echillais, que Geoffroy Goumar, Templier, cousin du dit Amaury, avait autrefois donnée au Temple de la Rochelle.
Arcère, père Louis-Etienne. Histoire de la ville de La Rochelle et du pays d'Aulnis. Sources: Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis
Légende du plan de la Commanderie
Plan de la commanderie du Temple de La Rochelle en l'estat qu'elle estoit en 1723. La teinte de carmin clair marque tous les batiments qui sont couverts, tous les logement dépendant de cette Commanderie sont levés en détail et les murs colorés en vermillon sont des vestiges de l'encienne église et autres batiments solidement bâtys, tous ces logements qui apartiennent à Mr de Matthé sont loués ou arentés et ocupé par des particulier. Les lettres et chiffres cy joint expliquent les particullarités nécessaires à estre connues.
A. Première porte de l'entrée du Temple de 10 pieds de largeur.
B. Seconde porte de 9 pieds de largeur.
C. 3ème porte de 8 pieds de largeur.
D. Passage.
E. Passage public.
F. Escalier pour le public ou l'on monte 5 marches.
G. Allée ou coridor couvert par ou le public passe pour aller dans la rue du Palais.
H. Chapelle de St-Jean ou l'on dit tous les jours la messe.
I. Vestiges d'une aile de l'ancienne église.
K. Logement bizares on l'on descend 3 ou 4 marches et l'on monte à proportion dans plusieurs petites chambres et salles ocupées par un boucher.
L. Autres logement ou l'on descend 3 marches ocupées par un boucher. Les logements K et L sont à deux étages mais très bizares.
M. Logements qui ont été ocupés autrefois par des commandeurs ou l'on monte 2 ou 3 pieds et à présent loués à des paticullier. Il est à deux étages.
N. Corps de logis à deux étages ou sont logé le commendeur, qui sont loués à des particulliers dont le logement du... Et le grenier sont des magasins.
O. Escalier de 6 p de diammètre, baty de pierre de taille, fort à monter mais fort mal dans les étages.
P. Coridor et passage commun qui ferme pourtant tout les soirs avec deux portes, mais qu'on est obligé de laisser ouvertes le jour pour la commodités du public qui y passent continuellement pour aller à la chapelle, aux boucheries et à la halle au pain, par ou on communique aussi dans la rue du Temple.
Q. Autres logements loués à des particuliers.
R. Caveau ou l'on descend ... Marches, qui n'est point vouté ou il y a un étage au dessus.
S. Cave voutée ou l'on descend 6 p, ou il y a un étage au dessus et enciennement une tour fort haute qui a été abatue.
T. Grange ou magazin louée au même que le logement Q.
V. Jardin plus élévé de 2P 6 au dessus du rez de chaussée du logement.
Z. Petite cour au redchaussée du logement.
1. Cour de niveau à celle Z et qui dépend du logement N et les particulliers des maisons ont des vues sur cette petite cour.
2. Maisons à différents paticulliers.
3. Puy commun ou 10 p de haut.
4. Maison à un particullier qu'il tient de rente de la commendrie, il y a deux étages, le bas est en magazin et le haut est en logement.
5. Divers logements et maisons ou chambres et écuries et granges ocupées par plusieurs bouchers et ont la plupart deux étages.
6. Diverses boutiques et engards ocupés par des bouchers ou ils vendent la viande qu'on apelle Boucherie du Temple.
7. Halle, les boutiques ou l'on vend le pain 3 fois la semaine qu'on apelle... Du Temple que font les panetiers demeurant vers la cazerne ou à la...
8. Passage embarassé 3 jours de la semaine par des bouchers et des panetiers.
9. Petite rue du Temple de 9 à 10 pieds de largeur qui communique au Temple et à la rue des Métraisses.
10. Partie du grand jardin qui dépend de la commenderie, loué à un particullier qui l'a nouvellement planté d'arbres. Ce jardin est d'un grand agrément pour ceux qui ocuperont les logements N qui sont bien batys et les étages de 10 à 11 p de haut et bien boisé et il n'y aurait à refaire que les cheminées et les croisées surtout à l'étage du rez de chaussée. Le même commendeur peut occuper les logements Q et le jardin V et la cour X et la grange Tet le caveau R qu'il faudrait seullement vouter, pour le logement Q à 9 ou 10 p de haut et n'a de deffaut que d'être trop enfoncé au dessous de la cour et du jardin V, il est bien boisé, les cheminées sont passables, il n'y aurait que quelques croisées à y percer à l'étage haut et bas et changer quelques. Les greniers de tout le corps de logis Q N sont très beaux et bien bâtis ou l'on peut faire des logements pour des domestiques si on coupait pas la maison M, tous les greniers sont bien vastes comme on le peut voir par les profils et il y a un colombier ou fuye au dessus de la tour de l'escalier marqué O. Le... Et le plan du.Etage fait voir l'estat ou était le logement en 1723 qui ne sont que ceux que l'on pouvait occuper pour une loge fort aisaiment dans cette commenderie.
Ce qui est le plus déffectueux est l'escalier O. Qu'on pourrait faire... Et le faire posser à côté de la petite cour X et le long du jardin V.
Sources : Extrait de MASSE, Claude, Ms 111, f° 104 (B.M. La Rochelle). Les plans de l'ancienne commanderie de la Rochelle. Suite
La chapelle des Templiers
Comme nous le verrons plus loin, cette chapelle fut ruinée à l'époque des Guerres de Religion. Le procès-verbal de visite des vestiges de la chapelle, dressé le 31 octobre 1644, signale : « Nous sommes transportés dans une place appelée vulgairement la Halle du Temple, à l'entrée de laquelle et au bout de la rue appelée la petite rue du Temple (actuellement rue des Templiers), avons remarqué un grand édifice basti et construit de pierre de taille qu'on nous a dit estre le lieu ou estoit le clocher de léglise ou chapelle de la Commanderie Magistrale du Temple de cette ville, les pignons duquel advançants à plomb sur la rue et pan vers lesdictes halles de deux pieds hors la construction et bastiments d'icelluy sur lesquels pignons et par le hault quoy que ruiné, il y a apparence de quelque rest de vouthe sur laquelle y a de grandes pierres assemblées quy avoient esté du degré pour monter audit clocher et nous estans advancés plus avant dudit costé a main destre avons remarqué une grande muraille bastie de pierre de taille de largeur de quatre vingt pieds, de haulteur de quarante cinq à cinquante au dessus de laquelle muraillle il y a du vestige de trois voutes et au milieu d'icelle y a deux grands vitraux et a costé quelques marque de peinture de portraiture de quelques personnages tous qui tesmoignent que ladicte muraille a servie, comme lon nous a assuré, d'un costé de l'église de la dicte Commanderie. Et sur ce avons remarqué une grande place ou est basti et contrui une halle dont les piliers sont de bois couverte de thuile de longueur de (blanc) et de (blanc) de largeur. Une petite rue de quinze pieds de largeur entre deux laquelle on nous a dit sépare ladicte eglise du Cimetière. A l'un des bouts de la Halle et trirant vers la grande rue du Temple, nous avons remarqué une autre grand place vague a costé de laquelle y a un grand arceau basti de pierre de taille à l'antique qu'on nous a dit avoir servi autrefois de porte pour renfermer ladicte place vulgairement appelée la Cour du Temple, laquelle est grandement spacieuse. A main droite est la principale porte et entrée de l'Hostel et Maison de la dicte Commanderie, par laquelle nous avons entré en icelle ou estans dedans une basse cour avons remarqué un grand pignon de pierre de taille de Haulteur de cinquante pieds ou environ faisant un pan de la muraille et aile de la dicte église. Dans laquelle muraille y a trois portes... Desquelles ayans entré avons remarqué entre les vitraux cy dessus des pilliers de pierre de taille en forme de torses plantés et joincts à ladicte muraille le hault de laquelle muraille menace ruine et est sur le point de tomber »
Sources : Extrait de MASSE, Claude, Ms 111, f° 104 (B.M. La Rochelle). Les commanderies de la Rochelle. Suite
Les Commanderies du Temple et de Saint-Jean-du-Perot
La commanderie du Temple a pris ce nom des Templiers qui l'ont possédée autrefois. On ignore la date de la fondation de cette maison religieuse, et le nom de son fondateur. Il est vraisemblable qu'elle a été établie par les seigneurs de la Rochelle, et dès lors, il en faudra rapporter l'origine à Guillaume X duc d'Aquitaine lequel en 1117 enleva la Rochelle à Isambert de Châtel-Aillon, un an avant la naissance de l'ordre des Templiers. Aliénor, fille de ce dernier prince, Louis le jeune, roi de France, son premier époux, Richard, roi d'Angleterre, fils d'Aliénor et Othon, petit-fils de cette reine, doivent être placés parmi les bienfaiteurs des Templiers de la Rochelle. (Archives de la commanderie du Temple). Aliénor eut fait don ou plutôt confirme le don des maisons qu'ils possédoient déjà : In aternum concessimus domos quas in Rupella habebant in occupatu suo id (peut-être faut-il lire idest) et insra clausuras suas... Ann 1139. Louis le jeune leur fait un don la même année : concessimus molendinos quos apud Rupellam habebamus, et quos Ysembertus de Castro Julii in vita sua ibi tenuerat.

Dans une convention de l'an 1270, entre les abbés de saint Michel en l'Herm, de Maillezais, de Saint-Léonard des Chaumes, et Jean le François, maître des chevaliers du Temple d'Aquitaine, il est fait mention de Guillaume Daulege précepteur : Praeceptor militia templi in Rupella, au sujet des travaux concernant leurs marais respectifs dans la paroisse de Marans. Le titre Praeceptor que prend Guillaume Daulege, désigne le procureur de la maison, en françois, commandeur. Temerius Booz en 1207, Arnaud en 1218, Boson en 1244, Helie de Burzat en 1250, Guillaume de Letigio en 1291, Helie Depodio, prennent tous la qualité de précepteur du Temple de la Rochelle. A ce titre succcéda celui de commandeur. En 1399, Philibert de Naillac, commandeur du Temple. Nicolas de Raval, commandeur de St. Jehan du Perot, la même année. On trouve encore dans les anciens titres la qualité de maître Temerius Booz magister militia Templi pictaviensis. Concesse fratri Guarino, magistro hospitalis de Anglia, et eis qui per temporum successiones magistri hospitalis de Anglia futuri sunt apud Rocellam. Ces maîtres étoient au-dessus des précepteurs, comme il paroît par la convention entre les abbés de Saint-Michel, de Saint-Leonard, de Maillezais et frere Jean le François, magister militiae Templi in Aquitania ; celui-ci entre dans la convention comme partie contractante, et il n'est fait mention que du consentement de Guillaume Daulegen précepteur de Temple de la Rochelle.
L'ordre des Templiers ayant été aboli en 1314, on donna aux hospitaliers de saint Jean de Jérusalem, les domaines et la maison de ces religieux, à la Rochelle la commanderie du Temple est magistrale. Le commandeur actuel est messire Ferdinand du Langon.

Les hospitalier de saint Jean de Jérusalem (les chevaliers de Malte), dont l'ordre avoit pris naissance dans l'Orient en 1048 furent établis à la Rochelle par la Reine Aliénor (a) : elle leur donna un terrein inhabité : locum quemdam de peroc. Richard, son fils, roi d'Angleterre, fait mention de ce don et le confirme dans une charte qui doit être de l'an 1160 (b). Les hospitaliers de la Rochelle sont distingués des Templiers de la même ville dans une charte d'Aliénor e l'an 1199 : Praeterà damus et confirmamus eis (militibus Templi) calceam de Peroc et molendina quae fecerunt et facturi sunt cicrca eandem calceam et placeam ex utraque parte usque ad metas terrae fratrum hospital. La chapelle des hospitaliers de saint Jean est devenue dans la fuite des temps une cure de l'ordre, dont le curé est exempt de taxes et impositions ecclésistiques, ainsi qu'il a été jugé par le grand conseil, le 18 septembre 1728, en faveur de M. Grofleau, curé de la paroisse de saint Jean.
Le commandeur actuel de saint Jean du Perot est messire Frin des Touches.
Louis-Etienne Arcère, Histoire de la ville de la Rochelle et du pays d'Aulnis, page 501-503. Suite
Domaine de Bernay
Domaine de Bernay dépendant la commanderie du temple de la Rochelle, vendu pour la somme de 2500 livres à Marguerite de Laurenfanes, veuve de noble homme de Morel seigneur de Coulonges, le 12 Février 1570. Registre de Salleau notaire royale à la Rochelle Copie dans la bibliot de l'Orat.
M. Arcère. Histoire de la ville de la Rochelle et du pays d'Aulnis, composée d'après les auteurs et les titres originaux, et enrichie de divers plans. Tome premier, page 636. Livre numérique Google

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