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Cartulaire des Templiers, Marquis d'Albon et Léonard

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    Cartulaire manuscrit du Temple

    Nous avons déjà eu l'occasion de dire, combien il fut pénible dans l'absence de toute nomenclature contemporaine, de dresser la liste des commanderies françaises du Temple, en évitant les erreurs de détail, et en faisant la différence entre les maisons et les granges. (1)

    Ce ne fut pas moins ardu de constater avec quelque certitude selon quels territoires établis par l'Ordre les biens du Temple étaient repartis. En effet, quoiqu'il soit très évident que les Templiers organisaient leurs maisons en bailliages (2), et leurs bailliages en provinces (et encore en « nations » diversement nommées), il est excessivement difficile d'aller au-delà de ces éléments.
    Combien de provinces du Temple y avait-il en France, et lesquelles ?
    De quels bailliages chaque province se composait-elle ?
    Et, finalement, quelles étaient les limites de ces territoires ?

    La Règle du Temple fournit peu d'explications. Elle nomme, en passant, dix « commandeurs de terres » en citant, entre autres, les commandeurs de France et d'Angleterre, de Poitou et d'Aragon. Nous devons probablement comprendre par ce dernier, le commandeur d'Aragon, de Catalogne et de Provence — autrement dit, « le maître en Provence et ès parties d'Espagne »; d'où il apparaît que les commanderies françaises auraient été partagées (au moins au début) entre trois provinces principales — la France, le Poitou (ou l'Aquitaine) et la Provence — ce qui d'ailleurs semble probable.
    Pourtant, le passage que nous citons fait mention d'autres « Commandeurs de terres » sans les nommer, étant donné leur moindre importance. Il se peut que le bailli de n'importe quel territoire qui nous intéresse soit relégué dans cette catégorie. En tout cas, cette mention, peut-être tronquée, est certainement écourtée (3).

    Les listes que nous trouvons dans les documents relatifs au Procès sont toutes imparfaites. Pour retrouver la répartition topographique des biens de l'Ordre, nous sommes obligés d'extraire de ces actes des informations isolées. Il n'est presque jamais dit que telle maison faisait partie de tel bailliage, ou de telle province; mais nous constatons parfois qu'un certain dignitaire intervenait dans la gérance d'un bailliage ou d'une province. En rassemblant ces indices nous pouvons déterminer lequel des grands baillis régissaient les territoires en question.

    Mais ce moyen présente deux risques: si le maître d'une certaine province a séjourné, pour une raison quelconque, dans une localité hors de son propre territoire, il peut nous arriver d'attribuer à cette province, une maison qui ne lui appartenait pas. Et, encore, si nous rassemblons de cette façon, des documents d'époques différentes, nous risquons d'attribuer à une province des commanderies qui n'en faisaient pas partie à la date qui nous intéresse, et d'en agrandir ainsi les limites. Mais, du fait que nous ignorons tout à la fois l'étendue exacte des bailliages et des provinces, et l'importance exacte de nos erreurs, nous avons quand même choisi d'adopter cette méthode faute de mieux.

    Parmi les principaux grands baillis du Temple dont les noms figurent sur les chartes de la Collection d'Albon, un certain nombre exercent une autorité supérieure à celle, plus limitée, de « maître en France. » Il arrive, quoique rarement, que certains dignitaires du Temple soient intitulés « grands maîtres »; d'autres sont chargés de la surveillance de toutes les provinces occidentales de l'Ordre. On les nomme, à l'époque la plus reculée, « maîtres en deçà (ou au-delà) de la mer », puis « visiteurs » et finalement « visiteurs-généraux. » (4) La liste suivante donne leurs noms, les maisons ou régions avec lesquelles ils sont associés, et leurs dates.

    Pierre et Berenger de Rovère, frères,
    Qui sont « maîtres de la chevalerie (du Temple) en deçà-mer » Perpignan, le 18 octobre 1146. (5) Par la suite, l'un et l'autre sont appelés « maître ». Cette nomination peut s'expliquer par le fait que le maître en France, Everard des Barres, devait partir à la deuxième croisade avec un fort contingent de Templiers. Il avait rencontré Pierre de Rovère à Gerone le 17 novembre 1143.
    Rovère — Ruvira, Espagne, à Santa Perpetua de Moguda, part. de Barcelone, part, judicial de Sabadell.

    Gautier Brisebarres
    « Ayant la primauté sur tous les frères du Temple au-delà de la mer » (en occident) 1166.
    Le même que Gautier de Baruth, maître en France c. 1166. Les Brisebarres étaient seigneurs de Beyrouth. Frère Gautier est recommandé à Louis VII par le maître du Temple Bertrand de Blancfort, dans une lettre datée novembre 1166, comme « un homme prudent et discret, distingué par sa famille et par sa conduite » (Migne, Pat. lat. 155 p. 1212. Gautier rentra en Palestine 1168.)

    Geoffroi Foucher
    « Procureur des maisons du Temple en deçà-mer » 1168, l'Ormeteau; « maître en deçà-mer » 1168, Paris; 1171, Orléans; « procureur de la chevalerie du Temple en deçà-mer » 1171, Flandres.
    En Palestine 1144, Espagne 1146; Commandeur du Royaume de Jérusalem et Trésorier du Temple c. 1164; (Migne, Pat. lat. 155, p. 280). Correspondant de Louis VII, ambassadeur d'Amaury I de Jérusalem au Caire, avec Hugues de Césarée, février 1167.

    Baudoin de Gand
    « Maître en deçà-mer » 1167, Flandres. Peut-être le même que Baudoin de Lindeguen, « maître en Flandre, Brabant et Hainaut » en 1171.

    Amand d'Aix (Amio ou Amianus d'Ais)
    Peut-être Aix-en-Othe, Aube, arr. Troyes
    « Lieutenant par-deçà mer d'Odon, maître en Jérusalem, et de son chapitre » 1179, Flandres; « ministre en deçà-mer du Temple » 1182, Picardie ; 1184 Paris; 1185 Laon, Brie; « humble procureur des maisons du Temple en deçà-mer, 1182 l'Ormeteau »; « maître des frères du Temple de Jérusalem ès parties en deçà-mer 1186 », Flandres.

    Wilhard de Neuville (Huilardus de Novavilla)
    « Maître en deçà-mer » 1188, Brie. (Maître en Ponthieu et de Beauvais 1190).

    Gilbert Erail
    « Maître en deçà-mer », maître des maisons de la chevalerie du Temple ès parties « deçà-mer ».
    (D'origine espagnols commandeur du Royaume de Jérusalem 1184; maître en Provence et ès parties d'Espagne 1186-1189; Maître du Temple 1193-1202).

    Pons de Rigaud
    (Rigaud, Alpes Maritimes, arr. Nice, canton de Puget Théniers — commanderie du Temple)
    « Maître en deçà-mer » 1196, Montpellier; « maître en Italie, Provence et Espagne » 1202, Mas Deu, Roussillon. (Commandeur de Ruou 1180, maître en Provence 1184-1189; « maître en Provence et Espagne » 1189-1196).

    Guillaume Oeil-de-Boeuf (Guillelmus Oculus Bovis)
    « Maître en deçà-mer » 1207, Coudrie; maître des frères de la chevalerie du Temple en deçà-mer 1207, Angers; 1209 Lagny-le-Sec; 1211 Frétay. Maître en France 1209.

    Guillaume Catel
    Maître en deçà-mer 1218, Provence. (Commandeur de Saint Gilles 1201-1203; maître en Provence 1205-1210, maître en Provence et Espagne 1212, 1231-1233)

    Hugues de Montlaur
    « Maître en deçà-mer » 1235, Saint Gilles.
    Chassaing, Cartulaire des Templiers du Puy en Velay, p. XXXI : « mais il y a un Templier du Puy en Velay que nous avons été particulièrement heureux de rencontrer, vers 1219, au Puys c'est Hugues de Montlaur, depuis maître en Provence, qui devait se couvrir de gloire en guerroyant contre les Maures, sous l'étendard de Jayme I, roi d'Aragon, et attacher son nom à la conquête de Valence. » (1238) il fut ensuite Maréchal du Temple (Cp. la Règle, ed Curzon, pars. 692, 615).

    Pierre de Saint Romain
    « Humble commandeur en France et ès parties en deçà-mer ». 1238, Chalons.

    Raimbaud de Caronb (Raimbaldus de Carumpo)
    (Caromb, Vaucluse, arr. Carpentras)
    « Lieutenant du maître ès parties en deçà-mer » 1246

    Gui de Bazenville
    (Bazenville, Calvados, arr. Bayeux, can. Ryes)
    « Lieutenant du maître ès parties en deçà-mer » 1258-1259 Orléans, 1260 l'Ormeteau; « lieutenant du maître de la chevalerie du Temple, et Visiteur en deçà-mer » 1259, Baugis.
    Maître en France 1251-1252, maître en Aquitaine 1262-1264. Alors qu'il était maître en France, Gui de Bazenville se rendit en Syrie pour consulter le maître du Temple Renaud de Vichiers qui se trouvait à Césarée auprès de Louis IX, pour savoir si un frère du Temple qui était sorti d'une commanderie française par-dessus le mur, méritait la même peine que sur la marche sarrasine. Il lui fut répondu que oui, et le coupable fut exclu de l'Ordre. (Règle, MS de Barcelone)

    Imbert de Péraud
    « Visiteres generaus des maisons d'iceles chevalerie en France, Angleterre, Allemagne et Provence » 1266 La Rochelle; « maître en Aquitaine et visiteur général » 1269. (Commandeur de Ponthieu 1257; maître en France 1261-1264.)

    Franco de Bort
    (Bort-les-Orgues, Corrèze, ou Bort l'Etang, Puy de Dôme)
    « Visiteur général des maisons de la chevalerie du Temple en deçà-mer » 1271, Marestaing; « général et humble visiteur des maisons de la chevalerie du Temple en toutes parties deçà-mer, et lieutenant du maître » 1273 Flandres. Dans le Procès, « Visiteur en deçà-mer » Bellechassaigne (Prutz p. 332) (Maître en Aquitaine 1261, commandeur de La Marche c. 1269, maître en Auvergne 1279-1288.)

    Hugues de Raoul (Hugo Radulphi)
    « Visiteur-général des maisons en deçà-mer » 1273.
    (Commandeur Montsaunès 1260-1261, idem Vaour 1268; idem Toulouse 1271; Le Bastit 1271, 1275.)

    Pons de Brouzet
    (Brouzet, ou Brouzet les Alès, Gard)
    Dans le Procès, « maître provincial du Temple dans ces parties en deçà-mer » Montpellier; (Ménard, t. I preuves p. 186) « maître des maisons de l'Ordre en Provence et ès parties deçà-mer » Jalez; (Ibid. p. 189).
    Commandeur de Jalez 1260-1261, maître de Carcassonne et Razès 1273-1274, maître de Provence 1280-1292, maître des maisons du Temple en Provence et Auvergne, commandeur de Saint Gilles 1292.

    Geoffroi de Vichiers
    (Vichy, Allier)
    « Général et humble visiteur des maisons de la chevalerie du Temple dans les royaumes de France et d'Angleterre » 1286-1290: Les Epaux, Paris, Flandres, Troyes, La Romagne, Coulours; « visiteur de l'Ordre en France, Angleterre, Allemagne, » 1288; dans le Procès, « visiteur de l'Ordre » c. 1288, Marseille (Trudon des Ormes, p. 22); « visiteur en deçà-mer », après 1290, Villegatz; Fontaines-sur-Montdidier (Trudon des Ormes, ibid. p. 21-22.)

    Hugues de Péraud
    « Grand visiteur des maisons de la chevalerie du Temple » 1300 Saulce-sur-Yonne (Prutz, p. 368); « visiteur-général des maisons du Temple » 1300, Auzon;
    « visiteur-général des maisons du Temple deçà mer » 1302, Picardie;
    « visiteur-général des maisons de la chevalerie du Temple ès parties en deçà-mer » Picardie, 1303;
    Saint Gilles, 1303;
    « visiteur des maisons de la chevalerie du Temple » 1306, Registres de Clément V (540).
    Dans le Procès, « Visiteur de l'Ordre du Temple » (Michelet, I p. 244).
    « Visiteur-général de l'Ordre » Angleterre, (Schottmuller II 94-100.)


    Il est nécessaire de corriger ici deux erreurs, assez fréquentes, en ce qui concerne l'étendue et la nature de ces fonctions.
    Les « maîtres en deçà-mer » et les visiteurs, ainsi que leurs titres l'indiquent, surveillaient toutes, ou au moins une grande partie des possessions du Temple situées en Europe occidentale. Mais il arrivait très souvent que ces mêmes grands baillis avaient régi auparavant des territoires moins importants, faisant partie de telle ou telle province — ou alors ils les ont régis par la suite, voire simultanément. Ces diverses fonctions qu'un même homme pouvait — ou avait pu exercer, ne doivent pas être confondues, ni les visiteurs en deçà-mer assimilés aux visiteurs de régions plus limitées.

    Nous abordons maintenant une erreur plus grave, dans laquelle est tombé G. Schottmuller. Selon cet auteur, la province de France étant la première constituée, son maître devenait, de ce fait, visiteur des pays en deçà-mer, et cela plus spécialement dans les dernières années du Temple. En réalité, la charge de visiteur-général était complètement séparée du rôle du maître en (ou de) France.

    (N.d.l.t. Le titre complet était « Maître des chevaliers du Temple demeurant ensemble en (tel ou tel pays) ...« maître en France » est donc l'abréviation correcte, mais « maître de ... » est souvent utilisé, même à la haute époque.)

    Parmi les cinq derniers visiteurs-généraux, Franco de Bort fut commandeur d'Auvergne, Pons de Brouzet maître en Provence. Seul, Hugues de Péraud était maître en France, mais il ne remplit pas les deux fonctions en même temps; lorsqu'il est nommé visiteur-général Gérard de Villiers prend sa place comme maître en France.

    Si nous cherchons, chez les autres dignitaires du Temple attachés aux provinces françaises, — et à l'exclusion des « grands maîtres » et des visiteurs, — ceux qui exerçaient une autorité indubitable, nous en trouvons trois: les maîtres de Provence, d'Aquitaine et de France. Trois de ces « commandeurs de terres » dont il est question dans la Règle. Leurs territoires ne présentent pas de problème.

    En ce qui concerne deux autres grands baillis du Temple, la chose est moins simple. A l'époque du procès, le pape Clément V se réserva de juger les commandeurs de Normandie et d'Aquitaine, ainsi que les maîtres de Provence et de France.

    (Le commandeur d'Auvergne s'était échappé: il avait des amis parmi les armateurs de Marseille. N.D.L.T.).

    Le maître en France, Gérard de Villiers, s'échappa aussi avec quarante frères armés. Bib. Nat. Lat. 10919 et Finke II p. 74. Lors de l'enquête pontificale à Chinon, les commandeurs de Normandie et d'Aquitaine sont interrogés en même temps que le grand maître, le visiteur général et le visiteur d'outremer. Munter et Schottmuller font de la Normandie une province indépendante; pourtant, nous voyons le maître en France intervenir en Normandie, et cela en accord avec le commandeur de cette province. André de Coulours en 1213, Amaury de La Roche en 1266, Hugues de Péraud en 1296 authentifient des conventions concernant la commanderie de Renneville, et en 1256 Foulques de Saint Michel en fait de même pour Bretteville. Les commandeurs de Normandie, Richard Malherbe, ou Robert Paiat, qui signent en même temps que le maître en France, lui sont évidemment subordonnés. Et cela doit suffire, il semble, pour que nous comptions la Normandie comme faisant partie de la province de France.

    En ce qui touche aux biens du Temple situés en Auvergne et le Limousin, nous ressentons les mêmes doutes. En effet, ces territoires avaient leurs propres maîtres et semblent avoir constitué une province indépendante, au moins à certaines époques. Mais tantôt le maître en France, ou ses baillis, tantôt le maître en Provence apparaissent en Auvergne et règlent les affaires des commanderies auvergnates. Le trésorier du Temple de Paris, Pierre Boncel, était à La Fouilhouze (Puy de Dôme) en 1256; le Procès fait mention d'une réception dans l'Ordre à La Marche (Allier) présidé par le dernier maître en France, Gérard de Villiers. Pourtant, ces deux maisons étaient sans aucun doute sous l'autorité du commandeur d'Auvergne et du Limousin. Nous trouvons Raimbaud de Caromb « humble maître de la chevalerie du Temple en Provence » à la commanderie de Palluet (Allier, arr. de Gannat) ainsi que Gilbert Erail, alors « maître en deçà-mer ».

    En 1228 Guillaume d'Alliac, commandeur d'Auvergne, et Foulques de Montpézat, commandeur de Provence, agissent ensemble dans une affaire concernant la commanderie de Brive (Corrèze). Dans le Procès, Pons de Brouzet reçoit souvent le titre de « maître des maisons du Temple en Provence et Auvergne ». Sur ces indications, Frédéric Munter attache l'Auvergne à la Province de France, et Conrad Schottmuller en fait une dépendance de Provence. Mais ces notices sont trop peu nombreuses pour nous permettre d'en tirer des conclusions; d'ailleurs ces deux commanderies se trouvaient bien dans les limites de l'Auvergne.

    Avant d'examiner dans le détail chacune des provinces susdites, il nous faudra énumérer les territoires sous le contrôle de chaque maître, car maintenant nous en savons assez pour énumérer leurs limites.
    — La Provence comprend les Alpes, le Dauphiné, le Velay, Jalez et le Vivarais, Rodez, le Cahorsois, et l'Agenais.
    — L'Aquitaine couvre le Bordelais, le Périgord, le Poitou, l'Anjou et la Touraine.
    — La France comprend la Normandie, le Berry, les environs de Sens, le Lyonnais, la Bourgogne, la Lorraine, la Champagne et les Flandres.
    L'Auvergne et le Limousin ne constituent qu'une seule province. (6)

    Il aurait fallu commencer la recension suivante par la province de France, si celle-ci avait vraiment exercée la primauté sur les autres, et si ses maîtres avaient toujours eu le rang de « visiteurs-généraux », ce qui n'était pas le cas. Comme la Provence eut au moins autant d'importance, et du fait que ses archives sont de loin les plus nombreuses et les plus parfaites, c'est elle qui viendra en tête, suivie des provinces d'Aquitaine, de France et d'Auvergne.


    Notes se référant à l'Introduction

    1. F. Munter, Statuenbuch des Ordens der Tempelherren (Berlin 1794) note l'existence, dans les Archives du Vatican, d'un rouleau intitulé « Catalogue praeceptoriarum et commendarum Ordinis Templi in regno Franciae ». Ce document, perdu depuis, donnait la liste de 85 commanderies et de 283 maisons de moindre importance, dans les provinces de France et de Normandie.

    2. Le terme « bailliage » apparaît principalement dans les actes émanant du nord de la France; il se trouve aussi dans ceux du Procès. Il paraît que le document cité par Munter employait le terme « comenda ».

    3. Règle, éditions Curzon, page 80: « Li Maistres ne puet mètre commandeurs ès chiés des royaumes, si par chapistre ne les i met, corne le Seneschau, le Mareschau, le Comandeor dou royaume de Jherusalem, le Comandeor d'Acre, le Drapier, le Comandeor de la terre de Triple et d'Antioche, celui de France et d'Angleterre, de Poitou, d'Aragon, de Portegal, de Puille, de Hongrie....et des autres comandeors de terres et des baillis, par la pauvreté des terres est en discrétion du Maistre à mètre per capistre ou sans capistre par le conseil d'une partie des prodomes de la maison ».

    (N.D.L.T.) — Il faut lire ce passage du point de vue de ceux pour qui il était écrit, car l'essentiel, ici, est que quatorze grands baillis, comprenant les principaux dignitaires de l'Ordre, doivent être nommés par le Maître et le Chapitre. Tous les autres baillis ou commandeurs de terres peuvent être nommés selon la discrétion du Maître — il est donc inutile de les énumérer. Le passage n'est pas tronqué, quoiqu'il ne réponde pas à la question qu'on voudrait éclaircir. Il est tiré des Statuts de l'Ordre, composés après la traduction en français de la Règle, et avant la perte de Jérusalem (c. 1140-1187).

    4. Cp. tome LXX du Cartulaire, fol. 2, où le marquis d'Albon a noté les noms des grands maîtres, des « maîtres en deçà-mer » et des « maîtres en Provence et Espagne » qu'on appelle parfois « grands maîtres ».

    (N.d.l.t. Il y avait une certaine fluidité dans les rapports entre les grands baillis. Ainsi le maître en France, Guillaume Pavet, tint chapitre à Londres en Mai 1161, pendant l'absence en Normandie du maître en Angleterre, et ratifia la vente à l'évêque de Lincoln du « vieux Temple » de Londres. Lees, Records of the Templars in England, Oxford University Press 1935.)

    5. A corriger sur le texte de Léonard — Pierre et Bérenger de Rovère sont nommés conjointement « maîtres en deçà-mer » Perpignan, 1146, le 18 octobre.

    6. Nous trouvons une répartition identique chez Munter et Schottmuller. Mais Trudon des Ormes répartit les commanderies françaises entre onze bailliages, comme suit : France — Champagne, Lorraine — Bourgogne, Lyonnais — Laonnais, Artois — Hainaut, Brabant, Hasbain, Flandres Ponthieu, Vermandois, Beauvaisis — Normandie — Aquitaine et Poitou — Entre-deux-Mers et Périgord — Auvergne et Limousin — Provence.

    De quoi cet érudit en dit — « Pour ce qui est de la France, dans l'impossibilité où nous nous sommes très souvent trouvé de savoir à laquelle des grandes baillies appartenait telle ou telle commanderie, et par conséquent, de reconstituer la géographie de ces anciennes divisions administratives, nous avons dû nous borner à grouper nos commanderies par régions, en formant onze séries. Autant que possible, nous avons conservé à chacun des groupes ainsi composés la dénomination de l'une des grandes baillies. Mais nous devons prévenir le lecteur que l'attribution de telle commanderie à telle grande baillie a été déterminée souvent sans autre raison que notre seule appréciation ».

    (N.d.l.t.) Comme le Catalogue de Léonard est aujourd'hui d'une autorité incontestée, j'ai supprimé de nombreuses références fournissant des preuves à l'appui supplémentaires, ainsi que des renvois à des œuvres datant de plus d'un siècle, et souvent périmées.

    Sources : E-G. Léonard, Tableau des Maisons du Temple en Provence et de leurs commandeurs (1150-1317) — Traduit du latin par Marion Melville.

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